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338. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre III. Recherches nécessaires pour s’éclaircir si les Anciens ont connus l’Opéra-Bouffon. » pp. 101-108

Le prémier Platon surnommé le Divin, aimait à la fureur les Mimes, comme à peu-près l’on chérit en France l’Opéra-Bouffon.

339. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [B] » pp. 380-390

On disait des Ouvrages du dernier : C’est une prairie émaillée de fleurs, où l’on aime à respirer un air pur ; sa Muse ressemble à une honnête-femme  : & du premier : La Muse d’Aristophane ressemble à une femme perdue ; c’est une bacchante, pour ne rien dire de pis, dont la langue est détrempée de fiel. […] Mais une division plus essencielle se tire de la différence des objets que la Comédie se propose : ou elle peint le vice, qu’elle rend méprisable, comme la Tragédie rend le crime odieux ; de-là le comique de caractère : ou elle fait les hommes le jouer des évènemens ; de là le comique de situation : ou elle présente les vertus communes avec des traits qui les font aimer, & dans des périls ou des malheurs qui les rendent intéressantes ; de-là le comique attendrissant.

340. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Premiere lettre de Mr. *** à Madame *** sur les spectacles » pp. 3-59

Qu’on veuille sincérement s’instuire, & qu’on soit de bonne Foi, les Spectacles n’auront plus de charmes, & les Théatres seront bientot déserts ; mais, dit Mr. de Fénélon, un des plus pieux, & des plus sçavans Prélats que la France ait vus naitre, Ceux qui aiment la Comédie, & qui suivent les vanités du siécle, ne veulent jamais entendre traiter chrétiennement ces matieres, afin de pécher plus librement & sans inquiétude… Ils ferment les yeux, & se bouchent les oreilles, pour ne point voir ni entendre toutes ces choses qui déplaisent. […] Denisart, ou, si vous aimez mieux, c’est mauvaise foi . […] Ceux, qui de plein gré, se mettent dans l’occasion prochaine de péché, ou qui ne veulent pas la quitter, en sont coupables : « celui qui aime le péril , dit l’Esprit St, y périra ; non seulement dans ce sens, qu’à force de s’y exposer, on y succombe enfin ; mais encore, suivant l’interprétation de l’Eglise & des Saints, en matiere de péché, s’exposer au danger prochain de le commettre, c’est s’en rendre coupable. […] Oui, j’aime à me persuader, qu’il n’y a pas ici de Confesseurs, assez peu éclairés sur l’article des spectacles, pour n’en pas faire un crime à leurs pénitens ; mais si l’on pouvoit en citer un : je lui donnerois hardiment le défi de signer sa décision, & je donne par avance la garantie, qu’il n’oseroit l’accepter. […] 9° Enfin, un vrai Chrétien peut-il innocemment, aimer des divertissement, & assister sans péché, à des piéces, que leurs Auteurs eux-mêmes ont abjurées & détestées, qui ont fait la matiere de leur pénitence, & de leurs justes régrêts, quand ils ont sérieusement songé à leur salut ?

341. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « Discours préliminaire. » pp. -

On aime tant à blâmer, à critiquer, que lorsqu’on ne peut faire autrement, on dénigre jusqu’au mérite.

342. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [K] » pp. 421-424

L’usage des masques empêchait qu’on ne vît souvent un Acteur déja flétri par l’âge, jouer le personage d’un Jeune-homme amoureux & aimé.

343. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIII. L’Opéra est le plus dangereux de tous les spectacles. » pp. 111-117

Entendra ces discours sur l’amour seul roulant, Ces doucereux Renaud, ces insensés Roland ; Saura d’eux qu’à l’amour, comme au seul dieu suprême, On doit immoler tout, jusqu’à la vertu même ; Qu’on ne saurait trop tôt se laisser enflammer ; Qu’on n’a reçu du ciel un cœur que pour aimer ; Et tous ces lieux communs de morale lubrique Que Lully réchauffa des sons de sa musique ?

344. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

Celui qui aime ses frères comme soi-même, qui porte la générosité au-delà de tout ce qu’apprend la plus sublime Philosophie, qui n’éprouve point de passion dont il soit tyrannisé, qui est au-dessus de la jalousie, de l’ambition, de la vanité, de l’intérêt, de l’avarice, sources de toutes les divisions ; l’homme, dis-je, qui possède ces qualités doit être sans doute un ami parfait. […] Peut-on s’assurer que les impressions présentes qui nous font connaître et aimer un objet, seront durables ? […] dans Eschyle s’emporte, se déchaîne contre le Ciel, et ne veut pas démordre de sa révolte ; il ne changerait pas sa condition pour celle de Mercure ; il aime mieux vivre misérable que de se soumettre à Jupiter même. […] pour nous avoir aimés jusqu’à l’excès, afin de nous attacher à lui ?

345. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

***, les adore sans les aimer ; qui les estime, les aime sans les adorer. […] Un fat décidé ne tient à rien, parce qu’il s’aime à l’exclusion de tout le monde ; c’est l’Egoïste le plus parfait qui puisse se trouver. […] , dès que le goût du Public est corrompu, rien n’est plus rare que de trouver un Littérateur qui ait le courage d’aimer la Littérature pour elle-même, & de s’exposer à déplaire à la multitude. […] , en est l’auteur ; en favorisant les passions de ces Oisifs, de ces libertins, de cette populace, enfin, pourquoi nous priver de tant du cœurs qui auraient aimé la Patrie, & de tant de bras qui l’auraient servie ou défendue, qui lui auraient été utiles de mille autres manieres ? […] Le Roi, qui veut faire le bonheur de tous, n’a besoin que de sujets sobres, tempérans, industrieux, actifs, laborieux, qui aiment & pratiquent les vertus qui servent de regle à sa propre conduite.

346. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE II. Réponse aux objections qu'on tire de saint Thomas pour justifier les Spectacles, et aux mauvaises raisons qu'allèguent ceux qui croient pouvoir les fréquenter sans péché. » pp. 55-63

De quelque manière qu'on les tourne, elles sont toujours la matière des concupiscences du siècle que saint Jean défend de rendre aimables, puisqu'il défend de les aimer.

347. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

Il paroît doux d’aimer et d’être aimé ; le cœur est attendri, à la première occasion il ne tarde pas à être subjugué. […] « Si je considérois le théâtre relativement à l’humanité, à ce sentiment précieux qui nous fait aimer et rechercher le bien-être de nos semblables ; je le peindrois comme un gouffre qui engloutit la substance des citoyens, la propriété des commerçans, les secours des pauvres et des malheureux ; qui met le trouble et la confusion dans tous les états de la société.

348. (1640) Traité des Spectacles des Gentils « SAINCT CYPRIAN DES SPECTACLES. » pp. 155-193

Ces Spectacles (mes freres) sont curieux & diuertissants, ils sont seuls dignes de vous, & c’est vn plaisir indicible de les aimer, ainsi que c’est vne necessité d’ouurir les yeux à l’esperãce & au salut. […] En fin ils nous sont tousiours presents, & nous n’en auons point l’obligation à vn Preteur ou à vn Consul eschauffé à monstrer au peuple sa magnificence par le superbe appareil d’vn spectacle ; mais à ce Souuerain Monarque, à cette infinie Majesté, à Dieu Eternel, Tout-puissant, Createur, qui est deuant tout & dessus tout, Pere de nostre Sauueur Iesvs-Christ, que nous deuons aimer & adorer à iamais.

349. (1761) Les spectacles [Querelles littéraires, II, 4] « Les spectacles. » pp. 394-420

Les catholiques, au contraire, ont toujours beaucoup aimé la comédie. […] « Ils sont assez avancés, ou, si l’on aime mieux, assez pervertis, pour pouvoir entendre Brutus & Rome sauvée, sans avoir à craindre d’en devenir pires. » Lequel croire de M. d’Alembert ou d’un citoyen qui veut sauver sa patrie de la corruption ; qui ne lui présage qu’abomination & que malheurs, si l’on ne l’écoute ; qui eût pu s’appuyer de la raison que donne Cornelius Nepos pour marquer la différence des mœurs des Grecs & des Romains : C’est que les comédiens étoient estimés des premiers, & qu’ils étoient déshonorés chez les autres.

350. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE VII. Histoire de la Poësie Dramatique moderne. » pp. 176-202

Je parlerai dans la suite de cette Piéce ; & à l’égard du succès de la Merope sur les Théâtres de l’Italie, je rapporterai ce qu’en a écrit Riccoboni, qui y contribua beaucoup par son talent pour la Déclamation tragique, talent devenu très-rare dans le Pays de Roscius, parce que, dit-on, le Peuple en Italie n’a jamais aimé les Spectacles tristes. Ne les auroit-il pas aimés comme les autres, si les Poëtes avoient su exciter une Pitié charmante ?

351. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

C’est qu’elles sont convaincues que le grand art d’éviter les chutes, est d’écarter les occasions prochaines ; que les aimer, les rechercher, s’y complaire, c’est vouloir tomber infailliblement dans les abîmes qu’elles creusent sous nos pas ; et que ce n’est point en y apportant de l’aliment, qu’on parvient à arrêter le ravage d’un incendie. […] Ne serait-ce pas encore une nouvelle preuve que nous ne cherchons, n’aimons, ne suivons de Spectacles que ceux qui flattent nos passions les plus répréhensibles, et vers lesquelles nous avons plus de pente ; qui les entretiennent ces passions, qui les échauffent, qui les animent ; dégoûtés de ceux qui nous apprendraient à les calmer, à en tirer un parti raisonnable ou à les vaincre : en un mot, que tout Théâtre où l’on se proposera de redresser les mœurs, restera désert, et que les chambrées, pour me servir du terme consacré que vous m’avez appris, ne seront bonnes qu’autant qu’on aura employé plus d’art pour les renverser de fond en comble ?

352. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Avertissement. » pp. -

L’esprit humain aime les sécousses, & les grands mouvemens.

353. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Extrait des Registres de Parlement, du 22 Avril 1761. » pp. 210-223

Outre ces blasphémes, les maximes vicieuses sur les mœurs sont poussées jusqu’au point de dire que la conduite des Comédiennes qui vivent en concubinage avec celui qu’elles aiment n’est pas deshonorante, qu’elle est seulement irréguliere ; que ce concubinage étoit autorisée chez les Romains, & même dans les premiers siécles de l’Eglise ; qu’elle est tolérée dans nos mœurs, & qu’il n’y a que celles qui menent une vie scandaleuse qui doivent être rejettées.

354. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VII. De la Vraisemblance. » pp. 277-286

On doit étudier avec soin tout ce qui la regarde, il est d’une importance éxtrême de la connaître & de l’approfondir : je fais donc bien de lui consacrer un CHAPITRE ; on verra que je ne laisse rien échapper, autant qu’il m’est possible, de ce qui peut instruire ou mériter l’attention du Lecteur ; j’aime mieux courir les risques de me répéter.

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