Je ne sçaurois croire que ce soit là le vrai sentiment de l’Auteur ; & Aristote même me fournit dans sa Poëtique dequoi combattre son opinion, par l’idée qu’il y donne de la Tragédie, & des différentes parties qui n’en forment qu’un seul tout. […] J’entends par ces termes appliqués à la Tragédie, cet art du Poëte Tragique, par lequel il construit si habilement toutes les parties de son Poëme, qu’elles se tiennent comme par la main, & que les divers événements qu’il y fait entrer, conspirent l’un avec l’autre, & tendent tous à la même fin. […] La Décoration est trop peu de chose par rapport à tout le reste pour mériter que je m’arrête à observer que par son rapport & sa convenance avec l’action représentée, elle rend la représentation plus vive & plus animée, qu’elle en lie & en unit toutes les parties, & qu’elle y ajoute un nouvel ornement. […] C’est à quoi se termine toute l’industrie de l’imitateur : mais lorsqu’il a une fois achevé son ouvrage, ce n’est plus lui à proprement parler qui agit sur mon ame, c’est le sujet même, c’est l’union & le concours de toutes les parties de l’événement, qui excitent en moi cette agitation & cette espece de chaleur que j’éprouve. […] Ainsi le goût qu’il trouve à juger des rapports est fondé en partie sur ce qu’il fait moins d’efforts dans cette espece de jugement.
Parcourons rapidement une partie des causes qui purent le faire naître. […] Il serait difficile de marquer dans quelle partie du monde la musique fut d’abord inventée. […] Athènes perfectionna en partie la Musique. […] L’on présume que le chant à deux parties nous vient des Italiens. […] Elle était regardée comme une partie essentielle de l’éducation.
Je ne veux pas m’arrêter davantage à la preuve de cette vérité ; car en la sixième Partie de ce premier Tome, j’en parlerai plus amplement, lors que je combattrai les six prétextes desquels les hommes se servent pour ne s’occuper pas à bon escient aux affaires de leur salut, un desquels est celui de la mélancolie, qu’on s’imagine être en cette occupation. […] Différant à parler de la première joie, qui est intérieure, et qui accompagne toujours celui qui vit bien, de laquelle je traiterai en la sixième Partie de ce premier Tome ; je ne m’arrête ici qu’à la seconde, et prouve en ce paragraphe, que tant s’en faut qu’on défende aux âmes vertueuses ces honnêtes récréations corporelles, que plutôt on les leur conseille, et on se plaint si elles les refusent, et se bandent trop l’esprit. […] qui regarde l’intention, je ne veux pas ici disputer, à savoir si celui qui joue seulement pour avoir le plaisir du jeu, ou seulement pour gagner au jeu, pèche ; je me contente de dire, qu’ayant déjà souvent instruit l’âme Chrétienne à faire tout ce qu’elle fait avec esprit, et conformément à la raison qui regarde le bien honnête, plutôt que l’utile et le délectable ; elle gardera le même avis en cette-ci, puis qu’elle est obligée de ne faire rien que par la conduite de la droite raison, rapportant le tout à une fin honnête ; comme j'ai déclaré plus amplement au Chapitre sixième de cette seconde Partie, quand j'ai parlé des occupations : et en la première Partie, au Chapitre second, parlant de l’intention. […] Les Médecins oublient leurs malades, et les laissent mourir par faute de les visiter ; l'Avocat n'étudie pas bien le procès qui doit plaider ; le Juge renvoie à tout propos les parties, èsquelles il devait donner audience ; les Ecclésiastiques laissent à dire leur Bréviaire, ou le diffèrent si tard qu’ils s’endormiront en le disant ; et par leurs jeux renverseront le bel ordre que l’Eglise a institué pour le réciter ; les femmes n’auront point le soin de leurs familles, ni les maris aussi, etc. […] Partie, Chap. 3.
Le danger des Spectacles pour la piété & pour les mœurs sera le sujet de ma première partie ; la réponse aux raisonnemens, par lesquels on entreprend de les justifier, sera le sujet de la seconde. […] Et cependant c’est dans de telles circonstances qu’un profane comédien pousse l’absurdité de son orgueil jusqu’à nous donner son art pour le premier de tous les arts ; qu’il ose avancer que la gloire de son théâtre est une partie essentielle de la gloire nationale. […] Mais, il est temps, mes Frères, de laisser reposer votre attention pour discuter ensuite les raisonnemens par lesquels les partisans du théâtre s’efforcent de le justifier : ce sera le sujet de ma seconde partie. SECONDE PARTIE. […] Pourquoi d’ailleurs cette différence de discipline entre les diverses parties de l’Eglise Chrétienne ?
C’est une partie de la mascarade, & un reste du goût de l’ancien théatre de la Basoche. […] Il en est parlé en plusieurs endroits, principalement à l’égard des Ecclésiastiques qui se masquent, qui se trouvent dans des parties de masques, ou les souffrent, s’ils peuvent les empêcher. […] Les êtres insensibles suivens la même loi ; il n’y a pas deux plantes dans une campagne, deux fleurs dans une prairie, deux fruits dans un jardin, deux feuilles dans les arbres d’une forêt, qui soient parfaitement semblables, quoique chacun dans son espèce soit composé des mêmes parties, arrangées dans le même ordre & pour les mêmes usages. […] Il raconte que dans une partie de débauche Denys le tyran ayant voulu faire masquer les convives, pour danser (ce que nous appelons bal masqué) Platon le refusa absolument, au risque de la colère du Prince, ne voulant pas, dit-il, pour lui plaire, se dégrader à cet excès. […] Le théatre a fait de l’art du déguisement une partie considérable de l’art dramatique, pour bien suivre le costume, qui caractérise la nation, le temps, le lieu, & s’approprier son habit.
C’est ce que remarque Quintilien dans le Chapitre sur la Prononciation, où traitant de l’Action, qu’il divise en deux parties, le geste & la voix, & demandant l’accord de ces deux parties dans l’Orateur, il lui étoit naturel d’observer qu’elle ne se trouvoit pas dans le Comédien, si en effet elle ne s’y trouvoit pas chez les Romains. […] Dans laquelle de ces deux Parties excelloit Roscius ? […] S’il est si aisé à un homme d’accorder ces deux parties de la Déclamation, les gestes & la voix, pourquoi les bons Acteurs sont-ils si rares, & pourquoi les admire-t-on ? […] J’ai rapporté dans l’Histoire de la Poësie Dramatique chez les Grecs, que dans les premieres Représentations faites à Athénes le Chœur chantoit & dansoit en même tems, & que pour le soulager on établit qu’une partie danseroit pendant que l’autre chanteroit. […] Ces deux grands Orateurs qui regardoient la Déclamation comme la premiére, la seconde & la troisiéme partie de l’Eloquence, auroient-ils été en demander des leçons à des Chanteurs ?
Sa plume qui est le truchement de ses pensées, et ses écrits le symbole de ses mœurs, font connaître, que ses œuvres sont l’image de son esprit, et son visage étant l’âme raccourcie de son naturel et le miroir de son cœur, montre par la débilité de son cerveau, que ses sens sont égarés, et que son jugement a sorti les bornesc de la raison, par ce grand débordement d’injures dont son libelle est rempli : Ce Casuiste semble avoir mal pris ses mesures, d’avoir voulu faire un parallèle, de la Profession des anciens Histrions, à celle des Comédiens ; d’autant qu’il n’y a aucune affinité ni correspondance entre leurs exercices, l’une étant un pur batelage et souplesse de corps, et l’autre une représentation d’une fortune privée, sans danger de la vie, comme témoigne Horace, en son livre, de Arte d, « Comedia vero est Civilis privataeque fortunae sine periculo vitae comprehensio » ; Je sais bien qu’il y en a plusieurs, qui ne sachant pas la différence de ces deux professions, confondent l’une avec l’autre, et sans distinction de genre, prennent leur condition pour une même chose ; Mais il y a une telle inégalité entre elles, qu’il est facile de juger par la diversité de leurs fonctions, qu’elles n’ont nulle conformité ensemble, car celle des histrions n’est comme j’ai déjà dit qu’une démonstration d’agilité de corps et subtilité de main, mais l’autre étant une action plus relevée, fait voir qu’elle est une école des plus belles facultés de l’esprit, et où la mémoire fait un office digne d’admiration ; l’antiquité nous apprend qu’autrefois les Romains avaient ces Bateleurs en quelque considération, à cause du divertissement qu’ils donnaient à leurs Empereurs, mais ayant abusé du crédit qu’ils avaient obtenus du Sénat, s’adonnèrent à toutes sortes de licences pernicieuses, ce qui obligea la ville de Rome de les chasser, et particulièrement un nommé Hyster, qui s’étant retiré à Athènes, fut suivi d’une bande de jeunes hommes, auxquels il enseigna ses tours de passe-passe et autres parties de son métier, et furent appelés Histrions, du nom de leur Maître, ces Libertins s’ennuyant de demeurer si longtemps dans un même lieu, prirent résolution de revenir à Rome pour exercer leurs jeux : Mais l’Empereur Sévère, ne pouvant souffrir ces Ennemis des bonnes mœurs, fit publier un Edit, par lequel ils furent pour la seconde fois bannis de tout le pays latin ; Lisez ce qu’en dit Eusebius, et Prosper Aquitanus, sur la remarque des temps et des siècles : Pour le regard des Mimes, ou Plaisanteurse, ils ont pris leur source d’un certain bouffon appelé Mimos qui signifie en langue grecque Imitateur, d’autant qu’en ses représentations il contrefaisait divers personnages, et imitait les façons des uns et des autres. […] Mais si nous considérons en quel point est aujourd’hui la Comédie, nous trouverons qu’elle n’a aucune marque de l’antiquité, et ceux qui la professent, témoignent par la probité de leur vie, et par la représentation de leurs actions, qu’elle est entièrement dépouillée de toutes les qualités, qui pouvaient la noter d’infamie, et son mérite, l’ayant montée au plus haut degré de sa perfection, s’est mise dans une telle considération, auprès des Rois et des Princes, qu’elle leur tient lieu d’une sérieuse occupation ; Aussi se fait-elle avec tant de modestie, par l’innocence de ses poèmes, qu’elle dépite l’envie d’en offenser la réputation ; Je dirai de plus qu’elle est tellement Civile en ses diversités, qu’elle contraint les plus Religieux de lui donner des louanges, et chacun confesse que la force de ses charmes est si grande, qu’il faut être privé de sens commun pour en choquer la bonne odeurk ; Si l’on regarde le nombre de ses qualités, on verra, que c’est le tableau des plus agréables passions, la parfaite image de la vie humaine, la vraie histoire parlante, la pure philosophie visible, l’entretien des bons esprits, le trône de la vertu, l’exemple de l’inconstance des choses, l’ennemie de l’ignorance, le modèle de l’Orateur, le raccourci de l’éloquence, le Cabinet des plus riches pensées, le trésor de la moralité, le miroir de la justice, le magasin de la fable ; bref j’en dis peu pour n’en pouvoir dire assez, et j’ai de trop faibles Eloges, pour la moindre de ses parties : Et quoique ce Pédant l’attaque par les plus rudes invectives de sa haine, elle est un puissant rocher, contre l’orage de ses malédictions, une tour, pour résister aux écueils de sa médisance, une muraille de bronze contre ses calomnies, un boulevard pour s’opposer à ses accusations, un bouclier contre ses impostures, un rempart capable de dissiper la foudre de passion, elle est enfin à l’épreuve de ses machines, et conservera sa renommée malgré l’effort de ses intentions. […] Ce qui m’étonne d’avantage, c’est de voir que celui, qui devrait avoir une domination de raison, sur les impétueux mouvements de son esprit, le laisse emporter à des licences qui sont non seulement indignes d’un Chrétien, mais même d’un Athée, que celui (dis-je) qui doit donner un calme et une tranquillité à la partie imaginative de son âme, et régler ses écrits à la dignité de sa vocation, s’altère l’esprit contre une chose que tout le monde approuve ; Je suis fâché qu’un Religieux qui doit être le miroir de soi-même pour servir d’exemple à la piété, ne résigne plutôt les affections de son cœur à des actions saintes, qu’à se jeter sur les invectives. […] Qu’il considère combien la Calomnie est préjudiciable à la réputation des hommes, et comme elle opprime la vertu des plus justes actions, que sa rigueur a troublé les plus grands des siècles passés, qu’elle a décoché ses traits contre les plus vertueux, qu’elle a été le fusil de la division des choses, qu’elle a ruiné l’harmonie de l’amitié des hommes, qu’elle a pris l’innocence à partie, qu’elle a essayé de corrompre toute la terre, bref qu’elle n’a rien exempté du joug de son pouvoir, puisque Dieu même a subi la force de sa tyrannie ; par le blasphème des Juifs, qui l’appelaient séducteur, corrupteur des lois, ennemi de l’Etat, un séditieux, un larron, et autres impiétés opposées diamétralement à l’éclat de ses belles vertus. […] Je dirai de plus, qu’il n’y a point d’impostures que sa langue n’ait trouvé dans l’égout de son papier journalier, pour essayer de ruiner la réputation de ceux qui la professent, et comme la médisance est la plus belle partie de son âme, ses injures sont aussi le plus riche ornement de son esprit, et pour dire en un mot de tous les vices d’un Calomniateur, ce Religieux en fait la grandeur de sa vertu et la force de sa Rhétorique.
Il faut donc en partie par persuasion, en partie par contrainte les détourner de cette indécence et déshonnêteté. » J’ajouterai ici le témoignage et les reproches de Salvien appelé par Gennadius Prêtre de Marseille 71. […] Premièrement, les arguments des Tragédies sont en partie atroces, méchants, et impies : en partie abominables, incestueux, partie incroyables et absurdes. […] Nous n’avons pas vu seulement ardre nos voisins, mais nous-mêmes sommes embrasés en la plus grande partie de nos corps. […] Sans parties ouïes : sans ouïr les parties, c’est-à-dire sans entendre les arguments et part et d’autre. […] Membre : partie d’un corps politique.
Nous le verrons dans la seconde partie. […] Introduction à la premiere Partie. […] Introduction à la seconde Partie. Soudivision de la seconde Partie. […] Soudivisions de la seconde Partie.
Dans la Tragedie de Mahomet, que vous approuvez du moins en partie, vous appréhendez que la grandeur d’ame qu’il étale, ne diminue l’atrocité de ses crimes. […] De l’Antiquité, dont le gouvernement en bien des parties est pour nous une énigme difficile à éclaircir, descendons à notre siecle. […] Aussi inconséquent dans cette partie de votre discours que dans tout le reste, permettez-moi de vous mettre un instant aux prises avec vous-même. […] Beaucoup sont consacrés en tout ou en partie à peindre les passions. […] Jamais Comédien ne voit son confrere dans l’infortune, sans le secourir selon ses facultés, ces secours n’humilient jamais l’objet de leur générosité : une partie du produit de leurs travaux est destiné au soulagement des pauvres.
La Tragi-Comédie & la Comédie-Héroïque furent fort en usage du tems de Louis XIII, & sous une partie du règne de son Successeur. […] Chaque genre de Drame doit avoir son caractère propre ; confondre dans un seul ce qui doit appartenir à plusieurs, c’est risquer de faire un ouvrage monstrueux, dont les parties n’auront aucun rapport les unes avec les autres.
Quels sont les divertissements ordinaires de la plus grande partie des chrétiens pendant les Dimanches et les Fêtes. […] J’ai déjà parlé des spectacles, théâtres et comédies, et je croirais avoir assez dit, pour n’y devoir rien ajouter, si la matière dont il s’agit ne m’y engageait, et si le mal que traînent après eux les théâtres, ne m’y forçait, vu même que c’est ce malheureux et funeste divertissement après lequel courent les Chrétiens d’aujourd’hui, et à quoi ils emploient la plus grande partie des Fêtes et des Dimanches.
Mais il faut tirer le rideau sur cette partie de sa vie, qui d’ailleurs seroit peu propre au théatre. […] On ne doit traiter cette partie qu’avec beaucoup de circonspection, & ne jamais les mêler avec les grandes actions : l’un défigure l’autre. […] Cette plaisanterie, si elle est vraie, est dans le goût de la Partie de Chasse d’Henri IV. […] Il cite pour exemple la Partie de Chasse, & cela même le condamne. […] Ce repas est plus décent que celui de la Partie de Chasse.
Cette partie du corps non seulement orne les animaux, mais encore leur rend bien des services. […] Moïse par ordre de Dieu en explique toutes les parties dans le moindre détail, & le fit exécuter sous ses yeux par des ouvriers choisis & inspirés de Dieu, en particulier la robe du grand Prêtre, dont il fit garnir le bas de grenades & de sonettes, mais point de queue. […] La queue traînante en est un reste, une partie de la prosternation ; aussi ne se fait on jamais porter la queue devant les Rois & les Princes dans le sanctuaire, devant le saint Sacrement. […] On traîne des queues aux nôces des Princes, comme aux funérailles ; au théatre, en jouant la farce, comme à la Tournelle en condamnant à mort ; au bal masqué en Magistrat, comme aux processions avec le corps de la Magistrature ; on se déguise même souvent au théatre en prenant une robe de Palais, & la longue queue n’est pas une des moindres parties de la farce. […] La queue est un grand objet de traité de paix entre les nations belligérantes Hausser, amener, baisser le pavillon devant le pavillon fierement levé d’une Puissance supérieure, c’est une partie de l’étiquette maritime, qui quelquefois occasionne des guerres, & l’un des plus grands signes de victoire, c’est de faire traîner sur l’eau les queues du pavillon du vaisseau pris ; comme dans les armées de gagner les drapeaux de l’ennemi, & de tapisser les Eglises de queues militaires.
On trouve dans la Chymie du Goût des descriptions anatomiques de toutes les odeurs, des explications physiques, des raisonnemens de Médecine qui ne sont point d’un Marchand Parfumeur ; plusieurs mains ont travaillé à cet ouvrage, un plaisant a fait le frontispice du clavecin harmonique, savoureux & odorant ; quelque Médecin a composé la partie didactique, & le Marchand a donné le recueil des recettes des compositions de ses parfums, de ses liqueurs. […] Ce Prince Africain perdu de débauches étoit singulièrement adonné au luxe des bonnes odeurs, il faisoit les plus grandes dépenses pour faire venir de tous côtés les plus précieuses ; elles faisoient une partie essentielle de sa cuisine, il falloit que tout ce qu’on servoit sur sa table fut assaisonné avec des parfums ; on lui donnoit ordinairement deux faisans & un Paon qu’il aimoit beaucoup, ils étoient si farcis de drogues odoriférantes que leur assaisonnement revenoit à cent ducats, sans compter les autres viandes & ragoûts qui devoient être aussi odoriférans. […] Cette partie du luxe a toujours été condamnée par les sages comme un effet, & souvent un principe de molesse & de dépravation. […] Ces profusions impossibles dans nos climats ne sont ni difficiles ni extraordinaires dans toute l’Asie ; depuis la Palestine jusqu’à la Chine il y a des cantons comme une partie de l’Arabie qui en a pris le nom d’heureuse où tout est parfumé & aromaté. […] Malgré tout le clinquant de la parure, cette Actrice feroit déserter le théatre, si la Civette ne venoit à propos chasser la puanteur qu’elle y répand ; ce n’est pas la moindre partie de la toilette, on n’employe pas moins de temps à se parfumer qu’à se peindre ; la jeunesse, la santé, la vertu n’ont pas besoin de bergamote, la meilleure odeur d’une femme est de n’en avoir aucune ; qui s’affable de tant d’odeurs en a beaucoup à cacher, elle se trahit elle-même, mulier bene olet cum nihil olet .
Ses Drames de la fin du siècle passé, ceux qui firent briller son Théâtre au commencement du siècle où nous sommes, & la plus grande partie des Pièces qui nous enchantent maintenant, ne sont guères consacrées aux bonnes mœurs, à l’amour de la vertu. […] Songez en écrivant un drame, n’importe pour quel Théâtre il soit destiné, que votre Ouvrage doit être vu par une grande partie du Royaume. […] Je plaindrais notre Opéra s’il ne devait ses succès qu’à un semblable moyen : heureusement que la musique le met à couvert d’une partie du soupçon. […] On le regarde, sans doute, comme un Théâtre consacré à la licence, qu’il serait ridicule de reprendre de ses manières enjouées & libres, parce qu’elles sont une des principales parties de lui-même ; & que sans elles il n’éxisterait plus. […] Tâchons de nous dire au moins une partie de ce que nous pensons charitablement sur le compte des autres.