Tels sont les Officiers d’un Prince, & les autres personnes qui sont obligés de suivre leurs Maîtres ou Maîtresses ou de mener leurs enfans aux spectacles.
« Regarde donc Chrétien les noms des esprits immondes qui se sont emparés du Cirque ; tu ne dois point avoir de part à cette Religion, où tant de Démons sont les maîtres. » Tertull. de Spect. c. 8.
Il répondit hardiment, j'ai eu droit de le faire, puisque je l'ai trouvée dans un lieu qui m'appartient: Une autre femme étant aussi allée à une Tragédie, la nuit suivante elle vit en songe un suaire, et il lui sembla qu'on lui reprochait la faute qu'elle avait commise d'avoir assisté à cette Tragédie, en lui représentant même le nom de l'Acteur; ce qui l'effraya tellement qu'elle mourut cinq jours après: Combien d'autres exemples y a-t-il de ceux qui suivant le party du Démon dans les Spectacles, ont secoué le joug du Seigneur, car personne ne peut servir deux Maîtres: Quel commerce peut-il y avoir entre la lumière et les ténèbres; entre la vie, et la mort.
Que les Maîtres dans les Académies de la vertu, jettent sans y penser des semences dans l’esprit de la jeunesse de la Comédie et du Théâtre ?
Il est bien plus vray-semblable que les Grecs, qui dans la belle Politique & dans toutes les sciences ont êté les Maîtres des Romains & des Gaulois, qui ont porté les belles Lettres & à Rome & à Marseille, ont trauaillé serieusement à instruire les hommes de toutes les façons, & à les amener à la politesse & à la vertu par toutes les voyes imaginables. […] Comme dans tous les ouurages en prose ou en vers le bon sens & la belle expression doiuent soûtenir les matieres que l’on traite, il faut pour bien faire les soûmettre necessairement à la censure des Maîtres de l’art, & prier quelqu’vn de Messieurs de l’Academie Françoise d’y jetter les yeux. […] Il n’y a point de gens qui aiment plus la Monarchie dans le monde que les Comediens, qui y trouuent mieux leur conte, & qui témoignent plus de passion pour sa gloire : mais ils ne la peuuent soúfrir entre eux, ils ne veulent point de maître particulier, & l’ombre seule leur en feroit peur. […] C’est dans ces Troupes que se fait l’áprentissage de la Comedie, c’est d’où l’on tire au besoin des Acteurs & des Actrices qu’on juge les plus capables pour remplir les Theâtres de Paris ; & elles y viennent souuent passer le Caresme, pendant lequel on ne va guere à la Comedie dans les Prouinces ; tant, pour y prendre de bonnes leçons aupres des Maîtres de l’art, que pour de nouueaux Traitez & des changemens à quoy elles sont sujetes. […] Les premiers deniers sont toûjours pour eux, & ils sont seruis auant les maîtres ; ce qui les oblige de bien faire leur deuoir.
Quant aux obligations qui regardaient sa personne en particulier, voici quelques-unes de ses maximes : Qu’il n’y a qu’un même Evangile pour les Princes, et pour les autres Chrétiens, parce que nous avons les uns, et les autres un maître commun dans le Ciel « Quia et illorum, et vester Dominus est in cœlis : et personarum acceptio non est apud eum. » Ephésiens 6, v. 9. […] Fungere tu, Mater, vicibus Patris. » Dieu qui est le protecteur des orphelins, et des veuves, bénit tellement le soin qu’elles prennent de l’éducation de leurs enfants, qu’il a voulu que l’instruction que le plus sage des Princes avait reçue de sa Mère, ait été mise au rang des Oracles de la sainte Écriture ; et qu’en même temps que ce Prince déclare que Dieu lui a servi de maître, il témoigne qu’il est aussi redevable de son instruction, à sa Mère « Verba Lamuelis Regis, id est Salomonis eruditi a Deo : Et visio, id est instructio, qua erudivit eum mater suaProverb. 31. […] C’est en ce sens que le Maître des sentences dit « Cohibeat se a ludis, et a Spectaculis sæculi, qui perfectam vult consequi remissionis gratiam. » Magist. sent. lib. 4 Dist. 16. […] Et toutefois en ce qui regarde les Maîtres et les Précepteurs de la vertu, nous en faisons un mauvais discernement, en les prenant de toutes sortes de métiers, qu’il semble que nous ayons nous-mêmes besoin de Précepteurs. […] « Regarde donc, Chrétien, les noms des esprits immondes qui se sont emparés du Cirque, tu ne dois point avoir de part à cette Religion, où tant de démons sont les maîtres. » « Enfin il ajoute :« le Théâtre est le vrai sanctuaire de Vénus et de Bacchus ; c’est leur palais, et tu dois haïr toutes les choses, dont tu ne saurais te dispenser de haïr les Auteurs. » Et il conclut en ces termes.
Les Maîtres & Maîtresses d’Ecoles dans le mêmes principes n’en parlent guere, on ignore jusqu’au nom de Catéchisme & on le méprise ; à peine, dit-on aux Eléves, qu’il y a un Dieu.
Mais il répond qu’on n’a jamais vu de conversion par la Comédie ; Jésus-Christ ne nous a pas donné de tels maîtres de la vertu. 2°.
Il renferme dans une étroite prison les jolis maîtres d’un art qui lui procure tant de plaisir. […] Lorsqu’elle se crut un peu instruite, elle ôsa mêler le bruit de ses accens à la douce simphonie de son aimable Maître.
Si Phèdre a excité de la commisération sur notre Théâtre, quoiqu’elle fût criminelle, c’est que Racine, d’un génie supérieur, et maître de son sujet, a si bien ménagé la faiblesse de cette Reine, qu’il en a fait retomber tout le blâme sur la confidente, qui abusait de la confiance que sa Maîtresse avait en elle. […] Le récit que Theramène fait de la mort de son Maître, dans la Phèdre de M.
Pourquoi donc, encore une fois, surtout lorsque notre plus grand intérêt est la garantie de notre attention, prend-on le moyen de nous irriter le plus violemment, pour nous avertir seulement de nous défier des dévots et des autres maîtres ou modèles de morale, leurs condisciples, sous prétexte qu’il y a parmi eux des imposteurs, ou des loups ravissans ?
Le Brun resta maître du champ de bataille.
Je vous envoie à l’école de vos femmes, dont vous devriez plutôt être les maîtres que les disciples ; le péché vous met au-dessous d’elles, & vous livre à leurs justes reproches ; fuyez ce péché, & vous reprendrez l’autorité que Dieu vous a donnée.
Les Poèmes de nos grands maîtres sont ils remplis des disparates que se permettent quelques uns des jeunes Poètes qui se distinguent dans la carrière du Théâtre ?
Pour ne pas trop se raidir contre les usages reçus, il consent néanmoins qu’on fasse apprendre à danser aux jeunes filles, après leur avoir choisi un Maître d’une vertu reconnue.
Les États mécontens de sa conduite & de sa résolution pensoient à la forcer au mariage ; ou à se donner un maître ; le Prince Palatin lui déplaisoit d’ailleurs par sa figure, ce Prince n’étoit rien moins qu’un Adonis, il étoit grave, sérieux, sévère, vivoit dans la retraite, il n’eut jamais souffert la vie licencieuse de sa femme qu’il eut obligé de vivre dans le devoir ; il étoit économe, & n’eut jamais prodigué les finances à entretenir des baladins. […] Mais le mariage est un joug, & Christine n’en vouloit pas ; le Palatin est un homme sérieux qui n’aime pas le libertinage du théatre, & qui la gêneroit dans ses passions, & Christine n’aime qu’un amant qui l’adore & lui laisse une entière liberté, elle ne veut pas se donner un maître, & les États ne veulent point une Actrice sur le trône, la liberté vaut mieux qu’une royauté esclave.