Sous ce titre : Discours sur la Comédie où l’on voit la réponse au Théologien qui la défend, avec l’Histoire du Théâtre, et les sentiments des Docteurs de l’Eglise depuis le premier siècle jusqu’à présent. […] Boursault fit imprimer son Théâtre, et mit à la tête de son Recueil, une Lettre d’un Théologien, illustre par sa qualité et par son mérite, consulté par l’Auteur, pour savoir si la Comédie peut être permise, ou doit être absolument défendue V. La Préface des sentiments de l’Eglise et des Pères sur la Comédie, in-12, 1694. […] Cet écrit favorable à la Comédie et aux Comédiens, fit grand bruit ; les Prédicateurs témoignèrent ouvertement leur indignation ; leur zèle fut secondé par les Curés de Paris et douze d’entre eux portèrent leurs plaintes à l’Official. […] La Préface des sentiments de l’Eglise et des Pères sur la Comédie, in-12, 1694.
C’est confondre un poëme épique avec les comédies. On n’a jamais condamné les poésies sur des sujets pris de l’Ecriture, il y en a une infinité : mais on a toujours blâmé la comédie, comme très-dangereuse à la Religion & aux mœurs. […] Il n’eût pas mal fait, comme le Dante, de l’intituler Comédie. […] Est-il rare qu’après avoir été la veille à la Comédie, on aille le lendemain voir rouer un homme, & qu’après avoir assisté à l’exécution on aille à la Comédie ? […] La Comédie peut aussi fournir des narrations utiles & agréables.
Quel vaste champ n’eût pas fourni à son zèle un Ecclésiastique qui fait des comédies ! […] Tel est l’effet de la comédie dans les ames les plus innocentes. […] Il faut du moins en avoir l’image, être toujours à la comédie : y passera-t-on l’éternité ? […] On y mêla tant de licence qu’ils devinrent des comédies ; il fallut les proscrire. […] Il y a eu guerre à la comédie Françoise dans la chambre du Conseil, entre M.
7.), condamne la comédie dans les Princes, comme dans les sujets, par le danger du vice qu’elle présente. […] Il eût bien plus blâmé la comédie, qui était encore inconnue, et maintenant on met à la fin d’une tragédie le poison d’une comédie. […] 15.) dit qu’il faut bien se garder de laisser aller les citoyens à la comédie. […] Quel murmure sur les impôts apaisera la comédie ? […] Croirait-on que la suppression de la comédie ait occupé les Etats généraux du Royaume, et soit un objet de leurs doléances ?
Est-il à propos que la Noblesse fréquente la Comédie ? […] Est-il du bien de l’Etat que les Militaires aillent à la Comédie ? […] Le peuple doit-il aller à la Comédie, 59 Chap.
Les Romains même divisaient en trois classes différentes les seuls genres propres à la Comédie. […] S’il affirme à la lettre ce que ces paroles éxpriment, il est facile de montrer son erreur en nommant après la Comédie & la Tragédie, la Pastorale & l’Opéra-Sérieux, Drames qu’il devait connaître. […] Opéra chez les Italiens est ordinairement une pièce en Musique ; c’est aussi une Comédie composée avec soin, & apprise entierement par cœur. […] La Comédie, plus douce dans son stile, plus simple dans sa marche, fait agir l’humble habitant des Villes ; elle donne des leçons à tous les hommes en général, & sur-tout aux particuliers. […] L’Opéra-Bouffon devrait appartenir de droit au menu Peuple, de même que la Comédie est destinée au gens riches & distingués.
» Il finit par une description des beautés de la nature, des ouvrages du Créateur : spectacle bien supérieur à toutes les comédies. […] La matière des comédies n’est que la séduction des jeunes filles, et les intrigues des coquettes. […] Ne regarderait-on pas, dit-il, comme un homme de mauvaise vie celui qui ferait représenter la comédie chez lui ? […] Que sera-ce d’être Acteur soi-même, de former avec ses amis des troupes pour jouer la comédie ? […] 8.) de la comédie, bien éloignée sans doute de son temps (au douzième siècle) de l’élégance et de la pompe de la comédie Française, mais qui toujours semblable à elle-même par ses vices et ses dangers, qui en font le caractère, n’a pas mérité seule les anathèmes que la religion et la vertu ont lancés sur elle dans tous les temps.
Toutes ces comédies, selon son goût, sont pleines de malignité & de licence. […] La comédie est la satyre du genre humain ; & la comédie françoise, qui, par la crainte du bâton, n’ose point nommer les gens, se dédommage en les désignant. […] Il y faisoit jouer, il y jouoit lui-même ses comédies, quoique acteur & auteur très-mediocre. […] C’est le jargon des prologues de l’Opera, & des dédicaces des comédies. […] Ou lui dédia quelques ouvrages, sur-tout des satyres, des comédies, des vers burlesques, des brochures obscènes.
Joseph à y venir, et dans la vérité un Capucin à la comédie n’y jouerait pas le rôle le moins comique. […] Albéroni lui-même, qui ne se piquait pas de dévotion, n’a jamais daigné s’occuper de la comédie. […] Et qu’on ne croie pas qu’il s’en tint là ; en même temps qu’il faisait des comédies, il se piquait de faire de beaux livres de dévotion. […] La comédie, qui a eu dans Molière un père moins sage, a conservé et transmis jusqu’à nous l’héritage indécent qu’elle en a reçu. […] « La passion de la comédie le tyrannisait si fort que la troupe des Comédiens du Roi ne lui suffisant pas, il en voulut aussi avoir une à lui, qui le suivît partout, et lui donnât chez lui le plaisir de la comédie.
Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? […] Comédie. […] Qui voudrait être servi par un Scapin, une Marton de la comédie ? […] Tout cela est fort différent de la comédie régulière, qui était plus ancienne, et qui lui a survécu. […] Chez les Juifs, où l’on ne vit jamais de comédie, le mariage fut respecté, la fécondité désirée, la population infinie.
Quel est d’ordinaire le but des comédies ? […] Heliodore de Paris, Capucin, dans son Livre intitulé : Discours sur les Plaisirs, en a un entier des comédies. […] Nicole a fait un Traité sur la comédie. […] Croiset, dans ses Réflexions spirituelles, parle du bal, de la comédie, des spectacles. […] Cheminais dans son Discours sur la Conception de Notre-Dame parle contre la comédie.
Mais j’ôse le dire, nous restreignons trop les sujets de la Comédie, en n’ayant pas actuellement la hardiesse de mettre sur le Théâtre des femmes mariées, trompant la foi conjugale, ou du moins dont la conduite mérite d’être reprise. […] Il est vrai qu’il faudrait qu’il fût beaucoup plus réservé que Molière, & qu’il employât bien des soins & des ménagemens ; il serait sûr au moins de voir ses Ouvrages se distinguer de la foule, en poursuivant un vice qu’il est comme défendu de vouloir réprimer : la Comédie étendrait plus loin les droits qu’elle a de reprendre & de corriger. Je n’entreprendrai point de répondre à l’Auteur des moyens de rendre la Comédie utile aux mœurs. […] Le ton qui règne dans la Comédie a fait naître, sans doute, à l’Auteur l’idée de son sistême si peu fondé. […] La Comédie attaque nos vices en riant.
Les vertus morales persécutées sur notre Théâtre, 248 Les Héroïnes de nos Comédies aussi vertueuses que les Héros avec le même succès qu’eux, 250 Les jeunes personnes de condition ont des mœurs plus saines dans Plaute et dans Térence, 251 Vaine Justification de l’Astrologue Joué, dans sa Préface, 254 Sentiment d’Horace contraire à celui de l’Astrologue joué, 256 Exemple de Ben Jonson inutile pour justifier l’Astrologue Joué, 260 Autorité de Shakespeare opposé à l’Astrologue Joué, 263 Erreur de l’Auteur de l’Astrologue Joué, sur la différence qu’il met entre la Tragédie et la Comédie, 265, 266 Le divertissement n’est point la fin principale de la Comédie, 267 La Comédie et la Tragédie, quoique par une route différente, doivent tendre à une même fin ; qui est la réformation des mœurs, 268, et suiv. […] Rapin, 269 De Ben Jonson, 270 D’Aristote et de Quintilien, 273 Il est dangereux et déraisonnable de faire du divertissement le but principal de la Comédie, 277 Incongruités de nos Dramatiques par rapport à la poésie du Théâtre et à la politesse convenable, 283 Jusqu’où nos Poètes se guindent, 287 Jusqu’où nos Poètes rampent, 289 Leur rusticité à l’égard du Sexe, 292 La liberté qu’ils se donnent à l’égard des Seigneurs d’Angleterre, 296 Il n’y a que nos Modernes qui en aient usé de la sorte, 299 CHAPITRE cinquième.
que la comédie partage avec Dieu et avec l’office divin les jours de dimanche ; et l’autre où il abandonne à ce divertissement même « le temps de carême : encore, continue-t-il, que ce soit un temps consacré à la pénitence, un temps de larmes et de douleurs pour les chrétiens ; un temps, où, pour me servir des termes de l’écriture, la musique doit être importune, et auquel le spectacle et la comédie paraissent peu propres, et devraient ce semble être défendus. » Malgré toutes ces raisons, qu’il semble n’avoir proposées que pour passer par-dessus, malgré le texte de l’écriture dont il les soutient, il autorise l’abus de jouer les comédies durant ce saint temps.
Crimes publics et cachés dans la comédie. […] Vous ne trouvez-pas, dites-vous, par les confessions, que les riches qui vont à la comédie soient plus sujets aux grands crimes que les pauvres qui n’y vont pasPage 40. [« Lettre d’un théologien », page 40]. […] Tout en est semé dans le monde : il fut pris selon son souhait, et c’est alors qu’il fut enivré du plaisir de la comédie, où il trouvait « l’image de ses misères, l’amorce et la nourriture de son feu » Ibid, 2. […] Son exemple et sa doctrine nous apprennent à quoi est propre la comédie : combien elle sert à entretenir ces secrètes disposition du cœur humain, soit qu’il ait déjà enfanté l’amour sensuel, soit que ce mauvais fruit ne soit pas encore éclos. […] Lorsqu’on blâme les comédies comme dangereuses, les gens du monde disent tous les jours avec l’auteur de la dissertation qu’ils ne sentent point ce danger.
Aujourd’hui tout le monde va à la comédie. […] On l’était moins, lorsque les demoiselles de quinze ans ne paraissaient à la comédie que pour y voir Iphigénie, ou le petit Joas. […] [NDE] Trois auteurs de comédies de la fin du 18e siècle. […] [NDE] Taconet, ou Taconnet, est un auteur dramatique, un comédien et enfin un personnage vulgaire et violent de comédies et de farces. […] [NDE] Turcaret ou Le Financier, comédie de Lesage.
« Le 26 juillet 1769 on jouait la comédie à Feltri, en Italie, lorsqu’il s’éleva tout à coup une tempête horrible. […] Plus de six cents personnes étaient alors renfermées dans la salle du spectacle ; la comédie n’était encore qu’au troisième acte, lorsque le tonnerre tomba sur le théâtre par une grande ouverture qui se fit au comble du bâtiment. […] « Comme on était sur le point de jouer la comédie sur le palais d’Asté à Rome, le plancher de la salle du spectacle s’enfonça de manière qu’il tourna en tombant, renversa les spectateurs et fit enfoncer le second plancher. […] On célébrait le jour anniversaire de la conspiration des poudres : pendant qu’on jouait la comédie dans la salle du bal, le feu prit à de la poudre qu’un épicier avait imprudemment mise sous le théâtre.