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321. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE X. De la protection due aux Comédiens par le ministère public, contre les entreprises du fanatisme. » pp. 174-185

Tous les employés du gouvernement qui sont l’organe des lois et les délégués du prince, doivent sans doute donner eux-mêmes les marques du plus profond respect pour la religion, et témoigner de la vénération pour les ministres du culte, lorsque ceux-ci sont pénétrés de la majesté de leurs fonctions et qu’ils méritent l’estime de leurs ouailles, par leur conduite sage et éclairée : mais lorsque ces derniers s’écartent de leurs devoirs, lorsqu’ils commettent des délits et lorsqu’ils troublent l’ordre social par des actes de fanatisme, il faut que les agents du ministère public, aient le sentiment de la dignité du poste qui leur est confié ; il faut qu’ils ne s’en laissent point imposer par le crédit du clergé, ni se laisser effrayer par l’ascendant que les prêtres n’usurpent que trop souvent sur le gouvernement ; et enfin ne pas courber honteusement la tête, sous le joug de la secte ultramontaine, si puissante et si menaçante, qui, aujourd’hui, sème de toute part, la division, le trouble et le désordre.

322. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VII. Quelle doit être la Comédie après la réformation du Théâtre. » pp. 69-85

Mon véritable sentiment serait donc que l’on imitât, en cela, les Anciens qui ont diversifié la Comédie, en l’accommodant au temps, aux mœurs et au goût des Spectateurs.

323. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies a corriger. » pp. 295-312

J’avoue donc que je ne connais aucun expédient qui soit absolument bon et sûr pour y parvenir ; cependant pour éviter toute espèce de reproche, je dirai librement mon sentiment, ou, pour mieux dire, je proposerai ce qui m’en paraît de plus simple, de plus naturel et de plus aisé ; le voici.

324. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

A tant de battemens & des piés & des mains prodigués à l’erreur & au mensonge, on voit assez triompher le sentiment de cette liberté si précieuse & tant vantée ; mais comment y reconnoître cet amour gravé dans tous nos cœurs pour un Souverain, pour un Pere à qui nous avons donné le titre de Bien-aimé ? […] le besoin pour la mesure du sentiment , & par une suite toute naturelle, des amis de plaisirs, d’argent, d’intrigues d’esprit & de malheurs , qu’à nous inspirer la haine & la vengeance au mépris des loix divines & humaines ? […] Quel est son caractère pour s’ériger en réformateur public de nos amusemens qu’une tradition plus que centenaire nous a transmis, pour attaquer… détruire un sentiment que la Nature a gravé dans nos cœurs, & que le théâtre d’aujourd’hui ne fait que développer & perfectionner ? […] Prêtres, qui les excommuniez   (Encyclopédie, au mot Geneve) de bouche & qui les dévorez des yeux, nous vous verrons sans scandale venir former votre goût à leurs représentations , y prendre une finesse de tact, une délicatesse de sentiment très-difficiles d’acquérir sans leur secours , bien entendu cette finesse, cette délicatesse qui consistent à bien tourner & retourner les feuillets d’un Livre : que je serois émerveillé si vous m’assuriez de bonnefoi que c’est là tout ce que vous avez appris jusqu’à présent dans nos écôles. […] ) le sentiment de l’amour d’eux-mêmes, leur intérét personnel, & le desir de jetter dans eux tous, les fondemens d’une morale utile, servent de base aux vœux sincères qu’il me reste à faire pour aucuns d’eux.

325. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Il n’étoit point du sentiment de M. […] On ne va aux Spectacles que pour y éprouver le sentiment des passions. […] Mais ce souverain Pontife a manifesté dans ses Ouvrages son sentiment sur ce genre d’amusemens. […] M. le Maréchal de la Feuillade le trouva trop sévere, & il prit la liberté d’en dire son sentiment au Roi. […] Voici à ce sujet le sentiment de M.

326. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198

Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. […] Tels étaient les sentiments de joie que me donnaient les amants sur le théâtre, lorsque par leurs intrigues ils faisaient réussir leurs désirs, ou de tristesse lorsque quelque accident venait à les séparer, quoique ce ne fussent que des fictions : « In theatris congaudebam amantibus, cum sese fruebantur, cum autem sese amitebant quasi misericors contristabar. » Aujourd’hui j’ai plus de pitié de celui qui se réjouit dans son crime, que de celui qui regrette une félicité méprisable et une volupté pernicieuse.

327. (1715) Dictionnaire de cas de conscience « COMEDIE. » pp. 739740-750

Vnde a tali inspectione omnes se arcere debent. » Voilà quel est le sentiment de ce Saint sur les Comédies, telles qu’on les représente aujourd’hui : après quoi il ajoute… « Quædam vero spectacula sunt de rebus utilibus et ad vitam necessariis, sicut sunt venationes et cætera hujusmodi : et talia spectacula distrahunt animum. […] Nous ne voulons rien dire de la mollesse et du peu de retenue, où s’engagent souvent ceux qui ne font point de scrupule de se laisser aller à un tel excès, et nous nous contentons de déclarer notre sentiment, qui est, que ces Religieux ne peuvent en conscience, et sans un péché fort grief continuer à prendre une telle récréation.

328. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien premier. Sentiment du reverend Pere Bourdaloue de la Compagnie de Jesus, touchant les Bals & les Comedies en general. » pp. 8-16

Sentiment du reverend Pere Bourdaloue de la Compagnie de Jesus, touchant les Bals & les Comedies en general.

329. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [M] » pp. 426-430

Le chant si naturel à l’homme, en se dévelopant, a inspiré aux autres hommes qui en ont été frappés, des gestes relatifs aux différens sons dont ce chant était composé ; le corps alors s’est agité, les bras se sont ouverts ou fermés, les pieds ont formé des pas lents ou rapides, les traits du visage ont participé à ces mouvemens divers, tout le corps a répondu par des positions, des ébranlemens, des attitudes, aux sons dont l’oreille était affectée : ainsi le chant, qui était l’expression du sentiment, a fait développer une seconde expression qui était dans l’homme, qu’on a nommée Danse.

330. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VII. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques étaient distingués des Histrions et Bateleurs des Jeux Scéniques. » pp. 145-164

Mais personne ne s'est mieux expliqué sur ce sujet que Cicéron dans son Oraison pour le Comédien Roscius ; il plaidait contre Fannius« Ipsum caput et supercilia penitus abrasa. », qui sans doute était un Mime ou Joueur de bouffonneries ; car lors que Cicéron le dépeint, pour montrer que de sa seule personne on pouvait comprendre la différence qu'il y avait entre lui et Roscius, il dit qu'il avait la tête et les sourcils rasés , et qu'il n'avait pas un seul cheveu d'homme de bien, ce qui était propre aux Mimes ; au lieu qu'il fait de Roscius un fort honnête homme au sentiment de tout le monde, par la confession même de Saturius son Avocat.

331. (1697) Lettre à Mme la Marquise de B. « A MADAME LA MARQUISE DE B… » pp. 302-316

Je sais que ce n’est pas vous faire ma Cour de donner la préférence à Corneille sur Racine, et qu’étant son Amie comme vous l’êtes, il vous est aisé de croire ce que vous souhaiteriez qui fût : mais quelque déférence que j’aie pour vos sentiments, j’ai le malheur de ne pouvoir déguiser les miens ; et supposé entre eux une égalité de mérite, Corneille étant venu le premier, et ayant purgé le Théâtre de la Barbarie qui s’y était introduite, je crois que le premier Rang lui est légitimement dû.

332. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — REGLEMENTS. Pour la Réformation du Théâtre. » pp. 99-116

J’espere que les personnes raisonnables seront de mon sentiment, et qu’elles se joindront à moi pour la défense, surtout, du second et du cinquième article de mes Règlements de réformation.

333. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Diversités curieuses. » pp. 5-37

Quand on lit les tragédies de Corneille, on est frappé de la grandeur qu’il donne à ses héros, on se sent élevé avec son génie, on est intéressé & attendri par l’art de Racine, qui touche, pour ainsi dire, toutes les cordes de l’ame, & en exprime tous les tons du sentiment. […] On est dans ce sentiment contre les Comédiens, j’y souscris sans replique. […] Il n’y a pour chaque sentiment qu’un geste naturel.

334. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92

Un Evêque, qui étoit d’un sentiment contraire, lui reprocha qu’il y avoit pourtant été. […] A force de contrefaire ou de voir contrefaire l’homme vicieux, l’Acteur & le spectateur prennent insensiblement le goût du vice, & se familiarisent avec lui ; car enfin, pour bien représenter & pour bien sentir, il faut qu’il se forme au-dedans de nous, du moins pour le moment, le même sentiment qu’on veut jouer ou éprouver, au même degré de vivacité, & même encore plus exalté ; & c’est à quoi en effet l’un & l’autre s’efforce de parvenir pour en avoir la gloire ou le plaisir. […] Tout cela accompagné de la musique la plus tendre, qui seule séduiroit les cœurs, de ces voix luxurieuses, de cette morale lubrique, que Lulli réchauffa des sons de sa musique , comme dit Boileau, exprimée , dit le Journaliste de Trevoux, avec toute l’énergie du sentiment .

335. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VI. Euphemie. » pp. 129-148

Le tendre sentiment qui m’imposoit la loi. […] Je ne puis décider quel sentiment m’inspire.

336. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Septième Lettre. De la même. » pp. 73-99

Loin de-là, je soutiens que si, d’un côté, ces deux objets peuvent être dangereux sur la Scène ; de l’autre, l’expression honnête & délicate du plus doux sentiment de notre âme, est ce qui peut donner aux Pièces tragiques ou comiques, un plus grand degré d’utilité ; & que la présence, le jeu des femmes sera précisément, lors de la Réforme proposée, ce qui rendra le Spectacle national plus réservé, plus digne de notre respect & de notre vénération. […] Elle n’afflige point la femme honnête & tendre, qui sait trop que ce sentiment accompagne toujours le véritable amour ; elle n’est un fardeau que pour la coquette.

337. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 19-42

Saint Charles Borromée, qui vivoit à la fin du seiziéme siécle, eût le même sentiment de celle qu’on représenta alors ; & nous dit : « Qu’entre les entretiens publics de corruption étoient les spectacles de la Comedie, & que tout ceci étoit contraire à la morale chrétienne. » Personne ne nous prouvera, que le Theatre du dixseptiéme, ou du dixhuitiéme siécle soit plus chaste que dans le siécle de ce Saint : je suis donc en droit de pouvoir suivre le commandement du même Saint, qui veut, que ceux qui ont quelque charge des ames, en inspirent de l’horreur à celles que Dieu leur a confiées ; qu’ils leur montrent, que ces spectacles sont les malheureuses sources des calamités publiques, qui accablent le peuple chrétien ; & qu’ils alleguent à cet effét l’autorité des Saints Chrysostome, & Cyprien, & du grand Salvien. […] « quiconque cherche le péril, y perira », & qu’on y ajoute le sentiment de tous les Docteurs, que de rechercher une occasion où l’on commet ordinairement le crime, c’est être dans le dessein de le commettre : & quelle sera la personne si heureuse, pour qui ces spectacles ne sont pas des pechés, & des pêchés griefs, & des pechés dignes de la reprobation éternelle ?

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