Les autres Théâtres devraient mettre à profit un conseil aussi sage.
Outre que bien des maris soupçonneux, emportés, et brutaux diffameraient de jeunes femmes sages et honnêtes, par une fausse accusation ; au hasard des peines portées contre eux par la même loi ; et qui n’allaient qu’à perdre le droit de pouvoir répudier leur femme, et à payer une amende pécuniaire à ses parents.
Ils divertissent très peu de gens sages du monde, qui en font la meilleur partie, et qui sont peu curieux de telles fadaises et impertinences : Mais seulement quelques jeunes gens, certaines femmes incapables de tout bon et sérieux entretien, et qui dès là, sont insuffisants de faire la loi aux autres.
Si monseigneur l’archevêque de Rouen avait eu pour le roi cette déférence qui doit germer et se développer dans le cœur de tout bon Français, et s’il eût pris l’avis du Gouvernement avec lequel il aurait dû se concerter sur le mandement qu’il a fulminé, certes, cet acte qui a réveillé tant de passions, tant de craintes et d’alarmes aurait subi de sages modifications ; la société n’en aurait pas été ébranlée aujourd’hui, car le gouvernement, qui connaît à fond le génie, l’esprit et le moral des Français, aurait, il n’en faut pas douter, fourni à ce prélat les moyens d’arriver à son but, sans heurter l’esprit du siècle et causer de nouveaux troubles.
« Adieu, charmant auteur de Castor et Pollux, Chantre de l’Amitié, sage et parfait modèle, Que de nos goûts légers emporta le reflux : Va.… dors, avec Quinault, dans la nuit éternelle. » Mais Œdipe !
que le Provincial était bien plus sage que vous !
La conduite qu’elle tint fut aussi sage qu’extraordinaire ; elle résolut de se donner ce qui lui manquait.
Il faut bien, en effet, qu’il ne soit pas coupable, puisqu’on lui permet de jouer sa pièce à la face du Louvre, dans la maison d’un prince chrétien et à la vue de tous nos sages magistrats, si zélés pour les intérêts de Dieu, et sous le règne du plus religieux monarque du monde.
malgré mille précautions, une femme honnête et sage, exposée au moindre danger, a bien de la peine encore à se conserver un cœur à l’épreuve ; et ces jeunes personnes audacieuses, sans autre éducation qu’un système de coquetterie et des rôles amoureux, dans une parure immodeste, sans cesse entourées d’une jeunesse ardente et téméraire, au milieu des douces voix de l’amour et du plaisir, résisteront à leur âge, à leur cœur, aux objets qui les environnent, aux discours qu’on leur tient, aux occasions toujours renaissantes, et à l’or auquel elles sont d’avance à demi vendues !
Si dès à présent on établit dans un grand Etat un Bureau pour diriger les spectacles vers les mœurs désirables de la société, si par les prix qu’elle distribuera aux Poètes qui plairont le plus et qui dirigeront le mieux leurs ouvrages vers la bonne morale, il arrivera avant trente ans que les pères et les mères les plus sages mèneront leurs enfants à la Comédie comme au meilleur Sermon, pour leur inspirer des sentiments raisonnables et vertueux, il arrivera que dans toutes les villes, de trente mille habitants il y aura aux dépens du public des théâtres et des Comédiens, afin qu’avec peu de dépense les habitants médiocrement riches puissent assister au spectacle, et l’on verra ainsi le plaisir contribuer au bon gouvernement, ce qui est le sublime de la politique ; car qu’y a-t-il de plus estimable que de mener les hommes par le chemin des plaisirs innocents et actuels, à une diminution de peines, et même à d’autres plaisirs futurs, la nation se polirait de plus en plus jusques parmi le peuple, les sentiments de vertu entreraient avec le plaisir dans les cœurs des Citoyens, et par le perfectionnement de nos mœurs, la société deviendrait tous les jours plus douce, plus tranquille et plus heureuse, et c’est le but que je m’étais proposé dans ce Mémoire.
vous souscrivez vous-mêmes au jugement que l’Eglise, d’accord en cela avec toutes les nations les plus sages & les plus policées, a porté contre cette honteuse profession. […] Oui ; si quelque chose est capable de nous avilir aux yeux des Sages, c’est l’importance que nous attachons à cet art frivole & dangereux ; c’est de voir que les comédies & les comédiens soient l’objet continuel de nos conversations comme de nos ouvrages périodiques, & qu’on soit en quelque sorte obligé de se bannir de la société, lorsqu’on n’est pas en état d’y rendre compte du bon ou du mauvais succès d’une pièce nouvelle, du jeu d’un acteur, de la figure ou de la voix d’une actrice.
Objet bien mince aux yeux du Sage, criminel à ceux du Chrétien ; mais rien de plus important pour une actrice, & toute femme est actrice en ce point. […] Les marchands s’en approvisionnent, & ne manquent pas d’en faire l’étalage aux acheteuses, & de suivre leur goût ; ils font une étude particuliere de l’assortiment des couleurs ; on les y dirige dans leur apprentissage, & le premier coup d’œil tombe sur le teint de la Dame, pour juger ce qui convient à la blonde, à la brune, à la pale, leur offrir ce qui sied le mieux, & leur donner des sages conseils.
Des nouveautés si contraires aux mœurs antiques, & à l’acienne Réligion, ont rémué les esprits, & fait dans la Ville une espece de schisme, le cri de la foi s’est fait entendre, la vertu à pris l’allarme, les vieillards, les gens sages, les gens de bien ont condamné le théatre ; les jeunes gens, les scenomanes, les merveilleux, les femmes galantes, ceux qui se piquent d’être le monde, ont pris hautement sa défense. […] Tel autrefois le Sénat des femmes, créé par Héliogabale, avec la haute jurisdiction sur les affaires de galanterie ou de toilette ; mais depuis que le théatre est devenu le sage mentor & le souverain des François, l’autorité des femmes est devenue souveraine : elles donnent des loix, prononcent des arrêts & des oracles, & sont des Divinités, à qui tout rend un culte réligieux.
C’est parce qu’on disoit à Le Sage qu’il falloit plaire au peuple ; c’est parce que le Sage croyoit, suivant son mot, qu’il valoit mieux faire de méchantes pièces que d’être Commis, qu’on l’a vu, avant de produire Turcaret, enfanter une centaine de médiocrités en Vaudevilles, louer son talent à des joueurs de Marionettes, s’épuiser en parodies forcées, en scènes à tiroirs, faire chanter des êtres métaphisiques incompatibles avec toute mythologie, charger Arlequin de la défense d’Homere, et malgré toutes ses ressources, essuyer souvent des chûtes à la foire.
Cette felicité, MONSEIGNEVR, est deüe à la force du genie d’vn Prince agissant, & à la sage conduite de ses Ministres, & c’est de ces mémes sources que partent toutes les réjoüissances publiques, dont la magnificence de nos Theâtres & la beauté des Poëmes qui y sont representez font la meilleure partie. […] Mais l’intention de ceux qui l’ont inuentée estant suiuie, elle ne peut produire que de bons effets, & cest sur le pied de cette sage Politique de l’ancienne Grece, que les Latins, & apres eux, tous les autres Peuples de l’Europe ont jugé à propos d’introduire le bel vsage de la Comedie, & d’apuyer les Comediens. […] Il ne depend que de l’Auditeur de tirer vn bon vsage de la Comedie ; s’il est sage & intelligent, il en fera son profit ; s’il est ignorant & vicieux, il en sortira tout aussi beste qu’auparauant, & ce ne sera la faute ny du Comedien, ny du Poëte. […] La Folie du Sage. […] Voila de quelle maniere les Comediens se conduisent dans leurs familles & entre eux mémes : voyons maintenant comme ils conduisent ensemble leur petit Estat, quelle est la forme de leur gouuernement, & s’ils vsent au dedans & au dehors d’vne sage Politique.
Si la disposition de cette sage Ordonnance étoit observée à l’égard de nos Comédiens modernes, il y en auroit beaucoup parmi eux qui observeroient un Carême continuel.