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13. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. La Rosiere de Salenci. » pp. 10-37

Il n’est qu’un mal, il n’est qu’un bien, C’est d’aimer, ou de n’aimer rien. […] Il n’est qu’un mal, il n’est qu’un bien, C’est d’aimer, ou de n’aimer rien. […] Il n’est qu’un mal, il n’est qu’un bien, C’est d’aimer, ou de n’aimer rien. […] Il n’est qu’un mal, il n’est qu’un bien, C’est d’aimer, ou de n’aimer rien. […] Il n’est qu’un mal, il n’est qu’un bien, C’est d’aimer, ou de n’aimer rien.

14. (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351

or poursuit ce Père, vous vous aimez d’un mauvais amour, ou plutôt vous vous haïssez, si vous suivez vos passions et vos vices, puisque selon le Prophète, "celui qui aime l’iniquité, hait son âme". Si donc vous aimez l’iniquité, et que vous pensez vous aimer vous-même, vous vous trompez, et si vous aimez votre prochain de même sorte, vous l’engagez au péché, et votre affection lui sera un piège, au lieu de lui être un secours. […] , « n’aimez point le monde ni ce qui est dans le monde ; si quel qu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui ; car tout ce qui est dans le monde, n’est que concupiscence de la chair, ou concupiscence des yeux, ou orgueil de la vie. » Est-ce au Théâtre où l’on pourra exposer ce que dit l’Ecriture contre ceux qui aiment les vanités du siècle ? […] la chaste Judith qui n’est occupée que de son Dieu, aime à voir des Amants curieux et jaloux !

15. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Dixième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 242-243

Que m’importe à moi qu’elles aiment, qu’elles soient aimées de tout l’Univers : je ne veux qu’un cœur ; lui seul suffit à ma félicité… Oui, si je le vois encore hésiter ; s’il balance entre ma Rivale & moi ; j’y suis résolue ; je connais un moyen… je l’emploierai. […] comme il les aime : je le laisse avec eux pour fermer ma Lettre.

16. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

L’Aurore lui fait le plus tendre aveu, les plus séduisantes avances : mais il aime ailleurs ; tous ses efforts sont inutiles. […] En voici un autre de l’Art d’aimer du Sieur Bernard. […] C’est une femme qui n’aime point son mari, quoiqu’elle l’estime & vive décemment : mais elle aime un Sylphe, à qui elle rêve nuit & jour, à qui elle dit & de qui elle croit entendre mille douceurs. […] Sa femme donne dans le piége, &, sous le nom du prétendu sylphe, aime & caresse son mari. […] La femme n’existe que pour plaire, l’homme que pour l’aimer.

17. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

Peu de gens aiment la vertu pour elle-même. […] Rousseau, le Misanthrope aimerait tout le monde. […] Aimez-vous mieux, me dira ce père, aimez-vous mieux que je l’abandonne imprudemment aux caprices aveugles de l’amour ? […] Il vaut beaucoup mieux aimer une maîtresse que de s’aimer seul au monde. […] J’aime la comédie à la passion….

18. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « X. » pp. 47-54

Principe réduit à rien le plus grand de tous les commandements, qui est celui qui nous oblige d’aimer Dieu plus que toutes choses, en prétendant qu’il n’est point certain, qu’il oblige jamais par lui-même, mais seulement par accident. […] Car n’ayant pu nier qu’il n’y ait un précepte d’aimer Dieu, non seulement négatif par lequel il nous serait défendu de rien faire qui serait contraire à cet amour, mais aussi affirmatif qui nous oblige à l’aimer par un acte intérieur, il demande en quel temps ce précepte oblige. Et il ne marque qu’un seul cas dans lequel il soit certain qu’on soit obligé d’aimer Dieu plus que toutes choses, qui est quand on doit faire un acte de Contrition pour se réconcilier avec Dieu, ce qu’il nous apprend qui n’arrive, que lorsqu’on n’a pas de Confesseur. […] D’où il s’ensuit que selon cette moelleuse Théologie, il n’est pas certain qu’un Chrétien qui aurait vécu 80. ans et qui aurait commis beaucoup de crimes pendant cette longue vie, ne fût pas sauvé sans avoir jamais aimé Dieu de cet amour qui nous est commandé par ce précepte, « Diliges Dominum Deum tuum ex toto corde tuo », dont Jésus Christ, dit, « Hoc est maximum et primum mandatum », parce qu’il n’aura point manqué de Confesseur à qui il aurait confessé tous ses péchés par la crainte d’être damné, quand il aura eu besoin de se réconcilier avec Dieu.

19. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre III. Que les anciens Pères de l'Eglise défendirent aux Chrétiens d'assister aux Jeux du Théâtre, parce que c'était participer à l'Idolâtrie. » pp. 57-89

Comment approuve-t-il contre l'intérêt de Dieu tant de superstitions, qu'il aime sans doute, puis qu'il s'en rende Spectateur ? […] avez le cœur si pesant que vous aimez la vanité des Spectacles, et que vous cherchez le mensonge en la bouche des Histrions ?  […] Si vous croyez, si vous espérez, si vous aimez autre chose qu'eux, il faut vivre autrement qu'eux ; car, l'Apôtre dit, qu'il n'y a point de convenance du Temple de Dieu avec les Idoles, et qu'il ne faut point avoir de société avec les Démons. […] « Tu aimerais certainement tes Enfants, si tu les aimais en celui qui te les a donnés, crois-tu les aimer parce que tu favorises leurs damnables voluptés ? […] Nous préférons les bouffonneries à l'Eglise de Dieu, nous méprisons ses Autels, et nous allons honorer les Théâtres ; nous y aimons toutes choses, nous y adorons toutes choses, et nous jugeons Dieu seul digne de mépris.

20. (1675) Traité de la dévotion «  Méditation. » pp. 66-67

Aimes-tu la beauté ? […] Aimes-tu la vie et la santé ? […] Aimes-tu les plaisirs ?

21. (1579) Petit fragment catechistic « Que les jeux des théâtres et les danses sont une suite de la science diabolique, opérante par philaphtie et amour de soi-même contraire à la foi opérante par charité, fondement de la Cité de Dieu. » pp. 20-26

Comme un sage et prudent mari ne peut laisser sa bien-aimée épouse sans plaisir et délectation, ains autant plus veut-il lui en donner que plus il l’aime n’en recevant moins qu’il lui en donne : ainsi notre Dieu (époux de nos âmes) lequel nous assure que son plaisir et délices sont d’être avec les hommes, lequel n’est un Dieu de chagrin ni de tristesse, ains de toute et incompréhensible consolation et joie, nous aimant plus que jamais n’a aimé sa femme, nous veut plus remplir de toute joie et délectation, ayant bien montré combien il aime les âmes ses épouses pour lesquelles souillées de péché, plus laide tache, « a volontairement et par un amour incomparable épandu tout son précieux sang en la croix ignominieuse afin de les nettoyer (qui étaient autrement incurables), saner, et avoir belles et sans aucune maculeb », Ephésiens chap. 5. Mais aussi comme un fidèle mari et lui-même ami autant que plus il aime sa femme, autant en est (dit-il) plus jaloux, ne veut qu’elle prenne principalement plaisir et délectation qui ravît et lie l’âme qu’en lui et avec lui : ainsi notre Dieu veut que nous quittions tous autres plaisirs qu’en lui et avec lui. […] [NDE] Epître aux Ephésiens, V, 22-27 : « Que les femmes le soient à leurs maris, comme au Seigneur ; / Car le mari est le chef de la femme comme le Christ est le chef de l’église, lui, le sauveur du corps. / Mais comme l’église est soumise au Christ, qu’ainsi es femmes le soient aussi en tout à leurs maris. / Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l’église et s’est livré pour elle, / pour la sanctifier en la purifiant par la lustration d’eau avec parole, / pour se présenter à lui-même cette église glorieuse, sans tache ni ride ni rien de tel, mais sainte et sans reproche. » c.

22. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « VIII. Crimes publics et cachés dans la comédie. Dispositions dangereuses et imperceptibles : la concupiscence répandue dans tous les sens.  » pp. 30-40

Quelle mère, je ne dis pas chrétienne, mais tant soit peu honnête, n’aimerait pas mieux voir sa fille dans le tombeau que sur le théâtre ? […] C’est ce que sentait Saint Augustin au commencement de sa jeunesse emportée, lorsqu’il disait : « Je n’aimais pas encore ; mais j’aimais à aimer » Conf. […] Mais de là, il ne s’ensuit pas que les commencements soient innocents : pour peu qu’on adhère à ces premières complaisances des sens émus, on commence à ouvrir son cœur à la créature : pour peu qu’on les flatte par d’agréables représentations, on aide le mal à éclore ; et un sage confesseur qui saurait alors faire sentir à un chrétien la première plaie de son cœur et les suites d’un péril qu’il aime, préviendrait de grands malheurs.

23. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien cinquieme. Le danger de la Comedie en particulier, decouvert par le R. P. F. Guilloré de la Compagnie de Jesus. » pp. 67-79

Mais aujourd’huy, comme je vous l’ay marqué tout au long dans l’Entretien du cercle, presque tout le monde aime à railler, & à rire, aux dépens des bonnes mœurs, de la pureté, & de la Religion ; c’est l’esprit empoisonné du temps, qui se répand, & se glisse par tout ; on l’aime en soy, on l’aime dans les autres, & ceux qui sçavent mieux s’en acquitter, sont les plus applaudis. […] Ce métier, appris à une si mechante école, étant secondé par les inclinations naturelles, & ne laissant que les idées d’une douceur effeminée, ce jeune homme & cette jeune fille, commencent à mettre en pratique, ce qu’on leur a si bien enseigné sur le theatre : L’innocence est attaquée, l’on aime sa foiblesse dans l’attaque, & ensuite arrivent les grandes chûtes, à qui la Comedie a donné les commencemens. […] Toutes ces choses au contraire desseichent infiniment le cœur, & le rendent incapable de tous les mouvemens que la grace y pourroit insinuer : Vous n’en pouvez pas douter, Madame, si jamais vous avez aimé la comedie, comme vôtre ame alors a éte éloignée de la devotion, pour laquelle vous n’aviez qu’un extrême dégoût, parce que vous estiez toute penetrée du dégoùt de la comedie. […] Elle est, par exemple, d’un temperament doux & tres-sensible ; elle a un cœur, qui prend aussi-tôt feu ; l’imagination en est vive & forte, pour conserver la molesse, & l’impureté des images ; la volonté en est naturellement foible, & facile, pour se laisser aller à toutes ces representations ; elle a l’experience de ces desordres secrets, qu’elle a plûtôt aimez, qu’elle n’a combattus. […] Jugez sur ce pied, Madame, où vous en pourrez venir, si vous aimez le divertissement de la comedie.

24. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — V. La Comédie donne des leçons de l’amour impur. » pp. 9-11

sinon qu’on aime Chiméne ; qu’on l’adore avec Rodrigue ; qu’on tremble avec lui lorsqu’il est dans la crainte de la perdre, & qu’avec lui on s’estime heureux lorsqu’il espére de la posséder. […] Quoiqu’il en soit, il est constant qu’il instruit de l’art criminel d’aimer & d’être aimé ; il apprend le langage de l’amour profane ; il enseigne les moyens de se dérober aux yeux des surveillans.

25. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Seconde Lettre. De madame Des Tianges, À sa Sœur. » pp. 21-24

elle m’a bien attendrie, vivement touchée ; mais elle ne m’a pas appris qu’elle ne m’aime que pour moi : je n’en doutai jamais. […] Je n’aime pas cette prédilection pour un de nos Spectacles : Qu’y va-t-il chercher tous les jours ? […] … Va, il t’aime, il est heureux ; sois-le comme lui, ma sœur ; c’est l’amitié la plus tendre qui t’en prie, qui le veut, qui l’exige de toi.

26. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « IX. » pp. 44-46

Pierre, il lui a dit trois fois, m’aimez-vous ? Et je crois qu’il a voulu dire en substance ; si votre conscience ne vous rend ce témoignage que vous m’aimez, et que vous m’aimez beaucoup et parfaitement, c’est-à-dire plus que vos intérêts, plus que vos parents et plus que vous-même, afin d’accomplir le nombre de cette triple répétition, ne vous chargez point de ce soin, et n’entreprenez point de gouverner mes brebis, pour lesquelles j’ai répandu tout mon sang.

27. (1675) Traité de la comédie « XIX.  » pp. 302-305

Tu blâmes ma douleur, tu l'oses nommer lâche ; Je l'aime d'autant plus que plus elle te fâche. […] Cependant cette même disposition d'esprit, si criminelle en soi, n'a rien d'horrible lorsqu'elle est revêtue de ces ornements: et les spectateurs sont plus portés à aimer cette furieuse qu'à la haïr. […] Que s'il n'est pas permis d'aimer les vices, peut-on prendre plaisir aux choses qui ont pour but de les rendre aimables ?

28. (1666) De l’éducation chrétienne des enfants « V. AVIS. Touchant les Comédies. » pp. 203-229

Et n’est-on pas contraint de supposer qu’une autre fille aime éperdument le jeune Prince qui a une passion violente pour la Sainte ; et qu’une mère furieuse n’épargne pas le sang de cette Sainte pour satisfaire la passion de cette pauvre malheureuse ? […] Et le jeune homme qu’elle aime, tout chrétien qu’il est, et prêt de souffrir la mort pour la défense de la foi et de la pureté même de cette Sainte, ne laisse pas de lui persuader d’épouser ce jeune Prince païen qui l’aime, et de la faire assurer de sa part que, « C’est tout ce que veut d’elle Le souvenir mourant d’une flamme si belle. » De sorte que si l’on voit dans cette pièce en la personne d’une Sainte, la foi triomphante des supplices les plus honteux ; on y voit en même temps l’amour profane triompher de plusieurs misérables qu’il s’est assujettis, et poursuivre jusqu’à la mort une Sainte Vierge, et un généreux martyr. […] « Quelle est, dit Tertullien, cette corruption qui fait que l’on aime ceux que les lois publiques condamnent ; qu’on approuve ceux qu’elles méprisent ; qu’on relève un art et un emploi, en même temps qu’on note d’infamie ceux qui s’y adonnent ? […] « L’auteur de la vérité, dit Tertullien, n’aime point le mensonge : et tout ce qui tient de la fiction passe devant lui pour une espèce d’adultère. […] Paul nous a défendu les paroles impertinentes, et celles qui ne tendent qu’à un vain divertissement : mais le démon nous persuade d’aimer les unes et les autres.

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