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348. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVIII. Eprouver par soi-même si les spectacles sont dangereux, c’est vouloir tomber dans les dangers qu’ils offrent. » pp. 154-163

« L’âme était déjà si languissante et si faible lors même que les objets étaient éloignés, et leur souvenir faisait déjà sur elle de si fortes impressions : que sera-ce donc, quand elle sera livrée aux passions des autres, et qu’elle sera assez imprudente pour recevoir tant d’impressions étrangères, et assez aveugle pour savoir gré à tous ceux qui les lui ont données ?

349. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

Cet Art d’aimer est divisé en trois chants : l’art de choisir son objet (une maîtresse), l’art de lui plaire, de l’enflammer (de la séduire), l’art d’en jouir. […] Du moins dans l’Art d’aimer, on n’a plus ce prétexte ; ni Ovide, ni Bernard n’ont pensé au mariage, le vice y regne seul, sans détour : ce n’est que l’art d’être vicieux, & de rendre vicieux l’objet de ses poursuites. […] jeune objet que j’adore, de tous les Dieux sois le seul que j’implore ; que l’Art d’aimer se lise en traits vainqueurs, en traits de feu, tel qu’il est dans dans mon cœur. […] Il se donne de grands mouvemens pour faire un bon choix, & ménager la conquête de l’objet choisi (ce que lui-même sans détour appelle Séduire), & enfin pour se procurer l’yvresse de la jouissance.

350. (1685) Dixiéme sermon. Troisiéme obstacle du salut. Les spectacles publiques [Pharaon reprouvé] « La volonté patiente de Dieu envers Pharaon rebelle. Dixiéme sermon. » pp. 286-325

Je crois M. que tout ce que je vais vous dire là dessus se trouvera plus fortement appuyé sur vôtre experience, que sur mes raisonnemens ; c’est pourquoy afin de vous bien representer ce qui se passe au dedans de vous-même, il faut remarquer qu’il y a cette difference entre les Anges & les hommes, en ce que les Anges étans de purs esprits dégagez de corps & de matiere, ils n’ont pas besoin de recevoir les especes sensibles des objets exterieurs pour les connoître. […] Or comme il y a de bons & de mauvais objets, les organes des sens restent affectez de leurs bonnes ou de leurs mauvaises qualitez par le passage de leurs especes, & répandent en même tems dans l’esprit & dans le cœur, la bonté des uns, & la malice des autres. […] Ça, M. c’est icy où je vous appelle au pied du theatre, pour y renouveller dans vôtre esprit, non pas un souvenir criminel, mais un souvenir innocent de tous les divers objets qui y ont frappez vos sens, & de tous les divers mouvemens qui y ont agitez vôtre ame. […] Oüy, M. je l’ay dit, & je le soûtiens encore, que la comedie est une occasion prochaine au peché ; puisque par elle-même elle corrompt les sens, elle échauffe la concupiscence, & soûleve toutes les passions, l’amour, la haine, la vengeance, la cruauté, les desirs illicites, & tous les appetits déreglez s’excitent avec plaisir, parce que les objets émeuvent les puissances avec force ; & qu’une delectation morose qui est déja criminelle d’elle-même, est bientôt suivie du consentement de la volonté & de l’acte du crime. […] , parce que la presence des objets a la force de les émouvoir dans les cœurs les plus tranquiles, & dans les esprits moins emportez.

351. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre V. Autres Mêlanges. » pp. 121-140

Qu’on joigne ce morceau au précédent, on verra quel est l’objet de l’amour physique. […] Voilà le mot de l’énigme, la jouissance ou l’espoir du plus grand plaisir physique  ; voilà le théatre, voilà l’objet de tout l’amour qui y regne, le faux des apologies qu’on en fait.

352. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VIII. Du Stile. » pp. 287-319

Il s’en suit des quatre Vers que je rapporte, que l’ame de Lise écoute dans tous les sens, les accens d’un objet qu’elle adore ; c’est-à-dire que chaque sens a la faculté de l’ouie ; ainsi, le toucher, l’odorat & la vue seront frappés des sons d’une belle voix : voilà pour le coup une physique toute particulière, & dont l’antiquité ne s’était jamais doutée. […] Que signifie des Trésors qui n’ont de valeur que par l’objet qu’on aime, que par la main dont ils nous sont offerts41 ?

353. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VI. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Romains. » pp. 145-175

Les Atellanes avoient pour objet, comme les Piéces Satyriques chez les Grecs, de réjouir le Spectateur, que la Tragédie avoit attristé ; mais la sévérité Romaine qui étoit encore dans sa vigueur, n’y permit qu’un élégant badinage, venustam elegantiam, dit Donat sur Térence : & Valere Maxime dit de même, Hoc genus delectationis Italicâ severitate temperatum. […] Quelquefois ces Piéces avoient une Morale pour objet : elles n’étoient par toujours obscènes ; mais elles devoient toujours faire rire : elles devoient toujours, comme dit Horace, Risu diducere rictum Auditoris.

354. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE II. Des Spectacles des Communautés Religieuses. » pp. 28-47

Ce n’est là ni l’objet du loyer, ni l’intention du maître. […] Ils sont même accoutumés à des représentations théâtrales dont l’objet est bien différent ; ils s’en amusent dans leurs repas, et les méprisent.

355. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198

Non ; mais il faut lui donner un bon objet, et en éviter l’impureté. […] Insensés vous-mêmes, nous avons dans la céleste Jérusalem des objets bien plus ravissants : « Cùm dimisso theatro cœperit evomi ex illa cavea turba perditorum memoriam suam pascentes rebus pestiferiis, etc. » Il entre ensuite, et dans bien d’autres endroits, dans le détail des merveilles que Dieu a faites dans le monde et dans la religion, et qu’il prépare dans le ciel, et il fait voir combien ces divins spectacles sont supérieurs à ceux que donnent les hommes, par la grandeur, la beauté, le plaisir, la vertu.

356. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver. » pp. 128-178

La passion d’amour, qui est l’objet que j’attaque partout où je le rencontre, ne me paraît pas toujours mériter d’être bannie du Théâtre, comme je l’ai déjà dit. […] La Tragédie d’Atrée et de Tyeste nous découvre la noirceur d’un frère qui, inhumainement, assassine son neveu et son frère même ; et je conviens que ce sont là des objets terribles pour les présenter aux Spectateurs de notre temps.

357. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « [Introduction] » pp. 1-9

J’envisage cet objet du côté du bon ordre et du bien de l’Etat, et j’ose dire que quoique le gouvernement tolère les spectacles, la bonne politique, toujours d’accord avec la religion et les mœurs, ne leur est pas plus favorable.

358. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies à conserver. » pp. 276-294

Les mœurs des hommes en général sont l’objet naturel de la Comédie qui les critique pour les corriger ; mais il y a pourtant une espèce de mœurs, que la Comédie ne saurait peindre sans se dégrader, et qui n’appartient qu’à la farce ; si l’on savait traiter comme il faut la bonne critique, et distinguer ce qui convient à la farce, on ferait des ouvrages fort utiles à la République.

359. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

L’Eglise de Jésus-Christ, interprète infaillible de la doctrine des mœurs, a fait, de la représentation et de la fréquentation des Spectacles, l’objet de ses censures : elle n’a rien oublié pour en éloigner ses enfants. […] Et cela, par la même raison que celui qui s’est trouvé au milieu de la contagion, et qui a eu le bonheur de s’en sauver, est plus en état d’en faire une description exacte… Je l’avoue donc avec sincérité, je sens, dans toute son étendue, le grand bien que produirait la suppression entière du Théâtre, et je conviens sans peine de tout ce que tant de personnes graves et d’un génie supérieur ont écrit sur cet objet. » Le Théâtre, selon Riccoboni, était, dans son commencement, le triomphe du libertinage et de l’impiété ; et il est, depuis sa correction, l’école des mauvaises mœurs et de la corruption. […] Guidé par la Foi, ce flambeau éternel devant qui toutes les lueurs du temps disparaissent, devant qui s’évanouissent toutes les rêveries sublimes et profondes de nos faibles esprits-forts, ainsi que toute l’importance et la gloire du bel esprit ; je vois, sans nuage et sans enthousiasme, que les Lois sacrées de l’Evangile et les maximes de la morale profane, le Sanctuaire et le Théâtre, sont des objets absolument inalliables.

360. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160

Les crimes ne sont pas l’objet du persifflage, non plus que de la comédie ; ce sont les défauts & les foiblesses qui rendent Ridicule. […] C’est un frondeur, un moqueur, un comédien qui joue tous les rôles, contrefait tous les hommes, feint d’avoir tous les travers, dans lesquels il vent faire tomber, pour s’en divertir : ici un miroir convexe ou concave, qui represente tout en grotesque, un Cameleon qui prend toutes les couleurs des objets qui l’environnent, un Scarron qui donne une teinte de burlesque à tout ce qu’il traite. […] C’est une suite naturelle de l’habitude à envisager les mêmes objets, par les prétendues richesses de la langue.

361. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Seconde lettre contre les spectacles. » pp. 60-145

., que les Loix sacrées de l’Evangile, & la morale profane, le Sanctuaire & le Théatre, font des objets inalliables. […] Celui dont vous êtes l’écho, lui dis-je, avoit-il lu lui-même ces piéces anciennes, & en savoit-il sur cet objet, plus que le Pere Lebrun, le Marquis de Pompignan, M. […] & Mr. voudroit-il bien nous faire part de ses découvertes sur cet objet ? […] Faites vous-même, Mr., l’application à l’objet présent. […] Le Sanctuaire & le Théatre sont des objets absolument inalliables, dit Mr.

362. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE II. Réflexions sur le titre de l’ouvrage intitulé : Des Comédiens et du Clergé, et sur les charlataneries littéraires, politiques et religieuses. » pp. 52-86

Ils déguisent bien mal l’ambition qui les tourmente, leur passion dominante est le désir immodéré d’obtenir de l’autorité et du crédit, et d’amasser par tous les moyens, même les plus criminels, des richesses, objets de leurs vœux les plus ardents. […] C’est la théocratie et il n’en faut pas douter, qui tous les jours conseille aux gouvernements de faire tous leurs efforts, ou pour conquérir ou pour augmenter et conserver le pouvoir absolu qui est l’objet de leurs vœux les plus ardents.

363. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre d’une Dame de la Ville de *** au sujet de la Comedie. » pp. 6-15

Hé, Madame, si vous aviez le malheur qu’un de vos chers enfans par des saillies indignes de sa naissance vous fût un objet d’opprobre, permettriez-vous, que vos autres enfans approuvassent ses manieres, & qu’ils agissent de concert avec lui pour vous marquer d’infamie ?

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