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231. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre XI. Du Balet. » pp. 209-318

Il n’y a qu’une chose à y observer, qui est dautant plus d’importance qu’elle n’est pas simplement du devoir du Poëte, mais mesme de l’honneste-Homme ; c’est de rejetter absolument toute sorte de Sujets qui laissent ou qui conduisent à de sales Idées. […] Il n’est pas tout de disposer les Places d’un chacun, il faut en diriger la route, & les y conduire. […] Car quand la main est sans guide, ou quand le caprice la conduit, tout aussi-tost l’habileté se débauche & s’efface : & mille cous d’archet égarez & extravagans, font des agréements forcez, & jettent ceux qui dancent ou dans des contre-temps impreveus, ou bien tout à fait hors de cadence.

232. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 75-112

Pisistrate & Solon conduisirent Cyrus à la Comédie. […] Il étoit Grec d’origine (Italien), & avoit été conduit par hasard à Hecatompile (Paris) dans la premiere jeunesse.

233. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre [V].  » pp. 156-192

S. tête, dit-il, est couronnée de douze folies, ses pieds sont portés & conduits par la lune, sans ordre & sans regle, son visage par le fard dont il est enluminé ; son corps, par les ornemens dont il est chargé, les diamans dont elle est brillante, s’offre aux regards comme un soleil. […] Elle reveille & entretient la passion, conduit au libertinage, en offre l’objet le plus piquant, le plus analogue, ou plutôt le seul.

234. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « II. PARTIE. Où l’on répond aux Objections de l’Auteur de la Lettre. » pp. 89-140

Car, pour ce qui est des gens de bien, ajoute-t-il ; ils ne savent pas même le chemin qui y conduit. […] Enfin, quelle satisfaction sera la votre, de voir ces Poètes, qui s’étaient acquis tant de réputation dans le monde ; honteusement conduits, non pas devant un Minos, ou un Rhadamante ; mais devant le Tribunal de Jésus-Christ.

235. (1760) Lettre à M. Fréron pp. 3-54

Mes études achevées, il s’agissait d’appliquer à un objet l’éducation qu’ils m’avaient donnée, mais dans ce siècle où le savoir le plus sublime ne conduit à rien sans la fortune, mon Père eut bientôt lieu de désespérer que les faveurs de cette Déesse fussent destinées à un jeune homme qui ne savait qu’un peu de grec et de latin ; qui n’avait pas assez de crédit pour solliciter avec succès un bénéfice, qui n’avait pas assez de loisir et de biens à sacrifier à l’espoir de la célébrité dans le Palais de Thémis ou dans les laboratoires d’Hippocrate ; l’emploi parut donc à mon Pere l’unique ressource à laquelle je pusse m’attacher ; je sentais trop vivement ma situation et la sienne, pour ne pas convenir de la sagesse de ses intentions. […] Les auteurs Dramatiques qui se sont imaginés que la politesse, les mœurs et le bon esprit avaient triomphé de l’avarice et percé jusqu’au cœur de ces Messieurs se sont étrangement abusés ; qu’ils seraient détrompés bientôt, si leur intérêt les conduisait dans les Anti-chambres de ces Tirans pour solliciter quelques graces !

236. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE X. » pp. 171-209

Bientôt la Lune ouvre les portes de l’Orient, elle conduit son char dans un profond silence : son emploi est de mettre par ses Phases un certain ordre dans la révolution des tems, elle domine sur les Etoiles, quoique moins brillante.

237. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Une vertu sublime, où n’entre point l’orgueil, De la vertu payenne inévitable écueil, Un courage indompté, conduit par la sagesse ; Nul mélange honteux de force & de foiblesse. […] Ambroise à Milan, en qualité de Gouverneur, ne lui recommanda que de s’y conduire en Evêque. […] Voilà où conduit le mépris de la Révélation. […] Un homme sensé ne peut compter sur sa vertu que dans les périls où l’imprudence ne l’a pas conduit. […] Ce vénérable Cardinal rappella sur cet objet les principes de l’Eglise, que les abus avoient fait oublier ; mais il se conduisit avec la prudence d’un Pontife éclairé.

238. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

En cet endroit, Eschyle n’offre qu’un léger crayon de l’amour, tout permis qu’il est alors ; et il le fait avec un tel choix de couleurs que les vœux des Euménides ont tous les traits de la vertu et qu’ils y conduisent les Spectateurs. […] C’est, répond Euripide, par son habileté à bien conduire un Poème jusqu’à sa fin, par les tours éloquents dont il sait relever ses moralités, par le choix judicieux de son sujet qui aille toujours à former et à perfectionner la vertu dans les cœurs.

239. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE V. Réforme de Fagan. » pp. 110-128

Toutes les pieces qui conduisent à employer des termes sacrés ou mystiques, doivent être bannies du théatre : les sujets tirés de l’Ecriture ne doivent jamais y paroître.

240. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VI. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Romains. » pp. 145-175

Les Ediles chargés de donner les Jeux, & qui achetoient les Piéces, devoient bien payer les bons Poëtes : il ne paroît pas cependant que les meilleures Piéces ayent fait la fortune des Auteurs, puisque Plaute étoit obligé pour vivre de louer ses bras à un Boulanger, & que l’amitié des Grands que Térence avoit tant cultivée, loin de l’empêcher de tomber dans la misere, l’y conduisit.

241. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre Tragédie. » pp. 231-259

Voici comme la Passion peinte dans ces Vers conduit la voix, Adieu † tu peux partir † je demeure en Epire † Je renonce † à la Grece † à Sparte † à ton Empire † A toute ta famille † & c’est assez pour moi Traître † qu’elle ait produit un monstre † tel que toi.

242. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67

La malignité ajoute que les écoliers les mieux faits y sont habillés en femmes, avec du rouge, des mouches ; qu’à l’occasion de ces représentations les femmes entrent, se répandent dans les pensionnats et les collèges, se placent à une fenêtre pour voir la pièce, qu’elles vont dans les chambres des écoliers, des Religieux, y sont accueillies et régalées ; que tout cela est précédé, accompagné, suivi d’un nombre infini de visites, de conversations, de repas, de lectures, qui ne sont rien moins que des leçons de spiritualité, et qui font perdre un temps infini aux Régents, aux acteurs, à toute la classe ; qu’on y appelle des acteurs, des danseurs, des violons de l’opéra, qui se mêlent avec les écoliers, et ne les conduisent point à la plus haute sainteté.

243. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198

C’est donc un ignorant qui ne connaît pas le prix des choses : « Qui putat melius esse quod deterius est, scientia ejus caret. » Or personne n’est plus conduit que les Comédiens par des motifs bas et corrompus.

244. (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30

J’y vois un fermier honnête homme, réduit à la dernière misère par la dureté d’un maître avare et fastueux, et conduit en prison : je vois le fils de cet infortuné captif, racheter la liberté de son père au prix de la sienne : quel contraste touchant !

245. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155

François II, échappa à la corruption, parce que heureusement pour lui pendant 18 mois que dura son mariage, il fut éperduement amoureux de sa femme Marie Stuart, Reine d’Ecosse, & conduit par les Princes Lorrains. […] Quelle idée nous donne-t-elle de la corruption de son cœur, de la foiblesse de son esprit, & de l’indécence de sa conduire.

246. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Premiere lettre de Mr. *** à Madame *** sur les spectacles » pp. 3-59

Cette excommunication, si universelle dans ses effets, est de la plus grande, & de la plus respectable antiquité… Plusieurs Rituels, même modernes, mettent les Comédiens au nombre des excommuniés ; & dans les Diocéses, où les Rituels sont moins précis, on ne s’en conduit pas moins de la même maniere à leur égard, sans que les Magistrats aient jamais troublé l’Eglise, dans la possession constante, où elle est, de faire observer dans toute leur rigueur, les loix canoniques portées contre les Comédiens… sans distinction. […] Elle ne coute rien à ceux, qui, ayant secoué le joug de la Religion, veulent entrainer les autres dans leurs voies ténébreuses, & les conduire au même précipice.

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