/ 473
416. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

Les Assiriens n’ont pas tant d’esprit & d’enthousiasme ; ils se contentoient de dire grossiérement, nous ne devons pas regretter nos peines, nos travaux, nos combats contre les Juifs, puisqu’ils ont de si belles femmes. […] Aucune Actrice, aucune femme mondaine ne peut se flatter d’une réputation aussi saine, aussi générale, aussi constante ; elle a même l’équité de ne pas y prétendre, & à quelque prude près dont on n’est point la dupe, elle aspire à une réputation bien différente, gloire qu’elle mérite & qu’elle obtient sans peine.

417. (1760) Lettre à M. Fréron pp. 3-54

Mes Parents s’en apperçurent avec peine : mais mon inclination plus forte que leurs scrupules me peignait le Théâtre comme une profession si aimable que je ne perdis jamais l’occasion de m’essayer dans des parties de plaisir, sur le talent que je voulais exercer un jour. […] J’ai cependant bien de la peine à ne pas savoir un gré infini au traducteur de la Tragedie Anglaise intitulée Barnwell ou Marchand de Londres l, de nous avoir donné un modèle de spectacle très capable de faire sentir aux jeunes gens tous les dangers du libertinage et du commerce avec les femmes perdues.

418. (1757) Article dixiéme. Sur les Spectacles [Dictionnaire apostolique] « Article dixiéme. Sur les Spectacles. » pp. 584-662

C’est-là que l’esprit se laisse enfler d’orgueil, quand il voit que l’ambition est le caractere essentiel qu’on y donne toujours au héros de théâtre, & que le cœur se laisse amollir par des amours feintes que souvent en font n’aître de véritables : c’est-là que l’ame se livre toute entiere aux divers mouvemens de la joie & de la tristesse, de l’espérance & de la crainte, de la pitié & de l’indignation : c’est-là enfin, que les passions sont d’autant plus dangereuses, qu’on les ressent avec un plaisir tout pur, exempt de ces peines & de ces inquiétudes qui les accompagnent toujours, & qui servent quelquefois à les en dégoûter. […] Il n’y auroit que les libertins qui pussent voir les pieces des honnêtes ; les femmes de qualité & de vertu en auroient de l’horreur ; au lieu que l’état présent de la comédie ne faisant aucune peine à la pudeur attachée à leur sexe, elles ne se défendent pas d’un poison aussi dangereux, & plus caché que l’autre. […] Dites-moi, si tout ce jeu des passions s’allie bien avec les sentimens de l’Evangile ; si un Chrétien, dont le principal soin doit être de triompher des penchans qu’il a promis solemnellement de combattre, & qui ne peut être Chrétien qu’à ce prix, dites-moi s’il peut lui être permis, non-seulement de les exciter & de les nourrir, mais d’appeller à son secours des maîtres également entendus à les exciter & à les faire naître ; dites-moi si ayant tant de peines à réprimer ses inclinations corrompues, il peut encore aller se livrer aux inclinations des autres, & être assez imprudent pour admettre dans son cœur tant de mouvemens étrangers. […] Quel est encore l’objet de ceux qui le représentent, & quelles peines, quels soins ne se donnent-ils pas pour jouer au naturel le jeu des passions ?

419. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre II. L’Exposition, le Nœud & le Dénouement. » pp. 183-210

Si l’on m’instruit plus qu’il n’est nécessaire, je vois d’un œil indifférent des événemens que j’ai prévu ; si l’on ne m’instruit pas assez, l’attention fatigante que je suis contraint de donner à ce qui se passe sous mes yeux, afin de tâcher d’y comprendre quelque chose, me rebute bientôt, & me rend une peine ce qui devrait être un plaisir.

420. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Traité de la comédie et des spectacles » pp. 1-50

Les femmes de qualité et de vertu en auraient de l'horreur, au lieu que l'état présent de la Comédie ne faisant aucune peine à la pudeur attachée à leur sexe, elles ne se défendent pas d'un poison aussi dangereux et plus caché que l'autre qu'elles avalent sans le connaître, et qu'elles aiment lors même qu'il les tue.

421. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VIII. Du Stile. » pp. 287-319

Fesons lui grace du reste : s’il juge à-propos d’en voir d’avantage, il n’a qu’à se donner la peine de lire les prémières Pièces chantantes qui lui tomberont sous la main ; il sera bientôt satisfait, au-delà de son attente.

422. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198

Si quelque étincelle de raison vous fait préférer l’âme au corps, jugez qui mérite mieux votre culte : « Pontifex propter animarum cavendam pestilentiam scenum construi prohibebat. » Mais ce que la postérité aura peine à croire, la corruption était si grande, l’aveuglement si profond, qu’après le sac de Rome les amateurs du théâtre, fugitifs, étant venus à Carthage, allaient en foule se passionner au spectacle : « Animos miserorum tantis obcacavit tenebris, tanta deformitate fœdavit, ut Romà vastata, quos pestilentia illa possiderat, in theatris quotidie certatim pro Histrionibus insanirent. » O insensés, l’univers entier est étonné et affligé de vos malheurs, et vous, quelle fureur !

423. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

« Je sais, dit-il, que la poétique du théâtre prétend faire tout le contraire, et purger les passions en les excitant ; mais j’ai peine à bien concevoir cette règle. […] D’où il résulte deux sortes de biens : l’un, qu’au défaut de la vertu, le désir de l’estime publique, la crainte du blâme et du mépris, tiennent le vice comme à la gêne ; l’autre, que l’exemple en est moins contagieux ; car l’attrait du vice a pour contrepoids la peine de l’humiliation, à laquelle l’orgueil répugne. […] Rousseau ; c’est un honnête homme du monde qui se fait peine de tromper celui qui le consulte. […] Il me semble au contraire, que le souvenir des circonstances qui ont excité l’émotion, survit longtemps à l’émotion elle-même ; et ce n’est que par ces images que les peines et les plaisirs passés nous sont encore présents.

424. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

Il est constant que si les Théologiens prenoient la peine de réfléchir attentivement sur la nature des Piéces de Moliere, ils conviendroient, avec quelques exceptions, qu’elles sont suffisamment bonnes pour les mœurs ; à plus forte raison notre Comédie, depuis que la Cour a institué des Censeurs pour l’examiner & la corriger, avant qu’elle soit présentée au Public.

425. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IV. De la Médisance. » pp. 80-99

Des loix sévères & souvent renouvelées eurent bien de la peine à mettre quelque barriere à la médisance : In vitium libertas excidit & vim dignam lege regi, lex est accepta chorusque turpiter obticuit sublato jure nocendi.

426. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179

J’ose dire que dans cette scène abominable Elmire est plus coupable que Tartuffe, puisque c’est elle qui le cherche, l’agace, lui offre tout, le conduit pas à pas avec un artifice dont le plus vertueux auroit peine à se défendre, aux sentimens, aux désirs, aux entreprises les plus criminelles.

427. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VII. De la Dévotion des Comédiens. » pp. 160-179

On se détermine avec peine à le refuser.

428. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Cirque. » pp. 9-43

Ceux-là s’engageoient par ferment à souffrir toutes sortes de peines, & il estoit conçeu en ces termes, que je crois estre historiques plûtost que formels, Lips.

429. (1758) Lettre à M. Rousseau pp. 1-42

A peine était-il endormi, que des êtres charmants s’offraient à son imagination.

430. (1825) Encore des comédiens et du clergé « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. 13-48

Leurs élèves trop dociles, lorsqu’ils sont bien imbus de faux principes et de doctrines détestables, deviennent également les ennemis déclarés des sciences, et à l’exemple de leurs instituteurs, ils ne veulent pas que les hommes s’éclairent, et condamnent les peuples à l’ignorance : A peine sortis des bancs, ils refusent eux-mêmes, de s’instruire d’une manière plus approfondie ; leur âme abâtardie s’accoutume à ne plus faire usage de la raison et à ne plus avoir une conscience qui leur soit propre ; ils sont soumis à l’erreur et au mensonge.

431. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

Sans se donner la peine, comme les Protestants, de combattre la loi et l’autorité de l’Eglise, ils se moquent de ceux qui leur en parlent.

/ 473