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232. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE III. » pp. 29-67

Mais ces anathêmes sont incertains, si l’on en croit, Mademoiselle, à votre subtil défenseur, aucun Concile n’en fait mention : il n’a rien trouvé dans les fastes de l’Eglise qu’il a parcourus, (p. […] Concile d’Arles que l’Apologiste ne manque pas de traiter avec un souverain mépris, sous le prétexte qui lui est suggeré par l’irrésolution du Pere Hardouin, touchant la canonicité de ce Concile : le Moine Gratien est le seul qui soit favorable, & ce Compilateur n’est nullement digne de foi, pour avoir inséré dans son Livre une lettre de Constantin, où cet Empereur mandoit aux Evêques de juger le différend survenu entr’eux, touchant les affaires du Schisme, sa puissance étant bornée aux contestations temporelles : ainsi raisonne le sieur de la M… Ceux qui connoissent les regles de la critique, en trouveront-ils le moindre vestige dans sa censure ? […] Je prie l’Auteur du Mémoire de faire attention aux termes de ce dernier Capitulaire : il suppose dans les Prêtres le pouvoir d’instituer des jeûnes, il ne donne aucun droit aux Comtes d’y trouver à redire : A Sacerdotibus indicta jejunia observent & suis observare doceant. […] Cette dependance, si on peut la nommer ainsi, ne fait que resulter du consentement des puissances temporelles qui trouvent bon que les qualités de fidéle & de citoyen se réunissent ; elle ne subsiste qu’autant de tems il plaira au Monarque d’interdire toute autre religion dans le Royaume, il est toujours le maître d’accorder la liberté de conscience, sans que l’Eglise ait aucun droit de s’y opposer. […]  52) Quel inconvénient trouvez-vous, Mademoiselle, qu’il attire sur soi les peines civiles & les peines ecclésiastiques ?

233. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25

Le grand Scipion l’Africain trouva ce mélange indécent, et pendant son consulat fit porter une loi qui fixait un rang distingué aux Sénateurs. […] Il y a sept à huit mois qu’étant dans ma loge à m’habiller en Prêtresse de Diane, un jeune Abbé vint m’y trouver, et sans respect pour mon habit blanc, mon voile et mon bandeau, il me ravit mon innocence. J’ai beau lui exagérer le sacrifice que je lui ai fait, il se met à rire, et me soutient qu’il m’a trouvée très profane. » » Je demanderais volontiers à M. de Montesquieu en quel de ces endroits qu’il peint avec tant d’agrément et de vérité, il voudrait placer un Officier de Cour souveraine. […] L’autre, le Garde-manger du Droit, où l’on trouve toute la matière des aliments et de la nourriture due aux hommes et aux bêtes. […] Il en trouve un superbe dans ces palais, dont il fait avec complaisance la plus pompeuse description : c’est la plus noble architecture, la plus riche décoration, la plus mélodieuse symphonie, etc.

234. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien cinquieme. Le danger de la Comedie en particulier, decouvert par le R. P. F. Guilloré de la Compagnie de Jesus. » pp. 67-79

LE grand usage de ce divertissement qui est si agreable à la veuë, & à l’esprit, fera peut-être, qu’il ne me sera pas facile de desabuser les personnes, qui se voyent autorisées de l’exemple de tant de gens, & favorisées de l’inclination de la nature corrompuë : Mais peut-être aussi, quand j’auray ôté le bandeau de dessus leurs yeux, ne verront-elles pas moins le danger du Theatre, qu’elles en ont trouvé jusques icy les spectacles charmans. […] Ce seroit, ou ne pas sçavoir la force de ces objets, ou ignorer la foiblesse de nôtre nature, ou se faire une vertu chimerique, ou, par une vaine présomption, vouloir trouver sa seureté au milieu des écueils. […] C’est ainsi que la chasteté étant d’ailleurs tant interessée en toute maniere, par de frequens débris, trouve à la comedie, comme son dernier écueil, où elle acheve de corrompre & de perdre, ce qui pouvoit encore n’être pas corrompu entierement, & où elle assûre & confirme dans sa corruption ce qui l’estoit déjà depuis longtems. […] Et aprés tout cela, n’est-il pas étonnant, que pour se jetter dans le danger de son salut, que pour perdre souvent son innocence, que pour pecher souvent mortellement, l’on aille à la comedie avec autant de chaleur & de passion, qu’aux plus fameux Predicateurs ; qu’on y trouve même plus de goût, & que l’on coure comme au feu, à la nouveauté de quelque piece ?

235. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « APOSTILLE » pp. 33-57

que serait Molière contre tant de puissances, et qui pourrait lui servir de refuge, s’il n’en trouvait, comme il fait, dans son innocence ? […] Je crois toutefois qu’il y trouverait encore quelque chose à redire, puisqu’il condamne la paysanne. […] Ce critique, peut-être trop intéressé et dont l’esprit va droit au mal, puisqu’il en trouve dans des choses où il n’y en a point de formel, ajoute que la comédie est quelquefois chez Molière « une innocente qui tourne, par des équivoques étudiés, l’esprit à de sales pensées o ». […] L'expérience en fait foi : nous en avons depuis peu vu deux de suite à Paris, et, bien que la dernière fût plus considérable que l’autre, elle n’a trouvé, parmi la grande foule du peuple, que fort peu de gens qui se soient voulu donner la peine de la regarder.

236. (1666) Seconde Lettre de Mr Racine aux deux apologistes des Hérésies Imaginaires « De Paris ce 10. Mai 1666. » pp. 193-204

Mais, Monsieur, vous qui êtes plaisant, et qui croyez vous connaître en plaisanterie trouvez-vous que le pouvoir prochain, et la grâce suffisante fussent des sujets plus divertissants que tout ce que vous appelez les Visions de Desmarets ? […] J’avoue que ce n’est pas une petite entreprise, car que dire à un homme qui ne prend rien en raillerie, et qui trouve partout des sujets de se fâcher ? […] Cicéron n’est pas moins nécessaire que lui, il est plus en usage dans les Collèges, il est assurément moins dangereux, car quand vous nous dites qu’on ne trouve point dans Térence ces passions couvertes que vous craignez tant, il faut bien que vous n’ayez jamais lu la première et la cinquième Scènes de l’Andrienne, et tant d’autres endroits des Comédies que l’on a traduites, vous y auriez vu ces passions naïvement exprimées, ou plutôt il faut que vous ne les ayez lues que dans le Français et en ce cas j’avoue que vous les avez pu lire sans danger. […] Ils n’y trouveraient pas leur compte, ils n’ont point accoutumé d’avoir affaire à des inconnus.

237. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Faste. » pp. 154-183

Le monde s’est épuisé pour les embellir ; le Pérou a fourni les métaux, Golconde les diamans, l’Espagne le vermillon, l’Italie la céruse : tous les arts y ont prêté leurs savantes mains, ils ont tissu les étoffes, broyé les couleurs, monté les pierres précieuses, composé les parfums, formé les boucles ; plus de trente métiers sont employés à la parure d’une femme, c’est le chef d’œuvre des Arts & des Sciences, qu’y trouverez-vous de bon ? […] Que trouvera-t-on ? Ce que trouva le renard de la fable. […] On est chaque jour paré comme un jour de nôce, aussi chaque jour en effet on forma alliance avec le péché ; le prétexte ordinaire de la parure des filles est de chercher un mari, ainsi plutôt cherche-t-on & ne trouve-t-on que trop le péché en le commettant & le faisant commettre. […] Selon les paroles du prophète le sang des pauvres s’est trouvé dans les plis de leur robe, in alis inventus est sanguis pauperum .

238. (1834) Discours sur les plaisirs populaires « Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles » pp. 1-33

La jeunesse studieuse, surtout, s’y presse pour admirer sur la scène les œuvres classiques des maîtres après les avoir étudiées dans le cabinet ; elle les fréquente pour y former son goût, purifier son langage, modifier ses usages et ses habitudes ; elle y cherche, elle y trouve le complément de son éducation. […] Les rois y trouveraient aussi d’utiles leçons que des prédicateurs à leurs gages et aspirant à un évêché se garderaient bien de porter à leur oreille. […] Ainsi, mes chers auditeurs, dans notre goût pour les spectacles, nous cherchons dans la tragédie l’attendrissement, le trouble, la terreur même, en un mot de vives émotions indépendamment de l’instruction, et dans la comédie, nous voulons trouver et de la gaîté franche, et un rire pur et innocent, et encore d’utiles leçons. […] Leurs corps sont repoussés des églises romaines, et ne trouveraient point place dans le champ du repos si les prêtres en étaient toujours les maîtres. […] Sa cendre n’a pas trouvé un coin de terre pour y reposer.

239. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre IV. Si la Musique Française est plus agréable que la Musique Italienne. » pp. 287-291

On trouvera peut-être que je décide trop hardiment une question qui occupe & qui divise depuis tant de siècles la plus-part des Savans, & tous les Musiciens. […] Il est vrai que la plus-part des Musiciens font particulièrement l’éloge de la musique d’Italie ; je crois trouver dans leur conduite une nouvelle raison de soutenir mon sentiment.

240. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. Que le Musicien doit seconder le Poète, & que le Poète doit s’entendre avec le Musicien. » pp. 292-296

Sa Pièce du Devin de Village doit nous faire toujours désirer qu’un Poème-Lyrique n’ait besoin que d’un seul Auteur : où trouvera-t-on un rapport plus parfait, une harmonie plus complette entre les paroles & le chant ? […] Parmi les Compositeurs de nos jours, il s’en trouve plusieurs dont l’esprit est très-cultivé ; mais il en est malheureusement un petit nombre qui ne connaissent que leur Art.

241. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VIII. Que le Compositeur doit chercher à peindre. » pp. 340-344

O n trouve ridicule l’attention de quelques Compositeurs à peindre par les Sons tout ce qui a du mouvement dans la Nature, ainsi que le ramage du Rossignol, le murmure d’un ruisseau, &c. […] On veut donc que l’Ouverture donne une juste idée du genre de l’action qui fait le sujet d’un Poème lyrique, & qu’elle soit travaillée avec beaucoup de soin ; on désire d’y trouver de l’èxpression, du génie, & non de vains bruits.

242. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatrième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 28-32

On révère sans doute la vertu, & cependant, dans nos amusemens, dans nos usages, elle trouve des écueils à chaque pas ! […] Dans les circonstances où tu te trouves, tout ce qui peut éloigner notre réunion est un fâcheux contretemps, & m’afflige beaucoup.

243. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE V. » pp. 82-97

Cependant quoiqu’il refuse de s’expliquer, & qu’il décline la dispute, ne trouvez pas mauvais que je traite la question, elle vous intéresse trop pour la taire. […] avec des exercices aussi incompatibles que les vôtres : attendez-vous plutôt d’y trouver le sujet de votre condamnation. […] C’est que vous y trouvez l’image, l’attrait, l’aliment de vos convoitises.

244. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre II. Des Naumachies. » pp. 100-111

Iule Cesar ayant trouvé un endroit favorable sur le bord du Tybre, & assez proche de la Ville, apellé Codete, le fit netoyer & creuser, pour le rendre capable de porter les charges qu’il luy preparoit, & y donna le divertissement d’une Naumachie. […] Ie n’y trouve pourtant rien de nouveau : & tout m’y paroît desia fait & mesme reïteré, & qui ne se sent point des graces de l’invention. […] Cette inhumanité fut funeste à toute Rome : & une grande partie de ceux qui s’étoient trouvez à ce divertissement, mourut des maladies qui le suivirent, & qui firent un grand ravage parmy le Peuple.

245. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVIII. Eprouver par soi-même si les spectacles sont dangereux, c’est vouloir tomber dans les dangers qu’ils offrent. » pp. 154-163

Mais n’est-ce pas le comble de la misère de ne pouvoir trouver de plaisir que dans ses propres maux, de récompenser ceux qui savent les entretenir ? […] « Ainsi on apprend deux choses également funestes, l’une à s’ennuyer de tout ce qui est sérieux, et par conséquent de tous ses devoirs ; l’autre à trouver cet ennui insupportable, et à en chercher le remède dans la dissipation. […] « Il est vrai qu’on s’y ennuie quelquefois ; mais on n’en est pas moins coupable, et rien ne fait mieux voir au contraire combien on est injuste de chercher sa satisfaction dans des choses que le cœur trouve insipides malgré sa corruption.

246. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « PENSEES SUR LES SPECTACLES. » pp. 1-12

Mais c’est le comble de la misère de ne pouvoir trouver de plaisir que dans ses propres maux ; de récompenser ceux qui les savent entretenir et les rendre incurables, au lieu de penser à les guérir ; et il est incompréhensible, que les Chrétiens qui doivent avoir appris qu’ils n’ont à combattre que leurs passions, croient qu’il leur soit permis de les nourrir, de les exciter, et d’appeler à leur secours des maîtres encore plus entendus à les faire naître et à les inspirer. […] On apprend ainsi deux chose également funestes ; l’une de s’ennuyer de tout ce qui est sérieux, et par conséquent de tous ses devoirs : l’autre de trouver cet ennui insupportable, et d’en chercher le remède dans la dissipation. […] Il est vrai qu’on s’y ennuie aussi quelquefois ; mais on n’en est pas moins coupable, et rien ne fait mieux voir au contraire combien on est injuste de chercher sa satisfaction dans des choses que le cœur trouve insipides malgré sa corruption, et de n’être pas averti par son dégoût qu’il est destiné à un plus grand objet.

247. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « EXTRAIT DE QUELQUES PENSEES SAINES. Qui se rencontrent dans le livre de J.J. Rousseau contre le Théâtre, ou condamnation de son système par lui-même. » pp. 66-77

 » « L’amour du beau est un sentiment aussi naturel au cœur humain que l’amour de soi-même : il n’y naît pas d’un arrangement de Scènes, l’Auteur ne l’y porte pas, il l’y trouve ; et de ce pur sentiment qu’il flatte, naissent les douces larmes qu’il fait couler. […] faut que chacun sente qu’il ne saurait trouver ailleurs ce qu’il a laissé dans son pays ; il faut qu’un charme invincible le rappelle au séjour qu’il n’aurait point dû quitter ; […] il faut qu’au milieu de la pompe des grands Etats, et de leur triste magnificence, une voix secrète leur crie incessamment au fond de l’âme : Ah ! […] Tu es Genevois, tu verras un jour d’autres peuples ; mais quand tu voyagerais autant que ton père, tu ne trouveras jamais leurs pareils.

248. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

On la trouvera à la fin de ce vol. […] Quel plaisir peut-on donc trouver à se contraindre si fortement ! […] On le trouvera à la suite de nos Lettres sur les Spectacles. […] L’intérêt & l’instruction s’y trouvent réunis. […] On y trouve la description la plus naïve de tous nos Spectacles.

249. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE IV. Des Femmes de Théâtre. » pp. 42-48

Les femmes ont trouvé des exercices et des professions, qui, par une suite de cette même corruption, bien loin d’être désapprouvées des hommes, font au contraire leurs plus grands délices. […] Si une fois le Théâtre était amené à ce point de perfection, qui ne manquerait pas à la fin de réunir tous les suffrages, l’inconvénient même des femmes, ou cesserait entièrement, ou serait considérablement diminué ; les bonnes mœurs, qui règneraient dans toutes les Pièces, n’instruiraient pas moins les Actrices que les Spectateurs ; et d’ailleurs on pourrait encore conserver les femmes, en prenant les précautions que l’on trouvera dans la Méthode de la Réformation, que je donnerai à la suite de ce Traité.

250. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [B] » pp. 380-390

Il eût été sans doute plus avantageux de changer en nous cette complaisance vicieuse, en une pitié philosophique ; mais on a trouvé plus facile & plus sûr de faire servir la malice humaine à corriger les autres vices de l’humanité ; à-peu-près comme on emploie les pointes du diamant à polir le diamant même. […] Il est deux choses que les hommes vains ne trouvent jamais trop fortes, la flatterie pour eux-mêmes, la médisance contre les autres : ainsi tout concourut d’abord à favoriser la Comédie Satyrique. On ne fut pas longtemps à s’apercevoir que le talent de censurer le vice, pour être utile, devait être dirigé par la vertu ; & que la liberté de la Satyre accordée à un malhonnête-homme, était un poignard dans les mains d’un furieux : mais ce furieux consolait l’envie : voila pourquoi dans Athènes comme ailleurs, les Méchans ont trouvé tant d’indulgence, & les Bons tant de sévérité : témoin la Comédie des Nuées ; exemple mémorable de la scélératesse des envieux, & des combats que doit se préparer à soutenir celui qui ose être plus sage & plus vertueux que son siècle… […] Aussi, dans le recueil immense de leurs Pièces, n’en trouve-t-on pas une seule dont un homme de goût soutienne la lecture. […] Si dans ces modèles, on trouve quelques traits qui ne peuvent amuser que le Peuple… en revanche, combien de scènes dignes des connaisseurs les plus délicats !

251. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « I. Point. » pp. 178-200

Comme ceux qui aiment sincèrement la parole de Dieu et trouvent leur joie dans la méditation de ses saintes Ecritures, ont un souverain mépris de ces fadaises, et ces folies pleines de mensonges, ceux aussi qui courent après elles conçoivent de l’éloignement de la parole de Dieu, et n’ont aucun attrait pour la lecture de ses divins oracles. […] Elle fait encore un effet plus malin sur le cœur que sur l’esprit, car si elle gâte ce dernier, elle corrompt l’autre en y excitant les passions et les remuant avec d’autant plus de promptitude et de vivacité, qu’elle y trouve de correspondance, c’est là son but et sa fin principale, c’est ce qui lui attire les applaudissements des spectateurs, la plupart acteurs secrets dans la pièce ; autrement ils s’ennuient, ils languissent, ils s’endorment, et comme dans la lecture ou le chant des Psaumes, on entre dans tous les mouvements et les saintes passions du chantre sacré, qu’on prie avec lui, qu’on gémit, qu’on se réjouit, qu’on passe de l’espérance à la crainte, de la tristesse à la joie, des plaintes aux remerciements, de la frayeur à l’assurance, du trouble à la paix, ici on entre encore plus naturellement dans les divers mouvements des acteurs introduits sur la Scène, le lecteur ou le spectateur est transporté hors de lui-même, tantôt il se sent le cœur plein d’un feu martial, et s’imagine combattre, tantôt agité de mouvements plus doux, il est amoureux, il estime, il craint, il désire, il n’y a point de passion dont il ne sente les atteintes et les émotions. […] Sinon une lampe sans huile qui doit s’attendre à la destinée des vierges, lesquelles s’en trouvèrent destituées lorsqu’elles furent appelées aux noces de l’époux. […] L’instinct du Christianisme va si fort à en éloigner, que les Païens reconnaissaient qu’un homme était devenu Chrétien dés qu’ils ne le voyaient plus dans ces lieux, et la curiosité y ayant un jour conduit une Chrétienne, le démon prit possession d’elle aussitôt, et comme on le conjurait dans les exorcismes de dire ce qui l’avait rendu assez insolent pour s’emparer du corps de cette servante de Jésus-Christ, il répondit par sa bouche qu’il l’avait trouvée dans sa maison, in meo inveni. […] Et après cela le bal trouvera des partisans et des apologistes aussi bien que la comédie, on traitera de divertissement honnête, d’action indifférente, ce qui est la honte et l’opprobre du christianisme.

252. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IV. Les spectacles inspirent l’amour profane. » pp. 32-50

Ils sont assurés de faire finir celles de leurs héros et de leurs héroïnes avec le cinquième acte, dit le prince de Contiu, et que les comédiens ne diront que ce qui est dans leurs rôles : mais le cœur, ému par cette représentation, n’a pas les mêmes bornes ; il n’agit pas par mesure : dès qu’il se trouve attiré par son objet, il s’y abandonne selon toute l’étendue de son inclination ; et souvent, après avoir résolu de ne pas pousser les passions plus avant que le héros de la comédie, il s’est trouvé bien loin de son compte ; l’esprit n’étant plein que d’aventures agréables et surprenantes, et de vers tendres, délicats et passionnés, fait que le cœur dévoué à tous ces sentiments n’est plus capable de se retenirv. […] C’est qu’on y trouve l’image, l’attrait et l’aliment de ses convoitises. […] Les semences du mal, qui y sont répandues, pénètrent jusque dans le fond de l’âme, et trouvent le moyen d’y germer et d’y fructifier quelquefois lentement, mais presque toujours sûrement. […] Elles comptent donc bien ou sur les effets qu’ils produisent, ou sur le peu de sagesse de ceux qui y vont chercher leurs délassements et leurs plaisirsx. » « Mais, dit-on, ne trouve-t-on pas, dans les lieux les plus saints, des occasions de se perdre, quand on le veut ? […] Vous trouverez vingt acteurs qui plairont dans Andronic et dans Hippolyte, et à peine un seul dans Cinna et dans Horace. » Or, comment des actrices toutes dévouées à la volupté, et la prêchant sans cesse, ne l’inspireraient-elles pas ?

253. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre V. De la Dépense des Spectacles. » pp. 75-88

 10.) on trouve le procès de Poisson, obéré de dettes, avec ses créanciers. […] On trouve (Cod. […] Pierre (Annales politiques, année 1663.) parlant d’une grande famine pendant laquelle Louis XIV fit un magnifique carrousel : « On trouva à redire à cette grande dépense ; effectivement, quoique les particuliers qui y faisaient de la dépense n’eussent peut-être rien donné aux pauvres qui mouraient de faim, il semble qu’il sied mal de donner des fêtes et de faire faire des dépenses superflues dans un temps de misère publique, que l’on voit dans les rues et les grands chemins des malheureux mourir de faiblesse. » Sur l’année 1664, il dit : « La peinture, la musique, la comédie, prouvent les richesses présentes d’une nation, mais non pas son bonheur. […] Disons encore un mot de ce trait qu’on fait tant valoir : on le trouve dans la Police de Lamarre (Tom. […] Autre source de dépense aussi ruineuse, c’est le goût de la parure, du luxe, de la dissipation qu’il inspire, les débauches, les repas, les parties de plaisir qu’il occasionne, non seulement avec les Comédiens avec qui l’on se lie, mais encore avec les gens qu’on y mène ou qu’on y trouve.

254. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110

Les plaisirs de l’esprit par eux-mêmes innocens peuvent être très-criminels, on confond l’esprit avec son impureté ; on croit dans un ouvrage n’aimer que l’esprit, & on n’en aime que la corruption, l’esprit n’est qu’un prétexte, & quand même on aimeroit ce qu’il y a d’ingénu, on goûte sur-tout ce qui s’y trouve de licencieux, qui favorise les passions. […] quelles allumettes plus infernales pour enflammer davantage un feu déjà tout ardent, qu’on ne peut trouver de l’eau à suffisance pour l’éteindre ! […] Voyez Angélique, elle n’a pas plus de pudeur qu’Armide ; elle joue au pauvre Roland un tour qu’on ne pardonneroit pas à une vraie guenippe, & je trouve que Roland ne fait pas trop mal de faire tapage & de jeter les meubles par les fenêtres. […] Parmi ses Dialogues des morts on en trouve un entre Molière & Paracelse ; ce sont deux Charlatans qui se disent leurs vérités. […] On peut ajouter ce fameux vers de Boileau : Un sot trouve toujours un plus sot qui l’admire.

255. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE III. Immodestie des Actrices. » pp. 57-84

Que vous êtes à plaindre, si vous trouvez des acheteurs ! […] Servilius répudia sa femme pour l’avoir trouvée sans voile dans la rue. […] Vous l’avez trouvée établie : c’est un grand malheur, pourquoi la perpétuez-vous ? […] Distinguez-vous donc des femmes de mauvaise vie, ou ne trouvez pas mauvais qu’on s’y méprenne. […] On ne se voit pas impunément : l’occasion, le piege, la facilité, le crime, un coup d’œil vous sait trouver tout dans votre immodestie.

256. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

Allez, allez vous cacher ; M. le Dauphin vous trouve fort mal comme cela. […] On la trouva si belle, sur-tout la Reine, qu’on voulut la jouer à la Cour le jour de la naissance du Roi. […] On y trouve encore quantité d’urnes remplies de cendres ; on y bâtit des chapelles, où l’on alloit en foule faire des prieres pour les morts les dimanches du carême. […] Il s’est trouvé dans les armées des filles déguisées pleines de valeur & de courage, qui, disoient-elles, ne suivoient pas leur amant, mais s’immoloient pour le service du Roi & de la patrie. […] Il vit noblement de son bien, sans bassesse, sans jalousie, ne jouant ni par besoin ni par intérêt ; il a de la politesse & de la décence, & des sentimens : il est vrai qu’on en trouve dans son livre.

257. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81

Les barbares n’ont plus trouvé de résistance : Sævior armis luxuria incubuit victumque ulcissitur orbem. […] Je ne sais où il l’a trouvé. […] Besplas, plus accommodant, y trouve l’approbation du théatre. […] Besplas trouve la dignité premiere bien avilie. […] Nous espérions sur votre modèle les trouver encore plus grands.

258. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre V. Infamie civile des Comédiens. » pp. 101-125

Je ne sais où cet Auteur, d’ailleurs habile, et dont l’ouvrage a été bien reçu, a pu trouver ce sentiment, dont il ne donne aucun garant. […] ) Par la même raison une Actrice séduite (si quelqu’une pouvait l’être) n’aurait pas droit de se plaindre de son séducteur, de l’obliger à l’épouser, de demander des dommages et intérêts, pas plus qu’une femme trouvée dans un lieu public, pour laquelle la plainte d’adultère ou de séduction n’est pas reçue. […] Ils savent se passer de mariage, ou trouver des ressources admirables pour se jouer de la loi. […] La Bourguignon, dite la Beauval, fameuse Actrice, était un enfant exposé ; une blanchisseuse qui la trouva par hasard, en eut pitié, la prit, l’éleva jusqu’à l’âge de dix ans, et la donna à Filandre, chef de troupe, qui la forma, et lui fit courir le monde. […] Il s’y en est trouvé quelquefois assez pour y jouer des pièces ; mais les Gouverneurs de ces maisons royales sont gens de mauvaise humeur, qui n’aiment point la comédie, et qui font jouer des tragédies de toute une autre espèce, assez propres à exciter la terreur et la pitié, selon les règles d’Aristote.

259. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

On ne trouve dans la piété, ni ce brillant du style, ni cette harmonie des vers, ni cette émotion de l’âme, ni cet amusement de l’esprit, ni cette légèreté de la danse, ni cette mélodie des airs vifs ou tendres qui enchantent sur le théâtre. […] Qu’y trouvez-vous, lui dit-il, qui vaille mieux que les livres saints ? […] Quel est, dit-il, le genre de crime et d’impureté que l’on n’y trouve ? […] Le trouverez-vous au théâtre ce peuple fidèle à l’imiter et à lui obéir ? […] vous y trouverez, non l’amusement, mais la mort : « Vide in spectaculis, non voluptatem, sed mortem. » Rien de pareil chez les barbares ; ils n’ont point de théâtre, des écoles publiques de vice.

260. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

C’est dommage que ce Livre, où l’on trouve de fort bonnes choses, renferme le venin de l’irréligion. […] Je l’ai trouvé. […] A chaque raison on trouve une raison contraire Ibid. lib. […] On trouve de la galanterie sous un habit dévot. […] Il a trouvé encore cette galanterie qui le charme sous l’habit dévot des femmes mahométanes d’Afrique.

261. (1760) Lettre à M. Fréron pp. 3-54

Quand donc un auteur religieux honnête homme, et spirituel emploiera son art d’une manière dont il croit trouver un exemple dans la conduite de son Sauveur, que pour faire mieux respecter la vertu, que pour en rehausser l’éclat, il emploiera dans ses peintures les ombres noires et ténébreuses du vice, peut-on douter qu’il ait fait un ouvrage édifiant, utile et louable ? […] Cet accident et l’indigne conduite de la plupart de mes Camarades me déterminèrent à revenir à Paris, sans renoncer cependant au Théâtre, parce que je n’ignorais pas que la troupe que je quittais était la plus mauvaise du Royaume, je reçus bientôt un engagement pour la Cour de Bayreuth et j’y vins me convaincre que les bonnes mœurs, la probité, la conduite se peuvent très bien accorder avec le talent et le métier de Comédien, j’avoue en même temps que je n’ai pas trouvé la même pureté dans les troupes dans lesquelles j’ai été engagé depuis, mais j’y ai cependant trouvé toujours un bon nombre de sujets capables de justifier la bonne opinion que j’ai de ma profession. […] Rousseau, j’y ai trouvé des gens qui jouaient des Rôles de fripons et qui auraient été très fâchés qu’il y eût dans le monde de plus honnêtes gens qu’eux. […] On a trouvé d’abord extremement hardi que j’aie dédié mon Livre au Roi sans en avoir obtenu l’agrément, on a trouvé bien plus hardi encore que j’aie osé commencer mon Epître dédicatoire par cette phrase. […] Portatif petit registre sur lequel les Commis écrivent journellement l’état dans lequel ils ont trouvé les boissons chez les Cabaretiers.

262. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Le Roi trouve qu’un tel homme est digne de mort, alors le Prophéte venant à l’application lui dit : Tu es ille vir. […] Peut-être n’y trouveroit-on pas une seule copie d’un pareil original. […] A l’égard de la mauvaise foi, je ne juge mal de mon prochain que le plus tard que je puis, et; j’aime à le trouver innocent. […] La Police a trouvé dans certains pays le secret de donner une apparence d’honnêteté aux choses les plus deshonnêtes. […] Ce sexe est-il si fort enclin à la malice qu’il ne trouve point de milieu entre faire ou dire du mal ?

263. (1680) Entretien X. Sur la Comédie « Entretien X. sur la Comedie » pp. 363-380

Entretien X. sur la Comedie LE grand usage de ce divertissement, qui est si agréable à la veuë, & à l’esprit, fera peût-être, qu’il ne me sera pas facile de desabuser les personnes, qui se voyent autorisées de l’exemple de tant de gens, & favorisées de l’inclination de la nature corrompuë : Mais peût-être aussi, quand j’auray ôté le bandeau de dessus leurs yeux, ne verront-elles pas moins le danger du Théatre, qu’elles en ont trouvé jusques icy les spectacles charmans. […] Ce seroit, ou ne pas sçavoir la force de ces objets, ou ignorer la foiblesse de nôtre nature, ou se faire une vertu chimérique, ou, par une vaine présomption, vouloir trouver sa seureté au milieu des écüeils. […] C’est ainsi, que la chasteté estant d’ailleurs tant interressée en toute manière, par de fréquens débris, trouve à la comédie, comme son dernier écüeil, où elle acheve de corrompre, & de perdre, ce qui pouvoit encore n’estre pas corrompu entierement, & où elle assure, & confirme dans sa corruption, ce qui l’estoit déjà depuis long-temps. […] Et après tout cela, n’est-il pas étonnant, que pour se jetter dans le danger de son salut, que pour perdre souvent son innocence, que pour pécher souvent mortellement, l’on aille à la comédie avec autant de chaleur, & de passion, qu’aux plus fameux Prédicateurs ; qu’on y trouve même plus de goût, & que l’on coure, comme au feü, à la nouveauté de quelque piéce ?

264. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre IV. De la Pastorale Dramatique. » pp. 59-77

Les Romains la trouvèrent dans cet état, & l’y laissèrent : selon les apparences, tout le mérite de ces peuples guerriers était de conquérir des Royaumes, & de copier les arts des Nations qu’ils subjugaient : sans Homère aurions-nous Virgile ; & Cicéron sans Démosthène ? […] La principale cause du peu de réussite de nos Pastorales est aisée à trouver. […] Mais le nouveau Théâtre, lorsqu’il nous peint des Paysans est loin d’avoir, l’honnête simplicité, la décence, la délicatesse qu’on veut trouver dans un Spectacle champêtre. […] Les Anciens avaient plusieurs genres de musique, chacun trouvait sa place dans les différentes espèces d’ouvrages, & dans diverses circonstances.

265. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [E] » pp. 399-406

L’on sent bien que, quelles que soient les mœurs d’un Petit-maître & ceux de la Coquette qui le subjugue, ils ne trouveraient pas grand plaisir l’un & l’autre, à répéter des couplets indécens, mais pourtant mille fois au-dessous du libre de leurs conversations particulières & de leurs Billets-doux : c’est du tendre qui les charmera : ils se passioneront en le chantant : c’est un sentiment inéprouvé ; c’est du neuf pour eux ; ils en sont enchantés : sans rien sentir, ils soupirent, & par des mouvemens passionés, ils mentent, avec une volupté qu’eux seuls peuvent apprécier, le sentiment qu’ils ne connaissent pas. […] Nos Comédies-Italiennes en cinq Actes, offrent une peinture burlesque des mœurs communes : le tableau qu’elles font, est souvent très-vrai, mais il n’est jamais accompagné de la correction : on se contente de peindre ; on n’ajoute rien qui puisse porter le Spectateur à improuver le mal, & à profiter du bien, lorsqu’il s’en trouve. […] On peut dire que ce genre de mauvaise Comédie dont nous sommes surchargés, est très inutile : outre que le commun des Spectateurs perd les deux tiers de ce que l’on dit, ces Comédies-Italiennes ne sont que de basses-farces, assez ressemblantes à nos Parades ; l’on y trouve rarement un mot d’instruction, & presque jamais rien de délicat, qui puisse dédommager l’honnête Spectateur de la mauvaise compagnie qu’on lui donne. […] [On trouve dans l’ Etat actuel de la Musique du Roi et des trois Spectacles de Paris (chez Vente, Libraire 1770) & dans le Calendrier Des Spectacles, les Eclaircissemens nécessaires sur notre Théâtre Italien ; le nom de ses Acteurs, depuis son établissement ; le catalogue de ses Pièces, & la liste de ses Auteurs.

266. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre V. De l'impudence des Jeux Scéniques. » pp. 104-134

Peticus et de Stolon, qui vivaient près de quatre cents ans après la fondation de Rome, cette grande Ville et tous les lieux d'alentour furent affligés d'une peste qui semblait ne devoir jamais trouver de fin ni de remède. […] « Flore ayant acquis de grandes richesses par ses débauches, fit le Peuple Romain son héritier, et ordonna une certaine somme, dont les intérêts seraient employés tous les ans à la célébration du jour de sa naissance, pour la dépense des Jeux qu'ils nommèrent Floraux ; et parce que les Romains ne les trouvaient pas honnêtes, ils leurs donnèrent son nom, afin que la turpitude fût couverte de quelque apparence d'honneur, et feignirent qu'elle était la Divinité des fleurs qu'il fallait avoir favorable, afin que les arbres et les plantes pussent heureusement fleurir et fructifier ; et c'est cette Nymphe nommée Claris Epouse de Zéphire, dont parle Ovide en ses Fastes. […] Il s'en trouva même un si adroit, qu'il avait instruit son chien à danser et jouer avec lui une partie de ses Fables, dont Plutarque fait un récit particulier dans son Traité de la subtilité des Animaux : et j'estime que nos anciens JongleursIoculatores. […] aventure, une description, une tempête, ou quelque autre discours ; et il s'en trouva qui ne dansaient que les Poésies d'Homère, d'où ils reçurent le nom d'Homéristes.

267. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

9, §. 4, on trouve une loi sur un bœuf blessé par un autre bœuf d’un coup de corne. […] Cette pensée commune qu’on trouve en cent endroits, ne vaut pas la peine d’être volée : un air d’impiété en fait tout le sel. […] On y chercheroit envain la légereté, la gaieté, la finesse, la naïveté, qu’il s’efforce d’y montrer, & que l’académie a cru y trouver. […] L’auteur a peu de délicatesse, de trouver le bonheur en lui-même, dans un amour purement animal où il n’y a que des désirs. […] M. de Saint-Foix étoit l’homme le plus plein de lui-même ; à l’entendre, ses pieces étoient parfaites, aucune qui n’ait eu le plus brillant succès : si quelqu’une a d’abord essuyé quelques revers, le lendemain tout a été glorieusement réparé, la cour & la ville ont également applaudi ; si le public a trouvé quelques obscénités, le magistrat n’a trouvé que de la décence.

268. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

Qu’on examine la plupart des hommes à qui l’on compare les hommes qu’on ne cesse de louer, & on trouvera à-peu-près les mêmes choses. […]trouver même des pieces dont tous les rôles soient vertueux ? […] C’est une adresse pour multiplier les volumes & leur donner un air de variété, un artifice pour ne pas effaroucher la vertu par un nom décrié, & engager à lire par un titre innocent, faire trouver comme par hasard, & conduire par goût à celui dont on se défioit. […] Dans le recueil des contes on en a laissé quantité qui auroient pu trouver place parmi les fables aussi bien que ceux qu’on y a inséré. […] J’admire les savantes dîssertations des admirateurs de Moliere, pour trouver l’origine du mot burlesque de Tartuffe, qui est devenu un proverbe.

269. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40

Dans ce nombre infini de tableaux, trouve-t-on sur cent, une image de dévotion ? Et sur ces cent en trouvera-t-on dix qui ne soient immodestes, même chez les plus distingués Ecclésiastiques : La mithologie payenne, & ses indécences occupent tout. […] Ceci me rappelle un trait de Moliere qu’on trouve par-tout, & qu’on destine à parer sa légende, quand il sera canonisé. […] L’auteur croit avoir trouvé des raisons politiques de leur usage ; en cela bien différent d’Aristote, qui, dans sa politique, L. […] On trouve le moyen d’en placer dans celles qui en sont moins susceptibles.

270. (1640) L'année chrétienne « De la nature, nécessité, et utilité des ébats, jeux, et semblables divertissements. » pp. 852-877

Cassian40 raconte, qu’un chasseur trouva un jour Saint Jean l'Evangéliste tenant une perdrix sur le poing, et la caressant par récréation, étonné de cela il lui demanda, comment se pouvait-il faire qu’un homme d’un si grand esprit s’occupât, et se recreât en une chose si basse ; auquel Saint Jean répartit, pourquoi ne portez-vous pas toujours votre arc bandé ? […] et d’autant que la mort vous peut arriver aussi bien en jouant, comme en priant ; il est convenable que vos jeux, et vos récréations soient tellement faites, qu’en icelles Dieu soit honoré, votre salut éternel avancé, et que la mort vous arrivant durant icelles, elle ne vous surprenne pas, ni ne vous trouve pas en l’exercice d’une action, où Dieu trouve quelque sujet de déplaisir : c’est où je vise en cet article, vous enseignant la pratique pour jouer, et pour vous recréer, sans aucune offense de Dieu, et avec du mérite devant Dieu. […] Vous trouverez beaucoup de personnes qui ont écrit contre les Comédiens, et contre ceux qui les écoutent :Les comédies sont de soi indifférentes, il faut abhorrer les mauvaises. […] ou d’être cause que les autres l’offensent : l’amour que vous devez à Dieu, vous oblige à cela, trouvez quelque excuse pour vous en exempter ; le salut de votre âme, et de votre prochain, vaut bien plus que le plaisir d’une danse, c’est folie se mettre en danger de perdre celui-là, pour jouir de celle-ci. Le troisième ; si pour complaire, et condescendre à l'honnête conversation en laquelle vous serez, la prudence vous dicte, qu’il faut vous trouver au lieu où l’on danse, et danser avec les autres, vous le pouvez faire, mais avec ces circonstances.

271. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre V [IV]. De la Chaussure du Théâtre. » pp. 115-141

Il n’en est point qui ne joue quelque rôle sur la scene, & n’y soit applaudie, & ne trouve des imitateurs dans le monde. […] Cependant le vice, qui se fait un aliment de tout, y trouve des traits séduisans. […] Elle y trouve mille attraits. […] Ceux qui n’en peuvent faire la dépense ont trouvé l’art de fabriquer de faux or, de faux diamans, qui taillés & distribués artistement en font l’équivalent par leur éclat. […] On a composé des prieres à réciter en les chaussant, On a trouvé des allusions mistiques de la chaussure à la vertu.

272. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137

Pour trouver cet assaisonnement qui fait avaler le crime avec plaisir, on n’a pas besoin de voyager à l’isle de Cythère, le cœur & l’esprit sont de grands maîtres, & la faim n’est pas moins irritée. […] On trouve sur le théatre Anglois un trait singulier, qu’on ne s’aviseroit pas d’aller chercher au concile de Constance. […] Ils auroient trouvé bien des obstacles, si l’on avoit cru Bovadilla, Conseiller d’État de Philippe III. […] On ne trouvera pas que Sophocle fût acteur, même de ses pieces ; ce n’est qu’une idée de théatre. […] Le Mercure ajoûte avec complaisance un extrait de la gazette de Londres sur la tragédie le Siege de Calais, où l’on trouve ces paroles : La révolte d’Harcourt, occasionnée par la tyrannie des Ministres, est une excellente leçon pour eux, & les avertit, &c.

273. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27

Malheureusement le vice a trouvé le moyen d’éluder les loix, d’altérer la nature, de changer les coutumes ; les femmes ont pris des professions qui font les délices des hommes. […] Tous les vices y trouveroient leur remède ; un vicieux par fiction en instruiroit un véritable. […] On y lut les lettres écrites à sa maîtresse, qu’on avoit trouvé le moyen d’avoir. […] On trouve à chaque instant les expressions les plus vives & les plus touchantes ; elles sont l’ame de la piece, & ne peuvent faire sur les spectateurs que des impressions de mollesse & de corruption. […] Ils auroient trouvé à chaque pas des traces, des restes de l’antiquité, qui les auroient plus surement conduits à la vérité.

274. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

Laurens, pour trouver un homme sanctifié par Moliere. […] Un étranger, un sourd, qui n’entendroit pas les discours, mais verroit ce qui s’y passe, y trouveroit les mêmes écueils, où son innocence feroit naufrage. […] Il faut avoit de bons yeux pour y trouver de la morale ; le meilleur microscope n’y en feroit pas voir. […] Dans une éloge de Corneille qui concourut pour le prix, composé par l’Abbé de Langeac on trouve ces mots, que je prie d’entendre sans tire. […] En entrant dans la carriere, dit-on, Favart trouva l’opéra comique en train de s’épurer pour le goût, & pour les mœurs.

275. (1579) Petit fragment catechistic « Que les jeux des théâtres et les danses sont une suite de la science diabolique, opérante par philaphtie et amour de soi-même contraire à la foi opérante par charité, fondement de la Cité de Dieu. » pp. 20-26

Ce qu’a fait que contemnant les plaisirs mondains et charnels, il a trouvé consolation et exaltation en la croix et affliction : comme aussi ont fait tous ceux qui l’ont suivi. […] [NDE] Le texte porte Exode 22, qu’il faut corriger en 32 pour trouver la référence au veau d’or. […] [NDE] Voir tous les historiographes : vous trouverez que les jeux théâtraux ont été inventés et instaurés pour le culte des idoles.

276. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XX. Spectacles condamnés par les saints Pères et par les saints conciles. » pp. 168-178

Comparez ses maximes au Symbole de la foi, conciliez ses mystères avec ceux de la religion, avec la participation des sacrements ; pouvez-vous vous flatter d’y trouver Jésus-Christ, notre sauveur et notre modèle ? […] « Vous courez, lui disait-il21, à l’amphithéâtre où l’on voit des danses immodestes, où l’on entend des acteurs qui sont les organes de Satan, l’auteur de toutes sortes de séduction et de méchanceté. » Si nous remontons jusqu’au second siècle, nous trouvons à côté de Tertullien saint Clément d’Alexandrie, qui parle en cette sorte à ceux qui fréquentent les spectacles. […] Si nous voulions remonter jusqu’au temps des apôtres, nous trouverions l’un des canons qu’ils firent à Antioche ; c’est le martyr saint Pamphile qui l’a rapporté, et nous l’avons dans la bibliothèque d’Origène : il défend les jeux de théâtre, ainsi que les excès contre la tempérance31.

277. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « [Introduction] » pp. 1-9

Les petites villes trouvent des fonds pour bâtir des salles de spectacles, et s’abonnent avec des troupes de Comédiens, malgré la misère publique, qui rend et nécessaire et presque inutile, exerce et décourage le zèle des personnes charitables. Toutes les bourses, fermées à l’aumône, s’ouvrent pour la comédie, et étalent à l’avidité du Publicain une fausse richesse qui irrite sa soif ; les frais de la construction, de la décoration, des habits, de l’entretien, s’imposent sans difficulté, se lèvent sans peine ; on ne trouve pas un sol pour les pauvres. […] Il a fallu pour cela parcourir bien des livres qui n’en valent pas la peine, pour trouver une perle dans le fumier.

278. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — REGLEMENTS. Pour la Réformation du Théâtre. » pp. 99-116

Dans toutes les Pièces nouvelles qui seront écrites pour le Théâtre de la Réformation, soit Tragédies, Comédies, ou autres de quelque genre que ce puisse être, la passion d’amour, telle qu’il est d’usage de la représenter aujourd’hui, sera entièrement exclue : bien entendu, cependant, que, si quelque nouvel Auteur trouvait le secret de donner des instructions utiles sur cette passion, en sorte que les Spectateurs puissent en devenir meilleurs, il faudrait admettre sa Pièce, comme on admet celles où sont représentées la haine, la vengeance et les autres passions ; lorsque ces passions, loin d’être approuvées ou victorieuses, ne peuvent inspirer aux Spectateurs qu’une horreur salutaire. […] Quant aux difficultés qui peuvent se présenter dans l’exécution, je n’en trouve point d’insurmontables. […] Ces jeunes gens trouveraient le Théâtre réformé, et s’en accommoderaient sans peine ; les principes d’honneur et de vertu, dans lesquels ils sont élevés, ne leur permettraient pas de souhaiter des Spectacles d’une autre espèce ; et quand, dans un âge plus avancé, ils liraient les Pièces de l’ancien Théâtre, loin de se plaindre de ce qu’on ne les jouerait plus, ils auraient plutôt peine à comprendre que leurs pères eussent pû goûter la licence de leur temps.

279. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Treizième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 254-259

Je la trouvai triste, éplorée : je me hâtai de parler. […]trouveront-ils assez de larmes… Ils nous aiment, ils nous trahissent… eh !

280. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « VII. » pp. 36-41

Enfin, mes Pères, si on voulait approfondir les choses, peut-être trouverait-on que celui que vous avez reçu d’une manière si Païenne comme Archevêque d’Aix, n’est encore à présent qu’Evêque de Lavaur. […] Ainsi de quelque côté qu’on envisage, en suivant l’allégorie de votre Ballet, cette prétendue translation de Lavaur à Aix, on n’y trouve que des défauts essentiels pour lesquels, selon l’ancienne discipline de l’Eglise, 14 votre Héros n’aurait pas du seulement être renvoyé avec confusion à son Epouse qu’il a quittée sans raison, mais même en être privé comme s’en étant rendu indigne par l’ambition qu’il a eue, selon vous, pour une plus riche et plus considérable.

281. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XIII et dernier. De l’utilité de l’art théâtral, et des dangers attachés à la profession de Comédien, sous le rapport des mœurs. » pp. 223-228

Si la comédie a trouvé des protecteurs parmi d’illustres et de savants ecclésiastiques, elle a aussi rencontré des détracteurs implacables, parmi les mauvais prêtres, hypocrites ou tartufes. Il n’est pas surprenant qu’il s’en trouve toujours quelques-uns, assez fanatiques pour se croire en droit d’anathématiser la profession de comédien, la raison en est simple ; la comédie a souvent contribuée à démasquer l’hypocrisie, et la tartuferie des gens d’église.

282. (1731) Discours sur la comédie « Préface de l'Editeur. » pp. -

A l’exception du premier Discours où il y a peu d’additions, les autres peuvent passer pour entièrement nouveaux, par les augmentations considérables, l’Auteur ayant recueilli avec soin, ce qu’il a trouvé sur cette matière, depuis Auguste jusqu’à Justinien. […] Quoique cet ouvrage soit posthume, on ose espérer qu’on ne le trouvera pas indigne de la réputation de l’Auteur ; on n’a encore donné aucun ouvrage en notre langue, sur les Jeux de Théâtre, où il y ait tant de choses curieuses.

283. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

Qui vit jamais les comédiens, plus séveres que la Police, trouver indécent ce que la Police juge ne l’être pas. […] Le magistrat au contraire a trouvé la piece très-décente, & l’a approuvée. […] Je leur trouve entre nous un air bien peu décent. […] L’hymen n’auroit jamais trouvé grace à mes yeux. […] Trouveroit-il même un croyant parmi ses admirateurs & ses amis ?

284. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160

C’est-là qu’on apprend le libertinage, qu’on y trouve tous les dangers : de-là on le porte dans la société, & par un reflux inévitable, ce même libertinage entraîne au théatre, pour y trouver son aliment & se donner des complices. […] Ce rôle est ce qu’il doit être, vif & ardent ; sont intérêt est celui de son amour, il n’a point de nuance particuliere, tous les amans de Térence & de Moliere sont les mêmes, (il est vrai que ces deux grands maîtres sont très-monotones, il n’y a que l’aveuglement de l’entousiasme qui leur trouve du génie.) […] Plusieurs d’entr’elles s’y sont trouvées personnellement intéressées, d’après plusieurs vers malheureusement trop agréables, elles se sont imaginées que l’auteur en leur attribuant le desir de plaire toute leur vie, leur a interdit la beauté à trante ans, elles lui auroient pardonné beaucoup de défauts ; elles ne peuvent lui pardonner cette erreur. […] Nous avons besoin au théatre, qui est l’aliment de la passion, de leur trouver du mérite & des vertus ; du moins de ne rien voir qui suppose qu’elles n’en ont pas. c’est-à dire de nous tromper, pour nous mieux séduire, & de cacher le piége, pour nous y prendre. […] Le même auteur des caractères trouve dans les comédies, le plus fidel portrait des femmes, & il prétend que pour ne pas blesser leur délicatesse, on emprunte les noms des femmes Grecques & Romaines les plus décriées, pour faire passer tout ce qu’on veut : le théatre Italien, dit-il, s’enrichit tous les jours des pertes que la nation fait dans l’honnêteté des mœurs.

285. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Cependant ; si l’on trouve que l’esprit manque dans ces vers, on doit remarquer que l’insolence y remplit bien ce vide. […] Si quelqu’un néanmoins par un goût particulier aimait ce jargon, il trouvera dans l’original de quoi se rassasier. […] Je trouve dans la 39. […] qu’il lise les Livres sacrés : il y trouvera toujours un soulagement proportionné à ses besoins…. […] Car il peut arriver qu’il s’y trouve quelque malheureuse qui gémit de son état déplorable.

286. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VIII. » pp. 131-157

Saint Cyprien dans son Traité des Spectacles, trouve pareillement en leur nature un vice radical ; il n’est pas possible d’y assister sans renoncer à la foi chrétienne. […] Comment s’y trouveroit-il, puisque le démon y préside avec toutes ses pompes ! […] Ce saint Pere étant monté sur le Siége Patriarchal de Constantinople, trouva dans cette capitale de l’Empire d’Orient, des jeux dont la licence étoit affreuse ; on les nommoit Majuma. […] On voit encore en cette Loi les Puissances temporelles tendre la main aux Chefs de l’Eglise, à l’occasion des Spectacles : si nous remontons jusqu’au IIe. siècle, nous trouvons à coté de Tertulien, St.

287. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. —  CHAPITRE V. Tribunal des Comédiens. » pp. 128-140

Mais un Auteur amoureux d’une actrice, ne trouve de beau que ce qui sort de sa bouche ; un écrivain médiocre espére de trouver dans le jeu des acteurs, de quoi couvrir ses défauts, & remplacer des beautés qui lui manquent. […] Sondez leurs cœurs, sondez le cœur de la nation trouverez-vous un comédien sage, vertueux, honnête homme ? Trouvez-en un parmi les amateurs, qui les fréquente ; vous aurez beau, comme dit Diogéne la lanterne à la main, chercher ce mortel heureux sur le théatre, il n’y fut, il n’y sera jamais ; il cesseroit bien-tôt de l’être.

288. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrysostome. » pp. 181-192

Vous ne pouvez soutenir mes reproches, peut-être les trouvez-vous trop forts ; comment soutiendrez-vous ceux du souverain Juge, qui vous demandera compte de toutes vos actions au dernier jour ? […] Au sortir du théatre on est arrêté par les yeux de toutes les femmes, joug plus pesant que toutes les chaînes de fer ; au sortir de la prison on ne trouve plus rien de difficile & de rude ; quand on compare son état présent avec celui dont on vient d’être délivré, tout est aisé, tout est doux ; le prix de la liberté est au-dessus de tout. […] Vous vous défendez sur votre jeunesse, & vous vous flattez d’y trouver l’excuse de votre incontinence. […] & trouve dans la pureté de sa conscience le plus doux repos & la plus consolante satisfaction.

289. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VI. Des Sçènes. » pp. 257-276

Donat est le plus ancien Commentateur dans les ouvrages duquel on le trouve. […] Il faut encore faire ensorte qu’on ait des choses importantes & pressées à dire à l’Acteur qu’on envoye chercher ; & détailler une raison plausible qui retient sur la Scène celui qui fait faire le message ; autrement, on demanderait pourquoi il le fait venir avec une telle promptitude, & pourquoi il ne va pas le trouver lui-même ? […] Peut-être serait-il aisé d’y trouver à redire. […] Buchanan, Heinsius, si amateurs des règles, ont souvent négligé la liaison des Scènes dans les singulieres Tragédies latines qu’ils ont composées, qu’on trouvera assez ridicules de nos jours33.

290. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre I. Que les Spectacles des Anciens ont fait partie de la Religion Païenne. » pp. 2-35

J'en trouve deux principales qui méritent d'être examinées, et qui m'obligent à reprendre cette matière de plus haut. […] Ptolémée en établit en l’honneur d’Apollon et des Muses avec des prix pour toutes sortes de sciences ; et ce que l’histoire en remarque de singulier, est, qu’étant question d’y juger les PoètesVitruv. l. 7, Aristophanes qui s’y trouva présent, soutint qu'il n'y en avait qu'un d'eux qui fût Poète, et que les autres étaient des larrons ; ce que le Roi ne pouvant croire, on fit apporter plusieurs Volumes, par le moyen desquels leur larcin étant bien prouvé, ils furent condamnés et renvoyés avec honte. […] Aussi les vers du Poète Marcius ayant été reçus pour Prophétiques après la bataille de Cannes qu'il avait prédite fort clairement, on trouva que pour éviter un autre grand malheur, il enjoignait aux Romains de vouer et célébrer tous les ans des Jeux en l'honneur d'Apollon, dont les frais seraient pris en partie de ce que chacun y voudrait contribuer. […] nous l'apprend quand il veut reprocher aux Romains l'impiété publique de ces Spectacles, ayant écrit, que « tous les corps des Magistrats et des Prêtres s'y trouvent présents, les grands Pontifes, et ceux de Jupiter avec leur Mitre, les Augures interprètes de la volonté des Dieux, et ces Vierges chastes qui gardaient le feu perpétuel. » Aussi tous les ornements des lieux où les Spectacles étaient célébrés et toutes les choses qui s'y passaient, portaient quelque marque de cette vénération.

291. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II. Excellentes raisons qui ont porté les Pères de l’Eglise à condamner les Comédies, et à les défendre aux Chrétiens. » pp. 12-28

On trouve bientôt la fin Des jours de réjouissance, L’on a beau chasser le chagrin Il revient plutôt qu’on ne pense. […] que l’on vous trouve courts. » D’un autre côté les véritables Chrétiens s’entredisent les uns aux autres : allons nous prosterner devant la Majesté de celui qui nous a créés, et tachons de fléchir sa miséricorde. […] Il est rare, dans l’horrible corruption où est à présent le monde, de trouver des personnes qui aient conservé leur grâce baptismale. Mais supposé qu’il s’en trouve, je dis qu’en ce cas, ces personnes ne doivent pas aller à la Comédie, parce qu’ils sont obligés de prendre toutes les précautions possibles pour conserver un trésor aussi précieux qu’est cette grâce, et qu’il y a un danger évident de la perdre en y allant. […] Bien plus, il va même aux lieux où il espère de trouver ces filets tendus.

292. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

Je voulus voir par moi-même quel expédient vous aviez enfin trouvé pour concilier le Monde avec l’Evangile. […] On ne veut donc pas y trouver un remède, mais un poison, et ma controverse pourrait ne pas aller plus loin. […] Je me rappelle donc que dans le cours de nos études quelques-uns de mes Camarades trouvèrent le moyen d’assister à une représentation de cette Pièce. […] Je trouve en effet deux sortes de bravoures qui ont comme un air de ressemblance et de famille, mais dont l’une ne se rapproche de l’autre qu’en laid et dans les traits les plus grossiers. […] C’est à son école seulement que vous trouverez ces idées autant vraies et exactes, que grandes et sublimes, qui échauffent et embrasent le cœur en même temps qu’elles éclairent l’esprit.

293. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Cinquième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 33-39

Monsieur de Longepierre vint hier-soir : j’étais seule : il a trouvé mauvais que monsieur D’Alzan soit rentré tard ; il n’a pas assez pris de ménagemens pour le lui faire sentir ; il l’aura peut-être affligé, peut-être aigri ; en quittant son oncle, monsieur D’Alzan était triste ; j’ai cru l’entendre soupirer. […] Je ne saurais m’empêcher de vous dire, que j’ai trouvé votre jugement sur nos Comédiens, trop rigoureux ou trop général.

294. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE I. Condamnation de la Comédie par la sainte Ecriture, par les Conciles et par plusieurs raisons. » pp. 7-11

Le démon répondit : qu’il avait eu droit d’en user de la sorte ; puisqu’il l’avait trouvée dans un lieu qui lui appartenait. […] L’Auteur de la Lettre n’a-t-il pas bonne grâce de nous venir dire : « Lisez et relisez l’Ecriture, vous n’y trouverez pas de précepte formel et particulier contre la Comédie. » Aussi cela n’est-il pas nécessaire : car nous voyons dans la sainte Ecriture que Dieu n’a pas laissé de punir très sévèrement ce qui n’était point défendu par la Loi en termes formels et précis : car, par exemple, la Loi ne défendait pas de ramasser de petits brins de bois le jour du Sabbat.

295. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

Que l’usage du fard est un péché, que c’est une invention du vice, qu’il ne donne que des faux attraits, que les hommes en sont généralement peu touchés, & qu’à la longue, il défigure le visage, & détruit les graces même qu’on esperoit d’y trouver. […] L’artifice & le mensonge ne regnoient point, comme ils font dans ce siécle ; on n’avoit point encore vu des femmes qui ont trouvé le secret de devenir vieilles à vingt ans & de paroître jeunes à soixante, & qui moyennant trois ou quatre boëtes, l’une d’embanpoint, l’autre de fraîcheur, la troisiéme de vermillon fassent subsister leurs charmes comme elles peuvent. […] Je ne suis pas moins surpris de le voir prosterné aux pieds de La Fontaine avec une vénération qu’on n’a pas dans ce siécle pour les livres saints ; il se tue à excuser son attentat, d’avoir osé travailler après ce prodige, & trouver dans cet auteur divin quelque legere négligence, qu’il a cru ne devoir pas imiter, quelques endroits qu’il a cru devoir retoucher, & qui en effet sont mieux que dans son modele. […] Plusieurs drogues qu’il nomme sont inconnues, ou hors d’usage ; on en a trouvé bien d’autres ; cet art si cher aux femmes, dit M. […] Les graces & la beauté n’ont point de privilége : elles sont plus journalieres que tout le reste, & passent plus rapidement : il faut bien qu’on leur trouve ce défaut, puisqu’on a si souvent besoin de les recrepir.

296. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VI. Suite de la Danse. » pp. 140-167

que trouve-t-il en lui-même ? […] Combien de filles se flattent d’y plaire aux hommes, espèrent d’y trouver un époux ! […] Menestrier Jésuite a fait un gros livre assez frivole, il s’en est trouvé d’assez ingénieux. […] Un Maître à danser peut s’en faire un métier pour gagner sa vie, comme de toute autre folie qui amuse le peuple, il y trouve son intérêt. […] Qu’avec la lanterne de Diogène on cherche un homme dans ces nombreuses assemblées, qu’on y cherche de la modestie, de la sagesse, de la retenue, de la religion, y en trouvera-t-on la moindre trace ?

297. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

Ils ne souffraient qu'à regret le théâtre dans leur ville ; mais ne pouvant l'abolir entièrement, ils avaient du moins défendu aux jeunes gens de s'y trouver, comme la chose la plus capable de corrompre les mœurs dans un âge si facile. […]  » Qu'y trouve-t-on, qu'indécence dans les paroles, les gestes, les chansons ? […] Le désintéressement et la vertu des Actrices, les bons effets que produisent sur le théâtre leurs vertus apparentes et leur saine morale sur la jeunesse qui s'y trouve, s'y font aisément sentir. […] Elle ne manquera pas de le fréquenter dans la suite et d'en trouver l'apologie dans la conduite de ses maîtres. […]  » On trouvera cette matière savamment traitée par M. de Ciron, Professeur en droit et Chancelier de l'Université de Toulouse (L.

298. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

On y trouve des preuves de l’accueil qui a été fait à la sixieme Édition. […] Vous ne trouverez que trop d’exemples pour vous instruire. […] Jamais les Auteurs Juifs n’eussent trouvé ce ton, ni cette morale. […] Toutes ces vertus se sont trouvées dans le Héros dont M. […] Voici les réflexions qu’on trouve sur cet objet dans sa Lettre à M.

299. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

A travers tant de folies, on trouve pourtant des morceaux qui décelent le plus rare talent, des situations, des plus grands intérêts, des descriptions de la plus grande vérité. […] Il retarda sa réception tant qu’il put : enfin, ne pouvant plus reculer, il alla, selon l’usage, demander des conclusions à M. de Fleuri, procureur général, qu’il trouva dans ce moment occupé. […] Le mari, qui en est éperduement amoureux, qui voudroit voir en elle des transports, c’est-à-dire, les folies des actrices, est au désespoir de la trouver si froide à son goût. […] Et si l’on compulsoit les registres d’Amathonte, combien trouveroit-on d’acteurs & d’actrices entés dans les arbres généalogiques, à qui des grands seigneurs doivent le jour, quoique d’Hosier ait la cruauté de n’en faire aucune mention. […] Quel goût peut-on trouver dans un sujet qui n’a rien de neuf & de piquant, sans variété, sans intrigue, sans dénouement, qui ne présente que deux acteurs, dont le rôle exige une nudité que le théatre n’oseroit représenter ?

300. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « II. PARTIE. Où l’on répond aux Objections de l’Auteur de la Lettre. » pp. 89-140

Il a, dit-il, lu et relu les saints Pères ; et ayant trouvé dans leurs Livres des sentiments tout opposés aux siens ; il ose dire hardiment que c’est leur doctrine qu’il débite dans sa Lettre. […] Ou peut être, c’est que le cœur est si fort rempli depuis longtemps de ces sortes de plaisirs ; que les nouveaux n’y sauraient plus trouver de place : ou bien c’est une marque que Dieu a abandonné une âme. […] Enfin, qui est-ce qui vous a assuré que vous persévérerez jusqu’à la fin dans la disposition, où vous vous êtes trouvez jusqu’ici en allant à la comédie ? […] Le monde n’est pas encore si dépravé et si corrompu, qu’il ne s’y trouve plus du tout d’honnêtes gens, avec qui on puisse lier amitié, il s’agit seulement de bien choisir. […] C’est ce qui fait dire à saint Augustin, qu’ils trouvent de plus grandes douceurs dans leurs larmes, que les gens du monde n’en trouvent à la comédie, « Dulciores sunt lacrymæ Pœnitentium, quam gaudia theatrorum. » C’est donc ce qui est cause que les Pères de l’Eglise ne leur proposent le plus souvent que des plaisirs tout spirituels.

301. (1733) Traité contre les spectacles « TRAITÉ CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 145-246

Ils trouvent par conséquent moins d’embarras à la fin de leurs jours, et moins de peine à abandonner une chose, qu’ils se sont déjà rendu comme inutile : ils meurent ainsi avec moins de regret. […] Il est vrai, que nous ne trouvons point formellement cette défense, vous n’irez point au cirque, au théâtre, au stade, à l’amphithéâtre, comme nous trouvons expressément ces paroles : Exode. […] Là on trouve des dauphins : ils sont consacrés à Neptune. […] On trouve là autant d’esprits immondes qu’il y a d’acteurs ou de spectateurs. […] C’est avec raison, dit-il, que je m’en suis saisi : je l’ai trouvée chez moi.

302. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre II. De la Comedie. » pp. 163-177

Ie trouve plus raisonnable un avis mitigé, & recent qu’il faut avoir de la veneration pour les Anciens, les estudier ou du moins les avoir lûs ; mais qu’il faut s’attacher principalement aux bons Modernes ; ou pour ne point laisser de prise à mes ennemis, ne suivre que ce qu’il y a de bon dans les uns & dans les autres. […] Le monde qui s’y trouve, ou qui survient, tandis qu’on jouë y fait des desordres & des confusions insuportables. […] Je ne doute point que les Comediens mesme ny trouvassent aussi mieux leur compte, si apres huit ou dix representations d’une Piece nouvelle, ils reprenoient leurs autres Pieces à tour de Roole, sans en doubler le Jeu, hors dans les occasions particulieres, comme d’indisposition de quelque Camarade, ou pour satisfaire au desir de quelque Curieux & de quelque personne de qualité.

303. (1759) Lettre à M. Gresset pp. 1-16

Mais ce bonheur oisif et tranquille eût-il rempli les desirs d’un cœur fait pour aimer, et qui ne peut trouver de repos que dans l’amour et dans la possession d’un bien inaltérable et infini comme lui ? […] Vous joignez à cet enjouement les grâces du style, et cette facilité, cette aisance originale, où l’on ne voit nul travail d’esprit, et qui ajoute infiniment à l’agrément et à la nouveauté de vos pensées ; elle en fait le charme ; et il serait difficile d’en trouver aucun modèle dans les Poètes Latins, ni dans les Français anciens et modernes. […] Peut-on trouver dans aucun ouvrage en ce genre, rien de si délicatement imaginé, et de si heureusement décrit, que les Statuts de cette délicieuse République, qui terminent la pièce de la Chartreuse ?

304. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Jugement sur la Comédie du Festin de Pierre. CAS II. » pp. 805806-812

y a-t-il rien qu’une vue si dangereuse ne puisse émouvoir ; les sens, les passions, la vertu même des plus forts s’y trouvent ébranlées, et souvent renversées ? […] nous trouvons donc l’interdiction du Théâtre dans celle de l’impudicité. […] Ceux donc qui consultent, trouvent dans cette règle du Rituel de Paris la conduite qu’ils doivent garder, et de quoi remercier Dieu de la grâce qu’il leur a faite de ne s’être point écartés de la règle de l’Eglise.

305. (1825) Des Comédiens et du Clergé « article » pp. 60-68

Diverses considérations qui peuvent toutes se résumer par ce mot : la faim, donnent encore chaque jour à la vérité naissance à une foule de compositions littéraires ; mais qu’on y prenne garde, le métier se gâtera ; on aura beau manier les ciseaux avec habileté, le public finira par se lasser de ces découpures des anciens livres ; il trouvera qu’on lui fait payer trop cher des titres imprimés en caractères anglais, et des marges de quatre poucesa. […] Mais comme notre nation a toujours aimé le mot pour rire, on ne tarda pas à trouver que les mystères étaient un peu graves ; et les confrères, pour varier le spectacle, s’adjoignirent insensiblement quelques bons fils de famille ou enfants sans souci, comme il y en a dans tous les siècles, qui se chargèrent d’égayer ceux dont les saints tableaux avaient rembruni l’imagination ; de sorte qu’au seizième siècle s’introduisit presque généralement l’usage de représenter les histoires du Vieil et du Nouveau Testament avec la farce au bout, pour recréer les assistants. […] [NDE] On trouvera cette ordonnance dans le corpus Haine du théâtre, voir lien.

306. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre II. Regrèts de ce qu’ARISTOTE n’en a rien écrit de considérable. » pp. 94-100

Il est beau de voir les Français enrichir le Théâtre de découvertes précieuses, & trouver tout-à-la fois une façon nouvelle de composer des Énigmes. […] Je trouve d’abord Théo ou Théos qui en Grec θεως, veut dire Dieu.

307. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « Corrections et additions. » pp. 364-368

Plusieurs embarras survenus à l’Auteur pendant l’impression de cet Ouvrage, ne lui ayant pas permis d’en voir les Epreuves, il s’y est glissé quelques fautes considérables, qui rendent cet Errata absolument nécessaire, dans lequel on trouvera en outre quelques Additions importantes. […] où l’on trouve ; lis.

308. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXI. Réflexions sur la vertu qu’Aristote et Saint Thomas après lui ont appelée Eutrapelia. Aristote est combattu par Saint Chrysostome sur un passage de Saint Paul. » pp. 117-123

Le moindre mal qu’ils y trouvent ; c’est leur inutilité qui les met au rang « des paroles oiseuses », dont Jésus-Christ nous enseigne, « qu’il faudra rendre compte au jour du jugement »Matt. […] Il est clair qu’il en veut à Aristote, qui est le seul, où l’on trouve cette vertu que Saint Chrysostome ne voulait pas reconnaître.

309. (1677) L’Octavius « Paragraphes XXXVI-XXXVIII du texte latin » pp. 159-171

En un mot, nous faisons gloire d’avoir trouvé ce qu’ils cherchent toujours, et qu’ils ne trouvent jamais.

310. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE X. Des six parties de la Tragédie, suivant Aristote. Examen de ces six parties dans Athalie. » pp. 260-315

Il a trouvé ses deux Fils à Nymphée : qu’y viennent-ils faire ? […] Je ne trouve le stile Oriental dans aucun endroit d’Athalie. […] Dans le récit des miracles que je viens de rapporter, les expressions pompeuses pouvoient trouver place, elles sont toutes fort simples. […] Les Peuples du Nord en comparaison de ceux de l’Orient, y sont insensibles, & nous trouvons souvent parmi nous des hommes qu’elle ne touche point. […] Dans ces nouveaux ouvrages on ne voit plus à la vérité des Dieux & des Déesses, des Magiciennes, & des enchantemens : on y voit les grands sujets de l’Histoire ; & l’on est fort surpris de les y trouver.

311. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

Mais ce qui paroît plus étrange encore, c’est que l’homme qui écrit pour préserver ses lecteurs de ces écueils, les envoie tous au théâtre comme à l’école des mœurs où l’on trouve des leçons continuelles de sagesse. […] quand au lieu d’une jeunesse mâle et vigoureuse, on ne trouvera plus que de petits squelettes pâles, hideux, sans énergie dans l’ame comme sans force dans le corps ? […] Si les Gaulois n’avoient trouvé à Pharsale des chevaliers de coulisses, qui ne craignoient que pour le poli de leur physionomie15, la liberté de Rome eût subsisté. […] Le monde subsistât-il dans toutes ses parties, je ne sais si ce genre d’êtres s’y trouvera encore. […] Voilà deux questions qui n’en font qu’une. — Ceux qui veulent des autorités multipliées et irréfragables, les trouveront rassemblées dans les lettres sur les spectacles, par Mr. de Boissy.

312. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VIII.  » pp. 195-221

La malignité du siècle y trouve un autre sel ; toutes ces infamies sont sur le compte des gens d’Eglise. […] L’acteur de son côté, dévient Prêtre ; Réligieux, Abbé, passe sa vie dans des couvens, & ne trouve par tout que de débauchés ; il en est, dit-on, le censeur, & il n’entretient pas moins un commerce de lettres, où il se détaillent, l’un à l’autre, leurs anciens désordres, avec une licence dont une danseuse de l’opéra rougiroit. […] Dans un de ces livres scandaleux, & mal écrits, intitulé le Philosophe amoureux, où le vice a pris pour texte, raconté & commenté à sa maniere, les amours d’Héloïse & d’Abaillard ; on trouve des choses singulieres & absurdes, qui n’ont pu échaper qu’à un homme de théatre. 1°. […] Il faut être paitri de malignité pour trouver des friponneries à chaque ligne, & leur en faire un procès. […] Nos réflexions, dont les premiers volumes parvenus à Cahors, ont fourni une ample matiere, par la multitude des raisons, des autorités, des anecdotes qu’on y trouve.

313. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Triomphe. » pp. 112-160

Ce Char estoit ordinairement traîné par quatre Chevaux blancs les plus beaux que l’on pût trouver, on selon la corruption des siecles, & l’orgüeil des Empereures, par des Animaux extraordinaires venus des Païs sauvages, & aprivoisez à Rome. […] Toutefois, comme le Senat & le Peuple faisoit une partie du Spectacle, les enfans s’y pouvoient bien trouver comme témoins ou comme Partie civiles. […] Les presens faits au Vainqueur y avoient leur rang, & il s’est trouvé jusques à deux mille, huit cent Couronnes de divers metaux, que l’on avoit données au Triomphateur. […] Parmy cette foule de belles & grandes choses, on trouvera peut-estre à redire au meslange d’un Personnage ridicule qui suivoit les Captifs, & qui par ses gestes extrauagants insultoit à ces miserables, & s’attiroit des risées de tous les Spectateurs. […] Car il luy estoit permis de porter des Couronnes dans les Assemblées publiques & de s’y trouver avec ses habits de Triomphe.

314. (1705) Traité de la police « Chapitre IV. De la Comédie Française ; son origine, son progrès, et les Règlements qui ont été faits pour en permettre, corriger et discipliner les représentations, ou pour en assurer la tranquillité. » pp. 439-445

Ils rassemblèrent les plus fameux Musiciens et les meilleures voix qu’ils purent trouver, tant à Paris, que dans les Provinces les plus éloignées. […] ce qui Nous a été représenté par le Procureur du Roi, que Sa Majesté voulant non seulement maintenir en tous les lieux de cette Ville l’ordre et la sûreté qui s’y trouve à présent, mais encore faire ressentir à tous ses Habitants de nouveaux effets de la tranquillité dont ils jouissent ; il lui a plu d’établir depuis peu à Paris une Académie et des Ecoles de Musique, et de pourvoir aussi en même temps par l’expédition de ses ordres exprès à la sûreté particulière du lieu où cette Académie est établie. […] Mais comme Sa Majesté Nous a pareillement ordonné d’empêcher à l’avenir qu’il n’arrive de semblables désordres, et d’établir dans les lieux destinés aux divertissements publics, la même sûreté qui se trouve établie par les soins et par la bonté de Sa Majesté dans tous les autres endroits de Paris : Le Procureur du Roi Nous a requis qu’il fût sur ce par Nous pourvu, afin que ceux qui voudront prendre part à cette sorte de divertissement, d’où présentement tout ce qui pourrait blesser l’honnêteté publique doit être heureusement retranché, aient la liberté de s’y trouver sans craindre aucuns des accidents auxquels ils ont été si souvent exposés. […] Et en cas de contravention, mandons aux Commissaires du quartier de se transporter sur les lieux, et aux Bourgeois de leur prêter main-forte, même de Nous informer sur le champ desdits désordres, afin qu’il y soit aussi dès l’instant pourvu, et que ceux qui s’en trouveront être les auteurs ou complices, de quelque condition qu’ils soient, puissent être saisis et arrêtés, et leur procès fait et parfait selon la rigueur des Ordonnances. […] ce qui Nous a été représenté par le Procureur du Roi, Que Sa Majesté n’ayant pas voulu favoriser seulement l’Académie de Musique, et lui donner les moyens d’augmenter par de nouveaux progrès la satisfaction que le Public en a reçu depuis son établissement ; mais ayant encore voulu en l’établissant dans une de ses Maisons Royales, pourvoir en même temps à la commodité de ses représentations, et à la sûreté de ceux qui pourraient s’y trouver, il était important que le Public en fût informé, et des ordres précis qu’il a plu à Sa Majesté de Nous donner pour cet effet ; quoi qu’après les défenses générales qui ont été faites de troubler les spectacles et les divertissements publics, sous des peines rigoureuses, il semble que personne ne puisse douter à plus forte raison de la sévérité des châtiments où s’exposeraient ceux qui seraient capables de manquer de respect, ou qui pourraient commettre quelque violence dans le lieu où il a plu au Roi de faire établir cette Académie.

315. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE X. » pp. 171-209

On trouve dans les Eglises des femmes parées, comme sur un Théâtre, & dans les Loges des personnes qui s’y produisent dans la vue de plaire, & qui ne réussissent que trop. […] Je n’approuve pas ceux qui vont à l’Eglise à l’heure où ils sçavent qu’ils y trouveront les personnes qui sont pour eux une pierre de scandale : combien plus doit-on condamner la fréquentation des Spectacles, où l’assemblée est bien plus brillante que dans aucune Eglise, où l’on voit ce qu’il y a de plus libre & de plus vain dans la Capitale du Royaume ; grand nombre de personnes qui n’entrent jamais dans aucune Eglise, parce qu’elles vivent sans Religion : dans quelles dispositions de cœur ces sortes de personnes vont-elles se placer dans les Loges ? […] Les Egyptiens trouvent l’eau du Fleuve changée en sang, à la priere du Prophéte le sang se retire, & les eaux récouvrent leur pureté. […] Trouveront-ils au milieu de tant d’accusations des Avocats pour les défendre, ou des Consuls pour les proteger, pour les dérober aux supplices qu’on leur prépare. […] Fermez l’oreille à ces imposteurs qui vous annoncent la paix où elle ne se rencontre pas : cherchez-la plutôt dans la doctrine des Saints ; la sécheresse du stile ne doit pas vous rebuter, sous cette écorce désagréable vous trouverez une onction parfaite, & la douceur du miel cachée sous des feuilles d’Absinthe.

316. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre III. Origine des Théâtres. » pp. 22-49

Cette Histoire prouve qu’on faisait la guerre aux boucs, parce qu’ils étaient apparemment trop nombreux, & qu’on les sacrifiait au Dieu du vin, parce qu’ils détruisaient les vignes ; mais elle ne doit pas faire croire que les hommes n’eussent point encore trouvé dans leurs divertissemens une espèce de Comédie. […] Je trouve ici une difficulté qu’il n’est guères possible de résoudre. […] Les Royaumes les plus anciens, que l’on trouve policés dès les prémières pages de l’Histoire, doivent nous faire présumer qu’ils avaient des Spectacles dignes de leur grandeur & de leurs richesses. […] Aurais-je aussi trouvé la cause du grand succès de notre Opéra-Bouffon ? […] En vain l’on fait observer qu’on ne la trouverait pas deux cents ans après dans un état digne de pitié, s’ils l’avaient élevée au point que je prétends.

317. (1772) Spectacles [article du Dictionnaire des sciences ecclésiastiques] « Spectacles. » pp. 150-153

 4 du second livre des Machabées, que Jason qui s’étoit emparé du souverain pontificat, voulant pervertir entierement le peuple juif, ne trouva pas de moyen plus efficace pour réussir, comme il ne fit que trop dans son malheureux dessein, que d’établir à Jérusalem les spectacles de la Grece. […] conviennent que le premier l’emporte sur le dernier pour le danger, & le trouvent plus propre à corrompre le cœur. […] n’est-ce pas de ce qu’ils ont des passions plus fortes que celles qu’on y représente, & qu’ils sont si corrompus, que les spectacles ne trouvent plus rien à faire en eux ? […] Lorsque les spectacles sont une occasion prochaine de péché mortel, quoiqu’on ne s’y trouve qu’à regret & par nécessité : c’est, dis-je, un péché mortel dans ce premier cas, 1°. parce qu’on autorise les acteurs par sa présence ; 2°. parce que l’on contribue à leur entretien, & que l’on coopere par conséquent au péché qu’ils commettent en représentant : s’il n’y avoit point de spectateur, il n’y auroit point d’acteur ; 3°. à cause du scandale ; 4°. à cause de la perte du tems ; 5°. par rapport au mauvais emploi de l’argent, qui est dû aux pauvres, s’il est superflu, ou aux autres besoins, s’il est nécessaire ; 6°. parce qu’on s’y expose presque toujours à l’occasion prochaine, & au danger presqu’inévitable d’offenser Dieu ; 7°. parce qu’en s’exposant ainsi à l’occasion prochaine de pecher, on tente Dieu ; 8°. parce qu’on fait une action que l’on ne peut rapporter à Dieu, & qui est directement contraire à l’esprit du christianisme, qui est un esprit de vigilance, de priere, de recueillement, de pénitence ; 9°. parce qu’on viole les loix de l’Eglise, qui condamnent les spectacles & ceux qui les représentent.

318. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre III. Que les anciens Pères de l'Eglise défendirent aux Chrétiens d'assister aux Jeux du Théâtre, parce que c'était participer à l'Idolâtrie. » pp. 57-89

Puis qu'il est indubitable que tous les Jeux du Théâtre, aussi bien que les autres Spectacles des Anciens, étaient des actes de Religion, il ne faut pas trouver étrange que les Docteurs de la primitive Eglise aient défendu si rigoureusement aux Chrétiens d'y assister, parce que c'était publiquement solenniser avec les Païens les Fêtes de leurs faux Dieux, participer à la révérence qu'ils rendaient aux Démons, et se contaminer d'une Idolâtrie d'autant plus dangereuse, qu'elle était agréable. […] Que fait un Chrétien, quand il s'y trouve présent ? […] Quelqu'un aime-t-il le Cirque, tout son plaisir sera de se récrier en faveur d'un Vainqueur que le Diable a déjà vaincu ; Que cet Ennemi ne trouve rien en vous qui soit à lui, renoncez à ses pompes ; Enfin évitez cet enivrement diabolique. » Et ailleurs après avoir fait l'éloge des trois Enfants qui refusèrent d'adorer la StatueDe temp. barb. […] Les Spectacles ont deux grands maux ; l'homme se rend lui-même l'auteur de sa perte, et Dieu s'y trouve grièvement offensé ; l'homme y cherche des divertissements honteux qui le font déchoir du salut éternel des Chrétiens, et la Majesté Divine est outragée par des superstitions sacrilèges : Il ne faut point douter que Dieu n'en soit grièvement offensé, puis qu'elles sont consacrées aux Idoles.

319. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « LA PREMIÈRE ATTEINTE CONTRE CEUX QUI ACCUSENT LES COMÉDIES » pp. 1-24

Tout gouvernement leur déplaît, la police les offense, se persuadant qu’il y a des temps où Dieu tient de sa main le gouvernail de ce grand vaisseau du monde, que parfois il le laisse, comme à présent ; et qu’il s’en va périr s’ils n’en sont les pilotes, ayant la charge de commander aux intelligences motrices des sphères célestes, de suivre le mouvement, la cadence, et le pas de leurs fantaisies, qui renverserait l’univers s’ils pouvaient trouver le point ferme, et les machines d’Archimède : ainsi leurs desseins menacent le ciel, leurs désirs volent sur les nues, et leurs raisons se cachent en la poudre. […] Voilà ce que j’ai appris d’un livre qui est tombé en mes mainsd, où l’Auteur ressemble l’archer qui tire sans adversaire, mais il ne décoche sans but, car le sien est d’offenser ceux qui ne combattent jamais que pour trouver la vérité, et non pour l’honneur d’une victoire où l’ennemi n’a entendu la trompette pour se préparer au combat. […] Mais où trouverons-nous des paroles capables de ces effets qu’aux lieux publics où l’on voit l’honnête et l’agréable ensemble, et l’art et la science qui répondent également, sur les théâtres des Comiques, figurant les actions de celui du monde, où chacun essaie de désarmer Pallas, louer la vertu, reprendre le vicef. […] [NDE] Comprendre : « Mais où trouverons-nous des paroles capables de ces effets, sinon dans les lieux publics où l’on voit l’honnête et l’agréable ensemble, et l’art et la science qui se répondent, c’est-à-dire sur les théâtre des comédiens, qui figurent les actions du théâtre du monde, et où chacun essaie de désarmer la guerre, louer la vertu, reprendre le vice.

320. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VII. De la frivolité et de la familiarité. » pp. 150-162

Je dis du moins que ce n'est là ni le ton de la raison, ni celui de la vertu, ni celui des sciences ; que des modèles si remuants, une école si pétillante, des leçons si superficielles, ne seront jamais celles du bon goût et de la sagesse ; que dans la bonne compagnie, de vingt comédies on ne trouvera pas une page de religion, de bonnes mœurs et de bon sens. […]  » Marius au contraire se moquait des petits-maîtres de Rome, en disant : On me trouve crasseux et sauvage, parce que je ne m'entends guère à ordonner des repas élégants, et que je n'ai point de Comédiens à mes gages : « Sordidum me et incultis moribus aiunt, quia parum scitè convivium exorno, neque ullum Histrionem habeo. […] Quoiqu'on trouve au théâtre l'obscénité, le burlesque, le mensonge, qui pendant un siècle en ont fait le seul langage, et dont il n'est pas encore bien purgé, ce n'est pas ce que je traite ici. […] Il est très possible que dans le grand nombre des Orateurs qui ont paru en chaire ou au barreau, il s'en soit trouvé d'assez peu sages pour choisir de si mauvais modèles ; ils ont mal connu l'esprit et les devoirs de leur état, et c'est un nouveau grief contre la comédie d'avoir porté son haleine empestée jusqu'à faire profaner le sanctuaire de la religion et celui de la justice.

321. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De certaines processions ou cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui sont ou ont été beaucoup plus nuisibles au culte et a la morale publique que les comédies représentées sur nos théâtres.  » pp. 201-340

, N°. 2898, page 61 ; on trouve encore dans le même ouvrage, page 58, la description de ce qui se passa dans l’église de ces RR. […] On trouve dans des actes authentiques et originaux les noms des deux chanoines à qui on fit cet affront. […] Cette procession est si célèbre et si solennelle que tous les ordres de l’Etat sont obligés de s’y trouver. […] On voit d’abord paraître une troupe de jeunes garçons, les plus beaux et les mieux faits qu’on ait pu trouver, qui représentent des anges et des saints. […] L’official, ne pouvant donc se faire obéir, fut trouver le prévôt, qui en appela devant le roi.

322. (1768) Observations sur la nécessité de la réforme du Théatre [Des Causes du bonheur public] «  Observations sur la nécessité de la réforme du Théâtre. » pp. 367-379

Ne perdons point de vue l’origine & le but de cette institution, même chez les Païens ; & en rougissant, nous y trouverons la condamnation des abus & des vices que nous avons introduits sur la Scene. […] Il y regne ordinairement trop de frivolité, ou aumoins d’uniformité ; & le retour éternel des objets entraîne bientôt l’ennui ; on trouveroit ici un divertissement honnête. […] On trouve dans l’ouvrage de cet Écrivain beaucoup d’érudition sacrée & profane, & les mêmes raisonnements que dans les Auteurs précédents.

323. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12

Ils n’ont pas conçu, comment vous pouviez trouver si mauvais qu’on attribuât à quelqu’un des opinions qu’on peut vous reprocher à vous-même, à ce qu’ils m’ont assuré, et que je m’embarrasse fort peu que vous ayez ou non, pourvu que je détruise celles que vous avez ou que vous faites semblant d’avoir contre les Comédiens. Entrons en matière, et trouvez bon que je vous réponde ; parlez Monsieur, je vous écoute. […] Voyez ce que dit Tertullien : « N'allons point au Théâtre qui est une assemblée particulière d’impudicité où l’on n’approuve rien que l’on n’improuve ailleurs, de sorte que ce que l’on y trouve beau, est pour l’ordinaire ce qui est de plus vilain et de plus infâme ; de ce qu’un Comédien par exemple y joue avec les gestes les plus honteux et les plus naturels ; de ce que des femmes oubliant la pudeur du sexe, osent faire sur un Théâtre et à la vue de tout le monde, ce qu’elles auraient honte de commettre dans leurs maisons ; de ce qu’on y voit un jeune homme s’y bien former et souffrir en son corps toutes sortes d’abominations dans l’espérance qu’à son tour, il deviendra maître en cet art détestable etc . »d Croyez-vous Monsieur que si les spectacles du temps de ces Saints hommes eussent ressemblé à ceux d’aujourd’hui ils se seraient élevés si fort contre eux et qu’ils n’auraient pas été de l’avis de S. 

324. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE II. » pp. 18-28

J’ai la témérité d’attaquer un Atlhéte dans ses retranchemens : je le fais néanmoins avec d’autant plus de confiance, que j’ai cherché la loi en question ; je l’ai lue, & dans les termes qui l’expriment, je n’ai rien trouvé qui favorise son opinion touchant la Comédie Françoise. […] Je ne vois point où l’on pourroit trouver un abri aux Acteurs de la Comédie Françoise, toutes les conditions de la loi se réunissent sur eux, comme sur les Histrions des Boulevards ou du Quai de la Ferraille : la premiere, est qu’ils se donnent pareillement en spectacle.

325. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — Avertissement » pp. 72-80

Mais comme ces choses sont si claires et si évidentes qu'elles n'ont pas besoin de preuves; et que le dessein de cet ouvrage a été principalement de montrer que la Comédie moderne, revêtue même de toute son honnêteté prétendue, est un mal, et que les Pères l'ont condamnée par les endroits qui paraissent les plus innocents à ceux qui ne savent pas assez quelle est la sainteté de la morale chrétienne, il faut faire voir dans cet avertissement les sentiments de ces grands hommes sur ce sujet, recueillis en peu de paroles, afin que ceux qui liront les traductions suivantes aient moins de peine à les remarquer lorsqu'ils les trouveront répandus dans leurs Ouvrages. […] Je ferais un volume, et non pas un avertissement, si je voulais rapporter les sentiments de tous les Pères des autres siècles ; on les verra dans les traductions suivantes, et on les trouvera conformes à ceux des premiers siècles; ils désapprouvent tous la Comédie, par tous ces endroits qui se trouvent dans celles de ce temps d'une manière encore plus délicate, et par conséquent plus dangereuse que dans les Comédies anciennes.

326. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SIXIEME DISCOURS. Si le Prince peut apprendre les Arts Libéraux, comme la Peinture, la Musique, et l’Astrologie. » pp. 195-201

Le reste est indigne de sa condition, et quand il voudra se délasser ou se divertir, il trouvera des emplois plus sortables à sa Grandeur que celui de la Peinture. […] a cru que Dieu avait fait le Monde à la musique des eaux, et que ce doux murmure qu’elles rendent quand elles trouvent quelque petite résistance à leurs cours, avait été le divertissement de ce divin Ouvrier pendant qu’il bâtissait l’Univers.

327. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

Rousseau la suppose : peut-être mieux approfondie, y eût-il trouvé plus de bon sens. […] Rousseau trouverait-il les honnêtes femmes placées au théâtre ? Il trouve même indécent qu’elles soient admises dans la société. […] Rousseau, selon ses principes, trouve si peu d’hommes de bien ! […] Rousseau trouve déshonorant dans la profession de Comédien.

328. (1684) Sixiéme discours. Des Comedies [Discours sur les sujets les plus ordinaires du monde. Premiere partie] « Sixiéme Discours. Des Comedies. » pp. 279-325

Il ne faut pas s’étonner si les hommes trouvent tant de satisfaction en des lieux où la douleur mesme donne de la joye ; où la compassion, où la misere la plus extrême, cause du contentement, & où les malheurs & les larmes sont agreables. Nous ne devons pas estre surpris de ce que ce gros enleve tant de personnes, de ce que les particuliers se laissent emporter par ce grand nombre de plaisirs ; il faut certainement un courage plusque mediocre, pour se défendre d’un gros qui nous attaque par autant d’endroits qu’ils nous trouvent de foibles. […] Ils ne manquent pas d’aposter des domestiques, des confidens, des Conseillers, qui semblent détourner les principaux personnages des crimes qu’ils sont disposez de commettre ; la passion est si forte qu’elle surmonte tous les obstacles, elle trouve des conseils & des secours pour se satisfaire, ou par adresse, ou par force ; ces passions violentes font sans doute quelque impression dans l’esprit des spectateurs ; elles leur apprennent à refuter les remontrances des amis & des parens, à s’opiniâtrer dans de méchans desseins, à trouver les moyens de les accomplir, & de se contenter. […] L’horreur que la nature nous a imprimée des serpens & des bestes feroces nous détourne des lieux où nous craignons de les trouver. […] On ne craint pas sans doute le peché autant que Dieu le commande, on n’en a pas toute l’horreur qu’il merite, & qu’on auroit d’un serpent, d’un tygre, ou d’un lion, puisqu’on n’apprehendre pas d’entrer dans un lieu où l’on a raison de craindre qu’on ne le trouve.

329. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

On trouve de fort beaux morceaux dans cet ouvrage, que ses fautes ne doivent pas empêcher d’estimer, comme aussi le phénomene de la réputation ne doit pas aveugler sur ses défauts. […] Il est fondé sur les actes originaux trouvés à la Tour de Londres, dont l’extrait authentique a été apporté en France par ordre du Roi : Anecdote singuliere dont Melpomène est fort mécontente. Les Anglois, long-temps maîtres de la France, notamment de Calais, ont emporté chez eux, & enfermé dans la Tour de Londres une infinité de titres, mémoires & registres qu’ils avoient trouvé dans les Villes de France. […] Charger une piece de tant de circonstances, est-ce stérilité de génie qui emprunte de toutes mains, ne trouve jamais assez de matiere, ou fécondité de dépravation qui ne trouve jamais assez de crimes ? […] en trouveroit-on qui servit gratuitement ?

330. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IV [III]. La Grange & Destouches. » pp. 90-114

Il avoit de l’esprit ; on trouve quelquefois des vers heureux, des scenes bien dialoguées, des intrigues ingénieusement développées ; de l’invention dans quelques plans, en géméral, un style lâche, diffus, dur, prosaïque, plein de lieux communs, point d’élévation, de force, de coloris. […] Malgré l’embarras des affaires publiques dont il étoit chargé, il avoit trouvé des momens à perdre, & les avoit sacrifiés au théatre. […] On trouvera dans tous les Moralistes, dans tous les Prédicateurs, dans tous les Peres, dans l’Ecriture Sainte même, plusieurs traits de railleries contre les Pêcheurs, contre les Idolâtres, contre les Hérétiques, qui les couvrent de ridicule. […] Le défaut de ce raisonnement qu’on trouve partout, c’est qu’on conclud du particulier au général. […] Cette farce, qui ne mérite d’être ni enlevée ni réclamée, fut composée sous le titre de Veillée, ou Mariage de Fagonde, à Sceaux, pour amuser la Duchesse du Maine, & qu’elle eût la bonté de trouver bonne pour récompenser le zele de l’auteur, & cent autres bagatelles, dont on a fait un recueil, que personne ne lit.

331. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE III. Suite du Mariage. » pp. 55-79

Il est dans ce pays de quoi se contenter, Car les femmes y sont faites à coqueter ; On trouve d’humeur douce & la brune & la blonde, Et les maris aussi les plus benins du monde. […] Cependant, comme le vice, toûjours semblable à lui-même, viole les mêmes loix, trouve les mêmes obstacles, a les mêmes intérêts à ménager, il régne sur le théatre une sorte d’accord & un systême de dépravation, tout tend au même but ; on sent que le démon dirige sa marche, combine les principes, fait agir les ressorts. […] Presque aucun mari qui n’ait senti les traits piquans de sa satyre, peu de familles où l’on n’en trouve de père en fils. […] On n’y trouvera le portrait ni des Actrices, ni des Héroïnes qu’elles représentent. […] Le père & la mère de Sara, embrassant les deux époux au moment de leur départ, leur disent : Que l’Ange du Seigneur vous conduise dans votre voyage, vous fasse arriver heureusement dans votre maison, où vous trouviez vos parens dans une santé parfaite.

332. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

On en trouvera une nouvelle démonstration dans le cours complet de galanterie, composé de plus de deux cens opéra, où l’on ne présente, n’enseigne, ne conseille autre chose que la passion, dans tous les points de vûe imaginables. […] Il seroit aisé de trouver chaque année de pareils monumens de la décence qu’il a acquise. […] Quel compte doit-on donc renir à la comédie d’une pruderie de paroles qui n’est que le sauf-conduit & la gaze légère de ses mauvaises mœurs, parce que les grossieretés étant passées de mode, elle est obligée, pour n’être pas choquante, de donner un coup de rabot à ses termes, hypocryte vernis d’obscénité, dont le tartuffe se dédommage par la plus grande dépravation, & dont il secoue le joug toutes les fois qu’il trouve jour à s’en débarrasser ? […] Que trouve-t-on de grossier dans les romans de Scuderi, la Calprenede, la Fayete, Villedieu ? […] Quand on la laisse faire à sa fantaisie, elle va si loin qu’elle ne trouve plus où s’asseoir, & ne sait plus où elle en est.

333. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

Les Théâtres de Marionnettes n’ont rien qui doive intéresser, si ce n’est le mécanisme : l’on trouve souvent à nos Foires & sur les Boulevards des merveilles de l’art dans le genre automatique ; tels étaient, il y a quelques années les Fantoccini, Marionnettes d’un mécanisme très-savant : c’était de petites figures hautes d’un pied, qui jouaient des Pièces, & fesaient tous les gestes analogues au sujet, avec une vérité que tout Paris admira. […] Il faut au Peuple des amusemens qui lui soient proportionnés, des Spectacles matériels comme les Danses-de-corde, les Tours-de-force &c. tels qu’en donne l’Archi-Baladin de nos Foires : j’ai trouvé même que quelques-unes de ses Parades étaient au-dessus de la portée des Spectateurs ordinaires. […] L’état actuel des Comédiens est un problème : car n’en déplaise à ceux qui les rejettent hors du corps des Citoyens, ces sévères censeurs ne forment pas le général ; il s’en trouve au moins autant qui les y admettent) : décidons cet état. […] LEKAIN, début en 1751 : excellent Tragédien : on trouve qu’il joue ses rôles parfaitement dans les mêmes apercevances, que l’Auteur doit avoir eues en composant le Drame. […] Je donne ces noms avec les apostilles que j’ai trouvées, sans y changer un mot.

334. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

Malgré cette multitude de défenses, les devoirs et les bienséances de l’état, il s’est trouvé dans tous les temps des Magistrats qui en oublient la dignité. […] C’était un devoir aux personnes publiques de s’y trouver en cérémonie, comme parmi nous c’est un devoir aux Magistrats de se trouver aux entrées des Princes, au sacre des Rois, etc. […] Le Roi daigna s’y trouver, on y tourne en ridicule le Pape, les Cardinaux, les Evêques, les Religieux, grossièrement par leur nom, la noblesse, la robe, tous les états, et on porte l’audace jusqu’à satiriser le Roi lui-même en sa présence, et taxer d’avarice la sage économie que faisait ce Prince de ses revenus pour ne pas fouler ses sujets, qui lui valut le glorieux titre de Père du peuple. […] Voici cet arrêt si bien mérité, qui fut imprimé par ordre du Parlement, publié et affiché partout, qu’on trouve dans les gazettes, notamment celle de Hollande (art. de Paris. […] On assure que la consultation renferme en peu de mots la certitude des principes de l’Auteur du Mémoire, et qu’« elle couronne le zèle d’une Actrice digne des éloges de l’Eglise même. » On ajoute, « elle ne trouve de vraie gloire qu’à répandre dans le sanctuaire de la religion qu’elle professe, celle que la France lui défère ».

335. (1647) Traité des théâtres pp. -

C. du temps de Constantin le Grand, les fidèles de cet âge-là avaient une telle haine contre elles, qu’ils les brisaient, où qu’ils les trouvassent, et raclaient jusques aux parois où il en était resté le moindre vestige. […] Les Comédies qui ne sont pas reprochables pour l’impudicité, le sont pour les autres maux qui s’y trouvent, selon que nous les allons exposés aux chapitres deux, et quatrième. 4. […] Ainsi il n’eût pas donné aveu à cette conséquence, que saint Paul eût trouvé bon qu’on eût représenté sur le Théâtre celles de ce Poète, poli et savant, à cause qu’il les avait lues. […] De fait la plupart rebuteraientew le médicament qui leur serait le plus salubre, d’autant que leur goût y trouve de l’amertume. […] Comprendre : tous les maux dont nous avons établi qu’on les trouve dans les théâtres.

336. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

On y trouve la circonstance du jeûne de Persée, à qui des Pasteurs vinrent apporter du lait & du vin après la défaite de ce monstre, ce qui semble se rapporter à l’abstinence de la veuve de Béthulie. […] César s’étant rendu maître d’Alexandrie & du Roi Piolomée, la jeune Cléopatre sa sœur, qu’il tenoit enfermée dans le Phare, trouva le moyen de s’échapper, & de se faire présenter à l’Empereur. […] Elle alla le trouver à Tarse près de l’embouchure du Cydne. […] Enchanté de cette intéressante découverte, il s’écrie, comme Archimede, evrica evrica , je l’ai trouvé. […] Le rouge animal le sera bien davantage, il sera plus analogue à la chair humaine, & le Sieur Collins est trop habile Physicien pour ne pas trouver cet admirable secret.

337. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

On a trouvé après sa mort cet ouvrage ridicule dans ses manuscrits avec ses sections coniques ; on a eu la sagesse de ne pas l’imprimer, & d’en épargner le ridicule à l’Auteur & à la Princesse. […] Voltaire trouve mauvais qu’on s’arrête à l’extérieur, il le répéte dans les mêmes termes sur Jacques II, Roi d’Angleterre qui ne prévenoit pas en sa faveur, mais il est difficile de n’en être pasfrappé, sur-tout dans Christine qui portoit les choses à l’excès. […] Gilbert résident de Suède ne manqua pas de s’y trouver ; il faisoit des vers, & pour faire sa Cour à son ancienne maîtresse, il y lut une comédie de sa composition qu’il savoit être de son goût, parce que la pièce étoit fort licencieuse. […] On trouvera cette pièce & bien d’autres dans les œuvres de Ménage, en particulier dans son Histoire Latine & Italienne des femmes philosophes. […] On cria de tous côtés, la foi du Roi devint suspecte ; pour écarter ces soupçons & prouver son attachement à l’Église Catholique, le Roi attaqua les Huguenots, & signala son zèle contr’eux, l’objet de son zèle étoit très-louable, l’excès de son zèle Christine le trouve déplacé, & croit qu’il est peu efficace.

338. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

Tous les Ministres qui sont à Dantzic, l’Abbé d’Oliva & quantité d’autres, attirés par la singularité s’y trouvèrent : le panégyrique du Salomon du Nord fut suivi d’un grand repas de soixante-six couverts & d’un bal qui dura jusqu’au lendemain, où sans doute les jeunes Jésuites dansèrent, car il est juste & convenable que celui qui donne le bal en fasse les honneurs ; le lendemain on chanta un Te Deum, on juge bien que la comédie a été aussi de la fête, elle a toujours été usitée dans leurs collèges ; mais je ne sache pas qu’ils y eussent encore donné le bal. […] On trouve de lui seize madrigaux dans la couronne de Julie d’Angennes, qu’il épousa. […] On bâtit la chamade, on se rendit prisonnière de guerre ; l’Enseigne suivi de l’État-Major s’avance enseigne déployée, va trouver l’Abbesse pour prendre possession de sa conquête. […] La Princesse de Condé, cette femme courageuse qui soutint la guerre de Guienne pendant un an, avoit dans sa famille autant d’exemples de galanterie que de valeur, sans parler de son mari qui trouva dans Amathonte un nouveau Rocroi, un nouveau Senef dont les Mémoires de Lenet ne parlent pas, parce que la prison des Princes suspendit ses conquêtes. […] Dans un Dialogue de M. de la Dixmerie entre Cromvel & le Cardinal de Richelieu, très-agréablement écrit comme ils le sont tous, on trouve ces mots : Je fis triompher l’Angleterre , dit Cromvel, comme vous fites triompher la France, mais j’avoue qu’il ne me restoit point, comme à vous, assez de temps pour faire de tragédies, ni pour protéger ceux qui en faisoient.

339. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VIII. Du Stile. » pp. 287-319

Le profond Dacier peut bien trouver sa place après les grands Hommes que je viens de citer, il mérite que sa voix soit comptée pour quelque chose ; la simplicité du stile lui parait à désirer dans la plus-part des Ouvrages ; il est persuadé que l’arrangement naturel des mots prête beaucoup plus de force au discours qu’un étalage de figures & de métaphores. […] Où peut-on par éxemple trouver plus d’obscurité que dans ces trois lignes de la Scène cinquième de On ne s’avise jamais de tout ? […] Je ne crois pas qu’il soit possible non plus de trouver de sens à ce que je vais rapporter. […] Trouverai-je l’Amant glacé comme le Père46 ? […] Tout sublime qu’est le grand Rousseau, il est aisé de trouver des fautes dans ses ouvrages.

340. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67

Il est sans doute très possible, et même vraisemblable, que dans un si grand nombre de Prédicateurs et d’Avocats qui ont paru dans le monde, il s’en est trouvé quelqu’un assez peu sage pour aller à cette école, et copier de pareils modèles ; mais il a dû agir bien secrètement, s’il a fait assez de cas de sa réputation pour s’épargner des ridicules. […] Rolin, ancien Recteur, et toute sa vie Professeur de l’Université, après avoir détaillé les embarras des Régents, la difficulté de composer des pièces, de trouver des écoliers propres, et de les contenir quand ils se croient nécessaires, la dépense du spectacle, le peu de succès, le risque pour la santé, la perte du temps deux ou trois mois à l’avance, l’inutilité de tant de peines, les écoliers oubliant le lendemain ce qu’ils ont appris, le soin de corriger les pièces, de les mutiler, en retranchant les rôles des femmes, ajoute fort sensément : « Il peut y avoir dans cet usage un défaut commun aux bonnes et aux mauvaises tragédies. […] Brumoy, qui a traité le même sujet, et l’a fait jouer en divers collèges de Jésuites, n’a pas trouvé les mêmes obstacles. […] La malignité veut encore, mais c’est toujours malignité, qu’à la grossièreté près, dont tous les théâtres sont aujourd’hui purgés, on trouve dans ces pièces toutes les tendresses de l’amour, tout le fiel de la médisance, tous les emportements de la colère, toutes les horreurs de l’impiété, toutes les folies du paganisme, des divinités, des sacrifices, des Prêtres habillés d’une manière fort approchante des nôtres, souvent avec des ornements sacerdotaux assez peu déguisés ; qu’on joue quelquefois jusque dans les Eglises et les Congrégations, d’où on tire le matin le saint Sacrement pour faire place à Arlequin, etc. […] « Que les tragédies et les comédies, qui ne doivent être qu’en latin, et dont l’usage doit être très rare, aient un sujet saint et pieux ; que les intermèdes des actes soient tous latins, et n’aient rien qui s’éloigne de la bienséance ; qu’on n’y introduise aucun personnage de femme ni jamais l’habit de ce sexe. » On trouve cent traits de cette sagesse dans les règlements de ce vénérable Institut, et on voit en particulier sur les pièces de théâtre, qu’avec toutes les précautions qu’on y apporte pour éloigner tous les abus de ces représentations, le meilleur est après tout qu’elles soient très rares.

341. (1665) Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre « Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre » pp. 1-48

C’est ce qui fait espérer que Molière recevra ces Observations, d’autant plus volontiers, que la passion et l’intérêt n’y ont point de part : ce n’est pas un dessein formé de lui nuire, mais un désir de le servir : on n’en veut pas à sa personne, mais à son Athée : l’on ne porte point envie à son gain ni à sa réputation : ce n’est pas un sentiment particulier, c’est celui de tous les gens de bien, et il ne doit pas trouver mauvais que l’on défende publiquement les intérêts de Dieu, qu’il attaque ouvertement, et qu’un Chrétien témoigne de la douleur en voyant le Théâtre révolté contre l’Autel, la Farce aux prises avec l’Évangile, un Comédien qui se joue des Mystères, et qui fait raillerie de ce qu’il y a de plus saint et de plus sacré dans la Religion. […] Je laisse là ces Critiques qui trouvent à redire à sa voix et à ses gestes, et qui disent qu’il n’y a rien de naturel en lui, que ses postures sont contraintes, et qu’à force d’étudier ses grimaces, il fait toujours la même chose ; car il faut avoir plus d’indulgence pour des gens qui prennent peine à divertir le public, et c’est une espèce d’injustice d’exiger d’un homme plus qu’il ne peut, et de lui demander des agréments que la Nature ne lui a pas accordés : outre qu’il y a des choses qui ne veulent pas être vues souvent, et il est nécessaire que le temps en fasse perdre la mémoire ; afin qu’elles puissent plaire une seconde fois : Mais quand cela serait vrai, l’on ne pourrait dénier que Molière n’eût bien de l’adresse ou du bonheur de débiter avec tant de succès sa fausse monnaie, et de duper tout Paris avec de mauvaises Pièces. […] Je n’ai pu m’empêcher de voir cette Pièce aussi bien que les autres, et je m’y suis laissé entraîner par la foule, d’autant plus librement, que Molière se plaint qu’on le condamne sans le connaître, et que l’on censure ses Pièces sans les avoir vues ; mais je trouve que sa plainte est aussi injuste, que sa Comédie est pernicieuse ; que sa Farce, après l’avoir bien considéréeMolière dans sa Requête. […] Et où a-t-il trouvé qu’il fût permis de mêler les choses saintes avec les profanes, de confondre la créance des Mystères avec celle du Moine Bouru, de parler de Dieu en bouffonnant, et de faire une Farce de la Religion : il devait pour le moins susciter quelque Acteuro pour soutenir la Cause de Dieu, et défendre sérieusement ses intérêts : il fallait réprimer l’insolence du Maître et du Valet, et réparer l’outrage qu’ils faisaient à la Majesté Divine : il fallait établir par de solides raisons les Vérités qu’il décrédite par des railleries : il fallait étouffer les mouvements d’impiété que son Athée fait naître dans les Esprits : Mais le Foudre p. […] Cet art de jurer de bonne grâce, qui passait pour un agrément du discours dans la bouche d’une jeunesse étourdie, n’est plus en usage, et ne trouve plus ni de Maîtres qui l’enseignent, ni de Disciples qui la veuillent pratiquer : Mais le zèle de ce grand Roi n’a point donné de relâche ni de trêve à l’Impiété : il l’a poursuivie partout où il l’a pu découvrir, et ne lui a laissé en son Royaume aucun lieu de retraite : il l’a chassée des Églises où elle allait morguer insolemment la Majesté de Dieu jusque sur les Autels : il l’a bannie de la Cour, où elle entretenait sourdement des pratiques : il a châtié ses partisans : il a ruiné ses écoles : il a condamné hautement ses maximes : il l’a reléguée dans les Enfers où elle a pris son origine.

342. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Siécle de Louis XV. Chap. 2. » pp. 161-170

On accuse les Jésuites de cette conduite accommodante ; mais il faut convenir qu’ils ne sont pas les seuls qui trouvent des tempéramments avec l’Evangile. […] Voltaire trouve une contradiction entre l’infamie attachée au metier de comédien, & l’honneur qu’on fait au théatre de le régarder comme une école noble, utile, digne des personnes Royales ; il a raison, rien de plus ordinaire dans le monde, on croit se deshonorer en se mesalliant, & un Seigneur épouse une actrice. […] Un Empéreur, ou si l’on veut un Dictateur Romain, avec quatre Sénateurs, aux genoux d’un Roi des Gaules, auroient pu dire avec plus juste raison que le Doge de Genes : ce que je trouve de plus singulier dans ce Palais, c’est de m’y voir .

343. (1662) Pédagogue des familles chrétiennes « Instruction chrétienne sur la Comédie. » pp. 443-453

Où en trouverait-on de la sorte que vous dites ? […] L’on ne peut excuser l’intention, lorsque l’effet s’en trouve mauvais ; puisque c’est toujours contribuer au mal tout ce qu’on peut de sa part. Que trouvez-vous en cela de blâmable.

344. (1802) Sur les spectacles « FUITE DES MUSES ET DU BON GOUT : Peut-on compter sur leur retour ? » pp. 3-11

Ainsi l’on ne trouve que fadeur au doux nectar des abeilles quand on s’est habitué à mâcher du piment. […] Nos perruquiers n’ayant plus rien à faire, ont volé les pièces d’autrui ; ils les ont salies et déshonorées : et il s’est trouvé des directeurs assez ignorants pour acheter jusqu’à cent et deux cents de ces sortes de pièces qui en ont tué quelques-uns à peu près aussi vite que le poison le plus actif. […] Où Midas va se laver, on doit trouver de l’or, et l’on court au Pactole.

345. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre IV. Que la représentation des Poèmes Dramatiques ne peut être défendue par la raison des anciens Pères de l'Eglise. » pp. 90-103

Il ne faut doc point trouver étrange que l'on ait interdit aux premiers Chrétiens avec tant de rigueur les Jeux du Théâtre, et tous les autres Spectacles du Paganisme, puis qu'ils avaient partout les marques de l'hommage honteux et détestable que l'on y rendait aux Démons. […] Sidonius Apollinaris Évêque en France décrit les Jeux du Cirque qui furent donnés de son temps, et ne trouve point étrange que les Chrétiens en prissent les plaisirs, parce qu'ils n'avaient plus rien de leurs vieilles impiétés.

346. (1865) Mémoires de l’abbé Le Gendre pp. 189-194

La magnificence du spectacle, la parure des femmes qui s’y trouvent, la parure des comédiennes, la peinture vive des passions qu’on y représente, nommément celle de l’amour, qui règne dans toutes les pièces, sont autant d’objets dangereux qui laissent dans l’esprit et dans le cœur des spectateurs des sentiments de volupté et des impressions qui les disposent peu à peu d’abord au relâchement, ensuite au libertinage. […] Ces raisons sont fortes ; cependant, comme elles ne sont pas sans réplique, M. l’archevêque, aussi fin que les jésuites qui cherchaient à l’embarrasser, ne voulant s’exposer ni aux railleries des gens du monde, ni aux reproches des dévots, trouva un tempérament qui fut de ne point condamner la lettre, mais de punir le théatin qui en était l’auteur.

347. (1698) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras au sujet des Tragédies qui se représentent dans les Collèges de son Diocèse [25 septembre 1698] « Mandement  » pp. 37-43

Nous n’avons que trop de sujet de craindre dans notre Diocèse ces sortes d’excès, et nous nous trouvons par là dans l’obligation d’y donner des bornes. […] Et peut-être trouverait-on, si on en voulait faire l’examen, que plusieurs de nos plus grands Prédicateurs et de nos plus célèbres Avocats n’y ont pas paru.

348. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74

Qui trouverait bon que ses ouvriers, ses fermiers, ses domestiques négligeassent leur ouvrage pour le spectacle ? […] Non seulement on perd le temps qu’on passe au théâtre, mais on y apprend à perdre tout le reste ; on s’y dégoûte du travail, on s’y rend inhabile, on ne revient dans sa famille, son bureau, sa boutique, qu’avec répugnance ; on n’y trouve que des embarras et de l’ennui. […] Les plus belles pièces le trouvent froid et insensible, si le piquant assaisonnement du burlesque, des équivoques, des lazzi, ne viennent le réveiller. […] On y trouve, il est vrai, quelquefois des traits de maître ensevelis sous des tas d’ordures, et dans les meilleures mêmes il lui en échappe qui décèlent l’Arlequin et le libertin : « Naturam expellas furca tamen usque recurret. » Est-ce mauvaise humeur ?

349. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

Dans un nouveau voyage d’Italie, amusant par ses Anecdotes, dont je ne garentis pas la vérité, on trouve des traits réjouissans sur le théatre ; un Ecclésiastique est l’entrepreneur de l’opéra de Florence, un autre à une salle d’escrime, où il enseigne à faire des armes. […] il a fait ailleurs le même badinage ; en arrivant dans une ville, il va trouver le premier acteur, ou actrice, lui demande son rôle, & deux heures après monte sur le théatre, & le joue ; c’est le plus excellent pantomime, il contrefait tout le monde, avec la plus grande facilite. […] Votre Paysan parvenu par des intrigues galantes aura beau prêcher la modestie qu’il n’a pas pratiquée, & exagérer les suites funestes de l’amour, il trouvera plus de gens disposés à copier ses intrigues, que de ceux qui viendront profiter de ses leçons. […] On y trouva fort mauvais qu’un subalterne pensat différemment : le confesseur fut obligé de rendre les pouvoirs, on en substitua un plus indulgent. […] Ils se sont avisés d’un autre ; c’est de faire une lotterie de bijoux, qu’on peut prendre en argent, si l’on veut, selon leur valeur : quand on gagne un lot ; on en distribue à chacun de ceux qui ont pris des billets d’entrée, on met en lots le dixieme du billet d’entrée ; c’est gagner un dixieme moins : on le trouveroit s’il y venoit beaucoup de monde.

350. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VIII. Anecdotes illustres du Théatre. » pp. 186-214

On a ramassé tout ce qu’on a trouvé, avec cette différence qu’on l’a arrangé selon l’ordre des tems, au lieu que dans les autres tout est placé au hazard, sans aucune suite. […] Il est vrai qu’on y trouve le fameux Connétable du Guesclin, qui mena les troupes Françoises & eut beaucoup de part à la victoire. […] Cette action de du Guesclin ne devroit pas trouver de panégyriste. […] On les trouve dans Clement Lett. […] Il lui dit fort chrétiennement, que toute pleine des philosophes Anglois Loke, Clarke, qui la fortifient & l’éclairent, elle n’ a trouvé dans Loke que ses propres sentimens, & l’histoire de ses pensées .

351. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

Il en traduit des scènes entieres ; il a seulement eu la précaution de changer le titre & le nom des actrices : pour Inès, Béatrix, &c. on trouve Armande, Henriette, Catau. […] Qu’on ne se plaigne pas que la matiere manque, on y trouvera la plus abondante ressource. […] Si c’est-là une bonne école, une pieuse éducation, si ce sont-là des leçons de sagesse, de modestie, d’économie, d’amour de la retraite & du travail, ce n’est pas dans l’Evangile qu’on les trouve. […] Cependant, à force de courir, on l’a trouvé enfin à Bruxelles, où il s’étoit réfugié. […] Y trouve-t-on des Apôtres danseurs par état ?

352. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175

Le Théatre doit lui en savoir bon gré ; la licence de ses farces y trouve un apologiste : elles sont de vraies héroïdes qui s’emparetent de ce que les bonnes mœurs ont rejetté. […] Il doit trouver dans son ame toute la virilité de son sexe qu’il a perdu. […] L’Auteur n’entend pas le grec ; Madame Dacier l’entendoit, & des chansons de crapule ne sont pas difficiles à traduire ; Mais on ne trouve rien de fort agréable dans sa traduction. […] Dans ses fables même, s’il mêle quelqu’homme à ses animaux, c’est quelques bucherons, serruriers, villageois On y trouve aussi plusieurs de ces contes mêlés à ses fables, & en cent endroits de la galanterie, qu’un sage Gouverneur ne donneroit point à ses enfans. […] On trouveroit cent personnes dans la populace qui conteroient des fables aussi bien que lui, s’ils savoient faire des vers, & encore quels vers ?

353. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE I. Du sombre pathétique. » pp. 4-32

On ne trouve pas que les mystères du paganisme soient déplacés dans les pièces païennes, c'est le Costume des Païens, dit-on ; mais les sacrements, les exercices de religion, sont-ils moins le Costume des Catholiques, des Religieux ? […] La cherche-t-on, la trouve-t-on au théâtre ? […] Veut-on, pour charger le tableau, mettre une dose de noir de plus sur la palette, faut-il des diables, des furies, des ombres, des spectres, des enchanteurs, des fées, on en trouve à chaque pas. […] Que trouve-t-on ici de nouveau à faire tant valoir ? […] Le cœur fait la fortune des pièces ; la vertu y trouve mille obstacles à vaincre ; le vice, d'intelligence avec lui, jouit du plus grand crédit ; la passion est toujours belle, on ne peut plaire qu'avec ses traits.

354. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « APPROBATION. » p. 

J’ai lu par ordre de Monseigneur le Chancelier un Manuscrit intitulé, Essai sur la Comédie moderne : et je n’y ai rien trouvé qui puisse en empêcher l’impression.

355. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « Approbation. »

je n’y ai rien trouvé qui m’ait paru devoir en empêcher l’impression ; à Paris, le 29 Avril 1767.

356. (1825) Encore des comédiens et du clergé « AVIS AU LECTEUR. » p. 10

Les personnes qui n’auraient pas le temps de s’exposer à l’ennui de lire en son entier, le présent ouvrage, sont prévenues qu’elles trouveront à la fin des Chapitres, une Table des Matières, qui les dirigera dans le choix des articles qu’elles jugeraient à propos de parcourir.

357. (1695) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras contre la Comédie [4 décembre 1695] « [frontispice] »

[frontispice] Recueil des Ordonnances, Mandemens et Censures de M. l’Evêque d’Arras, ou l’on trouve d’excellentes regles Pour la conduite des Ames, des Remedes eprouvez pour déraciner les Abus, des Instructions so-lides pour l’usage des Sacremens, des Moyens efficaces pour rétablir la Dis-cipline Ecclesiastique.

358. (1698) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras au sujet des Tragédies qui se représentent dans les Collèges de son Diocèse [25 septembre 1698] « [frontispice] »

[frontispice] Recueil des Ordonnances, Mandemens et Censures de M. l’Evêque d’Arras, ou l’on trouve d’excellentes regles Pour la conduite des Ames, des Remedes eprouvez pour déraciner les Abus, des Instructions so-lides pour l’usage des Sacremens, des Moyens efficaces pour rétablir la Dis-cipline Ecclesiastique.

359. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « Discours préliminaire. » pp. -

On trouvera que j’ai eu tort de mêler ce qui concerne la Comédie chantante, ou Opéra-Bouffon, avec les règles des différens Drames : on dira que j’aurais mieux fait de traiter à part ce nouveau genre de Poème. […] J’ai au moins trouvé un prétexte honnête de composer un Livre sur le Théâtre.

360. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  RECAPITULATION. » pp. 382-390

Nous ne devons donc pas trouver étonnant que ces Spectacles ayent déplu aux Anciens Philosophes, qui pensoient que les hommes y pouvoient perdre leur courage. […] Dans cette Tragédie informe, on trouve déja une Action grande, une, & qui se passe dans le même lieu.

361. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXIX. Nouvel abus de la doctrine de Saint Thomas. » pp. 102-108

ae , on en trouve un de saint Césaire Archevêque d’Arles, où il répète trois et quatre fois, que celui « qui chasse pendant le carême : horum quadraginta dierum curriculo : ne jeûne pas encore, poursuit-il, qu’il pousse son jeûne jusqu’au soir », selon la coutume constante de ce temps-là : « il pouvait bien avoir mangé plus tard ; mais cependant il n’aura point jeûné au Seigneur : potes videri tardius te refecisse, non tamen Domino jejunasse » : ce saint écrivait à la fin du sixième siècle. […] ag Par toutes ces autorités, après avoir modéré les divertissements qu’un pénitent peut se permettre en particulier pour le relâchement de l’esprit et la société, il lui défend tous les spectacles publics et tous les exercices qui dissipent ; cependant le dissertateur trouve en cet endroit, qu’on peut entendre la comédie « tout le carême » (ce sont ses mots)Pag. 54. [« Lettre d’un théologien », page 54].

362. (1671) Lettre d’un ecclésiastique à un de ses Amis « Lettre d’un ecclesiastique a un de ses Amis; où il lui explique les sentiments qu’il a de la Comédie, et de ceux qui y vont. » p. 471

Nous n’en avons pas trouvé d’édition séparée.

363. (1705) Traité de la police « [FRONTISPICE] »

[FRONTISPICE] TRAITE de LA POLICE, Où l’on trouvera l’histoire de son établissement, les fonctions et les prérogatives de ses magistrats, toutes les loix et tous les reglemens qui la concernent: On y a joint une description historique et topographique de paris [...]

364. (1722) Chocquet, Louis [article du Supplément au Dictionnaire Historique et Critique] « article » pp. 42-44

On peut donc s’étonner avec raison qu’il n’ait rien cité des Poësies de Louïs Chocquet ; car on y trouve des Scenes bien étranges, & bien surprenantes. […] , & puis au haut du second feuillet, « Cy ensuit le Mystere de l’Apocalypse Sainct Jehan, avec les cruaultez de Domicien Empereur de Romme, compose par maistre Loys Chocquet. » On ne trouve aucune mention de lui dans les Privileges d’imprimer. […]  ; car, par éxemple, on n’y trouve point que l’Hôtel de Flandres ait jamais été le lieu où se soient données les Représentations Dramatiques des Histoires de la Sainte Ecriture dans Paris.

365. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre premier. Origine des Spectacles. » pp. 1-14

Les magistrats s’en amusaient beaucoup ; mais, lorsqu’on eût osé les jouer eux-mêmes, ils trouvèrent que la plaisanterie passait les bornes ; ils défendirent ce genre de comédie. […] » Tibère se vit même obligé de chasser de Rome et de toute l’Italie tous les comédiens et les pantomimes qui s’y trouvaient, à cause de leur débauche scandaleuse. […] On ne trouva alors plus rien de beau que ce qui avait été pensé et dit par les auteurs du paganisme.

366. (1726) Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat « Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat » pp. 176-194

Je sais bien qu’un nouvel Auteur peut traiter le même sujet que l’ancien, mais de peur de passer pour plagiaire, il évitera de copier les plus belles scènes et de se servir des plus beaux vers ; il fera peut-être mieux à tout prendre que l’ancien Auteur, qui a traité le même sujet, mais sa pièce aurait été beaucoup meilleure, s’il avait pu sans scrupule et sans rien diminuer de sa réputation se servir de tout ce qu’il a trouvé d’excellent dans l’ancienne pièce ; or pour cela il faudrait qu’il lui fût imposé par un prix proposé de perfectionner telle pièce, alors il ne perdrait rien des beautés de telle pièce de Corneille, de Racine, de Molière et de leurs successeurs, ou s’il se trouvait forcé de perdre quelques-unes de ces beautés, il leur en substituerait de plus grandes et y en ajouterait de nouvelles. […] Je doute que de pareils connaisseurs eussent jamais passé à Corneille l’approbation tacite du duel que l’on trouve dans le Cid. […] C’était un grand Peintre ; mais comme il ne visait qu’à faire sa réputation et sa fortune à force de plaire aux spectateurs, et comme il ne se souciait point du tout du but de la politique qui est d’inspirer aux citoyens par des traits de ridicule le mépris et l’indignation que méritent les vices et les défauts, il négligeait fort l’utilité publique pour ne songer qu’à son utilité particulière, aussi nous ne voyons pas que nos mœurs soient devenues beaucoup meilleures dans le fond depuis la représentation de ses comédies, je ne sais même si à tout peser on ne trouverait pas le contraire.

367. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « APPROBATION »

APPROBATION N ous soussignés Docteurs de la Maison & Société de Sorbonne, avons lû le présent Ecrit sur la Comédie, dans lequel nous n’avons rien trouvé que de conforme à la foi de l’Eglise & aux régles de la Morale Chrétienne.

368. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « Dédicace » p. 

Ce titre annonce tous les avantages que j’y trouve.

369. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XI.  » p. 466

Et il arrive aussi quelquefois que des personnes sans être touchées de passion, et voulant simplement faire paraître leur esprit, s'y trouvent ensuite insensiblement engagées.

370. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

Ce sera à un petit nombre de Personnes qui, quoique jouissant des délassemens de la Société, respectent la Religion ; A des Personnes qui sçavent que beaucoup de préjugés, dont on croyoit ne jamais revenir, ont néanmoins été détruits par la suite ; A des Personnes, enfin, assez généreuses pour faire valoir, auprès des Puissances, ce qu’elles auront trouvé de juste dans la Cause des Comédiens, & qui détachées d’intérêts personnels, chérissent tout ce qui peut constater la gloire de l’Etat. […] Cependant il se rencontre des Ecrivains, qui, sans avoir égard à cette prodigieuse différence, semblent chercher à entretenir le courroux de l’Eglise ; qui trouvent du Crime jusques dans les Drames les plus sages, & qui soutiennent enfin que des Piéces de Théâtre aussi honnêtes & aussi épurées que nos bonnes Comédies, ont été de tous tems condamnées pour leur seule inutilité. […] Combien de jeunes gens, peu assidus aux Prédications les plus saintes & les plus éloquentes, ne conserveroient aucune idée des bonnes mœurs, s’ils n’étoient attirés aux Spectacles par l’appas du plaisir ; & il faut avouer que lorsqu’un trait de morale s’y rencontre, il frappe d’autant plus que l’on s’attendoit moins à l’y trouver. […] Ce n’est pas que le corps des Comédiens n’ait, en tout tems, fait de très-bonnes actions ; peut-être même s’en est-il trouvé qui, par des dévotions fréquentes, ont taché de racheter devant Dieu, le malheur d’une profession dans laquelle ils étoient nécessairement engagés. […] Indépendamment de cela : le Théâtre est-il le seul endroit où les femmes trouvent des Amans ?

371. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Fêtes de Théatre. » pp. 95-114

Le feu d’artifice fini, nouveau repas, on trouva dans la salle basse du Presbitére, un ambigu qu’on mangea au bruit des acclamations de l’arbre Chinois ; cependant le célebre muscat du pays couloit à grand flots, on s’y amusa à divers jeux, jusques bien avant dans la nuit, sans doute au Colin Maillard. […] La préface peint très-bien l’état actuel des arts & du théatre ; on y trouve bien de jolies choses, qui ne sont pas originaires de Novogorod. […] Peisonnel, Consul de la nation, intitulée Selim ou la foi du sujet ; elle a eu les plus grands applaudissements, le sujet en a été trouvé neuf, & vraiment tragique ; les caractères bien soutenus, la conduite sage, les situations intéressantes, le style noble & nerveux, les sentiments d’amour & de fidélité du sujet envers son Roi, y sont dévelopés d’une maniere, qui fait autant d’honneur à l’auteur qui en est rempli, qu’au Monarque qui les inspire. […] Plusieurs Prédicateurs se sont trouvés dans le même cas ; mais ils ont été soutenus, ou ils ont souffert avec patience. […]  24. on trouve : La société & la politique parlent pour le théatre.

372. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE. De M. Racine au Père Bouhours. » p. 81

J’ai bien peur que vous ne trouviez sur le papier bien des fautes que ma prononciation vous avoit déguisées.

373. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques « [FRONTISPICE] »

Merci à Marie-Thérèse Mourey qui a trouvé cet exemplaire d’un traité jusqu’ici inconnu.

374. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE. Du Même au Même » p. 82

Si vous y trouvez quelques fautes d’une autre nature, je vous prie d’avoir la bonté de me les marquer sans indulgence.

375. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Livre second. » pp. 2-7

sur les Anglais), et avec lui tous les Apologistes de Thalie, trouvent une contradiction entre la conduite du public, qui va à la comédie, et la loi qui déclare le métier de Comédien infâme. […] Lorsque les Italiens et les Anglais apprennent que nous flétrissons de la plus grande infamie un art dans lequel nous excellons, qu’on excommunie des personnes gagées par le Roi, que l’on condamne comme impie un spectacle représenté dans des couvents, qu’on déshonore des pièces où Louis XIV et Louis XV ont été acteurs, qu’on déclare œuvre du démon des pièces reçues par des Magistrats et représentées devant une Reine vertueuse, quand des étrangers apprennent cette insolence et ce manque de respect à l’autorité royale, cette barbarie gothique, qu’on ose nommer sévérité chrétienne, peuvent-ils concevoir que nos lois autorisent un art déclaré infâme, ou qu’on ose couvrir d’infamie un art autorisé par les lois, récompensé par les Souverains, cultivé par les plus grands hommes, et qu’on trouve chez le même Libraire l’impertinent libelle du Père le Brun à côté des ouvrages immortels de Corneille, Racine, Molière ? 

376. (1643) Les Morales chrétiennes « Des Théâtres. » pp. 511-519

L’homme a trouvé les inventions, des tableaux, des sculptures, des livres, pour soulager sa mémoire, et pour se rendre autant qu’il se peut, les choses passées comme présentes. […] Que le sage fuie donc ce divertissement, qui peut le rendre criminel, et qui hasarde, s’il ne ruine sa conscience ; s’il veut des spectacles, il a les histoires Saintes et profanes ; il a tous les jours l’exemple des Saints, il a ce qui se passe dans le grand monde, où il trouve de quoi rire par indifférence, et de quoi pleurer par compassion.

377. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

Ce n’est pas dans son cœur que l’Auteur a trouvé ces monstres. […] la prison est vaste ; il y trouvera tous les êtres renfermés avec lui : peut-être comme Alexandre, il s’y trouvera trop serré. […] On diroit que stérile de son fonds l’Auteur a pris dans Crebillon tout ce qu’il a trouvé de plus tragique, & l’a fondu dans Melanie. […] Il compare les deux pieces : Ericie l’emporte, il trouve pourtant des morceaux bien frappés dans Mélanie. […] Quelle fille métaphysique sur son amour jusqu’à dire, Mon cœur s’applaudissoit d’échapper à l’ennui, D’avoir un sentiment, de trouver un appui !

378. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. » pp. 1-75

Vous avez toujours craint qu’on ne trouvât singulier qu’un fils s’érigeât en Commentateur des Tragédies de son père, & de Tragédies que ce pere lui-même a condamnées si sévérement dans les dernieres années de sa vie. […] Quoiqu’il en soit du goût présent, que j’estime ce qu’il vaut, en attendant le jugement de la Postérité, on a trouvé très-convenable que vous fussiez l’Historien de votre Père. […] On en trouve beaucoup dans les Comédies de Renard, & pour comble d’inconvénient, les meilleures de Moliere n’en sont pas exemptes. […] Pour en trouver dans Racine de remarquables par leur beauté, c’est assez d’ouvrir son livre au hasard. […] Je n’y trouve ni les mœurs Grecques ni les siennes.

379. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Parfums. » pp. 112-137

On les trouve en deux endroits à la fin du 12 Liv. […] Mais ils n’ont eu garde de parler du ridicule, des excès, du danger pour les bonnes mœurs d’une marchandise qu’ils ont intérêt de vendre ; ils n’ont parlé qu’en charlatans des plaisirs qu’on y trouve. […] Les odeurs qui nous conviennent sont celles qu’on trouve dans les salles d’exercice, in Gymnasiis, pour nous la plus agréable & la seule à désirer, suaviora & optabilia . […] Sulpice, si respectable par les vertus qu’on y pratique, les sciences qu’on y enseigne, les services qu’on y rend à l’Eglise, où l’on se fait gloire d’aller puiser l’esprit Ecclésiastique, & où l’on trouve en effet les plus belles leçons & les plus grands modeles, le croiroit-on ? […] N’est il pas juste que chacun des organes qui ont servi à honorer ou à offenser Dieu, trouvent leur châtiment ou leur récompense ?

380. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XII. De la Déclamation Théatrale des Anciens. » pp. 336-381

C’est ce que n’a jamais pensé Lucien, qui ne parle en cet endroit que de la séparation de la danse & du chant, & que d’Ablancour a traduit, autrefois un même Baladin chantoit & dansoit ; mais comme le mouvement empêchoit la respiration, on trouva plus à propos de faire danser les uns & chanter les autres. […] Il trouve ces Compositeurs nommés par Quintilien dans ce Passage que j’ai déja rapporté : Artifices pronuntiandi à Personis quoque affectus mutuantur. […] En lisant Cicéron nous sommes enchantés par une harmonie que nous ne trouvons point dans Seneque. […] Pouvons nous comprendre la beauté que Denys d’Halicarnasse trouve dans ce Vers de Phedre, rendu ainsi dans notre Langue ? […] Ainsi quand nous trouvons dans Virgile des syllabes longues qui doivent être breves, des voyelles qui se rencontrent sans qu’il y ait une élision, nous devons être certains que les graces de la prononciation en étoient la cause.

381. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

L’histoire d’un œil de verre déposé dans un gobelet et avalé, par mégarde, avec une médecine, est le trait saillant du Café des halles Selon le narrateur, un apothicaire en posture pour donner un lavement au malade, est fort surpris, et même effrayé, ne sachant pas ce qui s’est passé, d’appercevoir un œil brillant dans un endroit où il ne s’attendoit guère à trouver rien de pareil. […] Jerôme, voulant se guérir de sa passion pour Fanchonette, se met à boire chez un cabaret ; mais ne v’la t’y pas qu’il trouve l’amour au fond du demisquié ? […] Le Chevalier de Saint-Louis s’y est trouvé à côté du Perruquier, le maître à côté du valet. […] Les philosophes sévères ne font pas grace, non plus, à l’Opéra, aux François, aux Italiens ; mais leur censure ne porte point sur la perte de temps ; ils trouvent qu’il n’est que trop bien employé à ces trois Théatres, à l’exception, peut-être, de celui d’Arlequin. […] Ce sont, convenez-en, des institutions bien commodes que celles où l’on trouve ainsi à sa portée la théorie et la pratique.

382. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « La criticomanie — Autres raisons à l’appui de ce sentiment, et les réponses aux objections. » pp. 154-206

tenez une conduite opposée à la sienne, cessez de déclamer contre la corruption du genre humain, trouvez-la supportable, familiarisez-vous avec elle, ne suivez pas tous les mouvements de votre bile ; que votre vertu ne soit pas si farouche, sortez de votre retraite, ne fuyez pas les méchants, soyez indulgent pour leurs vices, montrez-vous persuadé qu’ils sont inhérents à leur nature, et qu’il n’y a pas de remède ; et continuez cependant de leur donner l’exemple de la tolérance, de la bonté, de la charité et des autres qualités que vous leur souhaitez, quoique vous éprouviez bien cruellement qu’ils s’en moquent comme de vous ; alors vous ne pourrez plus être pris pour un misantrope. […] Et si l’auteur, d’ailleurs aussi excusable et aussi estimable qu’un autre, s’étant conformé à un ordre de choses, ou à un usage qu’il a trouvé établi et bien reçu, pour faire plus d’effet encore, pour nous causer une plus profonde impression et une plus grande colère contre ce grand méchant, ne l’a pas fait en même temps voleur, assassin, empoisonneur, c’est qu’il ne l’a pas voulu ; car ces défauts sont concevables aussi dans le cœur d’un tel homme, et leurs traits ne nuiraient pas beaucoup plus à la vraisemblance du tableau. […] On a dit dès lors à peu près comme on dit aujourd’hui en leur faveur, que les ouvrages dramatiques sont la plus précieuse, la plus salutaire, la plus substantielle nourriture qu’on puisse donner à notre âme et à notre esprit ; qu’on trouve dans leur recueil un cours complet de morale, les tableaux touchants des plus sublimes vertus, la peinture fidèle des mœurs, les observations les plus profondes sur les faiblesses humaines, les travers et les vices combattus avec l’arme du ridicule par des satires sanglantes ; les grands hommes ressuscités avec leur caractère, et leurs formes imposantes. […] Quoique je tienne beaucoup à la dernière, comme on a dû le voir, ce n’est pas à dire que je trouve l’autre tout-à-fait fausse et dépourvue de toute raison justificative.

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