Tout ce qu’elle avait de mauvais, avant ce grand Cardinal, c’est qu’elle était coquette et libertine ; elle écoutait tout indifféremment, et disait de même, tout ce qui lui venait à la bouche ; son air lascif et ses gestes dissolus rebutaient tous les gens d’honneur, et l’on n’eût pas vu en tout un siècle une honnête femme lui rendre visite.
Je vous renverrai à la raison qui parle assez haut, quand on la veut écouter ; à la coutume des pays, qui peut passer pour loi, à l'état, à l’âge et à la condition d’un chacun : C’est de là qu’il faut prendre ses mesures pour ne se rien permettre, que le bien et l’honneur nous pût défendre. […] D’autres fois un voyageur nous débitera si bien ses aventures, et nous déclarera ses allées et ses venues avec un si bel ordre, que si nous voulons l’écouter avec application nous apprendrons à l’aise, et avec plaisir tout ce qu’il n’a su qu’avec peine et beaucoup de dangers. […] Pas un n’y parle s’il ne veut ; les uns y parlent plus, les autres moins : Un homme sage y parle quand il faut ; si quelqu’un parle hors d’œuvre, on l’écoute ; car on ne se gêne pas à ne point sortir d’un sujet, mais c’est à la prudence de chaque particulier de ne point passer du coq à l’âne sans s’être fait quelque chemin, et sans avoir mis quelque espèce entre deux ; on ne peut désavouer que cette diversité bien pratiquée ne soit très délicieuse. […] Il sait que nos paroles sont comme des vêtements, dont nous couvrons nos pensées pour les faire entrer dans l’oreille de celui qui nous écoute : Pour être proprement vêtu, il faut que l’habit soit juste ; c’est-à-dire qu’il ne soit ni trop court, ni trop long : il en est de même de nos discours ; combien se trouve-t-il de discoureurs qui donnent un habit de géant à un nain ? […] En est-il qui veuillent écouter ce que le bel ordre du monde leur dit ?
Et quand une nuée de Corbeaux croassent en passant au-dessus d’un bocage, en écoute-t-on avec moins de plaisir quand ils sont loin, les chants mélodieux du Rossignol ? […] En est-il moins cher aux oreilles délicates qui l’écoutent ?
Quant aux viandes qui ont été immolées aux Idoles, nous n’ignorons pas que nous avons… sur ce sujét asséz de science , nous sçavons asséz, qu’elles ne contractent par cette immolation aucune foüillure, qui les rende immondes, & qui en interdise l’usage : mais la science enfle, & la charité édifie : ainsi il ne faut pas écouter seulement nôtre science, & faire tout ce, qu’elle nous assure être permis ; mais il faut encore consulter la charité, & voir ce qu’elle demande de nous… Quant à ce qui est donc de manger des viandes immolées aux Idoles , cela n’est pas mauvais en soi : … ne vous faites donc pas une peine de ne pouvoir user de la liberté que vous avez de manger de tout : Mais prennez garde, que cette liberté, que vous avez, ne soit aux foibles une occasion de chute , comme elle le pourroit être, si vous vous en serviez en leur présence ; car si l’un d’eux en voit un de ceux qui sont plus sçavans & mieux instruits de la liberté que lui donne l’Evangile, assis à table dans un lieu consacréaux Idoles, ne sera-t-il pas porté lui, qui est encore foible, à manger aussi de ces viandes sacrifiées , & ainsi vous perdrez par vôtre science , & par l’usage que vous en faites, vôtre Frere, qui est encore foible, pour qui Jesus-Christ est mort.
Dans les fêtes nous chantons des cantiques, nous écoutons la divine parole, nous faisons des prières, nous approchons des sacrements ; aux spectacles on chante des chansons licencieuses, on prêche la morale lubrique de Quinault, les impiétés de Molière, on rend hommage aux anciennes et aux nouvelles Déesses, à Vénus et aux représentantes.
La compagnie y est mieux choisie, des amis et des parents viennent écouter les jeunes gens ; ce ne sont pas les libertins, attirés par le goût du plaisir et les objets de la débauche.
Le Roi oublie le combat qui va se livrer, pour écouter les propos de ces amans, & suivre le fil de cette intrigue. […] La voix d’un comédien l’emportera-t-elle sur les vœux & les acclamations de toutes la France, de toute l’Eglise, si la Religion est écoutée ?
Ecoutes ma priere, ô Ho-am-si ! […] Il parcourt tous les spectacles, le bal, la comédie ; par-tout le même enthousiasme lui fait écouter, admirer les mêmes instructions.
Sans savoir de quoi il s’agit, il commence par condamner le père avec dureté : Qu’un intérêt cruel au cloître a condamnée, Que l’on ensevelit pour ne pas la doter, Qui pousse des soupirs que l’on craint d’écouter, Et donne, en détestant sa retraite profonde, Au ciel des vœux forcés, & des regrets au monde. […] Voilà qui est bien plus incroyable, & qui doit non pas faire écouter avec confiance, mais rejeter avec horreur l’indigne Religieuse capable de ces affreux exces : Qui sibi nequam est, cur alii bonus erit ?
Je ne pense pas qu’en tout autre divertissement on trouve unies ensemble et les paroles et les actions : mais écoutez encore un peu ce grand Docteur, il achèvera de vous convaincre par une objection qu’il se fait à lui-même, et vous verrez comme il y répond. […] Vous m’avez dit vingt fois vous-même, que les Comédiens étaient fort circonspects sur cette matière, et qu’ils ne voulaient pas souffrir, quand ils acceptaient une Pièce qu’il y eut rien d’indécent ou de libre, pas même une équivoque, ni la moindre parole sous laquelle on put cacher du poison ; comme de fait on n’en trouve point dans les Comédies qu’on imprime, ce qui prouve de soi que cette première condition se garde exactement dans nos Comédies, où l’on ne se sert point de ces paroles déshonnêtes ou impies, que l’Apôtre saint Paul, et après lui saint Chrysostome, nous ordonne de fuir, lorsqu’il nous exhorte, « de dire ni écouter avec plaisir ces sortes de paroles folles et impudentes, qui bien loin de nous devoir exciter à rire, ont de quoi nous obliger à pleurer ».
Le recueil de leurs assertions l’emporterait sur tous les Santarelli, Buzembaun, Emanuel Sa, etc. qui n’ont jamais, ni débité tant d’horreurs, ni écrit avec tant de grâce, ni n’ont été lus avec tant d’empressement, ou écoutés avec tant de plaisir. […] N’écoutez plus la voix d’un Tyran qui vous aime Et veut vous faire part de son pouvoir suprême. » Les leçons qu’on donne aux Monarques ne valent pas mieux : « Tous les crimes d’Etat qu’on fait pour la Couronne, Le ciel nous en absout alors qu’il nous la donne, Et dans le sacré rang où la faveur l’a mis, Le passé devient juste, et l’avenir permis.
Les Comédiens ne vouloient pas en faire usage, & ne daignoient pas l’écouter : il glissoit les corrections par la serrure, on ne les lisoit pas.
D’habiles Physiciens ont pensé, qu’il se fesait continuellement par les yeux des personnes passionnées, des amoureux, ou des femmes lascives, une émanation d’esprits infiniment projectiles, qui communique insensiblement à ceux qui les écoutent & les regardent, les mêmes agitations dont ils sont affectés.
Trajan en supprimait autant qu’il pouvait ; Alexandre retrancha les libéralités des Empereurs aux Comédiens ; Marc-Aurèle n’écoutait pas même quand il y était, il y lisait ses lettres, et écrivait ses dépêches : ils regardaient les spectacles, comme les académies de jeux, des lieux de prostitution, qu’on est quelquefois obligé de tolérer, malgré leur infamie et leur désordre.
Tandis que vous êtes dans l'Eglise du démon, les Anges du haut des cieux voient et écrivent ceux qui prêtent contre Dieu leur langue et leurs oreilles, écoutent ou profèrent des blasphèmes.
Ecoute les vers d’Euripide translatés en Latin par Cicéron en son second de la nature des Dieux, desquels tel est le sens : « Vois-tu pas ce beau ciel épars,Cic[éron] li. 2.