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48. (1675) Traité de la comédie « XIV.  » pp. 294-295

Dans mon sort ravalé je sais vivre en Princesse, Je fuis l'ambition, mais je hais la faiblesse. »

49. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

Benoît XIV nimoit beaucoup à se promener, il imagina d’aller tous les soirs aux quarante heures pour avoir occasion de sortir ; il n’a d’autre divertissement que d’aller passer le tems des chaleurs à Castel-Gandolfe, où il respire un meilleur ait, avec un peu plus de liberté. […] On vit sortir une petite procession d’elle & de son amant, de la femme de chambre & de Lubin, de Maturine, de la cuisiniere & de Pierrot, d’un petit laquais & de Javote, chacun menant sa chacune. […] Un champions se présenta, & se déclara ennemi de Shakepear, ce qui forma une scéne très-vive & très-gaye, qui amusa beaucoup, & dont on sent bien que Garrik sortit vainqueur. […] Le Procureur-général prend la parole, lui fait un discours éloquent sur la destinée inévitable des maris, & tâche de l’en consoler, l’assurant qu’il est en bonne & nombreuse compagnie, sans sortir même de son corps, & l’exhorte pathétiquement à fermer les yeux, ne rien dire, & prendre patience. […] Ses deux Vicaires qui confessoient aussi, & l’avoient imité subirent le même sort, les actrices triompherent, la piece fut jouée avec encore plus d’éclat ; il y eut bal, on dansa toute la nuit, on y fit toutes sortes de folies.

50. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

Triste sort des pieces espagnoles ! […] La difficulté d’égaler l’élégance de l’un, & la crainte de subir le sort de l’autre, avoient arrêté toutes les plumes dramatiques. […] Ces futilités semées de traits d’esprit, dignes d’un meilleur sort, doivent leur chûte & celle de leur auteur à la mauvaise compagnie à laquelle le Théatre lie le plus honnête homme. […] Les travaux journaliers se font dans les champs, & non autour du chêne antique ; des danses, de tout un jour d’où l’on sort tout essoufflé & tout en sueur, ne font pas respirer un moment le cultivateur accablé. […] Il avoit prédit son sort.

51. (1640) L'année chrétienne « De la nature, nécessité, et utilité des ébats, jeux, et semblables divertissements. » pp. 852-877

je ne veux pas être si sévère, qu’absolument je blâme ni ceux qui les font, ni ceux qui les écoutent ; car je sais qu’on en a fait de fort belles, desquelles on a pu sortir ayant l’esprit plus gai et débandé, sans être aucunement souillé, ni autrement intéressé : en celles-là vous y pouvez assister sans scrupule, si peut-être votre vacation particulière, ou quelque autre circonstance ne vous en empêche : mais aux autres qui représentent, ou disent des choses qui portent à l’impudicité, et blessent la charité, ne vous y trouvez jamais ;Le mal qu’il y a aux comédies. car outre le mauvais exemple que vous donneriez à ceux qui vous verraient, qui n’eussent jamais cru cela d’une personne qui fait profession d’une vertu et dévotion particulière, et qui voulant par conscience s’en retirer, s’y porteraient sans scrupule, estimant licite tout ce que vous faites ; outre, dis-je, ce mauvais exemple, vous n’en sortirez jamais sans quelque mauvaise impression, laquelle vous distraira en vos Oraisons, et insensiblement vous fera goûter les appas du monde, que vous faisiez profession de mépriser. […] Vous serez comme les trois enfants jetés dans la fournaise ardente en Babylone, un seul cheveu de leur tête n’en fut point brûlé, ni leur robes aussi ; ains cette fournaise leur servit de rafraîchissement, comme une douce rosée ; une mauvaise pensée représentée par les cheveux, le dérèglement en votre corps, qui est comme la robe de l’âme, ne se trouveront point en vous : ains (ce qui est plus admirable, et qu’est arrivé à quelques bonnes âmes que je ne puis nommer, parce qu’elles vivent encore) vous sortirez de ces lieux-là, avec la douce rosée de la dévotion, et de l’union avec Dieu, comme si vous sortiez d’une Prédication, ou d’une Méditation ; ceci semblera étrange à ceux qui ne connaissent pas, comme Dieu traite les âmes qui lui sont fidèles en tout et partout ; ce que j'écris est néanmoins véritable. […] J'ai vu des bonnes âmes en leurs récréations, faire des jolies conférences spirituelles sur une fleur, sur un fruit d’un arbre, sur un astre du Ciel, et choses semblables ; et sans s’y être préparées, dire de si belles choses, et si récréatives, qu’on sortait de telles récréations enflammé en Dieu, comme d’une Prédication, ou d’une Méditation ; et néanmoins avec tant de joie et de gaieté d’esprit, que tous ceux qui en offensant Dieu se recréent dans le monde, n’en pourraient jamais avoir une pareille. […] remerciez Dieu si vous en sortez bague sauve, sans avoir intéressé votre conscience, ni celle des autres.

52. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIII. De l’éducation des jeunes Poëtes, de leurs talents & de leurs sociétés. » pp. 204-218

Sortis du Collége, ceux d’une condition plus relevée, ne font plus guére de vers que pour célébrer leurs plaisirs. […] C’est d’entr’eux qu’est sorti, depuis leur renaissance en France, le plus grand nombre des bons Auteurs, & le plus grand nombre des mauvais.

53. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [N] » pp. 431-435

Les Nations modernes, ont encore imité les Anciens dans cette partie du Dramatisme : dès l’année 1662, on vit à Paris, à la Foire St-Germain, la Troupe d’Enfans nommée la Troupe du Dauphin, sous la Direction du sieur Raisin & sa femme : on se rappelle avec plaisir, que le fameux Baron sortit de cette Ecole. […] Ce Spectacle était un Opéra ordinaire, avec la diférence que la partie de l’action s’exécutait par une grande Marionnette, qui fesait sur le Théâtre les gestes convenables au Récit que chantait un Musicien, dont la voix sortait par une ouverture ménagée dans le plancher de la Scène : ces sortes de Spectacles ridicules réussiront toujours dans ce pays.

54. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 3. SIECLE. » pp. 107-119

Les années ne couvrent point les crimes, et on ne perd jamais le souvenir des mauvaises actions ; elles ont cessé d'être des crimes, et elles deviennent des exemples ; on rend plaisir à voir représenter dans la Comédie ce qu'on y peut faire en sa maison, ou à entendre ce qu'on y peut faire: On apprend l'adultère en le voyant représenter, et le mal qui est autorisé publiquement a tant de charmes, qu'il arrive que des femmes qui étaient peut-être chastes lors qu'elles sont allées aux Spectacles en sortent impudiques. […] Elle a défendu de regarder ce qu'il n'est pas permis de faire, elle a, dis-je, condamné toutes sortes de Spectacles, en condamnant l'Idolâtrie qui est la mère de tous les Jeux, d'où tous ces monstres de vanité et de légèreté sont sortis.

55. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XIV.  » p. 469

Dans mon sort ravalé je sais vivre en Princesse, Je fuis l'ambition, mais je hais la faiblesse. » a.

56. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre Tragédie. » pp. 231-259

Monime & Xiphares savent aimer : mais quand ils voyent que pour leur malheur le Ciel a joint si tendrement Deux cœurs que l’un pour l’autre il ne destinoit point, aussi-tôt ils se disent un adieu éternel, & Monime n’ose se plaindre de son sort, puisqu’elle a dit à Mithridate, qu’elle n’aime point, Et même de mon sort je ne pouvois me plaindre, Puisqu’enfin aux dépens de mes vœux les plus doux, Je faisois le bonheur d’un Heros tel que vous. […] On le voit par son Athalie, l’Ouvrage le plus approchant de la perfection, qui soit jamais sorti de la main des hommes. […] Voltaire appelle Athalie, l’Ouvrage le plus approchant de la perfection qui soit jamais sorti de la main des Hommes.

57. (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30

Vous citez les Atrée, les Catilina, les Œdipe, le Misanthrope même, ouvrages dignes d’immortaliser le génie de leurs Auteurs ; mais perdus pour ceux qui les écoutent, puisqu’ils n’en peuvent retirer aucun fruit : et moi, Monsieur, je commence par vous citer un Britannicus, pièce faiblement accueillie des parterres qui se succèdent depuis un siècle, mais monument immortel qui semble sorti des mains de la vertu même, pour fixer à jamais les regards étonnés de tous les Rois. […] D’ailleurs, les hommes se montrent quelquefois, au théâtre, dans leur grandeur naturelle ; Sertorius et Pompée n’ont rien de gigantesque, et le siècle précédent vit naître deux Héros que Corneille peut-être avait pris pour ses modèles, « sans se proposer pour objet ce qui n’est point, ni laisser, entre le défaut et l’excès, ce qui est. » S’il est vrai qu’à force de vouloir instruire les spectateurs, on ne les instruit plus ; il faut convenir que toutes les productions de l’esprit auront du moins le même sort, et qu’on doit cesser d’écrire ; et ce n’est certainement pas l’avis de vos lecteurs. […] Voyez avec admiration sortir du cerveau créateur de ce grand Poète un Palamède ; supérieur peut-être à Burrhus, avec lequel l’ignorance et l’envie affectent de le confondre ; écoutez-le, ou consultez le cœur de ceux qui l’écoutent : en est-il un qui n’éprouve du moins le désir momentané de lui ressembler ? […] Bret, vivra plus que tant d’ouvrages éphémères qui, après avoir reçu un éclat passager de quelque Actrice à la mode, tombent bientôt dans l’oubli, pour n’en sortir jamais : j’ose faire cette prédiction à l’Auteur d’autant plus hardiment, que je ne le connais point. »

58. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 4. SIÈCLE. » pp. 120-146

J'espère qu'il touchera leur conscience, et qu'il leur persuadera aisément de sortir volontairement, leur faisant connaître qu'il n'y a que ceux qui se portent à faire cette pénitence, qui soient véritablement dans l'Eglise : au contraire ceux qui vivant dans le dérèglement demeurent dans notre communion, quoi qu'ils soient ici présents de corps, ils en sont néanmoins séparés, plus véritablement que ceux qu'on a mis dehors, de telle sorte qu'il ne leur est pas encore permis de participer à la sainte Table, car ceux qui selon les Lois divines ont été chassés de l'Eglise, et demeurent dehors, donnent quelque bonne espérance par leur conduite qu'après s'être corrigés des péchés pour lesquels ils ont été chassés de l'Eglise, ils y rentreront avec une conscience pure ; mais ceux qui se souillent eux-mêmes, et qui étant avertis de se purifier des tâches qu'ils ont contractées par leurs crimes, avant que d'entrer en l'Eglise, se conduisent avec impudence, ils aigrissent l'ulcère de leur âme, et rendent leur mal plus grand; car il y a bien moins de mal à pécher, qu'à ajouter l'impudence au crime qu'on a commis, et à ne vouloir pas obéir aux ordres des Prêtres. […] Consultez-vous vous-mêmes, et considérez la différence qu'il y a entre l'état où vous estes lors que vous revenez de l'Eglise, et celui où vous vous trouvez lors que vous sortez des Spectacles. […] Les lois des Païens rendent les Comédiens infâmes, et vous allez en foule avec toute la Ville pour les regarder sur leur Théâtre, comme si c'était des Ambassadeurs, ou des Généraux d'armée, et vous y voulez mener tout le monde avec vous pour emplir vos oreilles des ordures et des infamies qui sortent de la bouche de ces bouffons; vous punissez très sévèrement vos serviteurs lors qu'ils disent chez vous des paroles peu honnêtes ?

59. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Avis au lecteur. » pp. -

Je donne au Public ce Discours qui sort des mêmes ténèbres où les Conseils d'Aristé ont été longtemps retenus.

60. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVIII. D’une excuse de laquelle se servent ordinairement les gens du monde, pour justifier la conduite des jeunes hommes, et des jeunes filles qui vont au bal. » pp. 142-145

Ne compte-t-on pour rien tant de pensées impures, et tant de mauvais désirs, dont les âmes qui étaient peut-être venues pures au bal, se trouvent toutes salies et noircies lors qu’elles en sortent ?

61. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre IV. De l’illusion Théâtrale. » pp. 64-79

L’Acteur se rappelleroit la marche générale de la Pièce ; mettroit ses sens en haleine, & loin de parroître sortir de la gayeté tumultueuse des foyers, il sembleroit affecté des mêmes soins, des mêmes vûes, dont les personnages étoient eux-mêmes occupés pendant l’action. […] voilà pourquoi tant de gens sortent du Théâtre avec la tranquillité, la froideur qu’ils avoient en y entrant.

62. (1697) Lettre à Mme la Marquise de B. « A MADAME LA MARQUISE DE B… » pp. 302-316

Sensible à ses Bienfaits, sors de cette langueur : Redonne à ses plaisirs ta première vigueur ; Et promets de ma part une gloire immortelle A qui, pour ce Héros fera voir plus de zèle. » MELPOMÈNE. […] Retrouve en sa faveur une Plume pareille A celle dont le Ciel fit présent à Corneille ; Et pour lui faire un sort aussi beau que le sien Prête lui ton secours, et réponds-lui du mien.

63. (1697) Satire à Mgr Bossuet « SATIRE A MONSEIGNEUR JAQUES BENIGNE BOSSUET. EVEQUE DE MEAUX. » pp. 46-48

Cependant un Prélat se croit en sûreté Avec vingt mille écus dont il se voit renté ; Et l’on ne pourra pas à l’Hôtel de Bourgogne, Voir le Rôle plaisant d’un sot et d’un ivrogne, Ou charmé de Corneille au Théâtre Français Aller plaindre le sort des Princes et des Rois.

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