Je n’oublierais pas assurément Dom Sanche, si l’Auteur, comme vous l’avez très ingénieusement démêlé en parlant de Molière, n’eût, à l’exemple de ce fameux Comique, défiguré un si bel ouvrage par un dénouement postiche, contraire aux mœurs établies dans les quatre premiers actes de la pièce, et amené seulement pour ne pas blesser les préjugés de sa nation, et pour s’assurer davantage des applaudissements du parterre, qu’il a préférés aux éloges du sage3 et au but le plus noble qu’ait pu se proposer l’art dramatique. […] Si l’amour de l’honnête et du beau n’était pas en nous, l’Auteur ne l’y porterait pas : mais c’est parce qu’il y est, que les Poètes dramatiques vont l’y chercher, et qu’ils l’augmentent. […] Car si, malgré le génie de Mahomet, la vertu de Zopire l’emporte sur lui, sera-ce une école dangereuse, que celle où la vertu obtient un si beau triomphe ? […] D’ailleurs, votre éloquente hyperbole est un bel éloge de la Poésie ; et vous lui rendez bien en honneurs, ce que vous lui ôtez en utilité. […] Je vous citerai encore Alzire, à laquelle vous ne refuserez pas du moins l’avantage de présenter un beau contraste des mœurs des chrétiens, et des mœurs d’un peuple nouveau ; et d’avoir fait triompher glorieusement le christianisme, sans le secours de la foi, par la raison seule et par le sentiment, qui est encore plus sûr qu’elle.
Beau présent ! […] Voilà un bel éloge du père de S. […] Belle réflexion ! […] Louis XIV est très-louable sans doute d’avoir érigé ce beau monument à la charité. […] Il ne manque à cette belle histoire que la vérité.
« La plus belle des Reconnoissances est celle qui étant tirée du sein même de la chose, se forme peu à peu d’une suite vraisemblable des affaires, & excite la terreur ou l’admiration, comme celle qui se fait dans l’Œdipe de Sophocle & dans l’Iphigénie : car qu’y a-t-il de plus vraisemblable à Iphigénie que de vouloir faire tenir une Lettre dans son Pays ? […] Une chaîne si belle Devoit être éternelle, le Spectacle au lieu de nous faire pleurer nous feroit rire : dans la tristesse on ne chante pas. […] C’est pour cela qu’il faut que la voix sorte par un bel organe ; les mêmes paroles chantées avec la même justesse, les mêmes Modulations, ne nous feront pas la même impression, si les oreilles ne sont pas frappées d’un si beau son, au lieu que nous n’exigeons pas le bel organe du Déclamateur ; la voix d’Antoine que Cicéron trouvoit si propre à émouvoir, étoit, dit Quintilien, une voix rauque, & l’Auteur d’Athalie a possédé plus que personne, le talent de la Déclamation, quoique la Nature ne lui eût pas donné une belle voix, & qu’il fût incapable de chanter un seul air avec justesse ; il ne savoit pas prendre les tons du Musicien, & en déclamant il prenoit toujours ceux de la Nature. […] Il ajoute, que les Grecs faisoient de belles Tragédies où ils chantoient quelque chose, au lieu que les Italiens & les François en font de méchantes où ils chantent tout. […] C’est en faisant main basse sur toutes nos Tragédies, & mettant en piéces nos plus belles Scenes, que les Italiens ont embelli leurs Ouvrages de nos dépouilles.
Parmi cent belles qualités, la divine Emilie étoit une actrice parfaite. […] Toute sa vie il a composé des drames, & plusieurs sont ses plus beaux ouvrages. […] Le sujet de cette querelle nous est absolument étranger ; mais ce qui ne l’est pas, ce sont les grands traits avec lesquels un des plus grands amateurs peint un des plus grands ornemens du théatre, dans une belle épitre sur son compte. […] Allez ouïr déclamer sur la scene Les beaux morceaux que Moliere a laissés, Où nos défauts sont par lui terrassés. […] Parons toujours nos fronts de ces roses nouvelles, Remplaçons les vrais biens par de douces erreurs, A ces amours badins allons couper les aîles, Et décochons leurs traits droit les cœurs de ces belles.
Une troupe de Dieux & de peuples qui sont à leur suite, applaudissent à cette belle œuvre, la célèbrent par leurs chants, & disent : Venez, tendres amours, couronnez ces amans, & régnez avec eux : plaisirs, assemblez-vous, &c. […] Quatre petits Amours viennent leur reprocher leurs manieres vives & brusques (on devroit dire leur débordement & leur impudence), & leur enseigner comment il faut s’y prendre pour plaire & se faire aimer (belle leçon de vertu ! […] Dans une autre scène le Seigneur & le Notaire du village, ou plûtôt les Auteurs pour se satisfaire, & pour plaire aux spectateurs & aux lecteurs, remettent ce beau tableau sous les yeux, & en sont faire aux deux Bergers ingénument tout le détail, & à chacune de ces libertés ils répettent, & le chœur après eux, cet honnête refrein : Ouida, guia pas du mal à ça. […] Est il sort utile d’apprendre ces beaux dictons ? […] Non, les Apologistes ont beau dire, le théatre n’est point changé, il est toûjours dans le même état, si même il n’a empiré ; les Actrices n’ont jamais été plus immodestes dans la représentation, ni plus dérangées dans leur conduite ; la compagnie qui s’y rend, est toûjours aussi libertine.
On a beau leur dire, qu’il y a des jeux défendus, des spectacles et des assemblées dangereuses, ils tournent la tête, s’en moquent, se ferment les yeux, et se bouchent les oreilles pour ne point voir ni entendre toutes ces choses, qui leur déplaisent. […] Voyez-vous dans ce miroir fidèle toutes les passions, qui se remuent, ce bouillonnement de cœur, ces émotions, cette impétuosité de nature, ces agitations du corps, cet air sombre et mélancolique, ces paroles piquantes et injurieuses, ces blasphèmes exécrables, qui sont quelquefois dans la bouche même des plus beaux joueurs. […] Il n’y a point de trêve ni de paix à espérer ; vous avez beau fuir dans les déserts et dans les solitudes, dit saint Jérôme ; l’esprit et la chair sont dans votre personne, comme deux ennemis furieux, qui s’enferment dans un tonneau armés de poignards : vous voyez bien qu’il n’y a point de fuite à prendre : il faut nécessairement que l’un des deux périsse. […] Ce bon Prince, après avoir travaillé dans son cabinet aux affaires de son état, voulut aller prendre l’air sur un balcon de son Palais qui était fort élevé, de là portait ses yeux sur la campagne, ils tombèrent malheureusement sur une belle femme, qui était dans un jardin disposée à se rafraîchir dans un bain. […] : parce que, dit-il, il vaut bien mieux aller en Paradis borgne ou boiteux, que d’être jeté avec deux beaux yeux dans le fond des Enfers, c’est-à-dire en un mot, qu’il vaut mieux vous sauver toute seule, que de vous damner en bonne compagnie.
La vertu met une digue au torrent, & en retarde le cours ; belle consolation ? […] Faire remarquer comment ce beau génie a su animer ce squelette décharné, lui donner des chairs vives, & des couleurs naturelles. […] Le bel éloge du théatre de rendre les hommes foux ! […] Ne sera ce pas une belle apologie ! […] Le beau spectacle & bien divertissant, de voir une Medée égorger ses enfans !
Mais un Auteur amoureux d’une actrice, ne trouve de beau que ce qui sort de sa bouche ; un écrivain médiocre espére de trouver dans le jeu des acteurs, de quoi couvrir ses défauts, & remplacer des beautés qui lui manquent. […] Sans doute la fréquentation des gens d’esprit, les beaux vers qu’ils apprennent par cœur, & qu’ils récitent, donnent à quelques-uns un vernis, un air, un jargon leur forme un ton qui a quelque chose d’élégant & de noble. […] Trouvez-en un parmi les amateurs, qui les fréquente ; vous aurez beau, comme dit Diogéne la lanterne à la main, chercher ce mortel heureux sur le théatre, il n’y fut, il n’y sera jamais ; il cesseroit bien-tôt de l’être. […] Si notre Ciel plus constant, & moins pluvieux ne rendoit une grande partie de l’année nos promenades impraticables, il présente d’abord une très-grande cour, ornée de portiques en treillages, une belle façade décorée des mêmes ornemens.
Si on faisoit une tragédie de Charles XII, toutes ses belles qualités y seroient louées en beaux vers, les spectateurs y applaudiroient, mais pas un seul ne l’imiteroit. […] Lorsque ce Prince si fameux en bien & en mal alla voir Madame de Maintenon à Saint-Cyr, il la trouva dans son lit, ses rideaux fermés, sans pouvoir admirer ce beau visage dont les attraits avoient charmé Louis le Grand. […] Car si par malheur le Marivaudagerime (je ne sai ce que c’est) faisoit des progrès, & si une piece vantée à Paris n’étoit pas entendue hors de sa banlieue, le Théatre François perdroit beaucoup de la réputation qu’il s’est acquise chez les étrangers, où le manege & la mode des beaux Arts ne peuvent atteindre.
Les personnages des Pièces jouées sur le nouveau Théâtre, entrent & sortent au gré de leurs caprices ; nous avons vû même quelques-uns de ses Auteurs démentir les belles choses qu’ils avançaient dans leurs ouvrages : il me semble, par éxemple, que la marche des Scènes de la Bergère des Alpes, est répréhensible, elle contredit tout ce que j’ai écrit dans ce Chapitre ; tandis que l’Auteur de ce Drame nous a donné des leçons sur la Comédie & la Tragédie, à peu-près pareilles aux sentimens que j’ose proposer quand le nouveau spectacle m’en offre l’occasion. […] Jamais un pareil ridicule ne sera reproché aux Français ; ils ont des goûts, des caprices singuliers ; mais ces légers déffauts ne tirent point à conséquence, ils veulent, autant qu’il est possible, que l’agréable & le beau se rencontrent dans leurs plaisirs de fantaisie. Les Scènes de On ne s’avise jamais de tout, ont beau être décousues ; celles de Mazet mal-amenées, & celles des deux Chasseurs & la Laitière, n’avoir aucun ordre, les Drames Bouffons devront toujours être composés de Scènes selon les règles, & ses Acteurs ne doivent pas entrer & sortir sans sujet : le Poète qui se croira en droit de faire autrement, aura très-grand tort. […] Les Drames du grand Corneille serviront aussi d’éxcuse aux Poèmes du nouveau genre : il me suffira de prier le Lecteur de se rappeller le Cid, le chef-d’œuvre du Théâtre Français, qui eût la gloire de donner naissance au proverbe, cela est beau comme le Cid.
Les premieres inventions ne sont jamais les plus belles ; & comme la reflexion des corps solides augmente la chaleur & la lumiere, les premieres pensées croissent & profitent infiniment des imaginations retâtées & reflechies. […] Contre le Theatre de Scaurus, je le trouve trop riche, trop orné, pour pouvoir fournir en nature quelque chose de si beau que son art ; & c’eust esté ruïner le plus beau des ouvrages, que d’oster une Scene si precieuse, que celle qui nous est depeinte par les Autheurs (& dont nous parlerons en son lieu) pour faite un Amphitheatre & pour y donner des chasses. […] nous a laissé une belle & pleine description de ces deux differentes especes de chasse, que l’Empereur Probus donna dans le Cirque apres avoir triomphé des Allemans. […] C’estoit une belle chose de voir le lendemain de cette Chassé assommer cent gros Lions, cent Leopards, trois cens Ours, & pour le troisiéme jour faire combatre trois cens paires de Gladiateurs, de voir ces grands Amphitheathres encroustez de marbre au dehors, labourez d’ouvrages & Statuës, le dedans reluisant d’enrichissements, tous les costez de ce grand vuide, remplis & environnez depuis le fonds jusqu’au comble de soixante on quatre-vingts rangs d’échelons aussi de marbre & couverts de carreaux ou se puissent ranger cent mille hommes assis à leur aise : & la Place du fonds où cela se joüoit, la faire premierement par art entrouvrir & fendre en crevasse, representant des autres qui vomissoient les bestes destinées aux Spectacles, puis l’inonder d’une Mer profonde qui charioit plusieurs Monstres Marins chargez de vaisseaux armez à representer une Bataille Navale.
On a beau les déguiser par la sainteté du sujet, pris dans l’Écriture, & la piété des sentimens de quelques personnages ; cette malignité ne suffit-elle pas pour les faire proscrire ? […] On a beau masquer les gens sous des noms de Sganarelle, de Crispin, de Lucille, comme on cache les passions honteuses sous des termes équivoques d’amour & de galanterie, ce qu’on appelle fierement réforme ; personne n’est la duppe de ce masque de verre. […] C’est dans la Grèce, séjour de la malignité & du vice, berceau des assaisonnemens & des embellissemens des passions, qu’on a honorés du nom de beaux arts, & qui n’en sont que l’abus, que Thalie a trouvé des modelles de plus d’une espèce. […] on a beau l’élaguer dans la suite, le changer de sol, améliorer la culture, il se sent toûjours de sa racine. […] Les Prédicateurs auront beau prêcher, l’Évangile aura beau enseigner la charité, tandis qu’on ira prendre au théatre des leçons de moquerie, des modelles de médisance.
Les plus belles Dames y estoient priées, & y faisoient figure. […] Toute cette belle Compagnie y faisoit plusieurs tours. […] Ensuite l’on voyoit une grande file de Chars dorez & embellis qui portoient les Dames, soit pour commencer à plaire par ce qu’il y a de plus beau dans la nature, soit pour reveiller le courage des braves qui les suivoient sur de superbes chevaux, ou mesme sur des Chars, selon la course qu’ils avoient entreprise. […] Nous parlerons ailleurs des prix remportez aux Ieux, soit pour les belles courses, soit pour les beaux combats. […] Toutefois leur bravoure n’estoit pas inutile pour leur fortune & pour leur liberté, car quand ils avoient vieilly dans le mestier, qu’ils avoient fait plusieurs beaux combats, & des actions de quelque merite, ils obtenoient leur congé des Empereurs ou des Consuls par l’intercession du peuple.
L’homme isolé, sauvage, est vicieux sans honte, comme sans remords : l’homme en société, a pour aimer l’honnête & le beau, un aiguillon puissant, dans l’approbation de ses semblables : c’est donc une grande vérité que celle-ci, Il n’est pas bon à l’homme d’être seul . […] Un Français, pour se réjouir, veut être animé par les regards des Belles ; loin d’elles il languit. […] Le Spectacle est un amusement permis de droit divin & de droit humain : il se trouve par-tout dans la nature ; le plus beau de tous est le Ciel lui-même : la majestueuse étendue des mers, la variété des sites & des campagnes, la sombreté des forêts, l’éclat des montagnes de neige, l’émail des prairies, nous en offrent de moins beaux à la vérité, mais plus à notre portée : les Armées, les Combats, les Assemblées, les Fêtes, les Cérémonies des Religions en sont un autre genre plus rapproché de l’homme : enfin, il y a des Spectacles proprement dits, que l’homme social se prépare, qu’il assaisonne de tout ce qui peut flatter cette avidité de voir qui lui est naturelle : les uns consistent en courses, en combats d’hommes & d’animaux, & sont purement matériels ; les autres (& c’est de ceux-ci dont il est question) satisfont la vue par les décorations d’un Théâtre, le jeu des Acteurs, en même-tems que par le Drame ils parlent au cœur & à l’esprit. […] le bel effet de cette imprudente critique d’une passion naturelle, qui ne peut, tout considéré, que produire une plus grande sévérité de mœurs ! […] Ce fut peut-être, depuis Sylla, la politique des Grands qui priva seule les Romains de Tragédies patriotiques, comme celles des Grecs, dont quelques-unes sont les plus beaux monumens, qui nous restent de l’antiquité.
» Belle conséquence ! […] Belle instruction, vous écriez-vous, pour le Parterre ! […] Vous avez dit plus haut que la plus belle Tragédie de Sophocle tomberoit tout à plat sur notre Théatre. […] Chez un homme tel qu’Alceste la vertu est une rose qui quoique fort belle, ne peut être cueillie par la quantité de ses épines. […] On a beau dire qu’il faut faire le bien pour lui-même.
Molière est persécuté et proscrit par des prêtres et des jésuites, et ce sont des jésuites et des prêtres et des évêques qui lui font les plus belles épitaphes pour le venger des injustices qu’il éprouve. […] C’est le cardinal de Richelieu, ce célèbre ministre d’état, prince de l’église apostolique et romaine, qui, en accueillant la troupe de bouffons qui venait se fixer à Paris, fit, aux comédiens qui voulaient s’y opposer, cette belle réponse, qu’il ne fallait jamais condamner personne sans l’entendre ; et il usa de son autorité pour faire recevoir cette troupe de bouffons à l’hôtel de Bourgogne.
Les parents sont, pour l’ordinaire plus occupés de l’apparence et de l’extérieur, que du fond et de l’essentiel de l’éducation de leurs enfants : on ne s’attache à leur apprendre que la politesse, les belles manières et l’usage du monde ; en sorte qu’à dix ans ils sont en état de paraître dans les meilleures compagnies, où on a grand soin de les présenter. […] La belle et nombreuse compagnie, les décorations, la symphonie et tout le reste de l’appareil les frappe si vivement, que nous serions étonnés, avec raison, s’ils nous rendaient un compte exact de tout ce qui leur passe dans l’esprit en ce moment.
Après ce beau coup, ils le rendent à son pere. […] Cet autre encore met tout ce qu’il possède chez les Usuriers, leur vend à beaux deniers comptans la future succession de ses pere & mere, & souvent pour derniere ressource court….. […] Ce n’est pas, ici, un beau rêve, comme la République de Platon, & l’Utopie de T. […] L’Auteur du Discours intitulé : Quelles sont les Sources de la décadence du Goût, l’appelle l’œil de l’esprit qui nous fait distinguer ce qu’il faut dire, & la maniere dont il faut le dire : le sentiment exquis qui fait naître dans tout homme bien organise, l’imitation de la belle nature, attraction irrésistible qui nous entraîne vers le beau. […] Mais lorsque ce genre sera celui des Hommes de génie & des belles ames, on n’aura aucun sujet de s’en plaindre.
ne sont que les successeurs, qui de main en main se sont transmis leur héritage : En effet leurs habits ridicules, leurs in promptu, leurs Lazzis, leur licence, semblent démontrer cette belle origine ; dont des Chrêtiens doivent être peu flattés. […] Il est à la vérité font petit pour en faire un bassin raisonnable, & le transport de l’eau de la Seine qui est éloignée serois difficile ; mais le beau zéle pour le théatre sçait applanir tous les obstacles. […] La Calandra di Bernardo divitio da Bibiana Cardinale est imprimée de 1523. à Venise, j’en ai un exemplaire, elle doit avoir été réimprimée, l’exemplaire de la Bibliothéque du Vatican est de 1524, elle est écrite en Prose, on beau langage. […] Elle étoit belle, elle plût beaucoup au Roi, à la Reine, & à la Cour. […] Ils poussent de beaux sentimens, ils content joliment des fleurettes comme les celadons de l’Astrée sur le bord du lignon.
Nos Puristes & nos Raisonneurs, regretteront sans doute ce bel usage des Anciens. […] Belle Dissertation ! […] Belles images en vérité * ! […] De-là ce mot du Peuple d’Athènes, aux premières Tragédies : Cela est fort beau, mais on n’y voit rien de Bacchus. […] Doucement, Monsieur : voulez-vous qu’on vous montre une des plus belles allusions qu’on ait jamais faites ?
L’imitation doit être belle ; on ne doit pas prêter à Charles XII, au Grand Condé, au Comte de Saxe, les lis & les roses d’un petit Maître ; mais il faut encore moins en faire des objets bas & hideux. La Poësie ranime en quelque sorte les grands hommes ; cette belle magicienne, par le prestige & les enchantemens, nous force à voir & à croire des choses passées, ou qui ne sont que vraisemblables.
Consultez les registres de Cythère, vous y verrez ces beaux noms glorieusement écrits en lettres d’or, & les Françoises l’emporter sur les Napolitaines. […] Ils ont beau dire, d’après Martial & la Fontaine, lasciva est nobis pagina vita probra, c’est une chimère, les mauvais discours corrompent les mœurs, & sont une preuve & un effet de la corruption. […] Pour tous ceux qui ont eu le malheur de mourir dans cet état, leurs noms ont beau être célèbres dans les fastes du Parnasse, ils n’embelliront jamais le martyrologe. […] Elle a beau se couvrir d’or & d’argent, c’est le rendez-vous de toute la mauvaise compagnie, & comme l’égoût d’une ville. […] Que ce fruit est beau à la vûe !
les personnes les plus distinguées, le plus beau monde. […] C’est pourtant le beau monde. A la bonne heure ; mais ce qu’on appelle beau monde n’est-ce pas aux yeux de la piété la plus mauvaise compagnie ? […] Pour justifier les folies de ce Tabarin, il ajoûte ce bel axiome : Qui fait rire son siecle en doit être adoré. […] Toute la ville eut beau solliciter, il fut inflexible, Zaïre ne fut point représentée.
Il y a de beaux vers, des scenes assez bien dialoguées, de grands sentimens, des situations a tendrissantes. […] Le beau novitiat des Capucins que la fréquentation du théatre ! la belle réformatrice que la Fretillon ! le beau Prédicateur que le Kain ! […] Le mot Publicola n’est pas même un nom de famille, c’est un sobriquet qui signifie amateur du peuple : comme si en parlant des descendans de Louis le débonnaire, de Philippe le bel, on disoit le sang débonnaire, le sang le bel.
En effet, ôtez au plus brillant de ces tableaux le charme des vers & les ornemens étrangers qui l’embellissent ; dépouillez-le du coloris de la Poësie ou du style, & n’y laissez que le dessein, vous aurez peine à le reconnoître : ou, s’il est reconnoissable, il ne plaira plus ; semblable à ces enfans plutôt jolis que beaux, qui, parés de leur seule fleur de jeunesse, perdent avec elle toutes leurs graces, sans avoir rien perdu de leurs traits. […] Il imitera ce qui paroît beau à la multitude, sans se soucier s’il l’est en effet. […] Comme celui qui s’occuperoit dans la République à soumettre les bons aux méchans, & les vrais chefs aux rebelles, seroit ennemi de la Patrie, & traître à l’État ; ainsi le Poëte imitateur porte les dissensions & la mort dans la République de l’ame, en élevant & nourrissant les plus viles facultés aux dépens des plus nobles, en épuisant & usant ses forces sur les choses les moins dignes de l’occuper, en confondant par de vains simulacres le vrai beau avec l’attrait mensonger qui plaît à la multitude & la grandeur apparente avec la véritable grandeur. […] Mais songez toujours que les Hymnes en l’honneur des Dieux, & les louanges des grands hommes, sont la seule espèce de Poësie qu’il faut admettre dans la République ; & que, si l’on y souffre une fois cette Muse imitative qui nous charme & nous trompe par la douceur de ses accens, bientôt les actions des hommes n’auront plus pour objet, ni la loi, ni les choses bonnes & belles, mais la douleur & la volupté : les passions excitées domineront au lieu de la raison. […] L’expérience nous apprend que la belle harmonie ne flatte point une oreille non prévenue, qu’il n’y a que la seule habitude qui nous rende agréables les consonances, & nous les fasse distinguer des intervalles les plus discordans.
Mais, dit notre Docteur, il y a dans les Comédies d’aujourd’hui de si belles choses et si honnêtes. […] Quel plus beau Spectacle que de voir l’impudicité renversée par la Chasteté ? […] Nous ne savions pas, Monsieur, où notre Docteur avait puisé tous ses beaux principes. […] « Belles paroles, dit-il en se raillant, pour un Orateur austère, mais peu solides pour un Théologien équitable. […] Il confirme la même chose par les Lois des Empereurs, qui défendent absolument les Spectacles aux jours de Fêtes, et il en marque deux qui sont trop belles et trop précises pour ne pas les rapporter ici.
Tantôt ils accusent les Magistrats, blâment les Pasteurs, les méconnaissent pour ne les reconnaître pas : et ainsi que les fourmis qui se travaillent de monter et descendre le long des arbres, sans savoir qui les pousse, recourent en tout, et surtout imitant les vautours qui ne s’attachent qu’à la charogne, ils ne font comme les abeilles qui se paissent des plus belles fleurs : leurs sens impurs ne voient qu’impureté, et leurs âmes ensevelies dans les ténèbres de leur présomption ne jouit que d’une fausse lumière, où ils se perdent, et leurs heures, et leur peines : et comme les compagnons d’Ulysse mangent les bœufs du Soleil. […] Mais s’il faut estimer les effets par la cause, juger l’action selon le dessein, combien celui d’Isabelle est-il recommandable, qui n’a eu autre désir de venir en France, que pour voir ce grand arbitre du monde, ce bien universel admiré de toute l’Italie, ce Roi reconnu de toutes les nations pour le plus grand de la terre, appelé et conduit de Dieu par la voix de ses merveilles, qui lui a donné cette couronne par son sang, de qui la valeur acquise par son bras, qui la conserve par sa bonté, la régit par ses lois, et par sa renommée possède le monde : les Antipodes ne voient point nos étoiles du Nord, mais ils ont vu la clarté de ce Soleil, qui nous a donné la lumière et la vie, qui d’une main a déployé le sceptre, de l’autre le pardon, étouffant la cause et la vengeance ensemble ; qui emportant une victoire, a toujours triomphé de deux, donnant le salut aux vaincus après avoir dompté les rebelles ; et ainsi que l’âme, qui n’est qu’une au corps, a plusieurs puissances en ce Roi, qui n’est qu’un, elle a vu les perfections de tous les Rois ensemble ; elle a vu l’aimant qui attire toutes les belles âmes, qui de ses sujects est autant revéré, comme Sauveur du pays, qu’honoré en Roi nécessaire ; et plus salüé en père qu’en Seigneur ; qui règne sur nous comme les intelligences au Ciel, et le Soleil sur la terre, d’où il me faudroit élever pour chercher dans les cieux des paroles célestes à une vertu divine. […] Pardonnez à l’insuffisance de mon esprit, belle âme, qui en la comparaison de chose incomparable, n’avez semblable que vous : La similitude des pierres précieuses vous offense, elles ont leur être en la terre, et votre origine est au ciel, si ce n’est de celles d’Egypte qui naissent au plus haut de l’Ether : Vous en avez le feu et l’éclair étincelant, et moi pour vous honorer j’en tiens la constance, qui m’a fait entreprendre cette matière qui est une pierre de prix : Voyez que dans ma main elle sera brute en la terre, sans être en œuvre ; donnez-lui sa vraie feuille, la chaleur et le teint selon l’aspect de votre Soleil : affinez son lustre pour la faire étinceler sans nuage, cendre, noirceur, paille, filandre, poudre qui puisse permettre à la lime de mordre ou d’altérer qu’elle ne perde sa couleur qu’en votre flamme, pour se changer, comme le mauvais Saphir en un bon diamant : Et au lieu que j’en fais une Charite sans grâce, relevez-le de celles que vous tenez qui vous font esclaver, dominer et triompher des âmes plus parfaites, pour ne parer vos trophées de dépouilles éteintes en ce combat qui est plus glorieux que ceux de Jupiter, d’Apollon, de Palémon, et d’Archémore : aussi en avez-vous un prix plus excellent que l’olivier, le pommier, l’ache, et le pin : car vous en rapportez les couronnes immortelles qui n’étaient dues qu’aux immortels : et décochant par paroles les sagettes des Muses, comme un second Anthée vous reprenez nouvelles forces, non pas en touchant la terre, mais en vous élevant au ciel, où vos propos nous ravissent, non sur les ailes d’or d’Euripide, mais sur les célestes de Platon, qui portent nos désirs jusques au lieu où la vertu fait sa demeure, nous rassasie du délicieux miel de Python, du nectar de Calliope, purifie nos oreilles, éclaire les yeux de notre esprit humecte nos âmes d’une rosée dont la douceur éteint toute amertume, et ne nous laisse que le regret de voir beaucoup d’hommes mal nésk, qui pour entendre la mélodie Phrygienne ne sont pas atteints d’une divine fureur : mais comme le Temple des Euménides en Athènes rendait frénétique celui qui n’y apportait le respect qui était dû, le vôtre a eu la même propriété : et ainsi que Lycaon fut changé en loup, vous les avez fait transformer en bêtes hurlantes. […] Continuez donc, belle, docte et divine Muse, à imiter les mouches d’Hymette, qui des fleurs dont nous ne tirons que la senteur et la couleur font le miel doucereux : Jugez qu’il n’y a rien qui puisse contenter ceux à qui la vertu et la félicité ne peut suffire : car l’une comprend tout ce qui est à faire ; et l’autre, ce qui se peut souhaiter ; mais nos souhaits ne doivent-ils pas être accomplis au transport de l’aise que nous sentons quand nous voyons cet Oracle du monde, dont le nom est porté par toute la terre : qui avec un port de Vestale, et les façons de Mars, fait voir Mercure sur ses lèvres, Minerve en sa poitrine, Apollon en l’esprit, qui comme un autre Soleil, attire par ses rayons notre vue et nos louanges, et nous fait avouer que la matière surmonte l’œuvre, et qu’elle est digne des honneurs qui élevèrent Hercule dans les cieux : Elle en sait imiter les astres, qui font un chemin tout contraire à celui du monde, et vont encore mieux que lui.
La frivolité se répand sur tout : religion, morale, histoire, sciences, tout dans une imagination Française, par la manière de l'envisager et de le traiter, en prend la teinte ; rien n'est goûté dans le beau monde, s'il n'en a l'assaisonnement. […] Les loges ont beau être dorées, et étaler des pierres précieuses et de riches habits, ce sont de petites armoires qui renferment des colifichets. […] Le beau monde, les jolis Auteurs sont devenus Comédiens, leur style, leur conversation chante et danse, leur plume, leur imagination fait des entrechats, leurs propos forment des ariettes et des pas de trois. […] C'est un vice dans les ouvrages d'esprit : l'une des plus belles qualités du style même le plus simple, c'est la noblesse et la décence.
Cette joie est inaltérable comme la vertu qui la produit, et n’est jamais sujette à de fâcheux retoursbj. » « Une âme belle et sensible n’a-t-elle pas au sein de sa famille, et dans le goût même des lettres et des arts, des plaisirs plus purs qu’elle puisse se permettre ? […] Les êtres étaient plongés, pendant la nuit, dans une espèce de néant d’où cet astre les tire : il répand ses rayons sur l’hémisphère, comme une source abondante ; mais ses forces diminuent dès qu’il a fourni les deux tiers de sa carrière : un nuage aussi beau que l’aurore l’accompagne jusqu’au bord de l’Océan, et se confond enfin avec les ténèbres qui remplacent le jour. […] Les plus beaux théâtres du monde n’ont rien de comparable au spectacle de la nature : l’or, dont la main de l’homme les a décorés, s’éclipse devant les feux célestes ; ils ne brillent plus que de leur clarté réfléchie.
Pouvoit-il l’être, cette moitié de Paris entraîne l’autre : voici quelques uns de ces vers, ou plutôt de ces blaphêmes, malheureusement trop beaux. […] La critique d’une belle femme est un sacrilége ; ce forfait est cent fois plus énorme que toutes les hérésies. […] Est-il besoin de dire que les filles du beau monde seroient long-tems célibataires ? […] Qui ressemble à la nuit comme l’autre au beau jour. […] On auroit donc beau dire le public a besoin de spectacle, la coutume lui en fait une nécessité, le Prince est forcé de le tolérer.
Mais les pieces de théatre ont quelquefois de belles maximes, & débitent une bonne morale ; elles font connoître le monde, peignent le vice & la vertu, offrent des situations intéressantes, le vice y est puni, la vertu récompensée. […] Pour en mieux éloigner, il veut qu’on lui fasse apprendre par cœur les plus beaux endroits de ces pieces, c’est-à dire qu’on forme un Acteur. […] Voilà une belle Rosiere ! […] Est-ce bien inviter les filles de Salenci à la vertu, & les piquer d’une belle émulation pour obtenir une couronne qui est le prix de leurs foiblesses ? […] Sur le récit & la priere de l’Amant, sans autre discussion, il prononce en faveur de la belle.
Il n’avoit point de demeure fixe, il couchoit à la belle étoile ou dans des chaises à porteurs qui sont au coin des rues : cette vie ne favorise ni le génie ni le saint Ministere. […] Il apprit en même temps les belles lettres, grecques & latines, qui lui fournirent l’embellissement de la Scène & les sages regles qui la lui devoient faire détester. […] Il lui fait bien plus d’honneur, parce qu’aux yeux du Souverain, & seul juste estimateur du mérite, les moindres œuvres de vertu sont plus prétieuses que les plus beaux chef-d’œuvres du vice. […] Corneille fait des vers cent fois plus beaux que les miens, & personne ne les regarde. […] C’étoit un homme de plaisir, vrai Gascon par sa gayeté & sa vivacité naturelle ; il avoit quelques teintures des belles lettres & faisoit des vers facilement, ce qui lui donna entrée dans les compagnies où on ne veut que s’amuser.
Les peintres & les poëtes ne doivent rendre que la belle nature, & ne montrer les héros qu’en grand. […] Sulli a beau lui représenter que ces folles dépenses ruinent, & lui, & son peuple, il persiste à les lui faire donner. […] Porta-t-il plus justement que Louis XII. le beau nom de Pere du Peuple ? […] Bel éloge du Magistrat & du Prince ! […] Les libertins sont très-indifférens sur les intérêts du peuple, malgré quelques belles paroles qui ne sont que de style.
Ajoûtez à ces belles règles une multitude d’invectives, de sarcasmes & de grossieretés contre les maîtres, les pères, les maris, de loup-garoux, d’Argus, de Turcs, de vieux foux, de dragons, d’esclaves, de verroux, de grilles, &c. qui ne sont rien moins que des traits d’esprit, jargon dont on déclare gravement qu’il ne faut que rire, que toute la jeunesse apprend par cœur & emploie à tout moment, vous aurez une analyse exacte de l’école du théatre, & des mariages à la Moliere. […] Belle façon de conclure un mariage ! […] Ne sont-ce pas là de belles leçons ? […] C’est le père de la fille qui les unit & prononce ces belles paroles que l’Église emploie dans la célébration du mariage : Que le Dieu d’Abraham, d’Isaac & de Jacob soit avec vous, qu’il vous unisse & vous comble de bénédictions. […] Abandonner sa maison à des domestiques, livrer sa famille à des nourrices ou des gouvernantes, ou plûtôt être sans enfans, car ils sont à charge, on crir le bal & les spectacles, passer la nuit en parties de plaisir, le jour au lit ou à la toilette, faire grand’chère, jouer gros jeu, toûjours belle compagnie & quelque amant, porter les plus riches habits, avoir un appartement différent du mari, s’embarrasser fort peu de lui, le connoître à peine, traiter avec mépris son beaupère & sa belle-mère, en vivre séparé, &c. voilà le bon ton, la belle morale, la noble conduite du théatre.
Racine converti était si persuadé que la tragédie la plus sainte suffisait pour le damner, que si on ne l’eût retenu, il allait brûler, comme indigne d’un Chrétien, son Athalie, la plus belle et la plus honnête des pièces de théâtre, seule capable de réconcilier le théâtre avec la religion, si cette paix était possible. […] que Judith était belle et parée, Esther tendre et insinuante, Bethzabée immodeste et fragile, la femme de Putiphar impudente et infidèle ; ils admirent la fierté d’Assuérus, l’ambition d’Absalon, les intrigues d’Architopel, en un mot tout ce qui est capable de nourrir la passion : tout le reste leur paraît vide ; à peine l’ennui laisse-t-il tomber un regard distrait sur ce qui porte à la piété, un œil de mépris sur ce qui combat la passion. […] Cette pièce est belle et intéressante, mais l’Ecriture y est fort altérée. […] L’Abbé Pélegrin, dans son humble préface de l’Opéra de Jephté, a beau demander grâce au lecteur qu’il fait rire ; il assure qu’il n’a mis qu’en tremblant sur le théâtre de l’Opéra une pièce tirée de la Bible. […] Mais il a beau faire, l’opéra a rougi de la sainteté du sujet, et n’ose plus le représenter.
Belle ressource ! […] Ne serait-ce pas une belle leçon que celle que donne le théâtre ! […] De belles femmes, qu'apparemment ils persécutent, pleurent sans cesse, et font des gestes de désespoir qui n'ont pas besoin de paroles pour faire connaître l'excès de leur douleur. […] Si le théâtre s'embarrassait de la vertu, elle y aurait toujours les plus beaux rôles ; le vice serait abandonné aux plus bas, il porterait sur le front sa condamnation et sa honte. […] L'ambition, partout autorisée et canonisée, est dans toutes les tragédies la vertu des belles ames.
Lully transporta l’Opéra de la rue Mazarine au jeu de paulme du bel air. […] Le Dieu des jardins qu’on y voit agir, les bouteilles qui marchent toutes seules, ainsi que la plus-part des plaisanteries de cette Pièce, ne manqueraient pas de faire un bel éffet de nos jours sur le Théâtre moderne. […] Ce Sultan goûte un bonheur insipide au milieu des plus belles femmes de l’Univers ; Armide est une enchanteresse aimable & dangereuse ; Renaud oublie dans les bras d’une jolie femme son devoir & la gloire : apperçoit-on là rien de forcé ? […] Concluons que celui qui voudrait écrire un Opéra-sérieux avec autant de force & de poètique qu’en éxige la Tragédie récité, ne travaillerait point dans le genre de Quinault ; il pourrait faire de beaux vers, mais il ne ferait point des vers lyriques. […] Evremond n’écrivit contre lui que de belles phrases, que des jeux de mots.
L’une les accoutume à parler aux grands, l’autre les familiarise avec les petits ; elle les exerce à corriger le vice par un bon mot, souvent plus efficace que les plus beaux sermons et les plus véhémentes plaidoiries. […] Mais on a beau faire, la scène n’a jamais eu de pareils élèves ; tous au contraire sans exception se sont déchaînés contre elle, et se sont hautement déclarés contre le fard, la mollesse, la frivolité, le danger de cette prétendue éloquence. […] Sans prétendre que ce moyen soit bien propre à opérer cet effet, on ne peut disconvenir qu’il n’était pas moins attentif à inspirer l’esprit de piété que l’amour des belles lettres. » Ce double aveu de l’inutilité des pièces de collège, et du mérite d’un Jésuite, est un triomphe de la force de la vérité. […] On a beau parer la morale du théâtre, et le théâtre lui-même, d’un air de piété ; on a beau l’étayer des décisions des plus graves Casuistes, il sera toujours vrai que l’Evangile et le monde sont deux ennemis irréconciliables : « Qui veut venir après moi, doit renoncer à soi-même, porter la croix, et me suivre. » g.
Il eut beau s’en défendre, on l’y entraîna malgré lui. […] Le ch. 20. fait le portrait de la licence des mœurs de Rome, introduite avec le théâtre, inconnue pendant quatre cents ans dans les beaux jours de la République. […] Occupez-vous de Dieu : il vaut mieux que tout ce qu’il a fait, il est plus beau, plus fort, plus grand que tout ce qu’il y a de plus grand, de plus beau, de plus fort. […] Augustin la musique était une science très profonde et très étendue, elle embrassait toute l’harmonie en général, non seulement des sons, mais de la poésie, de la prose, des nombres, des mouvements, des choses naturelles, etc., en un mot tous les rapports de proportion qui forment un bel accord, une harmonie.
Quant au but qu’il se propose de plaire, ce n’est que par une complaisance qui tient de l’adulation, que par une sotte vanité qui fait préférer les mœurs de son siécle à ces grands moyens, qui produisent le beau de tous les tems, que les Poëtes ont tout raporté au goût dominant de leur pays. […] Il n’est point de mise parmi le beau monde. […] Cette adresse du Poëte la dispense de répondre précisément sur le choix que ces Princes la pressent de faire de l’un d’eux, & amène cette belle Scène, où ces freres disputent de générosité, s’abandonnent réciproquement le droit d’aînesse & le Trône.
Tant que l’art Dramatique n’a été connu que par les génies qui le professoient, on rendit justice à leurs beaux Ouvrages. […] Ils abandonnèrent les routes battues ; préférèrent le plus piquant au plus agréable ; le mélange confus des teintes, aux charmes d’un coloris naturel, la multitude des incidens, au doux prestige d’une action simple ; enfin, le merveilleux au beau. […] Ils effacent de beaux morceaux dans la crainte qu’ils ne les compromettent.
belle instruction que celle où les hommes faits ont bien de la peine à se garantir de la séduction du vice ! […] Si c’est par un sentiment de vertu, il faut convenir qu’elle le porte loin, et que parmi nos belles parvenues qui s’oublient si souvent, et nous accablent de leur sotte et stupide impertinence, elle aura peu d’imitatrices. […] De si belles prérogatives, de si hautes destinées dans la société civile, ont dû naturellement inspirer, dans tous les temps, et le respect et la vénération ; aussi l’histoire nous apprend-elle que les Juifs, rendant un juste hommage à la dignité d’une si belle profession, mettaient ceux qui l’exerçaient au rang même des ministres de l’autel, avec lesquels, en récompense de leurs soins généreux, ils les appelaient au partage de la dîme des fruits de la terre46. […] C’est vraiment là que pour un orateur il est beau d’exercer son ministère. […] Dieu sait ce qu’ont produit toutes ces belles déclamations contre la vie monastique, et le bien que nous en avons retiré !
Addressee à tous les beaux Esprits.
Après dîné, un beau mouton bien blanc orné de rubans verds ou couleur de rose est le prix que la jeunesse s’efforce de remporter à des jeux champêtres. […] Les garçons couvrirent sa tombe de fleurs & planterent un beau Lilas fleuri & y attacherent des couronnes de fleurs. […] Les nouveaux Administrateurs de l’Opera ont fait la Parodie de la Fête de Salenci ; ils ont établis des récompenses pour les meilleurs Auteurs, Acteurs, Chanteurs & Danseurs qui auront le mieux réussi : sera-ce aussi une belle émulation de vertu qui la méritera ? […] L’amour à la plus belle Ailleurs offre le prix, Mais bien-tôt l’infidele Cesse d’en être épris ; L’estime à la plus sage Donne des fleurs chez nous, Et ce flatteur hommage Du temps brave les coups.
Les plus belles pièces le trouvent froid et insensible, si le piquant assaisonnement du burlesque, des équivoques, des lazzi, ne viennent le réveiller. […] En matière de religion et de mœurs le beau monde est plus peuple que la plus vile populace. […] Mais le Parnasse a beau faire le pompeux éloge de l’art et des talents, l’étalage des beautés et des règles, la critique des défauts et du goût, dans le fond Melpomène et Thalie n’aiment que la débauche et l’argent. […] Peut-être est-ce le nom de quelque bouffon qui les inventa, comme le mot Histrion est dérivé d’un Hister, qui vint de la Toscane à Rome exercer le beau métier, l’utile talent de faire rire le peuple aux coins des rues ; ce qui, malgré l’établissement d’une comédie régulière, s’exécute encore dans les provinces, où les charlatans paraissent sur des tréteaux dans les places publiques.
Il fait beau après cela l’entendre définir, la Comédie. « Elle fut, dit-il Ibid. […] On y doit mettre la vertu dans le plus beau jour, et l’élever par les plus grands éloges pour la faire pratiquer. […] Les hommes ont beau faire, ni leur autorité, ni leur présence, ni leurs applaudissements ne rendront point légitime, ne changeront point en bien, ce qui est mal, et ne feront point d’un spectacle qui anime toutes les passions, un divertissement raisonnable. […] « Belles paroles ! […] Suivant ce beau plan, il lui est aisé de trouver son compte.
On a beau dire que le mérite des Drames modernes dépend plutôt du Décorateur que du Poète, plutôt du jeu du Comédien que de l’élégance du stile & de l’action représentée ; on se moque de pareils discours, & l’on ne charge pas moins la Scène de décorations éclatantes, & d’une pantomime difficile à bien éxécuter. […] Il serait d’autant plus beau aux Poètes de l’Opéra-Bouffon de suivre son éxemple, qu’ils auraient peu d’imitateurs, selon les apparences.
Les Poètes ont souvent mis sur le Théâtre des sujets graves tirés de toutes sortes d'Histoires, et même de nos Ecritures Saintes, et des persécutions de nos Martyrs ; elles font encore aujourd'hui comme autrefois l'exercice de la jeunesse studieuse, et les Maîtres des Sciences qui tiennent la plus belle Ecole de doctrine et de piété, ne feignent point de composer une infinité de ces Poèmes, et d'en donner publiquement le récit par le ministère de leurs Disciples, les plus modestes et les plus illustres. […] Il est certain néanmoins que depuis quelques années notre Théâtre se laisse retomber peu à peu dans sa vieille corruption, et que les Farces impudentes, et les Comédies libertines, où l'on mêle bien des choses contraires au sentiment de la piété, et aux bonnes mœurs, ranimeront bientôt la justice de nos Rois, et y rappelleront la honte et les châtiments ; et j'estime que tous les honnêtes gens ont intérêt de s'opposer à ce désordre renaissant, qui met en péril, et qui sans doute ruinera le plus ordinaire et le plus beau des divertissements publics ; Car l'opinion des doctes Chrétiens, est que la représentation des Poèmes Dramatiques ne peut être condamnée quand elle est innocente, quand elle est honnête.
Ouvrage illustré de vingt belles gravures PARIS chez les principaux libraires.
Il eût été beau de voir le dévot Prélat les ryeux fixés sur un Crucifix ; mais j’ai beau checher, c’est dans la loge du Suisse ; la chambre du Palefrenier, la cabane du Berger, que je trouverai un Crucifix, une Vierge, un Bénitier. […] Il seroit beau d’être iconoclaste de la licence. […] Auguste l’acheta 100 talents, (cent mille écus) & le plaça comme le plus bel ornement dans le Temple de Jule César son pere adoptif ; des portraits de ce caractère sont inestimables. […] Plusieurs Abbés de nos jours, fort différents, il est vrai, de l’Evêque de Clermont, mais se piquant d’être amateurs des beaux arts, ne se font aucun scrupule des nudités qui ornent les appartemens & les jardins, M. l’Abbé, disoit un de ses favoris, est d’une pureté angelique, & d’un goût exquis ; il voit tout sans danger, il n’envisage que le contour des formes, la fraîcheur des carnations, la régularité des parties du corps humain, dont la parfaite imitation fait plaisir aux yeux savants. […] Le seiziéme siecle n’étoit pas le regne des beaux arts, ce n’étoit pas à Trente les beaux jours du théatre, & le triomphe de la philosophie dont les sublimes leçons nous apprenent que ce sont des choses indifférentes qui ne font aucune impression ni en bien ni en mal, sur des esprits nourris de la sagesse : ces ouvrages de l’art n’affectent que les connoisseurs, par leurs beautés, & leurs défauts.
Daniel Heinsius a fait encore un beau traité sur la poétique, où il donne des règles pour faire une bonne Tragédie selon la méthode d’Aristote. […] Cette passion naît des Péripéties mêmes, qui sont d’autant plus belles, qu’elles sont moins attendues et plus surprenantes. […] Rien n’est si beau dans la Tragédie, qu’un changement de fortune, qui arrive sur le champ par la reconnaissance, et fait le dénouement de la pièce. La plus belle de toutes les reconnaissances est lorsqu’on est sur le point d’agir sans connaître, et que l’on reconnaît avant que d’agir. […] Ceux qui prétendent qu’il ne faut jamais ensanglanter le Théâtre, ignorent ce que c’est que de l’ensanglanter ; il ne faut jamais y répandre le sang de personne, mais on y peut verser le sien, quand on y est porté par un beau désespoir ; c’était une action consacrée chez les Romains.
Un applaudissement subit éclate avec véhémence : on entend ces mots étouffés, qu’elle est belle ! […] Elle était belle, riche ; c’était un cœur tout neuf, sincère, tendre ; elle fut adorée de son époux. […] Sans être une beauté régulière, la *** avait un air de vivacité, un nez voluptueux, des yeux noirs pleins de feu, de belles dents, beaucoup de blancheur, une gorge appétissante, des mains faites pour caresser l’amour, en un mot, elle était en tout point un objet séduisant.
Le Théâtre, chez eux, était un lieu vaste, accompagné de longs portiques, de galeries couvertes, & de belles allées plantées d’arbres, où le Peuple se promenait, en attendant les Jeux. […] Ainsi ces statues qui semblaient n’être mises au haut des portiques que pour l’ornement, étaient encore une source de délices pour l’assemblée, & enchérissant par leur influence sur la température des plus beaux jours, métaient le comble à la magnificence du Théâtre, & servaient de toute manière à en faire le couronnement. […] Néron non-seulement les fit teindre en pourpre, mais y ajouta encore des étoiles d’or, au milieu desquelles il était peint monté sur un char ; le tout travaillé à l’aiguille, avec tant d’adresse & d’intelligence, qu’il paraissait comme un Phœbus qui modérant ses rayons dans un jour sérein, ne laissait briller que le jour agréable d’une belle nuit.
Il ne s’agit donc pas de crier d’abord contre ces préjugés, mais de savoir premièrement si ce ne sont que des préjugés, si la profession de comédien n’est point en effet déshonorante en elle-même : car, si par malheur elle l’est, nous aurons beau statuer qu’elle ne l’est pas ; au lieu de la réhabiliter, nous ne ferons que nous avilir nous-mêmes. […] S’il est vrai qu’il y en a qui prétendent s’en faire un amusement pour l’utilité publique : j’admire leurs talents et leur beau génie ; mais je remercie Dieu de ne me les avoir pas donnés. […] Le vice a beau se cacher dans l’obscurité ; son empreinte est sur les fronts coupables : l’audace d’une femme est le signe assuré de sa honte : c’est pour avoir trop à rougir qu’elle ne rougit plus ; et, si quelquefois la pudeur survit à la chasteté, que doit-on penser de la chasteté, quand la pudeur même est éteinte ?
Voilà, dit Farsalla, un garnement qui veut me dépouiller de ma foi, afin de me ravir mon honneur ; voilà où vise votre belle doctrine : c’est le catéchisme du diable & de l’infamie. […] Belle excuse ! […] Un beau jour qu’elle représentoit le Martyre de Sainte Cécile (cette même piece à laquelle il avoit refuse d’aller) devant le Roi, la Reine, & toute la Cour d’Espagne, après avoir tout charmé, & fait couler des torrens de larmes, des que la piece fut finie, elle descend du théatre, & va se jeter aux pieds de la Reine lui expose avec mille sanglots son état & ses dispositions, sa résolution de se faire Religieuse, l’obstacle qu’y met sa famille, l’infamie de sa profession, le danger que lui fait courir la multitude des amans qui l’assiege ; demande à cette Princesse sa protection & ses graces ; que la profession religieuse étoit un mariage avec Dieu, l’Epoux des Vierges ; que ses libéralités ne pouvoient être mieux employées (c’étoit le temps où la Reine avoit accoutumé de distribuer des sommes considérables pour marier de pauvres filles). […] Belle chimere ! […] Voici la confession de la belle Pénitente.
Il y a de beaux endroits dans ces trois drames, sur-tout dans Comminges. […] On se prive par là de plusieurs belles scènes où la Supérieure auroit pu jouer un rôle brillant. […] On a jugé ce trait si beau, qu’on en a fait le sujet de l’estampe qui est à la tête, qui même n’est pas exacte. […] Est-ce là du sublime, du beau tragique ? […] Euphemie est plus raisonnable ; elle fait une belle exhortation.
Les femmes… A ce nom, le cœur s’attendrit, les oreilles s’ouvrent pour recevoir un son agréable, l’esprit s’éclaire et s’étend, … la vérité et le plaisir brillent devant vous, et leur flambeau vous montre le bonheur uni à la raison dans les plus beaux yeux du monde. […] Il ne sortira jamais de votre plume rien de si bon, de si beau, de si fini que ce portrait. […] Ce n’étaient pas seulement de belles femmes, des femmes tendres ; le plaisir et la beauté n’eussent pas suffi pour séduire un homme tel que Zima : les vertus s’unissaient aux attraits ; l’esprit au sentiment ; les graces au génie, au goût, à la pénétration, aux qualités les plus touchantes et les plus rares, et formaient de ces tableaux qui forcent l’esprit à croire les prodiges, et le cœur à les adorer. […] Que les femmes étaient belles ! […] … Non, Madame, vous êtes belle, vous avez de l’esprit, vous me tromperiez mieux qu’une autre, mais vous n’aurez pas l’honneur de me persuader….
Peut-on nier ces vérités des plus belles Comédies d’Aristophane, et de celles de Plaute, et de Terence ? […] L’amour est présentement la passion qu’il y faut traiter le plus à fond ; et quelque belle que soit une pièce de Théâtre, si l’amour n’y est conduit d’une manière délicate, tendre et passionnée, elle n’aura d’autres succès que celui de dégoûter les Spectateurs, et de ruiner les Comédiens. […] Les femmes ne négligent rien pour y paraîttre belles : elles y réussissent quelquefois, et s’il y en a quelqu’une qui ne le soit pas, il ne faut pas s’en prendre à la Comédie, rien n’est plus contre son intention, puisqu’elle lui fait tenir la place d’une personne qui a été l’objet d’une passion violente, qu’une Comédienne sans beauté ne représente pas fidèlement. […] « Ne voyez-vous pas l’amour traité de cette manière si impie dans les plus belles Tragédies et Tragicomédies de notre temps ? […] « La seconde chose qu’ils objectent, est qu’il y a des Comédies saintes, qui ne laissent pas d’être belles, et sur cela on ne manque jamais de citer Polyeucte ; car il serait difficile d’en citer beaucoup d’autres.
On fait ensuite un bel usage de ce point Généalogique ! […] Je vois bien que j’aurai lieu de souhaiter un jour que vous soyez pendu pour votre bénédiction ; beau faiseur de mariage. […] Mais ce que je puis dire, c’est que la symphonie est toujours trop belle pour un si détestable lieu. […] Que sert après tout d’avoir de belles manières, si l’on n’a point de vertu ? […] Combien de fois le plus beau sang a t-il été infecté par cette peste !
Il y est même beaucoup moins répandu et fréquenté qu’en France, où chaque bourgade croit du bel air de jouer la comédie, sans penser qu’elle la donne en la jouant. […] Que Corneille soit un bon tragique ; Molière un bon comique, Pecour un beau danseur, Lully un habile Musicien ; mais l’objet où ils ont excellé est trop petit pour faire de grands hommes.
Les odeurs ont donc deux belles qualités, de favoriser les deux passions qui dégradent le plus l’humanité, l’amour en l’excitant l’ivresse en la calmant. Aussi usoient-ils avec profusion de ce beau remede. […] Reine de Gnide, belle Venus, venez dans les maisons de Glicere qui vous appelle, vous y trouverez les mêmes odeurs que dans vos Temples : O Venus Regina Gnidi Paphique, sperne dilectum Ciprin, & vocantis thure omnique odore, Gliceræ te decoram transfer in ædem. […] Dans le bel éloge que le S. […] Sulpice, si respectable par les vertus qu’on y pratique, les sciences qu’on y enseigne, les services qu’on y rend à l’Eglise, où l’on se fait gloire d’aller puiser l’esprit Ecclésiastique, & où l’on trouve en effet les plus belles leçons & les plus grands modeles, le croiroit-on ?
Une union si belle, Si ma femme eût voulu, devoit être éternelle. […] Mais auprès d’une femme on a beau se contraindre. […] Mercure la rassure par ces paroles édifiantes : Un tel emploi n’est bassesse que chez les petites gens : dans un haut rang tout ce qu’on fait est bel & bon, & les choses changent de nom. Il donne ensuite ces belles leçons à la femme de Sosie : Ne sois pas si femme de bien ; un mal d’opinion ne touche que les sots. […] A peine dans ce monde comédien, qui s’appelle le beau monde, la bonne compagnie, voit-on deux mariages où l’union règne.
Cette belle excuse ne rend pas le fait douteux. […] Poisson, Dancourt, etc., la belle chronique qu’un recueil de ces faits ! […] Sa corruption est si notoire, que la charité la plus délicate ne serait pas obligée de suspendre son jugement, et d’adoucir ces idées communes ; on aurait beau y apporter des mœurs pures, elles seraient bientôt dépravées. […] On se rit des soins inutiles d’un mari jaloux : il a beau se tourmenter toute l’année, un seul bal de l’Opéra détruit toutes ses précautions. […] Aux menaces on ajoute des peines inévitables, de belles promesses pour les mieux contenir dans les termes de leur devoir ; on veut qu’alors leurs exercices ne puissent pas leur être imputés à blâme, ni préjudicier à leur réputation dans le commerce, sinon ils seront déclarés infâmes.
La Comédie chez les Grecs n’eut pas une plus belle origine que la Tragédie. […] Les gens du bel air, les femmes à la mode, les Grands, les Militaires ? […] Le coloris de leurs fausses vertus ternit l’éclat des véritables : le manege des procédés est substitué aux devoirs réels ; les beaux discours font dédaigner les belles actions, & la simplicité des bonnes mœurs passe pour grossiereté…. […] On ne trouva plus alors rien de beau que ce qui avoit été pensé & dit par les Auteurs du Paganisme. […] le Beau le cadet, de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres.
Vn Chrestien doit preferer les loüables occupations à l’oysiueté du theatre ; & si les spectacles ont attiré ses inclinations, il y en a de plus beaux dans la nature que ceux de la gentilité, & il aura dans leur entretien les vrays & solides plaisirs. […] Alors il pourra dans ce profond silence admirer à loisir le globe de la Lune, ce beau corps qui nous fournit la clarté au defaut du premier, & qui par le cours & decours, nous donne auec la distinction des mois, la cõnaissance des saisons. Parmy ces tenebres il sera esclairé d’vne infinité de celestes flambeaux, il verra les estoilles errantes & mobiles, il verra les fixes, il verra tous ces beaux astres qui semblent amener vn nouueau iour. […] Et tous ces beaux lambris, dont l’or & les richesses surprennent les yeux vn peu foibles, que sont ils aupres du vif esclat des Astres.
Si l’on formait les Opéras-Bouffons, & les Drames en tout genre, sur un modèle aussi beau, on les regarderait avec justice comme autant de chefs-d’œuvres. […] Il est ridicule de leur donner tout-à-coup au milieu d’une Pièce des sentimens auxquels on ne s’attendait pas, & qui ne servent qu’à amener une belle Scène. Un personnage peut bien prendre un parti imprévu dans une violente situation ; mais il ne faut pas qu’à chaque instant les Acteurs d’un Drame se trouvent dans une nouvelle situation afin d’avoir lieu de débiter de beaux Vers. […] Tom-Jones n’est pas aussi repréhensible ; il n’a seulement que deux personnages sur lesquels roule particuliérement le fort de l’intrigue ; le prémier est le Héros de la Pièce, comme de juste ; le second, la belle Sophie.
Je dis quelque poignée de cendres : on a beau réformer le théâtre, on a beau couvrir le feu, il ne change point de nature, il brûle toujours, le moindre souffle le rallume, les étincelles en volent, il faut l’éteindre absolument. […] Je ne parle pas de l’esprit faux et frivole qu’inspire et qu’entretient l’étude continuelle des fables et des chimères, du mauvais goût que donne le tissu de folies et de crimes dont on se repaît comme de quelque chose de bien merveilleux, des entraves qu’il met au génie, en persuadant que tout le beau, le sublime, l’agréable est renfermé dans ce petit nombre d’objets sans cesse répétés et ressassés, qui n’ont plus que de la fadeur. […] Athalie, cette pièce d’ailleurs si belle, a des scènes entières où l’on ne fait que blasphémer.
On devait au moins avoir montré leur portrait pour juger du plus beau, ou du plus digne.
Les mouvemens sont le fruit de ce beau feu ; & l’Acteur ne le doit qu’à ce qu’il déclame. […] L’art de bien rendre les idées d’un Auteur, est donc l’effet de ce beau feu, ou tout au plus, d’une étude où la mémoire agit plus que le jugement, & où les répétitions réitérées laissent tout le mérite au cours forcé des esprits & à l’action servile des muscles. […] Aristote, & d’après lui Corneuille, veulent qu’une piéce bien faite, soit belle & puisse plaire sans le secours des Comédiens, & hors de la représentation.
L’Empereur Andronic avoit de belles qualités, il avoit rendu de grands services à l’Etat ; il fit du bien au peuple. […] L’intendant du prince fit un fort beau discours sur le prix d’un si riche présent, & d’une marque de bonté si distinguée. […] Dusseldorp, ville forte de Westphalie, a cru devoir ajouter à ses fortifications, pour être imprenable, un bel ouvrage à cornes. […] Voilà une belle idée d’une grande Reine. […] C’est , dit le dix-neuvieme volume, une des plus belles fêtes qu’on puisse imaginer, la seule qui ait parfaitement réussi.
Belle justice ! […] » Le soldat respire un moment ; et après cette courte suspension il revient à la charge, de plus belle : P. 26. […] » Notre Poète s’est abandonné ici à son beau feu, mais le bon sens n’y perdra-t-il rien ? […] Virgile en un mot sait conserver tout ensemble et ce grand sens et ce beau feu qui font les génies supérieurs. […] Or, dans cette Monarchie si célèbre par tant de beaux endroits, les Prêtres n’étaient point confondus avec le vulgaire.
Nous avons beau leur plaire, être belles, avoir ces charmes qui les séduisent ; l’imagination, durant l’absence, fait nous en prêter bien davantage : le desir s’éteint dès qu’on possède ; mais souvent il arrive aussi qu’il devient plus vif pour le bien qu’on n’a plus, que pour celui dont on n’a jamais joui.
Ecoute les vers d’Euripide translatés en Latin par Cicéron en son second de la nature des Dieux, desquels tel est le sens : « Vois-tu pas ce beau ciel épars,Cic[éron] li. 2. […] comme de belles et reluisantes étoiles, ne sont-elles pas inventees par les seuls Poètes, et par eux posées et distinguées en leurs propres lieux ? […] qu’Hercule fut grandelet, il s’en alla en un désert, et que deux femmes se présentèrent à lui, desquelles l’une était fort belle, parée de toute sorte de pierreries riches, reluisante de pourpre, et parfumée de senteurs fort odoriférantes, laquelle usant de douces paroles et emmiellées, le demandait pour compagnie, lui promettant de lui donner tous les plaisirs et voluptés qu’il savait souhaiter : l’autre habillée en une bonne dame et sage Matrone, sans parure, sans dorure, sans odeurs, la tête baissée, l’assurait, que s’il la voulait suivre, il souffrirait premièrement beaucoup de travaux et de labeurs : mais qu’enfin il ne serait point mortel, comme l’autre lui promettait, ains serait immortel. […] Rien n’a manqué à Ménandre : Eupolis, Cratinus, et Aristophane sont élégants, et ont belle grâce : les Latins ont eu pareillement leur louange. […] mais la douceur de leur beau parler, et la joyeuse souvenance que j’ay d’eux, m’ont contraint d’être plus long : et mêmes ne me semblait raisonnable de ne les point soutenir et protéger, L’auteur fort affectionné à la Poésie.
Jésus-Christ est notre objet et notre terme, le seul digne de nous ; méprisons tout le reste, pour ne nous occuper que de lui : « Ad Christum oculos dirige, averte à spectaculis et omni sæculari pompa. » Cherchez des plaisirs plus purs et de plus beaux spectacles : le ciel et la terre vous en offriront ; l’éclat de ces astres, qui perce les sombres ténèbres de la nuit ; cette vaste mer et ses abîmes, cette terre et l’émail de ses campagnes, les innombrables troupeaux qui la couvrent ; la variété du plumage, la douceur du ramage de ses oiseaux ; tout l’univers, théâtre de la puissance divine, ne vaut-il pas les fragiles et dangereuses décorations d’une scène criminelle, qui loin de vous satisfaire, ne peut que troubler le repos de votre vie par les justes remords qu’elle fait naître ? […] Je donne aujourd’hui, dit-elle, une fête magnifique, les préparatifs en sont brillants, les plus beaux meubles, les plus riches tapisseries parent mes appartements, « institis texui, tapetibus stravi » ; j’enchéris sur le luxe des Rois, « luxu Regio splendida ». […] Vous y trouverez les plus belles voix, la plus agréable symphonie, « concentu canentium », la variété, la volupté des pas, des attitudes, des figures, de la danse, « saltantium strepitu » ; on s’y livre à la joie, on y rit aux éclats, « ridentium cachinnis » ; on y goûte sans contrainte tous les plaisirs, on y satisfait tous ses désirs, « lascivientium plausus ».
Or combien que lui et tous les autres saints docteurs aient eu beau prêcher, si n’ont-ils su tant faire qu’il ne nous en soit bien demeuré des vestiges et reliques lesquelles nous avons retenues par les désirs que nous avons des choses mondaines et séculières, qui nous sont plus plaisantes et agréables que la pureté, intégrité, et simplicité de notre religion, comme est la coutume de donner et planter des arbres le premier jour de Mai, de donner les étrennes au premier jour de l’an, qui ne serait pas paraventure mauvaise chose sinon qu’en ce faisant nous suivons la mauvaise coutume des Gentils, et comme eux donnons plutôt à ceux qui n’en ont aucun besoin qu’à ceux qui ont indigence. […] Il ne faut pas douter qu’en icelle, après et avec les louanges à Dieu on ne fît des banquets et convis, de belles assemblées ès places des jeunes et des vieux, ensemble des devises et des charolleso de filles avec instruments et chansons comme avaient jadis fait MoïseExod., 15p. […] Comme ce beau jeu dont il est parlé au second des Rois chapitre deuxième où on se rompt la tête et s’entretue-t-on à bon escient2e livre des Rois chap. 2u.
Ne s’applaudit-il pas de sa belle âme ? […] Le bonhomme fit ainsi le tour du Théâtre, fort embarrassé de sa personne et toujours hué de la belle jeunesse. […] Titus a beau rester Romain, il est seul de son parti ; tous les Spectateurs ont épousé Bérénice. […] [NDA] C'est du beau moral qu’il est ici question. […] Cette institution est très belle, et forme un des grands liens qui unissent le peuple à ses chefs.
Ce sont les plus belles, mais les plus horribles productions qui aient paru dans les trois langues, Grecques, Latines & Françoises. […] Il se trouvoit souvent prévenu & en concurrence avec les autres. 2.° Par l’exemple de Racine même, son maître & son modele, qui ne dédaignoit pas de s’accomoder du bien d’autrui ; ce qui est très-vrai. 3.° Par une raison admirable : c’est rendre service au public de retirer ces beaux morceaux de la poussiere où ils étoient ensevelis . C’est sans doute rendre service au public de s’approprier les beaux morceaux comme siens, sans en faire honneur à leur vrai maître. […] Philippe avoit les plus belles qualités ; personne n’en doute, ni ne l’ignore. […] Celui-ci, après quelque légere exhortation pour la forme, de ne pas s’engager dans une si pétilleuse carriere, entretient ce beau feu naissant, & cultive ses talens.
La Pologne, au milieu de ses malheurs, a établi deux théatres, l’un à Cracovie, dans le beau palais du Prince Radzivil, proscrit, fugitif, errant dans les cours d’Europe ; l’autre à Varsovie, dans le palais du Prince Stakomski : bientôt chaque palatinat aura le sien. […] On a fait avertir le public, dans les gazettes, qu’à Aix-la-Chapelle, ville célebre où les empereurs doivent recevoir la couronne de fer, & où Charlemagne faisoit son séjour ordinaire, on a bâti un très-beau Vauxhall, hors la ville, dans une des plus belles promenades, auprès des eaux minérales, qui y attirent bien des malades. […] Le palatin de Gnesne proposa par son ordre à l’illustre Délégation, que, pour perpétuer un si belle institution, si utile à l’Education nationale, il falloit porter une constitution qui, à chaque élection de Roi, seroit inséree dans les Pacta conventa, pour obliger tous les entrepreneurs de comédie, opera, farce, bal, ballet, redoute, & généralement de tous les spectacles, de louer de l’illustre maison des Sultowki tous les bâtimens nécessaires à leurs jeux, & le prince offrit de bâtir sur son terrein un hôtel exprès pour eux, & très-commode pour le public, dans un quartier appellée le Nouveau Monde : ce qui feroit un nouveau monde en effet. […] Le prince Poninski, de son côté, a acheté un village aux portes de Varsovie ; il doit y rassembler tous les juifs de la ville, & les y loger : le loyer de ces maisons, qu’il mettra au prix qu’il voudra, lui fera le plus beau, le plus sain & le plus assuré revenu. […] Deux seigneurs se prirent d’une belle passion, l’un pour un acteur, l’autre pour une actrice.
Voltaire répondit à Clément & à Voisenon : voici sa réponse en vers & en prose : Il est bien vrai que l’on m’annonce des lettres de Maître Clément ; il a beau m’écrire souvent, il n’obtiendra point de réponse ; je ne suis pas assez sot pour m’embarquer dans ses querelles. […] Il n’est pas moins vrai que ce poëme, où il y a de beaux vers, fourmille de fautes de toute espece. […] Je souhaiterois que la fable du Loup & de l’Agneau fût jointe à celle de l’Os arrêté au gosier du Loup, afin qu’il fût puni de sa gloutonnerie, que la Cigogne, au lieu de le soulager, s’en excusât par la crainte du sort de l’Agneau, & lui fit un beau sermon, pour l’exhorter à la patience ; qu’ainsi le criminel trouvât toujours son châtiment dans son crime. […] L’Avare, le Fat, le Prodigue peuvent être la matiere des plus belles leçons. […] Présentez-les à vos éleves, étudiez-les ensemble avec passion, vous vous enivrerez du plaisir de lire de belles choses exprimées d’une maniere fine, délicate, ingénieuse.
Le théatre de son père est un des plus obscènes, son père étoit un libertin reconnu ; son fils peut fort bien avoir hérité de ses belles qualités. […] On a beau en écarter les termes grossiers, & n’employer que des expressions ingénieuses, ce n’est que le tissu plus délié de la gaze qui fait mieux appercevoir ce qu’elle semble couvrir, & par l’agréable mélange des couleurs variées & bien assorties de la soie dont il est composé, fait regarder plus curieusement & sentir plus vivement ses charmes empoisonnés. […] Dans le Deucalion & Pyrrha versifié, car il y en avoit un en prose, Deucalion, à la vue d’une belle femme, s’écrie : Que de charmes, grand Dieu ! […] Ces déguisemens d’une maîtresse pour éprouver son amant ; cette préférence donnée à la fortune sur sa personne, qui font toute sa Julie ; cette allégorie des Graces & des Fées, qui donnent chacune une belle qualité à Madame la Dauphine & à l’enfant qui vient de naître ; cette discorde, cette réconciliation de l’amour & de l’hymen ; ces entrées familieres & bourgeoises de ses pieces, bon jour, un tel, d’où viens-tu, où vas-tu, que fais-tu, qu’il appelle naturelles, &c. […] Adorer l’Etre suprême, travailler à peupler le monde, secourir ses voisins, planter un arbre fruitier, défricher une terre inculte, ne tuer que des animaux nuisibles ; voilà la belle & sage morale des Payens (& des Déistes).
La Princesse d’Elide, l’In-promptu de Versailles, la belle morale que la Cour & la ville y ont puisée ! […] La scène n’a rien acquis de nouveau ; ce fut son plus beau regne : elle n’a fait depuis que répandre davantage sa corruption. […] Le programme parle ainsi : Il faut bien développer le caractère de son génie poëtique & tragique, ainsi que l’influence qu’il a eue sur notre Théatre, sur notre poësie en général, peut-être sur nos mœurs (si cela est, il ne les a certainement pas réformées), & sur notre maniere de penser, enfin sur l’esprit qui a regné dans le beau siecle de Louis XIV, sur les hommes supérieurs même dans les genres de pur agrément. […] Toutes les Troupes de Thalie ont également travaillé à établir les règles de la vertu, & doivent participer au beau titre de réformatrices. […] Favart & sa Femme n’admiroient pas cette belle réforme sur le Théatre Italien, dont ils ont donné l’histoire.
Elle n’est pas mieux connue dans les belles compagnies, il est vrai. […] On a beau les parer de la pompe des vers, et les mettre dans la bouche de quelque Prince ; sont-ce moins des infamies, et n’en sont-elles pas plus dangereuses ? […] Prinn fut cité devant la chambre étoilée, condamné à voir brûler son beau livre, dont le P. le Brun a composé le sien, et lui les oreilles coupées. » Il n’y a pas un mot de vrai dans ce récit, comme on peut le voir dans Rapin Thoiras, et tous ceux qui ont écrit l’histoire d’Angleterre. […] Son style caustique a beau jeu. […] Il y a toujours quelque Acteur qui fait la fonction de celui qu’on appelle à Rome l’Avocat du Diable, et qui fait plus de mal que tous les beaux discours qu’on prête à d’autres Acteurs.
Quant à la police du théâtre, on en trouvera beaucoup d’articles dans le beau traité du Commissaire Lamarre (Tom. […] La gazette du temps en parle, et par une flatterie bien singulière qui caractérise le verbiage ordinaire aux gazettes, on y fait un grand mérite au Roi (qui peut-être n’en savait rien), comme d’une des plus belles actions de sa vie, d’avoir favorisé l’établissement de cette troupe. […] Sans doute il n’eût pas fait ce beau compliment à tous ces graves personnages, qui le valent bien. […] Il est vrai qu’en ce point le beau monde est très peuplé. […] O la belle réformatrice des mœurs !
Gervais, Chantre de l’Opéra, ayant perdu sa première femme, et s’étant dégoûté d’une autre qu’il entretenait, devient amoureux de la Boon, appelée la belle Tourneuse, danseuse du théâtre de la Foire, la gagne et l’épouse. […] Que direz-vous, race future, Lorsque vous apprendrez la flétrissante injure Qu’aux beaux arts désolés font des hommes cruels ? […] le bel objet pour les fidèles qui viendront à la sainte messe ou au sermon, le bel objet pour le Prédicateur qui, selon son devoir, prêchera contre les spectacles, que des Muses à demi nues, des Génies portant le masque et le cothurne, autour d’un Auteur dramatique, qui lui donne le démenti par les honneurs religieux qu’il reçoit ! […] Il fait beau voir l’Ex-jésuite Fréron (nov.
Mais l’amour ne paroît sur la scène, que comme une belle, comme une noble foiblesse ; comme la foiblesse des Héros, des Héroïnes ; enfin comme une foiblesse si artificieusement changée en vertu, qu’on l’admire ; qu’on lui applaudit sur tous les Théâtres ; & qu’elle doit faire une partie si essentielle des plaisirs publics, qu’on ne peut souffrir de Spectacles où non-seulement elle ne soit, mais encore où elle ne régne & où elle n’anime toute l’action.
Ces grands exemples des belles Actions recompensées, seront pour Elle autant d’avant-gousts de l’incroyable succez de ses Armes, & autant de garants de la gloire qui doit suivre cette fameuse Paix, ressuscitée par la seule foy de ses paroles inviolables.
Enfin, si vous êtes fille, vous convoitez les jeunes hommes, ou vous vous plaisez à leurs cajoleries ; vous êtes ravie d’être regardée, aimée et admirée ; vous êtes curieuse de vous ajuster à cette intention, vous êtes animée d’envie contre vos compagnes qu’on estime plus belles, plus braves et plus muguetéesb que vous.
« Si mon âme à mes sens était abandonnée, Et se laissait conduire à ces impressions, Que forment en naissant les belles passions. » Et l'humilité de théâtre souffre qu'elle réponde de cette sorte en un autre endroit : « Cette haute puissance à ses vertus rendue, L'égale presque aux rois dont je suis descendue ; Et si Rome et le temps m'en ont ôté le rang, Il m'en demeure encor le courage et le sang.
» Il s'en faut bien, disait le fameux Orateur Œlius Aristides, dans une belle oraison contre la comédie, que le spectacle soit utile à la jeunesse, il faut au contraire l'abolir pour la sûreté de ses mœurs : « Tantum abest ut juventutis erudienda gratia comœdiæ sint agenda, ut potius vel hac de causa sint abolendæ, ut liceat secure virtutem colere. […] ) pour confirmer sa juste aversion des spectacles, rapporte la catastrophe du fils d'un Magistrat, à qui son père, qui lui destinait sa charge, avait donné la plus belle éducation, mais dont la fréquentation du théâtre fit un débauché. […] Le bel age est la saison des plaisirs, ils y sont plus piquants et plus agréables ; il faut profiter du printemps de la vie, tout alors est pardonnable. […] La troupe des Comédiens ayant manqué en 1761, par je ne sais quelle raison, les Etudiants en droit formèrent une troupe, et les Etudiants en médecine une autre, qui par un beau zèle du bien public se chargèrent de fournir tour à tour au théâtre, et par une noble émulation pour soutenir la gloire des deux Facultés, se disputèrent à qui des Médecins ou des Juristes seraient les meilleurs Acteurs. […] C'est un homme qui approche trop près du feu, il a beau ne pas le vouloir, il est impossible qu'il n'en sente l'ardeur, et qu'enfin il ne se brûle.
je ne veux pas être si sévère, qu’absolument je blâme ni ceux qui les font, ni ceux qui les écoutent ; car je sais qu’on en a fait de fort belles, desquelles on a pu sortir ayant l’esprit plus gai et débandé, sans être aucunement souillé, ni autrement intéressé : en celles-là vous y pouvez assister sans scrupule, si peut-être votre vacation particulière, ou quelque autre circonstance ne vous en empêche : mais aux autres qui représentent, ou disent des choses qui portent à l’impudicité, et blessent la charité, ne vous y trouvez jamais ;Le mal qu’il y a aux comédies. […] J'ai vu des bonnes âmes en leurs récréations, faire des jolies conférences spirituelles sur une fleur, sur un fruit d’un arbre, sur un astre du Ciel, et choses semblables ; et sans s’y être préparées, dire de si belles choses, et si récréatives, qu’on sortait de telles récréations enflammé en Dieu, comme d’une Prédication, ou d’une Méditation ; et néanmoins avec tant de joie et de gaieté d’esprit, que tous ceux qui en offensant Dieu se recréent dans le monde, n’en pourraient jamais avoir une pareille. […] Paul ordonne « qu’on mange et boive, pour l’honorer et glorifier » ; car la modestie et autres bonnes conditions qu’on garde en jouant, glorifient Dieu, qui ayant établi les travaux, sans lesquels aucun ne passe sa vie, il a voulu aussi qu’on les interrompît par quelque honnête récréation, en laquelle l’homme ne se relâchât en rien de sa dignité d’homme : la passion ne l’emportant point, mais la raison le gouvernant, qui est en l’âme, la plus belle marque de l’image de Dieu. 3. […] Vous voyez combien beau, récréatif, et profitable sera un tel jeu à une âme, laquelle y va avec une si sainte intention, qui sanctifie cette action, quoique de soi elle semble bien basse. […] Les Médecins oublient leurs malades, et les laissent mourir par faute de les visiter ; l'Avocat n'étudie pas bien le procès qui doit plaider ; le Juge renvoie à tout propos les parties, èsquelles il devait donner audience ; les Ecclésiastiques laissent à dire leur Bréviaire, ou le diffèrent si tard qu’ils s’endormiront en le disant ; et par leurs jeux renverseront le bel ordre que l’Eglise a institué pour le réciter ; les femmes n’auront point le soin de leurs familles, ni les maris aussi, etc.
Des scènes, des actes à coudre, de beaux vers, qu’est-ce que cela ! […] Sa réponse fut toujours qu’elle seroit honorée de jouer dans cette belle pièce, quelque rôle qu’elle fît.
Les Comédiens se croiront toujours en droit de circonscrire le Néomime dans les bornes les plus étroites : Mais le Gouvernement donc la sagesse est toujours au-dessus des petites vues des particuliers, verra sans doute que le Théâtre-Ephébique, loin de nuire aux autres Spectacles, peut leur devenir utile : il verra que pour opérér cette utilité, il est nécessaire que le Néomime puisse faire jouer les Pièces Tragiques, Comiques, & des Opéras, mais toujours par des Enfans ; qu’il serait à propos que le premier Acte de l’Ambigu fût, par exemple, un rapproché, intelligemment fait d’une Pièce du Théâtre Français, où, en conservant les plus beaux vers, les situations les plus intéressantes, on réduise la Pièce à la longueur d’un seul Acte ; que le second fût une Pièce en un Acte (ou si elle était en plusieurs, réduite comme la première) du Théâtre des Ariettes ; que le troisième fût un Opéra, une Pastorale en un Acte comme le Devin-de-Village, on réduit, si c’était Roland, Armide, &c. enfin que la Pantomime simple & dansante précédât & suivît ces trois Pièces. […] Talon l’aîné, joue les Amoureux, les Abbés : cet Enfant donne les plus belles espérances : 14 ans.
La musique y chantait d'ordinaire les belles actions des Demi-Dieux, et les grâces que les hommes en avaient reçues ; la Danse les représentait en diverses postures convenables à ce que l'on en croyait. […] En quoi certes il ne faut pas dire que les Anciens se moquaient de ceux qu'ils adoraient comme Dieux, en représentant des actions que l'on pouvait nommer criminelles, comme des meurtres, des adultères et des vengeances, ni qu'ils avaient dessein d'en faire des objets de Jeux et de risée, en leur imputant des crimes que l'on condamnait parmi les hommes ; Car toutes ces choses étaient mystérieuses, et bien que le petit peuple, ignorant et grossier fut peut-être incapable de porter sa croyance au-delà des fables que l'on en en contait ; il est certain que leurs Théologiens, leurs Philosophes, et tous les gens d'esprit en avaient bien d'autres pensées, et tout ce que nous lisons maintenant de la naissance de leurs Dieux et de toutes leurs actions avait une intelligence mystique, ou dans les secrètes opérations de la Nature, ou dans les belles Maximes de la Morale, ou dans les merveilles incompréhensibles de la Divinité.
» « L’amour du beau est un sentiment aussi naturel au cœur humain que l’amour de soi-même : il n’y naît pas d’un arrangement de Scènes, l’Auteur ne l’y porte pas, il l’y trouve ; et de ce pur sentiment qu’il flatte, naissent les douces larmes qu’il fait couler. […] a beau rester Romain, il est seul de son parti, tous les Spectateurs ont épousé Bérénice.
Aussi pour gagner les attentions on représente sur les théâtres un Héros avec toutes les belles qualités qui sont les présages des grandes fortunes, ensuite on en fait un conquérant qui se jette dans les combats, qui s'asujettit les Princes et les peuples par le sort des armes, et par les adresses de la police, sans autre droit que la force. […] La Religion Chrétienne a beau persuader la paix entre les peuples, la clémence au gouvernement, l’usage modéré des choses extérieures sans s’y corrompre ; le théâtre met au contraire le souverain bien de la vie, à s'élever sur les ruines des peuples, à remporter des victoires, sans avoir égard à la justice des armes, à juger des entreprises par l'evènement, à tenir les sceptres moins du Ciel que de l’audace et de la fortune.
Ce beau stratagème est employé pour Marcelle dans Don Quichotte o, pour Hoyden dans le Relaps, et pour Mademoiselle Prude dans l’Amour Désintéressé. […] Sur notre Théâtre rien de plus commun que des infidèles à leur époux : les modèles d’infidélité y sont tracés avec une variété infinie, et tous marqués au sceau de la belle gloire ; c’est ici une sorte de science où nos Poètes ont voulu exceller pour la mettre en vogue. […] Après tout, on peut dire d’Eschyle en général qu’il associe d’ordinaire le solide au brillant, que sa diction est toujours belle, et que ses pensées sont magnifiques. […] « Dans cette disgrâce j’ai de congratuler à la pureté de notre Scène, de voir qu’une histoire qui fait le plus bel ornement du second Livre des Vierges de saint Ambroise, se trouve trop licencieuse pour y être supportée. […] Ici, il traduit le mot anglais "drubbing", dont le sens est "une belle raclée".
C'est pourquoi un des plus grands poètes de ce temps remarque qu'une de ses plus belles pièces n'a pas été agréable sur le théâtre, parce qu'elle frappait l'esprit des spectateurs d'une idée horrible d'une prostitution à laquelle une1 Sainte Martyre avait été condamnée.
Il faut que la dévotion de ces Saints de Théâtre soit toujours un peu galante: c'est pourquoi la disposition au Martyre n'empêche pas la Théodore de M. de Corneille de parler en ces termes: « Si mon âme à mes sens était abandonnée, Et se laissait conduire à ces impressions Que forment en naissant les belles passions. » Et l'humilité de théâtre souffre qu'elle réponde de cette sorte en un autre endroit : « Cette haute puissance à ses vertus rendue, L'égale presque aux rois dont je suis descendue ; Et si Rome et le temps m'en ont ôté le rang, Il m'en demeure encor le courage et le sang.
C'est pourquoi un des plus grands poètes de ce temps remarque qu'une de ses plus belles pièces n'a pas été agréable sur le Théâtre, parce qu'elle frappait l'esprit des spectateurs de l'idée horrible d'une prostitution à laquelle une sainte Martyre avait été condamnée.
Le bel amusement ! […] La belle Philosophie ! […] Ils auront beau être mauvais, on m’accordera sans peine que dans le tems que je les lis renfermé dans mon cabinet ou couché sur la fougere, je ne fais pas tant de mal que si j’étois ailleurs à faire pis. […] Beau Sexe, à qui nous avons assigné cette pudeur pour appanage, que venez-vous faire dans ces lieux où des fronts d’airain foulent aux pieds cette vertu ? […] En voyant donc un si beau jour dans un avenir si marqué, nous devons bien plus songer à nous réjouir par avance du renouvellement universel qu’il opérera parmi nous, que prétendre à la qualité de Prophétes.
L’on a beau être à son aise au-dedans de soi, l’on y fait souvent de la bile. […] Ce rôle si intéressant et si beau, est la raison et la vertu même. […] Ne s’applaudit-il pas de sa belle âme ? […] Tel a été son dessein en composant ce bel ouvrage. […] Une Zaïre moins belle toucherait moins avec le même talent ; mais cela vient d’une cause si pure, que Zaïre moins belle toucherait moins les femmes elles-mêmes.
Ces agreables & spirituelles inventions, & cette surprenante varieté d’effets, semblent ne dépendre que d’un beau feu, d’une subtile & vive imagination.
Vous le devez trouver bon, Mes Pères, pour peu que vous ayez de Christianisme, et prendre pour une marque que l’on vous aime, de ce que l’on vous fait cette charité, selon cette belle parole de S.
: s’il est si beau « d’être plaisant sur un théâtre, que n’ouvrez-vous cette porte aux gens libres ?
Qu’ils lisent vos Ouvrages, ils y verront la manière dont on suit les règles si recommandées par les Partisans de la Nature & du vrai Beau.
Tout le monde sçait de quelle importance fut une pareille dexterité à un de nos plus braves Cavaliers, qui se trouva dans le Combat Naval, entre les Anglois & les Holandois, sa naissance, son rang, son esprit & sa bravoure ne luy servirent de rien à l’égard de son adresse ; & il se tira en nageant, d’un pas où toutes ces autres belles qualitez luy estoient inutiles.
Un nommé Rinouci ou Rinoucini, Musicien et Poète, s’était pris à Florence d’une belle passion pour cette Princesse, et se flattait d’en être aimé. […] Belle chimère, que le théâtre ne vit et ne verra jamais, et qui donnant le change sur le véritable état des choses, fait sentir des gens embarrassés, qui ne veulent que se tirer d’affaires dans une occasion critique où ils n’osent ni blesser la vérité, ni déplaire en la disant nettement. […] On aura beau chercher dans les descriptions de Rome et d’Italie, les plus détaillées, même les plus malignes, comme le Voyage de Misson, on ne trouvera de théâtre papal que dans la tête de Boursault. […] Avec lui s’évanouirent toutes les idées de l’Opéra qu’il avait projeté d’établir, lorsque quarante ans après il plut à un autre Italien (Mazarin) de faire ce bel établissement.
ont beau avoir du succès, je soutiendrai toujours qu’ils ne sont point faits pour le nouveau Théâtre, puisqu’ils s’éloignent de la simplicité que son genre demande absolument. […] Ainsi quand un beau sujet a le malheur de tomber dans des mains mal-habiles, il est perdu pour jamais. […] Son vrai genre est énnemi des vains ornemens ; il est d’autant plus beau qu’il se pique toujours d’être simple.
« Oh, la belle école, en effet, s’écrie Ciceron (Tuscul. l. […] Ce célebre Orateur, après avoir prouvé qu’il n’est point permis d’aller aux spectacles, & qu’il n’y pas un Philosophe ancien, soit grec, soit romain, qui n’ait regardé les spectacles, comme la source de tous les désordres, rapporte ce beau trait d’une illustre Princesse, dont toute la France a pleuré & pleurera long-tems la mort prématurée, (Madame Anne-Henriette de France.) […] Que ces sentimens sont beaux, & qu’ils peignent admirablement la religion de la pieuse Princesse qui les exprime !
A la renaissance des Lettres en Europe, les Comédiens, toujours contredits par les Prêtres, tour-à-tour tolérés & chassés par les Gouvernemens, n’eurent que des Salles, de peu d’étendue, telles que pouvaient se les procurer de simples particuliers, dont l’établissement n’était pas stable ; & ceci même procura un bien : les Acteurs parurent sur la Scène dans leurs proportions naturelles ; leur jeu fut simple ; faute d’art & de moyens, ils nous indiquèrent le comble de l’art : mais ils ne firent que nous l’indiquer ; ils en étaient bien éloignés eux-mêmes : ce fut Baron, l’élève de Molière, qui ramena l’art à la nature, & qui fut l’instituteur de la belle Déclamation.
Le Génie de la Ville, dites-vous, viendra accompagné de divers âges, de différents états, et des beaux arts.
On trouve bien tôt la fin Des jours de réjouissances ; L’on a beau chasser le chagrin, Il revient plutôt qu’on ne pense. […] Telle est la Théodore de Corneille : Si mon ame à mes sens étoit abandonnée Et se laissoit conduire à ces impressions Que forment en naissant les belles passions.
La Loi dit, par exemple, qu’il est beau d’être ferme dans les accidens, & de ne point se laisser abattre. […] Une Piéce qui n’excite ni la Crainte ni la Pitié, mais seulement l’Admiration, comme Cinna, Polieucte, Pompée, Nicoméde, &c. est une Piéce, qui quoique très belle, ne peut suivant la définition d’Aristote, être appellée Tragédie. […] Je fais observer qu’Aristote au commencement du morceau qui suit, ne parlant que de la Tragédie excellente καλλίςης, ne prétend pas parler de ce qui est essentiel à la Tragédie, mais de ce qui la rend plus belle, c’est-à-dire, plus propre à émouvoir les Hommes. […] Aristote a donc refléchi en grand Philosophe sur la nature du plaisir qu’elle doit causer ; il ne parle pas non plus dans le Passage que j’ai cité, de la Tragédie en général ; mais comme je l’ai fait remarquer, de la plus belle. […] Le mot est beau : mais quel Précepteur étoit ce même Aristophane qui fait si bien parler Eschyle ?
« Qu’y voit-on, dit-il, sinon le crime paré des plus belles couleurs ? […] « La belle école, s’écrie Cicéron, que la Tragédie et la Comédie ! […] Il leur persuade que, pour être honnête homme ; il suffit de n’être pas un franc scélérat. » « J’aurais trop d’avantage, si je voulais passer de l’examen de Molière à celui de ses successeurs, qui, pour mieux suivre ses vues intéressées, se sont attachés dans leurs pièces à flatter une jeunesse débauchée et des femmes sans mœurs. » « La belle école que le Théâtre ! La belle instruction surtout pour les jeunes gens que l’on y envoie !.. […] Or, mettez à l’alambic tous les Opéras, vous n’en retirerez jamais que cette maxime retournée en mille façons différentes… On a beau dire que ce que l’on entend à l’opéra, entre par une oreille et sort par l’autre.
Oui, mes chers Auditeurs, il le devait selon nos vues humaines, c’est-à-dire, selon les vues faibles et bornées de la fausse prudence de la chair : mais les vues de la sagesse divine sont bien supérieures aux nôtres, et pour l’accomplissement des desseins de Dieu à l’avantage de ses élus, il fallait qu’ils renonçassent aux divertissements du monde, parce que si les apparences en sont belles et les dehors engageants, la fin en est malheureuse, et qu’ils mènent à la perdition. […] Il n’y a qu’à lire ce que saint Augustin en a remarqué dans les livres de la Cité de Dieu, et les belles ordonnances qu’il rapporte à la confusion de ceux qui prétendroient maintenir dans le christianisme ce que le paganisme a rejeté. […] Belle leçon pour vous, peres et meres, c’est par-là que je conclus cette premiere partie ; et plaise au Ciel que vous en compreniez toute la conséquence ! […] Je n’ignore pas ce que la politesse du siecle vous a là-dessus appris ; que sous un froid affecté et sous un air de dégagement et de liberté prétendue, elle vous enseigne à cacher tous ces sentimens et à les déguiser ; qu’en cela consiste un des premiers mérites du jeu, et que c’est ce qui en fait la plus belle réputation. […] Beau prétexte, à quoi je réponds qu’il ne faut, ni parler mal du prochain, ni former des intrigues, ni donner entrée dans votre esprit à des idées sensuelles, ni jouer sans mesure et à l’excès, comme vous faites.
, pour ne pas toutefois confondre et accabler vos esprits par une multitude de préceptes, Jésus-Christ et saint Paul après lui, réduisent tout à la charité qui en est la fin, et qui fait tout le prix et le mérite des vertus Chrétiennes, car elles ne sont toutes que diverses formes et impressions du saint amour, ainsi la tempérance que je vous prêche cette semaine n’est autre, selon la belle définition qu’en donne saint Augustin, qu’un amour qui fait rejeter les plaisirs dont il pourrait être affaibli.
De même qu’il est beau quelquefois d’attaquer avec une vertueuse liberté, des opinions et des préjugés qui ont pour eux l’autorité des temps et un vieux respect, fils de l’habitude ; de même que le résultat de ces attaques, inscrites dans les bornes de la modération et de la charité chrétienne, a souvent été la destruction de l’erreur et le triomphe de la vérité ; c’est ainsi qu’il est d’une importance égale, sinon plus grande encore, d’examiner avec les yeux de l’impartialité plusieurs des usages et des plaisirs de la société, que l’empire d’une longue indulgence semble avoir consacrés.
Or voilà une belle école aux filles et aux femmes pour y apprendre à être honnêtes ? […] Nous en revenons donc là, que nonobstant cette belle réformation tant vantée de la Comédie, elle a tout le même péril que devant, et même qu’elle est plus à craindre qu’elle n’était avant ce déguisement. […] Outre cette allégation des belles Sentences des Théâtres, et que les actions qui s’y représentent portent à la vertu, On nous touche de quelques Comédies, dont le sujet est Saint, et qui sont pour porter à la dévotion, étant même tirées de la Parole de Dieu. […] dd , ainsi ceux qui lisent les Auteurs Païens, peuvent en extraire les belles Sentences qu’ils y rencontrent, et après les avoir repurgées, les employer en leurs propos, et écrits. […] Et clorons tout ce propos, en leur adressant ces belles paroles de saint Chrysostome.
Il ne seroit jamais sorti de l’obscurité où il étoit depuis sa mort, si le plaisir de faire un roman licencieux, & de décrier le Clergé, sous le nom d’un homme célebre, ne l’avoit scandaleusement ressuscité, pour en faire l’aliment du vice ; ainsi que son Héloïse, encore plus inconnue, que le même dessein a peint des plus belles couleurs, pour donner de la vogue à ses infamies ; qu’on juge de son mérite par l’idée qu’elle donne d’elle même dans ses lettres. […] Ce seroit mettre le trouble dans la société, servir la vengeance ; l’orgueil & la malignité auroient un beau champ pour se satisfaire. […] Les loix défendent les-injures, les libelles diffamatoires, le théatre y donne encore un plus beau jour, & met en jeu toutes les passions. […] Il est vrai que c’étoit par la bouche de leurs adorateurs, dont un coup d’œil faisoit pencher la balance ; leur noble ambition a franchi cette barriere, elles ont dressé un tribunal, se sont assises sur les lys ; leur belle bouche s’est ouverte pour faire entendre les oracles des loix. […] On craignoit d’abord que le Chapitre & le Sénéchal, jaloux de l’honneur de leur configre, ne fissent quelque mouvement, quelque apologie, quelque réclamation, & ne donnassent une nouvelle scéne, qui, sans justifier ni l’Abbé ni les Dames, n’auroit servi qu’à apprendre & à accréditer les chansons & l’arrêt ; mais le Chapitre & le Sénéchal qui venoient de prendre les leçons de Thatie, ont baisé humblement la belle main qui les frappoit.
Il a laissé plus de deux mille Epîtres sur différents sujets, toutes très belles et très importantes, sur l’explication de l’Ecriture, les dogmes de la foi et les règles de la discipline. […] Il montre que la justesse, la précision, la clarté, sont les plus belles qualités d’un ouvrage ; en quoi surtout excelle l’Ecriture sainte qui dit les plus belles vérités dans un mot ; au lieu que la tragédie par une gravité empesée, la comédie par les molles caresses, « gravite tragica, blanditiis et lenociniis comicis », sont absolument éloignées de cette perfection divine : « Quid sunt, si ad hanc perspicuitatem, virtutem, brevitatemque conferas ? […] Belle excuse ! […] Son ouvrage est excellent, très bien écrit, plein d’érudition et de bonne morale, de beaux endroits des Auteurs de toute espèce, des traits d’histoire bien choisis, etc.
Souvent en commençant un ouvrage, on se fait un beau plan d’exactitude : la chaleur de l’action le fait oublier, ou la difficulté de le suivre le fait abandonner. […] Vous êtes-vous rendue avec tout le beau monde Au mérite éclatant de sa perruque blonde ? […] J’ai souffert qu’elle ait vu les belles compagnies, Les divertissements, les bals, les comédies. […] On a beau dire que c’est un scélérat qui parle. […] Car on a beau se flatter et s’étourdir sur cette profession, il n’y a personne qui au fond du cœur ne sache l’apprécier.
De sorte que si l’on n’est ferme, preste, adroit, il est bien mal-aisé de faire de beaux dedans, & de reprendre dans le peu d’espace qui reste de la Carriere, le poinct que l’on s’est proposé.
Cette procession étant partie de la maison des jésuites, dans ce bel ordre, ou pour mieux dire, dans cet effroyable désordre, alla d’abord à S. […] On voit d’abord paraître un homme à cheval ; derrière lui est assise en croupe une fille choisie entre les plus belles de la ville, pour représenter Sainte Gertrude. […] On voit d’abord paraître une troupe de jeunes garçons, les plus beaux et les mieux faits qu’on ait pu trouver, qui représentent des anges et des saints. […] Ce bel évêque se plaçait dans le siège épiscopal durant l’office de ce jour-là, et avait autour de lui ses officiers. […] » Des contrées de l’Orient il est arrivé un âne, beau et fort, et propre à porter des fardeaux.
Il fit en même temps imprimer la Traduction qu’il avoit faite en Vers latins, de la belle Ode françoise que M. […] Tout, jusqu’aux jeux scéniques, dans les beaux jours d’Athenes, se rapportoit à l’utilité publique. […] Titus a beau rester Romain : il est seul de son parti ; tous les Spectateurs ont épousé Bérénice. […] La conséquence est belle ! […] Mais si le Paganisme a eu d’aussi beaux modeles en ce genre, le Christianisme en a formé de plus parfaits.
Vous avez du sentiment, les beaux morceaux doivent vous toucher ; le livre est sous vos yeux ; vous méditez, vous avalez à longs traits le venin que l’auteur a répandu dans les vers que vous admirez ; enfin, vous faites vous-même le rôle du comédien que vous condamnez si sévérement. […] Le beau sexe, aujourd’hui, ne se fait plus scrupule d’abandonner à nos regards ce qu’autrefois la pudeur l’obligeoit de cacher.
L’école destinée, nous dit-on, à corriger les vices, est devenue l’écœuil de l’innocence, de la sensibilité, & des plus beaux talents. […] Vous diriez ce beau fleuve qui borde une de nos plus fortes & de nos plus riches Provinces, & qui va finir dans les sables de la Hollande, après avoir perdu son antique splendeur.
Mais lorsque ces figures de théorique sont imprimées, qu’elles servent à la composition des vers, on ne peut discuter à l’auteur la qualité de pere de cette famille batarde, & la gloire d’une si belle éducation. […] Les chimeres, les passions amusent : les bons principes doivent faire pardonner ces égaremens, & assurer à la scène le beau titre d’école des mœurs, lors même qu’elle donne des leçons du vice.
Les femmes et les filles y sont parées comme des temples, et il n’y a point d’ornement et d’invention qu’elles n’emploient pour paraître belles, et pour se rendre agréables. […] « Quod non licet aspicere, quod non licet desiderare. » Et si vous voulez encore savoir ce que la raison naturelle a découvert aux Païens même sur ce sujet ; Sophocles ayant dit un jour par admiration d’un jeune homme qui passait devant lui : « ô le beau jeune homme !
Diverses considérations qui peuvent toutes se résumer par ce mot : la faim, donnent encore chaque jour à la vérité naissance à une foule de compositions littéraires ; mais qu’on y prenne garde, le métier se gâtera ; on aura beau manier les ciseaux avec habileté, le public finira par se lasser de ces découpures des anciens livres ; il trouvera qu’on lui fait payer trop cher des titres imprimés en caractères anglais, et des marges de quatre poucesa. […] Beaucoup très certainement ignorent que telle est la base des principes qui leur ont été transmis et qui règlent leur conduite ; mais enfin il ne peut y en avoir d’autre, et c’est réellement parce que Charlemagne a proscrit quelques bateleurs du huitième siècle, qu’au dix-neuvième nous refusons d’invoquer la miséricorde divine, dans nos temple, en faveur de ceux qui ont consacré leur vie à charmer nos loisirs, en nous faisant entendre de beaux vers et de grandes leçons !
Chacun de ces traîneaux étoit tiré par un beau cheval, richement caparaçonné & orné de grelots, symbole très-expressif de la fête. […] Peu content d’avoir débité en vers cette belle morale, il fait dans ses notes une longue dissertation pour l’approuver. […] Est-ce là une assemblée vertueuse, raisonnable, une belle école, qu’il soit utile de fréquenter ? […] Ce prince, parmi une foule de courtisannes qu’il entretenoit dans son palais, en entretenoit une fort belle appellée Campargue. […] Le vrai triomphe d’Alexandre fut auprès de la femme & de la fille de Darius, ses captives, aussi belles que Campargne, & plus dignes de lui, qu’il traita toujours avec le plus grand respect.
Ainsi tout le dessein d’un Poëte, tout son travail, c’est qu’on soit comme son héros, épris des belles personnes ; qu’on les serve comme des divinités ; en un mot qu’on leur sacrifie tout, si ce n’est peut-être la gloire, dont l’amour est plus dangereux que celui de la beauté même.
… Mais ne crains-tu pas, que s’il venait à voir dans celle qui le charme, une épouse… Je frissonne… Cette action si belle peut causer un éclat… Oh !
L es plus beaux traits d’une sérieuse morale sont souvent moins puissants pour instruire et corriger les hommes que des portraits ridicules de leurs défauts.
Réponse a l’objection qu’il faut trouver du relâchement à l’esprit humain : que celui qu’on lui veut donner par la représentation des passions est réprouvé même par les philosophes : beaux principes de Platon.
Il autorise cette proposition par Richard de saint Victorr, qui prouve qu’il y a péché mortel dans une action, lorsque Dieu est offensé grièvement, lorsqu’on fait tort au prochain et à soi-même : Or les Comédiens font ces trois maux, ils choisissent les plus belles Comédiennes qu’ils peuvent trouver, ils les parent magnifiquement avec le fard et l’artifice ; leurs paroles, leurs postures, leurs danses et leurs chansons portent à l’impureté. […] Del Monaco fait ici une belle morale aux Chrétiens qui aiment et qui cherchent des Confesseurs faciles et complaisants ; c’est la source des désordres du siècle. […] Corneille de parler en ces termes : « Si mon âme à mes sens était abandonnée, Et se laissait conduire à ces impressions Que forment en naissant les belles passions. » Et l’humilité de Théâtre souffre aussi qu’elle réponde de cette sorte en un autre endroit : « Cette haute puissance à ses vertus rendue, Et si Rome et le temps m’en ont ôté le rang, Il m’en demeure encore le courage et le sang, Dans mon sort ravalé je sais vivre en Princesse Je fuis l’ambition, mais je hais la faiblesse. » Il fait voir ensuite que les passions qui ne pourraient causer que de l’horreur, si elles étaient représentées telles qu’elles sont, deviennent aimables par la manière dont elles sont exprimées.
Néron voulut bien s’assujettir à suivre certain régime, afin de se conserver toujours la voix fléxible & belle. […] Des Médecins modernes recommandent aux Musiciens qui ont besoin d’avoir une belle voix, de boire souvent une décoction de chou rouge avec des raisins secs, pour se guérir de l’enrouement, & pour s’en garantir. […] Il voulut absolument la voir ; il la trouva si belle & si bonne Musicienne, qu’il répudia sa femme, & épousa publiquement la charmante Religieuse, qui soutint à merveille son personnage de Reine. […] Les Italiens & les Espagnols n’ont pas tout-à-fait tort de passer la nuit sous les fenêtres de leurs belles, à chanter, aux sons de leur guittare, les charmes qu’ils adorent. […] Il arrive souvent que la mourante sagesse d’une belle, jette le dernier soupir, qu’elle ne croit encore que frédonner une chanson.
Jouissez, Le Couvreur, d’une gloire si belle.
Faisons défenses à tous Imprimeurs, Libraires, & autres personnes, de quelque qualité & condition qu’elles soient, d’en introduire d’impression étrangere dans aucun lieu de notre obéissance ; comme aussi d’imprimer, ou faire imprimer, vendre, faire vendre, débiter ni contrefaire ledit Ouvrage, ni d’en faire aucun extrait, sous quelque prétexte que ce puisse être, sans la permission expresse & par écrit, dudit Exposant, ou de ceux qui auront droit de lui, à peine de confiscation des Exemplaires contrefaits, de trois mille livres d’amende contre chacun des contrevenans, dont un tiers à Nous, un tiers à l’Hôtel-Dieu de Paris, & l’autre tiers audit Exposant, ou à celui qui aura droit de lui, & de tous dépens, dommages & intérêts : A la charge que ces Présentes seront enregistrées tout au long sur le Registre de la Communauté des Imprimeurs & Libraires de Paris, dans trois mois de la date d’icelles ; que l’impression dudit ouvrage sera faite dans notre Royaume & non ailleurs, en bon papier & beaux caractères, conformément aux Réglemens de la Librairie, & notamment à celui du 10 Avril 1725, à peine de déchéance du présent Privilége ; qu’avant de l’exposer en vente, l’Imprimé qui aura servi de copie à l’impression dudit Ouvrage, sera remis dans le même état ou l’Approbation y aura été donnée, ès mains de notre très-cher & féal Chevalier, Chancelier de France, le Sieur de Lamoignon, & qu’il en sera ensuite remis deux Exemplaires dans notre Bibliothéque publique, un dans celle de notre Château du Louvre, un dans celle dudit Sieur de Lamoignon, & un dans celle de notre très-cher & féal Chevalier, Vice-Chancelier, & Garde des Sceaux de France, le Sieur de Maupeou : le tout à peine de nullité des Présentes.
A la charge que ces Présentes seront enregistrées tout au long sur le Registre de la Communauté des Imprimeurs et Libraires de Paris, et ce dans trois mois de la date d’icelles ; que l’impression dudit Livre sera faite dans notre Royaume et non ailleurs, en bon papier et en beaux caractères, conformément aux Règlements de la Librairie ; et qu’avant que de l’exposer en vente, il en sera mis deux exemplaires dans notre Bibliothèque publique, un dans celle de notre Château du Louvre, et un dans celle de notre très cher et féal Chevalier Chancelier de France le sieur Phélypeaux Comte de Pontchartrain, Commandeur de nos Ordres : le tout à peine de nullité des Présentes.
Notre Spectacle est le grand miroir moral où les deux sexes se voient au naturel ; tantôt jeunes, charmans ; tantôt laids à faire peur : ils doivent s’aimer, applaudir à leurs charmes, lorsqu’on les peint en beau ; se haïr, rougir d’eux-mêmes, quand on ne leur présente que leurs vices. […] » Quant aux beaux Arts qui préparent les lieux de la Scène des Spectacles, c’était une chose magnifique chez les Romains. […] Beau sujet de s’étonner ! […] But sage, desirable, auquel il serait bien beau de tendre, par un Règlement & des mesures efficaces.
J’ajoute que celui qui jouait Lucifer a pour nom Simon Vannerot, et que tous deux sont honnêtes enfants de belle expectation, jouissant encore aujourd’hui d’une pleine santé, sans avoir été ni peu ni prou atteints de maladie : de quoi te feront foi tes yeux et tes oreilles, si pour voir la laideur de tes mensonges il te prend fantaisie de t’en venir informer en cette ville. […] Sur quoi je lui offrirai un beau marché, étant assuré que le recteur du collège ne m’en désavouera point : c’est que lui, ou tout autre qu’il voudra, vienne à supputer la dépense faite en l’appareil de cette action, et que d’autre côté il calcule tout le reçu de quelconque part qu’il soit provenu. […] C’est un beau parti, nommément à un misérablebr, tel que doit être ce criminateurbs : car un homme d’honneur et de moyenbt n’aura jamais mis la main à la plume pour publier ces si puantes bourdes et tacher à plaisir la renommée de ceux desquels il n’a jamais reçu déplaisir. […] Le poinçon est une sorte de pique qui sert à sonder les belles pour vérifier qu’elles ne cachent pas de la marchandise de contrebande.
N’est-ce pas chez nous que, de tems immémorial, fleurissent les beaux Arts dont la France est la patrie ? […] Si les Spectacles n’étaient pas utiles, qui le saurait mieux que nous autres, idolâtres comme nous sommes du vrai beau ? […] La raison ne les peut vaincre que par des moyens qui tombent sous les sens, tels que sont les belles Représentations de Théâtre que l’on nomme véritablement l’école du peuple. […] Il prit la défense de ce dernier contre Fannius dans le beau discours intitulé Pro Roscio. […] Jean de la Vallette, renommé par la belle défense qu’il fit à Malthe, aidé de peu de Chevaliers.
Au reste la vertu inspireroit peut-être à nos beaux génies les moyens de concilier le goût de la Nation & les mœurs. […] Des Spectateurs préparés par de si beaux sentiments, se soumettront peut-être sans peine aux regles séveres que les mœurs imposent.
On se vante d’avoir pleuré à une belle Tragédie, parce qu’on est flatté de paroître avoir un cœur tendre : mais on ne se vante point d’avoir ri des balourdises d’Arlequin : on dit au contraire, j’ai ri comme un Enfant. […] Ce sel de l’Esprit assaisonne les Comédies d’Aristophane, les écrits de Lucien, & ceux de l’Auteur dont parle Rousseau dans ces Vers : C’est dans ce bel Esprit Gaulois, Que le gentil Maître François Appelle Pantegruelisme, Qu’à Neuilli, la Fare & Sonin Puisent cet enjouement benin Qui compose leur Atticisme.
Voyez ce que dit Tertullien : « N'allons point au Théâtre qui est une assemblée particulière d’impudicité où l’on n’approuve rien que l’on n’improuve ailleurs, de sorte que ce que l’on y trouve beau, est pour l’ordinaire ce qui est de plus vilain et de plus infâme ; de ce qu’un Comédien par exemple y joue avec les gestes les plus honteux et les plus naturels ; de ce que des femmes oubliant la pudeur du sexe, osent faire sur un Théâtre et à la vue de tout le monde, ce qu’elles auraient honte de commettre dans leurs maisons ; de ce qu’on y voit un jeune homme s’y bien former et souffrir en son corps toutes sortes d’abominations dans l’espérance qu’à son tour, il deviendra maître en cet art détestable etc . »d Croyez-vous Monsieur que si les spectacles du temps de ces Saints hommes eussent ressemblé à ceux d’aujourd’hui ils se seraient élevés si fort contre eux et qu’ils n’auraient pas été de l’avis de S. […] J’écarterai seulement les nuages dont vous offusquez la raison, il ne faut que la montrer pour qu’on la suive, un beau style n’ajoute rien à sa puissance.
Mais dans une belle pièce de Théâtre, le plaisir amène le spectateur à l’instruction sans qu’il s’en apperçoive ; ou qu’il y puisse résister. […] Il a parfaitement connu la majesté de ce beau genre de Poésie. […] Dans Mahomet & dans Alzire, il a sû déployer, avec une énergie jusques-là inconnue des François, cet amour de l’humanité, cette haine du fanatisme, cette passion pour la tolérance qui fait aimer ses beaux ouvrages autant qu’on les admire. […] Si les intérêts particuliers s’anéantissent devant l’intérêt public, si l’on fait aux préjugés cette guerre ardente & vigoureuse, digne du Peuple qui s’assemble, & du siècle qui voit s’opérer une aussi grande révolution, alors le nom de François deviendra le plus beau nom qu’un Citoyen puisse porter ; alors nous verrons s’élever des vertus véritables ; alors le génie, sans cesse avili par le despotisme, reprendra sa fierté naturelle. […] Mais si, quand il faut de puissans remèdes, on nous donne des palliatifs ; si l’on veut ménager encore les prétentions arbitraires, & cet empire de l’habitude, cette autorité des anciens usages ; si l’on se contente de remplacer un Gouvernement absurde par un Gouvernement supportable ; si l’on ne fait que perfectionner le mal, pour me servir de l’expression du vertueux Turgot ; si, quand il faut établir une grande constitution politique, on s’occupe de quelques détails seulement ; si l’on oublie un instant que les loix doivent également protéger tous les Ordres de Citoyens, que toute acception de personne ou d’état, est une chose monstrueuse en législation, que tout ce qui ne gêne point l’ordre public doit être permis aux Citoyens, & que par une conséquence nécessaire, il doit être permis de publier ses pensées, en tout ce qui ne gêne point l’ordre public, de quelque manière, sous quelque forme que ce soit, par la voie de l’Impression, sur le Théâtre, dans la Chaire & dans les Tribunaux ; si l’on néglige cette portion importante de la liberté individuelle ; la France ne pourra point se vanter d’avoir une bonne constitution : les ames fières & généreuses, que le sort a fait naître en nos climats, envieront encore la liberté Angloise que nous devions surpasser : nous perdrons, peut-être pour des siècles, l’occasion si belle qui se présente à nous, de fonder une puissance publique ; & les Philosophes François, écrasés, comme autrefois, sous la foule des tyrans, seront contraints de sacrifier aux préjugés, ou de quitter le pays qui les a vu naître pour aller chercher une Patrie ; car il n’y a point de Patrie sans liberté.
On ne s’attache à leur apprendre que la politesse, les belles manières et l’usage du monde ; en sorte qu’à dix ans ils sont en état de paraître dans ce qu’on appelle les meilleures compagnies, où on a grand soin de les présenter.
Faisons défenses à tous Imprimeurs, Libraires, et autres personnes, de quelque qualité et condition qu’elles soient, d’en introduire d’impression étrangère dans aucun lieu de notre obéissance ; à la charge que ces Présentes seront enregistrées tout au long sur le Registre de la Communauté des Imprimeurs et Libraires de Paris, dans trois mois de la date d’icelles ; que l’impression dudit Ouvrage sera faite dans notre Royaume, et non ailleurs, en bon papier et beaux caractères, conformément à la feuille imprimée attachée pour modèle sous le contre-scelb des Présentes ; que l’Impétrant se conformera en tout aux Règlements de la Librairie, et notamment à celui du 10 Avril 1725 ; qu’avant de l’exposer en vente, le manuscrit qui aura servi de copie à l’impression dudit Ouvrage sera remis, dans le même état, où l’approbation y aura été donnée, ès mains de notre très cher et féal Chevalier, Chancelier de France, le sieur de Lamoignon, et qu’il en sera ensuite remis deux Exemplaires dans notre Bibliothèque publique, un dans celle de notre Château du Louvre, un dans celle de notre dit très cher et féal Chevalier, Chancelier de France, le sieur de Lamoignon, et un dans celle de notre très cher et féal Chevalier, Garde des Sceaux de France, le sieur de Machault, Commandeur de nos Ordres ; le tout à peine de nullité des Présentes.
Je m’attache d’abord à ce que le Poëte imite, ou à l’objet de son imitation, qui comprend trois choses, selon Aristote, le fait ou l’évenement consideré en lui-même, les mœurs ou le caractere des Personnages, leurs pensées ou leurs sentiments ; & me mettant à la place du Spectateur, je m’interroge moi-même sur les divers mouvements qu’excite la représentation d’une belle Tragédie. […] Mais m’interroge moi-même sur les divers mouvements qu’excite la représentation d’une belle Tragédie. […] J’entends enfin par le mérite & l’artifice du tout ensemble, ce contraste & en même temps cet assortiment dans les différents caracteres ; cette uniformité & cette stabilité dans celui de chaque personnage qui nous donnent à peu près le même plaisir dans la Tragédie, que la variété des ordres & des ornements qui entre dans la structure d’un bel édifice, & la perfection égale de chacune des parties semblables produisent dans l’Architecture. […] Telle est la différence d’une belle Tragédie & de la Farce la plus amusante : celle-ci peut être aussi parfaite en son genre que la Tragédie dans le sien : le mérite de l’imitation leur est commun, & le plaisir doit être égal à cet égard. […] M. le Cardinal de Polignac lui communiqua son beau Poëme de l’Anti-Lucrece, & le retoucha après ses observations.
M. de Voltaire dit qu’un jour nos neveux, en voyant l’impertinent ouvrage de cet oratorien contre l’art des Sophocles & les œuvres de nos grands hommes imprimés en même-temps, s’écrieront : « Est-il possible que les François aient pu ainsi se contredire, & que la plus absurde barbarie ait levé si orgueilleusement la tête contre les plus belles productions de l’esprit humain ? […] Aussi fit-on sur lui cette épigramme : Messire Laurent P....tier Qui ne put être bachelier, Parce qu’il fut trouvé rossignol d’Arcadie, Ces jours passés, un livre a fait, Qui condamne la comédie, Dont il seroit un beau sujet. […] « Seroit-ce que pour devenir tempérant & sage, il faut commencer par être furieux & fou. » Il voit plutôt le contraire : il voit que la peinture qu’on fait d’elles les rend préférables à la vertu ; que les plus grands scélérats jouent sur le théâtre le plus beau rôle ; qu’ils y paroissent avec tous les avantages & tout le coloris des exploits des héros ; que les Mahomet y éclipsent les Zopire, & les Catilina les Cicéron ; que de semblables portraits ne sont propres qu’à faire revivre les originaux.
Il a tâché de réparer ses égaremens par sa belle Traduction des Pseaumes. […] Le négociant a beau avoir toujours dans la bouche la droiture & la bonne foi, Machiavel monte avec lui sur son vaisseau & navige avec lui aux Indes, avec lui il veut envahir tout le commerce, il monopole pour mieux débiter ses denrées, il trompe le vendeur & l’acheteur sur le prix & sur la qualité des marchandises. […] Une actrice fait la prude, un comédien fait parade de beaux sentimens, les joujous amusent, attirent la confiance, facilitent les manœuvres.
Si une femme négligemment parée, vue par hasard dans la rue, blesse mortellement ceux qui la regardent avec curiosité, que sera-ce de contempler les heures entieres au spectacle, de propos délibéré, & avec le plus grand goût, jusqu’à abandonner l’Eglise pour y courir, ces infames Actrices, communément belles, & toujours le plus dangereusement parées ? […] Ce n’est pourtant pas ce que je vous ordonne : laissez subsister tous ces beaux édifices, mais faites cesser toutes ces représentations. […] la nature n’y offre-t-elle pas les plus beaux spectacles ?