Genest, on demande pourquoi les troupes de Comédiens ne font pas célébrer une fête, comme les corps de métier ; ils auraient dans ce Saint un patron de leur corps, comme les Savetiers dans S.
Appliquer aux côtes de la mer, où les Anglois faisoient des décentes, ce qui convient aux côtes du corps humain ! […] Erreur, ou galimathias : on doit à Dieu son bras, son corps & son ame, autant & plus qu’au Prince, & on doit au Prince le cœur aussi-bien que le bras, c’est-à-dire, le servir, lui obéir, le respecter, l’aimer : Non tantùm propter iram, sed propter conscientiam. […] Un casque, une coëffure à la Grecque sur la tête d’un mort seroit du dernier ridicule ; mais aussi un corps qui marche enveloppé d’un linceul, est un de ces revenans qui font peur aux enfans & aux nourrices.
Bornés un Acteur à une imitation exacte, vous réduisés les facultés qui l’inspirent au simple sens froid, à l’esprit, à l’intelligence, & son talent exquis, au triste avantage du calcul & de la combinaison ; il vous donnera une expression littérale, mais froide & stérile ; une Copie fidelle, mais foible & sans vertu : c’est-à-dire, un détail au lieu d’une description ; une histoire au lieu d’un tableau : & de l’exactitude, de la précision, au lieu de ces transports sublimes, de ce feu céleste & dévorant, de ce ton énergique & puissant, qui sçait animer tout, & qui par une magie inconcevable à l’ombre substitue le corps, à l’idée seule la vive image ; au portrait pur, l’original. […] Il a fait sa besogne : c’étoit de jetter des traits épars, de fabriquer des ressorts, de préparer des Piéces ; mais quand au soin de rassembler tout cela, d’en faire un tout régulier un ensemble harmonique : c’est l’affaire d’un Acteur habile lequel n’en fera pas un corps muet, dont les parties se répondent en silence ; mais au contraire un tableau admirable & parlant. […] Mais il s’agit de faire parler des idées, de donner du corps à des ombres, de la couleur à des apparences, du relief à des sentimens : c’est un genre tout différent.
Nous sommes un composé d’esprit & de corps : nous voulons être éclairés, nous voulons être émûs, & l’on ne nous éclaire pas assez, si on ne tâche de nous émouvoir. […] Le balancement inexprimable & gratieux du corps ? […] On frémit à l’idée seule de l’Arene des Romains, non plus ensanglantée par des Athletes qui combattoient corps à corps, comme dans son institution ; mais ruisselante du sang de deux troupes de Gladiateurs acharnés qui s’entre-égorgent.
Le premier exemple de son impiété est une énorme chanson contre la Providence : « La Providence qui a formé la beauté du corps ne s’est embarrassée que du dehors et a négligé le dedans. […] Or des paroles sales choquent autant l’oreille que ces vilains objets blessent la vue : car les paroles sont à l’oreille ce que sont à l’œil les couleurs et la surface des corps. […] Monsieur, je fais gloire d’être à la tête d’un Corps aussi nombreux, et aussi considérable. […] Ces caractères du second ordre font un corps à part ; leur intérêt est détaché de tout le reste ; ils ne sont par rapport à l’Intrigue ni pour ni contre : Le jeune La Mode ne les voit seulement pas jusqu’à la fin du cinquième Acte, où ils reparaissent uniquement pour remplir le Théâtre. […] Cela supposé, mon sentiment est, que ce membre pourri doit être séparé du corps de l’Eglise, et que l’y admettre ce serait offenser la Majesté divine, violer la discipline de l’Evangile et déshonorer le Sanctuaire.
Son corps fut privé de la sépulture chrétienne, & enterré sur le bord de la Seine. […] C’est un abus que ce corps respectable des Ministres sacrés a condamné dans tous les temps. […] Ils pensoient qu’il y avoit autant de différence qu’il y en a entre un corps vivant & un corps mort, qui a des yeux sans feu, des pieds sans mouvement, des membres sans action. […] On y voit le corps des passions sans ame. […] Denis le bord de la Seine où fut enterré le corps de cette Actrice.
Etant au Mans, aulieu d’aller à l’office, il se masque en sauvage ; il s’enduit tout le corps de miel, ouvre un lit de plume & s’y roule jusqu’à ce qu’il en eût pris tout le duvet.
Tertullien ne pouvait souffrir que les artisans pressés par la nécessité de leur fortune, travaillassent pout gagner leur vie et celle de leurs familles, à des ouvrages qui devaient être employées au culte des faux Dieux : il condamnait d'impiété l'Architecte qui en donnait le dessein, le Menuisier qui en faisait les lambris, et le Peintre qui en faisait les ornements : « parce [que], , disait-il, il est absolument indigne de la sainteté des Chrétiens de profaner en faveur des Idoles la main qui reçoit le Corps de Jésus-Christ pour y communier ; car en ce temps-là ils prenaient ainsi l'Eucharistie. » Tertul. de Spect. c. 4.
Que tout ce qui est du corps du Spectacle soit assujetti aux Loix séculieres et; ecclésiastiques comme le bourgeois ; qu’en un mot, il n’y ait d’autre différence entre les Comédiens et; les habitans que celle qui se rencontre dans l’espece de la profession, c’est-à-dire, celle qu’on trouve entre un Sculpteur et; un Architecte, vous verrez si dès l’instant que l’on agira avec eux comme l’équité naturelle l’exige, ils ne se conduiront pas aussi comme l’ordonne cette même équité. […] Au surplus si quelqu’un d’eux se rendoit indigne des bontés dont la République honoreroit leur corps, je serois d’avis qu’on le punit si rigoureusement, que la peine qu’on lui infligeroit put mettre un frein aux dispositions de libertinage qui pourroient se rencontrer dans quelque autre. […] Premierement il faudroit que ce fut le corps de Ville qui se chargeât de la direction. […] Si cela est, quelle injustice est la vôtre, de vilipender autant qu’il est en vous tout un Corps qui ne vous a donné que des sujets de vous louer de lui ! […] Mais aujourd’hui, le Théatre devenu le fleau du ridicule, des folies, des vices, l’école de la vertu, rendons notre estime et; notre amitié à ceux et; à celles qui se distinguent dans un Art, où pour exceller il faut réunir toutes les qualités du corps, du l’esprit, et; du cœur ; ne voyons-nous pas les personnes les plus augustes par leur naissance, trouver un plaisir bien vif à représenter sur la Scéne ?
Aucune application d’une loi n’est dangereuse, ou la loi n’est pas bonne dans toutes ses parties, et il faut que le corps législatif la refasse, ou y ajoute un article relatif au cas qu’elle n’avoit pas prévu. […] Les entraves que l’on veut donner au théâtre, sont des chaînes dont on chargeroit la liberté, le plus grand bien, le plus grand bonheur dont un peuple puisse jouir ; mais il n’y a pas de bonheur sans mélange, et la licence est l’alliage de la liberté ; c’est une tache sur l’œil du corps politique, il faut, pour l’enlever, une main sûre et habile.
» dans sa Somme, l’est à l’égard du corps fatigué ; de sorte que selon ces principes, la Comédie qui est entre ces divertissements un des plus grands en soi, séparée de toutes ces circonstances, n’est point une chose mauvaise, selon ce Saint Docteur au même endroit cité à la marge art. 3. […] « C’est, dit-il, un péché mortel, si ces représentations se font par exemple avec des paroles sales, ou avec des actions déshonnêtes, ou avec des enchantements, parce qu’à ces sortes de gens on leur refuse la participation du Corps de Jésus-Christ, comme il est rapporté dans le chap. […] La seconde, quand il y aurait quelque chose de libre dans le corps de la Pièce ou dans ce qui la finit, cela ne pourrait rendre la Comédie mauvaise, que par rapport à ceux à qui elle serait une occasion prochaine de péché ; et non pas à l’égard de ceux qui vont à la Comédie sans en recevoir aucune impression, ni sans en remporter aucune mauvaise idée, et qui par conséquent sont hors de danger de péché. […] Que s’il n’y a rien de trop libre dans le corps de la Pièce, il y a des farces à la fin qui ne sont jamais bien pures.
La Suivante repart aussitôt que « la sagesse de cette voisine a attendu sa vieillesse, et qu’il lui faut bien pardonner si elle est prude, parce qu’elle ne l’est qu’à son corps défendant ». […] Cela étant, et puisque les Philosophes les plus sensuels n’ont jamais douté que la Raison ne nous fût donnée par la Nature, pour nous conduire en toutes choses par ses lumières ; puisqu’elle doit être partout aussi présente à notre âme, que l’œil à notre corps, et qu’il n’y a point d’acceptions de personnes, de temps ni de lieux auprès d’elle : qui peut douter qu’il n’en soit de même pour la Religion, que cette lumière divine, infinie comme elle est par essence, ne doivent faire briller partout sa clarté : et qu’ainsi que Dieu remplit tout de lui-même, sans aucune distinction, et ne dédaigne pas d’être aussi présent dans les lieux du monde les plus infâmes, que dans les plus augustes et les plus sacrés ; aussi les vérités saintes, qu’il lui a plu de manifester aux hommes, ne puissent être publiées dans tous les temps et dans tous les lieux où il se trouve des oreilles pour les entendre, et des cœurs pour recevoir la grâce qui fait les chérir ? […] Son caractère n’est autre dans le fond, que la convenance, et sa marque sensible, la bienséance, c’est-à-dire, le fameux quod decet des anciens : de sorte que la bienséance est à l’égard de la convenance, ce que les Platoniciens disent que la beauté est à l’égard de la bonté, c’est-à-dire qu’elle en est la fleur, le dehors, le corps et l’apparence extérieure ; que la bienséance est la raison apparente, et que la convenance est la raison essentielle.
La comédie est un péché, c’est un corps de mensonge, vif, orné, animé, varié, mis dans tous les jours favorables, une école, un exercice de mensonge, savant, séduisant, malin, passionné.
La Musique seule l’anime, dès qu’il en est dénué, il languit, il tombe, & semble un corps sans ame.
Ce qui se pratiquait aux funérailles des Grands & même des Empereurs, où un Personnage couvert d’habits semblables à ceux du mort, ayant sur le visage un masque qui lui ressemblait parfaitement, précédait le corps, & représentait sans ménagement les actions de sa vie les plus connues, de quelque nature qu’elles fussent, semble donner une idée de ce que l’on pouvait exprimer dans ces Pièces, qui, devraient être fort libres, ou même des Satyres sanglantes & personnelles].
Et, à ce faire, ils seront contraints par prise de corps, un seul pour le tout.