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354. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92

Ce danger n’est donc pas le même pour tous, non plus que le jeu, la bonne chere, la société des femmes. […] Les filles & les femmes, naturellement plus tendres, plus vaines, plus vives, plus passionnées, plus emportées, plus susceptibles de toute sorte d’impressions, y courent les plus grands risques. […] Il s’éleve encore contre le blanc & le rouge dont les femmes se peignent, qui forment un autre danger, quoique ce soit une chose si commune, qu’elle est devenue d’étiquette. […] Tacite, le plus grand politique de l’antiquité, loue beaucoup les Germains, dont il décrit les mœurs, & en particulier la chasteté des femmes Allemandes. […] Dans le Royaume de Naples, par une loi expresse, un baiser fait perdre la dot à la femme, Chez les Romains il autorisoit le divorce.

355. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

je l’ai dit ; quelques mondains, c’est-à-dire un certain nombre de gens libertins, amateurs d’eux-mêmes, et idolâtres de leurs plaisirs ; de gens sans étude, sans connoissance, sans attention à leur salut ; de femmes vaines, dont toute la science se réduit à une parure, dont tout le desir est de paroître et de se faire remarquer, dont tout le soin est de charmer le temps et de se tenir en garde contre l’ennui qui les surprend, dès que l’amusement leur manque et qu’elles sont hors de la bagatelle ; mais, ce qu’il y a souvent de plus déplorable, dont la passion cherche à se nourrir et à s’allumer, lorsqu’il faudroit tout mettre en œuvre pour l’amortir et pour l’éteindre. […] Une femme qui se sent chargée d’elle-même jusqu’à ne pouvoir en quelque sorte se supporter ni souffrir personne, dès qu’une partie de jeu vient à lui manquer ; qui n’a d’autre entretien que de son jeu ; qui du matin au soir n’a dans l’idée que son jeu ; qui n’ayant pas, à l’entendre parler, assez de force pour soutenir quelques moments de réflexions sur les vérités du salut, trouve néanmoins assez de santé pour passer les nuits dès qu’il est question de son jeu ; dites-le moi, mes chers Auditeurs, cet homme, cette femme gardent-ils dans le jeu la modération convenable ? […] Car que seroit-ce, si je parlois d’une femme qui, dans un jeu dont les plus fortes remontrances ne l’ont pu déprendre, dissipe d’une part tout ce qu’un mari amasse de l’autre ; qui se tient en embuscade pour le tromper, et détourne pour son jeu tout ce qui peut venir sous sa main : si je parlois d’un mari, qui tour à tour passant du jeu à la débauche, et de la débauche au jeu, expose jusqu’à ses fonds et fait dépendre d’un seul coup la fortune de toute une famille : si je parlois d’un jeune homme, qui sans ménagement et sans réflexion, emprunte de tous les côtés et à toutes conditions, et ne pouvant encore se dépouiller d’un héritage qu’il n’a-pas, se dépouille au moins par avance de ses droits, et ne compte pour rien toute une succession qu’il perd, pourvu qu’il joue. […] et qu’en doivent craindre tant de filles et de femmes du monde ?

356. (1670) Du delay, ou refus de l’absolution [Les Instructions du Rituel du diocèse d’Alet] « Du delay, ou refus de l’absolution. » pp. 128-148

Les festins frequens à ceux qui se laissent aller facilement à boire avec excés : le jeu pour ceux qui connoissent qu’ils s’y laissent emporter aux juremens & aux blasphêmes : les assemblées & les parties de divertissemens d’hommes & de femmes, pour ceux qui se sentent foibles à concevoir de mauvais desirs, & à commettre d’autres semblables pechez : l’engagement dans une condition, comme de soldat, de marchand, ou d’officier de justice, lorsqu’on sçait qu’on n’a pas assez de courage pour resister aux tentations d’avarice, de larcin, de concussion, ou de vengeance, qui y sont frequentes. […] En troisiême lieu les femmes & les filles qui portent le sein decouvert, lorsqu’elles ont esté suffisamment averties du mal qu’il y a dans cette immodeste façon de se vestir. […] Mais l’experience fait voir qu’il y en a beaucoup d’autres à qui elle nuit plus qu’elle ne sert, & que tout consideré il y a de grandes raisons qui font voir qu’il seroit plus à propos sur tout pour les filles & pour les femmes que les confessions ne fussent point si frequentes.

357. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XIII. La Comédie considérée dans les Acteurs. » pp. 26-29

… On y voit des femmes qui ont essuyé toute honte ; qui paroissent hardiment sur un Théâtre devant tout un peuple ; qui ont fait une étude de l’impudence ; qui par leurs regards & par leurs paroles, répandent le poison de l’impudicité dans les yeux, dans les oreilles de tous ceux qui les voient, qui les entendent ; & qui semblent conspirer par tout cet appareil qui les environne, à détruire la chasteré, à deshonnorer la nature, & à se rendre les organes visibles du démon.

358. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XIV. La comédie considérée dans ses Spectateurs. » pp. 30-33

Les Spectateurs sont-ils innocens, lorsqu’ils ferment les oreilles au précepte du Sage qui leur prescrit de fuir les femmes dont la parure porte à la licence, qui enlévent les cœurs des jeunes gens, qui les engagent par la douceur de leurs lèvres, par leur chant, par leur habileté à peindre les passions, à se jetter dans leurs lacets , comme un oiseau dans les filets qu’on lui rend ?

359. (1620) L’Honneur du théâtre « Prologue » pp. 39-42

Les autres prologues portent sur l’amour et sa puissance, sur l’envie et sur les femmes.

360. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « V. Si la comédie d’aujourd’hui purifie l’amour sensuel, en le faisant aboutir au mariage.  » pp. 19-24

Du moins donc, selon ces principes il faudra bannir du milieu des chrétiens les prostitutions dont les comédies italiennes ont été remplies, même de nos jours, et qu’on voit encore toutes crues dans les pièces de Molière : on réprouvera les discours, où ce rigoureux censeur des grands canons, ce grave réformateur des mines et des expressions de nos précieuses, étale cependant au plus grand jour les avantages d’une infâme tolérance dans les maris, et sollicite les femmes à de honteuses vengeances contre leurs jaloux.

361. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XV. Les spectacles éteignent le goût de la piété. » pp. 133-137

Verrait-on les grands si impies, les riches si voluptueux, les jeunes gens si débauchés, les femmes si corrompues ?

362. (1802) Sur les spectacles « RÉFLEXIONS DE MARMONTEL SUR LE MEME SUJET. » pp. 13-16

Il est donc certain que la partie du public, dont le goût est invariablement décidé pour le vrai, l’utile et le beau, n’a fait dans tous les temps que le très petit nombre, et que la foule se décide pour l’extravagant et l’absurde ; ainsi, loin de disputer à la farce les succès dont elle jouit, j’ajouterai que dès qu’on aime ce spectacle, on n’aime plus que celui-là, et qu’il serait aussi surprenant qu’un homme qui fait habituellement ses délices de ces grossières absurdités, fût vivement touché des beautés du Misanthrope et d’Athalie, qu’il le serait de voir un homme, nourri dans la débauche, se plaire à la société des honnêtes femmes.

363. (1643) La discipline des Eglises prétenduement réformées « Chapitre XIV. Des règlements ou avertissements particuliers » pp. 381-625

Un Ministre, Moine Apostat, Concubinaire, excommunie quelque femme pour avoir dansé ou assisté aux danses : Mais où ont-ils trouvé en l’Ecriture que danser est un péché qui mérite Excommunication ?

364. (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50

Vous écoutez avec plaisir les imprécations que prononce contre sa patrie, contre son frère, contre elle-même, une femme désespérée de s’être vu enlever l’objet de sa passion. […] Une femme Chrétienne, une femme honnête peut-elle se résouder à devenir ou l’objet de leur indécente critique, ou l’aliment du feu impur qui les dévore ? C’est-là, mes Frères, ce qu’observoit de son temps l’Ecrivain Ecclésiastique que je vous ai déja cité plusieurs fois : in immundo spectaculo nemo priùs cogitat quam videri & videre ; & ce qu’il y a de plus indécent dans les spectacles, c’est ce mêlange d’hommes & de femmes, parées de tout l’attirail de la vanité, qui jettent mutuellement dans les cœurs les uns des autres les étincelles d’un amour déréglé : In omni spectaculo nullum majus scandalum occurrit quam ipse ille mulierum & virorum accuratior cultus, qui inter se de commercio scintillas libidinum conflabellant.

365. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29

Les femmes y deviennent plus dangereuses par l’état où elles s’y montrent, par l’esprit de liberté, de hardiesse, qu’elles y prennent, le goût de parure, de mollesse, de vanité. […] Fermons les yeux aux nudités, aux parures, au fard, à l’affectation, à la mollesse, aux agaceries de toutes ces femmes, aussi Actrices par leur indécence que celles qui sur le théatre leur servent de modèles. […] Le théatre est le pays des illusions, tout y est déguisé sous de fausses couleurs, le vice & la vertu, la religion & l’impiété, l’honneur & l’infamie, tout y est plus masqué que les Acteurs, plus fardé que les Actrices ; ses habitans, toûjours enveloppés d’ombres épaisses, sont de tous les hommes les plus aveugles, tout y parle comme le serpent à la premiere femme. […] La calomnie ne sauve pas, & cependant le péché se commet avec sécurité ; la mort vient, & sans avoir égard à la malignité qui fait la raison & la ressource unique du théatre, & aux vaines défaites qui rejettent sur sa femme, sur son mari, sur l’usage du monde, sur les biens, le péché que l’on a commis en mangeant le fruit défendu, Dieu prononce son jugement souverain, & l’enfer l’exécute à jamais.

366. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

L’amour est le règne des femmes ; ce sont elles qui nécessairement y donnent la loi…. Un effet naturel de ces sortes de pièces est donc d’étendre l’empire du sexe, de rendre des femmes et de jeunes filles les précepteurs du public, et de leur donner sur les spectateurs le même pouvoir qu’elles ont sur leurs amants. Pensez-vous, Monsieur, que cet ordre soit sans inconvénient, et qu’en augmentant avec tant de soin l’ascendant des femmes, les hommes en soient mieux gouvernés ? […] L’enchantement causé par ces prodiges de sagesse, tourne au profit des femmes sans honneur. […] Toute femme adroite qui lui en présentera les agréments, n’en aura-t-elle pas aussi les vertus à ses yeux ?

367. (1665) Réponse aux observations touchant Le Festin de Pierre de M. de Molière « Chapitre » pp. 3-32

On se serait bien passé, dites-vous, des postures qu’il fait dans son École des femmes. […] [NDE] C’est une allusion à la scène du “le” (L’Ecole des femmes, acte II, scène 5).

368. (1833) Discours sur les spectacles « [Discours sur les spectacles] » pp. 3-16

un lieu où sont représentés avec une étonnante précision tous les ridicules de la pauvre humanité, depuis ceux du prince assis sur le trône, jusques à ceux du pauvre couché sur la poussière ; où l’hypocrisie mise à nu, succombe sous le poids des anathèmes publics ; où la liberté trouve toujours des applaudissements, et la tyrannie des sifflets ; où le fanatisme excite l’indignation, la pitié ou le mépris, et où la charité, la tolérance sont toujours accueillies avec transports ; où enfin tout ce qui est juste, noble, généreux, désintéressé, trouve sympathie, et où l’on ne repousse que ce qui est contraire aux vrais intérêts des peuples et au bonheur de l’humanité : voyez l’épouse de Thésée, bourrelée de remords, et expirante au milieu des plus cruelles angoisses, victime d’une flamme coupablee ; quel cœur de femme n’a pas frissonné d’horreur aux accents de désespoir, de rage et de fureur de notre immortelle tragédienne dans le rôle de la belle-mère d’Hippolytef ! Quel est le mauvais prêtre qui n’ait pas senti sa conscience l’accuser en entendant Tartuffe dire à une femme pour la séduire : « il est avec le ciel des accommodements ?

369. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VI. Du Cardinal Mazarin. » pp. 89-108

Il est vrai que les Persans prisent les choses selon leur valeur ; quoiqu’ils aiment infiniment les Danseuses et les Musiciennes, ils regardent la danse comme un art infâme, surtout pour les femmes. Toutes les Danseuses en Perse sont des femmes publiques, celles de la troupe du Roi sont les plus débauchées, et imitent parfaitement celles de Paris. […] Il ne faisait qu’en rire, pourvu qu’on ne touchât pas à la Reine sa femme, pour laquelle il n’était pas traitable.

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