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226. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127

Ceux qui par leurs règles font profession d'enseigner qu’en matière de pureté il n'y a point de faute légère, ont-ils pu tendre tant de pièges aux yeux, aux oreilles, aux cœurs, et se dissimuler que leurs exercices dramatiques ouvraient sous les pieds de leurs disciples l'affreux abîme du théâtre ?

227. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

Ne croyez pas que j’ai envie de vous les rapporter tous : outre que j’aurais plutôt fait de vous citer toute la Bibliothèque des Pèresl, ces matières délicates traitées hardiment dans une langue qui souffre tout, ne pourraient se rendre dans la nôtre sans blesser les oreilles tant soit peu chastes, et je me contenterai de vous laisser à connaître ce qu’ils en ont dit de fort, par ce que je vous choisirai dans leurs écrits de plus faible. […] Mille gens d’une éminente vertu et d’une conscience fort délicate, pour ne pas dire scrupuleuse, ont été obligés de m’avouer qu’à l’heure qu’il est, la Comédie est si épurée sur le Théâtre Français, qu’il n’y a rien que l’oreille la plus chaste ne put entendre.

228. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques « [Traité] » pp. 3-62

Certains Païens s’en montraient plus ennemis que nous, mêlant parmi leurs sacrifices du sang, tiré de leurs langues, et de leurs oreilles, pour expier le mensonge, tant ouï que prononcé. […] ed  ; « Soyez Saints ; car je suis aussi Saint, le Seigneur votre Dieu » : « Que dirons-nous, s’écrie-t-il ; de ceux, qui courent aux spectacles, avec les Païens, souillant leurs yeux et leurs oreilles de paroles et de gestes impudiques, ils peuvent bien voir et sentir, quelle part ils ont choisie. 

229. (1845) Des spectacles ou des représentations scéniques [Moechialogie, I, II, 7] pp. 246-276

On objecte que le théâtre français, tel qu’il est aujourd’hui, n’a rien de contraire aux bonnes mœurs ; qu’il est même si épuré qu’il n’offre rien que l’oreille la plus chaste ne puisse entendre.

230. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE IV. Extrait des Lettres de M. Clément. » pp. 85-106

Il y a des traits plaisans, jusqu’à lui avoir fait pardonner les obscénités par nos Dames aux chastes oreilles, à moins que ce ne soient les obscénités mêmes qui aient fait passer les plates plaisanteries.

231. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VI. Ericie, ou les Vestales. » pp. 138-159

Mais le Magistrat qui souffre qu’on les expose sur la scene, qu’on en frappe les yeux & les oreilles des citoyens, qui ne craint pas la funeste impression que cet affreux langage laisse enfin dans leur esprit & leur cœur, ce Magistrat est-il plus sage ?

232. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE II. De la Danse. » pp. 30-51

Tout cela doit suivre la mesure, agir en cadence, entrer dans le goût, le mouvement d’un air, avec l’oreille la plus exacte & la plus prompte.

233. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Qui donc aura droit d’exciter notre sensibilité, de nous attacher fortement, si nous refusons à l’orateur chrétien une oreille attentive ? […] Mais quelque salutaires et quelque incontestables que soient ces vérités fondamentales, qui osera les proclamer hautement à l’oreille des souverains ? […] Il est donc du ministère de l’avocat de fermer l’oreille au cri de leur injustice ou de leur ambition, et d’en arrêter les funestes effets. […] Ce n’était point ce style ingénieux et tendre Qui semble attacher l’âme au plaisir de l’entendre ; Ce langage épuré qu’une sensible voix Parlait si doucement à l’oreille des rois ; C’était un orateur saintement populaire, Qui, content d’émouvoir, négligeait l’art de plaire.

234. (1742) VIII. Conférence. De la Comédie, contraire aux promesses du Batême [Conférences théologiques et morales, IV] « X. Conference sur les sacremens. » pp. 223-247

Nos ennemis invisibles, c’est le démon qui se sert de notre propre chair & de la pente que nous avons pour le mal, afin de nous faire pécher ; & c’est à tous ces différent ennemis que nous donnons de puissantes armes pour nous combattre, singuliérement au démon, dans ces spectacles profanes, où par ses suggestions malignes il parle secrétement à nos cœurs, pendant que le monde y flatte les oreilles par des récits séduisans & enchanteurs, & par des airs languislans & tendres d’une musique efféminée, composée à ce dessein.

235. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. De la Dédicace de la Statue de Voltaire. » pp. 71-94

Du ton sublime de Corneille ; Il a fait parler les Romains ; Racine a formé son oreille, Et mis son pinceau dans ses mains.

236. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Théatre de Pologne. » pp. 80-105

Les pieces que ces jeunes seigneur jouent sont en langue polonoise : elle est harmonieuse pour leurs oreilles, & coulante pour leur gosier.

237. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre I. Continuation des Mêlanges. » pp. 7-31

Mais ne voyant point onque dans la Comédie, Pour qui je me sentois un merveilleux génie, Je formai le dessein de faire en ce métier Ce qu’on n’avoit pas vu depuis un siecle entier ; C’est-à-dire en un mot, les fameuses merveilles Dont je charme aujourd’hui les yeux & les oreilles.

238. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE III. Suite du Mariage. » pp. 55-79

Il seroit inutile de souiller cet ouvrage par un recueil des traits répandus à pleines mains dans toutes les comédies contre le mariage, on n’a qu’à ouvrir les yeux & les oreilles, on ne lira, on n’entendra que des horreurs sur cette matiere.

239. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137

Il le dira à l’oreille de quelques jeunes Magistrats qui fréquentent la comédie, & qui véritablement peuvent se donner eux-mêmes en preuve de la proposition, & nous rapprocher des temps lumineux de la Grèce : Tous les siecles de l’Empire Romain & de l’Église Chrétienne ne sont que des temps ténébreux, le théatre possede seul la lumiere.

240. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De l’Indécence. » pp. 21-58

Le sujet est contre la décence ; l’intrigue & l’action forment une image révoltante ; les détails respirent la passion même : en un mot, tout peint & célèbre la volupté ; on la fait pénètrer par les yeux & par les oreilles jusques dans le fond de l’ame.

241. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE II. De la Tragédie. » pp. 65-91

Je ne me vanterais point de m’être acquis ces applaudissements si l’exiguïté de ma taille m’eût permis de me consacrer au tragique ; mais comme le Public veut que ses yeux soient contents au spectacle autant que ses oreilles, j’ai cru devoir métamorphoser le Héros en Arlequin et devoir quitter le Diadème pour la calotte de Crispin.

242. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE III. De la Comédie. » pp. 92-118

, p. 73 : « Je ne ferai pas à Dancourt l’honneur de parler de lui : ses Pièces n’effarouchent pas par des termes obscènes, mais il faut n’avoir de chaste que les oreilles, pour les pouvoir supporter. » ds.

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