Ainsi parle la description qu’on en a imprimée, qu’on trouve par-tout.
Les Comédiens avant de recevoir la piece, les spectateurs dans le temps de la représentation, les cotteries, les caffés, les soupers, les écrits après qu’elle a été représentée, tout le monde quand elle est imprimée, c’est l’histoire de tous les jours.
Panard le Chansonnier, dont on vient d’imprimer les rhapsodies en quatre volumes, (si vous le trouvez bon), a le premier donné au Roi le nom de Bien-aimé.
J’ai parlé ailleurs des amours surannés de Philoctète et de Jocaste :12 étant à Londres je lus ma Dissertation à M. de Voltaire qui, s’y trouvant nommé et critiqué, ne cessa pas de convenir que j’avais raison ; et qui me pria d’annoncer, lorsque je la ferais imprimer, qu’il était d’accord avec moi de tout ce que je disais : il ajouta qu’il avait senti lui-même ce défaut dans le cours des représentations, et qu’il était dans le dessein de le corriger, en retranchant le personnage de Philoctète pour y substituer Créon frère de Jocaste, ainsi que Sophocle l’a placé dans son Œdipe.
Car pour les Spectacles où sont imprimées quelques images de la guerre, ils accoûtument peu à peu les Hommes à manier les armes ; ils leur rendent familiers les instrumens de la mort, & leur inspirent insensiblement la fermeté de cœur contre toutes sortes de dangers & de périls : d’ailleurs, la vanité gagne souvent sur l’esprit humain ce que la raison ne pourrait peut-être pas obtenir ; & cette jalouse humeur dont il ne se peut dépouiller, y fomente continuellement je ne sais quel desir de vaincre qui l’anime, l’échauffe, & qui l’emporte au-delà de ses faiblesses naturelles. […] Mais ce qui est remarquable, c’est que jamais ils ne sortent du Théâtre qu’ils ne remportent, avec l’idée des personnes qu’on leur a représentées, la connoissance des Vertus & des vices dont ils ont vu les exemples, & leur mémoire leur en fait des leçons continuelles qui s’impriment d’autant plus avant dans leurs esprits, qu’elles s’attachent à des objets sensibles & presque toujours présens, &c. … … Il faut bien certes que les Spectacles soient très-importans au gouvernement des Etats, puisque la Philosophie des Grecs & la majesté des Romains ont également appliqué leurs soins pour les rendre vénérables & éclatans. […] Voici une note indiquée dans ses corrections, qu’il faut que je te cite ; elle est tirée d’un ouvrage intitulé : Instruction Chrétienne, t. 2, l. 3, chap. 16, imprimée chez Rey à Amsterdam. « Il peut y avoir des Spectacles blâmables en eux-mêmes comme ceux qui sont inhumains, ou indécens & licentieux ; tels étaient quelques-uns des Spectacles parmi les Payens.
J’ai vu moi-même, et eu en mon pouvoir, un assez gros volume imprimé à Paris,29 il y a plus de cent ans, auquel toutes les histoires du Nouveau Testament étaient converties en fables comiques et tragiques, en plusieurs endroits si blasphématoires ; en d’autres si ridicules, qu’il y a à s’étonner, ou de la malice, ou de l’ignorance des auteurs. […] Ainsi ne se soucient-ils pas que leurs pièces soient imprimées, sachant bien qu’on ne se contentera pas de les lire, qu’on les voudra ouïr, et voir les gestes et façons, desquelles la force est bien plus grande, non pour imprimer les mots en la mémoire, mais pour y graver la corruption des mœurs, et pénétrer dans les cœurs.
Les queues des Princes & des Princesses y remplissent un grand espace, obligent les acteurs à se tenir écartés, & balayent réellement le théatre en le traversant : Longo Symare verrit humum ; pensée que Boileau n’a fait que traduire : Le vaste terrain qu’on occupe, la vaste étoffe qu’on déploie, agrandissent, impriment une majesté frappante, présentent un héros & une héroine.
Il lit avec avidité toutes les piéces, il en fait, il en imprime la critique.
car quelles idées voulez-vous que tous ces commerces impriment dans l’imagination ?
appelle-t-il vivre honnêtement employer son esprit et mettre tout son temps et sa peine aux jours mêmes qui sont consacrés au service divin, à apprendre son rôlet, à compasser ses pas, et à étudier ses gestes, ses postures et son ton de voix, pour s’imprimer dans le cœur les passions qu’ils veulent faire ressentir à leurs spectateurs ?
Mais il ne se l’imagine pas seulement, il l’écrit, il l’imprime, il le publie, et on le peut voir dans les endroits de ses livres que l’Auteur des lettres a cités.
Caffaro ; mais il eut l’indiscrétion de faire imprimer la lettre, ce qui en occasionna la rétractation Ibid.
On ne représenterait pas la comédie, si on n’aimait le vice : « Si flagitia non probaremus, comedia nulla esset omnino. » C’est le comble du désordre de louer le désordre, et une maladie extrême de louer la maladie : « Libidinem laudare summæ libidinis, ægritudinem laudare maxime detestabile. » Les comédies affaiblissent les hommes les plus forts, amollissent le cœur, énervent la vertu, ce qui les fait chasser avec raison de la république de Platon : « Lamentantes inducunt, fortissimos molliunt animos, discuntur vitia, nervos omnes virtutis elidunt ; recte igitur a Platone excluduntur in ea civitate quam finxit, etc. » Pour imprimer à son fils l’amour de la décence, il cite (Officiis C.
Esprit ; la grace que nous y recevons est si seconde qu’elle produit plusieurs grands & admirables effets : car premierement elle rend le Chrétien enfant adoptif de Dieu ; elle luy imprime le caractere invisible de cette adoption dans l’ame, & le signe visible sur le front, qui est le signe de la Croix. […] N’est-t-il pas veritable que l’imagination s’imprime de mille phantômes impurs, qui passans continuellement comme en reveuë, vous font des spectacles secrets & invisibles, qui attachent vôtre cœur, & qui blessent vôtre conscience ?
L’Antiquité, si sage en toutes choses, ne l’a pas été moins dans celle-ci que dans les autres ; et les Païens, qui n’avaient pas moins de respect pour leur Religion que nous en avons pour la nôtre, n’ont pas craint de la produire sur leurs théâtres : au contraire, connaissant de quelle importance il était de l’imprimer dans l’esprit du peuple, ils ont cru sagement ne pouvoir mieux lui en persuader la vérité, que par les spectacles qui lui sont si agréables. […] Cela est si vrai, et telle est la force de la prévention, que je croirais prouver suffisamment ce que je prétends, en vous faisant simplement remarquer que les raisonnements de Panulphe, qui sont les moyens qu’il emploie pour venir à son but, étant imprimés dans l’esprit de quiconque a vu cette pièce, comme ridicules, ainsi que je l’ai prouvé, et par conséquent comme mauvais moyens ; naturellement parlant, toute femme près de qui on voudra les employer après cela, les rendra inutiles en y résistant, par la seule prévention où cette pièce l’aura mise qu’ils sont inutiles en eux-mêmes.
Gresset, dont nous avons parlé plus haut, renonça à travailler au théâtre et répondit, par une lettre imprimée, à ceux qui l’accusaient de trahir les intérêts de la république des lettres.