/ 611
419. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE III. En quoi consiste le Plaisir de la Tragédie, & de la grande émotion que causoient les Tragédies Grecques. » pp. 49-62

Hector sait que le Destin a ordonné la ruine de Troye, & il combat pour la sauver. […] Le Sujet de Merope a de même été bien reçu, quoique traité sans vraisemblance, parce que les circonstances de cet Evenement nous sont inconnues : nous savons seulement qu’une Mere reconnoissoit son Fils dans le moment qu’elle alloit le tuer, ce qui suffit pour causer une grande émotion, & par conséquent pour faire recevoir favorablement ce Sujet sur tous les Théâtres.

420. (1697) Essais de sermons « POUR LE VINGT-TROISIÈME DIMANCHE D’APRÈS LA PENTECÔTE. » pp. 461-469

S’il n’a pas beaucoup parlé contre le luxe des femmes, c’est parce qu’il savait très bien que quand l’amour de Dieu serait dans leurs cœurs, il en bannirait l’amour des vanités du monde. […] Mais savez-vous ce qu’il faut faire il faut maintenant considérer l’état où vous êtes, et le péril que vous avez évité, et ce que vous deviendrez.

421. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVI. Il y a des divertissements plus utiles et plus décents que les spectacles. » pp. 138-149

Ne peut-on pas trouver quelques délassements agréables dans une lecture, dans quelques jeux d’usage, dans la fréquentation de ces sociétés choisies, où on a le spectacle de tous les talents et de toutes les vertus, où l’on rencontre des femmes qui ont l’avantage de plaire par leur mérite, mais qui savent en même temps inspirer tout le respect qui est dû à leur sexe ? […] ces différents objets font un groupe qu’on ne saurait assez admirer.

422. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

Dacier dans ses notes s’est bien perfectionné ; tout ce qu’Ovide décrit n’est rien auprès de ce que savent aujourd’hui les Dames, & leurs femmes de chambres ; car il y avoit à Rome, comme il en formille en France, des Parfumeurs, Coëffeurs baigneurs, fardeurs en titre, & en jurande ; ceux de nos jours ont bien encheri sur l’art des Romains ; nous n’entrerons pas dans le détail de toutes ces recettes ; mais nous en extrairons quelques réflexions fort édifiantes, dans un poëte tel qu’Ovide, que l’expérience & la verité lui ont dictées. […] Il n’est donc pas étonnant que les habitans de l’Isle d’Oïsi, nouvellement découverte, dans les mers australes, qu’on a voulu galamment, je ne sais pourquoi, ou plutôt ridiculement appeller l’Isle de Cithere, le peignent le corps en bleu ; il y a deux mille ans qu’on le faisoit dans notre hémisphere. […] Le masque phisique du vermillon, le masque moral de l’hypocrisie sont en ceci très-semblables : on ne sauroit si bien peindre tout le corps, qu’il ne reste quelque nuance differenté, ni mésurer si bien toutes ses démarches qu’il n’échappe quelque mot, quelque geste, quelque mouvement qui détruit tout l’édifice. […] L’Enfant prodigue après avoir dissipé tout son bien avec des Circés, est réduit à manger du gland avec les pourceaux, & il est dit du pécheur qu’il ressemble à des bêtes qui n’ont aucun entendement : Sicut equus & mulus quibus non est intellectus, sicut carnis ad vomitum sus. […] L’affectation les suit dans la douleur, & la fievre : elles meurent en rouge, elles se moquent des autres qui ont ce ridicule, & ne savent pas s’en corriger : c’est un masque qui se moque des autres masques : Væ tibi væ nigra dicebat cacabus ulla.

423. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

Cette critique aux yeux du traducteur est une leçon utile aux jeunes poëtes dont on doit lui savoir gré : elle formera leur goût, corrigera les fanfaronnades des écrivains ennemis de la noble simplicité, qui, par les mains espagnoles, a fourni des trésors inépuisables, dont la traduction leur donne la clef. […] Celui-ci, comme tout le monde sait (& nous l’avons marqué ailleurs), très-licencieux. […] Vous qui savez & si parfaitement mainte chose peu nécessaire, ne saurez-vous jamais comme on aime un amant ? […] Le bon Cardinal vouloit paroître savoir tout, & ne connoissoit que la politique, surtout en poésie, où ses vers sont pitoyables, ses drames méprisés. […] Après avoir traité en casuiste très-profond, il monte dans la chaire de la Faculté, & discute en physicien & en médecin : car il sait tout, le Docteur aux bagatelles, il parle de tout du ton le plus magistral.

424. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [I] » p. 418

Si l’on considère le but de nos Spectacles, & les talens nécessaires dans celui qui sait y faire un Rôle avec succès ; l’état de Comédien prendra nécessairement dans tout bon esprit ; le degré de considération qui lui est dû.

425. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « I. » pp. 6-8

Si vous étiez aussi versés dans l’histoire de l’Eglise et dans ses saintes pratiques, que vous témoignez l’être dans les fables des Poètes, vous auriez su peut-être ce qui se passait autrefois aux Elections et aux Ordinations des Evêques.

426. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XIX. Autre principe de Platon sur cette matière. » pp. 69-71

Il introduit donc les lois, qui à la vérité renvoient ces derniers avec un honneur apparent et je ne sais quelle couronne sur la tête, mais cependant avec une inflexible rigueur, en leur disantDe Rep. 3.

427. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XI. Les pères et mères perdent leurs enfants en les conduisant ou en leur permettant d’aller aux spectacles. » pp. 105-107

Mais, quand cette passion serait traitée avec plus de réserve sur le théâtre, il n’y aurait pas moins d’inconvénients, et, si j’ose le dire, moins de cruauté à leur donner, sur une matière si délicate, des leçons prématurées et infiniment dangereuses, et à leur faire encourir le risque de perdre leur innocence avant qu’ils sachent quel est son prix, et combien cette perte est affreuse et irréparable.

428. (1590) De l’institution de la république « QUATORZIEME TITRE. Du Théâtre et Scène. » pp. 507-508

Or y avait-il trois manières d’icelles Scènes : à savoir Tragique, Comique, et Satirique.

429. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VIII. De la Folie. » pp. 163-179

Et n'est-ce pas un art divin que de savoir assortir des folies, mettre en œuvre des rêveries, à peu près comme de savoir faire un château de cartes et un habit de plumes ? […] Les Juifs sur les arts de goût n'en savaient pas davantage.

430. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VIII. Des Sentences mélées à l’action Théatrale, chez les Anciens & les Modernes. » pp. 153-158

L es Auteurs de nos jours, peu capables de remplir un Poëme d’action, parce que leur tête est vuide, & qu’ils ne savent pas tirer d’un sujet toutes les ressources qu’il fournit, se jettent sur les Sentences ou maximes, sans réfléchir qu’elles ne sont pas le moindre obstacle à leurs succès.

431. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « V. » pp. 23-26

On sait qu’il est permis dans le discours d’animer les vertus et les vices, et de donner un corps, une âme, un esprit, un visage, aux choses qui n’en ont point.

432. (1715) La critique du théâtre anglais « PREFACE DE L’AUTEUR » pp. -

Pour moi, je déclare que je ne sais point ce que c’est que de flatter le crime, et à mon avis, quiconque le prétend L’Anglais dit : Complimenter le crime, c’est n’avoir plus qu’un pas à faire pour adorer le Diable.

433. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXIII. Impossibilité de réformer entièrement les spectacles. » pp. 191-194

Ils savaient que, quand on veut plaire, on le veut à quelque prix que ce soit, et que de toutes les pièces de théâtre qui sont toujours ou graves et passionnées, ou plaisantes et bouffonnes, on n’en trouverait pas une seule qui fût digne d’un chrétien ; on a cru qu’il valait mieux détruire la comédie que de penser à la réduire, contre sa nature, aux règles sévères de la vertu.

434. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 3-4

C’est une vérité orthodoxe et d’importance, que les chrétiens curieux de faire leur salut se doivent abstenir de ces divertissements mondains ; ce que je montre par toutes les voies par lesquelles on peut prouver une vérité catholique, à savoir par l’Ecriture et par les Pères, par les conciles et la pratique de la primitive Église, par les exemples, par les raisons et par l’expérience.

/ 611