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60. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VIII. Du Clergé comédien. » pp. 176-212

Ce silence seroit une espece de tolérance qui feroit soupçonner que l’Eglise voit avec indifférence ses Ministres comédiens ; son honneur & la Sainteté demandent qu’on faste cette séparation, & qu’on dise comme l’Apôtre : non erant in nobis . […] dans un jeune homme d’une fortune peu considérable, qui vivoit dans le grand monde, qui accepta, si même il ne sollicita, des Abbayes & la qualité d’Envoyé & de Ministre d’un Prince étranger, (l’Evêque de Liege,) à la Cour de France, que Louis XVI a cru devoir dêfendre à tous ses Sujets d’accepter, dans un Abbé petit maître, dont le mérite étoit de faire des comédies, des vers galans quelquefois licentieux ? Louer ce désintéressement, ce n’est pas faire l’éloge du Ministre de la feuille des bénéfices, quoiqu’Evêque. […] On ne voit sur les Théatres protestans ni les Ministres ni leurs ouvrages ; le Consistoire ne le souffriroit pas. […] Les génies de ses nations entraînent les Abbés qui ne sont pas assez en garde comme l’esprit du monde ; l’Eglise gémit des profanations du Sanctuaire par les mains de ses Ministres.

61. (1790) Sur la liberté du théatre pp. 3-42

Certes sous le déspotisme des ministres de Paris, et des gentilshommes de la chambre, l’établissement d’un second théâtre, c’est-à-dire, la concession d’un second privilége, étoit tout ce que l’on concevoit de mieux, parce que l’on ne pouvoit pas prévoir qu’un jour les priviléges seroient anéantis. […] Les ministres portoient même l’arbitraire de leur autorité jusqu’à interdire à quelques particuliers l’entrée des spectacles. […] Les ministres redoutoient la comparaison qu’il pourroit faire de ces deux rois. […] La connoissance de la hiérarchie dramatique étoit véritablement une science difficile à acquérir, et l’on ne sauroit trop admirer le génie fécond du ministre de Paris, pour trouver le moyen d’accorder de nouveaux priviléges sans enfreizidre les anciens. […] Ils viennent d’obtenir du ministre de Paris la levée de cette défense.

62. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « LIVRE PREMIER. CHAPITRE I. Le Clergé peut-il aller à la Comédie ? » pp. 10-27

D’où il conclut qu’on doit absolument bannir la comédie : « Tanta potest in eis esse libido, ut sit peccatum mortale, unde a tali inspectione omnes sunt arcendi. » C’est avilir la religion que d’en dégrader les Ministres. […] Cyr, à l’exemple de plusieurs Ecclésiastiques et Religieux, qui avaient voulu lui faire leur cour en y allant, il la refusa et lui dit : « La réputation des Ministres de Jésus-Christ est trop précieuse et trop délicate pour la sacrifier à la complaisance ou à la curiosité. […] Les Ministres des autels sont-ils faits pour de pareils travaux ?

63. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25

les Ministres de la Justice ne font-ils pas sur leur tribunal les mêmes fonctions que les Ministres des Autels dans celui de la pénitence ? […] Nous parlons de quelques autres Ministres de Thémis bien différents, de qui l’assiduité au spectacle ne relève pas la dignité.

64. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. — Conclusions générales. » pp. 371-378

On a vu des comédiens enterrés dans nos églises, tandis que d’autres n’ont pu obtenir de places dans nos cimetières ; et l’on voit journellement nos comédiens entrer dans nos temples, participer même aux exercices de notre religion, en même temps qu’ils exercent leur profession ; donc ils ne sont pas excommuniés dénoncés, car en ce cas ils devraient être exclus de l’église, et l’église purifiée après leur expulsion ; Les papes, les rois et tous les souverains de la chrétienté ayant institué des théâtres et des comédiens dans leurs Etats, pour le plaisir et l’instruction de leurs sujets, n’ont pas prétendu se damner eux et toutes leurs nations, par la fréquentation obligée qu’ils établiraient avec des excommuniés ; Le clergé usurpe sur l’autorité séculière en blâmant, en punissant, en damnant ce qu’elle a créé et institué ; Certaines processions et d’autres cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, sont infiniment plus obscènes, plus coupables, plus nuisibles à la majesté de notre sainte religion que l’exercice de la comédie ; Le clergé qui veut anéantir une profession que les princes et les lois ont instituée, prétexte la rigueur des anciens canons des conciles, et il oublie lui-même, en ce qui lui est propre et absolument obligatoire, ce que ces mêmes canons ont dicté et voulu ; circonstance qui met l’auteur dans la nécessité de les lui rappeler ; La puissance séculière doit veiller avec d’autant plus de soins à ce que le clergé ne s’éloigne pas des devoirs qui lui sont imposés par la discipline ecclésiastique, que c’est l’oubli de ces mêmes lois, au dire de notre roi, Henri III, qui a porté le clergé à faire ensanglanter son trône, et à bouleverser ses Etats ; que l’expérience du passé doit toujours servir de leçon pour l’avenir ; Le prince étant le protecteur né des canons des saints conciles, ainsi que l’Eglise le reconnaît elle-même, doit surveiller tant par lui que par ses délégués l’exécution de ce qu’ils ordonnent, afin que la religion ne perde rien de son lustre et des dogmes de son institution, parce qu’il est utile que les ministres du culte donnent eux-mêmes l’exemple de cette conformité aux saints canons, afin d’y amener successivement les fidèles commis à leur instruction ; les procureurs du roi, les préfets, les sous-préfets et les maires qui sont les délégués du prince, tant en ce qui concerne la justice que la police du royaume, doivent, avec tous les procédés convenables en pareils cas, faire sentir aux prêtres qu’ils ont sur eux une suprématie d’action, qui est assez forte pour les faire rentrer dans les lois de la discipline de l’Eglise, s’ils commettaient la faute de s’en écarter.

65. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

(Les dangers des spectacles, ou les mémoires de Mr. le duc de Champigny, dédiés à Mgr. le prince de Montbarey, ministre d’état et de la guerre, etc. […] « Si j’envisageois la chose en ministre de l’Eglise, en prêtre et interprête du Dieu de nos pères, je mettrois sous vos yeux l’essentielle et invincible incompatibilité des spectacles mimiques et de l’esprit de la religion ; je ferois jaillir de la manière la plus vive l’étonnant contraste de l’histrionisme et de l’Evangile ; je ferois évanouir comme l’ombre ces maximes illusoires et démenties dans le cœur même de ceux qui les étalent, touchant l’utilité et la décence du théâtre moderne8 ; je dirois à tous les Chrétiens rassemblés dans la contemplation d’une de ces farces de fureur ou d’amour : vous qui dans la réception du premier et du plus important bienfait d’une religion céleste, avez juré à l’Eternel un divorce sacré d’avec toutes les pompes du monde et des passions sensuelles ; songez-vous que votre attachement à ce brillant étalage de vices et de crimes, n’est qu’un long et opiniâtre parjure ? […] « Mais ces observations, quelque graves qu’elles soient par leur objet direct, et les effets multipliés dont elles présentent pour l’avenir le tableau le plus effrayant, n’appartiennent pas en propre au ministre d’un grand Etat. […] « Qu’avec cela l’antique religion reprenne ses droits, ses ministres leur première considération, que le zèle se rallume dans leurs cœurs ; que l’instruction des peuples soit appuyée de l’exemple des pasteurs.

66. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Parfums. » pp. 112-137

Il est incroyable que des Ministres du Seigneur viennent à l’autel dans un état si indécent, & qu’ils se préparent aux saints mysteres par la toilette. […] Tout le sanctuaire en est infecté, les Ministres qui les servent en sont incommodés. […] Les vrais Ministres, disoit S. […] Tel le Ministre, brûlant de la charité, brillant par la pureté, touchant par la douceur, fait la gloire de l’Eglise : Quasi flos rosarum in diebus vernis, lilium in transitu aquarum, thus redolens in igne.

67. (1833) Discours sur les spectacles « [Discours sur les spectacles] » pp. 3-16

Un hideux assemblage de bouffonneries où la religion et les choses les plus saintes étaient jouées comme des farces ; où les ministres de la religion même venaient donner l’exemple de la plus cynique immodestie, et corrompre autant par leur mise et leur jeu, que par la liberté révoltante de leurs paroles, les peuples qu’ils devaient édifier. […] g Ministres de la religion, qui défendez le spectacle, sous quelque prétexte que ce soit, qui proscrivez la comédie et les comédiens, répondez ; est-ce donc un péché de peindre si bien le vice, que les coupables soient forcés de se reconnaître dans le tableau ?

68. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De certaines processions ou cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui sont ou ont été beaucoup plus nuisibles au culte et a la morale publique que les comédies représentées sur nos théâtres.  » pp. 201-340

Les uns étaient masqués, ou avec des visages barbouillés qui faisaient peur ou qui faisaient rire ; les autres en habit de femmes ou de pantomimes, tels que sont les ministres du théâtre. […] Or, la puissance temporelle est donc la véritable conservatrice d’une religion qui mérite tous nos respects et toute notre ferveur ; car il est démontré par des traits infinis dont fourmille notre histoire, ainsi que celle de tous les peuples chrétiens, que si les prêtres n’avaient pas toujours rencontré dans la sagesse et la force de l’autorité séculière, une barrière contre leurs écarts, leur ambition et leur ignorance, cette même religion serait anéantie par ses propres ministres, dont les fautes, les égarements et même les crimes (assassinats d’Henri III et d’Henri IV) ne le cèdent en rien aux autres classes de la société. […] L’autorité du prince, qui est émanée de Dieu même, lui donne la puissance directoriale sur toutes choses ici-bas ; c’est l’Apôtre Saint Paul, qui nous confirme cette grande vérité : « Que toute âme, que tout le monde se soumette aux puissances supérieures ; car il n’y a point de puissance qui ne vienne de Dieu, et c’est lui qui a établi toutes celles qui sont sur la terre  ; « Le prince est le ministre de dieu pour votre bien » ; (Epître aux Romains). La puissance du prince est donc celle du ministre de Dieu, et lorsque sa sagesse parle, tout le monde doit écouter, tout le monde doit obéir ; il est le protecteur placé par la Providence pour veiller à ce que chacun fasse son devoir et jouisse de ses droits. Les ministres des autels, qui, par un faux zèle pour la religion, s’opposeraient aux volontés du souverain, seraient rebelles à la parole de Dieu transmise par le saint Apôtre, rebelles à l’autorité constituée pour le gouvernement et le salut de tous, et jetteraient dans l’ordre social un véritable désordre.

69. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE II. Des Spectacles des Communautés Religieuses. » pp. 28-47

.° parce qu’il est très opposé à la sainteté de l’état, qu’un Religieux se travestisse en femme ou en Arlequin, en tienne le langage, en affecte les airs, en débite les sentiments, et mette la Clairon ou Dominique à la place du Pénitent et du Ministre. 2.° Que selon S.  […] Jean de la Croix, se faisaient gloire de représenter les souffrances du grand maître dont ils avaient l’honneur d’être les Ministres. […] Missionnaire, qui refusa de choisir, disant qu’« il ne convenait ni à sa profession de Ministre du vrai Dieu, ni à la sainteté de la religion qu’il prêchait, d’assister à la comédie ».

70. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — [Introduction] » pp. -1

Tous les Pontifes, les Monarques, les Ministres, les Généraux d’armée sont-ils des Saints ?

71. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « IV. » pp. 17-22

Sacrement, et que le devait être aussi la réception d’un Archevêque et d’un Ministre de Jésus Christ ?

72. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XIII. Si l’on peut excuser les laïques qui assistent à la comédie, sous le prétexte des canons qui la défendent spécialement aux ecclésiastiques. » pp. 52-57

C’est-à-dire, Toutes les choses où se trouvent les attraits des yeux et des oreilles, par où l’on croit que la vigueur de l’âme puisse être amollie, comme on le peut ressentir dans certaines sortes de musique et autres choses semblables, doivent être évitées par les ministres de Dieu : parce que par tous ces attraits des oreilles et des yeux, une multitude de vices, turba vitiorum, a coutume d’entrer dans l’âme.  » Ce canon ne suppose pas dans les spectacles qu’il blâme, des discours ou des actions licencieuses, ni aucune incontinence marquée : il s’attache seulement à ce qui accompagne naturellement « ces attraits, ces plaisirs des yeux et des oreilles : oculorum et aurium illecebras » ; qui est une mollesse dans les chants, et je ne sais quoi pour les yeux qui affaiblit insensiblement la vigueur de l’âme.

73. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

au milieu de ces sultanes & de ces nymphes, de tant de beautés molles, de tant de langueurs passionnées, de ces flambeaux ardens, de ces fléches aiguës, de ces dagues tranchantes, c’est là sans doute un ministre de Satan vomi par l’enfer, pour nous faire arborer le turban, & introduire parmi nous (p. 10. […] le Ministre trouveroit-il encore un sujet de triomphe dans ce qui couvre l’Apôtre de confusion & d’opprobre ? […] Quand vers le milieu du dernier siécle, à la sollicitation d’un Ministre que la Pourpre Romaine n’empêchoit pas d’aimer le Théatre, fut levé le voile d’infamie qui l’avoit couvert jusqu’alors, ce fut sous la condition expresse qu’il ne s’y passeroit rien qui pût blesser l’honnêté publique, & qu’on n’y diroit pas même une parole à double entente . […] L’humanité frémit, le Citoyen est allarmé ; on entend de tous côtés les Ministres de l’Eglise gémir à la vûe de tant d’excès qu’on ne peut affecter de multiplier que pour ébranler s’il étoit possible les fondemens de notre Religion. […] ) tous ces faux Sçavans du siècle… tous ces prétendus Philosophes, qui pour dégrader l’humanité, imaginent le projet insensé de détruire les premières vérités gravées dans nos cœurs par la main du Créateur, d’abolir son culte & ses Ministres, d’établir enfin le Déisme & le Matérialisme .

74. (1774) L’homme du monde éclairé « L’homme du monde éclairé » pp. 150-171

Par-tout quelqu’infidélité dont on rit ; des maris & des femmes qui s’insultent, se maudissent, se battent ; des enfants révoltés contre leurs parents, qui s’engagent sans leur aveu, les trompent, les volent, les forcent à se rendre à leur folle passion ; des domestiques frippons, des fourbes, des ministres de plaisir qu’on récompense. […] Elle ne tend qu’à mettre aux prises la vertu & l’autorité, l’Église & le sceptre, & à fermer la bouche aux ministres, par la crainte & le respect.

75. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VII. Sentimens des Prédicateurs. » pp. 168-180

La vérité seule peut faire penser unanimement tant de Ministres dans des siecles & des temps si différens. […] Ajoutez à cela tous les Ministres de l’Eglise, Pasteurs, Confesseurs, Prédicateurs, Docteurs, &c.

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