Cheminais dans son Discours sur la Conception de Notre-Dame parle contre la comédie. […] Ce Discours est dur. […] Là-dessus je forme le plan de ce discours, en proposant simplement deux questions. […] Division du Discours. […] Division du Discours.
Nous l’avons adopté parce qu’il nous a paru propre à éxprimer en peu de mots un instant de dialogue entre plusieurs Acteurs, ou le discours qu’un seul personnage se tient à lui même. […] J’avoue que les Auteurs Dramatiques tombent tous à ce sujet dans une faute considérable, sans même s’en douter ; ils contredisent la règle qu’ils ont avancée, que ce n’est souvent que pour les Spectateurs, que tel personnage dépeint, à l’aide du discours, les sentimens qui l’animent. […] Au reste, je ne propose mes doutes qu’avec modestie ; ce n’est qu’aux vrais Sçavans à décider avec hardiesse : je reprends le fil de mon discours. […] M. de Voltaire a eû soin de marquer dans une note de la nouvelle Edition des Œuvres de ce grand Homme, combien de pareilles fautes blessaient la vraisemblance ; il aurait bien dû s’élever aussi contre les Scènes où paraît l’Infante, qui ne sont ni liées au sujet, ni amenées par le discours des Acteurs ; il est vrai qu’on les retranche à présent ; mais Corneille ne les a pas moins faites.
C’est ce qui m’a porté à vous dresser ce discours, pour vous auertir de vostre deuoir, afin qu’vne salutaire instruction découure vos manquements, & remedie aux blesseures de vos ames, qui n’estants pas soignées ne guariroient pas facilement ; car plus on flatte vn mal plus on le rend incurable : Et le vice n’est iamais plus insolent que lors qu’on l’authorise ; & qu’on excuse sa malice au lieu de la chastier. […] Mais pour reprendre nostre discours ; qu’est-ce que la sainte Escriture défend ? […] Passons à ces Comediens qui remplissent la scene d’impuretez & d’ordures ; sans mentir, i’ay honte d’estre icyleur accusateur, & la bien-seance de ma profession me défend de rapporter tous leurs discours, leurs abominations, & leur adresse à bien ioüer toutes sortes de personnages, on y commet mille ordures, on y apprend les intrigues dans les amours, les détours & subtilitez des amants dans leurs poursuittes, les finesses des adulteres pour abuser, le peu de resistance des femmes pour ne l’estre pas, les lasciuetez, les petits discours, les rendez vous, les messages, toutes ces momeries authorisées de l’agreement des impudiques, & ce qui m’estonne le plus, de la presence des plus affairez, des peres de famille, qui quittent froidement leur mesnage pour se treuuer au Spectacle, pour y folastrer, pour y faire les gaillards, & pour y donner à connaistre qu’ils n’ont pas encor esteint les feux de la ieunesse, bien qu’ils ne soient la plus-part que des souches à demi pourries, des stupides, & des hommes pour beaucoup de raisons, sans pudeur & sans honnesteté : Mais ce qui est plus admirable, c’est d’y voir toutes les conditions extremement maltraitées dans les discours, & de n’y voir personne qui en témoigne du ressentiment, qui ne se treuue au Spectacle, & qui ce semble ne tiene à gloire d’y estre ioüé par des insolents.
Le genre qui lui convient ne renfermant aucune apparence de Sublime, ne devant nous montrer que des personnages bas & vils, dont les discours se ressentent du rang qu’ils tiennent, l’esprit se révolterait de s’occuper long-tems de choses fausses & méprisables. […] M. de Valincourt, Discours à l’Académie Française.
Le Traducteur du Discours du P. […] Le premier s’est rétracté solemnellement ; le second a prévenu l’abus efficacement dans le même discours, en faisant voir combien la réalité du mal l’emporte sur la possibilité du bien. […] Ce discours fut prononcé devant une assemblée de Cardinaux, d’Evêques, de Magistrats, qui n’auroient pas applaudi à l’apologie du théatre. […] Son discours sur les romans donne à ces vérités une nouvelle force, par une identité de raison évidente. […] Voyez deux discours sur les romans & le théatre.
LE Dialogue est la représentation naïve d’un discours que tiennent ensemble deux ou plusieurs personnes. […] D’ailleurs, un Drame devant contenir plus d’action que de discours, les Personnages doivent plutôt agir que parler. […] S’il se montre dans-leurs discours, si l’on croit le connaître aux pensées relevées, aux réfléxions, aux maximes qui leur échappent ; l’illusion se dissipe ; & l’homme de goût siffle avec mépris ce que le Poète s’applaudissait souvent d’avoir écrit.
Disons mieux, mes Frères, la patience avec laquelle on écoute de tels discours, & la basse complaisance avec laquelle on y applaudit, sont la preuve la plus complète de la dépravation & de l’avilissement de la nation. […] Et pourquoi affecte-t-on de mettre de tels discours dans la bouche de ces personnages qu’on nous représente d’ailleurs comme dignes de notre estime, sinon pour nous persuader que l’amour n’est pas aussi condamnable que l’Evangile veut nous le faire croire ; qu’il est ou un penchant légitime de la nature, ou tout au plus une foiblesse pardonnable, puisqu’enfin c’est celle des héros ? […] Les personnes qui ont eu le malheur de fréquenter les Spectacles, savent mieux que moi que ces maximes sont la corruption même, réduite en art & en systême ; & celles dont les oreilles n’ont pas encore été souillées de ces discours anti-Chrétiens, n’ont rien de plus à désirer que de les ignorer toujours. […] Je vous l’ai dit, mes Frères, dès les commencement de ce discours : ce ne sont point de tels hommes que je veux convaincre du danger des Spectacles. […] Elle y éprouve, si elle est véritablement Chrétienne, des scrupules & des remords combattus, il est vrai, & trop souvent vaincus par l’idée du plaisir, par les discours séducteurs de pécheurs endurcis qui insultent à sa simplicité.
Tertullien le plus sévère, comme un des plus anciens Pères de l'Eglise a fait un grand discours exprès contre les Spectacles des Païens plein de doctrine, de raisons, d'autorités et d'agréments ; mais le fondement général qu'il prend pour les interdire tous aux Chrétiens, est qu'ils faisaient la plus grande partie des cérémonies du Paganisme ; ce qu'il traite fort au long, comme la plus puissante et la plus importante raison que l'on puisse mettre en avant : Et voici comme il en parleTertul. de Spect. c. 4. […] Quel est son discours ? […] « Combien avons-nous, dit-il, employé de discours pour obliger les Fidèles à quitter les Théâtres et les désordres qui s'y font, sans qu'ils en aient rien fait ; Ils ne laissaient pas de courir aux Danses publiques qui leurs sont défendues, et qui font partie de cette assemblée diabolique, formée contre la plénitude de l'Eglise de Dieu. […] Enfin dans tous les lieux destinés à tous ces vains ébattements se trouvent ensemble les Démons et tous les monstres de l'Enfer, ils y président, parce qu'on les y adore, et le Chrétien qui participe à cette superstition, commet un sacrilège, parce qu'il entre dans la société de ceux dont le culte religieux et les Fêtes lui donnent tant de plaisir. » Et après une longue exagération des malheurs de l'Europe, par les incursions des Barbares, il s'emporte contre ceux de Trèves, qui demandaient à l'Empereur les Jeux du Cirque et du Théâtre, dont voici les plus belles paroles tirées d'un grand discours oratoire qu'il en fait, « Et quoi, leur dit-il, Vous souhaitez les Jeux Circenses après votre défaite, après le saccagement de votre Ville, après tant de sang épandu, après la servitude, après les dernières calamités d'une Ville prise et reprise par quatre fois !
Dites encore, que les discours, qui tendent directement à allumer de telles flammes, qui excitent la jeunesse à aimer comme si elle n’était pas assez insensée, qui lui font envier le sort des oiseaux et des bêtes que rien ne trouble dans leurs passions, et se plaindre de la raison et de la pudeur si importunes et si contraignantes : dites que toutes ces choses et cent autres de cette nature, dont tous les théâtres retentissent, n’excitent les passions que par accident, pendant que tout crie qu’elles sont faites pour les exciter, et que si elles manquent leur coup, les règles de l’art sont frustrées, et les auteurs et les acteurs travaillent en vain. […] Dites, que tout cet appareil n’entretient pas directement et par soi le feu de la convoitise ; ou que la convoitise n’est pas mauvaise, et qu’il n’y a rien qui répugne à l’honnêteté et aux bonnes mœurs dans le soin de l’entretenir ; ou que le feu n’échauffe qu’indirectement ; et que, pendant qu’on choisit les plus tendres expressions pour représenter la passion dont brûle un amant insensé, ce n’est que « par accident » c, que l’ardeur des mauvais désirs sort du milieu de ces flammes : dites que la pudeur d’une jeune fille n’est offensée que « par accident », par tous les discours où une personne de son sexe parle de ses combats, où elle avoue sa défaite, et l’avoue à son vainqueur même, comme elle l’appelle.
., dit avec autant d’élégance que de sagesse : Il n’est pas plus permis d’avoir dans les maisons des images lascives, que d’y tenir des discours licencieux. […] La langue parle aux oreilles, la peinture parle aux yeux, & la peinture est bien plus éloquente que les discours, & jette dans le cœur de plus profondes racines. […] On n’a qu’à appeler des discours aux décorations, du style à la parure des Actrices Pour juger de la réforme du théatre & des enseignemens qu’on donne à la jeunesse, on la mene aux spectacles. […] En voyant la beauté, l’immodestie des Actrices, entendant les discours libres, en fuit-il moins un mal actuel, parce que Valere va se marier ? […] Une bonne éducation permet aussi peu & encore moins de tenir aux jeunes-gens des discours licencieux, que de leur parler des revenans & des spectres.
Berruyer d’avoir profané la divine parole par la manière romanesque dont il raconte les histoires saintes, et les discours qu’il prête aux Patriarches et aux Prophètes. […] tous les discours qu’on prête aux acteurs, sont-ils bien conformes à la sainteté et à la majesté de l’Ecriture ? […] Pour mettre une histoire sainte sur le théâtre, il faut ourdir une intrigue, former des obstacles, ménager un dénouement, introduire des personnages, leur prêter des sentiments et des discours, altérer les faits. […] Cette sainte veuve n’est dans la pièce qu’une coquette qui se pare avec affectation, qui compose ses regards, ses démarches, ses discours, pour séduire le cœur d’Holopherne, et demande a ses yeux des feux capables d’alarmer la pudeur. […] Ce cœur double marche par des voies différentes ; cet Acteur me bénit dans la bouche, me maudit dans le cœur, ses discours sont chrétiens, ses œuvres Païennes, sa créance impie, il ne mérite que mes anathèmes : « Væ homini nequam, ingredienti duabus viis. » Le Sage fait dans ses proverbes deux comparaisons qui ne sont pas flatteuses, 1.° Les bonnes maximes dans la bouche d’un fol sont comme des épines dans la main d’un ivrogne : 2.° Comme il est inutile à un boiteux d’avoir la jambe belle, ainsi les sentences sont déplacées dans la bouche d’un insensé.
Tels sont les discours impudiques qu’on y dit, les inventions diaboliques de faire réussir des desseins d’Impureté, les moyens de venger les injures, d’excuser ou louer des actions infâmes, et autres pareilles abominations. […] Beaucoup très certainement : car je ne sais comme l’on peut souffrir ces grands fainéants ou valets travestis, suivis de coureusesb et Damoiselles faites à la hâte, tout plein de fard, de plâtres, de mouches, et de farine, et accompagnés des gestes impudents, de regards lascifs, de discours insolents, de déguisement d’hommes en femmes, et de femmes en hommes, le tout avec si peu de honte, qu’il faudrait leur être semblable pour les pouvoir approuver. […] il lui recommande par exprèsd de ne se point amuser à aucuns discours profanes et vains, qui ne servent que pour l’impiété.
Le Brun sur les Spectacles, intitulé Discours sur la Comédie, ou Traité historique et dogmatique des Jeux de Théâtre, et des autres Divertissements comiques, soufferts ou condamnés depuis le premier siècle de l’Eglise jusqu’à présent. […] Il est divisé en différents Discours, dans lesquels le P.
[frontispice] Le Poëte sans fard, ou Discours satiriques en vers, A COLOGNE, Chez Corneille Egmont, M.
La cinquième Classe, est une Exposition des sentiments des Jurisconsultes, qui comparent les Comédiens à des chasseurs dangereux par leurs pièges, puisqu’ils tuent les âmes par leurs discours tendres, comme les chasseurs tuent les bêtes à la chasse ; ils sont aussi de l’avis que la Comédie est défendue, et que d’y assister est un péché mortel. […] Or il est certain que la Comédie excite des désirs, et fait tenir des discours criminels à presque tous les jeunes gens spectateurs des Comédies, et qui en iont le plus grand nombre. […] Il y a bien de la différence selon Cicéron et Quintilien, entre l’impression que fait la lecture d’un discours, et celle de la prononciation du même discours accompagné du son de la voix et des gestes.
Caffaro, ce qu’il fit dans plusieurs discours, d’abord débités dans ses conférences, ensuite imprimées séparément & enfin recueillies en un volume, de beaucoup augmenté après sa mort, en 1732, ce qui fait un très bon livre intitulé, Histoire des jeux du théâtre. […] Ne se borne-t-on pas aux exhortations générales, d’éviter le danger, de ne pas écouter de mauvais discours, fréquenter de mauvaises compagnies, regarder des objets obscénes. […] Théatre, bal, romans, peintures deshonnêtes, parures indécentes, discours licentieux, en voilà assez pour se damner. […] Les discours, les regards, les lectures, les maintiens découvrent la nudité, décelent la corruption : le cœur s’exale par les yeux, les levres, les oreilles, la plume ; tout parle de son abondance, tout retrace sa phisionomie & ses traits. […] Ces lâches flatteurs dont les discours empoisonnés répendent un venin mortel dans le cœur des Princes, s’écrierent ce n’est pas un homme mais un Dieu qui parle.