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210. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE III » pp. 42-76

N’est-ce pas par ce sentiment qu’Alcionée mourant par sa propre main, dit à Lidie: « Vous m’avez commandé de vaincre, et j’ai vaincu, Vous m’avez commandé de vivre et j’ai vécu : Aujourd’hui vos rigueurs vous demandent ma vie, Mon bras aveuglément l’accorde à votre envie, Heureux et satisfait dans mes adversités, D’avoir jusqu’au tombeau suivi vos volontés. » Rodrigue ne parle t-il pas de même à Chimène, lorsqu’il va combattre dom Sanche. […] Jean Chrysostome, que nous les consacrions à son service, que nous ne parlions que de lui, que nous n’agissions que pour lui, que nous ne chantions que ses louanges, que nous lui rendions de continuelles actions de grâces, et que par ces saints exercices nous purifions le fond de nos cœurs. […] Ne pensez pas que ces paroles soient trop fortes, pour être appliquées aux Chansons qui sont communes parmi le monde, et qu’on apprend aux enfants dès qu’ils commencent à parler. […] Combien les mères qui apprennent à leurs enfants des Chansons de médisance ou d’impudicité, sont-elles plus coupables que celles dont parle saint Cyprien ? […] Paul dans l’Epitre aux Ephésiens, Chapitre 5 vers. 3. 4. 17. et 19 qui renferment les règles de la conversation des Fidèles ; « Qu’on n’entende pas seulement parler parmi vous de fornication, ni de quelque autre impureté que ce soit, ni d’avarice, comme on n’en doit point ouïr parler parmi des Saints.

211. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre premier. De la Musique. » pp. 125-183

Remarquez que tous les airs des chansons ne sont autre chose qu’une manière de parler plus ou moins lente, plus ou moins rapide. […] Ils ne savaient de quelle espèce de louanges combler la musique ; lorsqu’il fallait en parler, les èxpressions sublimes & relevées leur manquaient ; ils n’avaient point assez de superlatifs ni d’hiperboles. […] Les Argiens l’estimaient tant, qu’ils établirent une peine contre ceux qui en parleraient mal. […] Il m’est échappé de mal parler de la musique dans ce Chapitre ; je sens qu’on a lieu d’en être surpris. […] Voyez les Remarques du cinquième Livre de l’Ane-d’Or d’Apulée ; l’Auteur est entré dans de fort grands détails sur la musique des Anciens, de laquelle je ne parle qu’en abrégé.

212. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410

Il y a encore quelques termes de l’Art dont il faut d’abord vous donner quelque idée, et dont je vous parlerai plus au long et plus en détail dans la suite. […] Les Catastrophes funestes ont plus de dignité que les autres, si j’ose ainsi parler. […] Les qualités naturelles, comme la condition, l’age, la fortune, la nation doivent faire agir, et parler diversement les personnes, qui paraissent sur la scène. […] Euripide a merveilleusement bien ménagé toutes ces circonstances dans la Tragédie d’Hercule ; il fait parler à Ulysse cette Reine infortunée, qui avait perdu ses Etats, son Mari, presque tous ses Enfants, et qui était prête de voir égorger à ses yeux sa fille Polyxène sur le tombeau d’Achille ; il la fait parler à Ulysse, d’une manière si touchante, qu’il n’y a point d’homme raisonnable, qui pût refuser ses larmes aux malheurs de la Mère et de la Fille. […] Il est défendu dans le Concile de Carthage, à tous Laïques, d’assister aux spectacles : Les sentiments des Pères de l’Eglise sont conformes aux décisions des Conciles ; et ils ont tous parlé avec de grandes exagérations contre la Comédie, et contre ceux qui y assistaient.

213. (1671) La défense du traité du Prince de Conti pp. -

Mais comme il n’en parle que superficiellement, et sans beaucoup de discernement ; J’ai été obligé de faire quelques observations sur le premier et sur le second chapitre de sa Dissertation. […] , il y en avait une qui permettait de parler librement de tout sur le Théâtre, d’y nommer et d’y reprendre toutes sortes de personnes. […] Augustin se sert du mot d’Histrions, il ne parle pas des Comédiens ; car je ferai voir évidemment ci-après que S.  […] A plus forte raison le Théâtre était encore moins religieux, comme il paraît par la pompe du Cirque dont nous avons parlé amplement dans les Observations précédentes. […] Est-ce parler en Chrétien ?

214. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Seizième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 278-281

il semble que je suis… Hé-bien oui, le jour où mon amant me verra chercher à l’ennivrer d’amour ; où il compte me parler chez ma Rivale… Mais il ne m’y parlera pas, vous pouvez croire.

215. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XX. Silence de l’Ecriture sur les spectacles : il n’y en avait point parmi les Juifs : comment ils sont condamnés dans les saintes Ecritures : passages de saint Jean et de saint Paul. » pp. 72-75

Ceux qui voudraient tirer avantage de ce silence, n’auraient encore qu’à autoriser les gladiateurs et toutes les autres horreurs des anciens spectacles, dont l’Ecriture ne parle non plus que des comédies. […] Au reste ce grand silence de Jésus-Christ sur les comédies, me fait souvenir qu’il n’avait pas besoin d’en parler à la maison d’Israël pour laquelle il était venu, où ces plaisirs de tout temps n’avaient point de lieu.

216. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « AU LECTEUR. » pp. -

Quand on parle raison et qu’on dit la vérité, on est persuadé d’être favorablement accueilli. […] Au surplus, quand je dis qu’il m’eût été facile de convaincre mon adversaire, qu’il raisonne plus mal sur la Théologie, ou du moins plus dangereusement qu’il ne fait sur la Comédie, je ne prétends point parler de Controverse, ni attaquer les Religions adoptées.

217. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

« Croyez-moi, mon fils, quand vous saurez parler de Romans et de Comédies, vous n’en serez guères plus avancé pour le monde, et ce ne sera pas par cet endroit-là que vous serez plus estimé… Vous savez ce que je vous ai dit des Opéras et des Comédies. […] Elles montent sur le Théâtre en faveur de la musique, et y parlent plus haut que nos lois ! […] Mais écoutons-le parler lui-même dans quelques fragments de sa Lettre à d’Alembert. […] Ses honnêtes gens ne sont que des gens qui parlent ; ses vicieux sont des gens qui agissent, et que les plus brillants succès favorisent le plus souvent : enfin, l’honneur des applaudissements, rarement pour le plus estimable, est presque toujours pour le plus adroit. […] A proprement parler, il n’y a point de passions légitimes, mais bien des sentiments légitimes.

218. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

Que ce même acteur parle en Iroquois, il se fera siffler, qu’il parle en scélérat, il sera applaudi ; un enfant bien né souffrira-t-il que pour se réjouir on représente à ses yeux la mort de son pere ? […] Calprenede & Juba parlent du même ton. […] Les acteurs sont des Rois souverains, & les actrices des Divinités, qui dans leurs tripots, ou pour parler plus décemment dans leurs temples, ou dans leur cour, donnent des loix aux auteurs, aux spectateurs, aux amateurs, & de proche en proche, à la nation. […] Pour la Réligion catholique & ses exercices, la priere, la Messe, les Sacremens, ce sont choses indifférentes : quoiqu’il parle d’une infinité de choses dont il veut qu’on instruise les enfans, il ne dit pas un mot de celles-là. […] Se tient-on de bout, parle-t-on en vers, fait-on tant de gestes ?

219. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Anecdotes de Cour. » pp. 171-202

Pour les affaires de la Religion, qui ont si fort agité tout ce regne, sur lesquelles il n’est pas permis d’être neutre, quand l’Eglise a parlé : ce n’est pas seulement de la neutralité, c’est une vraie indifférence. […] Il y a quelque scène dans je ne sai quel opéra-comique, où sous les yeux de son maître un valet parle à son portrait & lui demande grace : le maître en rit, & lui pardonne. […] Le sieur Gardel n’a traité que de la danse : il laisse aux musiciens & aux poëtes à parler de leur art. […] Du côté des mœurs, c’est un débauché décidé, mème infâme par son amour pour Batille ; c’est un épicurien qui ne parle qu’en libertin & en yvroque. […] Il faut qu’on nous recherche ou du moins qu’on nous craigne, & l’écho de nos voix, quand nous parlons d’un regne, repond & retentit dans la postérité.

220. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suite de Mêlanges. » pp. 84-120

Le mot a passé de la Peinture au Théatre, où l’acteur doit être habillé, coëffé, chaussé, agir, parler, chanter, danser, comme feroit la personne qu’il représente. Peu d’auteurs, même les plus célebres, qui n’y manquent : chacun fait parler ses personnages selon son génie. […] Nous avons parlé fort au long de la Danse, Liv.  […] Il parle aux Bejard, qu’il faut supposer logées dans la maison de Moliere. […] Lafontaine parle, raconte, il porte par-tout sa physionomie ; Moliere fait parler & agir : il doit donner à chaque acteur la physionomie de son rôle.

221. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre II. L’Exposition, le Nœud & le Dénouement. » pp. 183-210

Je parle du Drame intitulé le Savetier. […] Je me propose d’en parler encore dans un autre endroit de cet Ouvrage19. […] Mais, insistera-t-on, le Roi agit hors de la Scène, & l’on en parle ; ainsi votre reproche tombe de lui-même. […] Les Auteurs d’Opéra-Bouffons, ou de la Comédie-mêlée d’Ariettes, devraient bien s’éfforcer d’imiter dans leurs Vaudevilles, l’Auteur immortel dont je parle ici. […] Ils diffèrent tous, selon moi, de ceux dont parle Aristote.

222. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25

Un Sénateur dont on implore la justice, au lieu de donner audience, ne parle que de théâtre, de danse, de mascarade, renvoie les plaideurs et les procès, et déclare qu’il n’a d’autre affaire que son plaisir. […] Dans les Lettres Persanes qui ne sont pas, à la vérité, l’ouvrage d’un Magistrat, l’Auteur de l’Esprit des Lois en parle avec cette légèreté et cette vérité qui caractérisent le style de M. de Montesquieu lorsque la modestie et la religion n’ont pas à se plaindre. […] Toute la différence est que l’on parle à l’un, et que l’on chante à l’autre. […] Nous parlons de quelques autres Ministres de Thémis bien différents, de qui l’assiduité au spectacle ne relève pas la dignité. […] Après avoir parlé de la parure, de la danse, de la peinture, de la musique, et de tous les aliments de la passion, toujours hérissé de lois et de canons, et émaillé de vers et de contes, il ne pouvait manquer de parler du théâtre, l’aiguillon, et le règne brillant de la volupté, à côté de laquelle ce galant amateur le place au premier rang, avec de grands éloges : place qui n’annonce pas que l’Auteur qui la lui donne, le regarde comme l’école de la vertu.

223. (1722) Chocquet, Louis [article du Supplément au Dictionnaire Historique et Critique] « article » pp. 42-44

» De tous les Droicts assez entends l’affaire » Pour exploicter sans long temps pretendu » Au fonds d’enfer je puisse estre pendu » Si en brief temps je ne fais des merveilles » Puis qu’il convient que je souffle es oreilles » Bien tost mourront les coquins de Jesus. » Lucifer aiant partagé entre les Diables ses commissions, Sathan lui parla de la sorte : » Voy Lucifer tous Dyables sont enclins » Par tours souldains mouvemens & declins » Dessus les champs leur deuoir tres bien faire, » Mais au depart pour mieulx nous satisfaire » Ta patte estends sur nos groings dyabolicques » Pour confermer nos esprits drachoniques » Que recevons pour benediction Là même, folio 5. verso. […] Les sergens qui emprisonnérent les deux Apôtres qui guérirent un boiteux, parlent si burlesquement, que c’est un morceau de Farce. […] Anne » Je les ai veus tres bonnes gens Il parle des deux Apôtres Pierre & Jean emprisonnez. […] Il parle des deux Apôtres Pierre & Jean emprisonnez.

224. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien cinquieme. Le danger de la Comedie en particulier, decouvert par le R. P. F. Guilloré de la Compagnie de Jesus. » pp. 67-79

N’est-on pas donc obligé de regarder au moins la comedie, comme un divertissement dangereux, puis qu’ils ont parlé de cette sorte de spectacle, comme d’une chose, capable de corrompre les mœurs les plus innocentes ? […] C’est une principe universellement receu de l’Ecole, que, quand quelque chose de sa nature porte au peché, l’on ne peut pas en user librement, sans pecher ; cela parle de soy, sans autre preuve, à un esprit, qui a seulement un petit rayon d’intelligence : Remontez maintenant à ce que je viens de dire de la comedie, dont toutes les circonstances n’ont rien, qui de soy-même ne donne quelque penchant au peché. […] Mais comme vous pourriez vous retrancher, en me disant deux choses, & que ces pieces ne se joüent pas tous les jours, pour soüiller toûjours le theatre, & que toutes les personnes qui ont plus de Christianisme, ont coûtume de s’en abstenir ; je vous l’accorde, quoy que cela se pourroit assez disputer : Laissons donc ce theatre infame & libertin, pour vous mettre hors de combat : Mais revenons aussi à ce theatre, dont j’ay tantôt parlé, qui ne respire que l’air de l’amour, qui en enseigne si delicatement tous les leçons, & que vous voudriez bien justifier, disant que des bouffonneries impies ne s’y voyent point ; or sachez, que celuy-cy n’est gueres moins dangereux que l’autre. […] mon Dieu, Madame, laissons là, je vous prie, cette partie si delicate de l’Eglise, sans la toucher rudement : Ces gens portent alors avec eux leur condamnation, sans que nous soyons obligez de parler ; nous ne devons avoir, que le silence, & le gemissement, respectant toûjours leur caractere ; nous n’avons qu’à baisser les yeux de honte, pour celle, qu’ils ne prennent pas, comme pour nous persuader, que nos yeux ne voyent pas, ce qu’ils voyent en effet ; & je m’assûre, que vous même, ayant l’esprit un peu Chrêtien, vous ne tirerez pas avantage d’un exemple, qui passe le scandale ordinaire, pour aller plus librement à la comedie.

225. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE I. Abrégé de la Doctrine de l’Ecriture Sainte, des Conciles et des Pères de l’Eglise, touchant la Comédie. » pp. 2-17

 » Dans l’Epitre aux Ephésiens, chap. 5. v. 3. « Qu’on n’entende pas seulement parler parmi vous de fornication ni de quelque impureté que ce soit, ni d’avarice.  […] Il se sert encore d’un autre motif, pour détourner les Fidèles des Spectacles ; c’est dans le chap. 25 du même Livre, où il parle de la manière suivante : « Un homme pensera à Dieu dans ces lieux où il n’y a rien de Dieu ? […] On s’accoutume facilement aux crimes dont on entend souvent parler. […] Je ne rapporterai rien ici de saint Ambroise et de saint Augustin, parce que j’en parlerai dans la suite.

226. (1757) Article dixiéme. Sur les Spectacles [Dictionnaire apostolique] « Article dixiéme. Sur les Spectacles. » pp. 584-662

C’est ainsi que parle le monde ; mais ce n’est pas ainsi que parlent les Saints. […] Qui est-ce qui parle ainsi. […] Qui parle ainsi ? […] Qui parle donc ainsi ? […] Qui parle ainsi ?

227. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

Rousseau quoiqu’Enciclopédiste parle bien différemment, il a plaidé la cause de sa patrie, avec l’éloquence de Démosthene, & c’est un des meilleurs ouvrages qui ayent paru, & dont ou peut le moins récuser le témoignage. […]  1, parlent fort judicieusement du théatre. […] Que ce soit son cœur ou celui d’un autre, que l’actrice fasse parler, c’est toujours un cœur corrompu qui se déploie. […] Ces lâches flatteurs dont les discours empoisonnés répendent un venin mortel dans le cœur des Princes, s’écrierent ce n’est pas un homme mais un Dieu qui parle. […] Le livre des actes des Apôtres ne parle pas du hibou ; mais il dit que l’Ange du Seigneur frappa hérode, & qu’il sentit dans ce moment ses entrailles déchirées par des douleurs insupportables, & une infinité de vers s’engendra dans tout son corps.

228. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VII. Autre suite de diversités curieuses. » pp. 173-202

On réalise, pour ainsi dire, le sentiment & l’action dont on parle, ou entraîne invinciblement ; ce qui met une si grande différence entre les Acteurs qui jouent les mêmes pieces, les Orateurs qui prononcent le même discours. […] Les saints Peres qui ont parlé si fortement contre l’impureté des spectacles, lors même qu’on n’y trouvoit pas cet indécent & périlleux mêlange de sexe, que diroient ils aujourd’hui de cet amas de dangers que le vice a rassemblé sur un théatre ? […] On peche en la danse, au marcher, au toucher, au parler, au chanter, en l’ouïe, en la vue, en ornemens, mensonge & vanité. […] Le luxe le dispute à la bisarrerie ; nous ne parlons pas d’une folie bien plus funeste, les crimes sans nombre qui s’y commettent. […] Pour perpétuer & multiplier ces bruyans & fatigans plaisirs, on a imaginé des Vauxhals, où ils sont tous rassemblés ; nous en avons souvent parlé ailleurs, je n’en parle ici que pour celébres leur nouveau triomphe.

229. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VII. » pp. 115-130

On donne à des Chrétiens qui paroissent sur la Scéne, les mêmes habillemens qui servoient autrefois aux Idolâtres : Corneille ne parle pas sur un autre ton que les Auteurs Grecs & Latins, il ne donne aucun signe qu’il ait une religion plus épurée. […] Quantité de personnes disent fort sérieusement à Paris, que Moliere a plus corrigé de défauts à la Cour & à la Ville, que tous les Prédicateurs ensemble ; & je crois qu’on ne se trompe pas, pourvu qu’on ne parle que de certaines qualités qui ne sont pas tant un crime, qu’un faux goût, ou un sot entêtement : comme vous diriez l’humeur des Prudes, des Précieuses, de ceux qui outrent les modes, qui s’érigent en Marquis, qui parlent incessamment de leur noblesse, qui ont toujours quelques poësies de leur façon à montrer aux gens, &c.

230. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre II. Des Naumachies. » pp. 100-111

Ne parle que d’une. […] Mais la plus singuliere de toutes, ou pour parler plus seurement, la plus ventée par les Historiens & par les Poëtes, c’est celle de Tite ou de Domitian. […] Ne parle que d’une.

231. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « EXTRAIT DE QUELQUES PENSEES SAINES. Qui se rencontrent dans le livre de J.J. Rousseau contre le Théâtre, ou condamnation de son système par lui-même. » pp. 66-77

 » « Les Anciens parlaient de l’humanité en phrases moins apprêtées ; mais ils savaient mieux l’exercer. […] Anciens avaient pour maxime que le pays, où les mœurs étaient les plus pures, était celui où l’on parlait le moins des femmes, et que la femme la plus honnête était celle dont l’on parlait le moins.

232. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre III. Du Bal. » pp. 178-183

Comme cette affeterie dont ie parle, n’est qu’vne espece d’air & de tour que l’on donne à ce que l’on fait ; c’est une violence à la nature, & un desordre d’intention, quand elle passe plus outre ; & loing de rendre la Danse gracieuse, elle la rend grimaciere & contrefaite. […] Pour les premiers ; nos Amants & nos Belles en sçavent plus qu’on n’en peut écrire : Pour le second, outre que nous en avons dé-ja parlé sur le propos des Dances, je n’adjoûteray que ce mot, que la belle Dance est une certaine finesse dans le mouvement, au port, au pas, & dans toute la personne, qui ne se peut ny exprimer ny enseigner par les paroles.

233. (1764) Comédie pp. 252-254

☞ L’Auteur pense et parle différement, v. […] Parce que cet exercice est très utile aux jeunes gens, tant pour fortifier leur mémoire que pour les rendre plus hardis à parler un jour en public, soit dans la Chaire ou au Barreau. 3°.

234. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 7-8

Après s’être gaussé des choses séculières, on se raille des choses les plus saintes, de la confession, de la prédication ou des images, des cérémonies de l’Eglise et des personnes sacrées ; on y mêle les paroles même de la Bible, on profane ce qu’il y a de plus saint et de plus auguste en l’Eglise ; les serviteurs, les servantes et d’autres personnes qui ont l’esprit faible, entendant ainsi parler avec mépris des choses saintes, perdent le respect, la vénération et l’estime qu’ils en avaient ; ils s’accoutument à les considérer comme des choses profanes, indifférentes et de petite conséquence, ils tombent en un état d’insensibilité et d’endurcissement ; ce qui fait qu’ils se confessent, qu’ils communient, qu’ils prient Dieu et qu’ils entendent les sermons par manière d’acquit. […] Augustin, et par conséquent plus voisins des apôtres, et ils jugeaient ces divertissements si contraires au christianisme, qu’ils ont fait des livres entiers (Tertul. de Spectaculis, cap. 27.) pour les réprouver et condamner ; et pour montrer qu’ils ne parlaient pas seulement contre les spectacles des païens, où se commettaient des homicides et des impudicités publiques, Tertullien apporte l’objection que vous avez coutume de faire : On n’y fait point de mal, on n’y dit rien qui ne soit honnête, et il répond : Celui qui veut empoisonner son ennemi, ne détrempe pas le poison dans du fiel ou dans du vin d’absinthe, mais dans un bouillon bien assaisonné ou dans du vin délicieux.

235. (1700) IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, etc. [Sermons sur tous les sujets de la morale chrétienne. Cinquiéme partie] « IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, &c. » pp. 95-126

Ces spectacles dont ils parlent, & contre lesquels ils invectivent avec tant de zele, étoient en partie sanguinaires & cruels, & en partie infames & honteux ; en sorte que les personnes qui avoient quelque sentiment d’humanité, ou de pudeur, en avoient elles-mêmes de l’horreur. […] Prenez bien, je vous prie, ma pensée ; car je ne parle point des dangers imprévûs, involontaires, & où le hazard nous a jettez ; je parle de ceux que l’on recherche, où l’on s’expose, & que l’on connoît. […] Paul appelle la figure, & le dehors éclatant du monde, qui ne paroît jamais avec plus de charmes, que dans ces spectacles dont nous parlons ? […] Que si l’on s’est quelquefois avisé de faire paroître sur la scene des Martyrs ; au lieu de leur donner des sentimens Chrétiens, on les a rendus profanes, en y mêlant tant d’intrigues d’amour, tant de sentiment d’ambition, tant de fierté & d’orgueil, qu’on pourroit dire que ce sont des Martyrs qui parlent en Payens. […] & comme parle S. 

236. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE II. Théatres de Société. » pp. 30-56

Il parle à l’Auteur, qui entre sur le théatre au milieu de cette belle compagnie, pour l’engager à mettre ses Contes sur la scène. […] L’Auteur que le Mercure fait parler entre dans le détail d’une piece qu’il a fait représenter, & où il jouoit le premier rôle. […] Ainsi parle M. […] Parler le langage du crime, paroître l’aimer, s’y déterminer, le commettre, en inspirer le goût en exprimer les mouvemens, en diminuer l’horreur, en excuser l’excès, le traiter presque de vertu, en étaler les objets, parler de tous leurs charmes, travestir les fureurs en héroïsme : quel scandale public ! […] Non ; jamais dans aucun pays du monde l’autorité légitime n’a parlé en sa faveur ; ce n’est que la patience du gouvernement, qui souffre ou dissimule ce qu’il croit ne pouvoir empêcher.

237. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE IV. Suite des Masques. » pp. 82-109

Nous en avons parlé, L. […] Il en est parlé en plusieurs endroits, principalement à l’égard des Ecclésiastiques qui se masquent, qui se trouvent dans des parties de masques, ou les souffrent, s’ils peuvent les empêcher. […] C’est les quereller de parler de résidence, visiter les pauvres, consoler les malades. […] On ne peut regarder comme purement cérémoniaire, & sujette au changement, une loi conçue en ces termes ; on ne parle pas autrement des plus grands crimes. […] Le masque ne rougit point, les yeux du masque ne parlent point, aucune passion ne se montre comme sur le visage, on va par-tout tête baissée sans honte & sans risque.

238. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien troisieme. Le danger des Bals & Comedies découvert par l’Auteur des Sermons sur tous les sujets de la morale Chrétienne de la Compagnie de Jesus. » pp. 26-56

Ces spectacles dont il parlent, & contre lesquels ils invectivent avec tant de zele, étoient en partie sanguinaires & cruels, & en partie infames & honteux ; en sorte que les personnes qui avoient quelque sentiment d’humanité, ou de pudeur, en avoient elles-mêmes de l’horreur. […] Prenez bien, je vous prie, ma pensée ; car je ne parle point des dangers imprévûs, involontaires, & où le hazard nous a jettez ; je parle de ceux que l’on recherche, où l’on s’expose, & que l’on connoît. […] Paul appelle la figure, & le dehors éclatant du monde, qui ne paroit jamais avec plus de charmes, que dans ces spectacles dont nous parlons ? […] Que si l’on s’est quelquefois avisé de faire paroître sur la scene des Martyrs ; au lieu de leur donner des sentimens Chrétiens, on les a rendus profanes, en y mêlant tant d’intrigues d’amour, tant de sentiment d’ambition, tant de fierté & d’orgueil, qu’on pourroit dire que ce sont des Martyrs qui parlent en Payens. […] & comme parle S.

239. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 4-42

Strada parle expressement de ces jalousies, derriere lesquelles étoit ce Pape. […] Ne quittons pas l’Academie théatrale de Parme, dont le Programme a donné lieu à ce long article, sans parler de son théatre. […] Il en parle encore p. 142. […] Ne quittons pas le théatre Italien, sans parler d’un phénomene qui y parut à la fin du 16. siècle, & au commencement du 17. […] Ce sont des petits-maîtres dans la seconde espéce ; le gros Colas, la bonne Mathurine parlent à la franquette, dans leur patois & leur naïveté naturelle.

240. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

Jeu de mots qui ne signifie rien en lui-même, comme s’il y avoit un Être qui tient le milieu entre les deux sexes ; elle devoit aimer les arbres qui ne sont point femmes, c’étoit assez maladroitement écarter le soupçon du vice, elle affectoit une grosse voix, marchoit avec précipitation, rioit à gorge déployée, elle faisoit profession de mépriser les femmes à cause de leur ignorance & de la frivolié des choses dont elles ont coutume de parler, & de la futilité de leur caractère ; mais elle prenoit plaisir de s’entretenir avec les hommes, & sur des choses mauvaises plutôt que sur des bonnes, sa conversation étoit fort licencieuse, pleine de gros mots & de juremens ; car quoiqu’elle entendit & parlât assez bien le François, elle avoit retenu, je ne sais quoi de grossier qui sentoit son Suédois & l’indécence de ses manières. […] Au reste cette lettre qui parle avec beaucoup de respect de la Religion Catholique fait croire que sur la fin de sa vie la conversion de cette Princesse, jusqu’alors fort équivoque, étoit enfin devenue très-sincère. […] Elle le joua si naturellement & si constamment, que la plus grande charité ne la croyoit pas une vestale ; je ne parle point de ses amans, toute la Suède en a parlé, quelque flatteur en a fait comme d’Elisabeth ; à la bonne heure, ne levons pas le voile dont on veut les envelopper, bornons-nous à l’extérieur dont personne ne fait un mystère : ce rôle se joue autrement que les autres, les autres sont de commende, on joue la savante, la dévote, la glorieuse sans l’être, & on ne joue pas la libertine sans l’être ou la devenir ; l’objet est trop proche, l’attrait trop puissant, le penchant trop rapide pour n’en avoir que l’apparence ; d’ailleurs une vertu réelle ne se permet pas même l’apparence du vice, c’est être vicieux que d’en faire le semblant, il n’est permis ni d’en donner le scandale, ni d’en présenter le danger, ni d’en tenir le langage, ni d’en prendre le masque ; Christine en a par-tout arboré la livrée, & montré les effets. […] Elle parla fort & d’une manière fort libertine contre le mariage & les dévotions de Rome, elle avoit entendu parler des amours du Roi pour la Mancini, nièce de Mazarin ; elle alloit toujours se mettre entre le Roi & elle pour leur parler de leurs amours, leur disant qu’il falloit les marier ensemble, qu’elle vouloit être leur confidente : A votre place , disoit-elle au Roi, j’épouserois une personne que j’aimerois. Imprudence qui déplut à toute la Cour où on ne vouloit pas un mariage si mal assorti ; ensuite elle alloit dire à Madame de Montpensier : Il faut vous marier avec le Roi, je veux en parler & ménager cette affaire.

241. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

La Duchesse du Maine, une des Actrices, le Duc du Maine, dont Madame de Maintenon avoit élevé l’enfance, en prirent si bien le goût qu’ils passèrent leur vie en fêtes, en spectacles dans leur maison de Sceaux ; ce qui a fourni la matière d’un recueil de bagatelles, connu sous le nom de divertissement de Sceaux dont nous parlons ailleurs. […] La Princesse de Condé, cette femme courageuse qui soutint la guerre de Guienne pendant un an, avoit dans sa famille autant d’exemples de galanterie que de valeur, sans parler de son mari qui trouva dans Amathonte un nouveau Rocroi, un nouveau Senef dont les Mémoires de Lenet ne parlent pas, parce que la prison des Princes suspendit ses conquêtes. […] Ce seroit tourner la justice contre la justice même, de laisser en des mains criminelles le fruit de son crime ; ainsi parle la loi 52 ibid. […] Nous avons parlé au long de la Reine des Gots, disons un mot du Roi des Sarmates : il fut d’abord Jésuite, & le Pape le fit Cardinal. […] Cette idée dictée par l’enthousiasme d’un amateur, cette comparaison de deux hommes grands, chacun dans son genre, sont absolument fausses, soit en comparant esprit à esprit, objet à objet, travail à travail ; il s’en faut bien qu’il faille autant de pénétration, d’étendue, de précision, de justesse, de force pour faire parler les Héros de Corneille, que pour embrasser le système du monde.

242. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. De l’Opéra-Sérieux. » pp. 184-251

Il est étonnant que l’énnemi de notre Scène lyrique, (je veux parler de M. […] Soyons certain que les grands mots, ou pour parler plus juste, le sublime du stile, ne seront jamais sentis en musique. […] Qu’on ne pense pas qu’aucun mauvais motif m’éngage à parler de la sorte : je découvre le mal en souhaitant qu’on y apporte un prompt remède. […] Trial & Berton, paraissent vouloir remédier à une partie des inconvéniens dont je parle. […] Je ne puis mieux faire que de renvoyer sur ce sujet à l’Article intéressant dont je parle.

243. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XII. Des Machines & du merveilleux. » pp. 179-203

Mais nous ne parlons ici que de la maniere dont la chose est présentée, & des couleurs que le Poëte lui a données. […] Elle pouvoit lui parler ; pourquoi lui écrire ? […] Nous ne parlerons point de l’attitude forcée qu’hypermnestre a prise dans les premieres représentations, & dont elle s’est corrigée dans les suivantes. […] Quand on ne peut agir au moins il faut parler.

244. (1680) Entretien X. Sur la Comédie « Entretien X. sur la Comedie » pp. 363-380

N’est-on pas donc obligé de regarder au moins la comédie, comme un divertissement dangereux, puis qu’ils ont parlé de cette sorte de spectacle, comme d’une chose, capable de corrompre les mœurs les plus innocentes ? […] C’est un principe universellement receü de l’Ecole, que, quand quelque chose de sa nature porte au péché, l’on ne peut pas en user librement, sans pécher ; cela parle de soy, sans autre preuve, à un esprit, qui a seulement un petit raïson d’intelligence : Remontez maintenant à ce que je viens de dire de la comédie, dont toutes les circonstances n’ont rien, qui de soy-méme ne donne quelque penchant au péché. […] Laissons donc ce Théatre infame & libertin, pour vous mettre hors de combat : Mais revenons aussi à ce Théatre, dont j’ay tantôt parlé, qui ne respire, que l’air de l’amour, qui en enseigne si délicatement toutes les leçons, & que vous voudriez bien justifier, disant que des bouffonneries impies ne s’y voyent point ; or sçachez, que celuy-cy n’est gueres moins dangereux, que l’autre. […] mon Dieu, Madame, laissons là, je vous prie, cette partie si délicate de l’Eglise, sans la toucher rudement : Ces gens portent alors avec eux leur condamnation, sans que nous soyons obligez de parler ; nous ne devons avoir, que le silence, & le gémissement, respectant toûjours leur caractére ; nous n’avons qu’à baisser les yeux de honte, pour celle, qu’ils ne prennent pas, comme pour nous persüader, que nos yeux ne voyent pas, ce qu’ils voyent en effet ; Et je m’asseure, que vous-même, ayant l’esprit un peü Chrêtien, vous ne tirerez pas avantage d’un exemple, qui passe le scandale ordinaire, pour aller plus librement à la Comédie.

245. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre XI. Du Balet. » pp. 209-318

Les Espagnols n’y reüssiroient pas mal quelquefois, s’ils ne tomboient souvent dans un défaut dont je vays parler. […] Nous parlerons ailleurs plus amplement de l’un & de l’autre, il suffit icy de resoudre une question assez ordinaire, mais aussi assez curieuse. […] La conversation veut que l’on parle à propos : & le Balet demande des airs propres pour son sujet. […] Mais nous en parlerons ailleurs plus à propos & plus amplement. […] La brieveté dont nous venons de parler, sert de beaucoup à cette partie ; & garantit du moins de legereté.

246. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver. » pp. 128-178

L’Amour d’Eudoxe et d’Héraclius est traité dans cette Tragédie avec un ménagement extraordinaire ; à peine en parle-t-on : à l’exception de la première Scène du quatrième Acte, où il n’est question cependant que de l’importante affaire de la reconnaissance du fils de Maurice, ces Amants ne se trouvent jamais tête à tête sur le Théâtre pour parler de leurs amours. […] Voilà, selon moi, le modèle le plus parfait que l’on puisse donner de la force de la passion, dont j’ai tant de fois parlé. […] A l’égard des hommes, la corruption est parvenue à un tel degré sur ce point, qu’il me paraît inutile d’en parler ; je me contenterai seulement de citer et d’adopter la maxime d’un Auteur recommandable qui ne craint pas de dire, qu’il n’y a plus d’honnêtes gens dans le monde, parce que la façon avec laquelle on traite aujourd’hui la passion d’amour déshonnore également tous les hommes. […] Je ne m’arrêterai pas à parler des critiques et des apologies qui furent imprimées pour lors ; mais je ne puis me dispenser de dire un mot sur l’article de l’amour, qui est le fondement de la Tragédie d’Inès, et le but principal de mon ouvrage, quoique dans des sens fort différents. […] J’en ai parlé autre part ; et je prie le Lecteur de trouver bon que je le renvoie à mes Observations sur la Comédie.

247. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

 7 & 11, parle de quelques singularités théatrales qui ne sont pas moins méchaniques. […]  32, l’auteur se moque de Léon X, dont nous avons parlé ailleurs. […] La scène ne parle de la Religion que pour l’affoiblir, la décréditer, & s’en jouer. […] Il en parle encore, avec moins d’enthousiasme, ou plutôt moins d’ironie (tom.  […]  30 parle de divers spectacles singuliers donnés sur le théatre anglois.

248. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

Cela peut arriver quelquefois, & on ne manque pas de donner cet avis aux jeunes Prêtres de parler avec beaucoup de discrétion. […] Tous ces livres ne parlent des péchés que pour les condamner. […] Je parle ici à ceux qui sont encore assez bourgeois pour rougir de quelque chose. […] Les libertins, les Comédiens même parlent comme nous ; jamais ils n’ont avancé que l’obscénité & l’impiété fussent permises, ils ont toûjours prétendu que leurs pieces en étoient exemptes. […] Le Saint Esprit, qui dit que les paroles mauvaises corrompent les mœurs, ne parle-t-il que des discours grossiers, que les honnêtes gens n’entendent jamais ?

249. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre IV. De l’illusion Théâtrale. » pp. 64-79

Rien de si commun que de voir sur le Theâtre des Acteurs immobiles, quant ce n’est pas à eux à parler ; ou qui, d’un air distrait & désœuvré, portent leurs regards ça & là sur les spectateurs. […] Tous les Acteurs doivent donc concourir à augmenter la force de l’expression de celui qui parle ; & s’ils y réussissent aux yeux du spectateur, n’aident-ils pas fortement à le séduire ? […] C’est pour cela que nous ne pouvons être de l’avis de l’Auteur dont nous parlons à l’égard de l’âge des Acteurs.

250. (1759) Lettre sur la comédie pp. 1-20

Il ne me resté qu’un regret en la quittant ; ce n’est point sur la privation des applaudissements publics, je ne les aurois peut-être pas obtenus ; & quand même je pourrois être assûré de les obtenir au plus haut degré, tout ce fracas populaire n’ébranleroit point ma résolution : la voix solitaire du Devoir doit parler plus haut pour un Chrétien que toutes les voix de la Renommée. […] Tel est le malheur attaché à la Poésie, cet Art si dangereux, dont l’Histoire est beaucoup plus la liste des fautes célèbres & des regrets tardifs, que celle des succès sans honte & de la gloire sans remords : tel est l’écueil presque inévitable, sur-tout dans les délires de la jeunesse ; on se laisse entraîner à établir des principes qu’on n’a point ; un vers brillant décide d’une maxime hardie, scandaleuse, extravagante : l’idée est téméraire, le trait est impie, n’importe, le vers est heureux, sonore, éblouissant, on ne peut le sacrifier, on ne veut que briller, on parle contre ce qu’on croit, & la vanité des mots l’emporte sur la vérité des choses. […] Après avoir apprécié, dans sa raison, ce phosphore qu’on nomme l’Esprit, ce rien qu’on appelle la Renommée, ce moment qu’on nomme la Vie, qu’il interroge la Religion qui doit lui parler comme à moi ; qu’il contemple fixement la mort ; qu’il regarde au-delà, & qu’il me juge.

251. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien premier. Sentiment du reverend Pere Bourdaloue de la Compagnie de Jesus, touchant les Bals & les Comedies en general. » pp. 8-16

Raisonnons donc sur certains sujets plus ordinaires, plus connus, & qui sont a peu près les mêmes que ceux dont a parlé Tertulien. […] Ils parloient à tous Chrétiens comme vous, & ils leur parloient a tous.

252. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35

L’amour, je parle de celui qui peut faire le sujet d’une Comédie, est nécessairement une passion criminelle, qui devrait toujours être suivie de malheurs, comme elle est précédée de traverses, si on ne la mettait sur le Théâtre que pour l’instruction des Spectateurs et pour la correction des mœurs. […] Puisque les Modernes ne savent parler que de l’amour sur la Scène, ce qui est la marque certaine, ou d’une corruption générale, ou d’un défaut de génie dans le plus grand nombre des Poètes ; outre qu’ils ne devraient jamais traiter cette passion que dans la vue d’instruire les Spectateurs ; ils pourraient encore joindre à cette passion, devenue instructive, plusieurs autres espèces d’intérêts que la raison et les devoirs autorisent : ainsi on pourrait traiter des sujets de l’amour conjugal, de l’amour paternel, de l’amour filial, de l’amour de la Patrie : voilà des intérêts tendres et vifs, qui seraient nouveaux et très convenables au Théâtre ; intérêts qui peuvent avoir leurs degrés, suivant les circonstances dans lesquelles on peut les saisir, et suivant les différents caractères des hommes que l’on introduirait sur la Scène : par exemple, l’imprudence, la faiblesse, la fermeté, la complaisance, la colère, et toutes les autres passions qui s’associent dans le cœur humain à la passion dominante, ne feraient-elles pas paraître, dans la personne qui serait occupée de quelques-uns de ces sentiments, une infinité de caractères marqués et différents entre eux, qui seraient combattus par la force du raisonnement et par l’ascendant du caractère ? […] Il y a près de deux mille ans, que les Comédies Atellanes ont porté cette dépravation à Rome : les Comiques Latins, qui nous restent, nous l’ont transmise : et, depuis que le Théâtre moderne subsiste, les intrigues d’amour ont toujours fait le fond des Comédies, Sans parler de l’utile, qui doit toujours marcher à côté de l’agréable, (et qui se trouve rarement dans une action, où il ne s’agit que d’amour et de mariage) nous voyons que l’agréable même y manque.

253. (1759) Remarques sur le Discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie « Remarques sur le discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie. » pp. 350-387

Après le plaisir d’apprendre & d’amuser la curiosité & l’inquiétude de notre esprit, sans allarmer sa paresse naturelle, se présente celui de sentir, ou pour parler avec plus de précision, celui d’éprouver une émotion douce & agréable. […] Ils condamnent volontiers les vices qu’ils n’ont pas ; ils cherchent à excuser ou à se déguiser à eux-mêmes ceux qu’ils ont, pour étouffer les reproches de cette voix intérieure qui les rappelle toujours à l’ordre ; & de-là vient que le Poëte les flatte si agréablement, comme je le disois tout à l’heure ; lorsque pour parler comme Racine, *Athalie. […] Nous croyons les reconnoître dans les Héros que le Poëte fait parler ; nous nous approprions leurs pensées, ou nous nous imaginons qu’ils empruntent ou qu’ils expriment les nôtres ; & ces deux différents tours de notre amour propre réussissent également. […] Je n’ai pas besoin d’en expliquer ici la raison ; je l’ai marquée par avance, lorsque j’ai parlé en général du plaisir que notre imagination trouve à être remuée & à éprouver une agitation douce & agréable. […] Notre amour propre se repaît donc, pour parler ainsi, de la vûe de ces fautes qui échappent aux meilleurs Auteurs : nous nous flattons aisément que puisque nous les appercevons, nous les aurions évitées si nous avions eu à faire le même Ouvrage.

254. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre prémier. Déssein de cet Ouvrage. » pp. 2-7

Mes raisonnemens doivent avoir quelque autorité, puisque je parlerai souvent, d’après Aristote, Horace, d’Aubignac, Boileau ; & d’après une foule de Commentateurs célèbres, & de Savans renommés. […] Puisque le plan que je me propose, me conduira à parler successivement de tous les Poèmes joués actuellement sur nos Théâtres, & à faire remarquer ce qui les concerne séparément ou en général ; puisque, dis-je, mon dèssein est de ne rien passer sous silence qui intéresse vraiment le Poète, le Comédien, & les amateurs du Théâtre, je n’aurai garde d’oublier ce qui a rapport à la Musique.

255. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Parallèle du Poème épique avec les Pièces du nouveau genre. » pp. 107-112

J’ ai traité de tout ce qui concerne le Drame du nouveau Théâtre, comme Comédie ; je parlerai ailleurs de ce qui regarde la musique. […] Le stile ordinairement sublime de l’un, & les façons de parler basses & communes de l’autre, ne paraissent guères se concilier ensemble.

256. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Onzième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 244-249

Mais tu ne parles pas de ta conduite actuelle ? […] Si j’ai différé jusqu’à présent de te parler des Pupilles de monsieur Des Tianges, & de mademoiselle De Liane, c’est que tu m’occupais toute entière : cependant, tous trois doivent m’intéresser ; la dernière, pour la beauté de son âme ; les deux autres, parce que monsieur Des Tianges les chérit comme ses propres enfans.

257. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Treizième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 254-259

Je la trouvai triste, éplorée : je me hâtai de parler. […] Insensé, vil… Mon ami, il faut m’aider à me fuir moi-même, à éviter le dangereux Objet… Elle partage mon desespoir… Si tu savais comment nous sommes devenus coupables… Je parlais d’Ursule ; je fesais son éloge ; son adorable image enflamait mon imagination : je me croyais loin du crime… C’en est fait… j’ai mon ignominie & les remords de ma Complice à supporter.

258. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « IV. » pp. 17-22

Je n’en ai parlé que pour vous ôter l’envie d’employer pour votre défense les mêmes vers dont il abuse. […] « On a parlé amplement de cet Avis dans les dernières Nouvelles d’Octobre, et on ne s’étendrait pas moins sur la Réponse de cet Avocat, si on y trouvait de la matière, mais on ne sait sur quoi donner fond.

259. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Avis » pp. -

En général, on prie les Lecteurs de considérer la circonspection dont l’Auteur a usé dans cette matière, et de remarquer que dans tout ce petit Ouvrage il ne se trouvera pas qu’il juge en aucune manière de ce qui est en question, sur la Comédie qui en est le sujet : car, pour la première partie, ce n’est, comme on l’a déjà dit, qu’une relation fidèle de la chose, et de ce qui s’en est dit pour et contre par les intelligents ; et, pour les réflexions qui composent l’autre, il n’y parle que sur des suppositions qu’il n’examine point. Dans la première, il suppose l’innocence de cette pièce, quant au particulier de tout ce qu’elle contient, ce qui est le point de la question, et s’attache simplement à combattre une objection générale qu’on a faite, sur ce qu’il est parlé de la Religion ; et, dans la dernière, continuant sur la même supposition, il propose une utilité accidentelle qu’il croit qu’on en peut tirer contre la galanterie et les galants, utilité qui assurément est grande, si elle est véritable ; mais qui, quand elle le serait, ne justifierait pas les défauts essentiels que les Puissances ont trouvés dans cette Comédie, si tant est qu’ils y soient, ce qu’il n’examine point.

260. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

Comme toute la piece pantomime se joue sans parler, elle peut être figurée en saisissant le mouvement des gestes qui parlent énergiquement. […] Nous parlerons de son Apologie du théatre, que la religion & les mœurs ne lui ont pas dictée. […] Il doit l’être de par-tout ; il parle de tout. […] C’est une puérilité concertée entre l’Auteur & la premiere Actrice, qui a voulu faire parler d’elle. […] Je ne parle point des repas, chasses, promenades, jeux &c.

261. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Dans la Pièce dont je parle, ce dernier n’est-il pas l’honnête homme ? […] Je ne m’arrêterai point à parler des Valets. […] La même scène dont je viens de parler m’en fournit la preuve. […] Ils avaient pour maxime que le pays, où les mœurs étaient les plus pures, était celui où l’on parlait le moins des femmes ; et que la femme la plus honnête était celle dont on parlait le moins. […] [NDA] Je parlerai ci-après des inconvénients.

262. (1774) L’homme du monde éclairé « L’homme du monde éclairé » pp. 150-171

Mais, puisque vous parlez de devoirs, les comédiens n’instruisent-ils pas les princes ainsi que les prédicateurs ? […] Vous parlez d’un ridicule réformé par le théâtre, & je vous ai déjà dit qu’il étoit propre à cela. […] qui, à Constantinople, à Milan, à Rome, à Carthage, à Marseille, à Treves, &c. ne parloient qu’à des chrétiens, en sont les démonstrations. […] Mais, à ce très-petit nombre près, qui n’y revient plus, & dont je ne parle point, il est de notoriété publique que tout le reste ne se distingue que par son dérangement.

263. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XI. Les Grecs ont-ils porté plus loin que nous la perfection de la Tragédie ? » pp. 316-335

Il ne se trompe pas toujours quand il le contredit sur les qualités de l’Action & sur la Catastrophe, mais il peut avoir raison sans qu’Aristote ait tort, parce qu’il parle de ces choses suivant le goût de notre Tragédie, & sur l’expérience de ses cinquante années : au lieu qu’Aristote en parloit suivant le goût de la Tragédie Grecque, & suivant l’expérience qu’avoient faite les Poëtes de son tems. […] Aristote qui parle peu des caracteres & des sentimens, ne paroît occupé que de l’Action, & des moyens de la rendre capable de produire le plus grand trouble. […] Quand nous parlerons Grec ou Latin, nous ne rimerons plus : jusques-là des Vers sans rime dans nos Langues, ne seront pas des Vers. […] Cet Etranger qui est venu dans l’intention de lui apporter une heureuse nouvelle, est cause que l’affreux mystere se dévoile, & que quand le vieux Domestique de Laïus, qu’Œdippe fait venir & force à parler, s’écrie, O terrible secret que je vais révéler !

264. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

Je me borne ici à l’idolâtrie ; j’en ai déjà parlé dans le chapitre précédent. […] Je ne parle pas de l’esprit faux et frivole qu’inspire et qu’entretient l’étude continuelle des fables et des chimères, du mauvais goût que donne le tissu de folies et de crimes dont on se repaît comme de quelque chose de bien merveilleux, des entraves qu’il met au génie, en persuadant que tout le beau, le sublime, l’agréable est renfermé dans ce petit nombre d’objets sans cesse répétés et ressassés, qui n’ont plus que de la fadeur. Je parle de la religion, qui pour peu qu’on ait de zèle pour la gloire du vrai Dieu, ne peut qu’être ébranlée, affligée, scandalisée, de voir revivre et parer de toutes ses grâces, des monstres et des absurdités qu’elle s’est fait une gloire de noyer dans le sang d’un million de Martyrs. […] C’est là qu’on lui offre le culte le plus religieux, qu’on suit ses lois, qu’on parle son langage. […] Voltaire parle à la le Couvreur.

265. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

Or je vous le demande, répondez-moi sans détours, vous Courtisans assidus qui ne fréquentez pas la Cour sans prétentions ; vous bons Français toujours distingués par votre amour pour vos Chefs et pour vos Conducteurs ; vous sages et prudents Magistrats, qui par zèle pour le bien public dont vous êtes le plus ferme appui, ne vous occupez qu’à maintenir les Lois et la plus exacte Police, parlez de bonne foi ; serait-ce dans ces Réduits consacrés à la licence et à la révolte que vous iriez chercher à vous délasser de vos travaux et de vos fatigues ? […] L’Abbé de Rancé6, embarrassé de ce reproche, ne pouvait comprendre « qu’une chose si mauvaise (il parlait de l’Opéra) fût appuyée d’une si grande autorité ». […] On ne parla plus que d’avoir raison d’une insulte, que de tirer vengeance, que de se battre. […] Fagan, pag. 161, parle de plusieurs Ouvrages imprimés en Italie contre les Spectacles : Savoir à Padoue en 1630, par François Marie del Monaco Sicilien ; à Florence en 1645, par le P. […] Le même Auteur, pag. 118, détaille mieux le fait dont on a parlé plus haut, qui concerne la Requête des Comédiens à Innocent XII.

266. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

Mais Dion parle d’un habit particulier, qui n’était pas un habit de femme. […] Chrysostome avaient parlé si souvent pour la faire rougir de l’amour des spectacles. […] Il est néanmoins parlé de jeux d’Histrions dans la vie de S. […] Voyons comment on en a parlé depuis les Scholastiques jusqu’à présent. […] Ses délices étaient le chant des Psaumes, et la lecture des bonnes Ecritures, ainsi que parle Joinville.

267. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 19-42

Quoique les fauteurs de la Comedie prétendent, que l’Ange de l’Ecole permet de donner quelque chose aux Comediens, ils ne me montreront jamais, qu’il parle des Comedies qu’on représente aujourd’hui sur le theatre public & mercenaire. […] La grace de Jesus-Christ produit dans les prédestinés une aversion pour toute vanité, & pour les spectacles de la Comedie : Saint Luc au livre des Actes des Apôtres parle des premiers Chrétiens comme des gens livrés & devoués à la grace ; & ces gens ne paroissoient jamais aux spectacles de la Comedie : ou s’il y en paroissoit quelqu’un, on le regardoit délors comme un Apostat & un Infidéle. […] Il est dit des Chrétiens, dont je viens de parler, qu’ils perseveroient dans les priéres . […] Je passerai l’aprésdinée dans l’oisivité, à recevoir visite, ou en donner : Là, je n’y parlerai que du prochain, & j’y critiquerai telles, & telles personnes, pour qui je sens de l’aversion. […] Le Seigneur nous dit : « Malheur à vous, qui passez vos jours dans la joie & dans les divertissemens. » C’est Jesus Christ lui même qui parle : doit-il être crû ?

268. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre IV. Il faut que le nouveau Théâtre se fonde sur la Vérité & sur la Nature. » pp. 133-138

Dépeint-il les mœurs d’un Teinturier, d’un Boulanger, on est transporté dans leur boutique ; on agit, on parle avec eux : enfin, jamais Spectacle ne copia si bien la Nature. […] Je parle ici de l’Opéra-Sérieux sans rien approfondir ; on verra ce que j’en dirai lorsque je l’éxaminerai sérieusement.

269. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. —  De la Comédie.  » pp. 267-275

Comme il ne m’est pas permis de parler plus ouvertement sur cette matière, je me contenterai de rapporter deux exemples, qui suppléeront, en quelque sorte, à ce que je pourrais dire. […] Ce ne sont pas là des vices que la faiblesse humaine enfante, ce sont des crimes, et il n’est pas permis à un particulier d’en parler ni en secret, ni en public ; C’est aux Tribunaux préposés pour maintenir les Loix, et pour décerner les punitions que méritent les Prévaricateurs, qu’il appartient d’en prendre connaissance.

270. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien quatrieme. Sur la vanité & le danger des Bals, & des Danses en particulier, Tiré de la Bibliotheque des Predicateurs, composé par le Reverend Pere Vincent Houdry de la Compagnie de Jesus. » pp. 57-66

Le Fils de Dieu s’est assez ouvertement declaré contre les jeux, & les danses dans le Miracle, dont il est parlé dans l’Evangile, en resuscitant la fille du Prince de la Synagogue ; Miracle, qu’il ne voûlut pas operer tandis que les danseurs, & les joueurs d’instrumens seroient dans la maison ; c’est pourquoi il les fit chasser avant que d’y entrer… Saint Jerome parlant des Danseurs, dit, que c’est le demon qui danse dans leurs personnes, & qu’il se sert de ses laches Ministres pour seduir, & tromper les hommes… En effet tout ce que la volupté, est capable d’employer d’artifice est attaché au bal, à la danse, & à la comedie. […] circonstance qui prouve ce que j’ai avancé : car outre qu’à cet âge l’imagination est vive, l’esprit dissipé, le cœur volage, les sens ouverts & subtils, dispositions fatales, & propres à donner entré au peché, c’est qu’on est sans experience, sans crainte, sans défiance, sans preservatifs ; faute d’experience tout plaît, tout touche, toute attache : faute de crainte on ne sçait ce que c’est que de se menager, que de s’arrêter a propos, que de reculer ; on envisage avec joye le precipice, où l’on va se perdre, on cherche même a se perdre : faute de défiance loin de tenir sur ses gardes, & de se mettre en disposition de repousser l’ennemi du salut, on se dépouille (si j’ose parler de la sorte) de ses armes, & sent-on la tentation, on est hors d’état de se defendre. […] Vincent Houdry ; les Personnes qui s’appliquent au Sacrè Ministere de la parole y trouveront ce tresor du Pere de famille, dont il est parlé dans l’Evangile, d’où ils pourront tirer des richesses anciennes & nouvelles pour les repandre avec abondance, & avec fruits sur les fideles, en les instruisant pleinement des veritez du salut, & en les portant efficacement à la pratique des vertus necessaires pour acquerir les veritables biens de l’éternité.

271. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre d’une Dame de la Ville de *** au sujet de la Comedie. » pp. 6-15

Les Partisans de la Comedie me repliqueront peutêtre, que tous ces spectacles, dont parle ici le Docteur, faisoient partie du culte des faux Dieux ; & que c’étoit assés pour en inspirer de l’horreur aux Chrêtiens, & pour les condamner. […] Mais ce ne fut pas cette intention des Idolatres, qui excita ici le zele de Salvien : il parla aux Chrêtiens, qui rapporterent ces spectacles à l’honneur de Jesus-Christ, bien loin qu’ils voulussent faire des sacrifices à Neptune, à Venus, ou à leurs passions. […] On n’y voit les Comediens & les Comediennes monter sur le Theatre, que pour y parler d’intrigues de mariage & d’amourétes, & representer les passions les plus dangereuses.

272. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXV. Conclusion de tout ce discours. » pp. 138-152

Ce n’est pas qu’en métaphysique, cette séparation soit absolument impossible, ou comme parle l’école, qu’elle implique contradiction : disons plus, on voit en effet des représentations innocentes ; qui sera assez rigoureux pour condamner dans les collèges celles d’une jeunesse réglée à qui ses maîtres proposent de tels exercices pour leur aider à former ou leur style ou leur action, et en tout cas leur donner surtout à la fin de leur année quelque honnête relâchement ? […] vous avez des paroles de vie éternelle » : mais encore ceux qui étaient venus pour se saisir de sa personne, répondaient aux Pharisiens, qui leur en avaient donné l’ordre : « Jamais homme n’a parlé comme cet homme » Ibid.VII, 46. […] Il parle néanmoins encore avec une tout autre douceur, lorsqu’il se fait entendre dans le cœur, et qu’il y fait sentir ce feu céleste dont David était transporté en prononçant ces paroles : « Le feu s’allumera dans ma méditation »Ps.

273. (1671) De la connaissance des bons livres « DE LA COMEDIE  » pp. 232-248

On a déjà dit pour défense, Qu’il y avait différence de Spectacles chez les Grecs et chez les Romains ; Que véritablement les représentations qui se faisaient en postures, en grimaces, et en danses, étaient lubriques et déshonnêtes, et n’étaient exécutées que par les Histrions et Pantomimes qui étaient les Bouffons ou bateleurs de ce temps-là, et qu’il n’y a point d’apparence de croire que ces sortes de gens fussent mis au rang des personnes d’honneur ; mais qu’il y avait des Comédiens sérieux qui ne représentaient que des Tragédies ou Tragi-comédies pleines de raisonnements Moraux et Politiques, et que c’était ceux-là qui n’étaient pas notés d’infamie comme les autres ; Qu’un Roscius Comédien qui a été tant estimé, pouvait être de leur bande ; Que c’était chez lui que les jeunes Orateurs de Rome allaient étudier le geste et la prononciation ; Qu’il était un des plus honnêtes hommes de la Ville, et que Cicéron ayant pris la peine de le défendre en une Cause, avait parlé de lui fort avantageusement ; Mais quoi que en effet ce Roscius ait été vertueux, s’ensuit-il que tous les autres Comédiens de son temps le fussent, et qu’ils lui ressemblassent en son mérite personnel ? […] En ce qui est des Poètes Comiques que chacun croit être plus libres ; il n’a pas eu besoin d’en parler de même, pour ce quee si les plus retenus sont condamnés, il n’y a guère d’apparence que les autres se puissent sauver : Mais si on en vient jusques là, et qu’on leur veuille interdire à tous l’expression des passions, qui sont l’esprit mouvant des Comédies, il faut donc dire Adieu au Théâtre : On ne représentera plus de Comédies, et à peine permettra-t-on de les imprimer. […] Les nouveaux Critiques trouvent encore beaucoup à réformer en la façon de s’habiller des Comédiennes et en toutes leurs actions et leurs manières de parler, croyant que l’habit, le geste, la prononciation, et tout ce qui est en elles s’accorde fort à la licence des paroles qu’elles récitent et à leur sujet.

274. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

Il y est encore fait mention de plusieurs Seigneurs dont les familles subsistent : elles ont vu avec plaisir parler de leurs ancêtres, & ont protégé le panégyriste. […] J’ai parlé ailleurs de cette prétendue lettre que je crois fausse. […] Dans toute la Gascogne le peuple agit & parle comme lui ; cette espece de bons mots y naît comme les oranges en Provence, les châtaignes en Limousin : la qualité du Prince en fait tout le prix. […] On dit que Henri doute, & se propose d’embrasser cette Religion : il n’en parle pas moins en impie à Elisabeth d’Angleterre, & continue à son retour à verser le sang de ses sujets, sans se déclarer. […] Et je parle en Soldat plus qu’en Ambassadeur.

275. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. » pp. 1-75

Pour moi, je ne puis ni ne dois parler qu’en homme de Lettres, Philosophe & Chrétien. […] Quoique je parle au Fils de Racine, je lui déclarerai ingénument que son Père n’étoit pas un aussi grand Génie que Corneille. […] Il n’appartient qu’à Corneille & à Racine de faire parler les Acteurs. […] Ce n’est donc pas le jeune Auteur, c’est l’Ecrivain consommé qui parle. […] Les admirateurs de Corneille parlent de Racine comme si ce n’étoit point l’Auteur de Britannicus, de Mithridate, de Phedre & d’Athalie.

276. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques « [Traité] » pp. 3-62

En l’autre exemple, il y a des circonstances, qui doivent être bien considérées : Il était question de conserver l’honneur d’une Vierge, non de donner du plaisir à un peuple ; de sauver une pauvre colombe, environnée, comme parle S.  […] Ou de quelle sorte de tromperie parle cette objection : Un Prince terrien, qui aurait défendu le port des armes, sans exception, se contenterait-il d’un qui étant convaincu, d’y avoir contrevenu, répliquerait, que l’ordonnance ne se doit entendre, que de ceux qui portent les armes, pour assassiner leurs voisins ? […] et comment eût-il donc jamais pu croire, qu’il viendrait une sorte de Chrétiens, après lui, enflammés de même, ou de plus grand désir : Ecoutons l’exclamation qu’il fait au chapitre suivant, et nous l’appliquons, car il semble qu’il parle à nous. « O entendements insensés , dit-il Lib.  […] Si on réplique, qu’il ne parle que des excès des Païens, et qu’il faut distinguer entre les Bateleurs des Païens, qui sont à condamner, et les bateleurs des Chrétiens, qui doivent être libres Ubi sunt ludi Scenici, nisi in rebus Divinis ? […] Ci-après nous l’ouïrons parler plus amplement sur ce sujet.

277. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXI. Réflexions sur la vertu qu’Aristote et Saint Thomas après lui ont appelée Eutrapelia. Aristote est combattu par Saint Chrysostome sur un passage de Saint Paul. » pp. 117-123

Car c’est ainsi qu’il s’en explique en termes formels, quand il parle de cette vertu dans ses morales. […] C’est ce qu’il répète cent fois, et il le prouve par Saint Paul, qui dit « que ces choses ne conviennent pas » : car où la vulgate a traduit : « scurrilitas quae ad rem non pertinet » ; en rapportant ces derniers mots à la seule plaisanterie : le grec porte que « toutes ces choses », dont l’Apôtre vient de parler, « ne conviennent pas », et c’était ainsi que portait anciennement la vulgate, comme il paraît par Saint Jérômeal, qui y lit, non pertinent.

278. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

Mais que ce public déploie à la vue du plus révoltant spectacle qui fut jamais, tous les ressorts de l’admiration, qu’il éclate en applaudissemens, qu’il exalte, qu’il préconise, et les victimes et ceux qui les vendent et ceux qui les immolent ; qu’il se nourrisse les yeux et le cœur, en voyant la première innocence s’instruire dans les vices de tous les âges, en parler le langage, en rendre les transports, en figurer les opérations, avec ce fatal genre d’éloquence qui exprime plus qu’il ne dit, qui parle à tous les sens à la fois, qui agite le cœur à mesure qu’il fascine l’intelligence ; qu’un spectacle de cette nature soit d’un goût et d’une approbation générale ; voilà (je défie les Taïtiens d’aller au-delà) le terme, le non plus outre de la corruption. […] Des personnes dévouées à la piété, détrompées des illusions du monde ; des gens pour qui les farces mimiques n’ont jamais eu d’attraits, n’ont pu tenir contre le plaisir de voir l’innocence devenir, comme parle St.  […] Il peut s’élever un Suger, un Amboise, un Ximenès, qui parleront aux rois avec cette fermeté que donne la vertu unie à l’attachement le plus vif aux intérêts de la chose publique ; il peut naître un Théodose, un Louis IX qui ne prêteront point à leurs discours une attention stérile. […] Sans parler des tyrans et des fléaux de l’espèce humaine, tous les ennemis de la liberté et du droit public ont saisi ce moyen comme le plus efficace pour consolider leur usurpation. […] X. 27.) mêmes n’étoient pas une place propre à parler en faveur de la vérité et de la vertu.

279. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Luxe des coëffures. » pp. 115-142

On ne trouve point des vestiges de ce rafinement de luxe dans les Rois successeurs de Salomon, dont aucun ne fut aussi riche ni aussi voluptueux que lui ; dans le détail que font les Prophêtes des ornemens des femmes Juives, on ne voit point la poudre d’or, non plus que dans les poëtes, & si quelquefois ils parlent des tresses dorées, de cheveux dorés ; d’Apollon, de Venus, de l’Aurore ; &c. […] Grégoire de Nice parle d’une teinture d’or en usage de son tems, dont on enduisoit les cheveux comme on les enduit d’essence, c’étoit une espece de vernis appliqué sur les cheveux, qui faisoit un meilleur effet que la poudre, apparemment de-là étoit venue l’ancienne coutume de dorer en entier les statues des Saints, sans laisser la couleur de la chair, même aux pieds, aux mains & au visage. […] Nous avons parlé ci-dessus Livre 6, Chap. 5, du procès que les Barbiers Perruquiers, ont fait aux Coëffeurs des Dames ; mais nous n’avons pas tout dit. […] C’est un Quaker à la vérité qui parle, mais c’est la raison & la religion qui lui dictent la Morale. […] Les anciens Auteurs parlent de plusieurs manieres d’orner les cheveux, que nous ne faisons que renouveller, ce qui se voit par les Tableaux, les Statues, les Médailles ; 1°.

280. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Suite d’Anecdotes Ecclésiastiques. » pp. 106-132

L’auteur n’en parle pas : il en est amateur, & n’a pas l’air dévot, & vraisemblablement ne se pique pas de l’être. […] Il obtint une défense de les représenter : cette défense fut leur tombeau ; elles n’auroient pas réussi, & on n’en a plus parlé. […] On ne parla de celles-ci que sur la recommandation de Baron, tout puissant alors sur la scène. […] Nonnus fit un sermon, & parla d’une maniere si touchante que l’auditoire fondoit en larmes. […] Le vice n’est pas pou-elle un masque, il est dans le cœur, est dans toutes les allures ; c’est lui qui parle en elles & qui agit.

281. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VI. Suite de l’infamie civile. » pp. 126-152

) On ne connaît pas exactement les étoffes dont parle la loi ; la mode s’en perdit dans les siècles de barbarie qui suivirent la chute de l’empire. […] Cet habile Jurisconsulte ne parle que le langage des lois, qui partout confondent ces deux personnages. […] Toute leur vie se passe à la toilette, dans les intrigues et les parties de plaisir ; leurs discours, leurs parures, leurs regards, leurs attitudes, tout ne parle que volupté. […] Augustin ; mais ces applaudissements sont ceux dont parle le Prophète (Psal. […] Il est juste de prendre ce ton avec des gens qui font métier de se moquer de tout, et ne peuvent que se rendre ridicules quand ils parlent continence et vertu.

282. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VI. Ericie, ou les Vestales. » pp. 138-159

On auroit pu chercher des preuves, interroger la prévenue & ses compagnes, ménager des justifications, faire voir que ce n’étoit qu’une surprise momentanée par la témérité d’un jeune homme, où elle n’avoit aucune part, & avoit même résisté, faire parler Elmire qui pouvoit avoir tout entendu, suspendre le jugement, rendre la condamnation difficile, & enfin, si on vouloit la faire mourir, fournir des preuves apparentes. […] Peut-on penser qu’il entende parler du crime, qu’il vienne au Couvent faire le procès à une Vestale, sans s’informer si sa fille est impliquée dans ces soupçons, qu’il parle à la grande Prêtresse & à toutes les autres, sans s’appercevoir que sa fille y manque ? […] On a voulu, dit-on, faire parler la nature. […] Tout est contre la vérité de l’histoire. 1.° Le Roi Numa, dont parle la grande Prêtresse, n’institua que quatre Vestales : on en ajouta deux dans la suite, il y eut quelque légère augmentation sous les Empereurs ; mais il est certain qu’au temps de Scipion l’Africain, où l’on suppose que la scene se passa, il n’y en avoit que six. […] Mais c’est un fou qui parle ; mais celui qui compose, celui qui débite, celui qui écoute ces abominables folies est-il sage ?

283. (1607) Conviction véritable du récit fabuleux « letter » pp. 3-26

Puis donnant le vent à ses mensonges il parle ainsi : « En cette comédie il y avait divers personnages, entre autres un Dieu jésuitique, et en après un Jésus-Christ à sa droite. » s Qu’est ce mentir (Messieurs) si cela ne l’est ? […] Autant fut vu le purgatoire, ou parlé d’icelui, que du pape: et autant de celui-ci que d’Artus le Bretonaf. […] Ce que tu dis ci-après de la tour est autre cas, j’en parlerai à cette heure, te suivant comme on fait la bête à la piste. […] [NDE] André de Gaule parle bien d’ « action » et non de comédie pour définir la pièce représentée. […] [NDE] Il ne fut pas parlé du roi Artus et donc ni du pape, ni du purgatoire non plus.

284. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre III. Origine des Théâtres. » pp. 22-49

Jugeons de ce qui est arrivé dans des tems dont l’on ne peut parler que par conjecture, en réfléchissant sur ce qui s’est passé sous nos yeux. […] Cependant il faut décider ; l’Histoire est remplie d’obscurités, lorsqu’elle remonte dans des tems éloignés ; elle ne parle que par conjecture des Rois qui ont gouvernés de grands Peuples, & d’une monarchie entière : comment entreprendrai-je de parler avec certitude de l’origine des Spectacles, dont elle n’a presque rien dit, & qui se perd dans les prémiers âges du monde ? […] Les Romains contraignirent les pays subjugués à parler leur langue, & à prendre une partie de leurs coutumes. […] Il me reste encore à parler de l’origine de l’Opéra-Bouffon ; ce genre nouveau de Spectacle qu’on se fait une gloire d’estimer, mérite d’être traité comme les autres Théâtres.

285. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 5. SIECLE. » pp. 147-179

Ces personnes converties se regardent avec étonnement les unes les autres, et parlent avec joie dans l'Eglise de Dieu, des miséricordes qu'il leur a faites. […] Cet homme converti parle ainsi des autres, et les autres parlent de lui de la même sorte. […] Dans ces Spectacles dont nous avons parlé, nous nous déclarons en quelque façon apostats, transgresseurs de la Loi, et ennemis des Sacrements ; car la première protestation que les Chrétiens font au Baptême, n'est-ce-pas de renoncer au Diable, à ses Pompes, à ses Spectacles, à ses ouvrages. […] Mais si l'on ne trouve pas que ces Spectacles dont nous avons parlé soient de si grande conséquence, que l'on considère attentivement ce que nous avons dit, et sans doute on reconnaîtra qu'au lieu de contentement ils nous apportent la mort, qu'ils nous perdent au lieu de nous divertir ; car en se retirant de ce qui peut entretenir la vie, ne se met-on pas au hasard de la perdre entièrement ; et lors qu'on a ruiné le fondement de sa Religion, n'a-t-on pas sujet d'appréhender la perte de son salut ?

286. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre I. Est-il à propos que la Noblesse fréquente la Comédie ? » pp. 3-19

.), qui en parlent au long. […] Si quelqu’un est en droit de parler aux maîtres du monde, c’est leur Pasteur, c’est au Ministre du Dieu vivant, qui de sa part et en son nom instruit, exhorte, tonne, menace dans la chaire de vérité, qui par la force de la parole et le secours de la grâce divine, les touche en effet et les convertit. […] Mais sans remonter aux premiers siècles de l’Eglise, où les Basile et les Chrysostome parlaient aux Grands de leur temps avec tant de courage et de zèle, on n’a qu’à ouvrir les sermons de Bourdaloue, de la Rue, de Massillon, et en particulier le petit carême de ce dernier, pour se convaincre que la religion et la vertu n’ont aucun besoin du théâtre pour annoncer la vérité aux Grands, que les Orateurs Chrétiens le font avec plus d’autorité, de liberté et de fruit que tous les Corneille et les Racine du monde. Je parle de ces deux dramatiques, parce que ce sont les plus judicieux et les plus décents. […] Quelquefois, il est vrai, un homme sage, un ministre vertueux, un Burrus, par exemple, dans Britannicus, parle un moment le langage de la probité, de la justice, de l’humanité.

287. (1690) Entretien sur ce qui forme l’honnête homme et le vrai savant « VII. ENTRETIEN. » pp. 193-227

Puisque la Rhétorique n’est qu’un tissu de raisonnements étendus et figurés, et que nos discours ne sont que des expressions de nos idées, il est certain que l’art de parler suppose celui de penser. […] Ne serait-ce point encore faute de cette sorte d’éducation que nous voyons tant de faux savants, tant de jeunes hommes, et même tant de vieux qui mettent toute leur science à réciter des vers, à réciter de longs passages des Historiens et des Orateurs, à parler de tout ce qu’ils ne savent point ? […] Je n’en veux qu’à ces particuliers qui ne cherchent et ne parlent que Médailles, et à qui tous les bijoux du monde ne suffiraient pas. […] Mais je sais bien qu’il est inutile de leur parler du dérèglement de leur esprit.

288. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE V.  » pp. 415-435

Je n’en ai que contre ceux dont je viens de parler, lesquels par leurs sales paroles, actions et gestes impudiques, empoisonnent les âmes : ce qui fait qu’on les doit fuir, et qu’on ne les peut entendre sans crime. […] Il ne faut donc qu’un peu de vrai Christianisme ; il ne faut qu’un peu de zèle pour son salut et pour celui des autres, afin de bannir ces ennemis de la vertu et de l’honnêteté : que Messieurs les Magistrats se donnent la peine d’entendre le Saint Esprit, qui leur parle et qui leur crie, « apprenez Juges, ouvrez, les oreilles, vous qui tenez sous votre autorité, les multitudes, et qui vous plaisez dans les pouvoirs que vous avez sur les Troupes, apprenez deux choses, la premières que toute votre puissance vient de Dieu, la seconde que ce même Dieu vous demandera compte de toutes vos œuvres, et fondera jusqu’à la moindre de vos pensées, par la raison que vous ayant établi les Ministres de son Royaume, vous n’avez point observé la Loi de la Justice ni marché selon sa volonté : ce qui fait qu’en peu de temps il vous apparaîtra d’une manière terrible, et vous fera demeurer d’accord que le jugement contre ceux qui président aux autres, sera effroyable » : Que répondra donc à Dieu le Juge qui aura contribué à la perte des âmes, par la permission injuste qu’il aura donnée à ces persécuteurs de la vertu ? […] Je ne dirai rien de moi sur ce sujet, me contentant de faire parler ceux qui en ont écrit avec tant de force et de justice : écoutez-donc, mon cher Lecteur, quel a été le sentiment de saint CyprienEpist. ad Donat., lib. 2 [Epître à Donat, livre 2].

289. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

C’est la sagesse humaine qui parle ici en faveur des mœurs…. […] Desprez de Boissy n’a pas omis d’en parler. […] Tout y parle d’amour. […] Et afin qu’on ne me soupçonne pas d’exagérer, je vais le faire parler lui-même. […] Dans la Piece dont je parle, ce dernier n’est-il pas l’honnête-homme ?

290. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « IV. S’il est vrai que la représentation des passions agréables ne les excite que par accident.  » pp. 10-18

Vous dites que ces représentations des passions agréables, « et les paroles de passions dont on se sert dans la comédie » ne les excitent qu’indirectement, « par hasard, et par accident, comme vous parlez ; et que ce n’est pas leur nature de les exciter »Pag. 46-47 [« Lettre d’un théologien », page 47]. […] Dites, que tout cet appareil n’entretient pas directement et par soi le feu de la convoitise ; ou que la convoitise n’est pas mauvaise, et qu’il n’y a rien qui répugne à l’honnêteté et aux bonnes mœurs dans le soin de l’entretenir ; ou que le feu n’échauffe qu’indirectement ; et que, pendant qu’on choisit les plus tendres expressions pour représenter la passion dont brûle un amant insensé, ce n’est que « par accident » c, que l’ardeur des mauvais désirs sort du milieu de ces flammes : dites que la pudeur d’une jeune fille n’est offensée que « par accident », par tous les discours où une personne de son sexe parle de ses combats, où elle avoue sa défaite, et l’avoue à son vainqueur même, comme elle l’appelle.

291. (1668) Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs bien loin de les réformer. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics en augmente le danger. On ne peut assister au spectacle sans péril « Chapitre XI. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics, en augmente le danger. L’on ne peut assister aux spectacles sans péril. » pp. 191-200

Comme la nature nous a faits les uns pour les autres, elle nous a liés par cette sympathie ou communication réciproque de nos passions ; de sorte qu’une personne vicieuse qui nous parle fortement, ne manque point de nous tourner l’esprit et le cœur comme le sien, et par consequent de nous infecter de son venin, à moins que nous nous tenions attachés à la vérité pour n’être pas ébranlés par ses paroles, et que nous n’excitions en nous-mêmes des passions opposées à celles qu’elle nous inspire. […]  » Et quoiqu’il n’ait pas coutume de parler à son désavantage, il avoue que les Spectacles faisaient de si grands changements dans son cœur, qu’il en retournait non seulement plus avare, plus ambitieux, plus amateur des plaisirs et du luxe : mais encore plus cruel et moins homme ; parce, dit-il, que j’ai été avec des hommes ; « Avarior redeo, ambitiosior, luxuriosior, imo vero crudelior et inhumanior, quia inter homines fui. » Que l’on prouve si on le veut, que les Comédies qui se jouent aujourd’hui ne peuvent causer que des passions innocentes, et des sentiments raisonnables, qu’on en conclue qu’il n’y a aucun danger, que ceux qui les représentent, nous communiquent les mouvements qu’ils expriment ; cela ne s’accorde point du tout avec l’expérience ; et s’il était ainsi, les gens du siècle pour qui elles sont faites, ne s’y divertiraient nullement.

292. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver sur le Théâtre de la Réformation. Avant Propos. » pp. 118-127

J’ai pensé moi-même comme les autres, pendant un temps ; et, dans la crainte qu’on ne m’accusât de présomption en combattant l’opinion générale, j’ai soutenu les règles tant que j’ai pu ; comme on en peut juger, surtout par mon examen sur Œdipe : mais, en pénétrant plus avant, je me suis senti forcé de les abandonner ; et je me suis dit à moi-même que si mon sentiment était fondé sur la vérité, je ne devais point craindre de parler. […] Si j’ose donc parler présentement, c’est parce que je crois que je n’aurai plus à l’avenir occasion d’écrire sur cette matière.

293. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105

Je ne voudrois pas même qu’on fit parler un payen contre la religion qu’il professe, quoique fausse ; c’est un ait de blasphême, une sorte de scandale, qui peu à peu apprend à se jouer de toute sorte de religion. […] Cet Auteur sombre, énergique & sublime, plein d’une bonne morale, parle ainsi du théatre : nos théatres, nos divertissemens même retracent l’idée de la mort. […] C’est, disent-ils, pour donner à la jeunesse la hardiesse, le ton, la contenance, pour parler en public ; mais pourquoi choisir des pieces de théatre ? […] C’est peut être par chagrin que dans son épitaphe, il ne parle point de ses tragédies ; il en avoit fait plus de quatre-vingt ; il n’en reste que sept, la plûpart mauvaises, toute médiocres. […] Les payens alloient droit au crime, & ne connoissoient point cette débauche adoucie & voilée, qui ne présente & ne parle que sentiment, quoiqu’elle ne se livra pas moins à la chair.

294. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. De la Dédicace de la Statue de Voltaire. » pp. 71-94

Le grand Voltaire qui a fait si bien agir & parler les Rois qui a si bien parlé lui même des Rois & de Dieu, doit seul avoir part aux honneurs royaux, & même aux honneurs divins ; c’est le Dieu du théatre, il faut bien le placer dans son temple & sur ses autels. […] Vous riez de la comparaison, le génie sublime qui fait agir & parler les Rois & les Dieux, n’auroit il pas ses fêtes, & aussi brillantes ? […] Du ton sublime de Corneille ; Il a fait parler les Romains ; Racine a formé son oreille, Et mis son pinceau dans ses mains. […] Opinion, bisarre idole, Dont l’Univers subit la loi, Moins puissante que sa parole, En lui tu reconnois ton Roi ; Au milieu de l’erreur commune, L’homme éloquent est le Neptune Qui s’éleve du sein des eaux, Il parle aux vagues mugissantes, Et les vagues obeissantes vont expirer sous les roseaux. […] C’est apparemment le génie de Socrate, qui rend assidument visite ; car, ailleurs les talents, l’esprit, le génie ne sont que la personne même qui en est enrichie ; ce qui, sans doute est assidu chez elle, tout cela est encore né dans la maison de la Clairon ; car c’est leur patrie ; mais peut-être parle-t-il des gens à talens qui lui sont la cour : quoi donc, la Harpe, Marmontel, &c.

295. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE III. Suite du Mariage. » pp. 55-79

Là c’est une lettre envoyée dans une boëte, ici une lettre jetée avec une pierre par la fenêtre, une fille qui parle à la fois au jaloux & à l’amant, & par une équivoque fait entendre qu’il faut l’enlever, & sans que l’imbécille s’en apperçoive, l’embrasse dans le même temps qu’elle fait baiser la main au rival. […] Je parle d’après le Dictionnaire de Baile. […] On pense à Dieu, on parle de Dieu, on rapporte tout à sa providence, on attend tout de sa bonté, on le prie avec confiance. […] Vous nous parlez des temps héroïques, il y a trois mille ans, & des bords du Tigre, à mille lieues de Paris. […] Les nouvelles publiques, qui n’osent parler qu’à demi d’une mort si frappante, pour en adoucir la terreur, qu’elles ne peuvent se dissimuler, ajoûtent que ce Prince étoit très-pieux, qu’il s’étoit confessé & qu’il avoit communié le même jour, qui étoit un dimanche.

296. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

L’Assemblée du Clergé qui excitée par le zèle des Magistrats donna peu de temps après son grand avertissement sur l’incrédulité, ne parle pas du Théâtre dans le long détail des sources & des effets de l’irréligion : ne pensons pas que celui qui tenoit la plume fasse plus de grace à la scene. […] Souvent Moliere ne parle pas françois : on diroit qu’il joue en province, & en emprunte le jargon Au reste, ce changement de style est une foible digue à la corruption, ou plutôt par la malignité du cœur humain elle la favorise. […] Le programme parle ainsi : Il faut bien développer le caractère de son génie poëtique & tragique, ainsi que l’influence qu’il a eue sur notre Théatre, sur notre poësie en général, peut-être sur nos mœurs (si cela est, il ne les a certainement pas réformées), & sur notre maniere de penser, enfin sur l’esprit qui a regné dans le beau siecle de Louis XIV, sur les hommes supérieurs même dans les genres de pur agrément. […] Tous ces grands défauts, à la correction desquels on veut qu’il se soit appliqué, ne sont pas tant des qualités vicieuses ou criminelles, que quelques faux goûts, quelque sot entêtement, quelque affectation ridicule, qu’il a repris à propos dans les précieuses, les prudes, & ceux qui outrent les modes, qui s’érigent en Marquis, qui parlent incessament de leur noblesse, qui ont toujours quelque poësie de leur façon à montrer. […] Dans une Préface bien écrite, qui est à la tête de leurs œuvres, ils parlent avec une sincerité qui n’en fait pas l’éloge, quoiqu’ils y aient été attachés toute leur vie, & qu’ils aient composé pour lui bien de jolies pieces.

297. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

Il faut éviter le moindre péché : ce n'est plus modération quand Dieu est offensé, quand la loi parle, quand le désordre commence. […] Je ne parle même ici que de quelques honnêtes gens, en petit nombre, qui abhorrant la réalité des grandes passions, veulent se repaître de leur image, et en courir le risque dans leurs préludes ; car pour le grand nombre, dont la conscience est peu délicate, il ne demande ni ne mérite d'apologie. Le théâtre présente à des yeux Chrétiens un second spectacle plus ridicule que la comédie, et bien tragique pour ceux qui comptent la mort de l'âme pour quelque chose : une foule de personnes assemblées pour s'oublier et se perdre elles-mêmes, méprisant leur principe et leur fin, la raison et la vertu, pour se repaître de chimères ; détruire le langage et les sentiments de la religion, pour ne parler que celui de la passion ; au lieu de travailler à corriger leurs vices, ne faire qu'en rire, et étudier l'art de les augmenter. Faut-il qu'à la faveur des talents le vice ait le droit de parler plus haut que les lois, et de faire taire l'Evangile ? […] La mémoire trop fidèle, le cœur trop sensible, l'imagination trop vive, les objets trop séduisants, et jusqu'aux chimères, tout sert si aisément une concupiscence trop redoutable, que les Solitaires même, ensevelis dans les antres de la Thébaïde, les Religieux de la Trappe, selon la tragédie du Comte de Comminge, dont nous avons parlé ci-dessus, ne sont point en sûreté contre cet agréable ennemi (leçon que le sieur Arnaud n'a pas prétendu donner, puisqu'elle doit faire abandonner le théâtre).

298. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Il fait d’abord parler S. […] Il y parle en homme de Lettres, Philosophe & Chrétien. […] Il y est parlé des Spectacles publics. […] On n’y parle que de feux, de chaînes & de tourmens. […] Sa merci nous osons à cette heure parler & écrire.

299. (1686) La Comédie défendue aux chrétiens pour diverses raisons [Traité des jeux et des divertissemens] « Chapitre XXV » pp. 299-346

Ainsi on ne peut estre parfait Chrêtien, que le corps du peché ne soit détruit, comme parle l’Apôtreb, que l’homme celeste ne régne, & que le vieil homme ne soit crucifié avec sesc passions & ses desirs déréglez. […] Saint Augustin en parle en ces termes : « Nous offrons (dit-il) un Sacrifice tres-agreable aux démonsb, lorsque nous disons ou faisons quelque chose qui blesse & qui bannit l’honnêteté, qui est l’ame de la Justice. […] aVoici comme il parle : « Qui pourroit assez déplorer (dit-il) ceux qui se déguisent en idoles ? […] Saint Jean Chrysostomed ne parle pas avec moins de force contre les danses. […] Combien peu y en a t il qui en dansant, ou en voïant danser les autres, ne se portent à quelque pensée deshonnête, ne jettent quelque regard impudique, ne fassent quelque posture indécente, ne disent quelque parole libre, enfin ne forment quelque desir de la chair, comme parle le saint Apôtrea ?

300. (1733) Traité contre les spectacles « TRAITÉ CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 145-246

il est certain qu’il parle aussi à tous les hommes. […] Parlons maintenant de la manière dont on représente les jeux dans le cirque. […] nous en tenir à l’ordre que nous avons marqué, parlons maintenant du jeu des Athlètes. […] nous reste à parler du plus fameux et du plus agréable de tous les spectacles. […] La comédie est, pour ainsi parler, l’école de l’impureté : La tragédie n’apprend que cruauté, qu’impiété, que barbarie.

301. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75

On y voit la passion la plus généralement répandue et la plus à craindre s’élever sur les ruines de toutes les vertus, dominer dans presque tous les cœurs et fonder les principaux intérêts ; on y voit les faiblesses et les crimes qu’elle traîne à sa suite, déguisés, palliés par les tours ingénieux d’une morale aussi fausse que séduisante, justifiés, autorisés par de grands exemples, ou présentés sous des traits qui les font paraître plus dignes de compassion que de censure et de haine ; on y apprend à nouer les intrigues d’amour ou à en parler le langage, à en adopter les prétextes ou en répéter les excuses ; on y voit les autres passions les plus ardentes et les plus dangereuses, ces passions qui sont les secrets mobiles du cœur humain et qui enfantent tous nos malheurs, l’orgueil, l’esprit de domination, le ressentiment des injures prendre un air de noblesse et d’élévation qui semble les rapprocher de la grandeur d’âme et du vrai courage. […] Ajoutez que l’auteur, pour faire parler chacun son caractère, est forcé de mettre dans la bouche des méchants leurs maximes et leurs principes, revêtus de tout l’éclat des beaux vers, et débités d’un ton imposant et sentencieux pour l’instruction du parterre. […] L’intérêt principal est pour Bérénice, et c’est le sort de son amour qui détermine l’espèce de catastrophe : non que ses plaintes donnent une grande émotion durant le cours de la pièce, mais au cinquième acte, où, cessant de se plaindre, l’air morne, l’œil sec et la voix éteinte, elle fait parler une douleur approchante du désespoir ; et les spectateurs vivement touchés commencent à pleurer quand Bérénice ne pleure plus. […] Son plus grand soin est de tourner la bonté et la simplicité en ridicule, et de mettre la ruse et le mensonge du parti pour lequel on prend intérêt : ses honnêtes gens ne sont que des gens qui parlent, ses vicieux sont des gens qui agissent, et que les plus brillants succès favorisent le plus souvent ; enfin, l’honneur des applaudissements, rarement pour le plus estimable, est presque toujours pour le plus adroit. […] Dans la pièce dont je parle, ce dernier n’est-il pas l’honnête homme ?

302. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Actes ou des divisions nécessaires au Poème dramatique. » pp. 90-106

On entend par Acte un certain nombre de Scènes jointes ensemble ; dans l’Acte les Acteurs parlent & agissent aux yeux des Spectateurs. […] Voici comme il s’èxprime : « Les Grecs distinguaient les Actes par le chant du chœur ; & comme je trouve lieu de croire qu’en quelques-uns de leurs Poèmes ils le fesaient chanter plus de quatre fois, je ne voudrais pas répondre qu’ils ne le poussâssent jamais au-delà de cinq. » Celui qui parle de la sorte est le plus grand Poète dramatique que nous ayons ; c’est le grand Corneille, en un mot. […] Je ne doute pas que les Poètes dont je parle ne parviennent bientôt à ce point respectable, objet de l’ambition de tant d’Auteurs, qui s’éfforcent envain d’y atteindre, ou qui font naufrage au Port.

303. (1707) Lettres sur la comédie « Réponse à la Lettre de Monsieur Despreaux. » pp. 276-292

On prêche aux hommes la vertu en pure perte : mais le vice n’a pas besoin de Prédicateur, il est lui-même son Evangéliste, s’il m’est permis de parler ainsi. […] A proprement parler, les Tragédies ne font que chatouiller, c’est là leur métier ; au lieu que dans les plaies désespérées, il faut enfoncer le fer et le feu, et c’est ce que font seuls les Ministres de l’Evangile. […] Augustin, que je ne me lasse point de citer, les appelle tantôt l’impureté d’une folle compassion, et tantôt une démangeaison d’amour propre, qui n’est pas fâché qu’on lui égratigne la peau, pour ainsi parler ; parce que cette satisfaction passagère lui cause une enflure pleine d’inflammation, d’où il sort du sang corrompu et de la boue.

304. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXX. Profanation du dimanche : étrange explication du précepte de la sanctification des fêtes. » pp. 109-116

est-ce un art plus libéral ou plus favorable que la peinture et que la sculpture, pour ne point parler des autres ouvrages plus nécessaires à la vie ? […] Saint Charlesaj avait prononcé de même : tous les canons anciens et modernes parlent ainsi sans restriction.

305. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « HISTOIRE DES OUVRAGES. Qui ont paru pour et contre la Comédie, depuis le 17e Siècle. » pp. 161-175

On a parlé plus haut de quelques Traités faits en Italie contre les Spectacles. […] Caffaro, si on excepte les deux Requêtes des Comédiens dont on a parlé, on n’a point vu d’Apologie publique de la Comédie, que l’ouvrage de M.F. on ne pense pas qu’il ait plus de succès que les autres.

306. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre V. De la Dépense des Spectacles. » pp. 75-88

Nous en avons parlé (L. […] on rirait à la comédie, si on y parlait de charité. […] Une amatrice est ordinairement habillée et coiffée en Actrice, un amateur pense, parle, agit en Acteur ; peut-il être que ce qu’il fréquente ? […] Augustin qui parle ainsi (Tract. in Joan.

307. (1836) De l’influence de la scène « De l’influence de la scène sur les mœurs en France » pp. 3-21

Je n’examine pas si les principes émis par Voltaire ont été utiles ou nuisibles à l’humanité, je ne parle que de leur influence qui fut immense. […] Je ne parlerai ni de Hernani, ni du Roi s’amuse, ni de Lucrèce Borgia, œuvres d’un grand génie qu’on est forcé d’admirer même dans ses écarts ; la célébrité qu’a eue la Tour de Nesle fixera mon choix. […] Je ne parlerai pas du ministre Marigny, légalement pendu au gibet de Montfaucon, c’est un accessoire qui passe inaperçu au milieu de tant de crimes. […] Laissons à cet égard parler Rousseau.

308. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE IV. Traité de la Danse de Cahusac. » pp. 76-104

On ne peut guère douter qu’avant le déluge ces hommes si livrés au plaisir ne se soient accordés celui de la danse ; mais comme Cahusac n’a pas eu des mémoires de ces temps reculés, il n’en a point parlé. […] Basile a parlé de la joie des Saints & des Anges sous la figure d’une danse, comme on le dit, il ne dissimule pas les dangers de la danse des hommes : J’ai vu, dit-il à Chilon son disciple (Epist. […] Toutes ces folies méritent-elles qu’on en parle ? […] Un muet peut parler ce langage, un sourd l’entendre. […] Il la défend dans ses conciles, il ordonne aux Prédicateurs de parler fortement contre elle : Choreas saltationes tripudia sœpè & graviter de suggesta reprehendete & intectabitur.

309. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

Thomas dont nous parlerons) : question, dit-on, qui n’a jamais été traitée par les adversaires de la scène. […] Il condamne les romans sans restriction, & ne parle plus de possibilité de réforme. […] L’histoire ne choisit pas, elle parle avec une sorte de sécheresse. […] Croiset parle souvent du théatre, sur-tout Réflex. […] Amædeus Guimenius, que les Curés de Paris n’accuserent pas de rigorisme, parle de la comédie, & de la facilité des Jésuites à la faire jouer chez eux, de peccat. prop.

310. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE I. Du sombre pathétique. » pp. 4-32

Combien aurait-on mieux réussi et touché les cœurs, en tranchant tout d'un coup en deux mots cette affreuse reconnaissance, pour laisser la place à un sentiment de religion et de repentir, et si Commenge à sa place fondant en larmes sur ses péchés et sur ceux qu'il avait fait commettre, n'eût parlé que pour montrer sa conversion et édifier la Communauté ? […] Je ne parle pas des défenses faites depuis les premiers Empereurs Chrétiens, et cent fois renouvelées par les ordonnances de nos Rois et les arrêts des Parlements, de jamais porter des habits ou introduire sur le théâtre des rôles ecclésiastiques ou religieux : le respect pour les lois et la religion est inconnu au théâtre. […] Aussi Commenge, instruit par ses leçons, s'écrie dans son désespoir : « Le ciel t'a rejeté, l'enfer te dévore. » Voilà la réprobation consommée : Adelaïde parle sur le même ton, sa doctrine n'est pas plus saine : « J'étais au crime destinée. » Est-ce ainsi qu'on pense et qu'on parle à la Trappe ? […] Il n'est pas étonnant que son amant la croie damnée dans le songe où elle lui parle : « De tourbillons de feux elle était entourée, On pouvait voir son cœur de flammes dévoré.

311. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  RECAPITULATION. » pp. 382-390

Pour arracher leur ame à cette oisiveté qui fait son ennui, il faut ou la rendre attentive à un pompeux récit de merveilles qui la tiennent dans l’admiration, ou frapper en elle cette partie pleureuse, dont parle Socrate [p. 67] qui est insatiable de larmes, ou, ce qui est plus difficile, satisfaire la partie gaye, qui ne veut que rire. […] La Tragédie Moderne fut longtems très-galante, j’en ai dit la raison, & non contente de parler un langage qui l’avilit, elle fut longtems sans connoître aucune vraisemblance dans l’Imitation.

312. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE V. Suite du Théatre de S. Foix. » pp. 105-139

Nous parlerons bien-tôt du troisieme cas du Marchand d’étoffes & du Comédien. […] du moins en cet endroit & dans cent autres il ne parle pas en Catholique. […] Il ne veut pas qu’on parle contre le libertinage, lui qui ne ménage ni Pape ni Roi. […] C’est se respecter peu soi-même de faire parler d’une maniere si ridicule un Saint aussi éclairé, aussi désintéressé que S. […] On parle ainsi aux petites maisons ; le théatre en a la réalité, il ne lui manque que le nom.

313. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre I. Du Théâtre des Anciens. » pp. 2-24

Telle est l’origine des Spectacles dont nous allons parler. […] Horace & tous les Auteurs qui ont parlé du Théâtre Grec, attribuent à Thespis l’invention du personnage qu’il ajouta à ceux du Chœur, & dont les fonctions étoient différentes. […] Avant de s’informer du caractère & des mœurs d’Hercule, on jette les yeux sur ses exploits, parce qu’ils parlent aux yeux : son caractère ne se fait connoître qu’à l’esprit, qu’à la réflexion, qui ne travaillent que sur les mémoires que les premiers leur fournissent.

314. (1666) Seconde Lettre de Mr Racine aux deux apologistes des Hérésies Imaginaires « De Paris ce 10. Mai 1666. » pp. 193-204

Jetez-vous dans le petit nombre de ses défenseurs, commencez à faire les importants, mettez-vous dans la tête que l’on ne parle que de vous, et que l’on vous cherche partout pour vous arrêter, délogez souvent ; changez de nome si vous ne l’avez déjà fait, ou plutôt n’en changez point du tout, vous ne sauriez être moins connus qu’avec le vôtre : surtout louez vos Messieurs, et ne les louez pas avec retenue. […] Cet homme ne manque point de hardiesse, il possède assez bien le caractère de Port-Royal, il traite le Pape familièrement, il parle aux Docteurs avec autorité ; que dis-je ? […] L’autre me veut faire croire que j’ai voulu parler du Père Mulardp.

315. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Septième Lettre. De la même. » pp. 73-99

Le premier, probablement, parlait des anciennes Tragédies Grecques, où l’on voit les trahisons, les meurtres, les incestes, les parricides ; des Pièces satyriques d’Aristophane ; des Comédies de Plaute & de Térence, qu’une Française lui abandonne de bon cœur : l’autre n’a sans doute en vue que de conserver à sa bicocque de Genève, dont je me soucie très-peu, son urbanité suisse, le droit de s’ennivrer, l’agrément de médire à son aise, & le plaisir, un peu plus réel pour la jeunesse des deux sexes, de danser quelquefois ensemble. […] Le Spectacle est un amusement permis de droit divin & de droit humain : il se trouve par-tout dans la nature ; le plus beau de tous est le Ciel lui-même : la majestueuse étendue des mers, la variété des sites & des campagnes, la sombreté des forêts, l’éclat des montagnes de neige, l’émail des prairies, nous en offrent de moins beaux à la vérité, mais plus à notre portée : les Armées, les Combats, les Assemblées, les Fêtes, les Cérémonies des Religions en sont un autre genre plus rapproché de l’homme : enfin, il y a des Spectacles proprement dits, que l’homme social se prépare, qu’il assaisonne de tout ce qui peut flatter cette avidité de voir qui lui est naturelle : les uns consistent en courses, en combats d’hommes & d’animaux, & sont purement matériels ; les autres (& c’est de ceux-ci dont il est question) satisfont la vue par les décorations d’un Théâtre, le jeu des Acteurs, en même-tems que par le Drame ils parlent au cœur & à l’esprit. […] Dans ces trois Pièces, le jeune-homme ne voit que des objets séduisans ; il n’entend que des maximes libres ou mondaines ; on allume la volupté dans ses sens, l’on parle à son cœur un langage passionné ; mais il n’y trouve pas un petit mot dont il puisse profiter. […] Que serait-ce si je parlais de ces Farces, si courues de nos pères, & beaucoup moins dangereuses pour eux, qu’elles ne le seraient pour nous ?… Concluons donc, que le Théâtre, uniquement composé des Pièces dans le genre dont je viens de parler, « ne peut être comporté par l’austérité Républicaine » : mais convenons, en consultant la raison, qu’en eux-mêmes, les Spectacles, sont légitimes, utiles ; qu’ils peuvent, par leur argument ou leur sujet, instruire les hommes, adoucir ; épurer les mœurs, aussi bien qu’ils pourraient les corrompre ; que de bonnes loix (comme je le prouverai en deux mots, en répondant aux questions 6 & 7,) que de bonnes loix, dis-je, suffisent pour réprimer les abus : le Comédisme réformé, le Drame intéressant & châtié produiront cet avantage, écarteront tous les inconvéniens.

316. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

Tout occupé à sauver le fond de la religion et des mœurs, que les spectacles détruisent, on n’a point parlé de l’observation des fêtes, qui n’en est qu’une branche. […] Ainsi en ont parlé les Empereurs Théodose, Valentinien, Gratien, Justinien, etc. […] Neuville, et digne de lui, parce qu’elle est très bien écrite, parle ainsi (l. […] Sans se donner la peine, comme les Protestants, de combattre la loi et l’autorité de l’Eglise, ils se moquent de ceux qui leur en parlent. […] leur parlerais-je de l’esprit et de la fin d’une loi dont ils méprisent les dispositions les plus expresses ?

317. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127

Je ne parle pas même d'une multitude d'ex-Jésuites que la Société ne réclame pas, des Fontaines, Fréron, la Porte, Villiers, Gresset, Rainal, etc. qui tous, enrichis des trésors dramatiques qu'ils avaient ramassés tandis qu'ils en portaient la robe, les ont ensuite répandus à pleines mains. […] Je ne dis pas qu'on ne puisse quelquefois employer ces expressions métaphoriques, qui sont partout reçues, encore moins voudrais-je soupçonner la pureté d'intention d'un Auteur que j'ai connu rempli de piété, je dis seulement que c'est un homme qui, comme un grand nombre de Jésuites, nourri du théâtre, ayant composé et représenté des pièces, regardant les talents dramatiques comme un mérite distingué, s'en est rendu le langage familier, et le parle naturellement à tout propos, sans s'apercevoir de l'indécence de l'application qu'il en fait aux choses saintes. […] Et ce Prédicateur lui-même qui parle aujourd’hui contre la comédie, en composait il y a deux jours, et demain il ira voir, louer, admirer celle de son confrère, et féliciter les familles d'un succès qu'il vient d'anathématiser. […] C'est là ce bras de chair, ce roseau fragile dont parle l'Ecriture, qui se brise sous la main qui s'y appuie, et la perce elle-même. […] J'ai parlé ailleurs des sentiments de ce Prince sur le théâtre.

318. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 15-18

Pensez-vous être excusé au jugement de Dieu, de croire plutôt à un homme qui vous flatte, qui vous parle en secret, et qui ne vous apporte aucune preuve de son dire, qu’aux prédicateurs qui n’ont point d’intérêt que la vérité, qui vous parlent en public de la part de votre pasteur, de votre évêque, de votre Dieu, et qui prouvent leur dire par les textes de la Bible, par les Pères et les conciles ?

319. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

De quel public nous parlez-vous ? […] Où sont même parmi les hommes les génies brûlants dont vous nous parlez ? […] Rousseau parle du désir, il est indépendant du caractère, comme le caractère l’est de l’exemple. […] Rousseau ne leur en fait-il pas un crime ; et je parle ici, non à M. […] L’âme de Corneille s’élevait jusqu’à l’héroïsme pour faire parler Cornélie et César, après s’être abaissée jusqu’aux sentiments de la plus lâche trahison pour faire parler Achillas et Septime.

320. (1772) Sermon sur les spectacles. Pour le Jeudi de la III. Semaine de Caresme [Sermons pour le Carême] « Sermon sur les spectacles » pp. 174-217

Et quand il n’y auroit, ajoute Saint Augustin, que la rencontre de l’un & de l’autre sexe, sans parler de ces criminelles afféteries de femmes sans pudeur, qui par leurs airs languissants, leurs voix pénétrantes, leur action empoisonnée ne cherchent, selon l’expression de Saint Basile, qu’à vous percer, vous déchirer des traits des passions qu’elles représentent : sans tout cela, dis-je, quand il n’y auroit que la vue d’un sexe toujours dangereux, qui affecte de venir y montrer une beauté relevée par-tout ce que le faste & le luxe ont imaginé de plus enchanteur : ah ! […] Mais, comme parle un Auteur Romain même, dès que la Grece conquise lui eût fait présent de cet art funeste, elle lui fit présent en même tems de tous ses vices. […] Qui parle donc ainsi ? […] Qui parle donc ainsi ? […] Qui parle ainsi ?

321. (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50

Je vous demande si jamais vous n’avez entendu sortir de ces bouches impures que des paroles chastes & mesurées ; si jamais vos yeux & vos oreilles n’ont rien rencontré dans les Spectacles, qu’on dit être les plus châtiés, qui pût alarmer la modestie ; si vous voudriez imiter, ou si vous souffririez dans les personnes dont la conduite vous est confiée, les parures indécentes, les manières lascives & dissolues, l’air d’effronterie & d’impudence qu’on étale sur le théâtre ; si vous adopteriez le langage qu’on y parle ; & si enfin vous n’avez jamais rougi, en souriant à des propos que vous auriez honte de répéter ? Je ne parle ici, mes Frères, que d’après vos propres aveux : éloigné par principes autant que par devoir & par bienséance de ces plaisirs dangereux, je ne les connois point par moi-même : quelqu’un qui les auroit goûtés, vous les peindroit sans doute avec des couleurs plus fortes & plus capables de vous en donner de l’horreur. […] Les héros qu’on introduit sur la scène tragique, les simples citoyens qui parlent & qui agissent dans la comédie, ne paroissent-ils pas également asservis à cette passion impérieuse ? […] Le langage de la vertu leur est toujours étranger ; & lorsqu’ils en débitent les maximes, lorsque dans certaines pièces ils osent prendre les noms & les personnages des Saints ou des Prophètes du Seigneur, il me semble entendre ce Dieu terrible qui leur dit : Méchant, pourquoi oses-tu parler de mes commandemens, & pourquoi mon nom se trouve-t-il sur tes lèvres impures ? […] Je finis, mes Frères, par ces paroles de l’Apôtre qui, bien méditées, renferment toutes les instructions que j’ai voulu vous donner dans ce discours : Qu’on n’entende pas même parler parmi vous de fornication, ni de quelqu’impureté que ce soit ; qu’on n’y entende point de paroles déshonnêtes, ni de folles, ni de bouffonnes, qui ne conviennent point à votre vocation : Fornicatio & omnis immunditia nec nominetur in vobis ; aut turpitudo, aut stultiloquium, aut scurrilitas quæ ad rem non pertinet.

322. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IIbis. Autre suite du Fard. » pp. 61-89

Il est parlé du fard en plusieurs endroits de l’Ecriture, sous le nom de Stibium. […] Dans le portrait que le sage fait de la femme forte, il ne parle ni de blanc ni de rouge, ce que l’on appelle un visage de marqueterie & de piéces rapportées. […] Plutarque parle du fard en divers endroits, toujours pour le condamner. […]  55 Montagne parle au long du luxe des odeurs, portés aussi à l’excès. […] Je ne parle pas du temps de la nuit, où la beauté est ensevelie dans les ténébres ; je compte du moment où elle se leve, jusqu’au moment où elle se couche.

323. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110

Enfin il traite fort au long tous les péchés d’impureté, & puis, dit-il, les fards bravetés & ornemens lubriques sollicitent au crime comme de l’huile jetée au feu ; il ne faut douter que toutes ces choses ne soient fort déplaisantes à Dieu & contraires au commandement, à l’honnêteté & modestie chrétienne ; que les femmes, dit Saint Pierre, s’acoutrent en habit honnête & avec modestie, non en tresses en or, en perles, en vêtement somptueux ; quand elles viennent à l’Église qu’elles ayent la tête couverte, rien ne manifeste plus le cœur d’une femme que l’ornement d’icelle, on peut y voir au moins comme en miroir & lire comme en un livre, les habits comme la bouche parlent de l’abondance du cœur ; les femmes sont meurtrières d’ames quand elles viennent à l’Église elles ouvrent leurs coffres & arches (boëte) pour mettre l’or & montrer & porter tout ce qu’elles ont de beau & de brave, comme si c’étoient des Merciers qui y apportassent leurs merceries à la foire ; on diroit qu’elles veulent se moquer de Dieu, & lui reprocher sa pauvreté & misère. […] Tous les Prédicateurs parlent sur le même ton, mais il n’y en a point que je sache qui ait désigné en particulier le Tartuffe. […] En ramassant quelques mots qu’elle a lu ou entendu dire, & c’est déjà ne savoir ce qu’on dit que d’entreprendre d’en parler ; ce n’est que sur ce ton cavalier qu’elle parle de religion ; car celui de la piété détoneroit infiniment ; ce n’est pas aux genoux d’Orphise, de Félicie qu’Oraphante & Telamon en porteront l’esprit & les sentimens, & entretiendront le langage ; mais pour que la conversation amuse leurs maîtresses, ils lanceront des traits contre l’Église, & leurs belles aussi dévotes qu’eux les payeront de leurs faveurs en revanche. […] Garassi, fameux Jésuite, étoit certainement habile homme, homme d’esprit, homme de bien, mais malheureusement d’un caractère bouffon ; son style qui s’en ressentoit, ne respectoit pas toujours les loix austères de la décence, il nous paroit même aujourd’hui plus indécent qu’il n’étoit alors, parce que le langage est devenu plus poli, il donna prise dans divers ouvrages, on lui fit bien des reproches, & on n’avoit pas tort ; le détail nous en estétranger, une accusation qui intéresse le théatre, c’est la prophanation des noms qui n’appartiennent qu’à Dieu, Divinité, Déesse adorable, autel, temple, sacrifice, &c. on les applique aux créatures & aux Dieux du Paganisme ; je suis bien éloigné d’approuver cet abus idolatrique des termes ; j’en ai parlé ailleurs, mais je ne comprends pas que ceux qui ont blâmé en lui cette licence ne se soient pas dit médecins, guérissez-vous vous-même, vous êtes aussi malade que le P. […] Nous n’aurions parlé ni du livre ni de son éloge, production d’un mérite médiocre, s’il n’y avoit dans Petrus Aurelius une erreur singulière qui intéresse le théatre, que le Panegyriste n’excepte pas de l’éloge pompeux, absolu, général, indéfini qu’il en fait ; ce qui semble une approbation tacite que je n’attribue pourtant pas à M.

324. (1686) Sermon sur les spectacles pp. 42-84

Que serait-ce qu’un Spectacle à vos yeux où l’on ne parlerait ni d’intrigues ni d’amour ; où l’on n’entendrait, ni cette musique qui énerve, ni ces voix qui séduisent ; où l’on ne verrait, ni ces habits qui éblouissent, ni ces décorations qui charment ; où l’on ne retrouverait enfin, ni les mœurs du siècle, ni les usages du pays ? […] Ne parlons donc plus des Spectacles, mes Frères, que pour vous en inspirer la plus grande horreur ; que pour vous dire, avec tous les Pères de l’Eglise, avec toute la tradition, que vous ne pouvez y assister sans violer les vœux de votre Baptême, sans désavouer l’alliance solennelle que vous avez contractée à la face des Autels, alliance dont les témoignages subsistent dans les Archives de la Religion, et déposeront à jamais contre vous. […] L’amour, et toujours l’amour, comme un tyran qui captive les esprits et les cœurs, paraît et reparaît sous mille formes diverses, parle, pleure, gémit, s’agite, et se tourmente, jusqu’à ce qu’il ait tout soumis aux lois de son empire. […] J’ai appris de l’Apôtre Saint Jean, que quiconque ajoute un seul iota aux Livres Saints, doit s’attendre à être retranché pour jamais du Livre de vie, et si je suis coupable aux yeux de celui qui sonde les cœurs et les reins, ce sera plutôt pour avoir adouci les expressions des Saints Pères, dans la crainte d’effaroucher un siècle aussi lâche que le nôtre ; car il est bon que vous sachiez que les Cyprien, les Jérôme, les Basile, les Chrysostome, les Augustin, ont tous parlé de l’assistance au Théâtre, comme d’une véritable Apostasie. […] La vérité ne doit-elle donc se faire entendre qu’au moment où l’on ne peut presque plus parler, et faudra-t-il perdre son âme pour un respect tout humain ?

325. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — II. Ce qui rend à irriter la concupiscence combat directement cette fin. » p. 7

se répand dans l’homme tout entier, & coule, pour ainsi parler, dans toutes les veines, pénétre jusqu’à la moëlle des os ; que tout ce qui rend le monde plus redoutable ou plus séduisant ; qui accrédite ses maximes, & donne plus d’éclat à ses pompes ; que tout cela, dis-je, attaque de front l’Evangile, & ne tend qu’à éteindre le feu que Jesus-Christ est venu jetter sur la terre.

326. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrisostome. » pp. 180-195

Quand je parle des vieillards, ce n’est pas pour excuser la jeunesse qui y court à sa perte ; car si cette passion est honteuse & ridicule pour les vieillards, elle est bien plus dangereuse pour la jeunesse. […] Il a prié Dieu, entendu sa parole, reçu les sacremens, il est exempt de péché, en particulier de ceux qu’on commet au théatre ; plein de confiance & de joie, il parle avec plaisir & avec fruit de ce qu’il a entendu. […] Embrasé de la concupiscence que le théatre a allumé, épris des objets que vous y avez vu, vous méprisez, vous insultez, vous maltraitez cette épouse simple & modeste, non qu’elle l’ait mérité, mais parce que vous ne voyez votre maison qu’avec dégoût, que vous ne soupirez qu’après ces objets criminels ; le son de leur voix retentit encore à vos oreilles, leurs traits, leurs graces, leurs attitudes sont encore gravés dans votre cœur ; à plus forte raison avec quelle répugnance venez-vous à l’Eglise, avec quel ennui entendez-vous la parole de Dieu, sur-tout si on vous parle de modestie & de pureté ? […] Vous ne sauriez trop gémir de tous ces désordres ; je vous en parle vivement, afin qu’enfonçant le fer plus profondément, je puisse plus parfaitement arracher de votre amé la pourriture qui la perd, & lui rendre la santé.

327. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre premier. » p. 162

Cette conformité avec les plaisirs anciens, dont nous venons de parler, ne m’empeschera pas de donner icy quelques avis sur nos Spectacles & sur nos divertissemens.

328. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — II.  »

On apprend à la souffrir et à en parler, et l'âme s'y laisse ensuite doucement aller en suivant la pente de la nature.

329. (1675) Traité de la comédie « III.  » p. 277

On apprend à la souffrir et à en parler; et l'âme s'y laisse ensuite doucement aller en suivant la pente de la nature.

330. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Dans les Comédies, ils parlaient de l’Agriculture, des affaires domestiques, & des divers évènemens de la vie humaine. […] Il fit agir & parler Dieu comme les hommes ; il prêta à l’Etre des êtres, nos passions ? […] Ils feignirent de descendre de ces Grands-hommes dont j’ai parlé plus haut, Inventeurs des Arts utiles, dont ils ne firent plus des hommes, mais des dieux. […] Lorsque j’entends quelquefois dire que la Religion Payenne animait tout, qu’elle était riante & variée, je doute si l’on parle sérieusement. […] Considérons ces Fêtes expiatoires dont parle Tite-Live.

331. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XX. Suite des prétendus talents du Comédien & de la Déclamation théatralle. » pp. 63-85

J’attribuerai mes plaisirs au maître habile qui le fait si bien parler. […] Il agit, il parle pour eux ; & à mois d’être stupide, il éprouve les mêmes impressions, les même sentimens que s’il étoit à leur place. […] Le sujet de Phédre dont nous venons de parler, est une Tragédie d’Euripide.

332. (1665) Réponse aux observations touchant Le Festin de Pierre de M. de Molière « Chapitre » pp. 3-32

Vous avez tort, M. de Molière : il fallait que le père fût absolu, qu’il parlât toujours sans que le fils osât lui dire mot, que la religieuse, bien loin de paraître sur un théâtre, fit dans son couvent une pénitence perpétuelle de ses péchés, et cet athée supposé n’en devait point échapper ; ses abominations, toutes feintes qu’elles étaient, méritaient bien pour leur mauvais exemple une punition effective. […] Je prévois que vous m’allez dire ce que j’ai lu dans votre critique, que ses termes sont trop hardis et qu’il semble se moquer quand il parle de Dieu. […] Mais changent-elles de nature ou de condition, lorsqu’on change de terme ou de ton pour en parler ?

333. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92

Les peintures parlent & glissent insensiblement le poison ; on en orne les appartemens, comme si les jeunes-gens n’avoient pas assez d’autres tentations. […] La langue parle aux oreilles, la peinture parle aux yeux, & la peinture est bien plus éloquente que les discours, & jette dans le cœur de plus profondes racines. […] Une bonne éducation permet aussi peu & encore moins de tenir aux jeunes-gens des discours licencieux, que de leur parler des revenans & des spectres. […] Parmi ces exercices, la déclamation est des plus utiles ; elle forme la voix & les gestes, exerce la mémoire, enseigne à parler en public. […] Aucun livte de morale ne traite si au long de l’origine, des avantages, des progrès, des révolutions du théatre dans la Grece, à Rome, en France ; aucun ne fait de plus grands éloges des Poëtes qui y ont brillé, des Auteurs qui en ont parlé.

334. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VII. De la Vraisemblance. » pp. 277-286

Q uoique j’aye parlé de la vraisemblance dans le cours de cet Ouvrage, il me paraît nécessaire d’en dire encore un mot. […] La vraisemblance est le vernis des Poèmes Dramatiques, elle les fait briller, elle attire sur eux tous les regards ; pour parler sans figures, c’est elle seule qui nous attache, & qui nous fait suivre avec plaisir une action Théâtrale, depuis son commencement jusqu’à sa fin.

335. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Neuvième Lettre. De la même. » pp. 233-241

Tu sais ce qui s’est passé mardi : hier, on n’était bien qu’avec moi ; aujourd’hui, on a toujours quelque chose à me dire ; on me parle de toi, on te loue, on soupire : en honneur je crois qu’on veut me faire confidence de ses faiblesses ; car, tout-à-l’heure encore, l’on me disait : — Ma sœur, croyez-vous que je la rende heureuse ? […] Mais pour peu qu’on ait suivi les Spectacles, on conviendra, que si son calcul est juste pour le temps dont il parle, le mien l’est également pour celui-ci.

336. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « VI. » pp. 27-35

.… nul ne s’attribue à soi-même cet honneur, mais il faut y être appelé de Dieu comme Aaron. » C’est ce divin modèle du Fils de Dieu qu’ont toujours suivi et imité tous les véritables Pasteurs : Et l’Eglise n’en honore aucun comme Saint, dont elle ne puisse dire ce qui est marqué dans le Bréviaire de Paris pour le commun des Pontifes : « Ille non vano tenuit tremendam Spiritu sedem, proprio nec ausu, Sed sacrum jussus Domino vocante  Sumpsit honorem. » Les Saints n’ont pas seulement été éloignés de cette ambition pour les charges de l’Eglise, qui fait, pour parler conformément à votre allégorie, que l’on se jette après, qu’on tâche de s’en saisir et qu’on y court en dansant, c’est-à-dire dans une disposition bien contraire à cette crainte et cette frayeur que leur humilité leur a toujours inspirée, mais ils ont encore marqué quels étaient sur cela leurs sentiments, et qui selon eux étaient les plus dignes de ces charges. […]  » On ne saurait trop représenter aujourd’hui ces belles paroles de deux Empereurs Léon et Anathème :11 « Un Ecclésiastique, disent-ils, doit être tellement éloigné de briguer et de poursuivre cette dignité (ils parlent de l’Episcopat) qu’il faut le chercher pour l’y contraindre, et qu’étant prié et convié de l’accepter, il doit se retirer, et s’enfuir en sorte qu’il ne se rende qu’à une nécessité absolue qui l’excuse devant Dieu.

337. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE I. Que les Spectacles sont des plaisirs défendus. Preuves de cette défense tirées de l'Ecriture sainte, des Pères de l'Eglise, des Conciles, des Rituels, et des Lois civiles. » pp. 43-53

On s'accoutume à en parler. […] L'Esprit de l'Eglise dans ses Conciles n'est pas différent de celui des Pères, ou plutôt les Pères ont parlé comme l'Eglise ; qui a condamné les spectacles pour les mêmes raisons tant particulières que générales.

338. (1749) Maximes pour se conduire chrestiennement « Des Plaisirs, et en particulier des Spectacles. » pp. 233-248

A qui donc croit-on parler ainsi ? […] La personne, à qui elle parlait ainsi, ne put s’empêcher d’en marquer de l’étonnement, et prit la liberté de lui en demander la raison.

339. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. -

Tout n’est presque 1 a sur la terre qu’illusion pour les hommes ; c’est leur seule réalité : ils parlent, ils s’agitent dans le mode des impressions qui les met en mouvement ; mais la cause de ces impressions en est cachée à tous. […] Je joins à cette Critique les endroits de son Livre même, dans lesquels, oubliant l’intérêt de son système, il parle dans la vérité, et fait comme une espèce d’amende honorable à l’humanité.

340. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IX. Sentiments de Tertullien. » pp. 180-200

Nous ne parlons pas des traités que fit cet Auteur depuis sa chute contre l'impureté. […] Car quoique David ne parle que des assemblées que tinrent les Juifs contre Jésus-Christ, peut-on douter qu'il ne condamne toutes celles des impies ? […] L'Ecriture parle d'une manière générale qui renferme ces espèces particulières, elle enseigne toutes les nations dans le peuple Juif, et menace tous les peuples dans les Egyptiens. […] Ne parlons pas même de ce que nous devons nous interdire : « Quod in facto rejicitur, etiam in dicto non est recipiendum. » « 18.° En vain voudriez-vous justifier les jeux du stade, parce que l'Ecriture en parle, ces coups de pied, ces coups de poing, ces soufflets qui défigurent le visage, l'image de Dieu, ces extravagances indignes de vos regards, ainsi que ces courses insensées, ces sauts périlleux, ces disques, ces forces du corps qu'on n'emploie qu'à nuire.

341. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

A quels dangers, presque toujours certains, ne s’exposent pas les insensés dont je vous parle. […] Quant aux oisifs de qualité, nous ne prétendons point en parler. […] On ne parle, au contraire, dans les conversations & dans les écrits, que de passions douces, de cœurs honnêtes, d’esprits honnêtes, d’ames honnêtes, de créatures honnêtes. […] C’est encore Morus qui parle. […] Je n’entens point parler ici des superbes Bâtimens nationaux, élevés depuis 30 ans.

342. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Un Auteur Dramatique dans une Monarchie doit un respect aveugle aux volontés du Prince, comme le reste des sujets, il ne se permettra pas de traiter des affaires d’Etat sur la scène, et ne fera parler ses Acteurs qu’avec respect des personnes qui en ont l’administration, dans une Démocratie au contraire, on peut en tous temps et en tous lieux attaquer l’inconduite des Chefs du Gouvernement. […] L’Orateur en ce cas est un juge qui ne connaît rien au-dessus de lui que les lois, qui peut parler aussi fortement qu’il le juge à propos pour le bien public, parce qu’il a le droit de le faire, et qu’on n’en a aucun de lui refuser tous les éclaircissements qu’il demande, voilà pourquoi l’éloquence est plus forte et plus vive dans une République ; ici l’Orateur parle en maître, dans une Monarchie c’est un sujet qui doute, qui remontre, qui supplie, ici c’est un client qui parle à son Juge, là c’est un Rapporteur qui l’instruit. […] « C’est à vous que je parle ma sœur. […] Une pauvre servante au moins m’était restée, Qui de ce mauvais air n’était point infectée ; Et voilà qu’on la chasse avec un grand fracas, A cause qu’elle manque à parler Vaugelas. […] Vous parlez du sang comme si c’était de l’eau de la rivière.

343. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXII.  » p. 481

Comme on n'y représente que des galanteries ou des aventures extraordinaires, et que les discours de ceux qui y parlent sont assez éloignés de ceux dont on use dans les affaires sérieuses; on y prend insensiblement une disposition d'esprit toute romanesque, on se remplit la tête de héros et d'héroïnes ; et les femmes principalement y voyant les adorations qu'on y rend à celles de leur sexe, dont elles voient l'image et la pratique dans les compagnies de divertissement, où de jeunes gens leur débitent ce qu'ils ont appris dans les Romans, et les traitent en Nymphes et Déesses, s'impriment tellement dans la fantaisie cette sorte de vie, que les petites affaires de leur ménage leur deviennent insupportables; et quand elles reviennent dans leurs maisons avec cet esprit évaporé et tout plein de ces folies, elles y trouvent tout désagréable, et surtout leurs maris qui, étant occupés de leurs affaires ne sont pas toujours en humeur de leur rendre ces complaisances ridicules, qu'on rend aux femmes dans les Comédies, dans les Romans et dans la vie romanesque.

344. (1675) Traité de la comédie « XXII.  » p. 310

Comme on n'y représente que des galanteries ou des aventures extraordinaires, et que les discours de ceux qui y parlent sont assez éloignés de ceux dont on use dans la vie commune;on y prend insensiblement une disposition d'esprit toute de Roman; on se remplit la tête de Héros et d'Héroïnes ; et les femmes principalement prenant plaisir aux adorations qu'on y rend à celles de leur sexe, dont elles voient l'image et la pratique dans les compagnies de divertissement, où de jeunes gens leur débitent ce qu'ils ont appris des Romans, et les traitent en Nymphes et Déesses, s'impriment tellement dans la fantaisie cette sorte de vie, que les petites affaires de leur ménage leur deviennent insupportables.

345. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre II. Charles XII. » pp. 32-44

On croit voir un de ces Chrétiens dont parle. […] Quel dommage que ces trois hommes qui ont tant travaillé pour la gloire, chacun dans son état, qui ont tant fait parler d’eux, & qui avoient chacun quelque chose de grand, après une vie si agitée & si laborieuse, soient enfin allés sans gloire dans une éternité de supplices ! […] A propos du Czar Pierre dont nous avons parlé, voici une anecdote singuliere.

346. (1705) Pour le Vendredy de la Semaine de la Passion. Sur le petit nombre des Elûs. Troisiéme partie [extrait] [Sermons sur les Evangiles du Carême] pp. 244-263

Ce principe le plus indubitable de nôtre Religion une fois supposé, tous ces spectacles dont je viens de parler, sont-ils permis ou défendus ? […] Voilà ce qu’ont fait tant des Saints : & après tant de crimes, tant de chûtes & de rechûtes, presque tout le monde demeure tranquille : des pécheurs déjà exclus de la celeste Patrie dont ils se sont rendus indignes, demeurent calmes sur leur destinée ; tout ce que l’on recommande aux Ministres qui les assistent, c’est de ne point les effraier, de ne point leur parler de ces terribles verités, & de les aider à se seduire & à se tranquiliser dans la fausse paix de leur conscience criminelle. […] Lorsque les Juifs furent prêts de quitter la Judée, & de partir pour être captifs à Babilone, le Seigneur leur parla en ces termes, par son Prophete Jeremie : enfans d’Israël, lorsque vous serés arrivés à Babilone, vous verrés les Peuples qui porteront sur leurs épaules des Dieux d’or & d’argent, de pierre & de bois, pour donner de la crainte aux Nations ; donnés-vous bien de garde de vous laisser entraîner au torrent du mauvais exemple : & ne craignés pas comme les autres ces Divinités impuissantes & chimeriques ; & voiant devant & derriere vous la multitude qui adore ces Idoles, dites dans le fond de vos cœurs : c’est vous seul, ô mon Dieu, qu’il faut adorer : c’est vous seul que nous voulons adorer, & qui seul merités d’être adoré ;* dicite in cordibus vestris : te oportet adorari Domine.

347. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CINQUIEME PARTIE. — Tragédies à rejeter. » pp. 235-265

Les critiques et les apologies qu’on a faites de la Tragédie du Cid, me dispensent d’en parler en détail : quelque défaut qu’on puisse y remarquer, le Cid sera toujours une Pièce remplie de beautés. […] Racine justifie l’amour d’Alexandre pour Cléofile par l’autorité de Justin ; mais s’il peut en parler comme Historien, je crains bien qu’il ne puisse pas le défendre comme Poète tragique. […] Je n’aurais pas même parlé de cette Tragédie, si Venceslas ne subsistait encore sur le Théâtre, pendant que les autres ouvrages de Rotrou sont abandonnés, et si de temps on n’en donnait la représentation : c’est apparemment par reconnaissance pour un ouvrage qui est du nombre de ceux dont la bonne Tragédie Française a reçu le ton, mais qu’elle a bien perfectionné depuis, surtout du côté des mœurs.

348. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VI. De l’Iconomanie théatrale. » pp. 141-158

Les appartemens, ameublements, équipages, bijoux, jardins, tout est plein de tableaux, d’estampes, de statues, de miniatures ; mais ce luxe frivole n’est point l’objet de nos réflexions : nous nous bornons au luxe à l’Iconomanie littéraire & théâtrale, sur lesquelles il ne paroît pas qu’aucun auteur air exercé sa plume, nous en avons déjà parlé. […] Le premier fruit & la premiere preuve de leur sincere conversion, ce fut de se défaire d’un poison fi dangéreux : une estampe, un tableau est un livre qui parle aux yeux, qui remplit l’imagination des objets qu’il présente, & par conséquent produit les plus pernicieux effets. […] Les traits de l’objet y sont plus frappants, la tentation plus délicate ; la conversation la plus libre, le livre le plus licencieux n’eurent jamais des couleurs aussi vives que celles d’un tableau, & n’oserent ni ne peurent parler comme la toile. […] Dans le grand traité de l’explication des songes, par Artemidore, il est beaucoup parlé des songes impurs, que la passion rend communs parmi les libertins, il ne regarde comme de bonne augure, que ceux qui ont un objet légitime ; ceux d’un mari qui pense à son épouse, tous ceux qui regardent le crime lui paroissent d’un mauvais augure ; toutes ces images indécentes, de nudités, de libertés lui semblent des présages de malheur, à moins qu’ils n’aient été rejettés, & qu’il ne paroisse que la volonté n’y a point de part ; qu’au contraire elle la condamne.

349. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Traité de la comédie et des spectacles » pp. 1-50

Pourvu qu'on veuille être de bonne foi, on en sera facilement persuadé, si on veut examiner la nature de la Comédie, son origine, ses circonstances, et ses effets, et si on veut s'instruire de la tradition universelle de l'Eglise sur ce sujet par les sentiments des Pères qui en ont parlé, et par ceux de l'Eglise assemblée dans un très grand nombre de Conciles. […] Ce n'est pas aussi par cet endroit que je prétends examiner la Comédie : le discours que j'ai entrepris appartient à la Morale et non pas à la Métaphysique : je veux parler de la Comédie comme on la joue, et point du tout comme on ne la joue pas. […] N'est-ce pas ce sentiment qu'Alcionée mourant par sa propre main, dit à Lidie : « Vous m'avez commandé de vaincre, et j'ai vaincu, Vous m'avez commandé de vivre et j'ai vécu : Aujourd'hui vos rigueurs vous demandent ma vie, Mon bras aveuglément l'accorde à votre envie, Heureux et satisfait dans mes adversités, D'avoir jusqu'au tombeau suivi vos volontés. » Rodrigue ne parle-t-il pas de même à Chimène, lorsqu'il va combattre Dom Sanche. […] Mais il ne croit pas que sa vertu soit dans un degré assez haut, s'il ne fait monter sa piété vers Pompée jusques à l'impiété et au blasphème vers les dieux de l'antiquité, car il la fait parler, dans la première scène du cinquième Acte, aux cendres de son mari, en cette manière : « Moi, je jure des Deux la puissance suprême, Et pour dire encor plus, je jure par vous-même; Car vous pouvez bien plus sur ce cœur affligé Que le respect des dieux qui l'ont mal protégé. » Et sur la fin de la scène quatrième du même Acte : « J'irai, n'en doute point, au partir de ces lieux, Soulever contre toi les hommes et les Dieux.

350. (1640) Lettre apologétique pp. 2-42

Il reste maintenant de voir, comme quoi les pères des quatre premiers siècles, ont parlé de ces impies, et pourquoi l’Eglise a telles gens en abomination ? […] Le Pape Damasius i en ses poèmes latins, parle des Mimes avec beaucoup de mépris. […] Si l’on m’objecte que dans la farce il y a des mots un peu libres, et de mauvaise édification qui fait que l’on condamne la Comédie, je réponds que c’est être ignorant Logicien, en ce que l’une n’est pas de l’essence de l’autre, et qu’étant deux actions différentes et séparées elles n’ont aucune analogie entre elles, et que tel aimera l’une, qui haïra l’autre, outre que s’il se dit quelques rencontres ou pointes d’esprit qui soient facétieuses, les termes en sont ambigus, et n’ont aucun sens qui puisse blesser les chastes oreilles ; Ce n’est pas que je ne souhaitasse qu’elle fût abolie, pour le peu de satisfaction que les honnêtes gens y reçoivent, cela obligerait au moins la plupart de nos Prédicateurs et les Ministres de ne quitter pas si souvent le texte de leur Evangile, pour nous étourdir la tête de telles matières, et parler avec plus de modération de la Comédie, et de ceux qui y assistent. […] Mais pour parler du malheur qu’a causé la médisance ; Voyons le fond de l’antiquité, nous trouverons un Moïse quitter la Cour de Pharaon pour aller aux déserts de Madian, l’emprisonnement d’un Joseph, un Prophète David chassé de la présence de Saül, un Daniel jeté dans la fosse aux lions, un peuple Hébreu à la veille de sa perte, une Suzanne sur le point d’être lapidée ; Bref il n’y a peste plus dangereuse que celle de la calomnie, c’est pourquoi le Prophète royal, au Psaume septante et deux, dit que le Détracteur échellev le Ciel pour y vomir le venin de sa médisance, « posuit in coelum os suum et lingua ejus transivit in terra » : Je ne trouve pas étrange de quoi les Calomniateurs dressent des assauts continuels, contre ceux qui sont accusés de quelques imperfections, puisque la pointe de leur langue s’attaque aux plus justes du monde ; plût à Dieu que ce vice n’eût aucune racine dans nos cœurs afin que la charité se trouvant en son lustre, l’amitié pût avoir son règne, et la paix entrant en son Empire, la concorde y trouvât le trône de sa félicité.

351. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

Les Villes de Province, assez considérables pour avoir un Théâtre où l’on jouerait toute l’année, ou seulement durant l’hiver, tireront leurs Acteurs du Collége Dramatique de la Capitale : on leur enverra les jeunes Elèves des deux sexes dont elles auront besoin, soit de ceux & celles dont il est parlé dans l’Articles précédent, qui n’auront pas encore été jugés capables d’être admis au Théâtre de la Capitale, soit des autres, qui auront néanmoins achevé leurs Exercices, & qu’on réputera les plus formés. […] Serait-il sûr de donner son jugement devant ces Cabaleurs scéniques, dont on m’a parlé ? […] Mandeville : Cette charmante Actrice a la voix belle, son parler est enchanteur ; elle joue dans le vrai les rôles d’ingénuité. […] Vous n’avez pas nommé cette Actrice célèbre dont on ne parle qu’avec admiration ? […] Les Fantoccini Français ; bien inférieurs à ceux dont l’Auteur vient de parler.

352. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

Larocheflavin (dans son excellent Traité des Parlements), après avoir parlé fort au long des qualités, des mœurs, de la religion, de la gravité, de la modestie des Magistrats, s’élève fortement (L. […] Il consacre tout le huitième livre de son Traité des Parlements à parler des mœurs et de la décence des Magistrats. […] » Voyez là-dessus la traduction latine et les notes de Godefroy, ainsi qu’en vingt endroits du code Théodosien, et comment en parle cet homme célèbre, aussi grand Magistrat qu’habile Jurisconsulte. […]  395.), parle d’un Magistrat nommé Olibrius, Préfet de Rome, si enivré de la passion du théâtre, qu’il y passait la vie. […] Je doute qu’on puisse écrire plus maussadement, parler plus obscurément, s’exprimer plus confusément, déraisonner plus grossièrement, montrer plus de témérité et d’ignorance, avancer plus d’absurdités et d’erreurs.

353. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

L’infamie civile des Comédiens, dont nous venons de parler, emporte nécessairement l’infamie ecclésiastique. […] Ce qui pourrait servir à décider la question de Panorme, dont nous venons de parler. […] Nous en parlons ailleurs plus au long. […] Ainsi parle l’Empereur (Cod. […] Voilà mon Saint-Denis, oui c’est là que j’adore Ton esprit et ton cœur, tes grâces, tes appas…. » Le même Auteur (Lettre 23 sur les Anglais) parle ainsi d’une fameuse Actrice de Londres : « On a trouvé mauvais que les Anglais aient enterré à Westminster (leur Saint-Denis) la célèbre Comédienne Oldfield, avec les mêmes honneurs qu’on a rendus à Newton.

354. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Le Comte de Chavagnac & le Marquis de… » pp. 188-216

Il vint d’abord à la Cour dans cet équipage, & demanda à parler au Roi. […] Ces folies ne valent pas la peine qu’on en parle. […] J’admire avec quelle confiance on assure que le théatre, aujourd’hui épuré, ne parle qu’avec décence. […] Nous avons parlé ailleurs de ces vérités. […] Ainsi doit parler celui qui doit lancer la foudre ; à ce zele qui le dévore, je reconnois le Ministre du Tout-Puissant.

355. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Faste. » pp. 154-183

Le Saint-Esprit dit ailleurs parlant des gens sans religion : leurs filles sont magnifiquement parées & ornées comme des temples filiæ eorum compositæ circum ornatæ ut similitudo templi , d’où est venue la façon proverbiale de parler : parée comme un autel ; le mot compositæ peut aussi signifier leurs filles sont belles, bien faites ; le mot temple doit se rapporter aux temples des idoles qui étoient richement ornés ; car du temps de David le temple de Salomon n’étoit pas bâti, ou au tabernacle qui étoit fort orné d’or, d’argent, de pierres, d’étoffes précieuses. […] On ne peut assez parler du luxe des habits, dant l’excès est grand, & on en parle toujours inutilement, tant le mal est enraciné & incapable de remède. […] Renaudot connoissoit mieux hypocrate que le digeste, cette citation n’est qu’une charlatanerie, les Loix n’ont jamais parlé du fard nommément, ce n’est qu’en général, ornamenta unguentum vestimentum, &c. […] Fard de cheveux, du front, des sourcils, des dents, des lévres, des joues, du cou, des mains, des pieds, des ongles, &c. il en donne pour tout ; il parle pour l’appliquer du pinceau, des aiguilles, des brosses, des peignes de plomb, huile, miel, masqué pour le conserver. […] Le Pape Urbain VIII entendant parler d’un petit maître Romain qui se vermillonnoit pour cacher la jaunisse que lui causoit ce que nous appellons mal de Naples, & qu’en Italie on appelle mal de France, dit de lui : cet homme est bien enluminé, il a dans le corps le rouge de France, & sur la peau le rouge d’Espagne.

356. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

Dans toutes les évocations, les démons, les ombres parlent, témoin l’ombre du Commandeur dans le festin de Pierre. L’ombre de Moliere dit de fort jolies choses ; mais comment faire parler un buste ? […] Le public, & sur-tout M. de la Harpe, a beaucoup applaudi, pour lui & pour son ami Voltaire, au sentiment très-chrétien contre les libelles diffamatoires, dont ils ont été accablés ; ils n’ont garde de parler de ceux qu’ils ont fait. […] Le délire du théatre n’étoit pas encore allé si loin, nous en avons parlé, voici quelques rimes pour Voltaire, qui ne sont pas moins des enfans du délire. […] Nous avons souvent parlé des spectacles de la Chine, voici ce que nous apprend de ceux du Tonquin, le dernier & vingt-neuvieme tome des Lettres édifiantes & curieuses, des missions étrangeres des Jésuites, dont le travail utile & agréable est interrompu depuis plusieurs années.

357. (1607) Recit touchant la comédie pp. 2-8

[FRONTISPICE] RECIT TOUCHANT LA COMEDIEJOUEE PAR LES JESUITES, ET LEURSDISCIPLES, EN LA VILLE DELyon, au mois d'aoustde l'an 1607a Les jésuites nouvellement rétablis à Lyonb, voulant donner du passetemps au peuple, et ménagerc par même moyen selon leur coutume, estimèrent qu’il fallait faire parler d’eux à bon escient, et qu’un spectacle simple et commun aurait trop peu de grâce. […] D’où le jeu équivoque « sur le mot » dont parle l’auteur.

358. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre II. Que la représentation des Comédies et Tragédies était un acte de Religion parmi les Grecs et Romains. » pp. 36-56

la Tragédie ayant été comme une même chose, avaient eu même nom au rapport d'Athénée, et se nommaient toutes deux Comédie, et que nous avons insensiblement imité cette façon de parler, comprenant sous ce nom de Comédie toute sorte de Poèmes Dramatiques ; et sous celui de Comédiens tous ceux qui font profession de les représenter en public. […] Et quand un jour le peuple s'écria contre Pylade ce fameux Danseur de Tragédies, dont parle MacrobeMacrob. de Pylad.

359. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE III. De la comédie et des comédiens chez les païens et chez les chrétiens. » pp. 101-112

Je veux parler de saint Augustin. […] Dans l’histoire, les troubadours, pour la plupart gentilshommes, étaient aussi de vrais comédiens ambulants, qui se faisaient une gloire, ainsi que les clercs de la Basoche, dont nous avons parlé plus haut, de représenter eux-mêmes leurs poésies.

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