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397. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

Les plus saints monastères n’en sont pas exempts, si par malheur son théatre s’y glisse. […] Il y a même des prix fondés, comme dans les Académies, pour celui qui y fera les plus heureuses découvertes, bien-tôt on y donnera le degré de Docteur, la licence y est déjà établie ; la morale y est toûjours aussi corrompue, les choses saintes aussi peu respectées. […] les Grands sont-ils tous des Saints ?

398. (1865) Mémoires de l’abbé Le Gendre pp. 189-194

L'éloquence des saints Pères et la véhémence de leur zèle ne pouvaient être mieux employées qu’à décrier ces infamies ; mais autant cette comédie était abominable, autant celle d’aujourd’hui est-elle modeste et retenue.

399. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre II. Est-il du bien de l’Etat que les Militaires aillent à la Comédie ? » pp. 20-34

Maurice était un grand capitaine, d’accord ; mais était-il un grand saint, était-il un homme d’Etat, un guerrier sage, un grand homme, un vrai héros ? […] Peut-on ajouter des exemples pris des livres saints ?

400. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155

Personne, le discours même merveilleux de sa vie, qu’on appelloit la legende de Sainte Cathérine, ne l’ont tant décriée qu’elle s’est décriée elle-même. […] L’élévation de Corneille, l’élégance de Racine, ne roulassent-elles que sur des choses saintes, lui sont aussi inutiles que les sermons ingénieux d’un style académique, & les dissertations profondes des Théologiens, où il ne comprend rien. […] elle y seroit trop embarrassante, & bien isolée ; comment accorder avec le mêtier de Comédien une religion sainte, dont la doctrine, les loix, les pratiques le condamnent. […] Cet Abbé de Cour, si peu digne du saint état qu’il avoit embrassé, n’étoit ni politique, ni historien. […] Appendre avec humilité & dévotion une offrande aux pieds de Cathérine de Medicis, comme d’une grande Sainte, ce n’est pas la scene la moins comique de la farce.

401. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE PREMIER. De la Passion de presque tous les Peuples pour la Poësie Dramatique. » pp. 8-16

Dans le quinziéme siécle nos Représentations saintes duroient quelquefois quatre ou cinq jours.

402. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  RECAPITULATION. » pp. 382-390

Nous avons vu Solon frapper la terre avec colere en s’écriant que de pareils amusemens parleroient plus haut que les Loix ; nous avons vu à Rome les Censeurs faire souvent abattre les Théâtres ; & Pompée, pour mettre le sien à l’abri de leur sévérité, en vouloir faire un Edifice saint, en le consacrant à une Divinité, à Vénus.

403. (1705) Traité de la police « Chapitre II. De l’origine des Histrions, des Troubadours, des Jongleurs, et des autres petits spectacles qui ont précédé en France l’établissement des grandes pièces de Théâtre, et des Règlements qui les ont disciplinés. » p. 436

Il y a une ancienne Ordonnance de Guillaume de Germont Prévôt de Paris, du jour de sainte Croix en Septembre 1341. qui défend à ceux ou à celles des Jongleurs ou « Jongleresses, qui auraient été louées pour venir jouer dans une assemblée, d’en envoyer d’autres en leurs places, ou d’en amener avec eux un plus grand nombre que celui dont on serait convenu. » ParLivre rouge ancien, f. 123.

404. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SEPTIEME DISCOURS. De la Magnificence des Princes dans les Habits, dans les Festins et dans les Spectacles publics. » pp. 202-209

Il faut être de bronze ou de marbre pour résister à tant d’appas, et j’avoue que les plus grands Saints auraient peine à conserver leur liberté au milieu de tant d’agréables tentations.

405. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

L’Eglise a imité cet usage dans le Jubilé de l’année Sainte, espece de fête séculaire qui revenoit tous les cent ans, qu’on a depuis reduit à cinquante, & enfin à vingt-cinq ans, pour multiplier un si grand bien. […] La mort de Moliere n’est pas certainement son plus bel endroit, mourir subitement sur le théatre, sans aucun signe de réligion, être enterré furtivement dans un coin abandonné d’un cimetiere, après le refus de l’Eglise de l’inhumer en terre sainte ; il est vrai que sa Veuve, actrice aussi fameuse par ses galanteries que par ses talens, crioit en l’accompagnant au tombeau : se peut-il qu’on réfuse un peu de terre à un homme à qui on doit des autels ? […] La mode en est passée, il en reste quelque vestige dans ce qu’on appelle divertissement, qu’on entremêle en entr’acte dans les piéces ; mais il a été défendu par les capitulaires de Charlemagne, sous de très grandes peines, & par les Ordonnances des Rois, d’employer aucun habit ecclésiastique ni réligieux ; ce seroit prophaner les choses saintes, & le jouer de la Réligion. […] Les Vestales Eugenie, Euphemie, Melanie, Comminge, l’Honête-criminel, les Guebres, sont dans le même goût antichrétien, où, faisant semblant de n’en vouloir qu’aux abus, on peint des plus noires couleurs, des Dogmes & des pratiques les plus saintes de l’Eglise ; mais c’est la seule piéce qui ait été révétue d’une approbation autentique & singuliérement d’un homme célébre par son zèle sur ces matieres.

406. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410

La Comédie qui avait été instituée pour corriger les vices des hommes, et pour réformer les mœurs, servit bientôt à les corrompre par l’abus que l’on en fit, et par les choses licencieuses qu’on y mêla : Mais qu’y a-t-il que les hommes ne puissent corrompre, puisqu’ils abusent de ce qu’il y a de plus saint dans la Morale et dans la Religion, pour favoriser leur libertinage et leurs erreurs ? […] Ils les accablent d’une foule de passages tirés des Conciles et des Pères, et même de la sainte Ecriture, qui sont autant d’anathèmes lancés contre la Comédie ; car ils la regardent comme une occasion prochaine du péché, puisqu’on y trouve tout ce qui peut plaire aux yeux, charmer les oreilles, et séduire le cœur ; en effet, disent-ils, le but des Comédiens est d’émouvoir les spectateurs, pour les faire entrer dans toutes les passions qu’ils représentent, et dont les âmes faibles se laissent aisément surprendre. […] S’il y a eu des temps, où les Docteurs, et même les Saints ont toléré, ou approuvé la Comédie, c’est qu’elle était alors si simple, si informe et si grossière, qu’il fallait plutôt craindre de s’ennuyer, que d’y trouver trop de plaisir. La Comédie, comme la Peinture, a éprouvé diverses vicissitudes ; on a vu des siècles, où les Peintres étaient si ignorants et si grossiers, qu’après avoir achevé leur ouvrage, ils étaient contraints d’écrire au haut du Tableau, Ceci est un homme ; Ceci est un cheval ; afin qu’on les pût distinguer, tant leurs figures étaient mal dessinées : De même la Comédie dans de certains temps, ne consistait qu’en de simples récits, dont les sujets étaient pris de la vie, ou du martyre de quelque Saint : Ces récits étaient dénués d’ornements, sans être soutenus de décorations, ni de la magnificence des habits, dont les Comédiens ont accoutumé de se parer maintenant.

407. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE II. Réponse aux objections qu'on tire de saint Thomas pour justifier les Spectacles, et aux mauvaises raisons qu'allèguent ceux qui croient pouvoir les fréquenter sans péché. » pp. 55-63

Est-il probable qu'une musique toute profane produise à l'Opéra les effets que les cantiques du Seigneur ne produisent pas toujours dans les lieux Saints.

408. (1709) Mandement de M. L’Evêque de Nîmes contre les Spectacles pp. 3-8

Les saints Canons ont toujours défendu les réjouissances publiques aux pénitents ; et quand le serons-nous, Mes Très-chers Frères, si nous ne le sommes lorsque nous voyons la colère du Ciel répandue sur toute la terre.

409. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Livre second. » pp. 2-7

Les Magistrats païens ne seraient pas un exemple bien décisif pour des Chrétiens dont la religion est si sainte.

410. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 15-18

Il ne dit pas de peur que je ne sois pas saint, ni digne de l’apostolat, mais de peur que je ne sois damné ; il ne dit pas de peur que je ne sois réprouvé, si je ne châtie mon corps après avoir passé mon temps, mais si je ne châtie mon corps après avoir prêché.

411. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

Louis, le plus grand comme le plus saint des Rois de France, qu’on a toujours présenté pour modele à ses successeurs, dont ils se font un honneur de porter le nom, pour lui substituer Henri IV, Prince qui, à quelques traits de bonté près, mérite peu d’être imité. […] Il en fait autant de Colbert & de son ministere, & pas un mot d’éloge pour Saint Louis, qu’il n’appelle pas même Saint, mais toujours Louis IX. […] Peut-on comparer, peut-on préférer à un Saint canonisé, objet du culte de toute l’Eglise, prodige de piété, de chasteté, de toutes les vertus, un Protestant, un chef des Protestans, qui a embrassé & abjuré deux fois les deux religions, qui a fait la guerre à son Roi, quitté sa premiere femme après vingt ans de mariage, & a toujours été brouillé avec la seconde ; a eu des maîtresses & des enfans sans nombre ? […] La cérémonie achevée, la relique fut rapportée au château avec la même pompe ; & les quatre ôtages qu’on avoit donné, comme pour la Sainte Ampoule au Sacre du Roi, furent délivrés. […] Louis, imitez votre pere , écrivoit le sage Fenelon au Duc de Bourgogne son éleve : toute la nation, depuis cinq siecles, tient ce langage à ses Rois ; l’Académie Françoise renouvelle tous les ans cette exhortation à la fête de ce Saint, & toutes les chaires en retentissent.

412. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174

La plus sainte des lois ; ah ! […] Et d’un trône si saint l’amitié n’est fondée Que sur la foi promise, et rarement gardée. […] Il le met sur le compte des Prêtres, par ordre du souverain Pontife Joad (le Pape des Juifs), et dit sans détour dans sa Préface : « Tout devait être saint dans une si sainte action, aucun profane n’y devait être employé. » Assassinat d’autant plus odieux que c’est au nom du fils, pour lui, et à ses yeux, qu’on égorge sa mère. […] Prêtres saints, c’est à vous de prévenir sa rage : Il faut finir des Juifs le honteux esclavage, Venger vos Princes morts, relever votre loi.

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