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67. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre XI. Que les Poèmes Dramatiques n'ont point été condamnés. » pp. 230-236

Tertullien le plus austère de tous nos Ecrivains, dit que les Comédies et les Tragédies étaient les meilleurs Spectacles des anciens, et n'y blâme autre chose que les adultères, et les autres crimes de leurs Dieux, que l'on y représentait avec beaucoup de mépris ; il en condamne le sujet par le peu de respect qu'ils portaient à leur Religion ; mais il ne charge ni d'infamie ni d'anathème ceux qui les représentaient. […] Et je ne sais comment il s'est pu faire que certains Canonistes prévenus de l'erreur public, et sans avoir examiné les sentiments des Anciens, ont allégué deux Canons, tirés des paroles de Saint Jérôme, comme une condamnation absolue de la représentation des Poèmes Dramatiques, car il n'en parle point ; il ne s'agit que des Ecclésiastiques qui lisaient les Comédies, au lieu de s'appliquer à l'étude des Ecritures Saintes, et l'on ne peut en tirer aucune conséquence, parce qu'il confond dans cette défense Virgile, et toutes sortes d'Auteurs profanes.

68. (2019) Haine du théâtre: Bibliographie France (traités, pamphlets, documents, etc.)

Chevassu, ancien Curé du Diocèse de S. […] Chevassu, ancien Curé du Diocèse de S. […] Chevassu, ancien Curé du Diocèse de Saint-Claude ; nouvelle édition, Avignon, Jean-Albert Joly, t.  […] Chevassu, ancien Curé du Diocèse de S. […] Par le Pere Daniel de Paris, Capucin, ancien Lecteur en Théologie et Missionnaire.

69. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre II. L’Exposition, le Nœud & le Dénouement. » pp. 183-210

Ce qu’elle était chez les Anciens. […] Il est peu d’exposition aussi bien faite, aussi facile à retenir, dans les Drames anciens & modernes. […] Le Nœud chez les Anciens étaient toujours simple. […] Depuis quelques années nous commençons à nous écarter des Anciens, nos Drames sont surchargés d’intrigue, de merveilleux, de situations forcées. […] Je n’en vois aucun chez les Anciens & les Modernes à qui je puisse les comparer.

70. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VIII. Dans quelle Nation la Poësie Dramatique Moderne fit-elle les plus heureux progrès ? » pp. 203-230

Ignatio de Luzan dans sa Poëtique a vanté avec discretion les anciens Poëtes Espagnols, & n’a point voulu par prudence parler des nôtres, qui sont aujourd’hui très-connus & très-estimés de plusieurs Espagnols éclairés, & amateurs des belles choses, comme j’en ai été assuré par une Lettre dont m’a honoré D. […] Dans les anciennes Piéces Espagnoles on trouve avec Cyrus & Astyage, une Philis, une Flore, & toujours un Gracioso, Personnage assez conforme à l’Arlequin de l’Italie. […] Les seules Tragédies de l’Antiquité qu’ils lisoient, étoient celles de Seneque : elles furent leurs modéles, & dans toutes nos anciennes Tragédies, on ne trouve par cette raison, qu’une Action mise en Déclamation, sans liaison de Scenes, avec un Chœur, qui sans s’intéresser à l’Action ne vient que pour débiter des lieux communs de Morale. […] Ce jugement est trop dur, mais il est vrai que leurs anciennes Tragédies sont presque toutes fort ennuyeuses, à cause de ces longs Monologues pleins de froides Réflexions, & que l’Action est conduite sans vraisemblance. […] On peut en croire un homme qui a exécuté plusieurs fois sur ces Théâtres, & des Piéces Françoises traduites, & des Piéces Italiennes anciennes & modernes.

71. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre I. Du Théâtre des Anciens. » pp. 2-24

Du Théâtre des Anciens. […] Les Anciens, selon Racine, se sont distingués par cette continuité d’action, qui fait que leur Théâtre ne demeure jamais vuide. […] n’est pas encore exact, à moins que tous les Auteurs qui s’accordent à dire qu’Eschyle avoit employé le chœur comme personnage mêlé à l’action, ne se soient trompés ; tant il est vrai que les meilleurs Critiques font mille fautes sur la littérature des Anciens ! […] C’est pour cela qu’on réussit à approcher des Anciens, & qu’entre comtemporains, de bons Originaux ne produisent que de froids copistes.

72. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre IV. Histoire de l’Opéra-Bouffon, autrefois Opéra-Comique & ses progrès. » pp. 50-66

Je me réserve d’agiter ailleurs la question, s’il fut connu des Anciens. […] L’ancien Théâtre Italien est soupçonné, avec assez de vraisemblance, de nous en avoir donné l’idée. […] Les Marionnettes du fameux Brioché contribuèrent beaucoup à faire naître notre Opéra-Bouffon, puisqu’elles firent éclore l’Opéra-Comique : elles sont un des plus anciens Spectacles de la Foire. […] Puisque l’on prend celle des autres Spectacles dans les danses, dans les fêtes des Anciens, je puis trouver aussi le germe de l’Opéra-Bouffon dans la danse des Rats.

73. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre premier. Origine des Spectacles. » pp. 1-14

Les représentations théâtrales ne recommencèrent qu’en faveur des mystères de la religion qu’on s’avisa de mettre en action : ces pieuses scènes préparèrent le rappel des anciens jeux scéniques, qui reparurent successivement chez les peuples modernes ; mais ce ne fut d’abord qu’un mélange de farces jouées concurremment avec les mystères. […] La plus célèbre des anciennes farces est celle de Patelin. […] Ces anciennes farces, dont le mérite consistait en pointes, en équivoques et en bouffonneries, devinrent des satires. […] On ne cessait d’accumuler dans les sermons et dans les plaidoyers les citations des anciens écrivains grecs et latinsi.

74. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. Que le Musicien doit seconder le Poète, & que le Poète doit s’entendre avec le Musicien. » pp. 292-296

La Musique fesait chez les Anciens partie de l’éducation. Les Poètes chez les Anciens étaient presque aussi versés dans la musique que dans la connaissance des bons Livres.

75. (1590) De l’institution de la république « SIXIEME TITRE. Des Poètes, et de leurs vertus, item quels Poètes on peut lire et quels on doit rejeter des Théâtres. » pp. 117-127

Car les Poètes n’ignoraient point que Jupiter Roi de Candie ne fut jamais dieu,Jupiter Opt[imus] Max[ixmus] ainsi les anciens auteurs l’appelaient. […] Les anciens Romains ont de tout temps détesté tous les auteurs de ces fables,Ciceron 4. de Rep. fragment 3. […] Car quant aux anciens Grecs Comiques, ils ont Crinitus liu. 20. ch. 9. de honesta disci. […] Jupiter Opt[imus] Max[ixmus] ainsi les anciens auteurs l’appelaient. […] [NDE] Forme ancienne du passé de vivre : il vécut.

76. (1639) Instruction chrétienne pp. -132

A quoi se rapporte ce que Cicéron écrit, que l’ancienne Grèce a sévèrement puni les acteurs de telles fables. […] Aussi ont-ils été par les anciennes règles Ecclésiastiques, exclus de toutes charges en l’Eglise, même après leur repentance et réconciliation. […] Quelques sentences des plus anciens Docteurs Ecclésiastiques à ce propos. […] Est-ce que peut-être comme les Anciens Païens, nous croyons que nous avons un Dieu des cirques et des Théâtres ? […] Forme ancienne du subjonctif : « dise ».

77. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Nos Puristes & nos Raisonneurs, regretteront sans doute ce bel usage des Anciens. […] Du Comédisme chez les Anciens. […] Nous avons vu que les Romains avaient une Dramatique indépendante de celle des Grecs : c’est ce qu’on nomme l’ancienne Comédie (Comœdia vetus. […] Le Turc fut pour l’ancien monde ce que l’Espagnol est pour le nouveau. […] Caton l’ancien fit tout ce qu’il put pour éloigner de Rome la Philosophie Grecque, que l’Ambassadeur Carnéade y voulait introduire.

78. (1607) Prologue de La Porte, Comédien

Mais d’autant qu’il s’agit du maintien d’une profession ancienne et honorable que chacun tâche d’opprimer, avilir et ruiner du tout, je croirai n’encourir le titre de présomptueux, importun, ni pédant, si je vous allègue, outre S.  […] Boyer « L’ancien théâtre à Bourges », in Mémoires de la société historique, artistique, littéraire et scientifique du Cher, Bourges, 1892, p. 44-52. […] Après l’attentat de Jean Châtel, ancien élève du collège de Clermont, qui blessa Henri IV en 1594, les jésuites ont été bannis, le bibliothécaire du collège exécuté et les biens du collège confisqués. […] [NDE] Laporte joue les dominicains contre les jésuites : l’érudition ancienne contre les homines novi.

79. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VI. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Romains. » pp. 145-175

On donna aux Acteurs de la Piéce, qui conserverent le nom d’Histrions, des Chanteurs, qui pendant que ces Histrions dansoient, suivoient dans leurs Chants, leurs mouvemens & leurs gestes, ad manum cantari cæptum, termes de Tite-Live, que je tâcherai d’éclaircir, quand je parlerai de la Déclamation Théâtrale des Anciens. […] Ces Ris & ces Jeux ne furent point ramenés sur le Théâtre par Térence Carthaginois, qui acheté comme Esclave par un Senateur Romain, & ensuite affranchi, sur plaire aux Grands de Rome, & si particuliérement au Fils de l’Ancien Lælius, & à Scipion le jeune, qu’on l’accusoit d’être secouru par eux dans ses compositions, plus que par son génie. […] Ils remettoient sur le Théâtre les Piéces anciennes. […] Il loue les Poëtes Tragiques de l’ancienne Rome, Accius & Pacuvius, plus que ceux qui les suivirent, & plus que ceux de son tems, sans daigner dire un mot de ces misérables Déclamations Tragiques qui sont venues jusqu’à nous, sous le nom de Seneque : & après avoir si peu vanté la Tragédie Latine, quand il vient à la Comédie, Voici, dit-il, notre endroit foible, il faut en convenir. […] Comme nous ne pouvons avoir cette Science d’Horace, nous devons être persuadés que quand nous lisons les Vers des Anciens, nos oreilles sont souvent contente de sons, qui ne paroissoient pas légitimes aux siennes.

80. (1715) Dictionnaire de cas de conscience « COMEDIE. » pp. 739740-750

ils achetèrent ensuite la place et les masures de l’ancien Hôtel de Bourgogne, où ils bâtirent et y élevèrent un théâtre, pour y continuer leurs représentations qui dégénérèrent et devinrent bientôt profanes : de sorte que le Parlement leur défendit par un Arrêt, rendu en 1548. de continuer à représenter le Mystère de la Passion et autres sacrés Mystères : Ils cessèrent donc leurs représentations ; mais au lieu d’en demeurer là, ils louèrent aux Comédiens Français et Italiens, leur théâtre et ce qui en dépendait, à l’exception d’une loge qu’ils s’y réservèrent : et enfin en 1676. le revenu de cette Confrérie fut uni à l’Hôpital Général. […] Au reste on va voir dans les décisions suivantes quels sont les maux que produit la Comédie, et combien par conséquent elle est condamnable, selon le jugement même des anciens Romains, qui par leurs Lois mettaient les Comédiens au rang des personnes infâmes […]  » Ce sont les termes de ce Concile ; et il n’y a pas lieu de s’étonner de cette ancienne sévérité de l’Eglise à l’égard des Comédiens, et de ceux qui assistaient, ou qui participaient à leurs spectacles ; puisque les Païens mêmes, comme Sénèque, ont regardé les Comédies, comme la chose la plus contraire aux bonnes mœurs : « Nihil tam moribus alienum, dit ce Philosophe, quam in spectaculo detineri » ; et qu’il y eut même quelques Empereurs, du nombre desquels est Domitien, qui chassèrent de Rome tous les Comédiens, comme autant de gens, dont il regardait la profession, comme pernicieuse au bon Gouvernement de ses Etats : en quoi certainement il ne se trompait pas dans cette pensée. […] Tout le monde sait que les Pasteurs les dénoncent publiquement pour tels tous les Dimanches au Prône des Messes de Paroisse conformément aux Décrets des anciens Conciles. […] Ajoutons à cela que la coutume n’est autre chose qu’une ancienne erreur, si elle n’est fondée sur la justice et sur la vérité. « Consuetudo sine veritate vetustas erroris est », dit Saint Cyprien.

81. (1579) Petit fragment catechistic « Que les jeux des théâtres et les danses sont une suite de la science diabolique, opérante par philaphtie et amour de soi-même contraire à la foi opérante par charité, fondement de la Cité de Dieu. » pp. 20-26

Or pour bien entendre cela, il est bon de noter que tous les anciens Chrétiens, tant de l’Eglise, que de la police, et même du peuple, ont eu en grande détestation tels jeux, comme il appert par des traités faits spécialement contre iceux par saint Cyprienf, Tertullieng, et plusieurs autres : mais signamment ce grand docteur Gerson, après avoir écrit prolixement contre Roman de la Rose h, ajoute cinq conclusions, contre les jeux des sots qui se font ès jours des fêtes à Paris, où entre autres choses il dit, « que ceux qui favorisent à tels jeux pèchent mortellement, se montrant être plus infidèles et Païens, que Chrétiensi ». […] Voilà la résolution de ce grand personnage monsieur Gerson conformément à tous les anciens Docteurs saints, desquels qui voudra voir au long la sentence touchant telles impures impiétés, comme aussi touchant les autres débauches, danses, folies, ivrogneries, momeries, et semblables bacchanales, accoutumées méchamment et scandaleusement, d’être commises les jours des fêtes, lise les lieux ci après notés, savoir est : Chrysostome, t. 2, Homélie 38 in 2 Matthoei. […]   Nous ne lisons quasi aucun des Anciens, qui ait parlé de cette matière, qui ne reprenne beaucoup tels jeux : lesquels je suis aussi certain que les magistrats Chrétiens n’approuvent aucunement, ains étant chargés du pesant faix d’une si grande police, les permettent seulement, comme nous avons vu les prêches des hérétiques et bordeauxv publics être permis, en intention d’éviter plus grands maux : mais toutefois s’il fallait permettre le mal, il me semble du tout intolérable que ce soit sous le titre de la Passion, comme il ne serait loisible et ne devrait être permis aux femmes débauchées, se titrer de la confrérie de la très sacrée et très pure vierge Marie mère de Dieu.

82. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35

Les Modernes, au contraire, n’ont adopté que le faible de cette passion, qui, dans ce point de vue, n’est propre qu’à corrompre, comme nous l’avons dit ; et il y a même cette différence entre les Modernes et les Anciens, que les Anciens n’ont mis l’amour sur leur Théâtre que très rarement, et que les Modernes en ont fait le motif principal et le fondement de toutes leurs fables. […] On pourrait regarder comme une espèce de nouveauté l’amour que les Modernes ont introduit dans la Tragédie ; puisque, suivant ce qui a déjà été dit, on ne le trouve que très rarement dans les Tragédies Grecques ; mais, pour ce qui regarde la Comédie, nous ne savons que trop combien est ancienne la méthode de la faire rouler sur l’amour.

83. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — REGLEMENTS. Pour la Réformation du Théâtre. » pp. 99-116

Un Chef ou Président pour le Roi, ou pour le Sénat ; un Substitut du Lieutenant Général de Police, ou du Magistrat qui a l’inspection du Gouvernement intérieur de la Ville ; deux Docteurs de la Faculté de Théologie ; deux Poètes de Théâtre, d’un âge mûr et en état de juger des Pièces, et un ou deux anciens Comédiens. […] On examinera toutes les anciennes Pièces, pour choisir celles qui paraîtront le plus susceptibles de correction ; et dans lesquelles, surtout, on pourra retrancher les Scènes d’amour, qui ne seraient pas compatibles avec la pureté des mœurs que l’on se propose d’introduire sur le Théâtre. […] Ces jeunes gens trouveraient le Théâtre réformé, et s’en accommoderaient sans peine ; les principes d’honneur et de vertu, dans lesquels ils sont élevés, ne leur permettraient pas de souhaiter des Spectacles d’une autre espèce ; et quand, dans un âge plus avancé, ils liraient les Pièces de l’ancien Théâtre, loin de se plaindre de ce qu’on ne les jouerait plus, ils auraient plutôt peine à comprendre que leurs pères eussent pû goûter la licence de leur temps.

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