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191. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques « [Traité] » pp. 3-62

Ambroise, d’une troupe d’éperviers, qui allaient fondre sur cette proie : Est à noter aussi, que la Vierge ne savait quelle était l’intention de ce soldat qui lui offrit de lui sauver sa vie, par le moyen de ce changement d’habit ; ne s’osait fier en lui, ne lui pouvait résister ; le tenait suspect, ou comme paillard, ou comme persécuteur ; lui tendait le col comme il jetait sa casaque sur elle, prête à se laisser ôter la vie, non qu’àbi lui quitter sa robe. […] Que sibk quelques-unes ont eu recours à ce changement, en temps de persécution, pour mieux se préserver des outrages, auxquels ce sexe-là est sujet ; Il faut prudemment distinguer entre ce qui est louable en soi, et ce qui tient de l’infirmité humaine ; Comme les Anciens distinguent entre l’œuvre de compassion, que montraient les sages femmes en Egypte, en sauvant la vie aux enfants des Hébreux ; et l’œuvre d’infirmité, en déguisant la vérité devant Pharaon. […] Mais voici comment répliquent les Avocats des Bateleurs : Si, disent-ils, ce Commandement doit être pris à la lettre ; Il ne serait donc pas permis, en cas de nécessité, de sauver sa vie, s’offrant moyen de ce faire en se déguisant. Je leur réponds ; qu’ils doivent savoir, que vraiment tous moyens de sauver sa vie ne sont pas licites ; et que suivant les Maximes posées ci-dessus ; le vrai fidèle n’entreprendra jamais rien, dont il n’est résolu, et assuré en sa conscience, ni ne tâchera à sauver la vie terrienne, en hasardant la céleste : Mais qu’ils diffèrent donc ces déguisements, tant que le cas de nécessité le requiertbq : Qu’ils se souviennent, que nécessité n’a point de loi ; Que les circonstances selon les causes, les fins, les temps, et les lieux, rendent les actions, non seulement diverses, mais bien souvent, contraires, comme il appert par les exemples susdits. […] cl , la vie et les actions d’un chacun, doivent plutôt être sujettes aux censures et jugements du Magistrat, qu’aux inventions, et invectives des Poètes ; et ne doit-on jamais rien reprocher à aucun, qu’en lui donnant le moyen d’y répondre, et de s’en défendre en jugement.

192. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Troisieme suite du Fard. » pp. 171-194

On a donné au public la vie de deux avanturieres, Niéces du Cardinal Mazarin, l’une Marie Mancini, femme du Connétable Colonne, écrite, dit-on, par elle-même, & assez mal écrite pour l’en croire auteur. […] Séparée de son mari, fugitive en Angleterre, elle se jetta entre ses bras, Charles II lui laissa gagner sa vie à tenir un brelan, nous en avons parlé ailleurs. […] L’autre qui écrit & agit en femme, ne rougit par de dire que dans moins d’un an, le seul article de ses Rubans montoit à quatre mille écus Romans, ce qui fait vingt mille livres de France ; qu’elle perdoit au jeu jusqu’à un million & demi, qu’enfermée dans le couvent de la Visitation, elle y faisoit jouer des comédies, porter des Liévres en vie dans le jardin, & des chiens pour y chasser. […] En vous formant Dieu a réglé les dimensions de votre corps, les traits de votre visage, la couleur de vos cheveux, la vigueur de votre tempéramment, la durée de votre vie, &c. […] Nous n’aimons que le bruit, le trouble & le fracas,         L’ordre pour nous n’a point d’appas, Quittez heures, quittez l’importune justesse,         Et n’exprimez que la vitesse,         Du tems dont vous marquez les pas ; Courons, agittons-nous, le repos nous ennuye,         Brusqu’ons le tems, passons la vie,     Le tems qui suit, ce que je fais, Tout rapide qu’il est, m’ennuye & m’inquiette,         Toujours je le regrette,         jamais je n’en jouis, Suivons le tems & sa vitesse extrême,             Il faut courir aussi vite que lui,         S’agiter, s’étourdir, & s’éviter soi-même ;                 Pour éviter l’ennui,             Tout est chagrin dans la vie,             Mais ce qui tient lieu de plaisir,         C’est de voler de desir en desir,             Hors l’inconstance tout ennuye.

193. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142

Il fait encore après sa mort le même ravage dans le cœur de ses acteurs, qu’il avait fait pendant sa vie dans celui de ses spectateurs. […] En voici un exemple sur mille, rapporté dans la vie de Dona Olimpia, belle-sœur du Pape Innocent X. […] Et ne pensez pas que les ennemis de la comédie soient les seuls à le dire ; l’Auteur des Mémoires sur la vie de Molière, ou plutôt son panégyriste, en convient. […] A quoi servent cette mascarade et ce sarcasme, qu’à ridiculiser la créance d’une autre vie ? […] Mais du moins n’était-il pas dévot ; la licence de son Dictionnaire en écarte bien loin le soupçon : que ne dit-il pas de la vie et des mœurs de Molière, de Poisson, et de tous les Acteurs et Actrices qui tombent sous sa main ?

194. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « II. PARTIE. Où l’on répond aux Objections de l’Auteur de la Lettre. » pp. 89-140

et un Médecin n’abandonne-t-il pas un malade, quand il voit qu’il ne veut pas suivre le régime de vie, qu’il lui a prescrit ? […] Un homme qui aime sa vie, n’entrera pas aussi dans une maison suspecte de peste. […] C’est qu’on aime plus la beauté du visage, ou la vie du corps, qu’on n’aime le salut de son âme. […] Or Jésus-Christ n’a jamais aimé ni recherché les plaisirs des sens ; et il n’en a jamais joui durant toute sa vie. […] Il ne faut donc pas s’imaginer qu’il n’y a que des Moines qui soient obligés de mener une vie sainte et réglée, et que les gens du monde peuvent licitement se divertir durant toute leur vie.

195. (1733) Traité contre les spectacles « TRAITÉ CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 145-246

Afin de pouvoir plus aisément mépriser la vie, ils rompent insensiblement les liens, qui nous attachent le plus. […] On trouve en effet mille gens, qui s’éloignent de la religion chrétienne, plutôt par la crainte d’être privés des divertissements, que par la crainte de perdre la vie. […] Celui qui veut qu’on expose chaque assassin à un lion furieux, demande qu’on donne à un barbare gladiateur la liberté pour récompense, s’il sort victorieux du combat ; mais s’il vient à y perdre la vie, le voilà regretté avec des démonstrations de compassion et de tendresse par celui même qui l’a fait exposer à la mort, et qui reconnaît de près avec satisfaction ce malheureux, auquel il a voulu de loin ôter la vie ; en cela d’autant plus cruel, qu’il devait être auparavant plus humain. […] Quel rapport peut-il y avoir entre la lumière et les ténèbres, entre la vie et la mort ? […] Quel plus grand plaisir, que l’éloignement du plaisir même ; que le mépris du siècle ; que la jouissance de la vraie liberté ; que le calme d’une bonne confiance ; que la sainteté de la vie, et l’exemption de la crainte de la mort ?

196. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VI. Du Cardinal Mazarin. » pp. 89-108

C’est le seul établissement qu’il ait fait pendant sa vie : Le Collège des quatre Nations ne fut projeté que dans son testament, et exécuté qu’après sa mort. […] (Vie de Madame de Longueville, L. […] Pendant le schisme de Clément VII, Jeanne Reine de Naples fut la matière d’une pièce qui dura cinq jours, où on noircit toute sa vie, parce qu’elle tenait pour un autre Pape opposé à la France. […] Aussi Madame de Motteville, qui fut toute sa vie attachée à la Cour, ne parle de cette prétendue décision qu’en doutant et en gémissant : Si cela est, malheur à nous, dit-elle. […] Le Cardinal Bernard de Bibiane fit représenter en 1516 devant Léon X la comédie intitulée, la Kalandre, une des premières qui aient paru en machines (Vie de Quinault, pag.

197. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE IV. » pp. 78-112

Il soutient qu’elle est supposée, qu’il a cherché partout sans l’avoir pu trouver ; qu’il n’est pas probable qu’un saint Evêque, tel qu’était saint Charles, ait fait une Ordonnance pour permettre la Comédie, lorsqu’on trouve le contraire dans le premier concile Provincial de Milan, où ce saint Archevêque parle avec ses Suffragants en ces termes : « Nous avons, dit-il, trouvé à propos d’exhorter les Princes et les Magistrats, de chasser de leurs Provinces les Comédiens, les Farceurs, les Bateleurs, et autres gens semblables de mauvaise vie, et de défendre aux Hôteliers et à tous autres sous de grièves peines, de les recevoir chez eux.  […] François de Sales ; car l’Auteur rapporte le chapitre 33. entier de la troisième Partie de l’Introduction à la Vie dévote, où sont toutes les disposition que saint François de Sales demande. […] » Enfin il finit en répondant à ceux qui voudraient ménager à la faveur du plaisir des exemples et des instructions sérieuses pour les Rois, et il dit : « Que les Rois n’apprendront jamais rien au Théâtre : et que Dieu les renvoie à sa Loi pour y apprendre leurs devoirs : Qu’ils la lisent tous les jours de leur vie ; qu’ils la méditent nuit et jour comme un David ; qu’ils s’endorment entre ses bras, et s’entretiennent avec elle en s’éveillant comme un Salomon : que pour les instructions du Théâtre, la touche en est trop légère, et qu’il n’y a rien de moins sérieux, puisque l’homme y fait à la fois un jeu des vices, et un amusement de la Vertu.  […] On cite ces vers d’Atys : « O douce vie, Digne d’envie ! […] [NDE] Un nomocanon est une collection de textes juridiques anciens sur la vie ecclésiastique et religieuse qui regroupe des lois seculières et religieuses.

198. (1665) Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre « Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre » pp. 1-48

Je ne vis personne qui eût mine d’honnête homme, sortir satisfait de sa Comédie ; La joie s’était changée en horreur et en confusion, à la réserve de quelques jeunes Etourdis, qui criaient tout haut que Molière avait raison, que la vie des Pères était trop longue pour le bien des Enfants, que ces bonnes gens étaient effroyablement importuns avec les remontrances, et que l’endroit du fauteuilu était merveilleux. […] L’Hérésie qui a fait tant de ravages dans cet Etat, n’a plus de mouvement ni de force, et si elle respire encore, s’il lui reste quelque marque de vie, l’on peut dire avec assurance qu’elle est aux abois, et qu’elle tire continuellement à sa fin. […] [NDE] L’information est probablement tirée de la Vie des douze Césars de Suétone qui, dans sa Vie d’Auguste, rapporte des cas de punitions infligées à des comédiens (mais aucun pour s’être moqué des dieux) et l’interdiction faite aux femmes d’assister aux spectacles d’athlètes (mais non aux représentations théâtrales), voir Vie d’Auguste, 44 et 45.

199. (1725) Mr. de Moliere [article des Jugemens des savans] « Mr. de Moliere, » pp. 339-352

Les Anciens Poëtes, dit le Pere Rapin1, n’ont que des valets pour les plaisans de leur Théâtre ; & les plaisans du Théâtre de Moliere sont les Marquis & les gens de qualité : les autres n’ont joué dans la Comédie que la vie bourgeoise & commune ; & Moliere a joué tout Paris & la Cour. […] C’est par ce moyen qu’il a su réformer, non pas les mœurs des Chrétiens, mais les défauts de la vie civile, & de ce qu’on appelle le train de ce monde, & c’est sans doute tout ce qu’a voulu louer en lui le P. […] Il prétend au contraire que l’on n’a bien reconnu son mérite qu’après qu’il eut joué le dernier rôle de sa vie, & que l’on a beaucoup mieux jugé du prix de ses Piéces en son absence, que lors qu’il étoit présent.

200. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Post-scriptum. » pp. 201-216

Comme dans une révolution du globe, les forêts étant bouleversées, les arbres déracinés sont entraînés avec confusion par des torrents qui les jètent et les entassent dans des ravins profonds, où, privés de tous les moyens de vie et de conservation que la nature leur avait préparés, ils se décomposent et tombent en corruption ; ainsi, dans notre révolution politique, la société ayant subi un grand bouleversement, les hommes déplacés ont été jetés et entassés confusément dans les administrations, dans ces ravins civils, où, dépouillés de tous les éléments dont l’âme sensible et bien née compose son bonheur, privés de toute sécurité relativement aux points qui y sont les plus essentiels, asservis de fait, ne jouissant que très-illusoirement des droits de citoyen et des bienfaits de la liberté, ils s’énervent et s’abatardissent….. ; ou souffrent cruellement dans un réel esclavage, tantôt témoins, tantôt victimes des plus révoltantes injustices, sacrifiés tour-à-tour à l’esprit de parti, aux affections de coterie, à la cupidité, à l’intrigue, à la bassesse, à l’ineptie ; et, ce qui est le comble de la honte et des tourments de leur servitude, trop souvent soumis à cette espèce d’élus devenus leurs chefs, leurs juges, les arbitres de leur sort ! […] Mais voici plus qu’une inconséquence, c’est le plus complet renversement de l’ordre ; je l’aperçois cet homme respectable, ce père tendre dépouillé de son autorité, voilà qu’il gémit lui-même dans un bureau, sous la tutelle d’un fat inhumain, émancipé de quelques jours, qui, par abus de pouvoirs, le prive de ses droits, lui rend la vie insupportable !

201. (1698) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras au sujet des Tragédies qui se représentent dans les Collèges de son Diocèse [25 septembre 1698] « Mandement  » pp. 37-43

Il est de certains désordres, sur lesquels une longue habitude et une coutume invétérée ne permettent pas quelquefois à des personnes d’une vie d’ailleurs exemplaire et irreprochable, de réfléchir. […] La raison d’apprendre aux Enfants à déclamer, et de leur inspirer cette hardiesse honnête, nous paraît très faible, et il est fâcheux de dire et difficile de persuader, que l’on ne puisse apprendre l’un, ni se donner l’autre, que sur un Théâtre sur lequel on ne paraît qu’une ou deux fois au plus en sa vie, et sur lequel il serait très honteux de monter dans un âge plus avancé.

202. (1671) Lettre d’un ecclésiastique à un de ses Amis « letter » pp. 472-482

DocteurIntrod. 3. part. chap. 34 [François de Sales, Introduction à la vie dévote, 3e partie, chap. 34], est d’ôter le venin aux choses empoisonnées, et de rendre permises celles qui sont défendues, pour le péril qu’il y a d’en user. […] Jean, que sur la concupiscence de la chair, la concupiscence des yeux, et la superbe de la vie. L’horreur que l’on conçoit de ces Spectacles, ferme les yeux à la vanité (ce que le Prophète demandait à Dieu avec instance « Averte oculos meos ne videant vanitatem. » Ps. 118 [Psaume 118 [119], verset 37] :) Elle ôte à la chair ce qui entretient ses flammes impures,  et conserve son intégrité : Elle empêche la superbe de glisser son poison dans l’esprit, et de le surprendre en le détournant de ces jeux, où l’on donne l’honneur et la gloire à ceux qui ont porté plus haut ses mouvements déréglés C’est pourquoi depuis l’établissement du Christianisme, et que Jésus-Christ crucifié a été proposé aux hommes comme la voie, la vérité, et la vie, qui conduisent à la béatitude, les partisans de l’idolâtrie ont toujours attaqué ces sentiments catholiques, comme les plus opposés à la superstition : Et les Pères ont été obligés de prendre leur défense, comme un des points principaux de notre créance, et de composer des livres entiers pour les soutenir. […] Introd. 3. part. chap. 34 [François de Sales, Introduction à la vie dévote, 3e partie, chap. 34] « Aeque spectaculis vestris in tantum renunciamus, in quantum originibus eorum quas scimus de superstitionibus esse conceptas. » Tertull.

203. (1836) De l’influence de la scène « De l’influence de la scène sur les mœurs en France » pp. 3-21

L’affluence des spectateurs s’explique par l’attrait de la variété, la beauté des décorations, et les émotions fortes, dont les causes se trouvent en abondance dans la vie des scélérats, menacés sans cesse de la foudre du ciel ou du glaive des lois. […] En effet, une couturière qui passe de la mansarde dans un joli salon, du salon à un hôtel somptueux, qui échange une vie laborieuse et de privations contre une vie de plaisir et d’abondance, le bonnet rond et la robe de toile contre les plumes et la robe de velours, tout cela avec une bonne foi si naïve, car il faut en convenir, Frétillon est une excellente créature, mais effrontément impudique et d’un cynisme dégoûtant. […] Plus d’une grisette sans doute en quittant le théâtre du Palais-Royal aura envié le sort de Frétillon, et soupiré après le moment où elle pourra aussi s’élancer dans une vie de volupté.

204. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175

Voici la vie, les études, les modeles de ce Tabarin. […] Sa vie ressembloit à ses écrits. […] Chez lui les idées de la destruction n’ont plus rien d’affreux ; il s’est familiarisé avec elle, & n’en avance pas moins dans les délices de la vie, quoiqu’elles se rapprochent des termes dont il ose envisager la perspective. […] Un Chretien voudroit-il finir ainsi la vie ? […] Aller rêver dans l’autre monde, puisque la vie est un sommeil, rendons-nous heureux par des songes.

205. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE V. Des Comédiens. » pp. 156-210

Dans aucun état de la vie, elle ne s’unit guère avec l’extrême pauvreté. […] Secondement, la liberté qu’on laisse aux Comédiens de mener à peu près la vie qu’ils veulent. […] Défense, sous peine de la vie, à tous particuliers non militaire ou préposés de la Justice, de porter des Armes quelconques. […] Ce serait pourtant là ce que nous ferions, si nous employions dans le commerce de la vie l’adresse et la subtilité que vous remarquez en nous au Théâtre. […] [NDA] Prison des femmes de mauvaise vie.

206. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « [Gravure] » p. 

[Gravure] Instruction, lumiere de la Vie, Ah !

207. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « [Gravure] » p. 

[Gravure] Instruction, lumiere de la Vie, Ah !

208. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

Ce fut pour lors que ne voyant plus que la vie de Servius qui fit obstacle à leur ambition, il le firent assassiner dans la rue Cyprienne, nommée depuis Scélérate. […] Il faisait jetter des Hommes par ses fenêtres, & riait aux cris des malheureux à qui le hazard sauvait la vie aux dépens d’un bras ou d’une jambe fracassée. […] Faut-il, parce qu’il est des Comédiens de mauvaise vie, & des gens qui ne profitent pas du Théâtre, l’anéantir ? […]  12, parce qu’elle sert à la récréation de l’Homme qui est nécessaire pour sa vie, n’est pas défendue d’elle-même. […] fille de l’orgueil & mère de l’ennui, jamais tes tristes esclaves eurent-ils un pareil moment en leur vie ! 

209. (1647) Traité des théâtres pp. -

bn », dit l’Historien du Haillan en la vie de ce Prince. […] Je n’approuve non plus que la Comédie soit jouée publiquement ; Car elle corrompt les mœurs des hommes, et les rend efféminés, et les excite à la vie désordonnée, et à la luxure.» […] C’est une absurdité entre les plus grandes, de croire que quelqu’un deviendra plus chaste ou plus tempérant, pource qu’un Comédien l’y aura exhorté, lui qu’il voit est dissolu, et d’une vie abandonnée. […] an Plutarque en la vie de Solon. […] Nicole Gilles en la Vie de Philippe Auguste.

210. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

quelle est ici la voie étroite qui conduit à la vie, et la voie large qui mène à la mort, enfin où sera le paradis et l’enfer ? […] A la Fête-Dieu nous remercions la divine bonté qui nous nourrit du fruit de vie ; nous apprenons aux loges et aux coulisses à nous en éloigner, à le profaner, à lui substituer le pain de mort, de la volupté. […] un artisan, qui aussi bien qu’un Tapissier, un Charpentier, un Cordonnier, gagne sa vie à servir le public pour de l’argent. […] Le temps qu’on y donne est plus que suffisant pour un péché grief ; on y consume plusieurs heures, on le fait cent fois, on y consacre toute sa vie. […] L’idée de la comédie, portée à l’Eglise, portée partout, dégoûte de toute pratique de religion : le théâtre inspire un esprit de dissipation et de frivolité, un goût de mollesse et de volupté, un penchant à la satire et à la malignité, une tournure de mensonge et de fausseté, un ton d’irréligion et d’impiété, le mépris de tout objet sérieux, l’opposition à toute réflexion religieuse ; prière, lecture, instruction, visite des pauvres, pénitence, modestie, en un mot il éloigne de tout ce qui forme la vie Chrétienne.

211. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXIII.  »

La nécessité que nous avons de réparer la défaillance de nos corps par la nourriture ne peut pas servir d'excuse à ceux, qui mangeraient volontairement des viandes, qui imprimeraient une qualité venimeuse; qui troubleraient les humeurs, et y causeraient une intempérie: parce que cette sorte de nourriture serait contraire à la fin du manger, qui est de conserver la vie du corps.

212. (1675) Traité de la comédie « XXIII.  » p. 311

La nécessité que nous avons de réparer la défaillance de nos corps par la nourriture, ne peut pas servir d'excuse pour manger volontairement des viandes qui imprimeraient une qualité venimeuse, qui troubleraient les humeurs, et y causeraient une intempérie; parce que cette sorte de nourriture serait contraire à la fin du manger, qui est de conserver la vie du corps.

213. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IX. » pp. 158-170

Par cette conduite on convertit, dit Saint Thomas3, les productions de l’iniquité en des fruits de salut, on se fait des amis avec un lucre deshonnête ; les indigens que l’on assiste de ces biens, qui sont leur partage naturel, ouvrent aux pécheurs les célestes Tabernacles, quand ceux-ci ayant changé de vie, & fait pénitence, comme Zachée & Saint Mathieu, quittent enfin cette vallée de larmes & de miséres. […] Je ne connois pas, Mademoiselle, l’état de votre fortune, mais avec autant de célébrité que vous en avez acquise, il n’est pas à présumer qu’une sage retraite vous laissât sans ressource : dans la supposition qu’elle fût suivie de la plus triste indigence, c’est un malheur qui doit moins vous effrayer que votre situation presente ; le Théâtre est un œil qui vous scandalise, vous devez l’arracher1, c’est un pied qui vous porte au péché, vous devez le couper ; car il n’est pas raisonnable de sacrifier la vertu aux richesses, & toutes les douceurs de cette vie sont un très-petit objet, au prix du bonheur de l’autre.

214. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VIII.  » pp. 195-221

Cet homme qui avoit des mœurs, des talents, de la science ; mas turbulent, inquiet, singulier, caustique, a composé divers ouvrages, dont aucun n’a fait fortune, & dont plusieurs ont été fort mal reçus ; entr’autres, ce qui est très-déplacé dans un Abbé de la Trape, a donné la vie & les amours d’Abaillard & d’Héloïse & ses lettres traduites & paraphrasées d’une maniere très-libre, en quatre tomes. […] L’acteur de son côté, dévient Prêtre ; Réligieux, Abbé, passe sa vie dans des couvens, & ne trouve par tout que de débauchés ; il en est, dit-on, le censeur, & il n’entretient pas moins un commerce de lettres, où il se détaillent, l’un à l’autre, leurs anciens désordres, avec une licence dont une danseuse de l’opéra rougiroit. […] Vie de Saint Charles, c. […] Vie de Saint Charles écrite en Italien, traduite en François, imprimée à Bordeaux en 1611, dédiée au Cardinal de Sourdis, Archevêque. […] Ce sont les mysteres d’Elusis, qu’on ne pouvoient divulguer sous peine de la vie.

215. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Suite d’Anecdotes Ecclésiastiques. » pp. 106-132

La patience & le silence sont de grands remedes aux maux de la vie. […] Mais sans doute il changea de vie : ses qualités de docteur de Sorbonne, de grand-vicaire de Sens, de chanoine de la Sainte Chapelle ne permettent pas d’en douter. […] Felix de Cantalice, capucin, opposé aux folies théatrales du monde, rapporté dans sa vie. […] Pélagie distribua tous ses effets aux pauvres, se revétit d’un cilice, &, déguisée en homme sous le nom de Pélage, alla s’enfermer dans une cellule, d’où elle ne sortit plus, & y passa le reste de sa vie dans la plus austere pénitence, & une très-grande réputation de sainteté. […] Toute la vie n’est qu’une piece de théatre, dont Dieu distribue les rôles dans les états où il nous place : ne songeons qu’à bien représenter, pour obtenir la récompense éternelle.

216. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE II. Du Mariage. » pp. 30-54

Sainfar n’a de sa vie été si malheureux : Il adore en esclave un tyran dédaigneux. […] L’Auteur de la vie de Moliere convient de tous ces défauts, des grossieretés des valets ; de l’excès du gentilhomme, du libertinage scandaleux de la femme, dont les démarches criminelles tournent toûjours à son avantage, en sorte qu’on est tenté d’imiter sa conduite, toûjours heureuse, quoique toûjours coupable. […] 5.° Il est de la derniere importance pour le bonheur de la vie, comme pour le salut, de n’entrer dans le mariage que par des vûes pures & saintes, & on ne peut être heureux, si on ne met Dieu dans ses intérêts : & comment obtenir ses bénédictions, si on ne se conforme à ses volontés ? […] Cette maniere profane & cavaliere de traiter une des actions de la vie les plus importantes & les plus saintes, accoûtume les esprits à la plus grande licence, à ne plus envisager le mariage que comme une partie de plaisir, un engagement d’inclination, une liberté de satisfaire son amour. […] Fut-il jamais question dans ses sages leçons de la nourriture & de l’éducation des enfans, du soin de son ménage, des mœurs de ses domestiques, du respect pour son beaupère & sa bellemère, de l’amitié pour ses parens & ses alliés, de la soumission pour son mari, d’une vie unie, réguliere, retirée & chrétienne ?

217. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXIX.  » p. 490

 » Si l'âme n'est fortifiée et affermie dans la vie intérieure par la grâce, elle se refroidit beaucoup dans les occupations terrestres et séculières.

218. (1765) De l’éducation civile « De l’éducation civile » pp. 76-113

S’il en faut croire les anciens monumens, ce sont les Lettres qui ont rassemblé les hommes dispersés, qui les ont fait passer de l’état de brutes, à une vie sage & réglée. […] En conséquence, vous avez mis en usage toutes les ressources de votre génie, pour leur retracer les momens de leur vie les plus délicieux. […] Il n’y auroit presque point à craindre qu’on les oubliât promptement : les détails de la vie y rameneroient sans cesse ; & l’expérience journaliere, plus éloquente que les Maîtres, acheveroit la conviction. Or, où pourroit-on mieux puiser ces maximes, que dans une Ecole de la vie civile, formée sur le modele de l’Académie de Platon & du Portique de Zenon.

219. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

 20.) et tous les Historiens, brisaient, brûlaient les idoles, renversaient les autels et les temples, arrachaient jusqu’aux vestiges d’un culte superstitieux, souvent au péril de leur vie, comme Moïse, qui brûla le veau d’or, en jeta les cendres au vent, et les fit boire au peuple. […] Les applaudissements, l’assemblée choisie, la fierté des discours, la hauteur des sentiments, les hommages, disons mieux, les adorations qui élèvent au plus haut des cieux cette Déesse, nourrissent l’orgueil de la vie. […] Dieu ne veut point la mort du pécheur, mais sa conversion et sa vie. […] Toute la métempsychose de Pythagore ne lui rendrait pas assez de vies pour en immoler une à chaque aventure.

220. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » p. 14

Vous ne sauriez faire une pénitence plus douce, facile et salutaire des péchés de votre vie passée, que de vous priver de ces divertissements pour l’amour de Dieu ; cette pénitence ne ruine point votre santé, ne diminue point vos biens, n’incommode point votre famille, ne fait point tort à vos affaires.

221. (1675) Traité de la comédie « XXIX.  » p. 323

 » « Si l'âme n'est fortifiée et affermie dans la vie intérieure par la grâce, elle se refroidit beaucoup dans les occupations terrestres et séculières.

222. (1833) Discours sur les spectacles « [Discours sur les spectacles] » pp. 3-16

St Thomas, le plus célèbre de vos docteurs, que vous avez surnommé l’ange de l’école à cause de l’excellence de sa doctrine et de la pureté de ses mœurs, s’exprime ainsi : « Le divertissement étant quelque fois nécessaire à l’entretien de la vie humaine, l’art des comédiens n’est pas défendu. » (Tom. 2. 2. 9. 168 ad. 3) Ce saint docteur ajoute : « On lit dans la vie des saints que Saint-Paphnuce eut révélation qu’un comédien jouirait avec lui dans le ciel du même degré de gloire que lui. » Saint Antoinen s’exprime encore plus clairement. […] « Les comédies, dit-il, en leur substance, ne sont nullement choses mauvaises, mais indifférentes… je dis donc, Philothée, qu’il est loisible d’ouïr d’honnêtes comédies, que ce n’est pas mal de le faire, mais oui bien de s’y affectionner. » (Introduction à la vie dévote, pag. 1re du chap. 23.)

223. (1777) Des divertissements du Carnaval « Des divertissements du Carnaval. » pp. 92-109

Y a-t-il un moment dans toute la vie, qu’elle exempte de la pratique de la vertu, qu’elle dispense de l’obligation de plaire à Dieu ? […] Et en quelle part de l’Evangile trouve-t-on qu’il y ait des jours dans l’année où le précepte de se mortifier, d’éviter les dangers, de vivre en Chrétien, de mener une vie pure et exemplaire, et d’avoir les maximes du monde en horreur, oblige moins qu’en un autre temps ? […] On dira que vous n’êtes plus des fêtes du carnaval, parce que vous avez pris le parti de mener une vie chrétienne : est-ce donc un crime d’être vraîment Chrétien ?

224. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

Il est néanmoins parlé de jeux d’Histrions dans la vie de S. […] L’Auteur de cette vie dit Vit[a]. […] J’ai revu les anciens Historiens de la Vie de ce grand Roi, et je ne trouve point qu’il ait chassé les Comédiens. […] Qu’on lise les Vies des Poètes Provençaux, l’Histoire de Provence par Nostradamus, celle du sieur Bouche, les Recherches de Pasquier, etc. […] Vie de Pie V. page 84.

225. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

Chaque piece sera accompagnée d’un examen, de remarques, d’une notice de la vie & des ouvrages de l’auteur. […] si les vies des Saints nous étoient venues de telle main, n’auroient-elles rien d’apocriffe ? […] C’ est sont trésors, c’est la vie, c’est sa Divinité. […] Il attribue à Gregoire VII de mauvaises mœurs, quoiqu’il ait mené une vie sainte. […] Il n’est point de vie plus délicieuse & plus sensuelle que la nôtre ; quand vous l’aurez goutée, vous n’en voudrez point d’autre, &c.

226. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Nous arrivons novices à chaque âge de notre vie. […] à l’utilité & à l’agrément de la vie présente, ou même à la simple curiosité. […] Oui, si la vie & la mort de Socrate sont d’un Sage, la vie & la mort de Jesus sont d’un Dieu. […] C’est aux guerres qu’on doit montrer sa valeur & hazarder libéralement sa vie. […] Il passe sa vie à faire des malheureux au loin, & des ingrats autour de lui.

227. (1823) Instruction sur les spectacles « Conclusion. » pp. 195-203

Le démon n’exigerait pas de voir d’abord que vous vous livrassiez aux plus grands désordres, mais il ferait naître dans votre âme une multitude de pensées criminelles qui diminueraient ses forces, et qui lui feraient perdre la vie de la grâce. […] N’est-ce point assez que vous leur ayez communiqué le feu de la concupiscence en leur donnant la vie, faut-il que vous en augmentiez l’activité en les conduisant dans ces lieux pervers ?

228. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE II. De la Danse. » pp. 30-51

Voilà ce qu’on essaie de mille manieres, ce qu’on étudie devant un miroir, ce que font ces innombrables artisans occupés à l’ornement du corps, plus nombreux peut-être que pour les besoins de la vie. […] En peignant si fortement, en réalisant les mêmes objets à qui la peinture & la sculpture donnent une sorte de vie, ne jetteront-ils aucune étincelle ? […] C’est ce qui causa le crime & le malheur d’Hérode ; une danseuse fit perdre la vie au plus grand, au plus saint des enfans des hommes. […] Henri IV a été Protestant presque toute sa vie : est-ce une apologie de la religion Protestante ? […] Il se moquoit des prétendus braves de la Cour, qui se disant des Césars & des Hercules, passoient leur vie à jouer ou à danser avec les femmes.

229. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre [V].  » pp. 156-192

Du berceau jusqu’au tombeau la vie des femmes roule de poupée. […] Il perd le trone & la vie & passe de l’élégance des parures aux horreurs du suaire & de la pouriture du tombeau. […] Ils passoient leur vie dans la volupté & dans la pompe : Vescebantur voluptuose, nutriebantur in croceis. […] Quelle autre enseigne arboreroit une femme de mauvaise vie, quelle autre mode suivroit-elle ? […] Aussi que deviendront elles dans l’autre vie ?

230. (1678) Maxime LXXXI « LXXXI » pp. 39-41

LXXXI Tous les grands divertissemens sont dangereux pour la vie chrétienne ; mais entre tous ceux que le monde a inventez, il n’y en a point qui soit plus à craindre que la Comedie.

231. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre VI. De ceux qui dansent avec quelque danger de tomber en péché. » pp. 28-29

Celui qui se rend aux assemblées où l’on danse avec danger de commettre quelque péché mortel, devient sans doute coupable de péché mortel en hasardant ainsi son salut ; et en s’exposant à perdre la vie de son âme, qui est inestimable.

232. (1675) Traité de la dévotion « Prière. » p. 68

Fais couler tes fleuves à travers le paradis, plantes-y l’arbre de vie, et y verse une si grande affluence de biens, que ma richesse me fasse regarder avec un souverain mépris celle du monde, et que de dessus le trône où tu auras placé mon âme, elle regarde tous les palais de la terre comme des cabanes.

233. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre III. De la Fable Tragique. » pp. 39-63

Orosmane lui rend son argent, y joint de grandes largesses, & quatre-vingt-dix autres Chevaliers, mais il retient Zaïre & Lusignan, que personne ne pourra lui enlever qu’avec la vie. […] Zaïre esclave dès l’enfance, ignorant qu’elle fût faite pour un meilleur sort, est supposée avoir mené une vie triste, s’être abandonnée à une profonde douleur, s’être nourrie d’amertume & de larmes. […] Et cette émotion, dont son ame est remplie, A bien-tôt épuisé les sources de sa vie.

234. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XII. Son opposition aux vœux du Batême. » p. 25

On a juré de porter la coignée à la racine de l’arbre ; d’ôter à la concupiscence l’empire, puisqu’on ne peut lui ôter la vie ; de l’attaquer jusques dans ses retranchemens ; de la poursuivre dans tous les endroits qui lui servent de retraite ; de réduire en servitude son propre corps, qui paroît être son complice & d’intelligence avec elle ; & de le forcer de lui désobéir & de lui refuser son ministére : voilà ce qu’on a promis.

235. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — VII.  » p. 461

 » Ce qui marque que ceux qui vivent de la vie des sens et dans les plaisirs du monde sont souvent consumés par des passions dont l'effet est insensible au commencement comme celui de la tigne l'est sur les habits, et qu'ils attirent, comme dit un Prophète, l'iniquité dans leurs cœurs par ces vains amusements : « Vae qui trahitis iniquitatem in funiculis vanitatis.

236. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25

La science des lois, des ordonnances, des arrêts, est infinie ; la vie de l’homme suffit à peine pour l’apprendre. […] La vie se passera donc dans un cercle d’amusement et d’ennui, de liberté et de contrainte ? […] Il n’est pas revêtu d’une charge, et ne s’assit pas sur les fleurs de lys pour juger des biens, de l’honneur, de la vie des citoyens. […] ) Croirait-on que cet ouvrage, imprimé pendant la vie de l’Auteur, en 1572, avec privilège du Roi, a été réimprimé à Paris dix-huit ans après sa mort, en 1595, et dédié par son neveu à M.

237. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre I. Est-il à propos que la Noblesse fréquente la Comédie ? » pp. 3-19

Etre inscrit parmi les Acteurs, monter sur le théâtre, y passer sa vie, y jouer des rôles, y disputer des prix, les y recevoir, l’aimer éperdument, le protéger ouvertement, y faire des dépenses immenses ; quel Comédien en fait davantage, en fait tant ? […] « Un Comédien noble, dit-il, n’est plus un prodige ; le plus noble de l’Empire, l’Empereur est Comédien » : « Res haud inira tamen, citharædo Principe, Mimus nobilis. » Après cette plaisanterie il se livre à son indignation, et regarde comme la tache la plus honteuse de la vie de Néron d’avoir paru sur la scène. […] Elle se trompait, la gravité philosophique de ce Prince, dont toute la vie fut une comédie perpétuelle, ne pouvait s’accommoder de la licence ; et sa dangereuse politique, qui pour mieux détruire le christianisme, affectait d’en surpasser la pureté dans le culte des faux Dieux, enchérit sur ses prédécesseurs, et de son temps le théâtre fut plus réservé que jamais. […] Vocem, Damalippe, locasti lipario clamosum ageres, ut Pharma Catulli. » Pour vous, Lentulus, vous avez fort bien rempli le rôle d’un valet qu’on a pendu sur la scène, et vous méritiez bien, selon moi, d’être pendu en effet  « Laureolum etiam velox bene Lentulus egit judicium dignus vera cruce. » Ils ne font pas plus de cas de leur vie que de leur honneur ; ils se louent au Préteur qui donne les jeux, pour se battre dans le cirque, sans y être forcés par Néron : « Quanti sua funera vendunt quid refert, nullo cogente Nerone. » Mais n’est-il pas plus honteux d’être Comédien que Gladiateur, s’il fallait choisir entre le cirque et le théâtre ?

238. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

Qu’on fasse louer Bossuet, Lamoignon, Massillon, Flechier, &c. quon aille hors de son sein chercher des hommes célèbres, Mabillon, Petau, Casaubon, Bourdaloue, on se fera honneur, on en fera à la religion & à la vertu ; mais faire l’apothéose du corrupteur de la nation, de l’ennemi de la piété, d’un Histrion qui a passé la moitié de sa vie sur les treteaux de la province, & enfin est venu étaler sa bouffonnerie & son libertinage sur le Théatre de la Capitale, & rendre ses derniers soupirs sous le brodequin & le masque, se jouant de la mort & la contrefaisant, dum ludit mortem mords indignata jocantem corripit, c’est bien avilir, c’est bien prostituer des couronnes académiques. […] C’étoient au moins d’honnêtes gens, qui n’ont pas terni leur vie par les infamies du Tabarinage, & fait cent fois rougir la pudeur, pour exciter les ris insensés de la populace. […] M. de Chamfort est embarrassé de concilier l’Académie avec elle-même, & avec le gouvernement éclésiastique & civil, & de justifier l’indécence qui priva des honneurs littéraires un de nos plus célébres écrivains, un citoyen vertueux des droits de citoyen & à la vie & à la mort, car il est vrai que Moliere a vécu dans l’infamie légale, & Corneille en homme d’honneur, qu’il est mort sans aucune marque de religion, qu’il a été privé de la sépulture éclésiastique, & Corneille en bon Chrétien. […] Il a réformé les défauts de la vie civile, & ce qu’on appelle train du monde, mais non pas les mœurs des Chrétiens. […] Dans une Préface bien écrite, qui est à la tête de leurs œuvres, ils parlent avec une sincerité qui n’en fait pas l’éloge, quoiqu’ils y aient été attachés toute leur vie, & qu’ils aient composé pour lui bien de jolies pieces.

239. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE III. De la Comédie. » pp. 92-118

Ecoutez les plaintes de Sigismond, dans La vie est un songe : « Parents dénaturés, à vos ordres bizarres, Quoi ! […] Vous trouvez d’abord son titre outré, car un Misanthrope selon vous doit être un monstre, un enragé, un Démon tel que le héros de La Vie est un songe. […] [NDE] L. de Boissy, La Vie est un songe, Paris, P.  […] [NDE] Plutarque, Vies parallèles des hommes illustres, op.cit., « Vie d’Antoine », LXXVIII : « Athéniens, dit-il, j’ai dans ma maison une petite place occupée par un figuier, où plusieurs citoyens se sont déjà pendus : comme je dois bâtir sur ce terrain, j’ai voulu vous en avertir publiquement, afin que si quelqu’un de vous a envie de s’y pendre, il se hâte de le faire avant que le figuier soit abattu. » [trad. 

240. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

Les Acteurs sont la plupart de la plus vile canaille, des gens de mauvaise vie, des misérables, sans pudeur et sans religion. […] Pour les Acteurs, c’est toute la vie ; pour les spectateurs, quatre ou cinq heures de suite, plusieurs fois la semaine, les fêtes, comme les autres jours, etc. […] La gazette du temps en parle, et par une flatterie bien singulière qui caractérise le verbiage ordinaire aux gazettes, on y fait un grand mérite au Roi (qui peut-être n’en savait rien), comme d’une des plus belles actions de sa vie, d’avoir favorisé l’établissement de cette troupe. […] Ce qu’on peut conclure à Rome, à Venise, à Naples, de la tolérance publique des femmes de mauvaise vie, desquelles on tire quelque profit, sur lesquelles la police veille avec le plus grand soin, pour le maintien de l’ordre ; qu’il est des maux presque inévitables qu’on croit devoir tolérer. […] L’histoire de la Bible, la vie du Sauveur, sa mort, sa résurrection, son ascension, les actes des Apôtres, les actions des Saints étaient mises sous les yeux élégamment pour le temps, quoique grossièrement pour le nôtre, avec une simplicité et une naïveté touchante, qui valait bien nos raffinements, nos pointes, notre luxe, et surtout les galanteries, les friponneries, les fureurs, la morale lubrique, en un mot, le pompeux étalage de tous les vices, qui fait le fond de toutes nos scènes.

241. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

Cependant on peut dire, pour justifier cette indulgence, que l’Eglise regarde de plus près aux qualités des Ministres qu’elle admet, que des Ministres déjà reçus, qu’un refus ne fait pas autant de tort qu’un châtiment, que la privation de tout privilège clérical est une plus grande punition que la simple exclusion, qu’on exclut pour de simples défauts de corps ou d’esprit, qui ne sont point de péchés, et que des bouffons, tels qu’ils étaient dans ce siècle, qui amusaient les passants dans les rues, étaient moins pernicieux et moins coupables que des Comédiens et Comédiennes de profession qui passent toute leur vie à exciter par toute sorte d’artifices les passions les plus criminelles : métier si opposé au christianisme, que d’autres canons appellent cette espèce d’hommes des apostats et des démons. […] « Sa vie y fut telle que son art de Comédien pouvait le faire présumer, dit M. […] 5.° On doit refuser la sainte communion aux Comédiens à la vie et la mort, et même à pâques, et en secret et publiquement. […] ) : « Scenici, si in extremo periculo constituti, pro salute sacramenta poscentes, si Antistes probant, consequantur ; statim ad Judices perferatur, et sedula exploratione quæratur an indulgeri possit. »Il résulte de ces dispositions qu’on leur refusait les sacrements pendant la vie, et qu’on ne les leur accordait même à la mort qu’avec beaucoup de précautions, sur leurs dispositions et l’approbation de l’Evêque. […] Ambroise, pour détourner le peuple de l’élire Archevêque de Milan, fit venir chez lui des femmes de mauvaise vie.

242. (1640) L'année chrétienne « Des Recreations, Jeux, et autres di- vertissemens, desquels l’ame Chre- stienne se peut servir durant la journée. Chapitre IX. » p. 851

La vie dévote, et vraiment Chrétienne, est accompagnée d’une grande prudence, et donne à chaque chose le temps qui lui est plus convenable.

243. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE V. Suite du Théatre de S. Foix. » pp. 105-139

Personne n’ignore combien sa vie a été débordée ; mais ce sont des foiblesses si pardonnables, c’est un mérite aux yeux de notre chaste Ecrivain : elle étoit plus digne de sentir l’amour que Catherine de Médicis. […] Cette séparation de quelque jour doit-elle paroître insupportable à un homme qui passe sa vie dans le célibat ? […] Un Clerc, quelque crime qu’il eût commis, n’étoit jamais condamné qu’à des peines canoniques, aucune puissance n’avoit droit sur sa vie. […] Il est très-utile qu’un Roi voie souvent la comédie ; elle est l’image de la vie commune, des vices, des vexations des familles, des maux de l’Etat. […] Il la conclud ainsi : Qu’est-ce que la gloire du monde dans cette vie, quand il s’agit de notre salut dans l’autre ?

244. (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152

. » En effet les honnêtes gens ne peuvent souffrir qu’un grand homme néglige le soin de sa gloire et de sa conservation pour conter des douceurs à sa Maîtresse ; et s’il arrive que ce grand homme perde ou la victoire ou la vie pour avoir trop écouté son amour, la compassion que l’on aurait pour lui sans cela se change en indignation, ou du moins elle diminue beaucoup. Dans la dernière Sophonisbe w qui a paru sur le Théâtre, on n’est point touché du malheur de Syphax, parce que ce Prince hasarde sa réputation, son Etat, et sa vie pour plaire à sa femme, dont il est amoureux ; on est fort touché au contraire du malheur de Sophonisbe, qui ne meurt que parce qu’elle aime la gloire, et qu’elle ne veut pas survivre à la perte de sa liberté. […] La Tragédie est une peinture de la vie civile qui a été inventée pour le règlement des passions ; c’est sur ce principe qu’il faut travailler les sujets qu’on expose sur le Théâtre, et non pas sur la bizarrerie de l’usage, qui souvent, comme j’ai déjà dit, ne s’établit que par la corruption des mœurs. […] [NDE] Plutarque, Vie de Périclès, 15 (dans Plutarque, Les Vies des hommes illustres, I, éd. […] [NDE] Plutarque, Vie de Solon, 61 (dans Plutarque, Les Vies des hommes illustres, I, éd.

245. (1697) A Monseigneur de Harlay, Archevêque de Paris « A MONSEIGNEUR DE HARLAY, ARCHEVEQUE DE PARIS, DUC ET PAIR DE FRANCE  » pp. 394-406

Dans quelle Comédie a-t-on mieux fait son Rôle Que Pacôme qui la contrôle Pendant toute sa vie a su faire le sien ? […] Augustin, Orose, Lactance, Salvien, et pour citer des autorités encore plus grandes, les Conciles ont condamné le plus justement du monde les Spectacles de leur Temps, parce qu’en effet ils étaient abominables ; et si nous en voyions de pareils je suis persuadé que les plus Libertins de notre Siècle les condamneraient aussi ; mais aujourd’hui que la Comédie est non seulement exempte de ces abominations, mais capable de donner des leçons utiles, les raisons qui avaient donné lieu aux Anathèmes fulminés contre elle, ne subsistent plus ; et s’il faut des Divertissements aux hommes pour les délasser des fatigues qui sont inséparables de la vie, c’est un de ceux que je crois le plus innocents.

246. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « La tradition de l'Eglise sur la comédie et les spectacles. Les conciles » pp. 53-68

Si les filles qui sont de la race infâme des Comédiens refusent de monter sur le Théâtre, qu'on les y contraigne; si toutefois elles n'ont point encore fait profession de la Foi, et de la Loi de la très sainte et vénérable Religion des Chrétiens, pour la garder toujours inviolablement ; Nous ordonnons aussi, que les femmes à qui nous avons accordé par une grâce spéciale, de ne point exercer cet honteux métier, jouissent toute leur vie de cette exemption, sans qu'on les puisse contraindre de rentrer dans la Compagnie de Comédiens. […] Ce Concile exhorte tous les Chrétiens de se conduire de telle sorte, que leur vie réponde à la dignité, et à l'honneur du nom de Jésus-Christ, et de fuir autant qu'il leur sera possible, les Danses, les Jeux publics, les Comédies, les Masques et les Jeux de hasard.

247. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE X. De la protection due aux Comédiens par le ministère public, contre les entreprises du fanatisme. » pp. 174-185

Il se constituerait par le fait, puissance législative et exécutive dans l’état et punirait dans le corps mort d’un citoyen, le zèle et le dévouement que celui-ci aurait apporté pendant sa vie, à remplir une profession voulue par le prince et consacrée par les lois. […] le roi et les législateurs auraient honoré un comédien pendant toute sa vie, ils lui auraient accordé des regrets à sa mort, ils enverraient consoler sa veuve, ils lui auraient promis une pension, lorsque tout à coup, les justes effets de la puissance et de la munificence souveraine, se trouveraient frappés d’anathème et de déshonneur, par la réprobation d’un prêtre qui leur dirait : « Ce que vous avez voulu, ce que vous regrettez même est réprouvé, va être couvert d’ignominie et du mépris public, telle est ma volonté.

248. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « EXTRAIT DE QUELQUES PENSEES SAINES. Qui se rencontrent dans le livre de J.J. Rousseau contre le Théâtre, ou condamnation de son système par lui-même. » pp. 66-77

vie des femmes est un développement continuel de leurs mœurs, au lieu que celle des hommes, s’effaçant davantage dans l’uniformité des affaires, il faut attendre, pour en juger, de les voir dans les plaisirs. […] Rousseau a dit à la page 14. « Tout amusement inutile est un mal pour un être dont la vie est si courte et le temps si précieux.

249. (1684) Sixiéme discours. Des Comedies [Discours sur les sujets les plus ordinaires du monde. Premiere partie] « Sixiéme Discours. Des Comedies. » pp. 279-325

Le transport des bleds, des vins, des autres marchandises, n’est pas un peché ; les Magistrats ne sont pas moins obligez de le défendre, quand le public y est interessé, quand il est en danger de manquer luy-mesme des choses necessaires à la vie, & d’en estre privé pour la commodité des étrangers. […] Les peres & les meres n’ont pas assez de charité pour leurs enfans, s’ils souffrent qu’ils s’engagent en ces dangers où ils ne pourroient en conscience leur permettre de s’exposer, s’il ne s’agissoit que de la fortune & de la vie. […] Ils ne peuvent pas en conscience permettre qu’on jouë des Pieces si dangereuses, supposé qu’ils en soient avertis, sans les faire examiner, & reformer, à moins qu’ils ne croyent que la vertu merite moins leur soin que la santé, que le bien, que le repos, à moins qu’ils ne croyent que l’Estat est moins interessé dans la conservation de l’innocence, que dans la sureté de la fortune, & de la vie. Ce ne peut pas estre le sentiment d’un Magistrat Chrestien, il a plus de déference pour un Dieu, qui nous ordonne de preferer le salut à la fortune, à la vie, à toutes les autres choses, & qui a preferé en effet nostre salut à sa propre vie. […] Personne ne doute que vous n’employassiez tout vostre zele, & toute vostre autorité pour reprimer, pour châtier une audace si impie, & pour vanger l’outrage fait à une Majesté que vous défendriez, s’il estoit necessaire, aux dépens de vos biens, de vostre sang, & de vostre vie.

250. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

C’est l’opposé du théatre & de la vie des actrices. […] Dépenses considérables, dissipation continelle de la jeunesse, qui devient toute comédienne, ne s’occupe que de ses jeux, néglige le travail & l’étude, s’en dégoûte pour le reste de sa vie, & ne goûte plus que ce qui la perd. […] Il auroit pu ajouter, que le théatre a été démoli, & tous les effets confisqués & vendus au profit des pauvres, comme la police fait jetter par les fenêtres les meubles des femmes de mauvaise vie : rien de plus juste. […] Les Japonnois me diront qu’il en a coûté la vie à quatre à cinq cens mille d’entr’eux, pour avoir fait connoissance avec les jésuites. Sur le même ton, les chrétiens des trois premiers siecles de l’Eglise me diront, il en a coûté la vie à plusieurs millions de chrétiens, pour avoir fait connoissance avec les apôtres & leurs disciples.

251. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

Cet ouvrage, dicté par la passion & l’irréligion, n’a eu qu’un jour de vie, & n’en méritoit pas tant. […] Des vers de Virgile on a fait un centon nuptial & une vie de J.C. des amours d’Ovide un livre de dévotion ; du Cantique des Cantiques un livre infame. […] Pierre s’offrit le premier, & fut imité par trois de ses parens : ce que la Tragédie rend assez fidélement à quelqu’épisode près de l’invention de l’Auteur, comme le Duel proposé par Philippe à Edouard, dont aucune Histoire ne parle : ce qu’il a pris de la vie de Charles Quint, qui proposa un duel à François I : trait romanesque peu séant à deux Rois. […] Qu’Edouard lui sit grace de la vie. […] Un linceul ne signifie rien, une ame dans l’autre vie ne couche point dans des linceuls, & des linceuls dans l’enfer seroient bien-tôt brulés ; dans le paradis ils couvriroient les rayons de la gloire.

252. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 8. SIECLE » pp. 183-184

Il y a des Villes qui depuis le matin jusqu'au soir repaissent leurs yeux de divers Spectacles des Comédiens, et qui ne se lassent point d'employer un si longtemps à écouter des vers lascifs et licencieux, qui remplissent les esprits d'ordures, et il y a même des personnes qui appellent ces peuples heureux, en ce que quittant leurs affaires, et les occupations nécessaires pour l'entretien de la vie, ils passent les journées entières dans l'oisiveté et dans la volupté, ne considérant pas que le Théâtre où l'on représente ces Spectacles honteux, est l'Ecole commune et publique de l'impureté pour ceux qui s'assemblent ce lieu infâme.

253. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CONCLUSION » pp. 113-114

Une telle disposition peut-elle s’accorder avec l’amour de Jésus-Christ, qui a donné sa vie pour le salut de tous les hommes ?

254. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

C’est qu’ils n’ont pas seulement sur l’immortalité de l’ame la notion qu’avoit le Poëte Euripide qui, dans l’Hyppolite, dit que l’amour que nous avons pour une vie aussi remplie de miseres que la nôtre, ne vient que de l’ignorance où nous sommes d’une autre vie que nous cache un voile ténébreux, & qui est cause que nous nous laissons emporter par des fables. […] En voici une preuve : Baudemond, Moine d’Elnone, qui vivoit dans le septieme siecle, dit dans son Prologue de la Vie de S. […] Il étoit naturel que des hommes qui embrassoient un genre de vie tout-à-fait différent des usages du siecle, eussent des vêtemens particuliers. […] qui ont essayé de rendre ces fictions utiles aux mœurs, en n’y employant que des tableaux simples, naturels & ingénieux des événemens de la vie. […] Dans la Vie de l’Empereur Julien, page 28.

255. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Seconde lettre contre les spectacles. » pp. 60-145

Cette pensée me rappelle celle d’un vénérable Prélat, aussi distingué par la douceur de ses mœurs, que par la sainteté de sa vie ; Mr. de la Motte Evêque d’Amiens, mort en 1774. […] Corneille & Racine ont eu raison, dit le prémier, de gémir d’avoir passé leur vie dans une occupation condamnée. […] Parce que des mortels honorés du Sacerdoce, de la Pourpre même, méneroient une vie scandaleuse, vous croiriez ne point faire mal, en faisant comme eux ? […] Ils vous disent, au nom de Dieu, je vous donne la vie. […] L’épouse est encore en vie, ainsi que les témoins de ce triste aveu.

256. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

et quel droit a donc à toutes les jouissances de la vie celui qui ne fait qu’en abuser ? […] Dans les événements de la vie, ou les plus inattendus ou les plus tragiques, il sait encore ranimer en nous le sentiment de l’espérance ou celui du bonheur, en nous portant à la plus parfaite résignation. […] Peu touchés des biens d’une vie future, la plupart des hommes ne s’occupent guères aujourd’hui que du soin d’amasser des trésors pour celle-ci. […] Rien n’est trop fort, rien n’est trop grand quand il s’agit de conserver la vie ou de sauver l’honneur de ses concitoyens. […] Dieu sait ce qu’ont produit toutes ces belles déclamations contre la vie monastique, et le bien que nous en avons retiré !

257. (1823) Instruction sur les spectacles « Introduction. » pp. -

Il faut considérer ensuite si tout cela peut se concilier avec la vie et les sentiments d’un disciple de Jésus-Christ et d’un véritable chrétien.

258. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XVIII.  » p. 474

L'opinion, que la chimère de l'honneur est un si grand bien qu'il le faut conserver aux dépens même de la vie, est ce qui produit la rage brutale des Gentilshommes de France.

259. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXVIII.  » p. 489

Car si la dissipation des biens du monde et de l'or terrestre, par le jeu et par le luxe n'est pas un petit péché, que doit-on juger de la dissipation des biens de la grâce, et de cet or enflammé dont parle l'Écriture, que nous devrions acheter par la perte de tous les biens et de tous les plaisirs de la vie ?

260. (1675) Traité de la comédie « XVIII.  » pp. 300-301

L'opinion que la chimère de l'honneur est un si grand bien qu'il le faut conserver aux dépens même de la vie, est ce qui a produit si longtemps la rage brutale des Gentilshommes de France.

261. (1675) Traité de la comédie « XXVIII.  » pp. 321-322

Car si la dissipation des biens du monde et de l'or terrestre, par le jeu et par le luxe, n'est pas un petit péché; que doit-on juger de la dissipation des biens de la grâce, et de cet or enflammé dont parle l'Ecriture, que nous devrions acheter par la perte de tous les biens et de tous les plaisirs de la vie ?

262. (1638) L’Image du Vray Chrestien. Chapitre IV « Chapitre 4. » pp. 106-108

IL faut ici remarquer qu’en la Règle n’est défendu au Tertiaires d’assister à toutes sortes de Spectacles ou Comédies, comme aussi à toutes sortes de Banquets : Mais seulement à ceux qui sont ordinairement accompagné de quelque déshonnêteté,c insolence, vanité ou désordre : d’ou vient que quand quelque Comédie se représente par les Etudiants aux Ecoles bien morigenéesd sur quelque Histoire ou vie de quelque Saint, il est bien permis aux Tertiaires d’y assister, comme aussi aux Banquets honorables, et au noces de leurs plus proches parents, et ce avec toute modestie et honnêteté, fuyant ce qui pourrait ressentir quelque vanité indécente.

263. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE V. Réforme de Fagan. » pp. 110-128

 6. 1761, vie de Crébillon, nous fournit de quoi apprécier son suffrage : Un Procureur (autre Juge compétent) chez qui il logeoit, l’entendant parler de tragédie, en sur si satisfait qu’il lui conseilla d’en faire une à trente-un an. […] Se livrer par état, passer sa vie à inspirer la passion à tout le monde, est un plus grand mal que d’y aller quelquefois. […] Peut-on donc permettre aux Comédiens d’y passer leur vie ? […] Si quelqu’un est tenté de me condamner, qu’après avoir apprécié le phosphore qu’on nomme esprit, ce rien qu’on appelle renommée, cet instant qu’on nomme la vie, qu’il interroge la religion, qui doit lui parler comme à moi, qu’il contemple la mort, qu’il regarde au-delà.

264. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre Tragédie. » pp. 231-259

Après avoir passé beaucoup de tems de ma vie à lire des Poëtes, tems employé souvent avec ennui, tems quelquefois agréablement perdu, mais toujours perdu ; j’ai conservé une telle affection pour deux Poëtes, que je ne puis les relire, sans y trouver quelques beautés nouvelles. […] Notre Tragédie prit une vie conforme à l’air qu’on respiroit alors, & Corneille fit écrire des billets doux à Cesar dans le champ de Pharsale. […] Il n’est pas étonnant qu’on l’accuse en Italie d’avoir mis à la mode dans notre Tragédie, le langage amoureux, puisque dans le pays où il doit être mieux connu, tant de Personnes s’imaginent que ce langage étoit toujours le sien, qu’il ne faisoit ses Tragédies que pour faire valoir une Actrice, dont il étoit l’esclave, Actrice cependant qui n’eut jamais (comme j’en suis certain) aucun empire sur lui, & qu’on se représente parlant d’Amour parmi les femmes, un homme qui uniquement occupé de l’étude de son Art, passa avec les Poëtes Grecs le tems de la vie où les passions sont les plus vives. […] Toutes les femmes qui font soupirer pour elles un Heros, méritent leurs vœux par leurs excellentes qualités ; Andromaque, Junie, Iphigénie, Bérénice ; (je renvoye à ce que j’ai observé sur le caractere de Bérénice, Tom. 1. p. 542) Titus lui doit sa gloire dans les armes, & toutes sa vertus ; c’est-elle qui l’a rendu un Prince bienfaisant, elle fait le bonheur de sa vie : mais il ne s’agit plus de vivre, il faut regner : il la quitte, quand il est Empereur.

265. (1715) Dictionnaire de cas de conscience « COMEDIE. » pp. 739740-750

Il est donc vrai de dire qu’il ne parle que des seuls jeux de théâtre qui, comme il le dit, sont en quelque manière utiles ou nécessaires au soulagement des peines de la vie, entre lesquels il met les représentations de chasse. […] Il y a dans la ville de Milan un Monastère de Religieux, qui, quoique non réformés, mènent une vie fort réglée et très édifiante. […] A moins que ce ne soit peut-être pour une cause nécessaire et importante, telle que le serait celle, où il s’agirait de sauver sa vie, son honneur, ou sa liberté. « Potest tamen hoc fieri sine peccato propter aliquam necessitatem, vel causa se occultandi ab hostibus, vel propter defectum alterius vestimenti, vel propter aliud hujusmodi. […] La quatrième est, qu’il ne paraît guère possible que ces Religieux puissent emprunter, ou louer ces sortes d’habits, des personnes qui les ont sous leur garde, sans leur donner quelque occasion de curiosité, et de juger de l’usage qu’ils en veulent faire : ce qui ne peut leur donner qu’une fort mauvaise édification de leur conduite, et les porter à les décrier et à s’en entretenir avec d’autres séculiers, qu’on sait n’être déjà d’ailleurs que trop portés au mépris des Prêtres et des Religieux par le seul endroit que la vie à laquelle leur état les engage, condamne les maximes et la conduite des gens du siècle.

266. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre prémier. Le sujet. » pp. 160-182

En un mot, un seul événement suffit pour animer le Drame de notre Opéra : encore n’est-il pas nécessaire que cet événement soit essentiel & considérable : il suffit même de copier la moindre petite action de la vie de son principal personnage ; & souvent rien du tout. […] le Maréchal-Ferrant, & presque toutes les pièces qui brillent sur son Théâtre, ne sont qu’un image de la vie des Artisans, sans qu’on leur fasse ordinairement arriver la moindre avanture, la plus petite catastrophe. […] Ignore-t-on qu’il ne doit point perdre la vie, puisque ce n’est point une Tragédie qu’on nous représente ?

267. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre III. Que les anciens Pères de l'Eglise défendirent aux Chrétiens d'assister aux Jeux du Théâtre, parce que c'était participer à l'Idolâtrie. » pp. 57-89

» Il répond qu'il ne s'agit pas des lieux, et que l'on peut aller même dans leurs Temples, pourvu que ce soit pour des raisons de la vie commune, qui ne regardent point les affaires pour lesquelles ils sont établis. […] Oui sans doute il leur a sacrifié, non pas des Taureaux, ni quelqu'autre Victime de cette qualité, mais son âme qui lui doit être bien plus précieuse. » « Et dans ce détestable Sacrifice ce n'est pas un homme ou peu de personnes qui pèchent, toute la Ville en est coupable, puis qu'elle y consent ; Ils ne perdent pas la vie par la main de leurs Ennemis, ni par le fer des Barbares ; mais par eux-mêmes, en voyant ces crimes, en y consentant, en ne les empêchant pas, tous coupables. » « Il faut éviter les Spectacles « Vitanda spectacula omnia non solum ne quid vitiorum pectoribus insideat, sed ne cuius nos voluptatis consuetudo deliniat et a Deo atque a bonis operibus avertat ; nam ludorum celebrationes Deorum festa sunt, si quidem ob natales eorum vel templorum novorum dedicationes sunt constituti et primitus quidem venationes quæ vocantur munera Saturno attributæ sunt ; ludi autem Scenici Libero, Circenses Neptuno. […] Tertullien ne pouvait souffrir que les artisans pressés par la nécessité de leur fortune, travaillassent pout gagner leur vie et celle de leurs familles, à des ouvrages qui devaient être employées au culte des faux Dieux : il condamnait d'impiété l'Architecte qui en donnait le dessein, le Menuisier qui en faisait les lambris, et le Peintre qui en faisait les ornements : « parce [que], , disait-il, il est absolument indigne de la sainteté des Chrétiens de profaner en faveur des Idoles la main qui reçoit le Corps de Jésus-Christ pour y communier ; car en ce temps-là ils prenaient ainsi l'Eucharistie. » Tertul. de Spect. c. 4.

268. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XVIII. Sentiment d’Aristote.  » pp. 66-68

, que « l’action suit de près le discours, et qu’on se laisse aisément gagner aux choses dont on aime l’expression »: maxime importante dans la vie, et qui donne l’exclusion aux sentiments agréables qui font maintenant le fond et le sujet favori de nos pièces de théâtre.

269. (1823) Instruction sur les spectacles « Table des chapitres. » pp. 187-188

La fréquentation des spectacles ne peut se concilier avec la vie et les sentiments d’un véritable chrétien. 116 Chap. 

270. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — I.  » pp. 455-456

Que si l'on considère que toute la vie des Comédiens est occupée dans cet exercice ; qu'ils la passent tout entière à apprendre en particulier, ou à répéter entre eux, ou à représenter devant des spectateurs l'image de quelque vice ; qu'ils n'ont presque autre chose dans l'esprit que ces folies: on verra facilement qu'il est impossible d'allier ce métier avec la pureté de notre religion: et ainsi il faut avouer que c'est un métier profane et indigne d'un Chrétien ; que ceux qui l'exercent sont obligés de le quitter comme tous les conciles le leur ordonnent ; et par conséquent qu'il n'est point permis aux autres de contribuer à les entretenir dans une profession contraire au Christianisme, ni de l'autoriser par leur présence.

271. (1675) Traité de la comédie « II.  » pp. 275-276

Que si l'on considère que toute la vie des Comédiens est occupée dans cet exercice : qu'ils la passent tout entière à apprendre en particulier, ou à répéter entre eux, ou à représenter devant des spectateurs, l'image de quelque vice ; qu'ils n'ont presque autre chose dans l'esprit que ces folies; on verra facilement qu'il est impossible d'allier ce métier avec la pureté de notre religion.

272. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VI. » pp. 98-114

O douce vie ! […] La fureur des Duels vient de l’opinion fausse que l’on doit conserver son honneur aux dépens de la vie de quiconque ose le flétrir, & pour le réparer, qu’il est indispensable de tuer un agresseur : or, cette opinion, aussi contraire à la raison qu’à l’Evangile, est préconisée dans le Cid, & c’est un pere qui donne cette horrible leçon à son fils :               contre un arrogant éprouver ton courage, Ce n’est que dans le sang qu’on lave un tel outrage, Meurs ou tue… On n’est pas moins choqué d’entendre dire à Chimene, s’adressant au meurtrier de son pere qu’elle va bientôt épouser : Tu n’as fait le devoir que d’un homme de bien.

273. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-9

Ce sage célebre, le plus sage des Grecs, dont la vie & la morale étoient si pures, que quelques auteurs ont voulu en faire un saint ; ce sage si différent des sages modernes, que par sa sagesse il s’attira l’indignation du théatre, dont les autres obtiennent les éloges, & se sont ses défenseur, qui y fut si indignement joué par Aristophane : disgrace que la philosophie de nos jours n’a pas à craindre. […] Il y a quelque chose d’énigmatique dans sa conduite : il a loué Moliere à l’excès, & l’a amerement critiqué ; il le craignoit pendant sa vie, & lui rend justice aprês sa mort ; il veut qu’on excite les passions sur la scène, singulierement l’amour, & il en déplore les effets ; il copie & embellit Horace, il est plus indulgent que lui ; il blâme la galanterie de Quinault, & applaudit à celle de Racine, qui est encore plus dangereuse ; il réconcili Racine avec Arnaud, avec qui ses travaux d’amatiques l’avoient brouillé, & il donne soigneusement les regles de cet art pernicieux.

274. (1697) Lettre à Mme la Marquise de B. « A MADAME LA MARQUISE DE B… » pp. 302-316

Il vous semble que les Auteurs qui ne peuvent faire tenir le même langage à leurs Héros, feraient mieux de les choisir dans un Pays où l’on ne les ait pas tant mis en œuvre ; et vous dites qu’un Grand-homme de notre France dont la Vie serait pleine de belles Actions, et qu’on ferait parler comme naturellement les honnêtes Gens y parlent, ferait pour le moins autant de plaisir à voir, que des Héros dont les Noms paraissent tout usés à force de les entendre répéter. […] Toi, qui vois d’un même œil toutes les Nations, Qui rends par tout justice aux grandes Actions, Et tires de l’Oubli dont la Mort est suivie Ceux de qui les Vertus ont signale la Vie : Marque moi le Climat où je dois m’arrêter.

275. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35

Suivant les règlements de la vie civile, également reçus parmi toutes les nations policées pour ce qui regarde le mariage, il ne suffit pas que deux personnes trouvent, dans leur caractère dans leur naissance et dans leur fortune, la convenance qui peut leur annoncer une société heureuse : ils doivent encore, avant que d’aller plus loin, obtenir le consentement de leurs parents. […] Pour peu que l’on réfléchisse, on reconnaîtra qu’il n’y a presque point de devoir dans la vie, qui, sur le Théâtre, ne soit asservi à la passion de l’amour.

276. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XV. Devoir des parens & des maîtres. » pp. 34-35

N’auroient elles donc donné à leurs filles la vie du corps, que pour leur en ôter une autre infiniment plus précieuse ?

277. (1697) Satire à Mgr Bossuet « SATIRE A MONSEIGNEUR JAQUES BENIGNE BOSSUET. EVEQUE DE MEAUX. » pp. 46-48

Jésus-Christ dira-t-il, aux riches de la terre Pendant toute sa vie a déclaré la guerre.

278. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXV.  » p. 484

C'est pourquoi les Chrétiens ne pouvant pas passer toute leur vie dans l'acte de la prière, sont obligés au moins de se renouveler de temps en temps devant Dieu : et comme c'est par ces prières actuelles qu'ils entretiennent celle qui doit être toujours dans le fond de leur cœur, ils doivent éviter avec un grand soin tout ce qui peut rendre leurs prières indignes d'être présentées devant la divine majesté: ce qui les oblige non seulement d'éviter les distractions qui leur surviennent dans la prière, mais beaucoup plus les sources des distractions qui remplissant l'âme de folles pensées, la rendent incapable de s'appliquer à Dieu.

279. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 75-112

Cette Princesse passoit sa vie à donner des fêtes, des divertissemens, des spectacles, dans sa belle maison de Sceaux. […] Il y a quelquefois du sel, un tour ingénieux : ils ont pu plaire dans le moment, le lendemain on les oublie ; c’est une vie de rose, qui ne voit qu’une aurore, & le soir se ternit, & même ces chansons bachiques ou galantes vallent moins que plusieurs de celles du Pont-Neuf. […] La vie de théatre qu’il menoit à Sceaux, sa facilité à faire des chanson, les éloges dont on le combloit, lui persuaderent qu’il reussiroit dans des pieces de Théatre. […] C’est à peu près tout ce qu’il avoit sçu & appris dans sa vie. […] La chaleur, le beauté du climat invitoit à la vie molle.

280. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

Un amusement qui délasse et console la vie laborieuse, qui occupe et détourne du mal la vie oisive et dissipée, n’est pas sans quelque utilité. 3. Peut-être y a-t-il des devoirs pour tous les instants de la vie, peut-être une heure de dissipation est-elle un larcin fait à la société. […] En est-ce un dans L’Avare que la manie de se priver soi-même et ses enfants des besoins d’une vie honnête, pour accumuler et enfouir des trésors ? […] « Il n’y a pas de bonnes mœurs pour les femmes, hors d’une vie retirée et domestique…. […] Rousseau fait aux Comédiens un reproche plus humiliant, a-t-il oublié que rien n’est plus honnête que de gagner sa vie ?

281. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160

Cet arlequin avoit d’ailleurs du mérite, des connoissances, des sentimens : il se plaignoit que Dieu l’eut fait naître pour être fou malgré lui Italien plutôt que Français, comédien & non pas philosophe : il ne vouloit pas voir qu’il ne tenoit qu’à lui de tout reparer en quittant le théatre, & menant une vie chrétienne. […] Tout cela demande un esprit solide, serieux, attentif, constant, l’antipode de la scéne qui n’est qu’un persifflage reduit en art, dans un ouvrage régulier, exercé par des gens qui s’en font un métier, & y passent toute leur vie. […] Un Suetone auroit fait une jolie histoire des exploits, & de la vie domestique de ces Princes & des Princesses de la même vertu : on croit que que’que malin a joué ce tour aux comediens & à Moliere, pour se moquer d’eux & de lui : quoiqu’il en soit, c’est dans cette source que l’auguste Abbé de Schrone a puisé les traits augustes de Moliere. […] Plusieurs d’entr’elles s’y sont trouvées personnellement intéressées, d’après plusieurs vers malheureusement trop agréables, elles se sont imaginées que l’auteur en leur attribuant le desir de plaire toute leur vie, leur a interdit la beauté à trante ans, elles lui auroient pardonné beaucoup de défauts ; elles ne peuvent lui pardonner cette erreur. […] Les Lettres Persannes, l’Espion Turc, les Péruviennes & grand nombre d’autres, ne sont que des images & des satyres des mœurs du siécle, sous des noms empruntés ; il n’en est aucune où le théatre ne joue un grand rôle, & avec raison, puisque aujourd’hui en France le théatre est la moitié de la vie.

282. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE III. L’insolence du Théâtre Anglais à l’égard du Clergé. » pp. 169-239

Rien moins que cela ; il n’avait pour toute assurance de vie que son âge qui était de quatre-vingt-dix ans ; et si nous en croyons le Poète lui-même, Ibid. […] Ce tas de figures eût eu plus de fondement sur ce que Polybe se serait encore trouvé en vie ; car c’eût été de l’aveu du Poète même une chose plus surprenante. […] Et quant aux iniquités de sa vie, elles ne rejaillissent que sur lui et ne déshonorent que sa personne. […] La félicité de cette vie ne tient pas peu à la créance d’une autre. […] Ils sont estimés les favoris des Dieux, et les seuls instruits des choses de l’autre vie.

283. (1675) Traité de la comédie « XXV.  » pp. 314-316

C'est pourquoi les Chrétiens ne pouvant passer toute leur vie dans l'acte de la prière, sont obligés au moins de se renouveler de temps en temps devant Dieu : et comme c'est par ces prières actuelles qu'ils entretiennent celle qui doit être toujours dans le fond de leur cœur; ils doivent éviter avec un grand soin tout ce qui peut rendre ces prières indignes d'être présentées devant la Majesté divine, ce qui les oblige non seulement d'éviter les distractions qui leur surviennent dans la prière, mais beaucoup plus les sources de distractions qui remplissant l'âme de folles pensées, la rendent incapable de s'appliquer à Dieu.

284. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

La fin que je me suis proposée en les écrivant, a été de convaincre que l’excès, et sur-tout l’enthousiasme, dans quelque passion que donnent les humains, entraînent tôt ou tard dans l’égarement, et que pour se préserver de ces écueils et jouir des agrémens de la vie, il n’est d’autre moyen que de trancher dans le vif, en se privant sur le champ de la dissipation ou du plaisir qui vous entraîne, dès que vous vous apercevez que votre raison cède et n’a plus d’empire sur vos sens. » Je dirois volontiers à l’auteur que l’exécution de son conseil date d’une époque trop tardive. […] « Ces bouches, disoit madame de Sevigné, ne sont pas faites pour prêcher la vertu, elles sont trop infectes, trop contagieuses pour ne souiller point la pureté et ternir l’éclat de cette précieuse et délicate qualité de l’ame humaine…. » Quel est l’homme assez lâche pour céder à l’impression de la vertu, lorsqu’elle se montre sous de tels dehors, lorsqu’elle s’annonce par de tels organes ; qui avant de se laisser toucher par des propos emphatiques d’une morale romanesque, ne reconnoîtra point l’illusion de ce fantôme, en jetant, suivant l’expression d’un ancien, un coup d’œil sur la vie et les mœurs des farceurs qui l’annoncent ? […] Que des adultes, maîtres de leur sort, fixés par goût et par l’empire d’une longue habitude dans un genre de vie analogue au théâtre, se dévouent à la frivolité publique, et traînent dans les coulisses une existence presque réduite à une simple végétation ; l’Etat ne perd rien dans ce sacrifice. […] Quelle justesse de rapports avec ces qualités n’a pas la vie de comédien, qu’une farce suffit pour enrichir ; dont le travail le plus pénible se réduit à quelques récits d’amours ou de fureurs, et dont les mœurs ne se font remarquer, que lorsqu’elles tiennent encore quelque chose de la décence ! […] 1768) y étant mort subitement, la cour fit fermer le spectacle pour toujours, persuadée de l’influence funeste que ce divertissement factice avoit sur la santé et la vie de l’homme.

285. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Autres Anecdotes du Théatre. » pp. 43-70

Malgré l’austérité de leur vie, & leur prétendue perfection ; ce Saint au contraire, qui avoit passé sa vie dans un désert, n’étoit, comme tous les solitaires, rien moins qu’élégant, & amateur du théatre. […] Le théatre, selon lui, est l’école du vice ; les auteurs & acteurs des corrupteurs des hommes, des instrumens du Diable, le théatre Anglois est plein d’indécence, de mauvaise morale ; la vie des auteurs, acteurs & actrices très-déréglée. […] Dans la vie de Racine, son fils parle differemment. […] Le Marquis d’Argens, homme d’esprit & de condition, a donné des Mémoires de sa vie ; c’est un détail du libertinage de sa jeunesse, bien différent des confessions de Saint Augustin.

286. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110

Toute cette vie n’est qu’une suite de péchés, à quel terme fatal doit-elle conduire ? […] Isaie est un étranger, rude, & fort malgracieux, damoiseau pour orner, farder, attinteler & accoutrer, les Dames déguisées en femmes de mauvaise vie. […] Pourquoi ne pas dire que Venus étoit fille d’un premier Roi de l’Univers, que les hommes ne connoissoient alors que les loix de la nature, ignoroient ce que c’est que le choix & le goût, se livroient à leurs besoins sans délicatesse comme les animaux, & se multiplioient en aveugles, sans que jamais les pères reconnussent leurs enfans, & les femmes leurs époux (ce temps n’a jamais existé, un Chrétien qui croit à la Genèse n’avance point de si grossières absurdités) ; que cette Venus que le Ciel avoit doué d’une beauté divine, sentant des sentimens bien différens des femmes, le dessein de faire connoître aux hommes une union plus parfaite, qu’elle assembla les plus belles femmes, & que connoissant son sexe moins difficile à conduire que les hommes (peu de maris en conviendroient) : elle commença à publier par lui les loix, persuadée que les femmes porteroient bientôt les hommes à les suivre, lorsqu’elles se donneroient la peine de les en instruire (ces institutrices de chasteté sont à naître, à moins que ce ne soit les Actrices de l’opéra), dans cette nouvelle école cette Princesse leur fit voir l’horreur de se livrer à la nature sans que le cœur y prit aucune part ; que cette partie étant la plus belle & la plus noble, devoit conduire toutes les actions de la vie (quand on n’a que des sentimens platoniques, on n’en veut pas plus à la femme qu’à l’homme, la femme touche le cœur par d’autres endroits). […] Pavillon & Port royal, & dans leurs sentimens par conséquent très opposé aux spectacles ; c’étoit le ton du jour, car le Jansénime alors naissant cachoit ses erreurs, se disoit un phantôme & ne parloit que de morale sévère, insensiblement il a gagné du terrein & levé le masque, il seroit inutile de citer des passages de l’Évêque de Vence, soit de son histoire ecclésiastique, soit de ses paraphrases, soit de ses vies, soit de ses panégyriques, ses instructions, ses lettres, soit de la morale qui porte son nom, & qui n’est pas de lui, mais de M. […] Godeau ne fut pas toujours le même, il se destinoit au monde, il eut une maîtresse qu’il aimoit beaucoup, pour qui il a composé des ouvrages tendres ; il est vrai, mais non pas licencieux, cette fille ne voulut point de lui, parce qu’il étoit laid & petit ; le mauvais succès de ses amours n’a pas peu contribué à lui faire quitter le monde, & il le fit de bonne foi, il embrassa l’état ecclésiastique & y mena jusqu’à sa mort une vie édifiante.

287. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Triomphe. » pp. 112-160

Cet enfant augmentant le nombre de ses premieres années, ne diminua point ses premieres disgraces, & fut contraint de demander l’aumône publiquement, & de gagner sa vie à penser des chevaux. […] Il estoit revestu d’une Robe de Pourpre, toute brodée & toute couverte d’estoiles d’or, ou mesme quelquefois on écrivoit en Lettres d’or, appliquées par le Brodeur, les faits & la vie du Vainqueur. […] Adrian opiniastra de faire Triompher Trajan, & de luy faire rendre apres sa mort les mesmes honneurs que s’il eust esté en vie. […] Neantmoins comme on tâchoit de faire toutes choses avec le plus de perfection que l’on pouvoit, on adioustoit la forme à la matiere, & l’on convertissoit les especes d’or, soit trouvées parmy les depoüilles, soit promises ou données par les Vaincus pour racheter leur vie, & l’on en faisoit des Couronnes qui demeuroient au Vainqueur. […] Les autres estoient un Tribut forcé des Vaincus, par où ils rachetoient leur vie du Vainqueur, qui au lieu de les faire égorger comme nous avons dit, les gardoient en prison jusqu’au payement de la somme convenuë.

288. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Comédie. » pp. 765766-806

Etant Ouvriers, ils ne songent qu’à gagner leur vie en exerçant un métier et une fonction que d’autres feraient : ainsi on pourrait dire à ces Ouvriers de se tenir en repos, et de rejeter la faute sur ceux qui abuseraient de leur Profession. […] Mais si l’on avait vu l’Epître 87. de ce Saint, on verrait que ce Père a cru qu’il y avait autre chose dans les spectacles que de la vanité : Il rapporte ce que les gens du monde disent de la vie Religieuse, qui n’est à leur avis qu’un jeu. […] Saint Louis dans le siècle suivant chassa les Comédiens de son Royaume, comme il est rapporté dans sa vie. […] Pour cela il apporte l’exemple d’un Comédien ou d’un joueur de flûte dont il est parlé dans la vie de Saint Paphnuce qui devint Saint. […] L’on apporte ordinairement sur cette matière l’autorité de Saint François de Sales, qui dans quelques endroits de son Introduction à la vie dévote, semble favoriser la Comédie.

289. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » p. 10

Il nous disait à la fin de sa vie : Je vous ai donné l’exemple pour faire comme j’ai fait.

290. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » p. 13

Où est l’esprit de pénitence qui vous doit percer le cœur toute la vie, d’avoir offensé une Majesté infinie18 ?

291. (1758) Réponse pour M. le Chevalier de ***, à la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles [Essais sur divers sujets par M. de C***] « Réponse pour M. le Chevalier de***, A la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles. » pp. 128-142

L’amour, cet ennemi redoutable, à qui vous avez déclaré la guerre, y joue presque toujours le rôle principal ; mais ou il est innocent, comme dans Mithridate, Iphigénie, Inès, Didon, Pénélope, Héraclius, & tant d’autres, & pour lors il n’est point à craindre ; ou il est criminel, comme l’amour de Varus, pour Marianne ; de Phèdre, pour Hyppolite ; d’Œdipe, pour Jocaste ; alors, loin d’être peint avec ce coloris qui fait chérir la vertu, il paroît dans toute sa noirceur : Varus le déteste & en triomphe : Phèdre succombe après avoir longtemps combattu ; mais, loin de se glorifier de sa défaite, elle trouve le poison trop lent pour se délivrer d’une vie qu’elle a souillée par les plus noirs forfaits : enfin, Œdipe se prive pour jamais du jour, dès qu’il trouve une mère dans une épouse tendrement aimée. […] Le spectacle nous représente le tableau de la vie civile sous des noms empruntés.

292. (1759) Lettre à M. Gresset pp. 1-16

L’homme se fut estimé heureux par l’exemption de tous les maux et des besoins de cette vie. […] Quel lieu plus propre à oublier voluptueusement et aussi parfaitement les biens et les maux de l’autre vie, et l’Auteur de notre être, que dans cette société d’Epicuriens choisis et délicats ?

293. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — I. Fin principale de l’Incarnation du Verbe. » pp. 5-6

Tout conspire pour le faire sortir de la voie étroite qui conduit à la vie, ou pour lui en fermer l’entrée.

294. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XIV. Réponse a l’objection qu’il faut trouver du relâchement à l’esprit humain : que celui qu’on lui veut donner par la représentation des passions est réprouvé même par les philosophes : beaux principes de Platon. » pp. 58-60

à faire tant de différents personnages lui paraissait introduire dans la vie humaine un caractère de légèreté indigne d’un homme, et directement opposé à la simplicité des mœurs.

295. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre VIII. Les spectacles favorisent les duels. » pp. 93-95

On y fait entendre qu’on doit conserver son honneur aux dépens de la vie de quiconque ose le flétrir, et que, pour le réparer, il est indispensable de tuer un agresseur.

296. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre X. Les spectacles ne sont propres qu’à rendre romanesques ceux qui les fréquentent. » pp. 102-104

Comme on ne représente sur le théâtre que des aventures galantes et extraordinaires, et que les discours de ceux qui y parlent sont assez éloignés de ceux dont on se sert dans la vie commune, on y prend insensiblement une disposition d’esprit romanesque et licencieuse, on se remplit la tête de héros et de héroïnes.

297. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre II. Est-il du bien de l’Etat que les Militaires aillent à la Comédie ? » pp. 20-34

faut-il qu’après avoir passé ma vie avec honneur, je me dégrade au bout de ma carrière ? […] Vous trouvez le théâtre partout, plusieurs siècles avant sa naissance, jusque dans les déserts de l’Arabie et le camp des Israélites, qui de leur vie n’ont songé à dialoguer des scènes, et former des actes. […] Le triste événement qui irrita si fort la colère de Dieu, et coûta la vie à vingt-quatre mille personnes, est d’autant mieux approprié au théâtre, que c’était la célébration de la fête de Belphégor, aux mystères duquel ses criminels Acteurs se firent initier : « Et initiati sunt Belphegor », dit le Prophète (Psal.

298. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE II. » pp. 19-41

Le premier regarde les Comédiens mercenaires, qui gagnent leur vie à jouer sur le Théâtre des pièces d’amour avec des femmes, d’une manière peu modeste ; ce qu’il accuse être une profanation du Christianisme, et un métier injuste pour gagner de l’argent. […] Pour combattre une entreprise si téméraire, il examine la vie des Comédiens, la matière et le but des Comédies, les effets qu’elles produisent d’ordinaire dans l’esprit de ceux qui les représentent, ou qui les voient représenter ; et il compare ensuite tout cela avec la vie, les sentiments et les devoirs d’un véritable Chrétien.

299. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40

Tous les enfans faisoient des Chapelles, & Racine le fils dans la vie de son pere rapporte que ce fameux tragique construisoit des Chapelles avec les enfans, & faisoit la Procession avec eux. […] La Réligion & la scene ne se réconcilieront pas dans l’autre vie, après avoir été ennemies déclarées dans celle-ci. […] La liaison n’est pas difficile à former, elles sont si bienfaisantes, si zélées pour instruire la jeunesse : on lit dans la vie de Ninon de Lenclos que plusieurs meres qu’on appelle honnêtes & sages envoyent leurs enfans, garçons & filles à l’école de cette célebre courtisanne, pour les former à la vertu. […] Toutes ces scénes que des grands nous peuvent faire appeller des tragédies, & que la nature des faits rend des farces de la foire, la Duchesse en a instruit le public, dans ses mémoires, écrits par elle-même, on les trouve fort détaillés dans les œuvres de l’Epicurier Saint- Évremont son panégyriste & son amant, qui passa sa vie auprès d’elle, en Angleterre, occupé à faire en son honneur de la prose, des vers, des piéces de théatre, que la dévotion de son mari ne l’empêchoit pas de représenter. […] Telle a été l’illusion de la vie humaine, hæc suit humanæ vita deceptio ; ainsi les créatures de Dieu sont devenues un sujet de tentation, & un filet où les hommes ont été pris, in tentationem animabus & in muscipulam insipientibus.

300. (1608) Traitté contre les masques pp. 3-36

Thamar n’eust iamais violé l’honneur de son vefuage & commis inceste auec Iudas son beaupere, si elle ne se fut masquee : C’est ceste mort pourpree qui tyranniquement a rauy la vie, & la chasteté à infinies vierges, assassiné innumerables personnes, cõme deplore S. […] Materne desguisé aux festes de la Déesse Pesinonce mere des Dieux soubs l’habit & masque d’vn des garde-corps de l’Empereur attenta à la vie de Commodus : Combien de voleries, d’assassinats, de parricides, de meurtres, de rauissemẽs, d’adulteres, de larrecins ont esté commis par les masques ; Ie renuoy le lecteur aux histoires & exemples ordinaires. […] non seulement pour ioüer diuers personnages, mais aussi pour monstrer que ceste vie est vn theatre sur lequel toutes sortes de personnes de quelque estat & qualité qu’ils soient ioüent leurs personnages, la Satyre est aussi masquee portant en main vn flambeau pour esclairer les peruerses actions des hommes. […] , que les peres reiettans les masques n’ont permis à aucun homme d’vser d’vne robe de femme, & à nulle femme d’vser du vestement d’homme, & ce fut le seul subject pourquoy les Anglois ietterent le sort sur la vie de la pucelle d’Orleans, d’ailleurs innocente. […] , où Cassiodore observe : Iaçoit que Dieu ayt crée tous les iours, singulierement il est dit qu’il à fait ce iour qui est sainct & sacré par la natiuité de nostre Seigneur, auquel il faut triompher & mener liesse, pource que le Diable a perdu son credit & auctorité, & le monde a receu la vie & son salut ?

301. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  RACINE. A Mlle. Le Couvreur. » pp. 77-80

Mais alors de ce Dieu l’étonnante magie Sur ce brillant tableau répand des traits de vie.

302. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « II. » pp. 9-11

Vous avez été sincères ayant mieux aimé supprimer sa mémoire que de démentir par quelque marque extérieure de regret les sentiments de votre cœur qui nageait dans la joie de se voir délivré d’un Prélat incommode, dont la vie était un reproche continuel de votre conduite ; semblables à ces femmes coquettes qui ne peuvent dissimuler la joie qu’elles ressentent à la mort de leurs maris, dont le joug ne s’accorde pas avec la malheureuse liberté qu’elles recherchent.

303. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXVII.  » pp. 486-488

 » C'est cette consolation divine selon saint Paul, qui entretient notre espérance, et qui nous soutient dans les traverses de cette vie.

304. (1675) Traité de la comédie « XXVII.  » pp. 318-320

 » C'est cette consolation divine, qui entretient notre espérance, selon saint Paul, et qui nous soutient dans les traverses de cette vie.

305. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Oui, les noms seuls d’épouse et de mariage empoisonnent toutes les douceurs de la vie. […] Cependant, ces Païens n’envisageaient guère les choses que par rapport à la vie présente, et n’en jugeaient que par les lumières d’une saine raison. […] Que la santé de notre âme l’emporte sur notre plaisir ; n’en exposons point, la vie à l’attrait d’un peu de douceur. […] que de ne se soucier point de la vie, et de n’être point effrayé de la mort ? […] des spectacles qui sont des dérisions continuelles de notre créance, et qui nous font un Roman de nos plus solides espérances pour la vie future ?

306. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Sixième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 40-72

D’abord emportée par un zèle amer, j’aurais voulu anéantir Comédies, Opéras, Danses, Bals… Mais, ce premier mouvement calmé, j’ai vu qu’il était insensé de chercher à diminuer les plaisirs de la vie, parce qu’ils ont des abus ; j’ai trouvé qu’il y avait un moyen fort simple de conserver des amusemens aussi piquans, aussi louables, aussi utiles, que ceux que le Théâtre nous procure, sans nous exposer aux inconvéniens. […]   [A] L e Mimisme [A], ou l’Art de donner, par l’imitation, les grâces & la vie aux personnages d’un Drame ; de leur prêter ses organes d’une manière convenable à leur caractère ; de les animer de ce feu que l’Auteur n’a pu que leur supposer ; en un mot, l’Art aussi noble qu’utile en lui-même, d’exprimer avec énergie les diverses passions des hommes, m’avait toujours paru mériter d’aller au moins de pair avec la Musique & la Peinture. […] » Mais il y a cette différence entre ces deux sortes de Spectacles, que dans ceux qui ont rapport au corps, il peut y avoir réalité, c’est-à-dire que les choses peuvent s’y passer sans feintes & tout de bon, comme dans les Spectacles des Gladiateurs, où il s’agissoit pour eux de la vie. […] Les Ministres les plus avoués de cette Religion atrabilaire, privent les peuples qu’ils se sont asservis, de ces divertissemens honnêtes, où la Jeunesse des bourgs, dans les temps qui suivirent la création, retraçait aux yeux des Vieillards le printemps d’une vie que les glaçons de l’âge allaient éteindre ; où de jeunes filles, quittant pour un moment la contrainte ; acquéraient des grâces & de la souplesse.

307. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IX. Sentiments de Tertullien. » pp. 180-200

On nous accuse de fuir les spectacles par lâcheté, afin que nous rendant la vie dure par la privation des voluptés qui nous y attachent, nous souffrions plus aisément la mort à laquelle nous devons nous tenir toujours prêts : ce qui serait une précaution de prudence plutôt qu'un ordre de Dieu. […] On s'attend à la mort, c'est une dette qu'il faut payer ; mais tout le monde aime le plaisir, c'est la douceur de la vie. […] On ne peut servir deux maîtres : point de société entre la lumière et les ténèbres, la vie et la mort. […] Qu'y a-t-il de plus délicieux que l'amour de Dieu, le discernement de l'erreur, la révélation de la vérité, la liberté de l'esprit, la paix de la conscience, une vie pleine de bonnes œuvres, une mort sainte et tranquille ?

308. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

L’amour fondé sur l’estime, est inaltérable ; il est le charme de la vie & le prix de la vertu ; mais est-ce à des libertins de profession qu’il faut tenir un pareil langage ? […] Mais qui répondra à cet homme vertueux, à ce pere respectable, que ce n’est pas son fils, sa propre fille qu’on parviendra à débaucher & à faire entre dans un Spectacle où ils végéteront toute leur vie sous le poids de l’ignorance & de l’opprobre ! […] Louis le Grand avait raison de penser que la vertu d’un Manœuvre n’est pas moins précieuse à un Souverain, vertueux lui-même, & à l’Etat, que la vie de cet obscur individu, & qu’il ne doit pas être plus permis, nous le répetons, de lui donner des exemples pernicieux, que des alimens empoisonnés. […] Ces Spectacles sont établis ou pour les honnêtes gens, ou pour les gens dépravés : on m’accorde qu’ils ne sont pas faits pour les premiers, qu’ils ne peuvent que hâter la dépravation de ceux qui les fréquentent d’habitude ; ils sont donc uniquement faits pour les gens de mauvaise vie des deux sexes. […] Mais en cela ils se trompent : la vie licencieuse de quelques Acteurs & Actrices, n’est pas plus le crime du Théatre, que les désordres de quelques membres d’une autre société quelconque ne sont le crime de cette même société.

309. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Clément XIV par exemple, dont nous avons la Vie écrite par M. […] & Racine ont eu raison de gémir d’avoir passé leur vie dans une occupation condamnée ». […] Ils durent toute leur gloire à l’éducation de leurs premiers ancêtres, & à la vie laborieuse qu’ils menoient. […] » La vie voluptueuse n’y étoit tolérée ni dans l’un ni dans l’autre sexe. […] On n’y connoissoit dans aucun âge de la vie la mollesse & le désœuvrement.

310. (1768) Observations sur la nécessité de la réforme du Théatre [Des Causes du bonheur public] «  Observations sur la nécessité de la réforme du Théâtre. » pp. 367-379

Le Prélat s’éleve contre les chants passionnés de Lulli, contre les dangers de représenter, même l’amour légitime à cause des circonstances qui l’accompagnent, contre les scandales mêlés aux représentations du Théâtre ; il ramene à son opinion les Peres, les Philosophes anciens, Platon, & même le Philosophe Grec ; enfin il combat la Comédie par la vie sérieuse que commande l’esprit de la Religion. […] On sent combien une telle autorité doit être respectée ; mais si ce divertissement étoit pur & innocent, il ne mériteroit plus une telle censure ; car si le principe de la vie sérieuse que commande la Religion, étoit porté trop loin, contre la pensée de Bossuet lui-même, il excluroit les plaisirs les plus innocents.

311. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Faste. » pp. 154-183

la modestie & le recueillement des gens de bien à l’Église, les nudités, l’effronterie des Actrices sur la scène, la piété des cantiques, la sainteté des Sermons, & l’orgueil du tragique, la licence du comique ; l’un est l’ouvrage de la grâce, & mène à la vie, l’autre est le chef-d’œuvre du vice, & conduit à la mort. […] Vous enfanterez avec douleur, vous menerez une vie laborieuse. […] C. de quels yeux peut-on regarder le crucifix couvert de sang & de plaies, chargé de diamans, trampant sa vie dans la délicatesse ? […] Caussin étoit éloquent, savant, grand homme de bien, & d’une probité à toute épreuve ; il a fait divers ouvrages qui supposent beaucoup d’érudition & de génie, il a prêché avec le plus grand succès ; ses belles qualités firent sa fortune & sa disgrâce, il fut Confesseur de Louis XIII, goûté du Prince, estimé de toute la Cour ; mais n’ayant pas voulu se prêter auprès de son pénitent, aux intrigues du Cardinal de Richelieu, qui pour régner seul avoit causé & entretenoit la division dans la famille royale ; il fut exilé au fond de la Bretagne, & ne revint à Paris qu’après la mort du Cardinal, il vécut & mourut dans la plus haute estime ; entr’autres ouvrages il avoit donné la vie de la B. […] Cette vie n’a pas été inutile à celui qui vient d’en donner une de cette Princesse à l’occasion de Madame Louise qui s’est faite Carmélite, comme Isabelle s’étoit faite Francisquaine.

312. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VI. Suite de la Danse. » pp. 140-167

Il n’est pas sans exemple (j’en ai vu plusieurs) qu’elle abrège la vie. […] Les jeunes gens, quoiqu’en petit nombre, s’y laissent quelquefois prendre, & le bal est le médiateur bien suspect & bien dangereux d’un établissement d’où dépend le bonheur ou le malheur de la vie. […] Elle l’est de plus d’une façon, non-seulement par la désolation de cette grande ville, devenue le repaire des animaux, mais parce que ces animaux représentent les mœurs, les crimes, la vie débordée de ses habitans, bêtes féroces que le vice rendoit plus méprisables que les bêtes : Replebuntur domus eorum draconibus, habitabunt strutiones, pisori saltabunt, & Syrenes indelubris voluptatis. […] Faire un art d’un jeu frivole, payer des maîtres pour l’apprendre, y consacrer une partie de sa vie & de son bien, est-ce chercher un remède à la foiblesse humaine, ou plutôt se nourrir de poison & augmenter sa foiblesse. […] Un Maître à danser peut s’en faire un métier pour gagner sa vie, comme de toute autre folie qui amuse le peuple, il y trouve son intérêt.

313. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

Une foule de jeunes gens y prennent ses leçons : Jouissons de la vie, l’amour en fait seul le bonheur. […] On frémit à l’idée de l’arène des Romains, où les gladiateurs, tantôt corps à corps, tantôt troupe contre troupe, faisoient couler des ruisseaux de sang, tant les barbares Césars faisoient peu de cas de la vie des hommes ; mettons-nous les ames à plus haut prix ? […] C’est à quoi conduisent les principes par-tout établis de cette morale lubrique, qu’il faut obéir à l’amour, que c’est le privilège du bel âge & tout le bonheur de la vie, que ses chaînes sont préférables à la liberté, ses loix à la raison, ses douceurs à la vertu. […] Pourquoi passer une partie de la vie où l’on auroit horreur de mourir ? […] Cet homme célèbre, qui pense bien quand il pense par lui-même, pour mettre à profit la lecture & l’étude immense des Casuistes, qu’il fit toute sa vie, à l’imitation d’Escobar, qui, quoique très-exact dans ce qu’il donne de son fonds, s’est acquis une réputation de relâchement qui a passé en proverbe, parce qu’il a traité d’une maniere problématique les questions de morale, rapportant les raisons & les autorités pour & contre, & abandonnant chacun à sa conscience sur le parti qu’il doit prendre, Diana a fait une espèce de répertoire de toutes les opinions des Théologiens, même les plus relâchés, & de toutes les preuves qui peuvent les étayer, ce qui répand sur tout un ait d’incertitude, & un ton de scepticisme ou de probabilisme dangereux, & d’autant plus dangereux qu’il est partisan de la probabilité, & décide en conséquence contre son propre sentiment sur l’opinion de quelque Docteur.

314. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XVIII. Autorité des loix. » pp. 45-47

On prive des Sacremens & à la vie & à la mort ceux qui jouent la Comédie, s’ils ne renoncent à leur art.

315. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXVIII. Doctrine de l’écriture et de l’église sur le jeûne. » pp. 98-101

C’est pour entrer dans cet esprit d’affliction qu’on introduit cette pénible soustraction de la nourriture : pendant qu’on prenait sur le nécessaire de la vie, on n’avait garde de songer à donner dans le superflu : au contraire on joignait au jeûne tout ce qu’il y a d’affligeant et de mortifiant, le sac, la cendre, les pleurs ; parce que c’était « un temps d’expiation et de propitiation pour ses péchés » Ibid.

316. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XI. Les pères et mères perdent leurs enfants en les conduisant ou en leur permettant d’aller aux spectacles. » pp. 105-107

Ils s’imaginent que tout ce qu’on leur expose est à retenir : ils agissent en conséquence, lorsqu’ils jouissent de leur liberté, et les voilà corrompus dans le cœur et l’esprit pour tout le reste de leur vie.

317. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « La criticomanie — Autres raisons à l’appui de ce sentiment, et les réponses aux objections. » pp. 154-206

La plus dangereuse est la peinture à faux, dramatique, de l’homme et de la société, ou cette infidélité des tableaux vivants qui sont censés être ceux des mœurs ou de la vie commune de tel rang, de telle corporation, ou de tel âge ou bien de telles personnes que la malignité désigne, et qui vont être décriées, flétries, peut-être mises au désespoir ; il consiste aussi dans la solennité et l’éclat des représentations, avec tous les prestiges du théâtre ; c’est encore en réunissant la fiction à la vérité, en accumulant à plaisir les vices, en les combinant et faisant supposer une liaison naturelle entre eux ; c’est l’éternelle image des passions humaines les plus honteuses sous les traits sacrés de la vertu qu’enfin on ne croit plus voir nulle part qu’en apparence, que l’on méconnaît et décourage par trop de défiance, ou qu’on insulte par malignité ; enfin, c’est en créant ainsi et faisant agir avec toute l’énergie possible, sous les yeux de la multitude des personnages monstrueux qui servent d’excuse et d’encouragement aux méchants, qui font horreur aux bons et, comme je l’ai déjà dit, portent l’agitation dans les esprits faibles, l’inquiétude ou l’animosité dans les cœurs, exaltent la tête de tous, et vont de la scène publique provoquer la persécution, porter les désordres dans les scènes privées de la vie, où toutes les passions excitées imitent la hardiesse des auteurs, cherchent à réaliser leurs chimères jusques sur la vertu la plus pure : « Là de nos voluptés l’image la plus vive ; Frappe, enlève les sens, tient une âme captive ; Le jeu des passions saisit le spectateur ; Il aime, il hait, il pleure, et lui-même est acteur. » Voilà plus clairement comme il arrive que ces critiques vantées manquent leur but, sont de nul effet contre le vice audacieux, sur l’hypocrite impudent qui atteste Dieu et la religion en faisant bonne contenance au rang des victimes nombreuses des aggressions aveugles et des calomnies effrontées. […] On y apprend à connaître le monde et la manière de se conduire dans toutes les circonstances de la vie politique et privée ; en un mot, il a été dit en leur faveur qu’on profite mieux par les exemples frappants donnés sur le théâtre que par les lectures de préceptes de morale, trop sévèrement exprimés, etc.

318. (1761) Les spectacles [Querelles littéraires, II, 4] « Les spectacles. » pp. 394-420

car il n’importe pas qu’on joue par amusement ou pour gagner sa vie : si la chose est mauvaise en soi, elle l’est par rapport à tout le monde. […] En récompense, ils passent leur vie au cabaret, à y boire de la biere, du ponche, ou de l’eau de vie : il y a même des vicaires de paroisse, en Angleterre, qui tiennent des guinguettes, & qui y jouent du violon pour amuser les buveurs.

319. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Machiavel. » pp. 198-214

Le matérialiste la Metrie a fait contre ses confreres les médecins une satyre sanglante intitulée le Machiavélisme, le brigandage de la médecine, où les traitant tous d’ignorans & de gens sans foi, ne cherchant que leur intérêt, il les accuse de lui sacrifier la santé & la vie des malades. […] Machiavel, avec plus d’art, d’ordre & de suite, a mis en système le principe général, plus politique que chrétien, que les princes doivent tout sacrifier à leur intérêt fortune, honneur, vie des hommes, mœurs, religion, probité, bonne foi, pour régner sous les dehors de la vertu. […] L’auteur, apparemment homme de théatre, a supprimé à dessein deux moyens qu’Aristote dit a oir été employés avec succès par les tyrans ; l’un, de faire de grandes largesses aux comédiens, aux étrangers, aux femmes de mauvaise vie, scortis & peregrinis & histrionibus donat effuse , pour amollir les citoyens & les rendre vicieux, foibles, pusillanimes ; l’autre, d’occuper les peuples par des bâtimens, des peintures, des statues, pour les appauvrir, en inspirant le luxe & la magnificence qui engage dans des folles dépenses, & ne pas leur laisser dans l’oisiveté le loisir de réfléchir sur leur état & de cabaler contre lui.

320. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE VII. Histoire de la Poësie Dramatique moderne. » pp. 176-202

Le Roi voulut voir leurs Spectacles, & en ayant été édifié, approuva leur Confrairie par Lettres Patentes du 4 Décembre 1402, leur permettant de représenter la Passion & les Vies des Saints. […] Mais nous ne nous glorifions pas de la vie que nous rendîmes à ces Sujets, dans une Langue qui n’étoit pas encore capable de les traiter. […] Tandis que le Cardinal de Richelieu, par des Représentations où l’on admiroit les Décorations, les Perspectives, & les Machines, protégeoit en Ministre des Piéces qu’il affectionnoit en Pere, le jeune Corneille, par des Tragédies représentées avec moins d’appareil, sut anéantir non seulement les huit cent Piéces de Hardi, & tant d’autres ; mais cette Mirame dont la Représentation avoit couté, dit-on, cent mille écus, & ce Morus qui avoit couté la vie à quelques Portiers de la Comédie, & bien des larmes à son Eminence.

321. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VIII. Des Sentences mélées à l’action Théatrale, chez les Anciens & les Modernes. » pp. 153-158

L’Abbé d’Aubignac les définit : des propositions générales, qui ne tiennent à l’action théatrale que par application & par conséquence ; où l’on ne trouve que des discours qui sont seulement propres pour instruire le spectateur aux régles de la vie civile, & non pas pour expliquer quelques intrigues du théatre.

322. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 3-4

Premièrement, entreprendre de détourner les hommes des divertissements mondains qui sont en usage depuis tant de siècles, et qui semblent avoir acquis un juste droit de prescription, c’est me rendre désagréable, ennuyeux, importun et odieux à mes auditeurs ; c’est vouloir sevrer les hommes des douceurs de la vie, douceurs auxquelles ils ont tant d’attachement, que, comme dit Tertullien (de Spectaculis, c. 2.), plusieurs refusaient de se faire chrétiens, plutôt par crainte d’être privés de ces passe-temps, que par crainte du martyre.

323. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « JUGEMENT DE M. DE VOLTAIRE, SUR LES SPECTACLES. » pp. 78-81

Corneille, ancien Romain parmi les Français, a établi une école de grandeur d’âme, et Molière a fondé celle de la vie civile.

324. (1580) De l’institution des enfants « De l’institution des enfants. Essais, I, 26 [fin] »

[NDE] = ce qui règle la vie de la cité.

325. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I. Des Parfums. » pp. 7-32

On trouve dans la vie de Charles Quint que Maleasse, Roi de Tunis vint à Naples lui demander du secours contre Barberousse qui lui faisoit la guerre. […] Cette Princesse fameuse par sa beauté & par ses galanteries, mariée successivement à deux Rois à qui elle porta la plus riche dot ; au Roi de France qui la répudia, & qui aima mieux perdre une belle province que de vivre avec elle, au Roi d’Angleterre qui la tint quinze ans en prison : cette Princesse passa sa vie dans les fêtes, les jeux, les spectacles, donna elle-même les plus scandaleux, & rapporta en France & en Angleterre le luxe & la galanterie asiatique ; elle faisoit des amans par-tout, jusques chez les Mahométans où l’on prétend qu’elle fut aimée de Saladin, allumant par-tout le feu de la guerre ; en France pour se vanger de la jalousie de Louis, en Angleterre pour se vanger des amours de Henri qui cessa de l’aimer, & lui préféra des maîtresses ; elle arma ses enfans contre leur père, & fit naître une guerre civile ; elle courut de tous côtés : en Syrie poursuivre son mari, disoit-elle, en Allemagne pour délivrer son fils Richard ; deux fois en Espagne pour aller chercher ses belles-filles. […] & les parfums qu’on répandoit par volupté, ou les prodigue par nécessité, & les corps qu’on embeaumoit pendant la vie, avec le plus de sensualité, sont ceux qui plus infects que les autres, en rendent la profusion plus nécessaire. […] Une vie réglée, sobre, frugale est un doux parfum, la crapule rend insupportable, sur tout l’ygrognerie fait fuir tout le monde.

326. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27

La seule exposition de la personne d’une femme sur un théatre, fût-elle la plus vertueuse & la plus modeste, blesse la pudeur ; que sera-ce d’y exposer des femmes de mauvaise vie, avec toutes les amorces de la volupté ? […] Je ne pense pas que l’homme naisse bon ou mauvais, & reste toute la vie tel qu’il est né ; le vice & la vertu sont en partie l’ouvrage de l’éducation, des instructions & des exemples. […] Il en eut honte, & changea de vie (Ce moyen est bien critique ; au lieu de réussir, il occasionneroit les plus vives querelles. […] Elle ressemble à un Médecin qui présenteroit aux malades d’une main le poison, de l’autre le remède, leur ordonneroit la diette, leur interdiroit les excès, & leur mèneroit des femmes de mauvaise vie, & les inviteroit à un grand repas.

327. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

.), parle d’un Magistrat nommé Olibrius, Préfet de Rome, si enivré de la passion du théâtre, qu’il y passait la vie. […] C’était la vie entière de Jeanne, Reine de Naples et Comtesse de Provence, dont les amours, les mariages, les guerres, les crimes, la mort tragique, donnaient beau jeu au Poète. Chaque journée faisait sa pièce, et portait le nom de quelqu’un de ses maris ; l’Andriane, la femme d’André de Hongrie ; la Taranta, la femme du Prince de Tarente ; la Majorquina, la femme de l’Infant de Majorque ; l’Allemanda, la femme d’Othon de Brunswick, Prince Allemand ; enfin la Johannella, c’est-à-dire, sa jeunesse, sa mort, et les aventures de sa vie, qui n’avaient point de rapport à ses quatre maris. […] Outre ces blasphèmes, les maximes vicieuses sur les mœurs sont poussées jusqu’à dire que la conduite des Comédiennes qui vivent en concubinage avec leurs amants n’est pas déshonorante, qu’elle est seulement irrégulière, que le concubinage était autorisé chez les Romains, et même dans les premiers siècles de l’Eglise, qu’il est toléré dans nos mœurs, et qu’il n’y a que celles qui mènent une vie scandaleuse qui doivent être rejetées.

328. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les passions ? » pp. 33-54

Henri  II y perdit la vie. […] Quel ridicule sur l'économie, l'assiduité et les devoirs, la régularité des pères et des maîtres qui aiment la vie réglée et retirée ! quelle invitation aux femmes et aux enfants de secouer ce joug tyrannique, et de ne regarder comme heureuse qu'une vie de dissipation ! […] Ils étaient fort embarrassés de justifier la doctrine et les œuvres de leur père ; il en fit, dit-on, pénitence à la fin de sa vie.

329. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Siécle de Louis XV. Chap. 2. » pp. 161-170

Alexandre fit deux actes célebres de générosité envers les vaincus, après la victoire, il traita avec les plus grands égards dus à leur dignité, la femme & les filles de Darius, & le Roi Porus ; mais quoique les Grecs aimassent bien les spectacles, quoiqu’ils y réussissent parfaitement, Alexandre ne donna point la comédie à Lisigambis dans les pleines d’Arbelles, ni à Porus dans son camp, aussi ne trainoit-il pas dans son armée un régiment de comédiens, comme une troupe de pandoures ; il n’est pas même parlé de théatre dans sa vie, quoique écrite dans un grand détail, tant il l’aimoit peu. […] Cir, pendant la vie du Roi, il ne fut pas permis au théatre public de les representer : c’eût été une profanation ; après la mort de Louis XIV. elles furent abandonnées au public ; personne n’en fut jaloux.

330. (1662) Pédagogue des familles chrétiennes « Instruction chrétienne sur la Comédie. » pp. 443-453

Qu’avaient-ils à craindre, eux qui ne croyaient point de vrai Dieu, ni de vie Eternelle ? […] C’est premièrement que dans les Collèges le dessein des Précepteurs, n’est pas de dresser la jeunesse à la profession infâme des Comédiens, ni de leur apprendre à y gagner leur vie ?

331. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. — Du mandemant de Monseigneur l’Archeveque de Rouen. » pp. 379-401

Les citoyens une fois rangés pour ainsi dire sous la bannière de la puissance ecclésiastique, le prince, qui voudrait résister aux altières prétentions du clergé, serait traité d’hérétique, de rebelle, et sa vie serait à la merci des fanatiques. […] Il doit soutenir sa dignite, par sa foi et sa bonne vie. » (Concile de Carthage, IVme canon année 398.)

332. (1825) Des comédiens et du clergé « Table des matières, contenues dans ce volume. » pp. 409-427

. ; ils ne doivent avoir avec eux aucune, mais aucune femme, ni servante, pag. 347, 348 et 350 ; on en donne la raison plausible, pag. 351 et 352 ; les prêtres qui faussent leurs serments envers les souverains et qui attentent à leur vie sont anathématisés par les conciles, pag. 331 ; Henri III reproche au clergé de France de l’avoir fait assassiner, pag. 333* et suiv. […] Puissance séculière, c’est la puissance du prince, elle est établie par Dieu même, et tous les fidèles doivent s’y soumettre, pag. 338 ; le prince, comme protecteur des saints canons de l’Eglise, a une surveillance et une autorité spéciale sur les prêtres, pag. 338, 357, 359 et 360 ; elle a la suprématie sur la puissance ecclésiastique, et les conciles anathématisent les prêtres qui faussent leurs serments envers les souverains et qui attentent à leur vie, pag. 331*.

333. (1666) Lettre à l’auteur des Hérésies Imaginaires et des deux Visionnaires « [Chapitre 2] » pp. 1-7

Ce n’était pas assez pour être savant d’avoir étudié toute sa vie, d’avoir lu tous les Auteurs, il fallait avoir lu Jansénius, et n’y avoir point lu les Propositions. […] Et sans sortir encore de l’exemple de Desmarets, quelles exclamations ne faites-vous point, sur ce qu’un homme qui a fait autrefois des Romans, et qui confesse, à ce que vous dites, qu’il a mené une vie déréglée, a la hardiesse d’écrire sur les matières de la Religion ?

334. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XVI. Efficace de la séduction des Spectacles. » pp. 36-39

Nicole, qui est la semence de la vie, & la parole du diable qui est la semence de la mort, ont cela de commun qu’elles demeurent souvent longtems cachées dans le cœur sans produire aucun effet sensible… Le diable se contente quelquefois de remplir la mémoire des images (du spectacle) sans passer plus avant, & sans en former encore aucune tentation sensible : mais ensuite après un long tems, il les excite & les réveille sans même qu’on se souvienne comment elles y sont entrées, afin de leur faire porter des fruits dignes de mort, Rom.

335. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  piété et bienfaisance d’un comédien.  » pp. 365-370

Beauchâteau, qui n’avait cru faire du bien qu’à une étrangère, était enchanté d’obliger la tante de sa femme, et de lui avoir sauvé la vie.

336. (1757) Article dixiéme. Sur les Spectacles [Dictionnaire apostolique] « Article dixiéme. Sur les Spectacles. » pp. 584-662

Saint François de Sales, dans son Livre de l’Introduction à la vie dévote, parle contre les bals, les danses, &c. […] Tant dont les jours se passent dans un cercle de promenades, de jeux, de visites ; tant de femmes mondaines dont le travail n’a rien de sérieux, ont-elles besoin de délassemens avec une vie qui est elle-même un délassement continuel ? […] Verroit-on les Grands si impies, les riches si voluptueux, les jeunes gens si débauchés, les femmes si corrompues, si tous n’alloient recevoir aux spectacles la premiere plaie de leur cœur, & le trait malheureux qu’il leur faut porter jusqu’au dernier soupir de leur vie ? […] Et que cette pensée ne vous paroisse point outrée : dans les principes du monde même, pourquoi renoncer au théâtre, est-ce une profession de vie plus réguliere ? […] Pour moi en condamnant aujourd’hui vos spectacles, je ne prétends justifier ni la mollesse & l’incrédulité de votre vie, ni la dissolution de vos cercles, ni le libertinage caché de vos assemblées nocturnes, ni l’excès de vos jeux, ni la somptuosité, pour ne pas dire la débauche de vos tables.

337. (1674) Le Theâtre François pp. -284

Grande difference des Royaumes & des Republiques pour les plaisirs de la vie. […] Ie n’estime point vn Comedien dont la vie est dereglée, & i’estime aussi peu toute autre personne de quelque profession qu’elle puisse estre, qui passe de méme les bornes de l’honnesteté. […] Quelques vns d’entre eux m’ont dit, que puis qu’ils auoient embrassé vn genre de vie qui est fort du monde, ils deuoient hors de leurs occupations, trauailler doublement à s’en detacher, & cette pensée est fort Chrestienne. […] Grande difference des Royaumes & des republiques pour les plaisirs de la vie. […] Ie crois, Monsieur, auoir satisfait à ce que vous souhaitez de moy par vôtre lettre, & ie vous supplie de croire que ie seray toute ma vie auec beaucoup de respect, vôtre, &c.

338. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

On ne prescrivit aux femmes la vie retirée, que lorsque la corruption & la brutalité des hommes leur eurent fait abuser d’une familiarité jusqu’alors innocente. […] Dans les Comédies, ils parlaient de l’Agriculture, des affaires domestiques, & des divers évènemens de la vie humaine. […] Ce jour est le plus heureux de ma vie, puisque je suis sûr de vous avoir plu & de vous avoir divertis. […] Mais le bonheur de la vie serait-il donc si peu de chose, qu’on dût regretter le temps qu’on y consacre ? […] Jean Michel donna une Pièce de la Vie de J. 

339. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

ayez pitié de celle qui vous a donné la vie. […] Petit à petit tous ceux qui se trouveront dans une passe un peu opulente s’accoûtumeront à venir jouir de la vie chez leurs voisins, pendant cinq ou six mois de l’année. […] Vous profiterez de leurs avantages les jours qu’on ne jouera pas, la diversité des amusemens vous rendra la vie plus gracieuse. […] Ils ont sans doute contracté un genre de vie bien différent de celui qui vous leur proposez ; en sont-ils moins bons ? […] ayez pitié de celle qui vous a donné la vie.

340. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

Quelqu’un ayant dit qu’à sa mort il avoit fait voir quelques sentimens de religion, les philosophes de Sans-souci dirent, la Mettrie nous a déshonoré pendant sa vie, par ses extravagances, & à sa mort, par son repentir. […] On a imprimé à Berlin en 1773, en trois langues françoise, italienne & allemande, la Vie de Charles Giacon, maître de chapelle du roi de Prusse, chanteur & compositeur celebre d’Allemagne. […] Cette vie écrite d’un style très-rapide, forme un gros volume. […] Ils choisissent ceux qui ont des caracteres analogues à leurs rôles : ce qui assure aux enfans un défaut & quelquefois même un vice pour toute leur vie. […] Un enfant n’étudie point les fables par goût, on l’y force ; & après avoir reçu la petite récompense de son travail, il n’y pense plus, & n’y pensera de sa vie.

341. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre X. Des Incidens & des Episodes. » pp. 159-164

Alzaïde arrive à Memphis par ordre de son époux ; demande au Roi d’Ægypte la vie de Zaraès.

342. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre prémier. Qu’on ne doit pas se figurer que la composition des nouveaux Drames soit aisée. » pp. 116-120

Deux fameux Auteurs entreprirent, dit-on, de faire une Chanson de Pont-neuf contre l’immortel Rousseau, le David & l’Horace de la France ; dans laquelle ils se proposaient de tracer l’histoire de sa naissance, & les avantures de sa vie ; il leur fut impossible d’atrapper le stile des Hales, & cette bêtise originale des Chantres enroués de la Samaritaine.

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