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154. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Suite d’Anecdotes Ecclésiastiques. » pp. 106-132

Ce ne sont pas des vers d’une femme, & Ninon n’en faisoit pas. […] Jérôme tourmenté dans le désert par le souvenir des femmes qu’il avoit vues autrefois à Rome. […] C’est le masque de l’Abbé de Montempuis, qui s’habille en femme pour aller à la comédie sans être connu : son déguisement même le fit connoître. […] Le palais épiscopal de N. a quelque chose de théatral aussi : il est plein de femmes, & on y fait des nôces & les fêtes qui les suivent, avec l’appareil le plus brillant. […] Mais devineroit-on qu’on y reçoive des femmes, que les femmes y interrogent les enfans, & leur fassent des argumens ; que de temps en temps les violons & les flûtes interrompent l’Exercice, & jouent un intermedes & qu’à la fin on y chante des airs d’opéra, on y exécute les plus belles danses, que le président homme grave & en dignité, y applaudisse, & fasse tenir le bal en sa présence.

155. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81

Il conserve la danse des hommes, mais ne permet pas celle des femmes. […] Ce ne seront point les Grands, chez qui la danse des femmes & avec les femmes fait une partie si essentielle de la belle éducation. […] Qu’il sera asservi aux caprices d’un frivole personnage, d’une femme de théatre. […] Femme qui prétend ne chercher que dans elle seule la règle du goût de la nation. […] Ne sait-on pas que je suis femme, jolie & Comédienne ?

156. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

Il rendit tout galant : des Héros il en fit des femmes. […] Voyez ce père de famille dans son cabinet, dévorant le roman anti-chrétien du Dictionnaire de Bayle, la femme d’un autre côté dans un cercle de femmes lisant le roman impie des Lettres Persannes, son fils étudiant l’Espion Turc, sa fille se repaissant des Contes de Mille & un Jour, désirant peut être de régner dans un serrail, comme les beautés Indiennes dont elle lit les aventures. […] pour une femme uniquement recommandable par sa beauté, souvent inconnue, dont on devient subitement amoureux, & pour laquelle il faut se battre, & contre qui ? […] Les romans détruisent les vertus des femmes, la simplicité, la modestie, la pudeur. […] Comme s’il étoit permis d’entretenir les femmes publiques, les rébelles au Prince, les Ministres hérétiques, les jours où par hasard ils n’exercent pas leur criminelle profession.

157. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Qui est le mari qui va au bal, qui ne trouve que les autres femmes sont plus belles que la sienne ? Qui est la femme qui ne s’y figure que les autres maris ont plus de complaisance que le sien ? […] quand ces infâmes cérémonies n’auraient point donné occasion à Dieu, de défendre aux hommes de prendre des robes de femmes, ou aux femmes de prendre des habits d’hommes, il y avait assez d’autres motifs qui portaient Dieu à le faire. Il était des soins de ce grand et universel Législateur de retrancher aux hommes tous les prétextes de vouloir vivre en femmes, et d’éloigner d’eux toute la tendresse que les femmes ont pour elles-mêmes : Et plus encore de ne point permettre aux femmes de faire les hommes aux dépens de la modestie, qui est le plus riche ornement de leur sexe : puisque leurs emplois sont différents, et que le mari ne doit point s’abaisser jusqu’aux menus ouvrages de la femme, ni la femme entreprendre sur les actions du mari, leurs habits ne devaient point être les mêmes. […] Ne sait-on pas qu’une infinité de filles, et de femmes y ont été violées ?

158. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VII. Quelle doit être la Comédie après la réformation du Théâtre. » pp. 69-85

Encore si dans la Comédie moderne les propos d’amour étaient traités avec la même modestie ; ce serait, à la vérité, un miroir qui ne pourrait servir que pour représenter cette passion : mais il en réfléchirait du moins quelques rayons d’utilité et de vertu ; et les jeunes gens apprendraient jusqu’où ils doivent porter la politesse et la retenue avec les femmes. […] Je m’imagine qu’elle leur reprocherait que, d’une femme d’honneur, ils en ont fait une prostituée, qui n’est bonne qu’à amollir et à corrompre le cœur des hommes. […] n’y a parmi vous, leur dit-il, ni Poète, ni aucune autre personne assez zélée, pour vous reprocher avec affection, et pour mettre au jour vos défauts et ceux de toute la Ville ; s’il vous arrive, par bonheur, qu’il en paraisse quelqu’un, vous devez l’embrasser avec la plus grande amitié, et le recevoir avec autant de joie et de solemnité, que si vous célébriez un jour de fête…. » Peu après il ajoute : « Si quelqu’un prend l’extérieur de Philosophe, dans la vue du gain, ou par vaine gloire et non pas pour votre utilité, il ne mérite pas que vous le receviez ; on peut le comparer à un Médecin qui, visitant un grand nombre de malades, ne pense à rien moins qu’à les guérir, mais à leur distribuer des couronnes et des parfums, à leur mener des femmes de mauvaise vie, et par conséquent à irriter leurs maladies et à les rendre incurables. […] Du temps de Ranuce Farnèse, Duc de Parmei, Prince d’un grand esprit, un vieux Seigneur de sa Cour s’était livré aveuglément à l’amour d’une femme, dont la réputation était équivoque.

159. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82

Rien de plus froid que les scenes où cette femme criminelle est seule ; le rire ne s’éveille que lorsque son mari est témoin des affronts qu’elle lui fait. […] Si Georges Dandin & sa femme étoient de même âge, de même condition ; s’ils ne differoient pas par les principes de l’éducation primitive, & qu’il fût trahi par sa femme, sûrement il ne seroit pas ridicule. […] L’amour est le regne des femmes. […] La vertu perdra-t-elle de son prix, parce que c’est une femme aimable qui nous l’annonce ? […] Il n’appartient qu’à vous d’écrire contre les femmes, que vous idolâtrés, en faveur de la danse, que vous détestez, & contre les spectacles, que vous aimez à la passion.

160. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — SECONDE PARTIE. Si les Comédies Françoises ont atteint le vrai but que se propose la Comédie. » pp. 34-56

Telles sont celles du Comte d’Escarbagnas, du Malade imaginaire, de Georges Dandin, de Pourceaugnac, du Médecin malgré lui, & de plusieurs autres qui sont de jolies contes pour rire ; je m’attache à celles qui offrent le portrait d’un vice dangereux, telles sont les Comédies de l’Avare, du Misanthrope, de l’Imposteur, des Femmes savantes, des Précieuses ridicules, du Bourgeois gentil-homme, &c. […] La misanthropie est certainement un vice dangereux : un misanthrope est ennemi des hommes : ce n’est pas seulement en déclamant contre le genre humain, qu’il dévoile son caractere, c’est par ses actions & sa conduite : un homme de cette trempe refusera de rendre service à ses semblables, parce qu’il les hait : il quittera sa femme & ses enfans, à qui sa présence est nécessaire, pour aller vivre seul au fond d’un désert. […] En suivant la méthode dont je mesers, on trouvera de même, que les Femmes savantes, les Précieuses ridicules, & le Bourgeois Gentilhomme sont des Comédies, dont toute l’utilité consiste dans la peinture du ridicule, c’est-à-dire, qui divertissent beaucoup & instruisent peu. […] Il tâche de séduire la femme de son bienfaiteur ; il obtient d’Orgon la promesse d’épouser Marianne sa fille ; il persuade à Orgon de lui donner tout son bien ; & quand il est parvenu à le dépouiller de tout ce qu’il avoit, il l’oblige de sortir de sa propre maison. […] Je prouverois que la plupart des Comédies sont des écoles du vice, au lieu d’être des écoles de vertu ; on y verroit un fils apprendre à se moquer de son pere, un jeune homme à insulter un vieillard, une femme à tromper son mari avec adresse, des domestiques à voler leurs maîtres : on y verroit la vertu, la probité, la franchise sans cesse aux prises avec l’air du jour, le ton & les manieres à la mode, & toujours au-dessous de ces frivolités.

161. (1662) Pédagogue des familles chrétiennes « Instruction chrétienne sur la Comédie. » pp. 443-453

y eut de leur temps un Sempronius Philosophe, qui répudia sa femme pour avoir été à ces jeux et spectacles publics, dont la Comédie a toujours tenu le premier rang, et les Empereurs ont aussi permis le divorce pour pareille cause. […] Ce fut aussi pour ce sujet que Octave Auguste défendit aux femmes d’y assister, et l’un des Scipion voyant les grands désordres que ce mauvais entretien causait dans les familles, persuada aux Romains par une grave et forte harangue, d’empêcher les vices étrangers, tel qu’étaient la Comédie de prendre pied dans Rome, ce qui eut assez de pouvoir pour faire tôt après ruiner et brûler les lieux destinés à tel usage, avec tous les sièges et autres préparatifs dont on s’y servait. […] Beaucoup très certainement : car je ne sais comme l’on peut souffrir ces grands fainéants ou valets travestis, suivis de coureusesb et Damoiselles faites à la hâte, tout plein de fard, de plâtres, de mouches, et de farine, et accompagnés des gestes impudents, de regards lascifs, de discours insolents, de déguisement d’hommes en femmes, et de femmes en hommes, le tout avec si peu de honte, qu’il faudrait leur être semblable pour les pouvoir approuver. […] Ils divertissent très peu de gens sages du monde, qui en font la meilleur partie, et qui sont peu curieux de telles fadaises et impertinences : Mais seulement quelques jeunes gens, certaines femmes incapables de tout bon et sérieux entretien, et qui dès là, sont insuffisants de faire la loi aux autres.

162. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Dix-Septième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 282-286

Chose rare entre des femmes, &.… parmi les hommes. […] Trompée la première aux apparences, je me crus permis de répondre aux avances d’un homme aimable, qui possède tout ce qui peut rendre une femme heureuse. […] une femme.… qui me fait rougir de moi-même.

163. (1691) Nouveaux essais de morale « XIV. » pp. 151-158

Un enfant ne prendrait pas plaisir dans la représentation de la mort de son père, un père dans la représentation de la mort de son fils, ni une femme dans la représentation de celle son mari. Un mari ne se divertirait pas à voir jouer les amours de sa femme, ni un père à voir jouer les débauches de sa fille, etc. au contraire on fait ce que l’on peut pour s’ôter de la mémoire les spectacles qui nous affligent. […] Ce sont des gens qui dans leurs cabinets épuisent leur esprit, leur imagination et leur art pour composer des poisons les plus subtils, afin d’empoisonner finement les âmes de tous les hommes et de toutes les femmes.

164. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

En effet, quand prescrivit-on aux femmes cette réserve ? […] vous aviez raison : quoique femme, je décide hardiment entre M. […] de la Chaleur, le fils d’une femme, un Blondin inventeur de la Lyre ? […] Dès que les femmes parurent sur le Théâtre, elles y jouirent des droits de leur sexe : elles plurent. […] Si tels sont les hommes, que dirons-nous des femmes ?

165. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver. » pp. 128-178

Il est vrai, que dans Phèdre, il y a un degré de plus ; parce que la passion de cette misérable femme l’aurait réduite à l’extrémité, si elle ne l’eût pas fait connaître au fils de son époux, dont elle était follement éprise. […] Il est vrai qu’un Chrétien doit tout quitter pour son Dieu, père, mère, femme, parents etc. […] Dans la situation où se trouve Polyeucte, lorsque, déterminé à souffrir le martyre pour la foi, il se voit arrêté par les prières de sa femme, et par les tendres efforts qu’elle fait pour l’en détourner ; quel sentiment ces critiques auraient-ils mis dans le cœur et dans la bouche d’un tel mari ? […] Je n’ai jamais songé à retrancher les femmes du Théâtre de la réforme ; quoique j’eûsse souhaité le pouvoir faire : mais j’ai cru que cette entreprise ne pourrait réussir de nos jours. Si pourtant on se donne la peine de lire avec attention la mort de César, de M. de Voltaire, je suis persuadé qu’on conviendra que, dans toute Pièce aussi bien imaginée et aussi rigoureusement écrite que celle-ci, les rôles des femmes peuvent être supprimés, sans que les Spectateurs les regrettent.

166. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

L’Amphithéâtre, uniquement destiné pour les femmes, sera taxé à une livre dix sous, ci…… 1 l. 10 s. […] On les destinera pour les hommes & les femmes ; elles seront taxées à une livre dix sous, comme l’Amphithéâtre, ci…… 1 l. 10 s. […] Dira-t-on aussi que c’est pour les femmes qu’on le fait ? […] Non, ce ne sont pas les femmes qui craignent de sentir vivement, ce sont des hommes efféminés bien inférieurs aux femmes… Mais, que fais-je donc ? […] Des hommes & des femmes qui ne feront qu’un seul personnage, dont on aura formé, éprouvé les talens, ne peuvent presque pas le rendre mal.

167. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — I.  » pp. 455-456

On ne parle pas seulement des dérèglements grossiers, et de la manière dissolue dont les femmes y paraissent, parce que ceux qui justifient la Comédie en séparent toujours ces sortes de désordres par l'imagination, quoiqu'on ne les en sépare jamais effectivement. […] C'est un métier qui a pour but le divertissement des autres ; où des hommes et des femmes paraissent sur un Théâtre pour y représenter des passions de haine, de colère, d'ambition, de vengeance, et principalement d'amour.

168. (1675) Traité de la comédie « II.  » pp. 275-276

On ne parle pas seulement des dérèglements grossiers, et de la manière dissolue dont les femmes paraissent sur le théâtre, parce que les défenseurs de la Comédie en séparent toujours ces sortes de désordres par l'imagination, quoiqu'on ne les en sépare jamais effectivement. […] C'est un métier qui a pour but le divertissement des autres ; où des hommes et des femmes représentent des passions de haine, de colère, d'ambition, de vengeance, et principalement d'amour.

169. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-9

Combien de fourbes, de femmes d’intrigue, de fripons, de valets, qui arrachent le secret des familles, & en abusent pour tromper leurs maîtres ! […] Ils apprenoient à respecter le lien conjugal, à ne pas faire un badinage, un mérite, un affaisonnement de volupté de l’infidélité du mari & des femmes, dare jura maritis, à ne point profaner les choses saintes, à ne pas se jouer de la Religion & de ses Ministres, à préferer le bien public à l’intérêt particulier, publica privatis scernere sacra prophanis . […] Il compare le poëte, non à un actrice, mais à une femme honnête, qu’on obilgeoit quelquefois de danser aux fêtes de la grande Déesse, & qui, bien loin de se faire gloire d’étaler ses charmes, en danseuse de théatre, n’y paroissoit que malgré elle, modeste & confuse, ut sacris matrona moveri jussa diebus interevit satyris paulum pudibunda protervis . […] Tout le monde fait les conseils qu’il donne aux nouveaux maris, de ne pas laisser aller leurs femmes à l’Opéra.

170. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

Sur-tout entre les mains des femmes. […] Il n’a fait d’autres fonctions dans l’Eglise que de bon repas, des chansons licencieuses, & des commerces avec les femmes. […] Ce puérile égoïsme d’action est commun aux petits-maîtres, aux femmes, aux actrices. […] Il a trouvé encore cette galanterie qui le charme sous l’habit dévot des femmes mahométanes d’Afrique. […] Ce tumulte excita tant de frayeur, que plusieurs femmes grosses accoucherent sur le champ (qu’y venoient-elles faire ?

171. (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351

9. « Donnez-vous de garde de fréquenter des femmes qui dansent, ne les écoutez point, de peur que leurs attraits ne vous perdent. […] Tels sont par exemple les endroits où il est parlé de femmes, dont la beauté et les vertus ont eu des charmes pour d’autres que pour leurs maris. […] L’Histoire de Judith plaira, parce que outre ce qu’il y a de tragique, cette sainte Héroïne est dépeinte comme une belle femme, elle se pare. […] Ajoutons par des femmes, qui par la hardiesse de monter sur le Théâtre, jointe à l’application continuelle de plaire aux jeunes gens qui vont à la Comédie, sont trop semblables aux danseuses dont Saint Ambroise a fait en plusieurs endroits une peinture affreuse, quoique fort naturelle. […] saint Charles, et quelques autres Saints, ont souffert qu’il y eût des femmes de mauvaise vie dans les grandes Villes ; mais ces malheureuses femmes étaient notées d’infamie, et l’on ne permettait pas qu’elles se trouvassent dans les assemblées de dévotion avec les femmes pieuses.

172. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE II. Théatres de Société. » pp. 30-56

Les théatres de société, cette imitation du spectacle public, ce nouvel empire de Thalie, sont l’ouvrage des femmes. […] On doit aux femmes cette inondation de théatres particuliers qui dans toute la France porte dans le sein des familles le poison du libertinage. […] Les femmes même y mettoient le comble par la débauche qui en faisoit leurs maîtres ; les plus qualifiées les entretenoient publiquement, ne connoissoient ni retenue ni bienséance ; leur passion étoit fi folle, qu’elles alloient dans leurs loges caresser leurs habits & leurs masques. […] Il en est de même de la tolérance des femmes publiques pour éviter de plus grands & de plus infames désordres, desquels S. […] Comédie), que ni l’homme de qualité, pour n’être pas ridicule, ni la femme, pour obéir à son mari, ne peuvent sans péché aller à la comédie ; que tous les Pères de l’Eglise la condamnent, qu’un regard jeté sur une femme peut être un péché, &c.

173. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

Telle femme qui était allé chaste à la comédie en revient impudique  « Quæ casta processerat, revertitur impudica. » Quelle plaie aux bonnes mœurs, quel aliment du vice, que les gestes des Acteurs ! […] Qu’ai-je à faire d’un Acteur masqué, qui jette des cris, fait des gestes, est paré comme une femme ? […] Pourquoi a-t-on défendu aux femmes de chanter dans l’Eglise, ce qui d’abord leur était permis ? […]  89.), éviter les entretiens et les compagnies des femmes ; leur beauté est la mort qui entre par les fenêtres de l’âme : le saint Prophète David lui-même a été vaincu par un regard. […] des chants diaboliques, des femmes qui dansent, qui semblent agitées par le démon : « Diabolicos cantus, mulieres saltantes, a dæmone agitatas. » Que fait cette danseuse ?

174. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137

Les hommes y étoient séparés des femmes, &c. […] Mais ce Mercure, qui va ramassant de tous côtés tant de fleurettes pour les femmes, souvent très-licencieuses, pense-t-il qu’il est ici aussi peu galant que respectueux ? peut-il citer avec tant d’éloge une nation qui n’a jamais admis de femme sur le théatre pour y jouer aucun rôle, ni permis aux femmes de venir au spectacle ? […] point de femmes au spectacle ! […] Si la comédie n’est pas un mal, pourquoi en exclurre les femmes ?

175. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les passions ? » pp. 33-54

De belles femmes, qu'apparemment ils persécutent, pleurent sans cesse, et font des gestes de désespoir qui n'ont pas besoin de paroles pour faire connaître l'excès de leur douleur. […] Quelque vérité dans la bouche couvre son jeu théâtral, comme dans celle de Tartuffe elle donne le change à la femme qu'il veut séduire. […] Jamais la vanité des femmes n'a été plus flattée qu'au spectacle : est-il étonnant qu'elles y courent avec transport ? […] Point de femme qui au sortir du spectacle ne regarde son sexe comme une Divinité que tout adore, et ne traite de barbare le mari même qui ne brûle pas assez d'encens. […] quelle invitation aux femmes et aux enfants de secouer ce joug tyrannique, et de ne regarder comme heureuse qu'une vie de dissipation !

176. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVII. Que les danses sont condamnées dans l’Ecriture, et par les Pères. » pp. 119-141

Commençons par ce passage de l’Ecclésiastique ; « Ne fréquentez jamais une femme, ni une fille qui aime la danse, et n’ayez nulle communication avec elle, de peur que ses attraits ne soient une occasion de ruine pour votre âme. » Cap. 9. […] « Pro eo quod elevatæ sunt filiæ Sion, et ambulaverunt extento collo, et nutibus oculorum ibant et plaudebant, et ambulabant, et pedibus suis composito gradu incedebant decalvabit Dominus. » Car saint Basile expliquant cet endroit du Prophète, l’interprète de la danse : et après avoir dit beaucoup de choses importantes contre la superbe, il ajoute, « On voit encore aujourd’hui que les femmes Juives dansent très fréquemment sans craindre les menaces d’Isaïe : Mais ce Prophète, dit-il, ne condamne pas moins par ces paroles la conduite de beaucoup de filles de l’Eglise », Basilius. […] Pleræque enim earum, tamquam in numerosa multitudine diebus festis, cum adveniunt audituræ verbum Dei, per inscitiam lætitiæ spiritualis, se dedunt inhonestis disciplinis. » c’est-à-dire, de femmes et de filles Chrétiennes, qui par une indiscrète et fausse joie, qu’elles appellent spirituelle, dansent aussi d’une manière honteuse les jours des Fêtes, et dans le temps même qu’elles viennent dans les Eglises pour entendre la parole de Dieu. […] sent. d. 16 « Cum viros cum mulieribus ludentes maledixerit Barnabas. » et qui se mêlent dans leurs divertissements avec les femmes ». […] En effet ces assemblées d’hommes et de femmes, principalement lorsqu’elles ne sont faites que pour se donner du plaisir, ne peuvent être que très dangereuses.

177. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

Ne sont-ce pas de belles allégories que celles d’une femmes nue dans toutes sortes d’attitudes ? […] Les femmes s’en sont d’abord servies, & les paysannes, qui n’ont pas de vermillon, s’en servent quelquefois encore pour peindre leurs joues. […] Quel homme, quelle femme du bon ton débite les fables dans les compagnies ? […] Les dédicaces de ses livres sont ordinairement adressées à des femmes, & du style le plus galant. […] une femme ombrageuse & pusillanime, fourbe & féroce préside à tes mouvemens, éleve & renverse à son gré les sages faits pour te gouverner.

178. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE V. Du Mensonge. » pp. 100-113

Un homme amoureux fait des folies pour une femme. […] quelle est cette femme ? […] Plusieurs pieces en portent même le nom, le Menteur, les Fourberies de Scapin, les Femmes d’intrigue, &c. […] Le faux de la galanterie est très-nuisible aux femmes ; il les trompe sur leur propre mérite & sur celui de leurs amans ; il leur donne d’elles-mêmes les plus flatteuses idées. […] Le Démon est le père du mensonge ; il se mentit à lui-même & à ses complices, se disant semblable au Très-haut ; il mentit à la premiere femme, l’assurant qu’elle ne mourroit pas, mais seroit une divinité, si elle mangeoit du fruit défendu.

179. (1574) Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces « Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces. » pp. 423-426

ces jeux publics, j’ai honte de raconter ce qui s’y dit, j’ai honte aussi d’accuser ce qui s'y fait : les ruses et finesses des joueurs, les tromperies des adultères, les impudicités des femmes, les sornettes et brocards des plaisanteurs, les vilains flatteurs, même les pères de famille vêtus de longues robes, ores tout hébétés, ores insensés en toutes choses, et déshonnêtes pour beaucoup de causes et raisons. […] Il compare le fait des femmes et filles débauchées, qui sont au bourdeau, avec la représentation des vilénies, qui se montrent ès spectacles et jeux publics.Celles qui par leur malheur se sont abandonnées à impudicité, se cachent au bourdeau public, et consolent leur vilénie par telles cachettes, et ores qu'elles aient mis en vente leur pudicité elles ont néanmoins vergogne de se montrer : Mais ce monstre public se fait à la vue de tout le monde, et telle turpitude surpasse le fait des pauvres femmes éhontées. […] à savoir un homme ayant tous les membres rompus pour faire des soubresauts, voire un homme plus dissolu et efféminé que n’est une femme, sachant bien le métier de passe-passe et de la langue et des mains, et pour un je ne sais quel, qui n’est ni mâle ni femelle, toute une Cité s’émeut entièrement pour aller voir danser, et jouer des vilénies et ordures anciennes. […] Il compare le fait des femmes et filles débauchées, qui sont au bourdeau, avec la représentation des vilénies, qui se montrent ès spectacles et jeux publics.

180. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. —  CHAPITRE V. Tribunal des Comédiens. » pp. 128-140

Il me semble voir le Sénat des femmes établi par Héliogabale pour juger des modes, des habits des coëffures, du fard, de la beauté des femmes ; car ici les actrices sont assises sur les fleurs de Lys, ce ne sont pas les moins fiéres, les moins tranchantes. […] Les hommes efféminés qui s’y mêlent, n’ont pas besoin de changer de sexe, pour n’être que des femmes. […] C’est bien vraiment dans une troupe d’infames libertins, & de femmes de mauvaise vie, qu’un homme vertueux seroit favorablement accueilli. […] Les petits spectacles forains remplissoient le vuide du théatre aboli ; le goût de la danse, passion épidémique, se réveille tout-à-coup avec fureur ; des bals champêtres s’ouvrent dans tous les villages aux environs de la capitale ; des artificiers Italiens donnent des spectacles Pyriques, (des feux d’artifices,) & pour les animer d’avantage, y réunissent des danses ; enfin, d’après le Vauxhall Anglois, on imagine de construire à grands frais des lieux d’assemblées, décorés comme des théatres, pour y attirer le public ; c’est-à-dire, les curieux, les gens de plaisir, les citoyens désœuvrés, des femmes, sur-tout les jeunes gens, &c. par toutes sortes d’amusemens, souvent par le seul concours des personnes qu’on y peut voir, ou de qui l’on peut être vu, & même encore par la facilité de se cacher dans la foule ; ces divers établissemens ont le succès de la nouveauté, toujours attrayans pour des François.

181. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

& des femmes en Angleterre. […] La modestie d’une honnête femme peut-elle lutter contre l’immodestie d’une actrice ? […] C’est une femme fort laide qui porte des diamants, un desert aride où l’on trouve des paillettes d’or. […] Après avoir dissipé en débauche son bien & celui de sa femme. […] Les romains, jusques aux femmes & aux vestales, faisoient leurs délices de ces combats meurtriers.

182. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre I. Que les Danses ne sont pas mauvaises de leur nature. » pp. 1-5

Et dans celui de Marie sœur d’Aaron, qui après que Dieu eut submergé Pharaon avec toute son armée dans les eaux de la Mer rouge, et délivré son peuple de la captivité, chantait avec les autres femmes, et donnait au son des Instruments d’autres marques visibles de sa joie intérieure, en action de grâces, et pour bénir la toute-puissance de Dieu, qui les avait affranchis par des voies si extraordinaires. […] Il est même à remarquer, et c’est une chose qui mérite d’être bien considérée, que nous ne lisons jamais dans les Livres sacrés, qu’il se soit fait aucune assemblée d’hommes et de femmes pour cet exercice.

183. (1590) De l’institution de la république « SIXIEME TITRE. Des Poètes, et de leurs vertus, item quels Poètes on peut lire et quels on doit rejeter des Théâtres. » pp. 117-127

Toutefois Diodore affirme, qu’il fut caché, et non dévoré, et que depuis il fut trouvé de sa femme Isis, et inhumé en un sépulcre magnifique, avec force senteurs et odeurs, Typhon ayant été saccagé, et tous ses complices coupables du meurtre, sans qu’aucun d’eux échappât. Les Poètes donnant quelque couleur à cette opinion, pour éterniser la mémoire du Roi, qui avait fait tant de bien à tout le monde, et aussi consoler aucunement la Reine Isis sa femme, qui était merveilleusement dolente, et éplorée de la mort de son mary. […] D’autre part quelquefois ils le descrivent filant la quenouille comme une femme, et faisant sa tâche que Omphale Reine de Lydie lui commandait, laquelle avait changé ses paniers, quenouille, fuseaux, et habits de femme, contre les flèches, la masse, et la peau de lion d’Hercule. […] Au contraire, quand il s’adonnait tellement à paillardise, qu’à peine avait-il le sens rassis, et qu’il se dédiait au service d’une femme, lors on le disait être hors du sens. […] Strabon Géographe préfère la Poésie de celle de Mytilène, et dit qu’il n’y eût femme semblable à elle, ou qui lui pût être parangonnée en Poésie.

184. (1697) Essais de sermons « POUR LE VINGT-TROISIÈME DIMANCHE D’APRÈS LA PENTECÔTE. » pp. 461-469

Alors une femme travaillée depuis douze ans d’une perte de sang, s’approcha de lui par derrière, et toucha le bord de son vêtement, (car elle disait en elle-même, si je puis seulement toucher son vêtement, je serai guérie.) Jésus alors se retournant, et la regardant, lui dit : Ma fille, ayez confiance, votre foi vous a sauvée ; et à l’heure même cette femme fut guérie. […] S’il n’a pas beaucoup parlé contre le luxe des femmes, c’est parce qu’il savait très bien que quand l’amour de Dieu serait dans leurs cœurs, il en bannirait l’amour des vanités du monde. […] Ne vous trouvez pas souvent avec une femme qui danse, et ne l’écoutez pas, de peur que vous ne périssiez par la force de ses charmes.

185. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12

Les Romains, demanda ce bonhomme, n’ont-ils ni femmes ni enfants ? […] La description d’un pareil spectacle n’avait effectivement rien de magnifique aux yeux d’un Barbare vertueux, et c’est avec raison qu’il demandait si les Romains n’avaient ni femmes ni enfants. […] Voyez ce que dit Tertullien : « N'allons point au Théâtre qui est une assemblée particulière d’impudicité où l’on n’approuve rien que l’on n’improuve ailleurs, de sorte que ce que l’on y trouve beau, est pour l’ordinaire ce qui est de plus vilain et de plus infâme ; de ce qu’un Comédien par exemple y joue avec les gestes les plus honteux et les plus naturels ; de ce que des femmes oubliant la pudeur du sexe, osent faire sur un Théâtre et à la vue de tout le monde, ce qu’elles auraient honte de commettre dans leurs maisons ; de ce qu’on y voit un jeune homme s’y bien former et souffrir en son corps toutes sortes d’abominations dans l’espérance qu’à son tour, il deviendra maître en cet art détestable etc . »d Croyez-vous Monsieur que si les spectacles du temps de ces Saints hommes eussent ressemblé à ceux d’aujourd’hui ils se seraient élevés si fort contre eux et qu’ils n’auraient pas été de l’avis de S.  […] Donc si quelque Barbare à qui l’on ferait la description de nos spectacles, répondait : « les Français n’ont-ils donc ni femmes ni enfants ? 

186. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE II. Des Spectacles des Communautés Religieuses. » pp. 28-47

Il n’est pas nécessaire de dire qu’il n’y avait point de femmes, qu’on n’y représentait que des choses saintes, que le prologue était une heure de méditation. […] On a tort : Quand tout cela serait vrai, les Lazaristes ne seraient pas plus coupables qu’on ne l’est à Rome, à Venise, à Naples, à Florence, etc., de louer des maisons aux femmes publiques. […] On ne représentait au moulin d’Issy aucune pièce qui n’eût été vue, corrigée et approuvée par le Supérieur, on n’y souffrait pas même le mot d’amour, il ne s’y dansait jamais, on retranchait tous les rôles de femme. […] M. l’Ambassadeur, entouré de Jésuites et de Missionnaires, jugeait des coups. » Il est vrai qu’il n’y avait point de femme : circonstance qui n’est pas indifférente. […] On en fut scandalisé, la plupart des femmes et des filles, élevées dans des principes de religion, refusèrent des rôles, et ne voulurent pas y assister, surtout celles de la Confrérie de la Sainte Famille, établie à la paroisse, qui sont en fort grand nombre, et les plus distinguées.

187. (1715) Dictionnaire de cas de conscience « COMEDIE. » pp. 739740-750

Aristobule, homme de qualité, et Marianne sa femme, ont coutume d’assister à la Comédie et à l’Opéra. […] parlant des vêtements dont chacun doit se servir par rapport à son sexe et à son état, que c’est une action vicieuse et condamnable de sa nature, qu’un homme se travestisse en femme ou une femme en homme. « De se vitiosum est, quod mulier utatur veste virili ; et è converso ». […] que la différence qu’il doit y avoir entre les habillements ordinaires qui sont propres aux deux sexes, et qu’il ne spécifie pas le changement qui s’en fait dans la représentation des pièces de théâtre ; mais la maxime qu’il établit, en disant, que c’est une chose mauvaise de sa nature, de se vitiosum est, que les hommes se travestissent en femmes, ou les femmes en hommes, suffit pour condamner cette pratique, excepté dans le cas de nécessité, où la Loi n’oblige pas. […] La cinquième qui doit frapper davantage tout esprit raisonnable, est, qu’il est honteux et indigne de la sainteté de l’état d’un Religieux, qu’il se travestisse en femme, en Roi, ou en Courtisan, et qu’en cela il représente un personnage qui ne convient qu’à des Arlequins, et à des Bouffons. […] Parce qu’enfin on n’y voit point de garçons travestis en femmes ; et que tout s’y passe dans la modestie, et sans que personne s’en scandalise.

188. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXIII. Impossibilité de réformer entièrement les spectacles. » pp. 191-194

Les rôles de femmes et les habits de ce sexe y étaient inconnus, et l’usage en était très rare. […] Si on excluait de la comédie les rôles de femmes et les déguisements, qui sont défendus aux chrétiens ; elle serait réduite à si peu de sujets, et ces sujets seraient si éloignés du goût des spectateurs, qu’elle tomberait d’elle-même : car elle ne se soutient que parce qu’elle présente un bizarre assemblage du bien et du mal, et que le mal l’emporte de beaucoup sur le bien.

189. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE V. Des Pièces tirées de l’Ecriture sainte. » pp. 96-119

Les femmes surtout, qui y venaient en foule, croyaient trouver la justification de leurs galanteries dans la coquetterie d’une Sainte avouée de Dieu même. […] Mais il faut que la galanterie profane tout ; au milieu des plus grandes vertus d’un martyr illustre, on trouve les scandaleuses amours de Pauline, sa femme, avec Sévère, à qui à travers toutes les façons de la pruderie, ou, si l’on veut, de la vertu, elle fait pourtant l’aveu de sa tendresse, quoiqu’elle se fasse un devoir de la combattre. […] Lett. d’août 1680), « Eh bien, voilà la plus honnête femme du monde, qui n’aime point du tout son mari. » Il faut encore que l’impiété se glisse dans les sujets les plus pieux, sous prétexte de faire parler quelqu’un en impie. […] Mais dans le même temps il donne les plus pernicieux conseils, de faire promener dans le camp d’Israël des femmes Madianites, pour corrompre le peuples. Ce Comédien fait plus que Balaam, il mène ces femmes Madianites, les conseille, les anime, nourrit leurs passions, les offre au parterre.

190. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Neuvième Lettre. De la même. » pp. 233-241

L’absence t’embellit : combien de femmes ont dû la conquête d’un époux infidèle, à la nécessité de vivre quelque temps dans des lieux différens ! […] Adieu, la plus aimée des femmes. […] L’Amphithéâtre destiné aux femmes seulement, deux cents livres, ci…… 200 l.

191. (1725) Mr. de Moliere [article des Jugemens des savans] « Mr. de Moliere, » pp. 339-352

Le second en comprend quatre2, savoir, les Fâcheux, l’Ecole des Maris, la Critique de l’Ecole des Femmes, la Princesse d’Elide, ou les Plaisirs de l’Isle enchantée. […] Le sixiéme trois, Psyché, Tragédie Balet, les Femmes savantes, les Fourberies de Scapin. […] A dire le vrai, ces Piéces sont fort inférieures au Misanthrope, à l’Ecole des Femmes, au Tartuffe, & à ces grands coups de Maîtres : mais elles ne sont pourtant pas d’un Ecolier, & l’on y trouve toujours une certaine finesse répanduë que le seul Moliere avoit pour en assaisonner les moindres Ouvrages. […] Il devoit dire en comprend cinq : & ne pas omettre l’Ecole des femmes.

192. (1761) Epître sur les spectacles « Epître sur les spectacles » pp. 3-14

De femmes et d'enfants quelle affreuse cohue Je vois en se heurtant déboucher de la rue ! […] Etourdi par les cris, le bruit et les injures, Je traverse au milieu de six rangs de voitures, Pour demander quel est ce Spectacle nouveau : J’entends crier : Entrez, c’est ici Ramponeauxa, Monseigneur ; Ramponeaux : voyons : entrez, mon Prince ; Me dit le harangueur : arrivant de Province Je crus tout bonnement que quelque rareté, Excitant du Public la curiosité, Attirait ce concours de filles désœuvrées, De Ducs, de Freluquets et de Femmes titrées ; Là : près d’une Intendante assise en rang d’oignons Figurait sur un banc la Marmotte Fanchon La Fille d’Opéra coudoyait la Duchesse, Et Damis séparait sa femme et sa maîtresse : Mais on lève la toile, et Ramponeaux paraît. […] [NDE] Justine Favart (1727 - 1772), femme de Charles Simon-Favart (1710 - 1790), danseuse, actrice et dramaturge.

193. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 2. SIECLE. » pp. 81-106

Il nous est défendu d'être spectateurs des duels, de peur que nous ne devenions complices des meurtres qui s'y font: Nous n'osons pas assister aux autres Spectacles, de peur que nos yeux n'en soient souillés, et que nos oreilles ne soient remplies de vers profanes qu'on y récite; comme lors qu'on décrit les crimes, et les actions tragiques de Thyeste, et qu'on représente Terrée mangeant ses propres enfants; et il ne nous est pas permis d'entendre raconter les adultères des Dieux, et des hommes, que les Comédiens attirés par l'espoir du gain, célèbrent avec le plus d'agrément qu'il leur est possible: Mais Dieu nous garde, nous qui sommes Chrétiens, dans qui la modestie, la tempérance, et la continence doivent reluire, qui regardons comme seul légitime le Mariage avec une seule femme, nous chez qui la chasteté est honorée, qui fuyons l'injustice, qui bannissons le péché, qui exerçons la justice, dans qui la Loi de Dieu règne, qui pratiquons la véritable Religion, que la vérité gouverne, que la grâce garde, que la paix protégé, que la parole divine conduit, que la sagesse enseigne, que Jésus-Christ qui est la véritable vie régit, et que Dieu seul règle par l'empire qu'il a sur nous: Dieu nous garde, dis-je, de penser à de tels crimes, bien loin de les commettre. […] Mais il n'y a rien de plus scandaleux dans tous les Spectacles, que de voir avec quel soin, et avec quel agreement les hommes et les femmes y sont parés; l'expression de leurs sentiments conformes ou différents pour approuver ou pour désapprouver les choses dont ils s'entretiennent, ne sert qu'à exciter dans leurs cœurs des passions déréglées: Enfin nul ne va à la Comédie qu'à dessein de voir, et d'y être vu: Comment un homme se représentera-t-il les exclamations d'un Prophète, en même temps qu'il sent frapper ses oreilles par les cris d'un Acteur de Tragédie ? […] Nous en avons l'exemple d'une femme dont Dieu est témoin, laquelle étant allée à la Comédie en sortit avec un Démon dans son corps; et comme on pressait ce malin esprit dans l'exorcisme, sur ce qu'il avait eu la hardiesse d'attaquer une fidèle. Il répondit hardiment, j'ai eu droit de le faire, puisque je l'ai trouvée dans un lieu qui m'appartient: Une autre femme étant aussi allée à une Tragédie, la nuit suivante elle vit en songe un suaire, et il lui sembla qu'on lui reprochait la faute qu'elle avait commise d'avoir assisté à cette Tragédie, en lui représentant même le nom de l'Acteur; ce qui l'effraya tellement qu'elle mourut cinq jours après: Combien d'autres exemples y a-t-il de ceux qui suivant le party du Démon dans les Spectacles, ont secoué le joug du Seigneur, car personne ne peut servir deux Maîtres: Quel commerce peut-il y avoir entre la lumière et les ténèbres; entre la vie, et la mort. […] On peut justement appeler les Théâtres, et la carrière des courses publiques, une Chaire de pestilence ; Car tout ce qui se fait en ces Lieux est plein de confusion et d'iniquité : Ces assemblées ne fournissent que trop de sujets d'impureté, où les hommes et les femmes étant ensemble, s'occupent à se regarder : C'est là où se tiennent de pernicieux conseils, lors que les regards lascifs excitent de mauvais désirs ; et les yeux étant accoutumés à regarder impudemment les objets qui sont auprès d'eux, se servent de l'occasion qui se présente pour satisfaire leur cupidité.

194. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-4

Voilà l’un des plus grands maux du théatre, de l’aveu de son oracle ; il fait excuser l’inceste & la calomnie, il fait plaindre & aimer Phedre & Medée, les femmes les plus scélérates de l’antiquité. […] Ce sont deux scélérats hypocrites qui ont la même morale, & tiennent le même langage, l’un à la femme, l’autre au garçon qu’ils veulent séduire sous le voile de la fidélité ou de l’amitié.

195. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVII. Accidents arrivés dans les spectacles. » pp. 150-153

De tous côtés on ne voyait que des hommes, des femmes et des enfants privés de la vie ou du sentiment. […] La frayeur et le désespoir forcèrent les femmes à se jeter des loges dans le parterre, où l’on était écrasé et étouffé par la chute des décombres embrasées : aussi il y en eut peu qui échappèrent à la mort.

196. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Fêtes de Théatre. » pp. 95-114

Moyen de faire estimer la nation chez des peuples chez qui le metier de comédien, plus infâme & plus scandaleux qu’en France, s’il étoit possible, n’est exercé que par des femmes prostituées, qui, pour de l’argent, vont de maison en maison, se livrer au goût du public. […] Deux génies portoient deux flambeaux allumés, dont la flamme se réunissoit sur ses aîles ; le Temple des Graces étoit couronné par trois figures de femmes, couvertes d’un voile léger, qui paroissoit être le jouet des vents ; trois femmes toutes nues, couvertes d’un voile léger, qui paroissoient être le jouet des vents, sont-elles bien dans la décence, dont de graves Magistrats font profession ? […] Turpin, Histoire de Siam, rapporte qu’il est un jour dans l’année où l’on choisit une femme flétrie par ses débauches ; on la porte sur un brancard, dans toute la ville, au son des tambours & des hautbois, tout le monde lui vomit des injures, lui jette de la boue ; après l’avoir bien promenée, on l’abandonne sur un fumier ou sur un buisson, hors des remparts, avec défense de jamais rentrer. Cette cérémonie superstitieuse est fondée sur la persuasion où l’on est, que toutes les malignes influences de l’air & des esprits malfaisans, tomberont sur cette femme. […] A Siam les femmes ne montent jamais sur le théatre, les hommes jouent tous les rôles, on croiroit blesser les bienséances de leur sexe, si on les exposoit aux regards du Public.

197. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

Ce Prince, il est vrai, d’un caractere libertin, s’en amusoit aisément : il voltigea toute sa vie sur toutes les femmes. […] Le Roi fait à la femme du logis, qu’il ne connoît pas, le détail de ses projets, de la guerre de Paris, des mesures qu’il prend. Femme dont le mari est ligueur, & qui peut découvrir tous ses secrets. […] Henri étoit trop sage pour l’écrire, & pour en donner connoissance à la femme d’un ligueur, qui, en le divulguant, l’eût rendu odieux & méprisable. […] Tout fut sacrifié au plaisir de se séparer de sa femme que lui procura Brulard, qu’il crut ne pouvoir jamais trop récompenser.

198. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Punctum Unicum. » pp. 5-6

Le Saint-Esprit dit en l’Ecclésiastique : Détournez vos yeux d’une femme bien ajustée3. Donc il défend de vous ajuster pour être vue ; et comme si vous aviez juré de lui désobéir, vous allez au bal tout exprès pour voir de ces femmes, ou pour être vue.

199. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

Henri IV Roi de Castille, la Reine sa femme & toute sa Cour noyée dans la volupté, étoient de vrais personnages de théatre. La Reine ne gardoit aucune mesure, peu de femmes dans leurs amours ont moins respecté la décence. Le Roi passoit sa vie avec ses maîtresses, les Courtisans avec les leurs, qui étoient souvent celles du Roi, aussi peu fidéles à leur amant, qu’il l’étoit à sa femme, & la femme au mari. […] Une vertu qui n’exclud pas la volupté, & l’amour des femmes, est-elle une véritable vertu ? […] La vertu n’exclud pas l’amour des femmes : j’avoue mon erreur.

200. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

Acte heroïque pour une femme, pour une comédienne, qui servira quelque jour dans le procès futur de la canonisation. […] Le Roi des Moabites envoya ainsi des femmes dans le camp d’Israël pour gagner le peuple, & plus d’une fois les Gouverneurs des places ont fait habiller les femmes en soldats pour en imposer à l’ennemi par le nombre apparent de leurs troupes. […] Dans l’un c’est un Prince prévenu contre les femmes, qu’on veut détromper ; dans l’autre une Princesse prévenue contre les hommes, qu’on tâche de faire revenir. […] Il n’est pas permis de faire violence aux femmes ; mais pour de l’argent on en fait ce qu’on veut. […] En France il n’y a point des lieux publics autorisés, ni des essains de femmes publiques protegées, mais il y a des troupes d’Actrices qui les remplacent ; mais qui sont plus cheres & plus dangéreuses.

201. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie. » pp. 1-132

Chrysostome 33 expliquant ces paroles du Chapitre onzième de saint Matthieu : « Celui qui voyant une femme, concevra un mauvais désir envers elle, a déjà commis le péché dans son cœur » ; ce Père parle du danger qu’il y a d’assister à la Comédie, par rapport aux femmes qui paraissent sur le Théâtre. « Si une femme négligemment parée, dit-il, qui passe par hasard par la place publique blesse souvent par la seule vue de son visage celui qui la regarde avec trop de curiosité ; ceux qui vont aux Spectacles et non par hasard, mais de propos délibéré et avec tant d’ardeur qu’ils passent un temps considérable à regarder des femmes infâmes, auront-ils l’impudence de dire qu’ils ne les voient pas pour les désirer, lorsque leurs paroles dissolues et lascives, leurs voix et leurs chants impudiques, les portent à la volupté ?  […]  » Et dans le Canon 67, on défend aux femmes Fidèles et Catéchumènes d’épouser des Comédiens45. « Celle qui le fera, dit le Canon, qu’elle soit privée de la Communion. […] Si la chaussure de Judith fut capable de ravir les yeux et le cœur d’un homme guerrier, que fera le visage, la taille, la bonne grâce, la danse, le chant d’une femme qui n’a point d’autre dessein que de paraître belle et de plaire pour attirer plus de monde à la Comédie. […] Le Rituel de Châlons-sur-Marne, de l’année 1649, page 12, défend de recevoir pour parrains du baptême les pécheurs publics ou les personnes infâmes : comme les Femmes de mauvaise vie, les Concubinaires, les Comédiens, etc. […] N’avez-vous point votre femme ?

202. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25

Grand nombre de pièces de Monfleury, de Molière, de Poisson, du théâtre Italien, de presque tous les Poètes comiques, en renferment des traits piquants, la Comtesse d’Escarbagnas, les Fourberies de Scapin, le Sicilien, Pourceaugnac, la Femme juge et partie, Arlequin Procureur, etc. […] Un jour que Caton y parut, on vit une Actrice fort immodeste, selon le goût et l’usage de ces sortes de femmes, qui ne pouvant soutenir les regards du Censeur, se retira brusquement. […] Aux deux côtés on voit dans de petits réduits, nommés loges, des hommes et des femmes qui jouent ensemble des scènes muettes. […] Les uns obérés de dettes, et réduits à la misère par la débauche, allaient y chercher du pain, d’autres, pour faire la cour à des Princes qui se plaisaient à ces jeux infâmes, un grand nombre par l’indigne plaisir, ou plutôt par l’ivresse du spectacle, par un air de petit-maître, une sorte de galanterie qui les faisait aimer des femmes (tous les siècles se ressemblent). […] Il peut seulement fermer les yeux, laisser faire, ne punir ni ne chasser les Acteurs et les spectateurs » : « Se habere mere passive. » « Car, ajoute-t-il, ne pas chasser ou punir tous les criminels, ce n’est pas approuver le crime. » Ainsi en bien des villes d’Italie on souffre des femmes publiques sans approuver leur désordre.

203. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre premier. Origine des Spectacles. » pp. 1-14

Il empêcha que les femmes allassent aux jeux des athlètes, parce qu’ils combattaient ordinairement nus. […] Ayant su qu’un acteur nommé Stéphanion avait pour serviteur une femme déguisée en garçon, il le fit fouetter sur les trois théâtres de la ville, et il le bannit. […] Les maris et les femmes, dit Sénèque, se disputaient à qui leur ferait plus d’honneur. […] « Au commencement du dix-septième siècle, sous Henri IV et Louis XIII, Hardy et Rotrou tirèrent, dit-on, du milieu des rues et des carrefours, la tragédie et la comédie : mais les poètes ne se ressentirent pas seulement de la corruption du siècle ; « ils l’augmentèrent encore, dit le président Hénault ; ils gâtaient l’esprit et le cœur des jeunes femmes par des vers libertins et des chansons licencieuses ».

204. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

Que penser de ces femmes mondaines (heureusement le nombre en est petit), qui mènent elles-mêmes leurs filles à la boucherie ? […] La femme qui jouait le rôle de Chimène, me toucha et par la beauté et par la tendresse des sentiments de son personnage. […] Toutes décriées qu'elles sont, elles inspirent de plus fortes passions que les honnêtes femmes : le rôle qu'elles font sur le théâtre, donne du goût pour celui qu'elles jouent ailleurs. […] Les honnêtes femmes, il est vrai, ne paraissent point à celui-ci, elles seraient déshonorées ; mais de toutes ces vérités, il résulte que la vertu des femmes court au spectacle les plus grands risques, et que c'est la plus mauvaise éducation de leur permettre d'aller au spectacle. […] On voit bien que les femmes ne sont pas plus conséquentes que les hommes.

205. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

Les Comédiens eux-mêmes en seront peut-être surpris ; mais en tout cas il ne pouvait trouver un expédient plus sûr pour emporter l’estime et l’approbation des libertins, des hommes sensuels, et des femmes mondaines. […] Il nous fera voir que cette femme qui donne quatre Louis pour une loge, et pour entendre des « fadaises » durant trois heures, ne fait pas trop de dépense ; que le pauvre sans pain, sans toit, et sans habit n’a rien à dire là ; qu’enfin le temps et l’argent de cette femme sont également bien employés : il y joindra même si l’on veut de quoi rassurer les consciences sur le jeu, le luxe, et la bonne chair. […] Ou ce raisonnement ne signifie rien, ou il s’ensuit que les femmes ont droit d’aller à l’Eglise comme des Comédiennes au Théâtre. […] Cette femme émeut un libertin ; Cela se peut. […] Ces femmes si bien peintes et si parées, ces Abbés si galants, ces Plumets si vifs et si animés viennent de travailler à des affaires sérieuses et importantes.

206. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatrième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 28-32

Il y aura des femmes dont l’état est de plaire, de tout soumettre, de tout charmer, qui nous feront à tout moment trembler de perdre le cœur d’un époux ! […] C’est avec cette créature qu’ils goûtent tous leurs plaisirs : ceux d’une union légitime sont devenus sans piquant & sans saveur ; ils ne sont plus connus que d’un petit nombre d’honnêtes gens, assez heureux pour avoir rencontré de ces femmes rares tendres sans fadeur, plus propres que magnifiques, belles sans hauteur, caressantes sans importunité ; qui, faites pour le plaisir, sont aussi réservées & plus vertueuses que les froides.

207. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [O] » pp. 436-440

On fesait ordinairement sur les enfans qu’on destinait à ce métier, la même cruauté, qu’un préjugé détestable autorise en Italie, pour conserver aux hommes une voix aiguë, toujours infiniment moins agréable que celle des femmes. […] Non-seulement les femmes les recherchaient pour leurs jeux, mais encore par des motifs d’une passion effrénée*. […] Galien ayant été appelé pour voir une femme de condition, attaquée d’une maladie extraordinaire, il découvrit par les altérations qui survinrent dans la malade, quand on parla d’un certain Pantomime devant elle, que son mal venait uniquement de la passion qu’elle avait conçue pour lui.

208. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 3. SIECLE. » pp. 107-119

Les années ne couvrent point les crimes, et on ne perd jamais le souvenir des mauvaises actions ; elles ont cessé d'être des crimes, et elles deviennent des exemples ; on rend plaisir à voir représenter dans la Comédie ce qu'on y peut faire en sa maison, ou à entendre ce qu'on y peut faire: On apprend l'adultère en le voyant représenter, et le mal qui est autorisé publiquement a tant de charmes, qu'il arrive que des femmes qui étaient peut-être chastes lors qu'elles sont allées aux Spectacles en sortent impudiques. […] Je ne sais s'il y a moins de dérèglement dans les Théâtres que dans les autres Spectacles; car on représente dans les Comédies l'incontinence des Filles, et les amours des femmes de mauvaise vie. […] Ces efféminés démentent ce qu'ils sont, et s'étudient à paraître des femmes dans leurs habits, dans leur marcher, et dans leurs gestes lascifs.

209. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IX. Sentiments de Tertullien. » pp. 180-200

Vous, Païens, dit-il, avez aboli les lois les plus sages, dont vos ancêtres étaient scrupuleux observateurs, telles que les lois somptuaires, qui défendaient tous les excès du luxe et de l'intempérance ; celles qui distinguaient les états, en interdisant au peuple les habits des gens de condition, et aux honnêtes femmes les parures des courtisanes ; celles qui prescrivaient aux femmes la modestie et la sobriété, jusqu'à leur défendre de boire du vin, et de porter de l'or sur leurs habits ; en particulier les lois qui proscrivaient le théâtre, et le faisaient partout détruire, comme le corrupteur des bonnes mœurs : « Leges quæ theatra stuprandis moribus orientia destruebant. […] Cybèle méprisée par le Berger Attis ; Vénus pleurant la mort d'Adonis ; la Lune recherchant Endymion ; Phaéton, fils du Soleil, précipité du haut des cieux ; les trois Déesses disputant une pomme, jugées par le Berger Paris (ajoutez l'enlèvement de Proserpine, l'adultère de Jupiter avec la femme d'Amphitryon, et de Mars avec Vénus, les amours de Psyché, de Semelé, d'Hercule et d'Omphale, de Bacchus, de Vénus, de Momus, de l'Aurore, de tous les Dieux, etc. on verra une grande partie de nos opéra et du théâtre Italien). […] Il donne sa malédiction à celui qui prend des habits de femmes ; que pensera-t-il d'un Acteur efféminé qui en affecte même les parures, la démarche, la mollesse, et de ceux qui se font crever les yeux, meurtrir le visage à coups de ceste ? […] Une femme y fut possédée du démon. Lorsque dans l'exorcisme on reprochait à l'esprit immonde d'avoir osé attaquer une Chrétienne, j'en ai le droit, répondit-il, je l'ai trouvée chez moi : « Justissime feci, in meo eam inveni. » Une autre femme vit en songe un suaire, et s'entendit reprocher le nom de l'Acteur qu'elle était allé voir jouer la nuit même qui suivit la comédie.

210. (1836) De l’influence de la scène « De l’influence de la scène sur les mœurs en France » pp. 3-21

Il parodia les ridicules de la noblesse ; il apprit aux femmes à ne pas confondre le charme de l’esprit avec l’affectation, la science avec le pédantisme ; et les femmes le comprirent. […] Nous n’avons, il est vrai, dans la Nonne sanglante, que deux femmes poignardées et qu’un homme empoisonné ; mais deux incendies, l’éboulement des catacombes, l’espérance de voir un homme pendu sur le théâtre même, remplissent assez lugubrement la scène pour que le spectateur ne désire pas de nouvelles émotions. […] Si au lieu d’ensanglanter la scène par le meurtre de Stella, l’auteur eût mis dans l’âme de cette femme des sentiments de grandeur et d’héroïsme ; s’il lui eût donné de l’élévation et de la générosité, nous n’aurions pas eu alors, il est vrai, de nonne sanglante possédée du démon de la vengeance, tuant, brûlant, remplissant la scène de crimes qui font frémir la nature ; il aurait fallu reporter l’intérêt sur une religieuse sublime par ses vertus, grande par ses sacrifices, touchante par son amour. […] Ainsi que cette réunion distinguée d’hommes célèbres en tout genre, ainsi que tous les hommes jaloux de la gloire nationale, je répudie une scène qui calomnie nos mœurs, flétrit notre littérature, repousse l’ami des hommes, la femme qui sait encore rougir, d’où la jeune fille ne peut sortir sans tache, et le jeune homme sans ressentir moins d’horreur pour le crime.

211. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XII. Des Machines & du merveilleux. » pp. 179-203

Comment les femmes, à qui son enfance avoit été confiée, lui ont-elles laissé cette croix ? […] En supposant qu’elle eût ignoré le prix de cette image de notre redemption ; les femmes avec qui elle vivoit l’ignoroient-elles ? […] Quoique Danaüs ni aucun de sa suite ne la tienne, quoique Lincée, à la tête du peuple, soit le maître & du Palais & de Danaüs, quoique la garde de Danaüs ne fasse pas le moindre geste pour sa défense ; Lincée lui demande plusieurs fois sa femme, que personne ne l’empêche de reprendre : Il s’écrie enfin. […] Lincée qui avoit perdu le tems à demander sa femme, qu’on ne lui refusoit pas, est dans une inquiétude mortelle qu’il exprime en très-beaux vers.

212. (1632) Les Leçons exemplaires de M.I.P.C.E. « Livre III, Leçon X. LA COMEDIENNE CONVERTIE. » pp. 461-479

Un jour de Fête j'avais été curieux d’ouïr plusieurs sermons pour remarquer les façons de faire et de dire des Prédicateurs Espagnols, sur le soir Monsieur l’Ambassadeur et Madame sa femme furent invités d’aller au Palais du Roi où se devait faire une excellente Représentation du Martyre de Sainte Cécile. […] Elle est fille de Maître et dès son enfance elle a été dressée à cette profession où elle a réussi avec des avantages incomparables, son Père est un des principaux de la troupe de qui cette fille est la prunelle de l’œil il en est plus jaloux que de sa femme, et ne vous imaginez pas que cette fille soit autre chose qu’une perle de vertu car outre que son Père et sa mère la veillent comme des dragons elle a toujours eu une inclination si forte à la pureté et à la piété que tous ceux qui ont voulu donner des atteintes à son honnêteté n'y ont perdu que leurs pas et leurs espérances. […] Ils sont deux ou trois en cette compagnie de représentants qui la désirent pour femme avec des passions désespérées mais elle n’en veut aucun pour mari, son intention a toujours été d’être Religieuse et rien ne l’a pu détourner de ce dessein. […] Certes quelque beauté que les yeux remarquent en une femme rien ne flatte si doucement l’imagination, et rien ne donne tant d’amour que l’honnêteté.

213. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIV. La fréquentation des spectacles ne peut se concilier avec la vie et les sentiments d’un véritable chrétien. » pp. 118-132

« Or, convient-il à un disciple de Jésus-Christ d’aller autoriser par sa présence des hommes scandaleux ; d’aller contempler avec curiosité des femmes sans pudeur, trop semblables à ces sirènes dont parle Isaïe9, qui ne charment que pour la mort ; des femmes qui, par des attitudes étudiées et des gestes expressifs répandent de tous côtés le poison de la volupté ? […] où en est la vertu d’une femme chrétienne, lorsqu’elle entend une personne de son sexe avouer sa faiblesse et la déclarer même au séducteur qui l’a fait naître ? […] Si c’était dans un homme à qui la dépravation de nos mœurs permît tout ; mais non, c’est dans une femme dont on affecte de vanter la modestie, qu’on présente comme un modèle de vertu, comme une héroïne.

214. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

Détournez vos yeux d’une femme coiffée à l’avantage, de peur que sa beauté ne vous soit un sujet de scandale et de chute. […] Je ne fais point fort sur cet endroit de Tertullien, où il dit, qu’une femme Chrétienne étant entrée dans le lieu des Spectacles, devint possedée du démon, et que le malin esprit étant obligé par la force des Exorcismes de l’Église, de rendre raison de cette usurpation qui paraissait si injuste, il répondit, qu’il avait trouvé cette femme dans un lieu qui était à lui, et qu’il avait eu droit de s’en saisir. […] Les moyens pour conserver la chasteté, selon l’Écriture, sont compris dans ces paroles : Détournez vos yeux d’une femme qui n’est pas sage, de peur de tomber dans ses piéges. […] Ne fréquentez point les femmes qui font profession de bien chanter, et de bien danser, de peur que leurs attraits ne vous perdent. […] Détournez vos yeux d’une femme bien parée ; il y a quantité de personnes qui ont malheureusement péri, pour avoir admiré la beauté d’une femme, parce que c’est ce qui allume le feu de la concupiscence.

215. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE V. Réforme de Fagan. » pp. 110-128

Le théatre est-il le seul endroit où les femmes trouvent des amans ? […] Ce n’est pas faire l’éloge des femmes de la ville & de la Cour. Rendons justice à la vérité, il y a sans doute à la ville & à la Cour des femmes immodestes, mais ce n’est pas le grand nombre. […] Le théatre maintient l’immodestie des femmes ; on seroit modeste sans lui, on l’étoit avant lui. 3. excuse. […] La Beauval étoit une honnête femme.

216. (1665) Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre « Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre » pp. 1-48

La naïveté malicieuse de son Agnès, a plus corrompu de Vierges que les Écrits les plus licencieux : Son Cocu imaginaire est une invention pour en faire de véritables, et plus de femmes se sont débauchées à son École, qu’il n’y en eut autrefois de perdues à l’École de ce Philosophe qui fut chassé d’Athènes, et qui se vantait que personne ne sortait chaste de sa leçon. […] Tout ce qu’elle avait de mauvais, avant ce grand Cardinal, c’est qu’elle était coquette et libertine ; elle écoutait tout indifféremment, et disait de même, tout ce qui lui venait à la bouche ; son air lascif et ses gestes dissolus rebutaient tous les gens d’honneur, et l’on n’eût pas vu en tout un siècle une honnête femme lui rendre visite. […] Auguste fit mourir un Bouffon qui avait fait raillerie de Jupiter, et défendit aux femmes d’assister à des Comédies plus modestes que celles de Molièreh. […] [NDE] La Critique de l’Ecole des femmes, sc. 6. […] [NDE] L’information est probablement tirée de la Vie des douze Césars de Suétone qui, dans sa Vie d’Auguste, rapporte des cas de punitions infligées à des comédiens (mais aucun pour s’être moqué des dieux) et l’interdiction faite aux femmes d’assister aux spectacles d’athlètes (mais non aux représentations théâtrales), voir Vie d’Auguste, 44 et 45.

217. (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30

J’ajouterai que cette pièce a corrigé les hommes : car s’il est encore des maris infidèles et dissipés, il n’en est plus qui rougissent d’aimer leurs femmes, et d’avouer leur amour. […] Si nous le regardons avant la pièce, c’est un incestueux qui abuse de la femme de son frère. […] [NDA] Est-ce donc un mal que les femmes dominent au Théâtre comme dans le monde, si elles ne se servent de leur empire que pour ramener les hommes à la vertu ? […] Si une femme aimable et vertueuse est un objet céleste qu’on ne trouve qu’au théâtre, où sont ces hommes si habiles et si vertueux ? […] » Daignera-t-on nous apprendre pourquoi un Etat ne serait pas bien gouverné par des femmes, quand les deux sexes auront reçu la même éducation ?

218. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142

Une Actrice oserait-elle prendre un rôle de femme publique, et débiter des saletés grossières ? […] Cette comparaison de l’homme avec Dieu, dont l’audace frappe et surprend, passe pour du sublime ; elle n’est qu’un délire : le monstre de la Poétique d’Horace, composé d’une tête de femme et d’une queue de poisson, est moins ridicule. […] De là on passe aux objets des passions, on tient aux femmes le même langage, on a pour son plaisir, son trésor, les mêmes sentiments, et ce n’est plus un jeu, ce sont les vraies Divinités du cœur. […] « Du temps de Charles I. dans les guerres civiles commencées par des rigoristes fanatiques, on écrivait beaucoup contre les spectacles, d’autant plus que Charles et la Reine sa femme, fille de Henri IV, les aimaient extrêmement. […] C’est la faute où Corneille est tombé dans Polyeucte, où parmi tant de propos chrétiens, et des sentiments de religion, Pauline, femme du Martyr, fait avec Sévère son amant un entretien si peu convenable à une honnête femme, qu’il en est ridicule.

219. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

 46.) sur le soin excessif de leurs cheveux, sur les frisures, les parfums, les baigneursf, les pommades, qu’à peine il permet à leurs femmes ; (C. […] Il était défendu aux filles de condition, surtout aux filles des Sénateurs, de se mésallier jusqu’à épouser des affranchis ; mais une fille de la plus haute naissance qui s’oubliait jusqu’à se rendre Comédienne ou femme publique (car aux yeux de la loi c’est la même chose), dérogeait si bien à la noblesse, que les honteux mariages avec des affranchis ne lui étaient plus interdits. […] Chaque journée faisait sa pièce, et portait le nom de quelqu’un de ses maris ; l’Andriane, la femme d’André de Hongrie ; la Taranta, la femme du Prince de Tarente ; la Majorquina, la femme de l’Infant de Majorque ; l’Allemanda, la femme d’Othon de Brunswick, Prince Allemand ; enfin la Johannella, c’est-à-dire, sa jeunesse, sa mort, et les aventures de sa vie, qui n’avaient point de rapport à ses quatre maris. […] « La nation et la religion doivent à l’envi former l’éloge de cette femme forte qui seule prend en main la défense du citoyen fidèle.

220. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IV. Bassesse légale du métier de Comédien. » pp. 75-100

Une femme qui se livre au public, qui fait métier de séduire, peut-elle se dire séduite ? […] En femme précautionnée, elle s’est fait payer d’avance en ruinant ceux qu’elle a pris dans ses filets. […] Les Comédiens en France se prêtaient autrefois aux plaisirs du public, et allaient de maison en maison, comme les femmes de Golconde. […] ) Ce n’est pas que ces hommes et ces femmes méprisables ne soient souvent et trop souvent très riches, qu’ils ne donnent dans un luxe et n’étalent un faste excessif, et ne soient reçus dans la familiarité des Grands par un aveuglement et une bassesse d’âme aussi déshonorant que déplorable. Mais un drap d’or, un vernis de Martin, quatre ou cinq laquais, sont de fort minces titres pour passer l’éponge sur les taches de l’état ; eh qui est plus richement habillé, plus accrédité, plus familièrement admis que les femmes de mauvaise vie ?

221. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

Leurs plaisirs sont peut-être moins vifs et moins séduisants, leur matière n'est pas si généralement mortelle, quoique dans la vérité tout soit relatif, que le vin pour un ivrogne, l'argent pour un avare, des cartes pour un joueur, des honneurs pour un ambitieux, soient d'aussi impérieux tyrans qu'une femme pour un impudique. […] On se moque avec raison de ces Casuistes accommodants, qui à la faveur d'une supposition chimérique, permettent de désirer un objet mauvais s'il n'était pas défendu : Je désirerais cette femme, si j'étais son mari ; le bénéfice de cet Evêque, s'il était mort ; de faire mourir cet ennemi, s'il était soldat dans l'armée ennemie, etc. […] On vient d'être enchanté d'une Actrice, en aime-t-on mieux sa femme, ses enfants, ses amis, ses domestiques ? […] De là les transports des jeunes gens, des femmes, des cœurs sensibles de ceux qui vont à la comédie pour la première fois. […] Dans les Fêtes de la Paix (juillet 1763.) par Favart, farceur célèbre, il paraît sur le théâtre, contre toutes les ordonnances, un Ecclésiastique qui dit cent sottises à une femme mariée, pour la séduire.

222. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XX. Spectacles condamnés par les saints Pères et par les saints conciles. » pp. 168-178

Une vaine curiosité la fit monter dans la ville de Sichem pour y voir les femmes du pays ; elle fut malheureusement rencontrée par le jeune prince, et cette fatale entrevue causa la ruine de tout un peuple et la sienne propre. […] Partout où se rencontrent la danse, la musique et les transports d’une joie effrénée, les femmes s’oublient de leurs devoirs, les hommes sont saisis d’un esprit de vertige : c’est un sujet de tristesse pour les anges, c’est le sanctuaire des démons et leur grande fête27. » Saint Isidore de Séville, qui vivait au septième siècle, appelle le théâtre un lieu de prostitution, theatrum idem et prostibulum. […] Les mimes sont ceux, ajoute ce Père, qui copient les actions humaines pour les tourner en ridicule dans la comédie ; leurs fables sont mêlées d’intrigues ; on y voit des filles séduites, et le commerce odieux des femmes galantes28. » Saint Bernard, qui vivait dans le douzième siècle, n’a pas laissé de condamner les représentations théâtrales, quoiqu’elles fussent alors très-rares, sous prétexte que ces sortes d’exercices flattent les passions en retraçant des actions criminelles29.

223. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35

Suivant le sentiment des personnes les plus graves, l’amour et les femmes fournissent les deux principaux motifs de la réformation du Théâtre ; mais je suis persuadé que quiconque proposerait de les en bannir, bien loin d’être écouté, ne ferait que s’attirer les railleries de la plus grande partie des hommes. […] elle lui dit que tout homme, qui fait des protestations d’attachement à une femme, ne cherche qu’à la corrompre et à la déshonorer : elle lui dit qu’il n’est pas permis d’avoir une liaison particulière avec un jeune homme, quelqu’innocente que soit cette liaison ; parce que, ce qui est innocent d’abord, est souvent un acheminement au crime. […] Les hommes et les femmes y prennent au premier coup d’œil l’amour le plus vif l’un pour l’autre : ils se l’avouent réciproquement, sans que leur honneur en reçoive aucune atteinte : ce sont même les Héros et les Héroïnes : les Amants et les Maîtresses prennent, pour parvenir à s’épouser, la même route qu’ils prendraient, s’ils se proposaient une action criminelle.

224. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Parallèle du Poème épique avec les Pièces du nouveau genre. » pp. 107-112

« Ma femme, ma femme !

225. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Treizième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 254-259

femme généreuse & trop sensible ! […] chercher à attendrir une autre femme qu’Ursule !

226. (1768) Instructions sur les principales vérités de la religion « CHAPITRE LII. De la Comédie et des Spectacles ? » pp. 142-146

Quant aux sujets qui sont le fond et la base de la comédie, sans compter les bouffonneries, les extravagances, les sauts et les gestes dissolus ; ces femmes et ces Acteurs qui exposent leur vie en se balançant, en voltigeant indécemment sur des cordes, que voit-on dans le reste, qu’une peinture des passions, plus propre à les exciter qu’à les éteindre. Tantôt une intrigue de galanterie, une maîtresse affligée, un rival supplanté, une femme jalouse, un mari dupé.

227. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

M. de Saint-Marc, dans un recueil de ses œuvres, plus galantes que sublimes, a fait un portrait plaisant de ces femmes & de leurs intéressés adorateurs. […] Il est vrai qu’on ne les nomme pas, & qu’il est bien des femmes dans le monde qui leur ressemblent : mais ce sont leurs traits, leur langage, leurs allures ; personne ne peut s’y méprendre. […] Tout dégénere dans ce monde : ces gardiens de l’honneur des femmes devinrent leurs corrupteurs, des entremetteurs de galanterie d’autant plus dangereux qu’on s’en défie moins. […] Quelquefois, pour se venger, ils se font les Sigisbées d’une autre femme, & même de la femme du Sigisbée de la sienne : c’est une sorte de compensation. On n’a pas besoin en France de ces artifices ; les femmes y ont la plus grande liberté, & les maris beaucoup d’indifférence.

228. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

C’est une femme qui trompe son mari, et se livre à un amour adultère… Cependant, un père et ses enfants, une mère et sa fille, de graves sénateurs, se plaisent à ce spectacle immoral, repaissent leurs yeux de cette scène impudique. […] Le Sage nous y avertit de ne pas fréquenter une femme qui fait profession de danser et de chanter ; de ne pas même la regarder, ni l’écouter, de peur que nous ne périssions, vaincus par la force de ses charmes. […] « On pourrait dire de ceux qui les fréquentent : N’ont-ils donc ni femmes, ni enfants, ni amis ? […] On y présente l’amour comme le règne des femmes : c’est pourquoi l’effet naturel de ces pièces est d’étendre l’empire du sexe, et de donner des femmes pour les précepteurs du public… » « La même cause qui donne sur le Théâtre, l’ascendant aux femmes sur les hommes, le donne encore aux jeunes gens sur les vieillards ; et c’est un autre renversement des rapports naturels, qui n’est pas moins répréhensible. […] Il tourne en dérision les respectables droits des pères sur leurs enfants, des maris sur leurs femmes, des maîtres sur leurs serviteurs.

229. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VIII. » pp. 131-157

On dira peut-être, ajoute ce Pere, que cette défense ne regarde que les Pécheurs publics à qui on refusoit les recréations les plus innoncentes ; mais je vous assure que l’éloignement des Spectacles est un preservatif nécessaire à quiconque est jaloux de conserver son innocence : si Dina n’étoit point sortie de la tente de Jacob, son pere, sa pudeur n’eût point eu de combat à soutenir ; une vaine curiosité la fit entrer dans la Ville de Sichem, pour y voir les femmes du pays, elle fut malheureusement rencontrée par le jeune Prince, & cette fatale entrevûe causa la ruine de tout un peuple & de sa propre vertu. […] Malheur à vous qui faites la débauche & qui dansez au son des instrumens : par-tout où la danse se rencontre, la musique & les transports d’une joie effrenée, les femmes s’oublient de leur devoir, les hommes sont saisis d’un esprit de vertige ; c’est un séjour de tristesse pour les Anges, le sanctuaire des Démons & leur grande fête. […] Les Mimes sont ceux, ajoute ce Pere1, qui copient les actions humaines, pour les tourner en ridicule dans la Comédie ; leurs Fables sont entremêlées d’intrigues2 employées à la séduction des jeunes filles, ou bien à réaliser un commerce odieux de la part des femmes galantes. […] Le véritable honneur m’attire bien moins sur ses pas que la passion des femmes & la soif des richesses.

230. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre II. Charles XII. » pp. 32-44

Le Roi de Pologne étoit un homme de plaisir, un homme de Théatre, livré à la mollesse, gouverné par les femmes, toujours en fête, & par conséquent peu propre à combattre & à régner. […] Le Roi de Suede, dur à lui-même, se refusoit tous les plaisirs : il ne connoissoit ni la bonne chere, ni le jeu, ni les femmes. […] Qu’on compare ces hommes, d’un côté un Roi dans son camp, vêtu en soldat, buvant de l’eau, couchant sur la terre, ne regardant point de femmes, travaillant sans cesse ; & de l’autre, deux Rois plongés dans la volupté, nuit & jour à table, toujours dans l’ivresse ; & qu’on juge de quel côté doit être la victoire. […] Ses successeurs ont porté bien loin l’embellissement de la Moscovie, l’art dramatique s’y est introduit, le Théatre y brille, & tout jusqu’aux femmes s’avise de monter sur la Scène.

231. (1644) Responce à deux questions, ou du charactere et de l’instruction de la Comedie. Discours quatriesme « Responce à deux questions, ou du charactere et de l’instruction de la Comedie. » pp. 100-132

Il ne mesloit pas le Ciel auecque la Terre, quand il se joüoit auec ses enfans, ou qu’il entretenoit sa femme de l’œconomie de sa maison. […] Ils sont fondateurs d’vn nouueau Siecle Heroïque ; Et au lieu que dans celuy de nostre Malherbe, tovs les metavx estoient or, tovtes les flevrs estoient roses , dans le leur tous les hommes sont Docteurs, toutes les femmes sçauantes. […] Ie veux dire, qu’ils font parler toutes les personnes, comme si elles auoient toutes estudié ; comme si l’Vniuersité estoit deuenüe toute la Ville ; comme si les Histoires rares & les Fables peu connües, les Allegories & les Antitheses s’estoient débordées iusques dans les Appartemens des Femmes ; dans les Sales du Commun ; dans les Boutiques des Artisans. […] Par exemple, Monsievr, & cecy se remarque plus particulierement dans leurs Tragedies, s’ils sont de la Secte d’Epicure, tous leurs personnages sont generalement Epicuriens, voire mesme les Femmes & les Enfans, qui blasphement contre la Prouidence de Dieu, & nient l’Immortalité de l’Ame. […] Vous auez bien oüy parler de certaines armes couuertes de myrte, & de certains hommes vestus en femmes, qui ont autrefois tué des Tyrans.

232. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VIII. De la Folie. » pp. 163-179

C'est une folie que des hommes et des femmes montent tous les jours sur des planches pour se donner en spectacle, c'est une folie que des êtres raisonnables passent leur vie à apprendre par cœur, à représenter des fables. […] Ce sont les expressions de la Reine sa femme, qui l'en méprisa et lui en fit les plus amers reproches, auxquels, sans nier le fait, il répondit de la manière la plus piquante : « Saltabat totis viribus, subtiliebat nudatus quasi unus de scurris. […] L'adultère avec Bethsabée, le meurtre d'Urie, la perfidie pour le faire périr, l'adresse de l'enivrer pour le faire aller avec sa femme, et cacher le vrai père de l'enfant adultérin, le mariage avec la veuve adultère dont il avait tué le mari, le jugement contre Miphiboseth, les emportements contre Nabal, la retraite chez les ennemis de l'Etat, les invasions, du moins simulées sur les terres d'Israël, et la promesse de combattre son Roi légitime, le mensonge au grand Prêtre pour obtenir des provisions et des armes, l'assemblage d'une troupe de voleurs et de scélérats à la tête desquels il se met, font voir que dans ce Prince, non plus que dans Salomon son fils, plus grand homme que lui du côté des lumières de l'esprit, il s'en faut bien que tout doive servir de modèle. […] Tous les interprètes pensent que David ne se dépouilla pas en entier, et ne parut pas nu devant le peuple et les femmes, qu'il quitta seulement ses habits royaux, son manteau de soie ou de pourpre, stola byssina, que lui donnent les Paralip.  1. 15. et ceignit sa tunique, qui était la chemise du temps, avec une ceinture de lin appelée ephed. […] Rien de tout cela chez les Juifs, il n'y avait ni gavotte, ni pavanne, ni pas de trois, ni bal, ni ballet, etc. on ne connaissait ni maître à danser, ni livre de chorégraphie ; ce n'était que des sauts et des bonds, des courses ajustées, il est vrai, assez grossièrement à la mesure de quelque air que tout le monde bat naturellement, ou joué par quelque instrument, ou chanté par des voix humaines, mais sans ordre, sans liaison, sans dessein, tout au plus des danses en rond, que les femmes faisaient d'un côté, et les hommes de l'autre.

233. (1671) La défense du traité du Prince de Conti pp. -

 »  Car Dieu nous déclare lui-même par la bouche du Sage, que c’est de sa main qu’on reçoit une femme prudente, et vertueuse. […] qu’il était bien rare de trouver une femme qui voulût se résoudre à vendre quelque chaîne d’or, ou quelqu’une de ses pierreries pour nourrir un pauvre. […] Le traître en ce dessein si digne du supplice, Se servit de ma femme, il en fit son complice. […] Y a-t-il une folie pareille à celle qui porte les hommes à s’habiller en femmes par un honteux déguisement ? […] n’y voit-on pas des hommes déguisés en femmes, et des femmes déguisées en hommes ?

234. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IV. De la Médisance. » pp. 80-99

Vasthi étoit une femme légitime, Madame de Montespan ne l’étoit pas. […] Il n’y a presque point de comédie où quelqu’un ne soit joué, & dont on n’eût pû faire des clefs satyriques ; les Précieuses ridicules sont la satyre de l’hôtel de Rambouillet ; les Femmes savantes, de Cotin, Ménage ; George Dandin, d’un bourgeois de ce nom ; le Tartuffe, de M. de Lamoignon ; le Misanthrope, de M. le Duc de Montauzier ; Pourceaugnac, d’un Limosin de ce nom ; le Philosophe, du Bourgeois Gentilhomme, Rosaut, dont il emprunta le chapeau pour le jouer mieux ; l’In-promptu de Versailles joue les Comédiens & Boursault ; la Critique de l’École des Femmes tous les censeurs ; les Facheux toute la Cour ; le Mercure a été joué par Boursault, ce qui lui fit faire un proces ; les Folies amoureuses de Regnard, le Rendez-vous de Baron, le Pédant de Bergerac, &c. […] Les femmes n’étoient point encore admises dans les troupes ; depuis qu’elles en font le plaisir, la nudité des Satyres a passé aux Actrices. […] Une comédie est une médisance continuelle, tous les Acteurs y médisent les uns des autres, le fils décrie son père, la femme son mari, le domestique son maître, &c. […] On accuse les femmes d’être plus médisantes que les hommes.

235. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE III » pp. 42-76

Les femmes ne négligent rien pour y paraîttre belles : elles y réussissent quelquefois, et s’il y en a quelqu’une qui ne le soit pas, il ne faut pas s’en prendre à la Comédie, rien n’est plus contre son intention, puisqu’elle lui fait tenir la place d’une personne qui a été l’objet d’une passion violente, qu’une Comédienne sans beauté ne représente pas fidèlement. […] Il n’y aurait que les libertins qui pussent voir les pièces déshonnêtes ; les femmes de qualité et de vertu en auraient de l’horreur, au lieu que l’état présent de la Comédie ne faisant aucune peine à la pudeur attachée à leur sexe, elles ne se défendent pas d’un poison aussi dangereux et plus caché que l’autre qu’elles avalent sans le connaître, et qu’elles aiment lors même qu’il les tue. […] J’avoue que nonobstant tout cela elles sont tout à fait honnêtes, puis qu’il a plu ainsi au Poète : mais en vérité y a-t-il personne de tousceux qui sont les plus zélés défenseurs d’une si mauvaise cause, qui voulût que sa femme, ou sa fille fût honnête comme Chimène, et comme toutes les plus vertueuses Princesses du Théâtre ? […] L’Auteur cite l’endroit de Tertullien au Chapitre 28. du Livre des Spectacles, d’une femme Chrétienne, laquelle étant allée au Théâtre et à la Comédie, en revint possédée du diable, et que les Exorcistes demandant au démon comment il avait osé attaquer une Chrétienne, il répondit qu’il l’avait fait sans crainte, parce qu’il l’avait trouvée dans un lieu qui lui appartient, Inveni ine meo af. […] Enfin il conclut que les Chrétiens blâmaient la grande dépense de ces Spectacles, l’oisiveté qu’ils fomentaient, le rencontre des hommes et des femmes qui s’y trouvaient mêlés et disposés à se regarder avec trop de liberté et de curiosité.

236. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202

qu’y a-t-il au dessus de Chrisalde, de Martine (servante des Femmes savantes). […] Moliere étoit triste & jaloux, toute sa vie sa femme fit son malheur, & après sa mort elle demandoit des autels pour son divin mari. […] Une femme est un soleil, une lune, tout au moins une aurore ; ses beaux yeux sont des astres, &c. […] Il enseigne, il autorise la révolte des enfans, les fripponneries des domestiques, l’infidélité des femmes & des maris, le libertinage de la jeunesse. […] La maniere dont il excuse les torts de sa femme, se bornoit à la plaindre.

237. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Comédie. » pp. 765766-806

 » expliquant ces paroles du chap. 5. de Saint Matthieu, Celui qui voyant une femme concevra un mauvais désir envers elle, a déjà commis le péché dans son cœur ; ce Père parle du danger qu’il y a d’assister à la Comédie, par rapport aux femmes qui paraissent sur le Théâtre. « Si une femme négligemment parée, dit-il, qui passe par hasard dans la place publique, blesse souvent par la seule vue de son visage celui qui la regarde avec trop de curiosité ; ceux qui vont aux spectacles, et non par hasard, mais de propos délibéré et avec tant d’ardeur, qu’ils passent un temps considérable à regarder des femmes infâmes, auront-ils l’impudence de dire qu’ils ne les voient pas pour les désirer, lorsque leurs paroles dissolues et lascives, leurs voix et leurs chants impudiques, les portent à la volupté ? […]  » Et dans le Canon 67. « On défend aux femmes fidèles et catéchumènes d’épouser des Comédiens Et can. […]  » , on ne doit rejeter aucun fidèle de la Communion, à moins qu’il ne soit excommunié ou interdit, ou marqué de quelque crime notoire, comme les femmes publiques, les Bateleurs, les Comédiens. […]  » , tend à les entretenir dans leur iniquité, comme celui qu’on donne à une femme débauchée. […] N’avez-vous point votre femme ?

238. (1715) La critique du théâtre anglais « TABLE DES PRINCIPALES matières. Contenues dans ce Volume. » pp. 494-500

L’Obscénité du Théâtre Anglais dans le langage, page 1 Suite de cette licence de nos Poètes modernes, 3 L’obscénité ; contre le savoir vivre aussi bien que contre la Religion, 7 Le Théâtre Anglais scandaleux au souverain degré sur ce point, 11 La modestie, caractère propre des femmes, 13, et suiv. […] Autres exemples d’impiété dans l’Amour Triomphant, 122 Dans la femme Provoquée, 131 Dans l’Amour sans intérêt, 141 Dans le Relaps, 133 L’horreur de cette seconde sorte d’impiété, 136 Les Poètes Anglais évidemment blasphémateurs et convaincus de l’être par la plupart des pièces rapportées ci-dessus, 138 Les Dramatiques Latins et Grecs, religieux au prix des nôtres.

239. (1677) L’Octavius « Paragraphes XXXVI-XXXVIII du texte latin » pp. 159-171

Nos femmes et nos enfants se moquent des Croix et des tourments, montrent un visage assuré devant les bêtes farouches, enfin souffrent la douleur sans gémir, par la patience que Dieu inspire. […] Nous nous en servons, et déliées, et par bouquets, nous les sentons, et nos femmes s’en parent le sein.

240. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129

Toute sorte de bouffonnerie est interdite, encore même ne se fiant pas à leurs promesses, il ne laisse représenter aucune pièce qui n’ait été vue et approuvée par le Magistrat : « Nous serions des insensés, dit-il, de faire enseigner à nos femmes, à nos enfants, à nos concitoyens, rienr de contraire à notre religion, à nos lois, à nos mœurs, et détruire tout ce que nous nous efforçons d’établir. » L’Etat est intéressé, dit-on, à entretenir la comédie, pour amuser le peuple, ou naturellement remuant, ou désespéré par sa misère, ou aigri par la dureté des impôts. […] Là se donnent mille assignations scandaleuses contre l’honnêteté des femmes, et la ruine des familles. […] C’est une tête creuse, une coucourdet coiffée, vide de sens, comme une cane, un cerveau démonté, qui n’a ni roue ni ressort entier, qui change comme la lune, etc. » Et ailleurs ce Mémoire attaque les mœurs de la troupe, qu’il fait voir « n’être composée que de débauchés qui mangent l’argent qu’ils ont amassé sans peine, et passent leur vie en débauches, tandis que leurs femmes et leurs enfants demandent inutilement du pain. […] L’Actrice, Reine en apparence par son rôle, est dans la réalité une femme très commune : Madame de Maintenon, Reine en effet par son mariage et sa faveur, ne paraissait qu’une femme ordinaire. […] Conservez votre réputation au milieu des gens sans honneur, soyez chaste parmi des femmes prostituées, qui vous sont soumises : « Cui subjacent prostituta. » Vous serez d’autant plus louable que votre vertu aura résisté à la séduction de la volupté.

241. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VI. De l’Iconomanie théatrale. » pp. 141-158

La peinture est un langage, & le discours un tableau ; la modestie doit donc également regner dans l’un & dans l’autre ; la peinture doit être aussi chaste que le langage : c’est une des bonnes qualités de la langue Françoise, d’être naturellement modeste ; nous l’avons prouvé dans une autre occasion, par un Discours exprès sur la chasteté de la langue Françoise ; il s’en faut bien que le pinceau, que le burin soient aussi retenus que l’homme sage ; quelle honnête femme oseroit faire la description du corps humain, en nommant les choses par leur nom, comme une estampe les prononce & les étale ? […] Or quelle honnête femme oseroit se montrer dans le désordre où on la représente. […] Que penser d’une femme dont un portrait indécent annonce sa coquetterie : que penser d’un homme dont le portrait efféminé annonce la molesse & la frivolité ? […] On est sur la scéne si naturalisé avec l’indécence, qu’on aime mieux blesser la vérité & la vraisemblance dans les choses saintes, que de ne pas livrer ses charmes aux yeux du public, comme des femmes qui ont l’impudence de venir à l’Eglise en babit de théatre plutôt que de ne pas recueillir le tribut des crimes qu’elles y vont mandier, & qu’elles achetent aux prix de leurs ames. […] C’est le grand principe de l’Evangile ; celui qui regarde une femme avec complaisance, a déjà commis le péché dans son cœur.

242. (1731) Discours sur la comédie « PREMIER DISCOURS SUR LA LETTRE DU THEOLOGIEN DEFENSEUR DE LA COMEDIE » pp. 2-32

Serait-ce à cause du grand monde et des femmes qui s’y rencontrent et qu’ils doivent fuir ? Mais il y a, dit-on, des Loges où ils pourraient se mettre à l’écart sans voir le monde et sans en être vus, et quand ils iraient au parterre ils ne se trouveraient ni avec le grand monde, ni avec les femmes puisqu’elles n’y entrent point. […] Certainement il s’en pourrait trouver parmi eux qui mènent une vie laborieuse et appliquée, à qui quelques heures de divertissement dans la semaine conviendraient peut-être bien mieux qu’à la plupart des gens du monde, qui ne se lassent qu’à force d’être oisifs ; et par conséquent si la Comédie était un divertissement fort innocent et fort honnête, les Ecclésiastiques tels que ceux dont je viens de parler qui iraient se délasser une fois la Semaine à la Comédie, seraient peut-être bien plus excusables que ne le sont les gens du monde, et surtout la plupart des femmes, qui ne s’appliquant jamais sérieusement, cherchent mal à propos à se divertir. […] « Que ne suit-on les pas du modeste Racine Réponse à la Satire des femmes. […] Réponse à la Satire des femmes.

243. (1634) Apologie de Guillot-Gorju. Adressée à tous les beaux Esprits « Chapitre » pp. 3-16

Mais il a fait paraître qu’il était meilleur Philosophe que sage et prudent Politique, voulant introduire la communauté des femmes dans sa République ; laquelle opinion a été condamnée universellement de tous les Magistrats comme pernicieuse et contraire au bien public. […] Bannir les Comediens de la vie civile et commune, ce serait ôter les histoires des livres, les belles femmes du monde, la foire Saint-Germain du cours de l’année, les confitures des galeries de l’Hôtel de Bourgogne, et le Gros-Guillaume de la Comédie même. […] Car encore que les Rois donnent et ôtent la noblesse quand il leur plait, est-ce pas comme qui dirait qu’une laide femme en présence des Rois et des Princes serait belle, et qu’au sortir de là elle reprendrait sa première laideur ? […] [NDE] Plutarque, Vertueux faicts des femmes, Des Milesiennes ; Aulu-Gelle, Nuits attiques, XV, 11 ; Érasme, Éloge de la folie ; Montaigne, Essais, II, 3, 354.

244. (1731) Discours sur la comédie « TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS CE VOLUME. »

Ambroise engage l’Empereur Valentinien I. à défendre aux femmes Chrétiennes le métier de Comédiennes, 105. son zèle à décrier les Spectacles, 160. refuse les présents du Préfet Symmaque, 294 Ammien Marcelin, déclame contre le grand nombre de danseurs, 349 Antioche achète le droit de représenter les Jeux Olympiques, 57. […] Punis au milieu des Spectacles, 121 Casuistes Espagnols, peu favorables à la Comédie, 265 Caton se retire du Théâtre où l’on voulait faire paraître des femmes nues, 80 Charivari, ce que c’est et son commencement, 228 S. […] Clément d’Alexandrie, condamne le seul concours des hommes et des femmes, 145 Clercs, on leur défend le métier de Bateleur, 224. 228. 241 Clergé de France, défend dans l’Assemblée de Melun de jouer des Comédies dans les Cimetières, 240 Clovis n’avait qu’un joueur d’instrument, 131 Comédie défendue avant et après l’extinction de l’Idolâtrie, 34.

245. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

On loue, on caresse, on récompense les hommes qu’on craint & les femmes dont on abuse. […] Bernard, homme célebre dans le grand monde, & fort goûté des femmes, par la galanterie & la politesse de ses ouvrages, a eu le même malheur que le Tasse. […] Cette femme, comme c’est l’ordinaire, fit la fortune de la maison d’Arioste, jusqu’alors pauvre & obscure. […] L’Arioste composa des satyres qui firent grand bruit, des comedies qui surent bien reçues, le tout fort licencieux : car personne n’étoit plus livré aux femmes. […] L’idolatrie pour les femmes ne leur prodigue-t-elle pas les noms d’adorables, de Déesses, de sacrifices, &c.

246. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — Avertissement » pp. 72-80

Or il faut avouer de bonne foi que la Comédie moderne est exempte d'idolâtrie et de superstition: mais il faut qu'on convienne aussi qu'elle n'est pas exempte d'impureté ; qu'au contraire cette honnêteté apparente, qui avait été depuis quelques années le prétexte des approbations mal fondées qu'on donnait à la Comédie, commence présentement à céder à une immodestie ouverte et sans ménagement, et qu'il n'y a rien par exemple de plus scandaleux que la cinquième Scène du second Acte de l'Ecole des Femmes, qui est une des plus nouvelles Comédies. […] Clément d'Alexandrie ne lui est pas plus favorable par les mêmes raisons, et surtout par le danger dans lequel se mettent les hommes et les femmes qui vont dans ces assemblées pour se regarder.

247. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

On ressuscire une femme Greque, qu’il avoit épousée & fait mourir, & l’on réchauffe les froides cendres de son ancien amour : ses enfans se déclarent les amans de leur belle mere, & le vieux guerrier mourant est leur rival. […] Narcisse qui y joue un grand rôle, étoit un affranchi de Claude, il lui dénonça le mariage de Messaline sa femme, avec Lilius ; il fut l’auteur de la mort de cette femme débauchée, il couroit le plus grand risque, si elle eût vécu, il connoissoit la foiblesse de son maître. […] J’en dis de même des femmes ; la véritable Phedre, la véritable Aricie auroient-elles voulu jouer leur rôle ? […] Les femmes avorroient, les filles tomboient en pamoison. les enfans prenoient la suite, les hommes couroient aux armes : de bonne soi, sont-ce là des plaisirs ? […] Un Atrée faire cuire ceux de sa femme !

248. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE III. L’insolence du Théâtre Anglais à l’égard du Clergé. » pp. 169-239

Sentiments des Théologiens Luthériens, qui décident que le Landgrave de Hesse pouvait épouser deux femmes. p. 86. […] Cette Prêtresse retire chez elle deux femmes sauvées d’un naufrage et reçoit de grands éloges au sujet de son amour pour l’hospitalité. […] Ben Jonson introduit un Ecclésiastique et un Jurisconsulte dans La Femme Taciturne. […]  » La Femme Provoquée p. 6. […] Dans la femme provoquée, p. 45. etc.

249. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II [bis]. De la Comédie considerée dans elle-même, et dans sa nature. » pp. 29-54

Mais si cette profession est infâme, et infâmante pour des hommes ; combien l’est-elle davantage pour des femmes, et selon l’esprit du Christianisme, et selon la nature même ? Car si c’est une fille ; n’est-ce pas offenser la pudeur du sexe, et blesser l’honneur de la virginité, rachetée du Sang de Jésus-Christ, que de voir sur un Théâtre une Chrétienne se produire, pour faire le personnage d’une femme passionnée, coquette, effrontée, emportée ou furieuse, selon les diverses passions qu’exige son rôlet. […] Mais si c’est une femme mariée, ne blesse-t-elle pas encore davantage l’honneur dû à ce Sacrement, en employant ses soins, ses frisures, et son fard, pour se faire un visage de Comédienne ; afin de paraître belle aux yeux impudiques de tant de spectateurs qui la doivent regarder ? […] quoi que le simple désir de voir des femmes étrangères, et de s’y laisser voir, ne parut pas être une chose fort blâmable. […] Tenez pour constant, dit-il, que plusieurs femmes y ont entièrement perdu leur chasteté ; que plusieurs s’en sont retournées chez elles bien moins résolues de la garder, qu’elles ne l’étaient auparavant et que pas une n’en est jamais revenue plus chaste et plus pure, qu’elle n’y était allée. » La Comédie produit encore une infinité d’autres méchants effets que je ne fais que toucher.

250. (1733) Traité contre les spectacles « TRAITÉ CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 145-246

maudit celui qui s’habillera en femme ; quel jugement croyez-vous qu’il porte contre un pantomime, qui prend non seulement les habits, mais encore la voix, le geste, et la mollesse des femmes ? […] Ce n’est pas tout : peut-on trouver un plus horrible scandale dans toute sorte de spectacles, que ces parures extraordinaires qui y brillent, et les hommes assis pêle-mêle avec les femmes ? […] Dieu l’a permis plus d’une fois : témoin l’exemple tragique de cette femme, qui étant allée à la comédie, en revint avec un démon dans le corps. Comme l’on exorcisait l’esprit immonde, et qu’on lui commandait de répondre, pourquoi il avait osé s’emparer de cette femme ? […] Il est constant aussi qu’une autre femme vit en songe un singe, le même jour qu’elle était allée entendre un comédien ; et que le nom de ce comédien lui fut souvent répété aux oreilles avec des reproches épouvantables : enfin que cinq jours après cette femme n’était plus en vie.

251. (1707) Lettres sur la comédie « Réponse à la Lettre de Monsieur Despreaux. » pp. 276-292

Vous qui savez si bien réunir dans une même personne deux caractères si opposés, comment n’avez-vous pas senti que Joseph rapporte cet amour vivement, mais simplement, pour ne pas déroger à son caractère d’Historien ; au lieu que si Joseph avec tout l’artifice que fournit cet art, où vous vous êtes rendu si célèbre ; s’il venait, dis-je, avec toutes les richesses de la Poésie peindre les transports d’un mari passionné pour sa femme, quoique cette maladie ne règne guère en France, je ne doute pas qu’il n’y eût des maris assez sensibles pour s’attendrir à cette chaste représentation : la question est de savoir si le fruit en reviendrait à leurs épouses légitimes. […] Vous m’allez demander peut-être qui l’a donc si fort ruiné : je ne crois pas que le Docteur Molière y ait perdu ses soins ; il a par ses belles leçons mis les maris sur un certain pied de commodité, qu’ils sont les premiers à faire les honneurs de leurs femmes, quand elles-mêmes n’ont pas la charité de leur en épargner le soin : voilà peut-être un des endroits où Molière a le mieux réussi, et sur lequel sa morale a fait le plus de progrès ; car je crois que c’est sur Molière que vous voulez faire tomber toutes ces belles œuvres que la Comédie a faites. […] [NDE] Il est l'auteur de la Satire nouvelle contre les femmes, imitée de Juvénal et des Satires nouvelles sur l'esclavage des passions et sur l'éducation des enfants (1698) d.

252. (1731) Discours sur la comédie « PREFACE » pp. -

Quelle peine n’eût-on pas autrefois pour empêcher les bains communs des hommes et des femmes ? Les Romains avaient pris des Grecs l’usage des bains, et ils apprirent ensuite aux Grecs de ne pas rougir de voir des hommes et des femmes dans les mêmes bains. […] Les femmes, ajoute-t-il, ne cherchent qu’à faire montre de leur beauté, en se dépouillant de la pudeur avec les habits ; mais par là même elles sont convaincues malgré elles d’être méchantes. « Viris autem et fœminis communia aperta sunt balnea et inde exuuntur ad intemperantiam (a visu enim amor proficiscitur, (perinde ac si sit eis pudor in lavacro obrutus. ...

253. (1802) Sur les spectacles « FUITE DES MUSES ET DU BON GOUT : Peut-on compter sur leur retour ? » pp. 3-11

Des hommes déguisés en Ours ou en Chats bottés, des enfants et des femmes mourants sous le couteau, voilà le To-kalon, le beau par excellence3. […] Aussi croyons-nous qu’il y a des spectacles d’un genre à ne pas convenir aux femmes même. […] Nos salles de spectacle n’ont d’intérêt pour nous qu’autant qu’on y voit un grand nombre de femmes.

254. (1671) Lettre d’un ecclésiastique à un de ses Amis « letter » pp. 472-482

Je dis ceux qui les aiment ; parce qu’il se peut faire que quelques-uns y iront sans y avait d’affection, ou parce qu’une puissance absolue, à laquelle ils ne pourront résister, comme d’une mère sur sa fille, ou d’un mari sur sa femme, les y engagera contre leur inclination : ou parce qu’ils seront dans une dignité qui les obligera de s’y trouver, pour empêcher les troubles et les querelles qui accompagnent ordinairement ces actions. […] Des hommes et des femmes déclarés infâmes par le Concile 7. de Carthage, et excommuniés, selon le témoignage de saint Cyprien, en la première lettre du septième livre de ses Epîtres, sont les instruments funestes dont le démon  se sert pour remporter ces victoires sur la piété chrétienne, et se mettre en possession de ces triomphes, trouvant ces misérables parfaitement dociles à tous les mouvements qu’il lui plaît de leur imprimer dans le cœur et dans le corps. […] Il dispose si absolument de ces esclaves, qu’il y a peu d’hommes et de femmes dans leur troupe qui ne fissent les mêmes impiétés si elles attiraient plus de monde à leurs infâmes spectacles, et s’ils en tiraient plus de profit. […] Depuis qu’une femme a perdu la pudeur, quelle a banni la modestie, qu’elle a mis sous ses pieds l’honneur de son sexe, c’est un serpent rempli de poison, qui met sa gloire et son étude à donner de l’amour et à en recevoir.

255. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre II. Est-il du bien de l’Etat que les Militaires aillent à la Comédie ? » pp. 20-34

Parmi tant d’autres excès qu’on reproche à Néron, on ne lui pardonne pas d’avoir méprisé les bienséances, jusqu’à faire jouer des comédies par des Chevaliers et des femmes de bonne famille. […] Rien de plus nuisible aux militaires, et de plus opposé à l’esprit de leur état, que le luxe et la mollesse du théâtre : il les affaiblit, les énerve, les rend lâches, en fait des femmes, incapables de soutenir les dangers, les travaux, les combats, les blessures. […] En vain, Prince, prétendez-vous accabler ce peuple par la force de vos armes, et par les superstitieuses malédictions d’un Prophète, forcé à se démentir, et à changer en bénédictions les anathèmes que vous vouliez lui faire lancer ; pour vaincre sûrement vos ennemis, rendez-les voluptueux, envoyez dans leur camp des femmes Madianites, belles, parées, faciles, séduisantes (des Comédiennes) ; que par leur chant, leur danse, leurs fêtes, leurs jeux, (les spectacles), elles excitent les passions et fassent pécher Israël, la victoire est à vous : « Balaam docebat Balac mittere scandalum in Israel. » (Apoc. […] Le théâtre est le tableau du monde : nos Comédiens sont les hommes et les femmes de tous les temps, de tous les pays, de toutes les passions, de tous les crimes.

256. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74

Ce n’est point avec les Lucile et les Marinette que se forme la femme forte qui prend la quenouille et le fuseau, file le lin et la laine. […] C’étaient des femmes qui se présentaient au public dans un état indécent : qu’on regarde, ou plutôt qu’on ne regarde pas nos Actrices, qu’on n’écoute pas leurs conversations, qu’on ne suive pas leurs démarches, on rougirait des Majuma Français, célébrés, non au mois de mai, mais toute l’année. […] Les amateurs du théâtre sont la plupart dans le même goût : d’un million de gens qui le fréquentent, la moitié renonce au lien conjugal ; le plaisir, l’amusement les absorbe ; la frivolité, la dissipation le leur fait oublier ; les railleries sur le mariage les dégoûtent ; le luxe, la dépense les ruinent ; les sentiments qu’on inspire aux femmes, les alarment : les Actrices fournissent un supplément si facile et si doux, sans être chargé des soins embarrassants d’une famille ! […] leurs célibataires sont innombrables, et fort au-dessus du Clergé Romain, non seulement dans les pays Catholiques, où leurs mariages, disent-ils, sont difficiles, quoique les Ministres les épousent dans leurs assemblées, qu’ils tiennent régulièrement, que leur irréligion par des apparences de catholicité trompe tous les jours les Curés, d’ailleurs peu sévères sur les épreuves, et que sans tant de façons plusieurs entretiennent publiquement des concubines, qu’ils disent leurs femmes, mais même dans les pays Protestants, où rien ne les gêne, où leur religion et leurs déclamations contre l’état monastique leur en font un devoir, rien de plus commun que le célibat.

257. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

Une mere chrétienne n’en permettra pas la fréquentation à sa fille ; un mari chrétien fait ce qu’il peut pour en éloigner sa femme. […] Galanterie, haine, farces, mariages préparés par la passion, terminés par la fourberie, ruses pour tromper les parents & les maris, acteurs, actrices de mauvaise vie, spectateurs libertins, femmes dans un état indécent qui représentent des passions étrangéres, expriment & satisfont leur propre passion. […] Des troupes innombrables de Comédiens & de Comédiennes, formés, agguerris, exercés, qui font dans l’état un corps établi, une profession décidée, qui ont des bâtimens magnifiques, des revenus fixes, des richesses considérables, des troupes de gens constamment sans mœurs, sans Réligion, sans décence, qui passent leur vie dans la débauche, & y entretiennent ceux qui les fréquentent ; des armées de libertins, de gens frivoles, qui vont y perdre leur tems, leur argent, leur santé, leur conscience : des armées de coquettes ; des femmes mondaines qui vont y offrir leur cœur & leur charmes, & tendre des piéges à tout le monde. […] Enfin Mariamne, sa propre femme, la plus belle femme de son tems, qu’il aimoit éperdument. […] Hérode sit une exacte recherche, & découvrit les auteurs par le moyen de quelque femme que la violence des tourmens força de le confesser.

258. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VI. Suite de la Danse. » pp. 140-167

Dans les commencemens de l’opéra & de la comédie en France on fut long-temps à admettre des femmes pour jouer des rôles, & après même qu’elles furent admises pour les rôles on n’y recevoit point de danseuses : les hommes seuls y dansoient, ce qui étoit bien moins indécent. […] La Fontaine fut la premiere femme qui ait dansé à l’opéra. […] On vit quelquefois à Rome les femmes combattre sur l’arène, ce qui dura peu, & fut généralement condamné. La danse théatrale des femmes est plus indécente, elle dure depuis près de deux siecles ; en France tout y applaudit, à l’exception de la vertu. […] En élevant l’union de l’homme & de la femme à la dignité de sacrement, Dieu en a-t-il voulu, dit S.

259. (1733) Traité contre les spectacles « [FRONTISPICE] »

[FRONTISPICE] Traités de Tertullien sur l’ornement des femmes, les Spectacles, le Batême, et la Patience avec une lettre aux Martirs.

260. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  RECAPITULATION. » pp. 382-390

Femme horrible, faut-il que je sois ta victime… Tu m’as enveloppé de ce voile mortel, Ce voile que pénétre un poison si cruel, Voile affreux, qu’ont tissu Megére & Tisiphone. […] Ainsi ce que n’ont pu dans l’horreur de la guerre, Centaures, ni Geans, fiers Enfans de la terre, Ce que tout l’Univers n’osa jamais tenter, Une Femme le tente, & peut l’exécuter.

261. (1846) Histoire pittoresque des passions « [FRONTISPICE] »

[FRONTISPICE] Histoire pittoresque des passions chez l’homme et chez la femme et particulièrement de l’amour.

262. (1640) L'année chrétienne « De la nature, nécessité, et utilité des ébats, jeux, et semblables divertissements. » pp. 852-877

Autre jeu est pour les femmes, autre pour les hommes, autre pour les Ecclésiastiques, autre pour les laïques, autre pour les réguliers, autre pour les séculiers, autre pour les enfants, autre pour les hommes faits : comme être vêtu de soie, ou être traité de viandes exquises et délicates ou converser avec les femmes n’est pas précisément péché ; mais à un qui fait vœu de pauvreté, et qui par sa profession est retiré du monde, ce n’est pas sans péché où il n’y a point de nécessité. […] D’induire quelqu’un au mal, par le moyen du jeu ; ainsi souvent arrive que les femmes soient excitées au mal par les hommes, et les hommes par les femmes, sous prétexte du jeu. […] Les Médecins oublient leurs malades, et les laissent mourir par faute de les visiter ; l'Avocat n'étudie pas bien le procès qui doit plaider ; le Juge renvoie à tout propos les parties, èsquelles il devait donner audience ; les Ecclésiastiques laissent à dire leur Bréviaire, ou le diffèrent si tard qu’ils s’endormiront en le disant ; et par leurs jeux renverseront le bel ordre que l’Eglise a institué pour le réciter ; les femmes n’auront point le soin de leurs familles, ni les maris aussi, etc. […] Trompant en jouant, ou jouant avec ceux qui jouent ce qui ne leur appartient pas, et qui ne peuvent pas aliéner, comme sont les fils de famille, les Religieux, les femmes, et autres qui dépendent d’un supérieur ; ou contraignent les autres à jouer par menaces et injures, par ainsi les gagnent ; ou faisant contre les lois du jeu ; ou lorsque quelqu’un est fort expert au jeu pour gagner un autre, qu’il connaît n’y entendre que bien peu, et fait semblant de ne savoir pas jouer : en tous ces cas, suivant la plus commune opinion, celui qui gagne, est obligé à la restitution, et péché contre la justice et l’équité. […] soyez sur vos gardes, car vous marchez par un lieu bien dangereux, et bien glissant : élevez souvent le cœur à Dieu, tirez profit pour votre âme, de tout ce que vous y verrez ; étonnez vous de la folie des hommes, et des femmes, de s’empresser plus pour cette action, que pour acquérir le Paradis ; pensez au fruit qu’on en rapporte, qui n’est qu’une lassitude de corps ; un trouble d’esprit, si l’on n’a pas été loué, ni prisé en la danse, ou si l’on n’a pas si bien dansé que les autres ; un remords de conscience pour les péchés qu’on y a fait, ou qu’on a été aux autres, occasion d’en faire ; un regret d’avoir perdu un si long temps, et si précieux, pour gagner l’Eternité.

263. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 —  TABLE DES CHAPITRES.  » p. 196

Faut-il permettre aux femmes d’aller à la Comédie ?

264. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [G] » pp. 408-415

L’enceinte des Théâtres était circulaire d’un côté, & carrée de l’autre : les grands Théâtres avaient toujours trois rangs de portiques élevés les unes sur les autres ; de sorte que l’on peut dire que ces portiques formaient le corps de l’édifice : on entrait non-seulement par-dessous leurs arcades de plain-pied dans l’Orquestre, & l’on montait aux différens étages du Théâtre, mais de plus les degrés où le Peuple se plaçait étaient appuyés contre leur mur intérieur ; & le plus élevé de ses portiques, à l’abri du soleil & des injures de l’air, était destiné aux femmes. […] Les Magistrats étaient séparés du Peuple, & le lieu qu’ils occupaient, s’appelait Bouleutikés : les Jeunes-gens y étaient aussi placés dans un endroit particulier, qu’on nommait Ephêbikós ; & les femmes y voyaient le Spectacle, du troisième Portique, où seules elles étaient admises. […] Le Conistra était le parterre : le Bouleuticon, la place des Magistrats : les Diazoma, des corridors ; les Gradins, de petits escaliers, pour monter d’un rang à l’autre ; le Cercys, l’endroit le plus élevé, destiné pour les femmes ; l’Ephébicon, l’endroit où se plaçaient tous les Citoyens dès qu’ils avaient atteint dix-neuf ans : les Echæa, étaient des vases d’airain soutenus dans de petites cellules par des coins de fer, sans toucher à la muraille, & disposés de sorte, que la voix sortant de la bouche des Acteurs comme d’un centre, se portait circulairement vers les corridors ou paliers, & venait frapper la concavité des vaisseaux, qui renvoyaient le son plus fort & plus clair : il y avait jusqu’à trois rangs de 26 Echœa dans les grands Théâtres : l’Orquestre était destiné aux Danses chez les Grecs, aux Spectateurs qualifiés chez les Romains ; l’Hyposcénion (Sous-Scène) était un réduit pratiqué dans l’Orquestre, pour la commodité des Joueurs d’instrumens & des Personnages du Logéon, qui s’y tenaient, jusqu’à ce que l’exécution de leurs Rôles les obligeât à monter sur le Logéon, ou lieu de la Scène : l’Agyéus était un Autel consacré à Apollon ; car, dans les anciennes Religions, les Dieux présidaient à tous les plaisirs des hommes ; doctrine admirable… L’Odéon était le lieu de la Musique ; le Podion, la balustrade qui séparait le Proscénion de la Scène du Théâtre Romain ; l’Episcénion n’était autre chose que le plus haut rang de colonnes, lorsqu’il y en avait trois l’un sur l’autre : le Sciadion se nommait Umbella chez les Romains : c’est notre Parasol.

265. (1761) Lettre à Mlle Cl[airon] « LETTRE A MLLE. CL****, ACTRICE. DE LA COMÉDIE FRANÇOISE. Au sujet d’un Ouvrage écrit pour, la défense du Théâtre. » pp. 3-32

Sont-ce là des représentations auxquelles une honnête Femme puisse assister sans rougir ? […] Une femme qui aura mérité quelque répréhension de la Police, se trouve soustraite au pouvoir des Magistrats et des Lois, si par protection, quoique sans talents, elle peut être admise à se montrer sur un Théâtre. […] Il aurait dû se taire sur cet article ; et les Femmes de Théâtre devraient au moins cacher aux regards de la société, ce que leur conduite pourrait avoir d’irrégulier.

266. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VIII. Sentiment de S. Thomas. » pp. 178-198

Rien n’est plus précis, l’histrionat est comparé à la prostitution, les Histrions aux femmes débauchées, meretricio vel histrionatu. […] On ne peut pas dire qu’elle soit nécessaire au soulagement, au délassement de l’homme, que le métier n’en est pas mauvais par lui-même, qu’on peut faire des dons aux femmes débauchées, pour les entretenir ; & quoiqu’on les tolère en quelques endroits, c’est de sa nature un mal absolu, sans modification. […] Il prétend que les Musiciens & les amateurs de la musique ne sont la plupart que des gens frivoles & dissolus ; il ne permet pas même que les femmes y chantent : La douceur de leur voix, dit-il, est dangereuse & porte à l’impureté : Audire mulierum cantus periculosum, & ad lasciviam invitativum, ideò eavendum. […] Les représentations théatrales sont même plus dangereuses ; ce sont des peintures animées des passions, où des hommes & des femmes, vivant, agissant avec toutes les graces & les attraits du vice, sentent, expriment, font sentir tout ce que sentiroit le personnage qu’ils jouent. […] Son ouvrage fut composé par ordre de Benoît XIV : preuve certaine que quoique les Papes tolèrent à Rome le théatre, comme les femmes publiques, ils ne l’ont jamais approuvé.

267. (1640) Traité des Spectacles des Gentils « SAINCT CYPRIAN DES SPECTACLES. » pp. 155-193

Demandez-luy en-suitte le chemin qu’il a tenu pour arriuer au Spectacle, vous le verrés confus, & forcé d’auoüer que les lieux infames, la conuersation des femmes prostituées, la veuë des débauches publiques, & des nudités scãdaleuses, le deshonneur & l’infamie, & tout ce qui se peut imaginer de lascif & de plus honteux dans vne ville ? […] Passons à ces Comediens qui remplissent la scene d’impuretez & d’ordures ; sans mentir, i’ay honte d’estre icyleur accusateur, & la bien-seance de ma profession me défend de rapporter tous leurs discours, leurs abominations, & leur adresse à bien ioüer toutes sortes de personnages, on y commet mille ordures, on y apprend les intrigues dans les amours, les détours & subtilitez des amants dans leurs poursuittes, les finesses des adulteres pour abuser, le peu de resistance des femmes pour ne l’estre pas, les lasciuetez, les petits discours, les rendez vous, les messages, toutes ces momeries authorisées de l’agreement des impudiques, & ce qui m’estonne le plus, de la presence des plus affairez, des peres de famille, qui quittent froidement leur mesnage pour se treuuer au Spectacle, pour y folastrer, pour y faire les gaillards, & pour y donner à connaistre qu’ils n’ont pas encor esteint les feux de la ieunesse, bien qu’ils ne soient la plus-part que des souches à demi pourries, des stupides, & des hommes pour beaucoup de raisons, sans pudeur & sans honnesteté : Mais ce qui est plus admirable, c’est d’y voir toutes les conditions extremement maltraitées dans les discours, & de n’y voir personne qui en témoigne du ressentiment, qui ne se treuue au Spectacle, & qui ce semble ne tiene à gloire d’y estre ioüé par des insolents. […] Au moins les femmes que la misere du viure, & leur malheur reduisent à se prostituer, ont quelque espece d’hõnesteté dans vne extreme infamie ; leur abandonnement est en secret, leurs crimes sont voilez des tenebres, leurs corps se donnent aux débauches dans des lieux retirez : & bien qu’elles ayent vendu leur honte, & que leurs visages ayent quitté céte innocente pudeur qui leur estoit si auantageuse, elles rougissent à tous moments d’apprehension d’estre veuës. […] Ainsi vn hõme qui est souple de tous ses mẽbres quoy qu’il ait le corps affoibly de débauches ; vn hõme qui ne merite pas le nom de fẽme pour ses dissolutiõs ; bref vn ie ne sçay qui, vn voluptueux, vn mõstre en nos iours qui n’est ny hõme ny femme, a biẽ le pouuoir de ietter le desordre dans vne ville, & de donner par ses bouffõneries vn credit absolu aux salles plaisirs & aux fables du temps passé, qu’il fait reuiure dans la scene : C’est de céte façon que nôtre nature defectueuse nous porte à l’amour des choses illicites ; & que les hommes pour authoriser leurs vices recherchent les memoires des anciens afin d’en tirer quelques mauuaises actions qui ont esté la proye de plusieurs siecles, & que l’aage deuroit auoir estouffées, ces squelettes qui sont fraischement sorties de la poussiere & du tombeau, paraissent sur le theatre ; & comme si les voluptez n’auoient pas assez d’empire d’elles mesmes, on expose aux Spectateurs ces exemples de l’impudicité de nos ancestres, pour leur en donner dauantage.

268. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IX. Spectacles de la Religion. » pp. 180-195

L’un, incestueux, a pour femme Junon, sa sœur ; l’autre a pour mère une vierge. […] Susanne résiste à d’infames vieillards, Joseph se refuse aux poursuites d’une femme impudique, Jean-Baptiste souffre le martyre pour la pureté. […] ) rapporte qu’un Ambassadeur de quelque peuple barbare ayant assisté aux spectacles, & vû la fureur avec laquelle les Romains y couroient, demanda fort sérieusement : Ces hommes n’ont-ils point des femmes, des enfans, des amis, des maisons de campagne, des exercices du corps, qui puissent les amuser, sans recourir à ces objets imaginaires ? […] On auroit pû lui répondre : Ces hommes n’ont point de femmes, ils entretiennent des Actrices ; ils n’ont point d’enfans, ils sont célibataires ; ils n’ont point d’amis, ils se lient avec des compagnons de débauche ; ils n’ont point de campagne, ils la voient peinte dans des décorations ; ils n’ont point d’exercices, ils regardent des danseurs, &c.

269. (1674) Le Theâtre François pp. -284

Dans les premiers on ne parle que Latin, & on ne void point de femmes. […] L’Ecole des Femmes. […] Les Femmes sçauantes. […] Quelquesfois la demy part, & méme la part entiere est ácordée à la femme en consideration du mary, & quelquefois au mary en consideration de la femme ; & autant qu’il est possible, vn habile Comedien qui se marie prend vne femme qui puisse comme luy meriter sa part. […] Les Femmes Coquetes.

270. (1770) Des Spectacles [Code de la religion et des mœurs, II] « Titre XXVIII. Des Spectacles. » pp. 368-381

Valère Maxime ne vouloit pas que les femmes assistassent à la représentation des Pièces galantes. La Novell. 117 permet au mari le divorce, en cas que la femme aille auxdits Spectacles malgré lui. […] « Je vois en général, dit-il, que l’état de Comédien est un état de licence & de mauvaises mœurs ; que les hommes y sont livrés au desordre ; que les femmes y mènent une vie scandaleuse.

271. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre IX. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques n'étaient point infâmes parmi les Romains, mais seulement les Histrions ou Bateleurs. » pp. 188-216

Et Justinien permit aux femmes qui s'étaientl. […] engagés aux Jeux Scéniques, par la faiblesse de leur sexe de recourir à la bonté de l'Empereur, pour être restituées en leur premier honneur et bonne renommée, quand elles voulaient retourner à la pratique d'une vie honnête, ce qui témoigne assez que l'infamie ne s'était point étendue sur les Comédiens ni sur les Tragédiens, parce que les femmes n'y jouaient point, et que ces Acteurs étaient bien plus modestes et plus estimés que tous les Mimes et Bouffons de ces Jeux, on leur eût bien plus facilement accordé cette grâce, et cette loi ne les eût pas oubliés s'ils avaient été compris en celle dont la sévéritél. […] Théodose et Valentinien veulent qu'un Mari puisse répudier sa Femme, si contre sa défense elle assiste aux Jeux du Théâtre, ils entendent les Jeux Scéniques, qui ont porté ce nom les premiers ; et par une significationJustinian.

272. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre »

) Ces premiers chrétiens avaient lu en l’Ecriture, que la dévote Sara, femme du jeune Tobie, invoquant le secours de Dieu en sa grande affliction, lui remontrait qu’elle ne s’était jamais trouvée aux danses, et pourtant elle avait été mariée plus de deux fois14.

273. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Quant aux femmes, M. […] La dévotion est un sentiment décent dans les femmes, & convenable à tous les sexes…. […] Les femmes étoient communes par les loix de Lycurgue. […] Les femmes ne montoient point sur le Théatre. […] On y présente l’amour comme le regne des femmes ; c’est pourquoi, comme je l’ai déjà dit, l’effet naturel de ces Pieces est d’étendre l’empire du sexe, & de donner des femmes pour les précepteurs du Public.

274. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — section »

si, fixé pour toujours, il ne devait plus s’occuper que du soin de plaire à une femme si parfaite ?

275. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre II. Du Théâtre Moderne, & de celui des François. Celui-ci comparé au Théâtre Grec. » pp. 25-38

La Comédie eut part à de si glorieux triomphes ; Moliere enrichi des dépouilles des Grecs, des Romains, des Italiens, & sur-tout des ridicules de son tems, & doué de tous les dons qui font le grand Poéte, mit sur la Scène le Misantrope, le Tartufe, les Femmes Savantes, les Précieuses Ridicules, l’Ecole des Femmes, &c.

276. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-7

Ce ne sont que des jeux bisarres du caprice de l’acteur qui a joué les rôles, comme les modes des femmes ne sont que le fruit constant & indécent des goûts des actrices. […] Pères : on a même avancé qu’il étoit le seul, pour justifier le Théatre moderne, qui ne fait pas profession d’idolâtrie, quoique dans la vérité il idolâtre les femmes.

277. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « VIII. Crimes publics et cachés dans la comédie. Dispositions dangereuses et imperceptibles : la concupiscence répandue dans tous les sens.  » pp. 30-40

où il est prescrit d’éviter « les femmes dont la parure porte à la licence : ornatu meretricio : qui sont préparées à perdre les âmes, ou comme traduisent les Septante, qui enlèvent les cœurs des jeunes gens, qui les engagent par les douceurs de leurs lèvres » : par leurs entretiens, par leurs chants, par leurs récits : ils se jettent d’eux-mêmes dans leurs lacets, « comme un oiseau dans les filets qu’on lui tend » g. […] Ils insultent aux prédicateurs qui en reprennent les femmes, jusqu’à dire que les dévots se confessent eux-mêmes par là et trop faibles et trop sensibles : pour eux, disent-ils, ils ne sentent rien, et je les en crois sur leur parole.

278. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE IV. Deux conséquences que les Pères de l’Eglise ont tirées des principes qui ont été établis ci-devant. » pp. 82-88

Cet incomparable Docteur met encore ailleurs les Comédiens en parallèle avec les femmes de mauvaise vie, qu’on sait bien ne pas devoir être entretenues dans leurs désordres. Ceux qui donnent quelque chose aux Histrions et aux femmes perdues, dit-il, n’ont pas égard à la nature, qui est l’ouvrage de Dieu ; mais ils ne considèrent que la dépravation de ces gens-là, dont ils tirent du plaisir.

279. (1844) Théologie morale « CHAPITRE I. Des Péchés de luxure non consommée, sections 644-651. » pp. 291-296

Les femmes se rendent coupables lorsqu’elles portent des parures qui blessent la modestie, plus coupables encore, si elles en introduisent la mode : «  Sic sane graviter peccant mulieres quæ ubera immoderate denudata ostendunt ; aut alicubi introducunt morem ubera, etiam non ita immoderate, denudandi 1. » Sont coupables de péché mortel, les artistes dont les tableaux, les gravures et les statues ne respectent point les lois de la pudeur ; « quibus nempe exhibentur personæ grandiores nudis partibus pudendis ». […] On excuserait cependant une femme qui, ne se permettant rien de contraire à la décence, prendrait part à la danse uniquement pour faire la volonté de son mari, auquel elle ne pourrait déplaire sans inconvénient.

280. (1823) Instruction sur les spectacles « Conclusion. » pp. 195-203

Vous douteriez des vérités saintes que vous avez crues fermement jusqu’ici, vous vous accoutumeriez à parler un langage doucereux et romanesque, et à tenir des propos dont votre innocence ne rougirait plus : vous deviendriez une femme sans principes et sans mœurs. […] Laissez les hommes malfaisants et les femmes perdues chercher au théâtre un aliment proportionné à la corruption de leur cœur, la sûreté publique y gagnera peut-être ; mais vous, fuyez des plaisirs auxquels vous ne pouvez vous livrer sans danger, et qui vous rendraient moins fort pour résister aux attaques des passions.

281. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VI. Ericie, ou les Vestales. » pp. 138-159

Les Vestales ne portoient de voile que dans quelque cérémonie de religion ; elles étoient plus parées, plus étalées que les femmes du monde, jamais voilées devant le grand Prêtre leur supérieur. […] Ce grand Pontife, à qui il donne assez de fermeté pour faire mourir sa fille, se trouble, ne sait ce qu’il dit, pleure comme un enfant, s’appuie, chancelle, tombe comme une femme, prend les mains de l’amant de sa fille, qui la déshonore, est cause de sa mort, & à ses yeux est un sacrilege profanateur du Temple & des Prêtresses de Vesta. […] Les Vestales, semblables à nos Chanoinesses de Flandres & d’Allemagne, qui peuvent se marier, & qui à quelque fonction près, à l’Office divin qu’elles récitent, vivent avec la même liberté, le même éclat, la même mollesse, que les femmes du grand monde, les Vestales étoient magnifiquement habillées, somptueusement servies par un grand nombre d’esclaves, traînées dans un char brillant, précédées d’un Licteur, faisoient reculer le char même du Consul quand ils le trouvoient dans la rue, reçues dans toutes les compagnies, ayant les places les plus distinguées aux spectacles vis-à-vis du Préteur, très-opulentes, & de leur propre bien, étant des premieres maisons de Rome, & des dons immenses qu’on leur faisoit, & des richesses de leur Communauté. […] Toute la ville étoit en mouvement, toutes les affaires cessoient, le Sénat prenoit le deuil, les femmes éplorées & échevelées couroient les rues, on craignoit tout pour la République, la destinée de l’Empire paroissoit y être attachée. […] La révolte des enfans contre les parens n’est-elle pas criminelle, comme celle d’une femme contre son mari ?

282. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — QUATRIEME PARTIE. — Tragédies à corriger. » pp. 180-233

Pour rendre cette Tragédie parfaite, je voudrais retrancher jusqu’à la moindre idée d’amour dans le cœur d’Æmilie ; j’ai toujours pensé, en voyant représenter Cinna, qu’Æmilie n’aime point, et qu’elle ne respire que la vengeance ; et je suis persuadé qu’un Spectateur, qui entre dans cette pensée, regardera les plus vives expressions de l’amour d’Æmilie, comme autant de feintes auxquelles elle a recours pour engager Cinna à poignarder Auguste ; car on sait que ce sont là les armes ordinaires des femmes, lorsqu’elles veulent parvenir à leurs desseins. […] Je ne parle pas de la passion de Pompée pour Aristie sa femme répudiée ; parce qu’une telle passion (quoiqu’elle puisse paraître ridicule de nos jours) n’est que d’un très bon exemple. […] Médée ne meurt pas ; mais elle doit être regardée comme la plus méchante des femmes, et la plus cruelle des mères ; et son nom sera toujours en abomination dans la mémoire des hommes. […] La compassion est momentanée ; le mauvais exemple est permanent : ainsi je soutiens qu’il n’y a rien de si scandaleux que la passion de Créuse pour Jason marié, et sous les yeux mêmes de sa femme. […] Je changerais donc entièrement le caractère de Créuse : loin de la faire amoureuse de Jason, ce serait une fille modeste, soumise aux volontés de son père : tout au plus, je lui donnerais de l’ambition et de la vanité ; et ce serait par ces motifs qu’elle consentirait à devenir la femme d’un Héros tel que Jason ; non sans de grandes agitations, par la crainte que ce même Héros ne vint à l’abandonner un jour comme il abandonnait Médée ; enfin je lui mettrais à la bouche mille traits contre la cruauté des hommes de son temps, qui, après avoir abusé de la simplicité et de la bonne foi des filles, ont recours au divorce pour les quitter et les rendre malheureuses à jamais.

283. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 75-112

Tout se borne chez lui à la bienfaisance envers les hommes ; rien sur le culte de Dieu, nulle idée de foi, d’espérance, de charité, d’humilité ; nul respect pour les choses saintes, dont il ne parle pas, moins encore pour les Ministres de la Divinité, qu’il décrie & méprise ; plusieurs aventures amoureuses, l’enthousiasme pour la beauté des femmes, &c. […] Il a corrigé beaucoup de ridicules (& favorisé plus de vices), sur-tout les femmes savantes (objet bien mince, il n’y en a pas vingt dans Paris). […] Parmi plusieurs hommes & femmes d’esprit qui composoient cette Cour, il y en avoit deux sur lesquels rouloit cette chaîne de fêtes, M. […] Où sont les femmes astronomes, les Médecins du Malade imaginaire, les Avocats de Pourceaugnac ? […] Trois galeries servoient de portiques pour entrer, & la galerie supérieure répondoit aux sept gradins, qui étoient destinés pour les femmes.

284. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « II. PARTIE. Où l’on répond aux Objections de l’Auteur de la Lettre. » pp. 89-140

ne faut pas aller a la Comédie, à cause que la vue des femmes peut donner de mauvaises pensées. […] On pardonnerait une telle Objection à une femme ignorante. […] Et quand Jésus-Christ, dit : « Si quelqu’un voit une femme, et qu’il la regarde avec un mauvais desir, il a déjà commis le péché dans son cœur. » Ce n’était pas à des Moines qu’il parlait, dit S. […] Vous avez aussi vos femmes, et vos enfants. […] Voulant dire, qu’une honnête femme et des enfants ne sont que trop suffisants pour donner à un homme raisonnable toute la récréation dont il peut avoir besoin.

285. (1647) Traité des théâtres pp. -

Là un homme se déguisera en femme, ce qui est renoncer à la prérogative de son sexe, et vouloir sortir du rang où son Créateur l’a mis. […] Tantôt on y introduira quelque homme perdu qui y usera de mille ruses pour séduire une femme, et triompher à la fin de sa chasteté. […] Or voilà une belle école aux filles et aux femmes pour y apprendre à être honnêtes ? […] Il faut un long temps à une femme qui a mal vécu dès sa jeunesse pour la faire croire femme de bien. […] Nous y avons observé les déguisements d’hommes en femmes, et des femmes en hommes, ce qui est expressément contre la défense que Dieu en avait faite formelle au chap. 21 du Deutéronome.

286. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Si nos petits-Maîtres n’ont pas moins de confiance dans leur esprit, dans leurs manières que du temps de Molière, au moins savent-ils que les femmes les trouvent très sots quand ils le laissent entrevoir, que ce n’est pas un moyen de plaire que de faire comme on faisait autrefois l’éloge perpétuel de sa figure et de son ajustement, qu’un moyen sûr de révolter le Sexe contre eux serait d’imiter les Mascarilles de Molière, en faisant à tous propos l’énumération de ses conquêtes. […] Chrysaleaf dans Les Femmes savantes est l’homme que vous dites à la grossièreté près qui n’est bonne à rien, c’est un homme dont le rôle est si bien soutenu, qui dit des choses si simples et si peu galantes, si analogues à la situation dans laquelle il est, qu’il faut l’admirer malgré qu’on en ait. […] Il n’est pas bien honnête et pour beaucoup de causes, Qu’une femme étudie et sache tant de choses. […] [NDE] Molière, Les Femmes savantes, Paris, P.  […] [NDE] Personnage de pédant (Les Femmes savantes, 1672).

287. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE V. Des Comédiens. » pp. 156-210

Quelles sont donc celles qui se produiront au Théâtre de l’Opéra, sinon des femmes qui projettent de se dédommager aux dépens de leur honneur du peu de fortune que le spectacle leur laisse espérer ? Ce n’est donc point parmi les femmes subalternes du spectacle que je vous conseille d’aller chercher la Vertu. […] Leurs Diamants seraient vendus au profit de l’Hôpital dans lequel on les enfermerait comme les autres femmes impudiques pour les y faire pleurer leur égarement et leur infamie, sans espoir de remettre jamais le pied sur la scène. […] Voilà sans doute un moyen très efficace pour inspirer le goût de la pudeur et de la modestie aux femmes de Théâtre. […] [NDA] Prison des femmes de mauvaise vie.

288. (1698) Théologie du cœur et de l’esprit « Théologie du cœur et de l’esprit » pp. 252-267

Des hommes & des femmes qui representent des passions de haine, de colere, d’ambition, de vengeance, & d’amour. […] On y voit toujours une vive representation de l’attache passionnée d’un sexe pour l’autre, & le plaisir qu’ont les femmes d’être aimées & adorées des hommes. […] Une femme occupée des adorations qu’elle a vu rendre sur le théâtre à des personnes de son sexe, se rebutte de son mari, qui n’a point pour elle des maniéres comédiennes.

289. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VII. Sentimens des Prédicateurs. » pp. 168-180

Et à ces témoignages si respectables vous préferez des libertins sans mœurs, sans étude, sans connoissance, des gens frivoles, des femmes mondaines ; voilà vos guides, vos oracles dans la grande affaire du salut, &c. […] Au retour du spectacle, vous méprisez vos femmes modestes, pieuses, si différentes des airs lascifs, des gestes, des visages des Actrices. […] Le bal, les spectacles sont une académie publique pour apprendre l’impureté & donner des leçons d’une malheureuse science qui ne s’apprend que trop d’elle-même ; les jeunes gens s’y accoutument à prendre des libertés avec les femmes, & les filles auparavant sages & modestes à perdre la modestie & la pudeur ; où personne n’entre sans le plus grand danger de perdre l’innocence.

290. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CINQUIEME PARTIE. — Tragédies à rejeter. » pp. 235-265

Rodogune de son côté ne me paraît pas avoir plus de grandeur d’âme que sa rivale, lorsqu’elle prend le parti, pour se venger, de faire assassiner Cléopâtre : ainsi tout ce que ces deux femmes entreprennent, ne me paraît point s’accorder avec la grandeur des personnages tragiques. […] Voir Alexandre attendri, soupirant, doucereux auprès d’une femme, il semble que cela ne s’accorde point avec la haute opinion que nous avons de ce Héros ; Alexandre n’est connu généralement que du côté de la grandeur d’âme, de la magnanimité et du courage, et le faible de la passion d’amour paraîtra toujours en défigurer le caractère. […] En effet, le lieu de la Scène est le Serrail du Grand Seigneur, et l’action ne roule que sur l’amour de deux femmes pour un homme ; Bajazet aime et est aimé d’Atalide, et Roxane est aussi amoureuse de Bajazet.

291. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — introduction » p. 2

Vous étiez figurée par cette sainte demoiselle qui disait en l’Ecriture : Numquam cum ludentibus me miscui : Je ne me suis jamais associée aux femmes joueuses et baladines.

292. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre II. L’Exposition, le Nœud & le Dénouement. » pp. 183-210

Blaise veut aller au Cabaret, selon sa coutume ; sa femme s’écrie tout-à-coup ; « Mais aujourd’hui, malheureux que tu es, on vient nous enlever nos meubles !  […] Le Personnage qu’il fait paraitre éprouve dans son ménage des tracasseries, des chagrins passagers ; sa femme le tourmente, selon la maxime d’Aristote, qui dit avec assez peu de galanterie, que les femmes sont ordinairement mauvaises21. […] Une simple opposition de la part du Héros de la Pièce au dessein de sa femme, de sa fille ou de qui que ce soit, composera toute l’intrigue.

293. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Traité de la comédie et des spectacles » pp. 1-50

Les femmes ne négligent rien pour paraître belles : elles y réussissent quelquefois, et s'il y en a quelqu'une qui ne la soit pas, il ne faut pas s'en prendre à la Comédie, rien n'est plus contre son intention, puisqu'elle lui fait tenir la place d'une personne qui a été l'objet d'une passion violente, qu'une Comédienne sans beauté ne représente pas fidèlement: mais ce qui est de plus déplorable, c'est que les poètes sont maîtres des passions qu'ils traitent, mais ils ne le sont pas de celles qu'ils ont ainsi émues ; ils sont assurés de faire finir celles de leur Héros et de leur Héroïne avec le cinquième acte, et que les Comédiens ne diront que ce qui est dans leur rôle, parce qu'il n'y a que leur mémoire qui s'en mêle. […] Les femmes de qualité et de vertu en auraient de l'horreur, au lieu que l'état présent de la Comédie ne faisant aucune peine à la pudeur attachée à leur sexe, elles ne se défendent pas d'un poison aussi dangereux et plus caché que l'autre qu'elles avalent sans le connaître, et qu'elles aiment lors même qu'il les tue. […] Mais en vérité y a-t-il personne de tous ceux qui sont les plus zélés défenseurs d'une si mauvaise cause qui voulût que sa femme, ou sa fille, fût honnête comme Chimène, et comme toutes les plus vertueuses Princesses du théâtre. […] « C'est là que tu verras sur la terre et sur l'onde Le débris de Pharsale armer un autre monde, Et c'est là que j'irai pour hâter tes malheurs, Porter de rang en rang ces cendres et mes pleurs, Je veux que de ma haine ils reçoivent des règles, Qu'ils suivent au combat des urnes au lieu d'Aigles; Et que ce triste objet porte à leur souvenir Les soins de me venger, et ceux de te punir. » On ne peut pas dire qu'en cet endroit le Poète ait voulu donner de l'horreur de la vengeance, comme il a voulu en donner de celle de Cléopâtre dans Rodogune; au contraire, c'est par cette vengeance qu'il prétend rendre Comélie recommandable, et la relever au-dessus des autres femmes, en lui faisant un devoir, et une espèce même de piété, de sa haine pour César, qui attire le respect, et qui la fasse passer pour une personne héroïque.

294. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IV [III]. La Grange & Destouches. » pp. 90-114

Il en fit un grand mystere, & fut au desespoir quand l’indiscrétion de sa femme le divulgua. […] Sa belle-sœur, sa femme, ses parents, ses enfans, sont peints d’après nature sous les personnages qu’il introduit. […] Il connoissoit le monde, au milieu duquel il avoit vécu ; il avoit de la sagacité pour sonder les cœurs & demêler les sentimens ; ses emplois l’avoient mis dans la nécessité d’étudier, de pénétrer les hommes, & ses amours à portée de connoître les femmes ; ainsi ses caracteres, quoique souvent trop chargés, sont vrais & justes. […] On y voit à tout moment des gens à genoux aux pieds d’une femme. […] Une vieille femme est amoureuse d’un jeune Paysan qui se moque d’elle.

295. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE II. De la Tragédie. » pp. 65-91

Si tous les hommes étaient sages naturellement, rien de plus inutile, j’en conviens, que le Théâtre ; rien de plus inutile que tous les écrits des Pères, que l’Evangile même : mais si la plupart des hommes ne sont rien moins que sages, et que leur conduite et leurs mœurs prouvent que la nature et la raison ne leur ont pas encore fait trouver la Vertu assez aimable, pour n’avoir pas besoin de peintres qui leur en fassent remarquer les attraits ; si la vue de ces peintures les porte à faire plus d’attention à l’original, comme le portrait d’une jolie femme fait désirer d’en connaître le modèle à ceux qui ne l’ont pas vue ; il est donc probable que le Théâtre peut opérer les mêmes effets et que le coloris agréable qu’il prête aux charmes de la Vertu, altérés quelquefois par les pinceaux austères des Pasteurs ou des Philosophes, peut faire désirer de la connaître et de la pratiquer. […] Thésée, dans le premier moment, dévoue son fils à la vengeance des Dieux et ce fils en devient la victime » ; il est certain que sur une pareille exposition tout homme tant soit peu raisonnable et vertueux frémira d’horreur et regardera Phèdre comme un monstre abominable : mais il changera d’avis après la représentation, parce qu’il verra dans Phèdre une femme malheureuse par sa passion, et chez qui la Vertu est presque aussi puissante que le Vice : elle est justifiée de la persécution qu’elle a fait essuyer à Hippolyte par ces vers où respire la Vertu : « Toi-même en ton esprit rappelle le passé. […] Il s’en faut bien que Médée opère le même effet, quoique l’inconstance de son mari semble en quelque façon justifier sa furie ; comme elle ne pense guère à la Vertu, j’ai toujours entendu dire de Médée : « la méchante femme ! » au lieu que de Phèdre on dit « la pauvre femme !  […] Tullie, l’épouse la plus vertueuse et la plus estimable, le père de cette même femme, et tout le Sénat.

296. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

C’est là que les jeunes gens trouvent les scélérats qui les corrompent, que les filles se font les amants qui les séduisent, les femmes mariées voient les libertins qui portent le désordre dans les familles. […] Ce qu’on peut conclure à Rome, à Venise, à Naples, de la tolérance publique des femmes de mauvaise vie, desquelles on tire quelque profit, sur lesquelles la police veille avec le plus grand soin, pour le maintien de l’ordre ; qu’il est des maux presque inévitables qu’on croit devoir tolérer. […] Si les hôpitaux reçoivent la portion du profit que les Comédiens leur donnent, et même quelquefois des aumônes, il en est comme des impositions sur les femmes débauchées, comme de l’argent volé dont on ne connaît pas le maître, comme des restitutions des usuriers : tout cela doit être employé en bonnes œuvres. […] Mézeray ajoute que dans le même temps la Reine donna un grand repas à son fils, où les Dames de la Cour parurent par son ordre la gorge découverte, ce qui fut regardé comme un excès de débauche ; car jusqu’alors les femmes avaient été modestement voilées. […] Leur exemple a été contagieux, l’indécence a gagné du théâtre dans le monde ; par une criminelle émulation, les femmes se font gloire de l’imiter, et elles croient se donner des grâces, en s’habillant comme des Actrices.

297. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VIII. De l’excommunication des Comédiens. » pp. 176-199

Ce sont des pécheurs publics d’un ordre singulier, au plus haut point de la notoriété : un concubinaire qui entretient publiquement une femme, ou allant chez elle, ou la tenant chez lui, comme sont la plupart des Acteurs et des Actrices, est moins connu. […]  12), où on met les Comédiens sur la même ligne que les voleurs et les femmes publiques : « Arceantur ab hac mensa omnes vitiorum dedecore infames, quales sunt fures, Meretrices, Histriones. » L’Apôtre nous défend même de manger avec eux : « Quibuscum versari et cibum capere prohibet Apostolus. » Voilà, selon les Interprètes, une vraie excommunication : les sacrements sont refusés aux pécheurs, le commerce de la vie ne l’est qu’aux excommuniés : « Ne cibum sumere. » Dans la province de Cambrai, un synode de l’an 1550 tient le même langage : Qu’on n’admette pas à la communion « les excommuniés, les interdits, les femmes publiques, les Comédiens », « excommunicatus, interdictus, meretrices, Mimi, Histriones ». […]  2.), lui qu’on veut faire passer pour favorable aux Comédiens, déclare que l’Eglise ne doit rien prendre d’eux, non plus que des femmes de mauvaise vie, car chez lui Comédien et femme publique sont la même chose : « De Meretricio et Histrionatu Ecclesia non debet recipere. » Cependant cette décision, prise dans une si grande généralité, est d’une sévérité outrée.

298. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre VIII. De la Mascarade. » p. 196

On peut parfaitement bien exprimer le Lion d’or, la Femme sans teste, &c.

299. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IV. Du Conquérant de Sans-souci. » pp. 88-120

A-t-il pu faire un affront si insultant & si inutile à une femme, à une Reine, à l’épouse de son ami, qui n’avoit que ses larmes pour toute defense. On dit qu’il aime les femmes ; c’est-à-dire que c’est un libertin qui en veut jouir : les sentimens du cœur, les délicatesses de la galanterie, les tendresses de l’amour ne flattent pas un palais blasé de débauche. […] Il est pourtant vrai que la politique philosophique leur laisse une grande ressource, le commerce avec les femmes leur est permis, le mariage légitime leur est défendu. […] Les femmes ont été très-mêlangées. […] Avant d’être Roi, je me livrois au plaisir, au vin, aux femmes, au jeu, à mes commodités, à la bonne chere.

300. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

Je n’ai vu dans ce goût que les deux comédies de la Femme Docteur, et du Saint dévalisé, composées par un Jésuite contre le Jansénisme, et leur critique par un Janséniste. […] Tertullien rapporte qu’une femme Chrétienne étant allée à la comédie, y fut possédée du Démon, et que le Démon répondit, quand on l’exorcisait : « J’ai eu droit de m’en saisir, je l’ai trouvée dans ma maison. » C’est dans l’Eglise que la parole de Dieu s’annonce avec fruit, touche et nourrit les âmes, et non pas aux coulisses, aux foyers, à l’orchestre, dans les décorations, les danses, les intrigues. […] Les femmes des Quakers dans leur fanatisme seraient plus propres à inspirer la vertu, que toutes les Actrices de Paris ; ces femmes ont des mœurs, une Actrice a des vices ; elles ont un extérieur pieux, l’Actrice n’a que le rouge, les nudités, la coquetterie ; ces femmes ne parlent que de bonnes choses, elles sont sincères, zélées, fidèles, l’Actrice ne tient que des discours galants, passionnés, dissolus, elle prend toute sorte de formes pour plaire, séduite et corrompre. […] Mais la représentation théâtrale réunit tout, enchérit, l’emporte sur tout : ce sont des hommes et des femmes véritables, qui parlent, sentent, agissent ; c’est à la fois la poésie, la danse, la musique, la peinture, la sculpture, mille fois plus vives que sous les plus savantes mains, puisqu’elles sont animées.

301. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410

Si toutes les femmes étaient d’aussi bonne foi que vous, Madame, elles avoueraient avec la même ingénuité, qu’elles ne savent ce que signifient proprement les termes de Tragédie et de Comédie : Ce sont les deux espèces qui divisent le Poème dramatique : Peut-être que ce mot est encore un mystère pour bien des femmes ; cette espèce de Poème est nommée de la sorte, parce qu’il représente quelque action, et il est différent des autres qui se passent en simples récits. […] Sur ce principe il ne faut pas, sans nécessité, représenter une fille vaillante, qui fasse des actions de Héros ; ni une femme savante qui dogmatise au milieu des Docteurs, ni un valet instruit des secrets de l’Etat, qui donne des leçons de la politique la plus raffinée ; car quoique cela puisse arriver, ces exemples choquent la vraisemblance ordinaire. […] Le caractère d’un Héros est d’être intrépide et courageux : Le Philosophe est prudent et circonspect : Les femmes doivent être modestes. Il faut avoir soin de conserver toujours aux gens le même caractère, c’est-à-dire, qu’un Héros ne soit pas intrépide dans une occasion, et lâche dans une autre ; un Philosophe prudent, et étourdi ; une femme vertueuse et coquette, selon les occurrences. […] Je ne déciderai point la question que vous me proposez, savoir s’il est permis à une Femme de qualité d’aller à la Comédie ?

302. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VII. » pp. 115-130

Quelles maximes dans l’Ecole des Femmes, dans les Femmes Sçavantes !

303. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [N] » pp. 431-435

Les Nations modernes, ont encore imité les Anciens dans cette partie du Dramatisme : dès l’année 1662, on vit à Paris, à la Foire St-Germain, la Troupe d’Enfans nommée la Troupe du Dauphin, sous la Direction du sieur Raisin & sa femme : on se rappelle avec plaisir, que le fameux Baron sortit de cette Ecole. […] Pezé, a joué jusqu’à présent les rôles de Pierrot, & plusieurs Rôles de Femme.

304. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « La tradition de l'Eglise sur la comédie et les spectacles. Les conciles » pp. 53-68

Il faut défendre aux femmes, et aux filles fidèles, ou catéchumènes, d'épouser des Comédiens. […] Si les filles qui sont de la race infâme des Comédiens refusent de monter sur le Théâtre, qu'on les y contraigne; si toutefois elles n'ont point encore fait profession de la Foi, et de la Loi de la très sainte et vénérable Religion des Chrétiens, pour la garder toujours inviolablement ; Nous ordonnons aussi, que les femmes à qui nous avons accordé par une grâce spéciale, de ne point exercer cet honteux métier, jouissent toute leur vie de cette exemption, sans qu'on les puisse contraindre de rentrer dans la Compagnie de Comédiens.

305. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

Il y a cent fois plus d’Ecclésiastiques sans vocation que des Religieux, de femmes dérangées que des Religieuses. […] Telles ces comédies où par préférence on donne la femme mariée pour maîtresse, comme si l’idée d’adultère étoit un assaisonnement du péché. […] Sans doute un Curé, une Religieuse novice, un Conseiller au Parlement, une femme respectable, en disent-ils ? […] On croit voir la scene du Tartuffe s’asseyant auprès de la femme d’Orgon. […] En Angleterre même le suicide des femmes est extrêmement rare, à Paris c’est un phénomene, encore plus à l’âge de quinze à seize ans.

306. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CONCLUSION » pp. 113-114

Il faut conclure nécessairement de tous les principes si solidement prouvés dans tous les Ouvrages dont j’ai fait l’Abrégé dans celui-ci, que les Comédies seront toujours défendues tant que les hommes et les femmes s’entretiendront d’amour et des autres passions sur le Théâtre, et que les Chrétiens n’y pourront aller sans péché, à cause du danger qu’il y a d’exciter ou de réveiller leurs passions, à cause du mauvais exemple, à cause qu’ils contribuent à l’excommunication des Comédiens qui exposent leur salut pour divertir leurs Spectateurs.

307. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Que de femmes chastes y vont perdre la pudeur ! […] [Les Femmes sçavantes] ? […] Les femmes se respectent-elles, davantage ? […] Quels modeles osez-vous offrir aux femmes ? […] Je prétends aussi abolir entiérement la danse des femmes.

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