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48. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Il y a même beaucoup de Citoyens et Bourgeois qui y résident toute l’année, et n’ont point d’habitation dans Genève. […] Il a tort, sans doute : il cesse avant la mort d’être citoyen. […] La stérile admiration des vertus de Théâtre nous dédommagera-t-elle des vertus simples et modestes qui font le bon citoyen ? […] Ah, dignes citoyens ! […] Où est la concorde des citoyens ?

49. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — A SA MAJESTÉ IMPERIALE ELISABETH PREMIERE, IMPERATRICE DE TOUTES LES RUSSIES. » pp. -

J’oserais dire que l’établissement d’un Théâtre en Langue Russe, mais d’un Théâtre tel que celui dont je présente le Plan à Votre Majesté Impériale, est une entreprise digne de l’Illustre Fille de Pierre le Grand ; puisque par là elle ferait goûter de bonne heure à la jeunesse une morale sensée, propre à former de sages Politiques, d’intrépides Soldats, de bons Citoyens, des Magistrats intègres et zélés pour l’Etat.

50. (1768) Des Grands dans la Capitale [Des Causes du bonheur public] « Des Grands dans la Capitale. » pp. 354-367

Le simple Citoyen instruit par la renommée, se dira à lui-même que la Religion n’est pas seulement un frein pour le Peuple, mais qu’elle gouverne tous les états. […] Vvous n’ôterez pas tout le mal, mais ne soyez pas insensibles aux vœux des Citoyens qui vous conjurent de le diminuer.

51. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

Senatus Populusque Calesiensis, avec ces beaux vers d’un Poëte Picard : L’honneur & la vertu dicterent son ouvrage, Il fit voir son esprit & déployant son cœur, Du Monarque & du peuple il obtint le suffrage, Et la postérité verra dans cet Auteur L’excellent citoyen, le poëte & le sage (le sage n’est-il pas un excellent citoyen ?). […] Cependant ce sage, cet excellent citoyen, peu reconnoissant de cette libéralité faite à son honneur, eut un démêlé très-vif avec la Troupe au sujet de ses droits sur la recette. […] Mais la noblesse des sentimens qu’annonce la piece n’y a rien gagné ; l’humanité a percé à travers l’héroïsme des personnages, & a défiguré le sage, le poëte, l’excellent citoyen de Calais, placé dans la salle de l’Hôtel-de-ville. […] Le plus vif aliment, rebut de la misere, Manque à l’or prodigué du riche citoyen. […] A sa place on a, comme Agamemnon dans l’Iliade, trouvé un vigoureux Stentor, qui à haute, rauque & peu intelligible voix, va dans tous les carrefours annoncer aux citoyens les ordonnances de police, & le triomphe de la scene sur la magistrature municipale.

52. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Douzième Lettre. De madame d’Alzan. » pp. 250-253

Ce sont les préjugés, l’inconséquence des hommes, & quelquefois les mœurs de ceux qui exercent cette profession estimable qui l’avilissent : mais si le Comédien est honnête, l’Actrice sage, réservée, ils sont des Citoyens utiles, ils peuvent atteindre à la véritable vertu ?

53. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  RACINE. A Mlle. Le Couvreur. » pp. 77-80

 Vous, sur qui Melpomène fonde Les progrès de son art long-tems interrompus, Le Couvreur, recevez l’hommage & les tributs  D’un Citoyen de l’autre Monde.

54. (1775) Voyage en Italie pp. 206-208

Les Comédiens restent citoyens dans la communion des Fidèles.

55. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  dénombrement du clergé de france avant et depuis la révolution.  » pp. 346-350

La puissance séculière, l’autorité civile, et les magistrats surtout, doivent apporter une telle surveillance sur l’empiètement que les ecclésiastiques pourraient entreprendre sur ce qui concerne le gouvernement de l’Etat, et l’existence des citoyens, que le nombre des prêtres est tellement considérable, qu’ils forment, à eux seuls, une masse imposante dans le royaume, et que le gouvernement rencontrerait partout des individus tout prêts à lui résister, dans des matières d’autant plus délicates, que ces mêmes ecclésiastiques sont reconnus et révérés par les peuples comme des juges suprêmes en fait de religion et d’affaires de conscience.

56. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Sixième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 40-72

Le premier Spectacle convient à un Peuple guerrier, c’est-à-dire destructeur ; l’autre est vraiment un art de la paix, puisqu’il lie entr’eux les Citoyens par la compassion & l’humanité. […] L’Architecture, après avoir formé ces lieux, les embellissait par le secours de la Peinture & de la Sculpture Comme les Dieux habitent dans l’Olympe, les Rois dans des Palais, le Citoyen dans sa maison, & que le Berger est assis à l’ombre des bois, c’est aux Arts qu’il appartient de représenter toutes ces choses avec goût dans les endroits destinés aux Spectacles. […] Peut-elle souffrir que l’âme de ses jeunes Citoyennes & des jeunes-gens, sa glorieuse espérance, soit attendrie, émue, échauffée, ravie par une Pr… ? […] Voila pourquoi ces infortunées, dont on a parlé dans le premier Volume de cet Ouvrage, lorsqu’une fois elles sont connues & deshonorées, ne gardent plus de mesures, & que notre sexe, dont la modestie & la décence sont le caractère, est, dans ce malheureux état, d’une impudence qui révolte jusqu’aux plus Libertins : Ayez des Comédiens que leur conduite précédente n’ait pas avilis à leurs propres yeux ; rendez à ceux qui cultiveront un art plus utile & plus estimable que ses partisans même ne l’imaginent, la place qu’ils doivent occuper parmi les Citoyens, place que le préjugé, de fausses vues & la jalousie leur ont ôtée, & vous verrez, s’il est possible que les Comédiennes soient aussi sages que d’autres femmes.

57. (1764) De l’Imitation théatrale ; essai tiré des dialogues de Platon : par M. J. J. Rousseau, de Genéve pp. -47

S’agit-il des devoirs de la vie, du sage gouvernement de la maison, de la conduite d’un citoyen dans tous les états ? […] J’en dis autant de la Comédie, du rire indécent qu’elle nous arrache, de l’habitude qu’on y prend de tourner tout en ridicule, même les objets les plus sérieux & les plus graves, & de l’effet presque inévitable par lequel elle change en bouffons & plaisans de Théâtre, les plus respectables des Citoyens. […] Les Citoyens ne seront plus des hommes vertueux & justes, toujours soumis au devoir & à l’équité, mais des hommes sensibles & foibles qui feront le bien ou le mal indifféremment, selon qu’ils seront entraînés par leur penchant. […] En imposant silence aux Poëtes, accordons à leurs amis la liberté de les défendre & de nous montrer, s’ils peuvent, que l’art condamné par nous comme nuisible, n’est pas seulement agréable, mais utile à la République & aux Citoyens.

58. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre II. Utilité des Spectacles. » pp. 8-21

La Police aurait peine à conserver le bon ordre dans les Villes, si chaque Citoyen se trouvait désœuvré. […] On ne croira jamais que le Théâtre soit le centre du bon goût, & le réformateur de nos travers, tandis qu’on verra ceux qui y montent rejettés du rang de citoyens.

59. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. […] Nous en avons des certitudes par l’éloge que la troupe du sieur le Moine fait des Citoyens. […] Ne pourra-t-on réussir à obliger une trentaine de personnes à vivre et; à se conduire comme de bons et; de paisibles citoyens ? […] Ne me faites donc plus un pompeux étalage de la nécessité d’entretenir chez vos Citoyens l’humeur martiale, la force et; la vigueur des Athlétes. […] Vous finissez le livre qui a donné matiere à mes repliques, par un souhait digne d’un bon Citoyen.

60. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Dans une Démocratie au contraire un Citoyen est toujours instruit des motifs qui font agir les Chefs de l’Etat. Ces Chefs n’ont qu’une autorité passagère et dont ils sont comptables à tous les Citoyens en général ; chacun peut donc leur demander compte de leur administration. […] Les Citoyens alors ne s’occuperont que de choses frivoles, parce que déchargés du fardeau des affaires, ils s’embarrasseront peu du tour qu’elles prendront, sûrs qu’allant bien ou mal, il n’en résultera pour eux ni gloire, ni reproche. […] Si un Auteur Dramatique choqué de la tiédeur des Français sur la conduite du Ministère, voulait réformer leurs mœurs à cet égard, s’il parvenait à les rendre des Citoyens plus chauds, il pourrait arriver qu’il les rendrait en même temps turbulents, indociles, présomptueux, et ces ardents Citoyens abusant d’un excellent motif ne se seraient corrigés d’un défaut que pour en contracter d’autres très préjudiciables à leur bonheur particulier, et à celui de l’Etat en général. […] Vous condamneriez ces tableaux sans doute : mais comme il est utile à la Constitution Anglaise que les Anglais se croient les premiers hommes du monde, et comme le maintien de leurs lois exige un plus grand nombre de véritables Citoyens, on a grand soin pour leur inspirer le Patriotisme, de leur dire qu’ils ressemblent aux Romains, et que personne ne leur ressemble : il en résulte que beaucoup d’entre eux ont réellement les vertus Romaines, mais qu’ils en ont en même temps les préjugés.

61. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II. Excellentes raisons qui ont porté les Pères de l’Eglise à condamner les Comédies, et à les défendre aux Chrétiens. » pp. 12-28

Augustin distribue tous les hommes en deux grandes Classes, il place dans l’une tous les citoyens de la Jérusalem céleste ; et dans l’autre il met ceux qu’il appelle les citoyens de Babylone. […] Les Citoyens de Babylone au contraire ne songent qu’à se bien établir sur la terre eux et leurs enfants ; parce qu’ils la considèrent comme leur Patrie, et ne pensent nullement au Ciel.

62. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

Je suppose donc dans Paris, et ailleurs, de vastes Salles, préparées avec tout le goût et toute l’intelligence possible ; là, tous les Citoyens bien ou mal disposés (ces derniers, remarquons-le bien, sont les plus nombreux :) tous seraient invités de s’y rendre chaque jour de la semaine, sans en excepter aucun, pour y entendre pendant deux ou trois heures consécutives, quoi ? […] L’Abbé de Saint Pierre, ce Citoyen décidé dont les rêves ne roulaient que sur les moyens de procurer le bonheur du Genre humain, qui dans cette vue a laissé de très bons Mémoires qu’il faudra revoir un jour, si les hommes s’avisaient jamais de vouloir être heureux ; l’Abbé de Saint Pierre voulait des Spectacles, mais avec des tempéraments qui fortifient ma Thèse. Il élevait un Théâtre, mais moral : un Théâtre qui tournât au profit du cœur et de l’esprit ; qui formât des Citoyens, des Pères et des Mères de famille, des Enfants et des Sujets dociles ; qui ne respirât que l’honneur et la probité ; qui rectifiât les fausses idées et les remplaçât par de plus justes ; qui mît un frein aux passions et apprît à les régler ; qui fût ennemi déclaré du vice et épargnât le vicieux : persécuteur infatigable de tout ce qui conduit au détriment de la Société : protecteur zélé de ce qui en serre les liens ; qui montrât le crime et le vice dans toute leur difformité, et la vertu dans tout son lustre : en un mot, qui ne proposât que de bons exemples, et couvrît de confusion les mauvais.

63. (1580) De l’institution des enfants « De l’institution des enfants. Essais, I, 26 [fin] »

Les bonnes policesm prennent soin d’assembler les citoyens et les rallier, comme aux offices sérieux de la dévotion, aussi aux exercices et jeux ; la société et amitié s’en augmente.

64. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

On annonce que l’ouvrage est fait pour tous les citoyens qui en ont besoin si souvent, « ’surtout dans les temps de nuage et d’obscurité, que les contestations du Clergé élèvent fréquemment contre la liberté des citoyens fidèles, en les rendant esclaves d’une domination arbitraire ». […] « La nation et la religion doivent à l’envi former l’éloge de cette femme forte qui seule prend en main la défense du citoyen fidèle. […] Enfin on dégrade toute sorte d’états, à l’exception du militaire, pour mettre le Comédien au pair et de niveau avec tous les autres citoyens, même avec la Magistrature.

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