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17. (1733) Traité contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE TRAITÉ. CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 247-261

Ceux qui savent combien Tertullien est obscur, me pardonneront la liberté que j’ai prise de paraphraser un peu cet endroit, pour le rendre plus clair. […] On sait que quelques Pères l’ont accusé de croire que les âmes n’étaient pas créées de nouveau, mais qu’elles venaient par voie de génération : ex traduce. […] Pour bien entendre ce que dit ici Tertullien, il faudrait savoir quelle était la figure des anciens amphithéâtres. […] Si l’on veut savoir quelle était la disposition des anciens théâtres, on peut lire les notes de Perrault sur Vitruve. […] Nous savons que cette opinion ne s’est pas trouvée véritable ; ainsi au lieu de traduire bientôt [in proximos] Luc.

18. (1707) Lettres sur la comédie « LETTRE, de Monsieur Despreaux. sur la Comédie. » pp. 272-275

Puisque vous vous détachez de l’intérêt du Ramoneur,On ne sait point l’anecdote de ce terme. […] Car puisqu’il faut vous dire le vrai, autant que je peux me ressouvenir de votre dernière pièce, vous prenez le change, et vous y confondez la Comédienne avec la Comédie, que dans mes raisonnements avec le Père Massillon j’ai, comme vous savez, exactement séparées. Du reste, vous y avancez une maxime qui n’est pas, ce me semble, soutenable ; c’est à savoir, qu’une chose qui peut produire quelquefois de mauvais effets dans des esprits vicieux, quoique non vicieuse d’elle-même, doit être absolument défendue, quoiqu’elle puisse d’ailleurs servir au délassement et à l’instruction des hommes. […] On ne sait point l’anecdote de ce terme.

19. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE II. De la Tragédie. » pp. 65-91

« Le savoir, l’esprit, le courage ont seuls notre admiration ; et toi, douce et modeste Vertu, tu restes toujours sans honneurs !  […] Je vous laisse penser en même temps quel gré le Public vous saura de votre ingratitude, et s’il ne m’en saura pas davantage de prendre le parti de M. de Crébillon, dont je n’ai reçu d’autre service qu’une Mercuriale assez aigre, mais je l’avoue, très justement méritée. […] Je ne sais si j’avais un peu d’esprit alors ; mais il est bien certain que je n’avais pas le sens commun. […] Je ne sais, mais je crois bien que ce sera pour vous seul qu’on verra arriver de pareils miracles. […] Je suis persuadé que le Public me saura plus de gré de ma reconnaissance qu’à vous de votre ingratitude.

20. (1666) Réponse à l'auteur de la lettre « letter » pp. 1-12

C’est ce qui vous offense, et je ne sais pourquoi ; car jusqu’ici ces Poètes n’ont point accoutumé de s’en offenser. […] Vous la demandez hardiment à l’Auteur des lettres, comme s’il ne pouvait la donner, et comme s’il était impossible de savoir ce que vous ne savez pas. […] et qui ne sait au contraire que la Comédie est naturellement si mauvaise qu’il n’y a point de détour d’intention qui puisse la rendre bonne ? […] Ils savent qu’elle n’est point mauvaise de sa nature, et qu’elle est sanctifiée par les prophètes, par les Patriarches et par les Pères. […] Mais, Monsieur, vous ne savez pas quelle a été la pénitence de Desmarets.

21. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE V. Du Mensonge. » pp. 100-113

Voilà la ressource ordinaire & presque tout l’art de Moliere, l’imposture, un Peintre, un Médecin, un Sicilien, un Sbrigani, &c. que sais-je ? il ne sait que faire mentir & faire réussir le mensonge. […] Il faut qu’un Poëte dramatique soit naturellement menteur ; il ne sauroit enfanter tant de mensonges, s’il n’en avoit le germe dans son cœur ; il ne sauroit leur prêter ces couleurs de vérité, s’il n’étoit plein de duplicité. […] Un cœur droit, un honnête homme, à tout moment contraint, déconcerté, ne sauroit ni représenter ni goûter un tissu de mensonges. […] Sans doute on sait que ce ne sont que des fables.

22. (1677) L’Octavius « Paragraphes XXXVI-XXXVIII du texte latin » pp. 159-171

Et encore le Prince ne peut donner ce qu’il n’a pas ; Je veux dire qu’il ne saurait prolonger nos jours, quoiqu’il puisse honorer notre vaillance. […] Tu es grand en noblesse ; ta race te rend glorieux : mais ne sais-tu pas que notre naissance est égale, et qu’il n’y a que la vertu qui doive mettre de la différence parmi les hommes ? […] C’est avec raison qu’ils s’abstiennent de ces cérémonies, dont ils savent la naissance et l’origine. […] Partant que ce bouffon d’Athènesb crie tant qu’il voudra qu’il ne sait rien, et fasse le vain de ce que des démons trompeurs l’en ont estimé sage ; qu’Arcésilas et Carnéade, Pyrrhon et toute la secte des Académiciens délibèrent éternellement ; que Simonide diffère toujours à répondre ; nous méprisons l’orgueil de ces Philosophes, que nous savons être des tyrans, des corrupteurs et des adultères, toujours fort éloquents contre leurs vices.

23. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

On ne saurait se mettre à la place de gens qui ne nous ressemblent point. […] Je ne sache que trois sortes d’instruments, à l’aide desquels on puisse agir sur les mœurs d’un peuple ; savoir, la force des lois, l’empire de l’opinion, et l’attrait du plaisir. […] Heureux qui sait se reconnaître au bord du précipice et s’empêcher d’y tomber ! […] Elles ne savent ni décrire ni sentir l’amour même. La seule Sapho, que je sache, et une autre, méritèrent d’être exceptées.

24. (1749) Maximes pour se conduire chrestiennement « Des Plaisirs, et en particulier des Spectacles. » pp. 233-248

Vous savez ce qu’on entend par Bals publics. […] tous les jours ne savez-vous pas vous affranchir de mille devoirs pareils, qui vous gênent ? […] Il faut du moins savoir ce que c’est. […] On ne sait guère ce que c’est que péché, si l’on nie que les spectacles en soient une occasion prochaine. […] Je regarde comme le plus grand bonheur de ma vie d’avoir été fréquemment depuis plus de douze ans dans l’occasion de savoir la plus grande partie de ces détails abrégés.

25. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. De l’Opéra-Sérieux. » pp. 184-251

On sut ainsi le conserver & se faire tout-à-la fois un nouveau genre de plaisir. […] Tout le monde sait que les Tragédies des Grecs étaient mêlées de chants & de danses. […] Je ne m’amuserai point à les concilier : il nous importe fort peu de savoir lequel de ces deux Opéras eut le pas sur l’autre. […] On ne saurait se prêter à une illusion aussi forte. […] Voici un des traits que décocha notre satirique : « On ne saurait, (dit-il) jamais faire un bon Opéra, parce que la musique ne saurait narrer, que les passions n’y sauraient être peintes dans toute l’étendue qu’elles demandent ; & que d’ailleurs elle ne saurait souvent mettre en chant les èxpressions vraiment sublimes & courageuses ».

26. (1760) Lettre à M. Fréron pp. 3-54

Je ne sais si c’est un malheur, je ne vois pas à beaucoup près cela comme lui. […] Mon Enfant, me dit-il, je ne sais point confondre les choses indifférentes, avec les criminelles. […] On cessera de condamner si sévèrement l’amour propre, quand on saura le distinguer de l’orgueil et de la vanité. […] Que ces Messieurs sachent que je connais assez mon Maître pour être persuadé au contraire qu’il me saura gré de mes sentiments et qu’il me regarderait comme indigne des bontés dont il m’honore, si j’en avais d’autres. Qu’ils sachent que l’intérêt de sa gloire ne lui fera jamais haïr une nation estimable par tant d’endroits et que les grandes âmes comme la sienne savent estimer et reconnaître le mérite dans leurs ennemis même.

27. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VIII. Des caractères & des Mœurs Tragiques. » pp. 131-152

Le Poéte qui doit à son pays ces divers caractères, mêle dans le portrait de ce Héros de l’antiquité, sans le savoir, des traits qui ne conviennent qu’à soi. […] Tous les Peintres ont, comme on sait, un goût & des manieres qui leur sont propres, & tous cherchent à plaire à leur nation, sur-tout quand ils travaillent directement pour elle. […] Ne sait-on pas tout aujourd’hui sans rien apprendre ? […] Leurs Ouvrages sont marqués au coin du mépris qu’ils en font ; & on sait assez ce que les caractères des personnages tragiques y gagnent en particulier. […] Qui ne sauroit mauvais gré à Corneille d’avoir mieux soutenu le caractère de Rodogune au prix de tant de beautés ?

28. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

Assurément ce Directeur des âmes ne sait pas sa Religion. […] On sait assez que des paroles et des actions trop impudentes causent souvent du dégoût. […] Je ne sais pas s’il y eut jamais de plus grande illusion que celle-là. […] Le bon Père avec toute son érudition ne sait pas l’origine de la Comédie. […] , dans les Collèges où le Père les sait si fréquents ?

29. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IX. Des entreprises de la puissance spirituelle ecclésiastique, contre la puissance temporelle séculière. » pp. 149-173

De là, et on ne saurait trop le répéter, tant de parjures, tant d’empoisonnements, tant d’assassinats et tant de régicides, colorés du nom de tyrannicides, et enfin tant de crimes religieux de toute espèce, qui inspirent l’horreur et l’effroi, et qui sont si contraires à la charité, à la douceur et à l’humilité évangéliques ! […] Mais ne sait-on pas que cette société anti-chrétienne se moque également de la religion comme de la morale, et qu’elle se livre avec impudence à toutes sortes d’intrigues, au moyen de congrégations, de confréries du sacré-cœur, et de clubs jésuitiques ? […] De pareils dangers, sans doute, nous menacent encore ; mais on sait, il est vrai, que la justice et la modération du souverain pontife actuel, ainsi que nous l’avons déjà dit, éloignent pour longtemps de semblables catastrophes ; cependant, puisque l’expérience nous a démontré qu’elles avaient eu lieu dans un temps, la prudence doit nous commander de prendre des mesures, pour empêcher qu’elles ne puissent renaître à une autre époque. […] On sait combien le parti fanatique, réuni à la faction jésuitique, s’agite et s’intrigue pour s’en emparer, principalement pour faire précéder les cérémonies religieuses, à des actes qui sont purement civils, qui ne doivent avoir que des effets civils, et qui, sous ce rapport, sont entièrement indépendants des religions. […] On ne sait que trop, combien l’intolérance en religion comme en politique, fut toujours le fléau de la civilisation !

30. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver. » pp. 128-178

Racine savait très bien ce qui convenait à la Tragédie ; et, je le répète encore, s’il n’eût pas craint de révolter le Public, en critiquant le goût général de son siècle, il aurait dit ; « que les tendresses et les jalousies des Amants ne sauraient trouver que fort peu de place parmi le majestueux, l’intéressant et le lugubre d’une action tragique. » Racine savait et sentait à merveille cette vérité ; mais, par malheur pour le Théâtre moderne, non seulement il n’eut pas la force de la déclarer dans la Préface de sa Thébaïde ; il n’osa pas même la pratiquer, si ce n’est dans Esther et dans Athalie : il se livra, malgré ses lumières, à la corruption générale de ses prédécesseurs et de ses contemporains : il ne se contenta pas même de mettre de l’amour dans toutes ses autres Tragédies ; il fit aussi, de cette malheureuse passion, la base de tous les sujets tragiques qu’il a traités. […] Mais on sait que l’intention de l’Auteur, quand il la fit, n’était pas qu’elle fût représentée sur un Théâtre public. […] Si je voulais prouver par un exemple la vérité de ce que j’ai avancé plus haut, à savoir que l’amour affaiblit et détruit même toute la majesté de la Tragédie ; je ne crois pas que je puisse en trouver un meilleur que celui d’Inès de Castro. […] Je ne sais si je me suis trompé ; mais, en tout cas, je soumets sans peine mon jugement à la décision de mon Lecteur, à laquelle je souscris aveuglément. […] [NDE] Proverbe italien (traduction littérale) : une joie qui domine et un cri qui punit, on ne sait pas ou on ne s'en soucie pas

31. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Aussi, ne saurait-on nier que M. […] et toutefois je ne sais pas trop comment notre Poète s’en peut tirer. […] Qui que ce soit ne saurait frapper à la porte qu’il ne faille aussitôt m’enfermer. […] Si l’on veut en savoir davantage sur cette matière, on peut consulter Mr.  […] Nous ne savons point que cela ne soit pas.

32. (1761) Lettre à Mlle Cl[airon] « LETTRE A MLLE. CL****, ACTRICE. DE LA COMÉDIE FRANÇOISE. Au sujet d’un Ouvrage écrit pour, la défense du Théâtre. » pp. 3-32

Tout le monde sait que les Farceurs d’autrefois, et les Comédiens d’à présent n’ont rien de commun. […] de Port-Royal le savaient ; car on ne peut les taxer d’ignorance. […] Vous voyez, Mademoiselle, que l’Auteur de la Consultation, ne sait pas sur cette matière tout ce qu’il faut savoir. […] Le Théâtre n’est pas condamné, je le sais. […] Qu’ils ont aujourd’hui quelques défauts, qu’on ne saurait approuver, et qu’on ne devrait pas souffrir.

33. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175

Ce bon homme très-peu sauvage, qui sait rire & qui sait penser, charmant quoiqu’il dise la Messe, qui sait quitter le saint autel, pour venir s’amuser à table. […] Le Théatre doit lui en savoir bon gré ; la licence de ses farces y trouve un apologiste : elles sont de vraies héroïdes qui s’emparetent de ce que les bonnes mœurs ont rejetté. […] Notre divin Lafontaine, (sachons en quoi consiste cette Divinité nouvelle, pour lui dresser des Autels,) a fait des contes ; la posterité n’oubliera jamais Joconde, l’Oraison de St. […] Un chien est donc aussi habile que lui, il a un instinct plus fin encore sans le savoir. […] Ils ont dû lui en savoir mauvais gré.

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