Nous suivons avec plaisir sur le sujet de ces Tragédies l’esprit et les sentiments d’une savante Compagniea, dont un des principaux emplois est l’instruction de la jeunesse. « Qu’elles ne soient faites qu’en latin ; que l’usage en soit très rare ; qu’elles aient un sujet saint et pieux ; que les intermèdes des Actes soient tout latins et n’aient rien qui s’éloigne de la bienséance ; et que l’on n’y introduise aucun personnage de Femme, ni jamais l’habit de ce sexe.
On disait des Ouvrages du dernier : C’est une prairie émaillée de fleurs, où l’on aime à respirer un air pur ; sa Muse ressemble à une honnête-femme : & du premier : La Muse d’Aristophane ressemble à une femme perdue ; c’est une bacchante, pour ne rien dire de pis, dont la langue est détrempée de fiel. […] Un Peuple qui a mis long-temps son honneur dans la fidélité des femmes, & dans une vengeance cruelle de l’affront d’être trahi en amour, a dû fournir des intrigues périlleuses pour les Amans, & capables d’exercer la fourberie des Valets : ce Peuple d’ailleurs pantomime, a donné lieu à ce jeu muet, qui quelquefois, par une expression vive & plaisante, & souvent par des grimaces qui rapprochent l’homme du singe, soutient seul une intrigue dépourvue d’art, de sens, d’esprit & de goût.
[Septimo], se font auxdits jeux commessationsap et dépenses extraordinaires par le commun peuple, tellement que ce qu’un pauvre artisan aura gagné toute la semaine, il ira dépenser en un jour auxdits jeux, tant pour payer à l’entrée que en commessation et ivrognesseaq, et faudra que sa femme et enfants en endurentar toute la semaine. […] [NDE] Référence au Concile de Bâle (1435) qui dans sa session 20, chap. 11, dénonce ces spectacles de théâtre et de danse mêlant hommes et femmes, et ces banquets qui se font dans les églises à l’occasion de certaines fêtes, voir G.D.
Les hommes et les femmes, les jeunes gens et les jeunes filles, ne s’y trouvent-ils pas ensemble ; et n’y vont-ils pas avec tout l’ajustement et l’agrément qu’il leur est possibleIbid. […] rapporte, qu’une femme Chrétienne étant allée au théâtre et à la comédie en revint possédée du diable, et que les Exorcistes lui demandant comment il avait osé attaquer une Chrétienne, il répondit qu’il l’avait fait sans crainte, parce qu’il l’avait trouvée dans un lieu qui lui appartenait.
Augustin compare les Comédiens à des femmes publiques : publicæ turpitudinis professores. […] Chrysostome, dans son Homélie de Saül & de David, un regard jetté avec trop de curiosité, sur une femme, qu’on rencontre par hazard, est quelquefois capable de blesser l’ame ; & vous ne craindrez pas de passer plusieurs heures à contempler fixement des femmes, qui se parent avec tout le soin possible, qui se sont toute leur vie, exercées à remuer les passions, & qui n’oublient rien, pour plaire aux spectateurs ! […] « Etes-vous plus sages, que ces Grands Hommes, qui, à la simple vue d’une femme, ont été renversés ? […] Etes-vous plus sages que ces grands hommes, qui, à la simple vue d’une femme, ont été renversés ?
Si l’on ôtait actuellement à plusieurs Tragédies du jour la pompe qui les environne, ainsi que leurs magnifiques décorations, elles ne seraient plus qu’un corps décharné ; elles ressembleraient à ces femmes qui font peur dès qu’elles ont quitté leurs parures.
Il serait difficile de montrer avec plus d’évidence la séduction de la scène lyrique, et d’en mieux décrire les funestes et inévitables influences sur la femme la plus pure, qu’on y conduirait, que ne le fait Boileau dans les vers que nous venons de citer.
prirent dans la suite ce nom de Jongleurs comme le plus ancien, et les femmes qui s’en mêlaient celui de Jongleresses : ils se retirèrent à Paris dans une seule rue qui en avait pris le nom de rue des Jongleurs, et qui est aujourd’hui celle de saint Julien des Ménétriers ; on y allait louer ceux que l’on jugeait à propos pour s’en servir dans les fêtes ou assemblées de plaisir.
» Philosophes les confirmeront dans cette opinion, s’ils veulent les écouter : Car ils leur conseilleront de fuir le luxe dans les habits pour condamner celui des autres, de laisser les ornements aux femmes, d’avoir plus de soin de briller par l’éclat de leurs Vertus, que par celui de leur Couronne et de leur manteau Royal, comme disait Aristote au grand Alexandre.
Quelque Personnage qu’Homere amene, homme ou femme, tout Personnage parle suivant ses Mœurs & son Caractere : car tout a son caractere chez Homere. […] on est instruit qu’une femme de ce caractere s’embarrasse peu du bien public & de la vertu de son Fils, pourvu que ce Fils la laisse gouverner. […] Si-tôt qu’on entend parler Roxane, on ne doute point que Bajazet ne soit très-malheureux d’en être aimé, & qu’il ne lui en coute la vie, s’il manque de complaisance pour une femme de ce caractere. […] Il y a dans nos Lamentations une espece de mélodie : nous la remarquons, dit Quintilien, lorsqu’aux funérailles nous entendons gémir les Femmes.
192) dans un nouveau jour & avec un air de triomphe la Comédie à Rome est toute diffèrente de la vôtre, Mademoiselle, elle n’est ouverte que pendant le Carnaval, & aucune femme ne paroît sur le Théâtre.
L’Eglise retranche même dans les jours de tristesse et de deuil, les solemnités de son culte, les parures de ses Autels et de ses Ministres, la douceur même et la gaieté de ses chants ; et vous irez repaître vos yeux des agréments affectés, et du pompeux ajustement de quelques femmes licencieuses, et prêter l’oreille à la voix et aux récits passionnés de ces Sirènes, dont parle Isaïe Isay. ch.
Au-delà, comme au-deçà des monts, le théâtre n’est que toléré, comme les femmes publiques en plusieurs villes.
Vous vous trompez, les jeunes gens ne vont pas en ces lieux-là pour y prendre femmes, mais pour les y surprendre, pour les muguetere, cajoler et badiner ; ils y vont pour se moquer des autres en votre présence, et se moquer de vous en la présence des autres.
En effet c’est là qu’une jeune personne apprend comment on peut se livrer à des intrigues dangereuses en échappant à la surveillance de ses parents ; c’est là qu’une femme, jusque-là modèle de la fidélité conjugale, oublie peu à peu ses principes, s’habitue à entendre sans rougir des propos obscènes, sourit au langage spirituel d’un libertin et en vient quelquefois à se précipiter dans l’abîme. […] » Voyez avec quel scandale cet homme renverse les rapports les plus sacrés. « Et tourne en dérision les respectables droits des pères sur leurs enfants, des maris sur leurs femmes, des maîtres sur leurs serviteurs. […] Parmi les personnes du sexe, qui figurent dans les pièces de théâtre de Victor Hugo et d’Alexandre Dumas on trouve huit femmes adultères, six courtisanes de différent rang, six victimes de la séduction ; quatre mères ont des intrigues avec leurs fils ou gendres, et dans trois cas le crime suit l’intrigue.
Parmy eux il y avoit une pauvre femme qui portoit un enfant entre ses bras. […] Car il s’en est veu d’or, d’argent, de fer, de soye, & mesme de crain, & de cheveux de femme. […] L’irregularité de ces diverses manieres y a laissé glisser des choses d’autant plus indignes de la Majesté d’une si splendide Ceremonie, qu’elle a souffert Messaline, femme indigne de vivre, joüir de la gloire induë de son Mary, & suivre le Char de l’Empereur Triomphant, dans un second presque aussi élevé & autant embelly.