Il n’est pas surprenant qu’il s’en trouve toujours quelques-uns, assez fanatiques pour se croire en droit d’anathématiser la profession de comédien, la raison en est simple ; la comédie a souvent contribuée à démasquer l’hypocrisie, et la tartuferie des gens d’église.
La raison de cette differenciation n'est pas évidente, mais pour maintenir la distinction formelle, nous avons mis les seconds en notes de bas de page.
Un homme dans la passion qui ne réfléchit point & fait taire sa raison, s’exprime plus vivement, plus fortement, plus pathétiquement qu’un homme d’esprit qui réfléchit le plus profondément : La colere suffit, & vaut un Appollon. […] Enfin, s’éleve un vaste édifice, ouvrage d’un habile architecte, M. le Camus, qui, par sa hardiesse & par sa grandeur, si ce n’est par sa régularité, & par sa forme, nous donne au moins quelque idée de ces monumens des Romains, dont, les seules ruines nous étonnent, & par cette raison on leur donne le nom de Colisée ; ouvrage des Romains, reste du superbe amphitéatre de Vespasien, bâti des dépouilles de Jérusalem, & du Temple : (car toutes ces pompeuses folies du monde ne s’élevent que sur les ruines de la Réligion.)
Ce n’est pas un des Pères, mais tous d’un consentement unanime ; ce n’est pas pour un temps, mais de siecle en siecle ; ce ne sont pas des gens foibles, mal instruits, peu éclairés, mais les plus grands hommes ; ce n’est pas par voie de conseil & de perfection, mais comme un précepte rigoureux ; ce n’est pas pour certains états, mais pour tout le monde, non par des raisons particulieres, mais par les mêmes raisons que nous employons.
Quelle meilleure raison que l’impossibilité de payer pour ne pas faire de la dépense ? Quelle raison plus capable d’éloigner les Comédiens, vos ennemis, des bastions de Genève, que la certitude d’être mal payés, s’ils osaient former un établissement dans cette ville ?
Il m’a semblé que de sortes raisons m’engageaient à agir de la sorte ; & d’ailleurs, si plusieurs de mes raisonnemens & de mes dénominations paraissent quelquefois tomber à faux, j’ai découvert que mes contradictions apparentes naissaient toutes des divers genres adoptés par le nouveau Spectacle.
Cette marche se faisoit en bon ordre, & sans qu’aucun soldat osast quitter son rang, pour quelque raison que ce fust.
Nous avons déjà dit qu’il y aurait de la témérité à proposer d’abolir entièrement les Spectacles ; le Gouvernement, qui les protége, s’y opposerait, sans doute avec raison ; le Public de son côté en ferait des plaintes amères.
on dirait sûrement que l’Auteur fait le contraire de ce qu’il doit faire : qu’il ne sait pas son métier, puisqu’il va contre les règles de la raison et du bon sens : qu’il blesse les bonnes mœurs, loin de les faire respecter : qu’il mérite d’être regardé comme un séducteur qui approuve le vice, en confirmant le vicieux dans le mal par le succès, enfin qu’il faut le bannir comme un ennemi de la République.
Après les excursions en Russie, l’Auteur du Pamphlet revient à la Pologne, il pese les raisons des deux prétendans qui se disputent l’honneur de privilégier les Comédiens ; l’un tire son droit de la place dont il veut que ce soit une prérogative jusqu’ici inconnue dans tous les Palatinats & les Starosties ; l’autre de l’emplacement qu’il loue aux Comédiens, privilége non moins inconnu depuis Les Leks & les Jagellons ; pour les accorder, dit-il, on n’a qu’à rester dans la salle de la délégation, & en continuer les séances. […] Sa conduite étoit l’original que peignoient ses crayons ; Épicurien déclaré & Philosophe voluptueux qui ne modéroit la vivacité de ses passions & l’excès du plaisir, que pour le mieux goûter & en jouir plus long-temps, prétendoit que tous les hommes devoient plutôt suivre les mouvemens de la nature, que les réflexions de la raison qui jettent l’homme dans des égaremens aussi dangereux que ceux des passions . […] Cet ouvrage est écrit d’un style aisé, libre, simple, d’un homme de Cour que donne l’usage du grand monde plus que l’étude, le travail & même le génie, mais plein de traits hardis & mordans contre tout ce qu’il y a de respectable : le premier y donne du poids, mais le second les décrédite, ils sont préférables à quantité d’autres Mémoires qui ne sont que des romans, il y a réduit en système la morale lubrique ; les principes des actions humaines ne sont pas, selon lui, le vice ou la vertu, la tentation ou la grâce, le bon ou le mauvais usage de la liberté, ce sont les appetits naturels ; les passions ou la raison, le tempérament ou la fortune & l’habitude ; un vrai méchanisme ; distinction peu philosophique, les passions ne sont que les appetits naturels portés à l’excès ; l’un & l’autre effet naturel du tempérament, c’est à quoi il attribue tout ce qui s’est passé dans les événemens qu’il raconte, il suppose dans la Cour de France le système suivi du despotisme absolu dont il attribue le principe à Henri IV, malgré sa popularité souvent poussé trop loin par Richelieu, par Mazarin, & enfin consommé par les Colberts & Louvois & autres Ministres de Louis XIV pendant un long règne qui y a accoutumé pour toujours un peuple foible & docile. […] Les Duchesses de Longueville & de Chevreuse, la Princesse Palatine seroient capables de renverser dix États ; il est vrai, répondit le Ministre Espagnol, que je suis fort heureux que les femmes ne se mêlent point eu Esp gne des affaires d’État, elles y gâteroient tout, comme elles font en France ; c’est une des raisons pour lesquelles on les tient si enfermées, la raison d’État y a autant de part que la jalousie.
Car il ne faut pas se servir toujours de lénitifs et de remèdes doux et bénins ; mais quand le mal résiste à la raison, il en faut employer de plus forts ; pour empêcher qu’il ne gagne, et ne corrompe les autres parties du corps qui sont encore saines. […] a bien raison de dire, qu’il faut bien garder les enfants d’aller aux jeux comiques. […] Comme l’Auteur de la Lettre, tâche d’éblouir le monde par le nom de saint Thomas, et de se mettre à couvert sous son autorité ; il faut examiner s’il a raison de dire que ce Saint permet d’aller à la Comédie ; en sorte qu’étant, comme il dit, épurée, bonne et honnête, l’on y puisse assister en sûreté de conscience et sans scrupule. […] Quelques personnes croient que les Tragédies qui ont été introduites depuis, ne sont nullement nécessaires pour cela, leurs raisons sont fortes. […] « Quod in pueris necessitatis est, illi in se crimen faciunt voluptatis », dit saint Jérôme, ainsi ce qu’on loue dans les enfants, est avec raison blâmable dans les comédiens.
La raison des Rois est dûe à leur soutien. […] Les Anglois font payer bien cher la liberté de fouiller dans leurs archives, & plus cher encore les extraits qu’on leur en demande, à plus forte raison l’original. […] On doit à la vertu ce choix judicieux, même dans les traits de la fable & de l’histoire profane, à plus forte raison dans l’histoire sainte, à qui on doit le plus profond respect. […] Il est à désirer, dit-on, qu’on puisse représenter cette piece, apparemment défendue, & avec raison, qui n’enseigne que la morale la plus pure & la félicité publique de tous les Etats, la destruction de toutes les religions. […] Elle avoit été agréé pour Fontainebleau ; des raisons particulieres l’ont arrêtée.
Les raisons qui vous en ont détourné jusqu’à présent, ne m’ont jamais satisfait. […] Sire, repliqua M. de Meaux, il y a de grands exemples pour, mais de fortes raisons contre. […] Mais ce ne sont enfin que des exemples, contre lesquels on peut étaler une foule de raisons, de principes, de conséquences, de décisions, & généralement tout ce qui concourt à mettre un point de morale dans le plus grand jour d’évidence & de vérité. […] Ce qu’on dit des Pieces de Moliere, comprend à plus forte raison les Comédies, autres que les siennes, qui mériteroient d’être conservées au Public. […] Car d’avancer que les sentimens qu’il leur prête, que les expressions dont ils se servent, ne conviennent point au caractère de leur Nation, & n’appartiennent qu’à des François, c’est, comme je l’ai déjà dit, & par les raisons que j’en ai apportées, une Censure tout-à-fait injuste.
M. de la Mote avoit raison de le dire.
Une des principales raisons du danger de la Comédie, c’est qu’elle ne tend qu’à flatter les trois plus dangereuses passions de l’homme, l’amour, l’ambition et la vengeance, en nous faisant sentir du plaisir dans la représentation des plus grands excès de ces passions, car certainement si nous n’aimions pas ces passions, comme nous ne les devrions pas aimer selon la profession que nous faisons d’être Chrétiens, nous ne serions pas touchés de tant de plaisir dans leur représentation.
De Virgile, 194 D’Eschyle, 203 D’Euripide, 204 De Sénèque, 205 Des Poètes comiques Grecs et Latins, 206 Des Dramatiques modernes, 208 Preuves tirées de la raison qui apprend à respecter les Ministres de la Religion, 216 Première preuve : leur devouement spécial au Seigneur, là même.
« Après l’empire d’Occident, celui d’Orient commença à dépérir par les mêmes raisons qui avaient causé la perte du premierap. » Ce fut au théâtre que prirent naissance les deux factions qui partagèrent l’Empire sous Justinien.