Il servit & déchira tout à tour Charles V & François I, rivaux de gloire & concurrens à l’Empire, & ennemis déclarés : adulateur pour & contre, au prorata des pensions qu’il en recevoit. […] Ce qui ne servit pas à sa justification, mais contribua à sa démence. […] Le Dictionnaire de la Crusca, qui donne une liste de cent auteurs italiens dont on s’est servi pour le composer, affecte de ne pas citer le Tasse, qui cependant vaut mieux que ceux qu’on nomme : c’est une vengeance puerile.
Il ne sert de rien de répondre qu’on n’est occupé que des spectacles sans songer au sens des paroles, ni aux sentiments qu’elles inspirent **. « Car c’est précisément là le danger, pendant qu’on est enchanté par la douceur de la mélodie, ou étourdi par le merveilleux du spectacle, ces sentiments s’insinuent sans qu’on y pense, et plaisent sans être aperçus. […] « N’est-il pas bien cruel, dit un apologiste du théâtre, que les auteurs de Cinna, d’Héraclius, de Phèdre (Corneille et Racine), aient été fondés à verser des larmes d’un juste repentir. » Bossuet se sert du témoignage de Racine pour prouver que la représentation de ses tragédies est dangereuse à la pudeur.
que lui servit & que lui sert sur-tout à présent tant de réputation & tant de gloire ?
Ce seroit mettre le trouble dans la société, servir la vengeance ; l’orgueil & la malignité auroient un beau champ pour se satisfaire. […] On craignoit d’abord que le Chapitre & le Sénéchal, jaloux de l’honneur de leur configre, ne fissent quelque mouvement, quelque apologie, quelque réclamation, & ne donnassent une nouvelle scéne, qui, sans justifier ni l’Abbé ni les Dames, n’auroit servi qu’à apprendre & à accréditer les chansons & l’arrêt ; mais le Chapitre & le Sénéchal qui venoient de prendre les leçons de Thatie, ont baisé humblement la belle main qui les frappoit.
On y suppose en vain un amour vertueux ; Il ne sert qu’à nourrir les plus coupables feux : L’amour dans les héros plus prompt à nous séduire Que toute leur vertu n’est propre à nous instruire. […] Le triste effet de la fréquentation des spectacles ne peut servir qu’à les décrier, leur exemple même a justifié l’arrêt de leur condamnation.
Il promit tout, et tint parole en partie, il acheta un office d’Auditeur des Comptes ; mais sous prétexte de servir aux divertissements du Roi, il éluda l’autre, en quittant le théâtre de la Comédie Française pour s’appliquer à l’Opéra, où il se mit aux gages de Lully, et s’y fit une brillante réputation. […] Un Soldat qui se fait Comédien, est indigne de servir la patrie : la loi le juge même indigne de vivre ; les Romains connaissaient et savaient conserver la gloire des armes : « Militem qui artem ludicram fecisset, capite plectendum. » (L. quadam 14.
La profession de Comédien n’était pas plus attachée à la servitude ; on n’y a longtemps employé que des esclaves, parce que ne trouvant personne qui voulût s’avilir jusqu’à être Comédien, on était obligé de se servir de ces malheureux qu’on y forçait. […] Sans doute si en demandant son congé, un Acteur veut avoir une pension, il faut qu’il ait servi le temps prescrit par leurs règlements et leurs conventions.
Ne vous fortifiez pas, Madame, de ce côté-là, car l’apuy, que vous prennez, est très-foible : Il faut plûtôt dire, que ces personnes, que l’on dit estre personnes de pieté, sont en cela méme scandaleuses, de se servir ainsi de la sainte profession, qu’elles font, pour autoriser le libertinage de leur divertissement.
J’ai dit sous le titre de farceurs & bâteleurs, que les Ordonnances leur défendoient (de même à tous autres Comédiens) de se servir d’habits Ecclésiastiques.
Je sais qu’au-delà des monts, on a de beaux Opéras, dont on se soucie peu, & qui ne servent que de carcasse pour monter une belle Musique : c’est le chant seul qui attire le Spectateur ; le sens n’est rien ; on n’entend dans les chef-d’œuvres de Métastase que des syllabes sonores.
Ils y faisaient aussi paraître les hommes monstrueux de corps, et dont le seul aspect était capable de faire rire, avec ces Innocents ou Idiots, qui servaient assez souvent de jouet et d'entretien familier aux grands Seigneurs de ce temps-là, comme nous en voyons encore en celui-ci.
L’amour a une chaleur qui sert de courage à ceux qui en ont le moins.
L’Empereur Gratien renouvelle cette loi, & ordonne que, si ces filles viennent à faire des actions plus dignes d’une Comédienne, que de la pureté du Christianisme, elles seront contraintes de servir au Théatre, pendant tout le reste de leur vie. […] « Chaque crime, dit Salvien de Marseilles, n’attaque qu’un de nos sens à la fois ; mais la Comédie corrompt en même tems, l’ame par les pensées, le cœur par les désirs, les oreilles, par les équivoques &c, & les yeux par les regards. » Ce fut pour ces raisons, que Philippe Auguste chassa les Comédiens de sa Cour, en 1182, il signala sa piété , dit Mezeray, par l’expulsion des Comédiens, Jongleurs & farceurs, comme des gens qui ne servent qu’à flatter & nourrir les voluptés. […] Dites encore, que les discours, qui servent à allumer de telles flammes… Dites, que toutes ces choses, & cent autres de cette nature… n’excitent les passions, que par accident, pendant que tout crie, qu’elles sont faites pour les exciter, & que si elles manquent leur coup, les régles de l’art sont frustrées, & les Auteurs & les Acteurs travaillent en vain.
« Le seul instrument qui serve à les purger(les passions), c’est la raison, et j’ai déjà dit que la raison n’avait nul effet au théâtre. […] Que l’on médise sur le théâtre ou dans un cercle, c’est toujours la malignité humaine qui sert d’épouvantail au vice, avec cette différence, qu’au théâtre on peint les vicieux, et que dans un cercle on les nomme. […] Le dessein de Molière a donc été, en composant le caractère du Misanthrope, de se servir de sa vertu comme d’un exemple, et de son humeur comme d’un fléau. […] Il n’outrage point la pudeur, il la respecte, il la sert ; il lui laisse l’honneur de défendre encore ce qu’elle eût peut-être abandonné. […] L’âme prend, à la longue, une teinture des affections vertueuses dont elle se pénètre : l’intérêt qu’elles lui inspirent leur sert comme de mordant.
La peste qui le ravageoit ne devoit-elle pas servir d’entretien à la Campagne comme à la Ville ?
Rome devoit-elle accorder tant d’estime à des gens qui poussoient l’adulation jusqu’à se prostituer publiquement pour servir ses passions ?