Si la comédie était permise sous ce prétexte, il n'est ni espèce ni excès de divertissement qui ne fût permis, puisqu'elle les rassemble tous et les porte au plus haut degré. […] Ce qu'il serait horrible de penser du maître, peut-il être permis au disciple ?
Vous n’êtes pas venue à l’âge où je vous vois, sans tous être permis quelque essai de vos droits : J’aime votre embarras. […] J’ai eu bien de la peine de la lire jusqu’au bout, & je suis étonnée que les Magistrats aient permis la représentation d’une satyre personnelle. […] J’ajoute que l’on n’a pas observé que cette singuliere disparate sembleroit rejaillir jusques sur le Gouvernement, qui ne le permettra pas. […] L’Auteur de cet avis me permettra de lui dire, que je connois ces deux pieces aussi-bien que lui, & que je ne sens pas à cet égard la nécessité d’une plus longue apologie. […] Mais quand on leur passeroit l’usage où ils sont de prononcer sur les convenances théatrales de ces ouvrages, il ne pourroit leur être permis de porter leur vue jusques sur les convenances morales.
dans le Livre de l’Esprit , Unde animi constet natura , ne peut-on pas dire de la faculté d’aimer, (de cet amour bien entendu dont il est ici question) ce qu’il n’est pas permis de dire de la faculté de penser ? […] ) qu’ il n’est pas permis de le nommer parmi les Chrétiens : Grand Dieu ! […] ) pour ne nous permettre pas même une parole à double entente. […] A la seule idée d’un si touchant spectacle, qui n’est que trop réel, nous permettrez-vous de nous plaindre, Ecrivains prophanes, dont les plumes trempées dans le filtre préparé par Sagane & par Veïa, servent d’étais à nos théâtres contre les coups de nos béliers ? Permis ou non, chiens du quartier de Subure ameutés par la magicienne Canidie, tous vos hurlemens n’étoufferont pas nos clameurs, & les pierres crieront avec nous (Luc 19. v. 40.
L’autre est un beau jeu du sens de ces mots, « c’est un homme », qui concluent très véritablement, que Panulphe est extrêmement un homme, c’est-à-dire un fourbe, un méchant, un traître et un animal très pervers, dans le langage de l’ancienne Comédie : et enfin la merveille que l’on trouve dans l’admiration que notre entêté a pour son bigot, quoiqu’il ne sache que dire pour le louer, montre parfaitement le pouvoir vraiment étrange de la Religion sur les esprits des hommes, qui ne leur permet pas de faire aucune réflexion sur les défauts de ceux qu’ils estiment pieux, et qui est plus grand lui seul, que celui de toutes les autres choses ensemble. […] Panulphe lui répond que, « quant à lui, il lui pardonne de bon cœur, mais que l’intérêt du Ciel ne lui permet pas d’en user autrement ». […] Avant que je vous le déclare, permettez-moi de vous faire remarquer, que l’esprit de tout cet Acte, et son seul effet et but jusqu’ici n’a été que de représenter les affaires de cette pauvre famille dans la dernière désolation par la violence et l’impudence de l’Imposteur, jusque-là qu’il paraît que c’est une affaire sans ressource dans les formes ; de sorte qu’à moins de quelque Dieu qui y mette la main, c’est-à-dire de la Machine, comme parle Aristote, tout est déploré. […] Il me semble que si dans tout le reste de la pièce l’Auteur a égalé tous les anciens, et surpassé tous les modernes, on peut dire que dans ce dénouement il s’est surpassé lui-même, n’y ayant rien de plus grand, de plus magnifique et de plus merveilleux, et cependant rien de plus naturel, de plus heureux et de plus juste, puisqu’on peut dire, que s’il était permis d’oser faire le caractère de l’âme de notre grand Monarque, ce serait sans doute dans cette plénitude de lumière, cette prodigieuse pénétration d’esprit, et ce discernement merveilleux de toutes choses, qu’on le ferait consister ; tant il est vrai, s’écrient ici ces Messieurs dont j’ai pris à tâche de vous rapporter les sentiments, tant il est vrai, disent-ils, que le Prince est digne du Poète, comme le Poète est digne du Prince. […] Que si la corruption qui s’est glissée dans les mœurs depuis ce temps heureux, a passé jusqu’au Théâtre et l’a rendu aussi profane qu’il devait être sacré ; pourquoi, si nous sommes assez heureux pour que le Ciel ait fait naître dans nos temps quelque génie capable de lui rendre sa première sainteté, pourquoi l’empêcherons-nous, et ne permettrons-nous pas une chose que nous procurerions avec ardeur, si la charité régnait dans nos âmes, et s’il n’y avait pas tant de besoin qu’il y en a aujourd’hui parmi nous, de décrier l’hypocrisie, et de prêcher la véritable dévotion ?
Il doit m’être permis pourtant de désigner l’Ancien par le nom que nous donnons au Moderne, parce que j’ignore de quels termes on se servait pour nommer celui des Grecs & des Romains.
Nous voyons encore Charlemagne, à l’instar des empereurs romains ses prédécesseurs, rendre une ordonnance, en l’année 789, qui rangeait au nombre des personnes infâmes cette espèce de comédiens histrions auxquels il n’était pas permis de tester, ni de former des accusations en justice.
Dans cette Lettre on feint d’avoir consulté un Théologien illustre par sa qualité et son mérite, pour savoir si la Comédie peut être permise, ou si elle doit être absolument défendue.
Il est de certains désordres, sur lesquels une longue habitude et une coutume invétérée ne permettent pas quelquefois à des personnes d’une vie d’ailleurs exemplaire et irreprochable, de réfléchir.
La loi dit tit. de feriis au Cod. qu’il n’est point permis de passer le jour de la fête en aucune volupté : et l’Empereur auteur de cette Loi le défend expressément : d’où il apperti que aller et assister aux jeux et spectacles le jour de la fête, est transgresser les lois divines et humaines : ce n’est donc pas un plaisir honnête.
Les Romains, sous les Consuls, aussi jaloux de leur liberté que les Athéniens, mais plus orgueilleux, n’auraient jamais permis que la dignité de leur Gouvernement fut livrée à la critique amère de leurs Poètes, & qu’on l’exposat en plein Théâtre, au mépris des Spectateurs. […] Tel est le Comique Français, dont le Theatre Anglais s’est enrichi, autant que l’opposition des mœurs a pu le permettre.
Est que, le Roi ayant vu jouer quelque fois le Mystère de la Passion y a deux ans, et pour le rapport qui lui a été fait de l’exécution du Mystère des Actes des Apôtres, et averti qu’il ferait bon voir la représentation de l’Ancien Testament bg, un nommé Le Royer s’était retiré vers lui et lui aurait donné à entendre que, sous son bon plaisir, il entreprendrait volontiers faire représenter cet Ancien Testament par mystère, à quoi volontiers le Roi avait incliné tellement qu’il avait permis audit Le Royer faire représenter ledit Ancien Testament par mystère et, à cette fin, lui avait fait expédier ses lettres patentes adressantesbh au Prévôt de Paris, juge ordinaire. […] De leur consentement, ledit Prévôt de Paris ou son lieutenant, en faisant lesdites lettres, permit audit Le Royer qu’il commence à faire faire quelques préparatifs pour l’exécution et, connaissant que lui seul il ne pourrait subvenir aux frais nécessaires pour la grandeur de l’acte et magnificence qu’il y fallait garder, associe avec lui quatre ou cinq honnêtes marchands de cette ville, et pour autant que tous étaient ignorants des frais que l’on pourrait faire, prennent avec eux un des maîtres entrepreneurs des Actes des Apôtres pour les instruire de ce qu’il leur conviendrait fairebj, et eux se pensant assurés au moyen de la permission du Roi et de la vérification du consentement des gens du Roy faitebk, marchandent aux marchands de draps de soie et autres pour les fournir des étoffes qu’il leur fallait et ont avancé grande somme de deniers, aux uns deux mille livres, aux autres sept cents, tellement qu’il y a obligation sur euxbl de plus de sept mille livres.
S’il est permis de citer les Pères de l’Eglise à des militaires et des amateurs du spectacle, S. […] Le mot ludicras artes de Justin, constamment employé pour les jeux du théâtre, ne permet pas d’en douter.
Rome païenne ne connaissait pas les vœux monastiques, elle n’avait qu’une quinzaine de Vestales, obligées à la continence, qui même après quelques années de service pouvaient se marier ; le mariage y était honoré, favorisé, encouragé ; le divorce permis devait même le faciliter. […] Dans les premiers temps de la République, où la comédie était inconnue, tous les citoyens s’établissaient et peuplaient l’Etat ; le divorce, quoique permis, y fut inconnu pendant cinq siècles.
Le 1. renverse la plus certaine règle de la bonne conscience reconnue par les Païens mêmes qui n’ont pas cru qu’il fut permis de faire une chose que l’on doute si elle est juste ou injuste :17 « Quod dubites æquum sit an iniquum » : au lieu que vos Casuistes que suit M.
par une Ordonnance de l’an 789. les mit au nombre des personnes infâmes, et auxquelles il n’était pas permis de former aucune accusation en Justice.
S’il était permis de mêler l’Evangile à des objets profanes, nous dirions : On ne cueille point des figues et des raisins sur les buissons. […] Les peintres et les poëtes ont droit d’inventer, je l’avoue, mais il n’est pas permis de choquer la vraisemblance et le costume, encore moins de dégrader la Divinité : Sed non ut placidis coeant immitia ; non ut Serpentes aribus geminentur, tigribus agni. […] Le doucereux Racine est le poëte le plus élégant, et le seul constamment élégant, qui jamais, dit-on, ne se permette de négligence, quoique l’abbé d’Olivet, dans ses Remarques, prétende y avoir trouvé plus de 200 fautes de langage. […] Il n’y a point de sage gouverneur qui laissât tenir à ses élèves ou leur permît d’entendre de pareil entretien, et je ne puis comprendre qu’on laisse aller les jeunes gens à la comédie quand on a quelque soin de leur éducation.