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333. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VIII. De la Folie. » pp. 163-179

Il l'est si bien et si unanimement reconnu, qu'il est devenu un proverbe, c'est une comédie, c'est une farce, c'est un Comédien, une Actrice, cela est comique, etc. […]  » Cette image deviendrait ridicule, si comme dans les danses régulières de nos jours, il eût fait danser un menuet aux Alpes et aux Pyrénées.

334. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XI. De l’amour & de ses impressions dans le Poéme Tragique. » pp. 165-178

Si l’amour, comme le remarque l’Auteur du Théatre Grec, fait un grand rôle dans ses piéces, du moins il n’y fait pas le principal, & il est toujours subordonné à l’ambition, dont souvent même il devient le ministre & l’esclave.

335. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IV. » pp. 68-81

Car tout ce que Dieu défend ne peut, dit Saint Augustin1, être agréable aux yeux de Sa Majesté, ni devenir la matiere d’un vœu légitime.

336. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-7

Le théatre n’a point fait les dieux, il est vrai ; mais il les a célébrés ; il étoit une partie de leur culte ; il a enseigné, il a représenté leurs actions ou plutôt leurs crimes ; il a été comme la chaire où on a prêché leur doctrine ; il leur a donné des habits, & comme fait leur toilette ; il a formé leur cortége & leur pompe, & prononcé leurs oracles ; il a donné des pampres & le thyrse à Sylene & Bacchus, sur les treteaux de Thespis, qui couroit les champs couvert de pampres & barbouillé de lie ; il a donné la licence à Venus, à l’Amour, la nudité aux Graces, la fraicheur à Hébé, des plumes de paon à Junon ; sa décoration est devenue celle des temples, & la parure des actrices leur plus bel ornement.

337. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VII. De la Vraisemblance. » pp. 277-286

Un Dieu peut descendre tout-à-coup changer la face d’une intrigue, ou faire terminer une Pièce dont le dénouement devenait trop difficile ; mais je doute que les Spectateurs voulussent se contenter d’un tel moyen, employé ailleurs qu’à l’Opéra-sérieux : une maison peut s’écrouler, tel personnage peut être atteint d’une maladie imprévue ; mais on se moquerait du Poète qui aurait recours à de semblables expédiens.

338. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. De la Parodie. » pp. 78-89

Lorsqu’elle était chez les Grecs travaillée par une mais habile, elle devenait la critique délicate d’une Tragédie célèbre ; elle en relevait adroitement les fautes ; des allusions fines avertissaient le Spectateur de ce qu’elle avait en vue.

339. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VIII. Réfléxions sur le plaisir qu’on ressent à la représentation d’un Poème comique, & sur la douleur qui déchire l’ame des Spectateurs d’un Drame sérieux. » pp. 113-123

C’est avec une satisfaction infinie qu’on devient le témoin des actions les plus cachées de ces superbes mortels, qui fesaient autrefois trembler l’Univers.

340. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE I. Que les Spectacles sont des plaisirs défendus. Preuves de cette défense tirées de l'Ecriture sainte, des Pères de l'Eglise, des Conciles, des Rituels, et des Lois civiles. » pp. 43-53

Il y a des plaisirs qui lui sont permis, et qui peuvent même lui devenir nécessaires pour soutenir le poids des affaires auxquelles sa vocation l'engage, et pour le distraire des occupations laborieuses qui causent à l'âme une espèce de lassitude qu'on a besoin de réparer.

341. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « VIII. Crimes publics et cachés dans la comédie. Dispositions dangereuses et imperceptibles : la concupiscence répandue dans tous les sens.  » pp. 30-40

Cet Apôtre distingue ici la conception d’avec l’enfantement du péché ; il distingue la disposition au péché d’avec le péché entièrement formé par un plein consentement de la volonté : c’est dans ce dernier état qu’il « engendre la mort », selon Saint Jacques, et qu’il devient tout à fait mortel.

342. (1844) Théologie morale « CHAPITRE I. Des Péchés de luxure non consommée, sections 644-651. » pp. 291-296

Le spectacle par lui-même n’est point mauvais ; on ne peut donc le condamner d’une manière absolue ; mais il est plus ou moins dangereux suivant les circonstances, et l’objet des pièces qu’on y joue ; on ne peut donc approuver ceux qui ont l’habitude de le fréquenter : on doit même l’interdire à toutes les personnes pour lesquelles il devient une occasion prochaine de péché mortel.

343. (1707) Réflexions chrétiennes « Réfléxions chrétiennes, sur divers sujets. Où il est Traité. I. De la Sécurité. II. Du bien et du mal qu’il y a dans l’empressement avec lequel on recherche les Consolations. III. De l’usage que nous devons faire de notre temps. IV. Du bon et mauvais usage des Conversations. Par JEAN LA PLACETTE, Pasteur de l’Eglise de Copenhague. A AMSTERDAM, Chez PIERRE BRUNEL, Marchand. Libraire sur le Dam, à la Bible d’Or. M DCCVII — Chapitre XII. Du temps que l’on perd à la Comedie, et aux autres spectacles de même nature. » pp. 269-279

Ces mouvemens fortuits, et produits par les occasions, réiterés quelques fois de suite, deviennent des habitudes, et laissent dans l’ame une pente extrémement forte à les produire tout de nouveau.

344. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

C’est à l’école de l’Abbé Médecin, Comédien Berthelot, que Christine devint amatrice & Actrice. […] On cria de tous côtés, la foi du Roi devint suspecte ; pour écarter ces soupçons & prouver son attachement à l’Église Catholique, le Roi attaqua les Huguenots, & signala son zèle contr’eux, l’objet de son zèle étoit très-louable, l’excès de son zèle Christine le trouve déplacé, & croit qu’il est peu efficace. […] Au reste cette lettre qui parle avec beaucoup de respect de la Religion Catholique fait croire que sur la fin de sa vie la conversion de cette Princesse, jusqu’alors fort équivoque, étoit enfin devenue très-sincère. […] Elle le joua si naturellement & si constamment, que la plus grande charité ne la croyoit pas une vestale ; je ne parle point de ses amans, toute la Suède en a parlé, quelque flatteur en a fait comme d’Elisabeth ; à la bonne heure, ne levons pas le voile dont on veut les envelopper, bornons-nous à l’extérieur dont personne ne fait un mystère : ce rôle se joue autrement que les autres, les autres sont de commende, on joue la savante, la dévote, la glorieuse sans l’être, & on ne joue pas la libertine sans l’être ou la devenir ; l’objet est trop proche, l’attrait trop puissant, le penchant trop rapide pour n’en avoir que l’apparence ; d’ailleurs une vertu réelle ne se permet pas même l’apparence du vice, c’est être vicieux que d’en faire le semblant, il n’est permis ni d’en donner le scandale, ni d’en présenter le danger, ni d’en tenir le langage, ni d’en prendre le masque ; Christine en a par-tout arboré la livrée, & montré les effets.

345. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre III. Origine des Théâtres. » pp. 22-49

Dès que les sociétés furent formées, dès que les hommes devinrent sensibles au plaisir, ils suivirent tout ce que leur inspirait la gaieté. […] Si la Comédie & le Poème épique étaient d’une aussi grande conséquence à la société que le sont, par exemple, la Médecine & l’invention de nos manufactures, on tâcherait chaque jour de les approfondir davantage, & de les rendre plus parfaits ; & par conséquent ils deviendraient l’ouvrage de plusieurs.

346. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VIII. Dans quelle Nation la Poësie Dramatique Moderne fit-elle les plus heureux progrès ? » pp. 203-230

On sait combien ce stile devint commun en Italie, & combien celui du Pastor fido est opposé au langage des habitans de la campagne. […] C’est-là qu’un Amant contraint d’éloigner de lui pour quelque tems sa Maîtresse, afin de ne la point perdre pour toujours, fait cette reflexion sur sa peine, la Vigne coupée à propos en devient plus belle, & ce sont les blessures que la main du Pasteur Arabe fait à un arbre, qui en font couler le beaume.

347. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Traité de la comédie et des spectacles » pp. 1-50

Je ne prétends pas en parlant de la Comédie traiter seulement de cette sorte de poème qui a premièrement, et plus proprement porté ce nom par l'institution des hommes; mais comme ce nom d'une espèce particulière est devenu en France un nom général qui convient à toutes les pièces de théâtre, soit qu'elles soient effectivement des Comédies, soit aussi que ce soient des Tragédies, ou des Tragi-comédies; c'est sous ce nom que j'ai prétendu examiner toutes sortes de Poèmes Dramatiques, et en général, par ce qu'ils ont de commun, et en particulier, par ce qui fait leurs espèces différentes. […] Il est même si incompréhensible, qu'il fait par un étrange renversement, que ces portraits deviennent souvent nos modèles, et que la Comédie en peignant les passions d'autrui, émeut notre âme d'une telle manière qu'elle fait naître les nôtres, qu'elle les nourrit quand elles sont nées, qu'elle les polit, qu'elle les échauffe, qu'elle leur inspire de la délicatesse, qu'elle les réveille quand elles sont assoupies, et qu'elle les rallume même quand elles sont éteintes.

348. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25

Caton, ce grand Magistrat, ce célèbre Censeur, modèle des vertus morales, dont le nom est devenu un éloge et un proverbe, ne venait que rarement à la comédie, et uniquement pour en imposer aux Acteurs et les réformer. […] Cet homme célèbre, sans naissance, sans fortune, sans éducation, qui par la force de son génie devint depuis l’un des plus grands Jurisconsultes qui aient paru dans les écoles, sortait de dessus les bancs, et n’avait qu’une trentaine d’années.

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