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11. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques « [Traité] » pp. 3-62

Ces deux flambeaux, peuvent être appelés directeurs et modérateurs des actions du Chrétien. […] Laissons donc les Païens, et voyons quelle a été l’opinion des anciens Chrétiens. […] -à-d. les chrétiens ne doivent plus observer cet interdit). […] -à-d. les chrétiens peuvent à leur guise observer ou non cet interdit). […] L’allusion à ce « grand ennemi des chrétiens » reste obscure.

12. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II [bis]. De la Comédie considerée dans elle-même, et dans sa nature. » pp. 29-54

Si l’on peut dire des Comédiens, que ce sont de véritables Chrétiens et des Saints. […] Ils ne remplissent donc aucunement l’idée qu’on doit avoir d’un véritable Chrétien. […] Cela n’est pas permis à un chrétien, selon cette maxime de S. […] Ainsi elle est tout à fait opposée à l’esprit de prière, qui est si nécessaire aux chrétiens durant le pèlerinage de cette vie. […] Tout cela étant donc mauvais, que peut-on conclure autre chose sinon qu’elle est aussi mauvaise, et qu’elle n’est pas permise aux Chrétiens.

13. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE I. Que les Spectacles sont des plaisirs défendus. Preuves de cette défense tirées de l'Ecriture sainte, des Pères de l'Eglise, des Conciles, des Rituels, et des Lois civiles. » pp. 43-53

a A juger d'un Chrétien par les principes que vous avez établis, quelle doit être sa vie ? […] La vie d'un Chrétien peut-elle être une vie de plaisir ? […] Tous les plaisirs sont-ils défendus à un Chrétien ? […] Quels sont les plaisirs qui sont permis à un Chrétien. […] Quels sont les plaisirs défendus à un Chrétien ?

14. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XV. Les spectacles éteignent le goût de la piété. » pp. 133-137

L’amour de Dieu qui doit brûler sur l’autel de notre cœur, et dont chaque chrétien doit être le prêtre, comment ne s’éteindrait-il pas dans des lieux où tous les sens sont saisis par l’attrait de la volupté ? […] L’esprit impur serait-il en possession de tant de chrétiens, s’ils n’allaient recevoir aux spectacles de funestes impressions qui, en éteignant dans leur cœur le goût de la piété, y allument le feu des plus fougueuses passions ? […] « Doutera-t-on, après cela, qu’une source d’où coulent tant de désordres ne soit une source infecte, et que des plaisirs si contraires à l’innocence et à la vertu ne soient interdits aux chrétiens ? […] Quand même on ne serait pas engagé dans de grands désordres, on peut dire qu’on vit parmi des chrétiens d’une manière toute païenne ; et c’est un mal qui ne vient pas tout d’un coup, mais peu à peu, d’une manière imperceptible et par degré ; car le crime a les siens comme la vertu. […] [NDE] Ces deux paragraphes viennent de Jean Croiset, Réflexions chrétiennes, vol. 2, Lyon, 1750.

15. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre III. Que les anciens Pères de l'Eglise défendirent aux Chrétiens d'assister aux Jeux du Théâtre, parce que c'était participer à l'Idolâtrie. » pp. 57-89

Que les anciens Pères de l'Eglise défendirent aux Chrétiens d'assister aux Jeux du Théâtre, parce que c'était participer à l'Idolâtrie. […] « Les Chrétiens, dit-il, n'ont-ils point de honte de chercher dans l'Écriture Sainte des paroles pour autoriser l'idolâtrie, et défendre les vaines superstitions qui sont mêlées dans tous les Spectacles ? […] Que fait un Chrétien, quand il s'y trouve présent ? […] L'idolâtrie est la mère des Spectacles, et pour y attirer les Chrétiens, elle les flatte par le plaisir des yeux et des oreilles. […] se réjouissant de voir le Cirque et le Théâtre abandonné par les Chrétiens, et les Eglises plus fréquentées que par le passé.

16. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XI. Qu’on ne peut danser sans péché les jours qui sont particulièrement destinés à l’exercice de la piété Chrétienne. » pp. 41-53

Qu’on ne peut danser sans péché les jours qui sont particulièrement destinés à l’exercice de la piété Chrétienne. Ceux qui dansent, et qui vont au bal, et à la comédie au temps dans lequel, suivant l’ordre de l’Eglise, les Chrétiens doivent spécialement vaquer à la pratique de la pénitence, ou s’occuper aux exercices spirituels, et à la dévotion, ne sauraient être excusés de péché mortel. […] En effet, si les danses d’aujourd’hui pouvaient convenir aveca la joie sainte de l’esprit Chrétien, pourquoi les condamnerait-on en certaines personnes, et en certains lieux, et lorsque l’usage en est trop fréquent ? […] Certes les vrais Chrétiens, et les enfants de Dieu n’ont pas accoutumé de se servir de ces moyens pour le remercier des bienfaits, qu’ils ont reçus de sa miséricorde ; et nous avons déjà montré, que les danses de l’ancien Testament qui furent rapportées à la gloire de Dieu, et à sa louange, comme celle de Marie sœur d’Aaron, après la ruine de Pharaon, et la perte de son armée, sont bien différentes, et bien éloignées de celles d’aujourd’hui. […] Il est vrai que pour ce qui regarde les Fêtes, quelques Casuistes ont ajouté, par une condescendance excessive, des exceptions très dangereuses, par lesquelles ils donnent aux Chrétiens une liberté contraire aux sentiments de l’Eglise, et à l’esprit de leur profession.

17. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE VI. » pp. 456-466

Quels sont les divertissements ordinaires de la plus grande partie des chrétiens pendant les Dimanches et les Fêtes. Il me semble qu’on peut réduire ces divertissements à cinq principaux, à savoir, les théâtres et comédies, le jeu, les régals, la chasse, et les visites : ce sont-là, à mon avis, les seuls divertissements de la plupart des Chrétiens pendant les jours des Dimanches et des Fêtes. […] J’ai déjà parlé des spectacles, théâtres et comédies, et je croirais avoir assez dit, pour n’y devoir rien ajouter, si la matière dont il s’agit ne m’y engageait, et si le mal que traînent après eux les théâtres, ne m’y forçait, vu même que c’est ce malheureux et funeste divertissement après lequel courent les Chrétiens d’aujourd’hui, et à quoi ils emploient la plus grande partie des Fêtes et des Dimanches. […] Le même Salvian ajoute encore un peu après, je demande à la conscience de tous, où est-ce qu’il y a plus grand abord de Chrétiens, ou bien aux amphithéâtres où on reprenne les jeux publics, ou bien aux lieux destinés au culte et à l’honneur de Dieu ? […] Après ce saint Evêque, je vous prie, mon cher Lecteur, d’entendre Tertullien, sur les sentiments que les Chrétiens de son temps avaient de ces sortes de divertissements ; voici comme il en parleLib. de spectat. c. 10 [Tertullien, Des spectacles, chapitre 10.]

18. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « II. PARTIE. Où l’on répond aux Objections de l’Auteur de la Lettre. » pp. 89-140

Mais sur les maximes de l’Evangile, que les Chrétiens doivent régler leur conduite. […] O manière trompeuse avec laquelle il séduit les chrétiens, et les porte au mal. […] Ils seront aujourd’hui chrétiens et demain ils seront de véritables païens. […] Ces sentiments sont dignes des Athées, et non pas des Chrétiens qui craignent Dieu. […] parlant des divertissements des chrétiens.

19. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE III » pp. 42-76

De là vient qu’on ne peut être parfait Chrétien, que ce corps de péché ne soit détruit, que l’homme céleste ne règne, et que le vieil homme ne soit crucifié. Voilà la Religion Chrétienne : voilà quelle doit être l’application de ceux qui la professent ; voilà la doctrine de l’Apôtre saint Paul, ou plutôt celle du saint Esprit. […] Mais les Comédiens font céder toutes ces considérations à leur avarice, et les mauvais Chrétiens à leur plaisir. […] Idée que Mr. l’Abbé Fleury a donnée de la Comédie dans Les Mœurs des Chrétiens, imprimés en 1682. […] [NDE] Le vers est tiré d’un sonnet d’Antoine Godeau, évêque de Vence (1605-1672), dans Poésies chrétiennes et morales, 1654-63.

20. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre VI. Les spectacles produisent et favorisent l’incrédulité. » pp. 86-89

On s’efforce d’y représenter, par la bouche des infidèles ou des apostats, les chrétiens comme des fanatiques d’un autre ordre, et d’y semer des traits les plus marqués contre les dogmes de la religion chrétienne. […] Quand on n’aurait pas à imputer à un auteur d’une tragédie tous les mauvais sentiments qu’il étale, il y a des affectations qui découvrent ce qu’on doit mettre sur son compte. » Il n’arrive que trop souvent qu’ils emploient, sans détour, le langage de l’impiété ; il faut des traits hardis pour réveiller l’attention, et pour flatter le goût peu chrétien du siècle. […] J’en conviens, mais ce sont des chrétiens qui leur mettent ces blasphèmes dans la bouche. […] On s’accoutume insensiblement à confondre les objets de l’idolâtrie avec les objets de la foi chrétienne. […] C’est depuis cette époque que les incrédules se sont tellement multipliés qu’un étranger arrivant en France, dans les grandes villes, aurait bien de la peine à se persuader que la religion chrétienne fût la religion de l’Etat.

21. (1671) Lettre d’un ecclésiastique à un de ses Amis « letter » pp. 472-482

Vous désirez donc savoir mes pensées touchant la Comédie, et s’il est permis à un Chrétien d’y aller. […] D’où il est facile de conclure qu’on ne peut s’y engager sans péché, suivant cette maxime fondamentale de la Morale Chrétienne Quidquid ex fide non est, peccatum est Rom. 14 [Paul, Epître aux Romains, chap. 14, verset 23] c . […] quelle honte à des Chrétiens d’aimer la vanité, et de rechercher l’erreur. […] Qui peut douter que ce monstre ne les anime de sa présence et de son esprit dans ces actions scandaleuses, où il peut faire encore ce qu’il a fait autrefois, tournant dans les Comédies la Religion Chrétienne en ridiculeBaronius en ses Notes sur le martyrol. au 14 Avril [Baronius, Martyrologium romanum, Rome, 1586, p. 166] [Baronius, à propos de l’acteur Ardalion, affirme que les païens représentaient sur le théâtre les actes des chrétiens pour s’en moquer. […] Secondement, il suffit que ces divertissements soient périlleux, pour engager les Chrétiens de s’en détourner, et s’ils ne le sont pas pour tous, au moins ceux qui ont la conduite des autres, et dont on suit les exemples, ne sauraient se trouver à ces Spectacles, sans être cause de la ruine de plusieurs, et sans perdre pour eux-mêmes la charité chrétienne, suivant cette parole du S.

22. (1777) Des Spectacles « Des Spectacles. » pp. 75-92

En rapporte-t-on des idées plus pures, des façons de parler moins libres, des manières d’agir plus chrétiennes ? […] Aussi ne trouve-t-on jamais de Chrétiens aux spectacles : et si on en trouve, dit-il, c’est une marque qu’ils ne sont plus Chrétiensa. La morale de notre Religion est aussi invariable que ses dogmes ; ce qui blessait la conscience des premiers fidèles, peut-il n’être pas interdit à tous les Chrétiens ? […] Et certes, quelle nécessité de faire un précepte pour des choses qui étaient si visiblement indignes du nom chrétien, si contradictoirement opposées à l’esprit, et aux maximes du christianisme. […] Ce qui est un danger évident aux plus grands Saints, cesse-t-il d’être un danger dès qu’on mène une vie peu chrétienne ?

23. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — Avertissement » pp. 72-80

Avertissement Les passages des Pères qu'on emploie dans cet ouvrage pour montrer que la Comédie est un divertissement défendu à ceux qui font profession de la Religion Chrétienne, sont de trois sortes. […] TatienTatien défend la Comédie aux Chrétiens, parce qu'elle est pleine de choses frivoles et inutiles. […] la défend, parce que les Chrétiens ignorent toutes sortes de réjouissances. […] nous éloigne de Dieu et de l'esprit chrétien ; qu'en l'état même le plus honnête où on la puisse mettre,Chap. 27. c'est une volupté interdite aux Chrétiens ; mais surtout dans les chapitres 28, 29 et 30 de son traité contre les spectacles, il établit merveilleusement quels doivent être les plaisirs des Chrétiens, par opposition à ceux dont il prétend leur défendre l'usage.

24. (1771) Sermons sur l’Avent pp. 103-172

Mais combien de Chrétiens aveugles les profanent par les divertissements dont nous parlons ? […] Il ne doit point y avoir d’action indifférente pour un Chrétien. […] Y allez-vous adorer Dieu, secourir le prochain, pratiquer les mortifications Chrétiennes ? […] Vous y deviendriez des Philosophes Chrétiens, illic Philosophiæ multum. […] Le Danube, & le Rhin rougissent du sang Chrétien.

25. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « IV. » pp. 17-22

Car le Paganisme règne tellement dans votre Ballet, qu’on n’y trouve rien qui applique l’esprit à quelque chose de particulier à la Religion Chrétienne. […] « Ce n’est pas que j’approuve, en un sujet Chrétien, Un Auteur follement idolâtre et Païen, Mais dans une profane et riante peinture, De n’oser de la fable employer la figure, etc. » Le sujet pouvait-il être plus Chrétien, qu’une Procession où on portait le S. […] Despreaux, que de mêler tant de fausses divinités, où on ne devait rien représenter qui ne respirât la piété Chrétienne ? […] Et vous le pouvez encore apprendre de ces six Vers que vous trouverez au même Chant : « De la foi d’un Chrétien les Mystères terribles, D’ornements égayés ne sont point susceptibles. […] C’est donner l’air de la fable à des sujets Chrétiens, que d’y faire entrer vos fictions.

26. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXIII. Passages de Saint Basile sur le sérieux de la vie chrétienne. » pp. 132-135

Passages de Saint Basile sur le sérieux de la vie chrétienne. […] Il ne faut pas du moins, que nos faiblesses nous empêchent de reconnaître la sainte rigueur de sa loi, ni d’envisager le maintien austère de la vertu chrétienne ; au contraire, il faut toujours voir la vérité toute entière, afin de reconnaître de quoi nous avons à nous humilier, et où nous sommes obligés de tendre. On ne peut pousser plus loin l’obligation d’un chrétien, que fait Saint Basile sur cette parole de Notre-Seigneur : « On rendra compte au Jugement d’une parole inutile »Matt. […] , et il ne faut pas s’imaginer qu’il ne parle que pour les moines ; puisqu’au contraire, et ses paroles et ses preuves et tout l’esprit de ses discours démontrent qu’il veut proposer les obligations communes du christianisme, comme étant d’autant plus celles des moines, qu’un moine n’est autre chose qu’un chrétien qui s’est retiré du monde pour accomplir tous les devoirs de la religion chrétienne. Que si l’on dit qu’en tout cas les défauts que reprend ici Saint Basile sont des péchés véniels, et que pour cela on les appelle petits péchés ; ce père ne souffrira pas ce discours à un chrétien.

27. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » p. 9

) Aussi en la primitive Église les chrétiens qui avaient été instruits des apôtres ou de leurs disciples, s’en abstenaient tout à fait. Voici comme les païens se plaignaient de leurs parents chrétiens chez Minutius Félix, avocat de Rome : Vous ressemblez à des gens de l’autre monde, tous en souci et comme hors de vous-mêmes ; vous vous privez des récréations honnêtes, vous n’allez point aux spectacles, on ne vous voit point aux assemblées célèbres et pompeuses ; vous fuyez les festins publics, vous ne portez point de bouquets, et vous n’usez point de parfums13. Ce qui était si commun et notoire, qu’au rapport de Tertullien on reconnaissait les chrétiens d’avec les autres, en ce qu’ils n’assistaient jamais à ces badineries. Et que ce fut par obligation, il paraît, en ce que le même Tertullien, comme nous avons vu, dit que plusieurs païens refusaient de se faire chrétiens, plutôt de crainte d’être privés de ces passe-temps que par appréhension du martyre (Tertul. lib. 2.

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