C'est pourquoi ce même Prophète à qui Dieu avait donné ce goût spirituel pour sa parole, témoigne incontinent après qu'il ne pouvait souffrir les assemblées de jeux et de divertissements; et qu'il mettait toute sa gloire et toute sa joie à considérer les merveilles des ouvrages de Dieu : « Non sedi cum concilio ludentium, et gloriatus sum a facie manus tuae.
Saint Charles Borromée fit ordonner, dans un concile provincial, que les prédicateurs reprendraient avec force le déréglement de ces plaisirs publics, que les hommes, séduits par une coutume dépravée, mettaient au nombre des bagatelles où il n’y a point de mal ; qu’ils décrieraient avec exécration les spectacles, les jeux, les bouffonneries du théâtre, et les autres divertissements semblables qui tirent leur origine des mœurs des Gentils, et qui sont contraires à l’esprit du christianisme ; qu’ils se serviraient de tout ce qui a été dit de plus pressant sur ce point par Tertullien, saint Cyprien, saint Chrysostôme et Salvien1 ; qu’ils développeraient avec soin les suites et les effets funestes des spectacles ; et qu’enfin ils n’oublieraient rien pour déraciner ce mal et faire cesser cette corruption. […] Si les peintures et les images immodestes ou obscènes présentent naturellement à l’esprit ce qu’elles expriment, combien plus sera-t-on touché des représentations théâtrales, où, comme dit Bossuet, « tout paraît effectif ; où ce ne sont point des traits morts et des couleurs sèches qui agissent, mais des personnages vivants, de vrais yeux, ou ardents, ou tendres et plongés dans la passion, de vraies larmes dans les acteurs, qui en attirent d’aussi véritables dans ceux qui regardent : enfin de vrais mouvements, qui mettent en feu tout le parterre et toutes les loges ; et tout cela, dites-vous, n’émeut qu’indirectement et n’excite que par accident les passions…. […] Enfin, on y met une autre condition encore : pourvu qu’ils n’aient pas lieu de craindre de se laisser aller à quelques fautes graves. […] Il est donc vrai de dire qu’il ne parle que des seuls jeux de théâtre, qui, comme il le dit, sont en quelque manière utiles ou nécessaires au soulagement des peines de la vie, entre lesquels il met les représentations de chasse… Cet ange de l’école n’a donc garde d’enseigner qu’on puisse assister aux comédies dont nous parlons, ni qu’on puisse rien donner à ceux qui les représentent, puisque tout au contraire il les condamne lui-même avec saint Augustin, peu après les paroles qu’objectent les fauteurs de la comédie.
Les bourdes qu’il avance sont si épaisses et ont tant d’accusateurs de leur fausseté qu’il me semblait être chose superflue de mettre la main à la plume pour les réfuter. […] Un sage Romain disait jadis, que malheureux est le prince à qui la vérité n’a libre accès : et moi je tiens beaucoup plus infortunés les peuples desquels les sycophantesg se voudraient targuer pour établir et mettre en crédit leurs mensonges. […] « Ils charpentèrent aussi un purgatoire. » ae Tu le nommes (malin) pour te moquer de ce point de la foi catholique, et tu le mets en avant pour ne changer rien de ton train à mentir. […] C’est un beau parti, nommément à un misérablebr, tel que doit être ce criminateurbs : car un homme d’honneur et de moyenbt n’aura jamais mis la main à la plume pour publier ces si puantes bourdes et tacher à plaisir la renommée de ceux desquels il n’a jamais reçu déplaisir.
Il semble par quelques Piéces mises sur les différens Théâtres de la Capitale dans ces dernieres années, que des Auteurs amis de la vertu veuillent annoblir la Scene, faire tourner le goût de la Nation du côté des objets que nous avons indiqués, enfin convertir le Spectacle en une École de mœurs, d’humanité, de sensibilité, de bienfaisance. […] Dans une nouvelle édition, Paris 1767, on a mis à la suite, un petit Traité sur les moyens de rendre la Comédie utile aux mœurs.
Notre ame n’est jamais si contente que quand elle est dans une grande émotion, & la Nature a mis en nous une très-grande facilité à être émus, non pour nous rendre barbares, mais pour nous rendre au contraire secourables à nos pareils. […] Parce que la présence du Chœur y eût souvent mis obstacle, 2°.
Ne voit-on pas, en effet, les plus grands abus se renouveler, se perpétuer, faute de mettre en vigueur la responsabilité ministérielle ? […] L’écrit dans lequel je voudrais m’expliquer à ce sujet, n’est pas encore commencé, et probablement je ne m’en occuperai jamais, car, ainsi que je l’ai annoncé au commencement de la présente Notice, je ne me mettrai à l’œuvre qu’après l’heureuse issue, si elle a lieu, du procès intenté contre le Constitutionnel et le Courrier.
Ils font ôter les Images des Comédiens mises dans les Places publiques, 110. […] Met de la différence entre les Comédiens publics et ceux qui jouent dans les maisons particulières, 207 Nerva favorise les Comédiens, 61 Nicolas I. comment il veut qu’on célèbre les Fêtes, 177 Noailles (Louis-Antoine de) Cardinal, son zèle pour abolir les Spectacles, 250 O Ovide, convient que les Spectacles sont pernicieux, 137. 138 P Palilia Fêtes de Rome, pourquoi omises, 119 Pantomimes, ce que c’étaient, 40. pourquoi appelés Thyméliques, 109 Parlement de Paris, Arrêt singulier contre quelques Comédiens, 216. 217.
La Tragi-comédie nous met devant les yeux de nobles aventures entre des personnes menacées de quelque grande infortune, qui se trouve suivie d’un heureux événement. […] si nous mettons toute notre étude et tous nos soins à courir après ces choses, comment pourrons-nous éviter les flammes éternelles. […] Personne n’a jamais mêlé le poison avec le fiel et l’hellébore ; mais on le met dans des mets bien assaisonnés et agréables au goût : c’est ainsi que le démon mêle ce qu’il y a de plus doux et de plus agréable avec le poison mortel qu’il nous présente. […] Page 224. en parlant de ceux qui sont exclus des Ordres, il met ceux qui servent aux Théâtres, savoir, les Bouffons, les Bateleurs, les Comédiens, et les Farceurs. […] Le Rituel de Reims page 119. met entre ceux à qui il faut refuser la Communion, les pécheurs publics, les Bateleurs, les Farceurs ; et à la page 619. il les prive de la sépulture Ecclésiastique.
« Heureux celui qui met son espérance au Seigneur, et qui ne s’arrête point aux folies, et aux vanités du siècle. […] Augustin, met les Jeux Scéniques au rang des choses divines, non pas selon son sentiment, mais selon l’usage commun dans la pratique de la Religion. […] Au lieu que dans un état, où il n’y aurait que des personnes de probité, et d’honnêtes gens, on n’eût pas dû même les mettre au rang des choses humaines. […] Et Eschyle y en mit deux. […] Augustin l’objection des Chrétiens sur ce sujet, il y aurait pu remarquer la différence que les Païens mettaient entre les Temples et les Théâtres.
Cette nouveauté eust charmé beaucoup plus que certains artifices de nos ayeux, quoy que dignes d’admiratiõ par exẽple, celuy dont parle Belleforest : Ce fut au Mariage d’Isabelle de Baviere, qui passant sur le Pont Nostre-Dame receut d’un Ange qui estoit parti de dessus les Tours Nostre-Dame, une Couronne d’or qu’il luy mit sur la teste, & puis remonta d’où il estoit venu.
Différens Conciles défendent aux Ecclésiastiques d’assister à aucun Spectacle, à peine de suspension, & d’être mis en pénitence.
C’est la doctrine de Saint Antonin et de Sylvestre, sur l’autorité d’un Chapitre du sixième des Décrétales, où le Pape Grégoire dixième ordonne qu’on bannisse de tous les lieux consacrés à Dieu, et destinés au culte divin, tout ce qui peut troubler la paix des Divins Offices, causer de l’interruption dans les Prières, ou mettre quelque autre empêchement au repos et à la dévotion des Chrétiens ; et que l’on en éloigne toute sorte d’assemblées, et d’actions séculières, et profanes, afin que non seulement on ne pèche point dans les lieux où l’on vient demander la rémission des péchés ; mais qu’on y vaque encore avec quiétude d’esprit, et avec une application tranquille aux Exercices spirituels auxquels ces sacrés lieux ont été dédiés.
« Les amis de l’époux ne peuvent pas s’affliger pendant que l’époux est avec eux : il viendra un temps que l’époux leur sera ôté, et alors ils jeûneront. » Il met ensemble l’affliction et le jeûne, et l’un et l’autre selon lui, sont le caractère des jours où l’église pleure la mort et l’absence de Jésus-Christ.
On peut mettre de ce nombre celle qui regarde la Comédie.
J’ai même mis par écrit, pour faire plaisir à quelques personnes, ce que je n’avais dit que de vive voix, et je vous laisse le maître de tout pour le montrer à qui vous jugerez à propos.
Les Gouvernements les plus sages ont bien senti le faux du préjugé ; et, sur les plaintes que l’on entendait de toutes parts, ils ont tâché, dans tous les temps, de mettre des bornes à la licence des Théâtres.
C’est la Bien-seance qui place les choses, & qui donne rang au Bien mesme, qui peut estre mis en mauuais lieu. […] Ce mystere a esté mal entendu par les derniers Poëtes, & particulierement par quelques Poëtes estrangers ; qui à vous dire le vray, sont les vrays Antipodes du bon sens, & sçauent en perfection l’art de mettre les choses hors de leur place. […] Mais nostre incomparable Amy, qui en possede l’interieur & le fonds, vous mettra dans le Donjon ; vous conduira par tous les coins & tous les recoins ; vous éclaircira du menu & du particulier de toutes chose.