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66. (1590) De l’institution de la république « [FRONTISPICE] »

Il a été traduit trois fois en français : trad. anonyme (Paris, Galliot du Pré, 1520), trad. de Jean Le Blond (Paris, Micard, 1584) et de Jacques Tigeou (Paris, Chaudière, 1589, réédité en 1590).

67. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

Or je vous le demande, répondez-moi sans détours, vous Courtisans assidus qui ne fréquentez pas la Cour sans prétentions ; vous bons Français toujours distingués par votre amour pour vos Chefs et pour vos Conducteurs ; vous sages et prudents Magistrats, qui par zèle pour le bien public dont vous êtes le plus ferme appui, ne vous occupez qu’à maintenir les Lois et la plus exacte Police, parlez de bonne foi ; serait-ce dans ces Réduits consacrés à la licence et à la révolte que vous iriez chercher à vous délasser de vos travaux et de vos fatigues ? […] Il se trompait sur le fait, ne sachant pas ce qui s’était passé en 16967, où à l’occasion d’un Jubilé, les Comédiens Français hasardèrent de présenter à Innocent XII une Supplique tendante à lui demander d’y participer, et à se plaindre du refus qu’on faisait de les absoudre. […] Qu’on nous oppose donc maintenant, si l’on veut, avec le Théologien traité d’illustre par sa qualité et son mérite dans le Recueil des Pièces de Théâtre de Boursault, où sa Lettre est insérée ; qu’on nous oppose, dis-je, l’exemple de quelques Religieux de Rome chez qui la coutume, y est-il dit, semble avoir prescrit contre la bienséance de leur état ; nous répondrons, 1°. que la Lettre du Père Caffaro Théatin, qui se trouve dans le Recueil du Poète Boursault, n’est pas de ce Religieux, et qu’il l’a désavouée dans une Lettre adressée à M. de Harlai, Archevêque de Paris, et imprimée en Latin et en Français, afin qu’elle fût plus connue. 2°.  […] Sans doute, ne cessons jamais de le faire, et d’applaudir au courage éclairé de notre Noblesse, à qui nous devons la splendeur du Nom Français, le soutien de la Couronne, et la sûreté de notre Patrie.

68. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « Au Roi » pp. -

Au Roi Sire, Ce n’est point au Vainqueur de Rosbach que j’ai l’honneur de dédier cet Ouvrage : né Français je serais un traître.

69. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [E] » pp. 399-406

… Les oreilles & les têtes françaises ne sont point faites pour n’être remplies que de vent : il faut des choses à ceux d’entre nous qui ne sont pas énervés, abâtardis par le sybarisme. […] Si je veux entendre de beaux sons vides de sens, supérieurs à la Musique Italienne & Française, plus expressifs que les modes Phrygien, Dorien, Ionien, Mixo-Lydien, Hypo-Eolien, &c. […] Je crois que l’on pourrait faire de bonnes Pièces Françaises, où l’on aurait soit un Arlequin, un Scapin ; soit un Pantalon, un Docteur ; soit un Scaramouche, un Mézetin, un Trivelin ; j’en dis autant des Acteurs des Parades : on vient de voir avec plaisir, dans le Tableau-parlant, Isabelle, Colombine, Cassandre, Léandre & Pierrot.

70. (1607) Prologue de La Porte, Comédien

Et les Italiens, avec leur commedia dell’arte, font déjà de l’ombre aux tragédies françaises. […] -1550) dominicain français, Institutiones ad christianam theologiam, sacrarum literarum, universaliumque conciliorum authoritate, necnon doctorum ecclesiasticorum eruditione confirmatae, ecclesiasticis omnibus animarum curam gerentibus admodum necessariae, Venise, ad signum spei, 1560 (1e éd. […] C’est Michaël Desprez qui a signalé ce recueil comme la source de La Porte dans « Un témoignage de la première querelle du théâtre en France – Le Prologue de La Porte, comédien, à Bourges, contre les Jésuites (9 septembre 1607) », Etudes de Langue et Littérature Françaises, 95, 2009, p. 45-59, CiNii Articles, Un temoignage de la premiere querelle du théâtre en France z.

71. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « Approbation des Docteurs »

Approbation des Docteurs Le but que s’est propose l’Auteur du Livre qui porte pour titre, Histoire et Abrégé des Ouvrages Latin, Italien et Français, qui ont paru dans ce Siècle, pour et contre la Comédie et l’Opéra, est de détruire les raisons de ceux qui croient ces Spectacles permis, et d’appuyer celles de ceux qui les condamnent ; ce qu’il fait par des réflexions solides tirées de l’Ecriture des Pères, et de la conduite de l’Eglise dans tous les temps.

72. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De la suprématie de la puissance séculière sur la puissance ecclésiastique ; des erreurs et des crimes du clergé et des anathèmes fulminés par les conciles contre les prêtres et les séculiers qui attentent à l’autorité et à la vie des souverains. » pp. 331-345

… Henri III, frappé d’un coup mortel, profite de ses derniers instants pour adresser à ceux qui l’entourent un discours où il reproduit les malheurs de l’Etat, et dans lequel on remarque ces paroles : « A tant d’attentats mes ennemis ont ajouté le parricide ; et ce qui m’est encore plus cruel que la mort même c’est qu’en deshonorant a jamais le clerge, elle va couvrir d’une eternelle ignominie la nation française, qui jusqu’ici s’est toujours distinguee par son attachement pour ses rois, et par son zele pour la patrie. « Le clergé pour qui j’ai eu tant d’égards, auquel j’ai cherché à m’associer, jusqu’à avilir dans cette vue la majesté royale, s’est laissé aveugler, il y a déjà longtemps, par un faux zèle pour la religion, et donne aujourd’hui au peuple français l’exemple de la révolte. » Quelle leçon pour les rois !

73. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. -

Rousseau dit4 que quand une Française croit chanter, elle aboie5 ; que la Comédie est infâme par sa nature, et que les Acteurs et les Spectateurs sont tous des scélérats dignes du gibet. […] [NDA] Dans sa Lettre sur la Musique Française.

74. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « FRAGMENT D’UNE LETTRE A ME. DE ****. SUR LES SPECTACLES. » pp. 82-92

Ce sont eux qui, les premiers, ont établi l’amour le principe de toutes les actions des hommes, et de généreux Français que nous étions, nous ont rendus de véritables Sybarites. […] [NDA] Qu’on ne dise point que l’amour est une loi du Théâtre Français.

75. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129

Que l’Angleterre amuse un peuple factieux, toujours agité comme la mer qui l’environne, le gouvernement Français n’a nul besoin de Molière pour aider à tenir les rênes de l’Etat. […] « Il y a un grand mal qui se tolère à Paris (il n’y avait point de théâtre réglé ailleurs) les jours de fête et dimanche ; ce sont les spectacles publics par les Français et les Italiens, et par-dessus tout un cloaque et maison de Satan, nommée l’Hôtel de Bourgogne (l’ancien théâtre). […] La politesse Française, en épurant les manières et le langage, a rendu aussi la scène plus polie et plus délicate ; on n’y voit plus la férocité Anglaise, la grossièreté Gauloise, les bouffonneries des Trivelins, les platitudes des halles ; tout cela est banni de la société des honnêtes gens, quoique l’opéra comique, les théâtres de la foire, les spectacles des boulevards, les farces, les théâtres de province, soient encore fort éloignés d’accéder à la réforme. […] L’Académie Française, dans l’examen du Cid (pag. […] les Français ne sont-ils donc que des Comédiens, et ne savent-ils parler que par la bouche d’un Comédien ?

76. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 4-42

En Italie on joüe des pieces sérieuses & des tragédies bien faites, dont les poëtes Français ont souvent profité, sans le dire. […] A la comédie française où la petite piéce vient dedommager du serieux de la grande, les valets, les soubrettes tiennent la place d’Arlequin : Arlequin en effet n’est qu’un valet balourd, qui fait rire par ses bêtises. […] Riccoboni a donné un catalogue des tragédies & des comédies qui ont paru dans le seiziéme siécle, dont le nombre passe celui des piéces Françaises, qui ont paru dans le dix-septiéme siécle, depuis Corneille & Moliere. […] On ne cite que des pieces françoises, des acteurs françois ; on ne reçoit d’autorité légitime, que celle de Boileau, comme si un Italien n’avoit pas l’usage de la poëtique de Vida, Italien, qui vaut, en son genre, celle de Boileau ; & dans tous cela, on ne peut méconnoître la vanité nationnale, sur tout en matiere de théatre, où nous nous donnons sans difficulté la palme. […] Isabelle savoit plusieurs langues, & faisoit sort bien des vers Italiens & Français.

77. (1760) Lettre à M. Fréron pp. 3-54

Ce n’est point au Vainqueur de Rosbach que j’ai l’honneur de dédier cet ouvrage, né Français je serais un traître. […] C’est de la bouche des Officiers français que j’ai su comme tout le monde à Berlin que Sa Majesté allait elle-même consoler un Général français prêt à mourir de ses blessures. […] Aucun de mes Censeurs n’a dit ni écrit, quoique les Officiers français enchantés de la grandeur d’âme de leur vainqueur l’aient dit à tout le monde, que ce Monarque ayant à sa table quelques Généraux français prisonniers, il leur tint ce propos qui prouve bien que je puis aimer ma Patrie sans lui déplaire. […] [NDE] Charles Le Brun (1619 - 1690), peintre et décorateur français. […] [NDE] Adrienne Lecouvreur ou Le Couvreur (1692 - 1730), comédienne français, subissant une excommunication à sa mort en tant que comédienne.

78. (1715) La critique du théâtre anglais « LISTE DES NOMS. des Comédies et des Personnages, traduits de l’Anglais en Français. » pp. -

LISTE DES NOMS des Comédies et des Personnages, traduits de l’Anglais en Français.

79. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VI. Des Sçènes. » pp. 257-276

Jamais un pareil ridicule ne sera reproché aux Français ; ils ont des goûts, des caprices singuliers ; mais ces légers déffauts ne tirent point à conséquence, ils veulent, autant qu’il est possible, que l’agréable & le beau se rencontrent dans leurs plaisirs de fantaisie. […] Les Drames du grand Corneille serviront aussi d’éxcuse aux Poèmes du nouveau genre : il me suffira de prier le Lecteur de se rappeller le Cid, le chef-d’œuvre du Théâtre Français, qui eût la gloire de donner naissance au proverbe, cela est beau comme le Cid. […] Le dernier Acte de la Tragédie Grecque, ne roule que sur les honneurs funèbres qu’on prétend refuse au corps d’Ajax ; & le cinquième Acte de la Pièce Française, ne renferme qu’un plaidoyer pour la défense d’Horace, que les Romains veulent punir du meurtre de sa Sœur, quoiqu’il ait vaincu leurs énnemis : il est aisé de sentir que ces deux célèbres Auteurs se sont furieusement éloignés du sujet principal.

80. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre III. Origine des Théâtres. » pp. 22-49

Lorsque la Paix permit aux Muses de respirer, le repos & les plaisirs amenèrent à leur suite la Comédie, si l’on peut appeller de ce nom le genre monstrueux qui délassa long-tems les Français. […] C’est ainsi que le Théâtre Français se trouva digne tout-à-coup d’attirer tous les regards. […] Les Français connurent les prémiers le ridicule de pareils Drames, & ce ne fut guères qu’après Corneille & Molière que le reste de l’Europe eut des Poèmes un peu dans les règles. […] Les Arts peuvent-ils citer un génie heureux qui les ait fait connaître par son seul travail, ainsi que Térence découvrit les beautés de la Comédie chez les Latins, & que Corneille apprit aux Français le grand art de la Tragédie ?

81. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « VII. Paroles de l’auteur et l’avantage qu’il tire des confessions.  » pp. 28-29

« Mille gens, dit-il, d’une éminente vertu et d’une conscience fort délicate, pour ne pas dire scrupuleuse, ont été obligés de m’avouer qu’à heure qu’il est, la comédie est si épurée sur le théâtre français, qu’il n’y a rien que l’oreille la plus chaste ne pût entendre. » p. 38 [« Lettre d’un théologien », page 38].

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