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397. (1700) IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, etc. [Sermons sur tous les sujets de la morale chrétienne. Cinquiéme partie] « IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, &c. » pp. 95-126

Manger des viandes, quoyqu’elles ayent été sacrifiées aux fausses divinitez, est du nombre de ces choses qu’on appelle indifferentes, & je ne vous conseille pas de vous informer scrupuleusement, si celles que vous achetez pour vôtre usage, sont soüillées par cette profanation, ni de vous en abstenir pour cela ; cependant si cela est capable de scandaliser vôtre frere, qui est plus foible que vous, s’il prend occasion de-là, de retourner à son ancienne idolâtrie, il faut absolument vous en abstenir ; parce que cette circonstance en rend l’usage criminel, & il n’est pas juste de perdre l’ame de vôtre frere, que le Sauveur a rachetée au prix de son Sang, pour la nourriture de vôtre corps, ou pour vôtre plaisir. […] Je dis, Messieurs, que parmy ceux-là, il y en a encore un grand nombre, qui ne peuvent, sans grand peché, frequenter ces spectacles, à cause de la perte du temps & de l’argent qu’ils y employent, comme ceux qui pour ces divertissemens frivoles & mondains, negligent leurs affaires les plus importantes, & leurs devoirs les plus essentiels, ou bien qui y dépensent ce qui seroit necessaire à l’entretien de leur famille.

398. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE II. Théatres de Société. » pp. 30-56

La liberté lève toutes les barrieres du respect humain ; un Prêtre, un Religieux, un vieux Magistrat, une personne pieuse, qui ne vont point au spectacle, voient impunément la comédie dans les maisons particulieres ; il s’y en trouve grand nombre, la pruderie, la gravité, la dévotion, n’ont rien à craindre quand il ne faut que passer d’une chambre à l’autre ; les domestiques, qui ne vont guere au théatre, ne manquent point la fête, ils y travaillent avec ardeur. […] qui jamais démontra mieux combien est petit le nombre des élus ?

399. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien troisieme. Le danger des Bals & Comedies découvert par l’Auteur des Sermons sur tous les sujets de la morale Chrétienne de la Compagnie de Jesus. » pp. 26-56

Voicy la dêcision de ce grand Apôtre : Manger des viandes, quoyqu’elles ayent été sacrifiées aux fausses divinitez, est du nombre de ces choses qu’on appelle indifferentes, & je ne vous conseille pas de vous informer scrupuleusement, si celles que vous achetez pour vôtre usage, sont soüillées par cette profanation, ni de vous en abstenir pour cela ; cependant si cela est capable de scandaliser vôtre frere, qui est plus foible que vous, s’il prend occasion de-là, de retourner à son ancienne idolâtrie, il faut absolument vous en abstenir ; parce que cette circonstance en rend l’usage criminel, & il n’est pas juste de perdre l’ame de vôtre frere, que le Sauveur a rachetée au prix de son Sang, pour la nourriture de vôtre corps, ou pour vôtre plaisir. […] Je dis, Messieurs, que parmy ceux-là, il y en a encore un grand nombre, qui ne peuvent, sans grand peché, frequenter ces spectacles, à cause de la perte du tems & de l’argent qu’ils y employent, comme ceux qui pour ces divertissemens frivoles & mondains, negligent leurs affaires les plus importantes, & leurs devoirs le plus essentiels, ou bien qui y dépensent ce qui seroit necessaire à l’entretien de leur famille.

400. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XX. Suite des prétendus talents du Comédien & de la Déclamation théatralle. » pp. 63-85

L’Histoire nous offre à la vérité, nombre d’événemens tragiques.

401. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « II. Point. » pp. 201-218

Qu’est-ce que tout l’effort de l’imagination des Poètes a pu jamais enfanter d’approchant, c’est là que vous verrez des villes prises, des combats singuliers, des batailles sanglantes, des renversements de Provinces et de Royaumes, de nouvelles Monarchies établies sur les débris des anciennes, des prodiges de valeur, tant de belles Scènes que Dieu lui-même a pour ainsi dire préparées, mais toute la conduite qu’il a tenue depuis le commencement du monde, n’est-ce pas une espèce de poème épique plein d’événements merveilleux, on y voit tout l’enfer déchaîné pour traverser et anéantir ses desseins adorables, le sacrifice d’une infinité de martyrs, des hérésies sans nombre, sorties du puits de l’abîme pour offusquer la lumière de la vérité, ses victoires, malgré l’oppression de ses défenseurs, tout se disposant aux noces de l’Agneau avec l’Eglise, qui se consommeront à la fin des siècles par leur union éternelle, et le spectacle lumineux de la vérité.

402. (1777) Des divertissements du Carnaval « Des divertissements du Carnaval. » pp. 92-109

Le nombre, la qualité, l’éclat de ceux qui se trompent comme eux, fait une espèce d’autorité qui leur rend cette erreur plus plausible ; et dès qu’on s’y plaît et qu’on l’aime, on ne veut pas que ce soit une erreur.

403. (1639) Instruction chrétienne pp. -132

Les péchés énormes, et desquels il n’y a point de couleur, qui puisse couvrir la laideur ; sont diminués, par diverses circonstances recherchéesdq ; des temps, et de la coutume, du nombre des délinquants, comme si la multitude de ceux qui errentdr, justifiait l’erreur ; de l’intention, de la surprise, de n’y avoir pas pensé, d’avoir eu une bonne visée : et semblables inventions. […] Si nous étions si sages et si avisés que de nous corriger par les exemples d’autrui, nous en avons de bien exprès et en bon nombre, qu’il ne faut point chercher au loin. […] fc Pour laisser à part ce que vous-mêmes excusez, disant qu’il ne se fait pas toujours : Parlons des ordures de tous les jours, que les légions des Démons ont inventées telles, et en si grand nombre, que les âmes même honnêtes et bonnes, quoiqu’elles en puissent mépriser et fouler aux pieds quelques-unes, ont toutefois de la peine à les surmonter toutes. […] Voici un nombre très grand de Chrétiens, lesquels à milliers se trouvent ès spectacles. […] Si quelque solennité Ecclésiastique et les jeux publics se rencontrent en même temps, comme souvent il advient, je demande à la conscience de tous, lequel lieu sera plus rempli de Chrétiens, où il se trouvera plus grand nombre de Chrétiens, ès places des jeux publics, ou ès parvis de Dieu ; et si tous préféreront le Temple au théâtre ; feront plus d’état des paroles des Evangiles que de celles des bateleurs, des paroles de vie, que des paroles de mort, des paroles de Christ, que de celles d’un farceur ?

404. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Vous condamneriez ces tableaux sans doute : mais comme il est utile à la Constitution Anglaise que les Anglais se croient les premiers hommes du monde, et comme le maintien de leurs lois exige un plus grand nombre de véritables Citoyens, on a grand soin pour leur inspirer le Patriotisme, de leur dire qu’ils ressemblent aux Romains, et que personne ne leur ressemble : il en résulte que beaucoup d’entre eux ont réellement les vertus Romaines, mais qu’ils en ont en même temps les préjugés. […] Lorsque le sanguinaire Sylla pleurait au spectacle, ce n’était pas le moment auquel il dictait ses proscriptions, je crois au contraire qu’il serait facile de conclure de la sensibilité qu’il montrait que si la fréquentation du Théâtre eût fait partie de son éducation, que s’il eût appris à réfléchir comme on le peut faire dans un bon nombre de nos excellentes Tragédies sur les dangers de l’ambition, s’il eût vu souvent le tableau des périls auxquels un Tyran, un Usurpateur, un Traître sont exposés, sa sensibilité naturelle eût triomphé dans son cœur de ses dispositions à la Tyrannie. […] La charge ne consiste effectivement que dans le laps de temps dont la brièveté ne laisse pas supposer l’assemblage actuel d’un si grand nombre d’incidents, mais elle n’est pas capable d’altérer la vérité des traits ; c’est au contraire l’assemblage de ces traits vifs et vrais qui rend le tableau plus frappant, et qui force le spectateur d’apercevoir les inconvénients du Vice ou du ridicule que l’on joue : comment donc voulez-vous que cette manière d’instruire soit capable d’entretenir le Vice au lieu de le corriger et que le cœur des méchants en tire parti ?

405. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XVIII. Prétention des Comédiens au titre d’homme à talens, mal fondée. » pp. 19-44

Ciceron qui le vit dans l’embarras, lui dit, en le raillant : Je vous aurois reçu auprès de moi, si je n’étois moi-même assis trop à l’étroit * : Se mocquant de Laberius & du grand nombre de Sénateurs que César avoit créés.

406. (1753) Treiziéme conférence. Sur les danses, les comédies et les mascarades [Missionnaire paroissial, II] « Treiziéme conférence. Sur les danses, les comédies & les mascarades. » pp. 268-287

Ils sont donc du nombre de ces impies dont parle le Saint homme Job en cette sorte : Job.

407. (1698) Théologie du cœur et de l’esprit « Théologie du cœur et de l’esprit » pp. 252-267

Dieu attache, quand il lui plaît, le salut de certaines personnes à des paroles de verité qu’il a semées dans leurs ames vingt ans auparavant, & qu’il réveille, aprés ce nombre d’années, pour leur faire produire des fruits de vie.

408. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre I. Que les Spectacles des Anciens ont fait partie de la Religion Païenne. » pp. 2-35

Les Jeux Olympiques sont rapportés communément à Saturne, aux Corybantes par Pausanias, et à Hercule par Pindare, Polybe et beaucoup d'autres, qui veulent que ce Héros entrant au nombre des Dieux, en donna la charge à Castor et Pollux.

409. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Vous me direz encore que vous n’attribuez point à tout le corps ecclésiastique les sentiments dont vous parlez ; mais vous les attribuez à plusieurs, et plusieurs dans un petit nombre sont toujours une si grande partie que le tout doit s’en ressentir. […] Il y a plus : Molière a mis dans la bouche d’Alceste un si grand nombre de ses propres maximes que plusieurs ont cru qu’il s’était voulu peindre lui-même. […] Encore faut-il déduire les gratis de ce nombre, et supposer qu’il n’y a pas proportionnellement moins de désœuvrés à Genève qu’à Paris ; supposition qui me paraît insoutenable. […] Le plus grand nombre encore a gardé cette antique rudesse, conservatrice de la bonne constitution ainsi que des bonnes mœurs. […] Mais dans une Démocratie où les sujets et le souverain ne sont que les mêmes hommes considérés sous différents rapports, sitôt que le plus petit nombre l’emporte en richesses sur le plus grand, il faut que l’Etat périsse ou change de forme.

410. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

Il parut en 1742 un livre intitulé, Histoire de la fête des Fous, où M. du Tillet ramassa grand nombre de ces extravagances, en inventa beaucoup, et, par une dépense bien inutile, les fit représenter dans quantité d’estampes grotesques. […] Mais qui serait assez bon pour les attribuer au grand nombre ?

411. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE I. Du sombre pathétique. » pp. 4-32

Voudrait-il renouveler le système du philosophe Italien Bernardin Teletius, qui ne donne qu'une âme à tout le genre animal, dans son livre que le concile de Trente a mis au nombre des livres défendus, intitulé, Quod universum animal ab unica anima substantia gubernetur. […] Je ne désespère pas qu'on ne range ces quatre ouvrages au nombre de ceux dont on inonde le public sur l'éducation de la jeunesse.

412. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202

On ne mettra pas au nombre des panégyristes de Moliere, ni M. […] Le Gazetier veut, il est vrai, qu’il ne contienne pas un aussi grand nombre d’écarts, parce qu’il ne parle ni de Port-Royal ni de Jansenisme, comme le premier, qui leur avoit imprudemment lancé bien des traits. […] Il trouve sans nombre des imitations actives & passives, & où n’en trouveroit-on pas ?

413. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

il le fait le Tout-puissant, le Créateur du monde, et l’arbitre du sort des humains ; il le charge des soins infinis d’une Providence qui peut tout, qui prévoit tout, et qui pourvoit à tout ; en un mot l’imagination du Poète donne à son Idole les perfections immenses et sans nombre, que la Foi nous découvre dans le vrai Dieu. […] Il y a de la perte à cette division : l’augmentation du nombre et des parties fait la diminution de la beauté et du prix. […] Mais la multitude insensée ne raisonne pas de la sorte ; selon l’idée du plus grand nombre, le siècle est heureux, lorsque la plupart des simples particuliers sont des Princes par leur fortune, quoiqu’ils soient pauvres et les derniers des hommes en vertu ; lorsque les spectacles sont dans l’éclat, quoique la Religion soit dans le mépris ; lorsque le luxe s’attire partout les regards, quoique la charité chrétienne soit négligée ; lorsque des Farceurs puisent dans la bourse du riche de quoi fournir à tous les excès, quoique le pauvre n’y trouve rien pour soulager ses besoins extrêmes. […] Mais je crois avoir apporté des autorités assez fortes, assez évidentes, et en assez grand nombre pour que l’on doive s’en contenter. […] Il observe que les Lacédémoniens avaient fixé par une loi expresse le nombre des cordes de la Harpe ; qu’on imposa silence à Timothée fameux Joueur d’instruments, et qu’on lui ôta sa Harpe, parce qu’elle avait une corde de plus qu’il n’était ordonné.

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