Quelle plus grande volupté peut-on sentir, que celle qui nous dégoûte de toutes les autres voluptez ; qui nous fait mépriser le siécle ; qui nous établit dans une veritable liberté ; qui conserve la pureté de nostre conscience ; qui nous rend satisfaits de nostre condition presente, qui fait que nous n’avons aucune crainte de la mort ; qui nous fait fouler aux pieds les idoles des païens ; qui nous rend victorieux des demons ; qui fait que nous ne vivons que pour Dieu ? […] C’est par là que cet ouvrier d’iniquité s’insinuë & s’introduit, afin qu’aïant gagné insensiblement les esprits des hommes sous les apparences des divertissemens, il établisse sa domination sur eux &c.
Thomas ayant établi cette maxime, que l’esprit a autant besoin de relâchement et de repos après le travail, que le corps a besoin de nourriture, dit que dans le divertissement on doit prendre trois précautions. […] Plusieurs personnes très habiles ayant déja détruit avec tant de force et de lumière les principaux fondements sur lesquels l’Auteur de la Lettre avait établi ses preuves, je répondrai ici seulement à quelques-unes de ses Objections qui m’ont paru les plus considérables.
En mémoire de cet évènement, on établit une fête annuelle, dans laquelle on immolait un bouc à l’honneur de Bacchus ; la fête se terminait par une Hymne à la louange de ce Dieu. » Les Auteurs soutiennent que c’est de-là que les Spectacles ont pris naissance.
Les Saints Peres, qui estoient animez d’un amour & d’un zele tres ardent pour les ames, n’ont pas cru que cette consideration, qu’un penitent pourroit mourir avant que d’estre absous, fust un fondement raisonnable & suffisant pour se dispenser des regles que l’Eglise avoit établies dans un point si important, & qu’elle a toujours regardées comme le nerf & le soutien de sa discipline.
Je vous avouerai à cette occasion (contre l’opinion assez généralement établie) que le sujet de Venise sauvée k me paraît bien plus propre au Théâtre que celui de Manlius Capitolinus l, quoique ces deux pièces ne diffèrent guère que par les noms et l’état des personnages ; des malheureux qui conspirent pour se rendre libres, sont moins odieux que des Sénateurs qui cabalent pour se rendre maîtres. […] Au reste vous ne devez pas ignorer, Monsieur, que depuis deux ans une troupe de Comédiens s’est établie aux portes de Genève, et que Genève et les Comédiens s’en trouvent à merveille.
« Une bonne conscience éteint le goût des plaisirs frivoles ; c’est le mécontentement de soi-même, c’est le poids de l’oisiveté, c’est l’oubli des goûts simples et naturels qui établissent la prétendue nécessité des spectacles.
Un collège est-il donc établi pour faire rire toute une ville et pour l’amuser ?
Si nous avions pour la gloire et le service de Dieu seulement la moitié de la sensibilité et du zèle que nous témoignons à nos amis ou à nos partisans politiques, trouverions-nous quelque plaisir dans des lieux où la débauche enflammée par les fumées du vin, guidée par la licence, vient puiser des impressions conformes à son état et à ses goûts ; ces lieux qu’on a osé appeler des écoles de morale, et du voisinage desquels s’empressent de se retirer la morale, la modestie, la décence, tandis que la débauche et le libertinage s’empressent de s’y rendre, et y établissent leur résidence de prédilection ; ces lieux où le saint nom de Dieu est journellement blasphémé, où l’on applaudit des gestes et des paroles qui ne seraient pas tolérés dans une société quelconque, mais qui peuvent hardiment dépasser toutes les limites les plus reculées assignées à la licence dans nos cercles, sans franchir les limites tout autrement larges de la décence théâtrale ; ces lieux enfin où la morale qu’on débite n’est pas celle que doit chérir et respecter tout chrétien, mais celle à l’extirpation de laquelle doivent tendre ses efforts de tous les jours ; non celle que nous recommandent les saintes Ecritures, mais celle qu’elles condamnent comme fausse et criminelle, fondée sur l’orgueil, l’ambition et la faveur.
Cette Décision, qui nous fait frémir, est établie sur ce fait certain, que plus un Spectacle cause d’émotion, plus il est agréable ; & Aristote recommande toujours les Sujets qui excitent la plus grande émotion ; c’est le but de la Tragédie : ainsi les Principes d’Aristote, pourvu qu’on y ajoute le Principe indispensable, de l’utilité des mœurs, sont les véritables Principes. […] Je me borne à exhorter ceux qui travaillent pour les Spectacles qu’ils trouvent établis dans une Ville, à avoir toujours en vue l’utilité publique : leur Art seroit très-méprisable, s’il n’avoit pour objet que l’amusement.
Décembre 1541. qui défendit aux Maîtres de la Confrérie de la Passion établie à l’Hôtel de Bourgogne, de jouer leurs Pièces, quoique saintes, jusqu’à ce que le Roi en eût autrement ordonné : Il est à propos de rapporter ici quel fut l’origine de la Comédie en France. […] Les raisons de douter, sont que les spectateurs de la Comédie sont comme en possession de jouir d’un divertissement qu’ils trouvent déjà établi. […] défendit aux Maîtres de la Confrérie de la Passion établie à l’Hôtel de Bourgogne, de jouer leurs pièces quoique saintes, jusqu’à ce que Sa Majesté en eût ordonné autrement.
Quelle mauvaise foi d’attribuer à des hommes dont la sainteté est si bien établie, des opinions qui n’ont jamais pu être soutenues que par ceux qui appellent bon ce qui est mauvais, & mauvais ce qui est bon !
C’est à la place des Bandits, qu’on tâche de détruire, que le Gouverneur veut établir des comédiens ; c’est opposer Bandits à Bandits.
Une veuve a peu d’autorité, la fille a sa légitime dans les biens de son père, avec quoi elle peut s’établir.
Ie sçay à peu prés ce que quelques modernes contestent sur ce sujet : & ce qu’ils pretendent établir sur l’authorité des anciens ?
Mais, avec quel avantage n’établit-on pas l’utilité morale de nos Spectacles, s’il est certain, que le but de la plupart des Pièces modernes, est de nous peindre la Vertu toujours aimable, & de rendre le vice toujours odieux ?
Les prétendus défenseurs de la Divinité voulant établir leur puissance et leur autorité, se déclarèrent les cruels vengeurs de Dieu.