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102. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

Cet Auteur, après être convenu que dès la premiere année qu’il monta sur le théatre, il ne cessa de l’envisager du mauvais côté, déclare qu’après une épreuve de cinquante années, il ne pouvoit s’empêcher d’avouer que rien ne seroit plus utile que la suppression entiere des spectacles. « Je crois, dit-il3, que c’étoit précisément à un homme tel que moi, qu’il convenoit d’écrire sur cette matiere. […] L’objet de la plupart des drames même les plus estimés, n’est-il pas de nous peindre sans cesse des intrigues amoureuses, des vices que l’on s’efforce de rendre aimables, des désordres faits pour séduire la jeunesse inconsidérée, des fourberies capables de suggérer les moyens de mal faire ? […] Les mondains seront ils donc toujours comme nos discoureurs orgueilleux, qui ne cessent d’inonder nos Villes de brochures impies, & à qui les sots prodiguent le nom de Philosophes ?

103. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VII. De la Dévotion des Comédiens. » pp. 160-179

Je n’ai garde d’approuver ce mélange bizarre & profane de superstition & de libertinage, comme si Dieu, la Vierge, les Saints, les ames du purgatoire, devoient protéger le crime, ou si le crime devoit cesser d’être crime, pour invoquer les Saints en le commettant. […] Les pieces qu’on représente réveillent sans cesse à l’Actrice l’idée de son amant : comme elles roulent toutes sur l’amour, on en sent plus vivement l’impression ; on s’applique ce qu’on chante, on déclame, on substitue l’amant à l’Acteur ; on se voit en lui, on lui parle ; on entre dans le sentiment du rôle qu’on joue, on le réalise en soi-même, on en réussit mieux, & on le fait mieux passer dans l’ame des spectateurs. […] Il est vrai que pendant la maladie de M. le Dauphin ils firent cesser le spectacle, ce qui n’est pas trop conséquent, & que de leur côté les Acteurs du Concert établi sous la protection de M. l’Evêque, au lieu des scènes d’Armide, de Roland, d’Hypolite, chantèrent le Miserere, sans pourtant prendre la discipline, non plus que nos saints Pénitens.

104. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VI. Euphemie. » pp. 129-148

Le libertinage peut, il est vrai, durer toute la vie, parce que sans cesse on l’entretient. […] Elle le suit des yeux jusqu’à ce qu’elle cesse de l’appercevoir, & se livrant au désespoir d’avoir perdu son amant, elle s’écrie, je n’ai plus qu’à mourir, & tombe évanouie, les bras étendus sur la pierre sépulcrale. […] A-t-on remarqué que ces deux amans, dès l’instant qu’ils se reconnoissent, commencent & ne cessent plus de se tutoyer, même après leur conversion, même en présence de la Comtesse & des Religieuses, même en s’exhortant à la vertu ?

105. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 19-42

Je ne cesserai pas d’admirer la misericorde divine, si jamais elle me fait voir en cette mer de dangers un cœur, qui a la fermeté des citoiens de la Jerusalem celeste : mais si cette personne me demande, s’il lui est permis d’assister à la Comedie, je suspecterai sa devotion ; & si par un miracle je la trouve solide, je lui dirai nettement, qu’elle ne peut pas aller à la Comedie, sans s’en faire encore un point de conscience. […] & violenti rapiunt illud , c’est à dire, qu’il faut se faire violence, contrarier sans cesse ses inclinations, mortifier les sens, son amour propre, dompter ses passions, porter chaque jour sa croix ; de forte, que la vie chrétienne, & qui méne au salut, doit être une vie mortifiée, contrarier aux inclinations & aux sens : cependant cette Demoiselle trop commode ne veut rien moins que se faire violence. […] Quiconque agit par l’influence de la grace de Jesus-Christ, pratique sans cesse au moins par une intention virtuelle & implicite ce que l’Apôtre dit aux Fideles : 1. ad Cor. 10.

106. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre IV. Il faut que le nouveau Théâtre se fonde sur la Vérité & sur la Nature. » pp. 133-138

S’il cessait de fonder sur elle tous ses Poèmes, il deviendrait bientôt ennuieux, froid, insipide.

107. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Cinquième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 33-39

Que vous me paraissez injuste, je ne dis pas, de cesser de la préférer ; vous la préférez Monsieur : mais en voulant me tromper, moi, qui ne le méritais pas, qui vous distinguais, que vous aviez su rendre sensible ?

108. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PRÉFACE. » pp. -

Au reste je proteste avec la même sincérité que, depuis la première année que j’ai monté sur le Théâtre, il y a déjà plus de cinquante ans, je l’ai toujours envisagé du mauvais côté, et que je n’ai jamais cessé de désirer l’occasion de pouvoir le quitter : ce ne fut qu’en l’année 1728, à l’âge de cinquante-trois ans, que voyant s’ouvrir une belle porte devant moi, j’exécutais la résolution d’y renoncer.

109. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE V. Du principal motif de la Réformation du Théâtre. » pp. 49-58

A leur âge, ils ne sont pas en état de suivre l’intrigue d’une Pièce, ni de faire des réflexions sur l’instruction qu’on peut tiret des défauts d’un caractère : ils n’ont des oreilles que pour entendre ce que l’on dit ; et ce qu’ils auront entendu, ils le répéteront sans cesse, et ne l’oublieront jamais.

110. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VI. Les obstacles qu’on peut rencontrer pour parvenir à la Réformation du Théâtre. » pp. 59-68

Grand Duc de Toscane, qui avait été dans sa jeunesse Partisan déclaré des Spectacles, ne cessa pas de les proscrire ensuite ; et, si quelques fois il les permit dans le Carnaval, ce fut avec la condition expresse qu’il ne paraîtrait jamais de femmes sur la Scène : Cependant les Florentins ne marquèrent aucune répugnance à se conformer aux ordres de leur Prince.

111. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

Si jamais on eut dû et pu avec fruit fondre les choses saintes en pièces dramatiques, c’eût été dans les premiers siècles de l’Eglise, quand les persécutions eurent cessé. […] Cet assemblage raffiné de tous les aliments de la passion, ne peut nourrir que la passion ; jamais la vertu ne portera la main sur ce fruit empoisonné, elle cesserait d’être vertu. […] Les motets, les te Deum, les beaux saluts, les solennités brillantes, cessent d’être des actes religieux, et deviennent, selon lui, des scandales, quand l’appareil du théâtre s’y mêle. […] Soyez satisfaite, cessez vos exhortations et vos reproches, laissez-nous le théâtre, venez y figurer avec nous, en goûter les plaisirs et en partager les honneurs.

112. (1760) Lettre à M. Fréron pp. 3-54

Rousseau, quand le public ne viendra plus au spectacle que pour le spectacle même, qu’on aura banni l’indécence de nos foyers et purgé nos coulisses de leur impureté ; alors le spectacle n’ayant plus d’accessoires reprochables, la vertu y étant pratiquée avec autant de zèle que bien décorée par le talent des Acteurs et des Actrices ; les prétentions de nos luxurieux Petits-maîtres cesseront : les femmes du Monde qui ne viennent dans les loges que pour s’y donner en spectacle, rougiront d’y paraître moins sages et moins décentes que des Comédiennes. […] Je M’étais confessé à lui d’avoir joué la Comédie du Glorieuxg, il connaissait assez bien cette pièce pour être étonné de mon scrupule, « si vous avez cru mal faire en le faisant, me dit-il, vous avez péché, la meilleure action cesse de l’être, quand on croit en la faisant en faire une mauvaise Hélas ! […] L’oisiveté serait mille fais plus dangereuse pour vous, le temps où l’on cesse d’être occupé, est précisément celui que le Démon attend pour vous tenter. » Je crois que personne ne trouvera trop de relâchement dans cette doctrine de mon Confesseur, si ce n’est un de ces Enthousiastes qui par la rigueur de leur discipline offraient les âmes faibles, les font désespérer de leur salut, et par l’outrance de leurs maximes en font souvent des incrédules au lieu d’en faire des justes. […] Les Tribunaux cesseront alors de nous proscrire. […] On cessera de condamner si sévèrement l’amour propre, quand on saura le distinguer de l’orgueil et de la vanité.

113. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

Sans cesse il a tout bas, pour rompre l’entretien, Un secret à vous dire ; et ce secret n’est rien. […] Dans le brillant commerce il se mêle sans cesse, Et ne cite jamais que Duc, Prince, ou Princesse. […] Il est guindé sans cesse ; et dans tous ses propos, On voit qu’il se fatigue à dire de bons mots. […] qu’ils développeraient avec soin les suites et les effets funestes des spectacles ; et qu’enfin ils n’oublieraient rien pour déraciner ce mal, et faire cesser cette source de corruption. […] Comment faites pour le plaisir, et le prêchant sans cesse, ne l’inspireraient-elles pas ?

114. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXI. Réflexions sur la vertu qu’Aristote et Saint Thomas après lui ont appelée Eutrapelia. Aristote est combattu par Saint Chrysostome sur un passage de Saint Paul. » pp. 117-123

Ce Père fait voir les suites fâcheuses de ces inutilités, et ne cesse de répéter, que les discours « qui font rire », quelque polis qu’ils semblent d’ailleurs, asteia, sont indignes des chrétiens, s’étonnant même, et déplorant « qu’on ait pu les attribuer à une vertu » Ibid.

115. (1574) Second livre. Seconde épître. Cécile Cyprien à Donat [extrait] « letter » pp. 40-41

On propose pour exemples, ce qui a jàd cessé d’être méchanceté.

116. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IX. Les spectacles nuisent au bonheur et à la stabilité des gouvernements. » pp. 96-101

Pour en être convaincu, il n’y a qu’à lire les Oraisons de Démosthène, qui reprochait sans cesse à ses concitoyens leur oisiveté et leur amour outré pour les spectacles.

117. (1677) L’Octavius « Paragraphes XXXVI-XXXVIII du texte latin » pp. 159-171

Si nous avons été si heureux, que la vérité divine soit manifestée en nos jours ; jouissons de notre bonne fortune, cessons d’en disputer, arrêtons la superstition, chassons l’impiété, que la véritable Religion triomphe toute seule.

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