/ 318
276. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE IV. Suite des Masques. » pp. 82-109

De ces hommes innombrables qui peuplent la terre, il n’y en a pas deux qui se ressemblent ; les traits, la physionomie, le coup d’œil, la couleur, la taille, la démarche, le geste, la voix, les talens, les goûts, les passions, les vices, les vertus, le caractère, &c. sont différens.

277. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien troisieme. Le danger des Bals & Comedies découvert par l’Auteur des Sermons sur tous les sujets de la morale Chrétienne de la Compagnie de Jesus. » pp. 26-56

C’est pourquoy j’ay ajoûté, eû égard à nôtre foiblesse & à nôtre experience ; parce que quoyque la corruption du cœur soit commune à tous les hommes, & que le panchant soit une des suites du peché avec lequel nous naissons tous ; ce panchant neanmoins n’est pas également violent dans tous les hommes, & cette foiblesse n’est pas également à craindre dans tout âge, dans tout sexe, & dans toutes sortes d’états ; ainsi ceux à qui une funeste experience n’a que trop appris, qu’ils ne se trouvent jamais dans ces assemblées libres & enjoüées, à ces bals, qui ne sont faits que pour entretenir la galanterie, a ces balets & à ces danses, où l’on ne s’étudie qu’à exprimer par geste, la passion dont on est possedé, ceux qui écoutent avec un singulier plaisir ces airs languissans & passionnez, ces concerts de voix & d’instrumens, où tout ce que la musique a de plus animé, porte jusqu’au cœur les sentimens les plus tendres ; ceux qui sont charmez de ces comedies, où des hommes & des femmes paroissent sur un Theâtre, pour exprimer les plus naturellement & le plus vivement qu’il leur est possible, la plus dangereuse de toutes les passions ; ces personnes, dis-je, me demandent, s’il y a peché grief de voir & d’entendre ce qui excite, & ce qui allume cette passion, à quoy elles n’ont que trop de panchant ; n’est-ce pas demander s’il y a du peché à chercher l’occasion du peché, & à s’exposer au danger de le commettre ?

278. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Triomphe. » pp. 112-160

Les Soldats Vainqueurs, quoy que compagnons de la Victoire & du Triomphe, & mesme, quoy que favorisez des biens de l’Empereur, ne laissoient pas de mesler leurs voix parmy celles des autres Chantres, & avoient la liberté de debiter dans leurs Chansons les plus fortes railleries qui eussent esté faites contre leur General.

279. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

D’abord, je m’étois proposé d’aller vous communiquer de vive voix mes réflexions, mais elles sont en grand nombre, et j’ai craint d’en omettre quelques-unes ; j’ai appréhendé encore que, dans une conversation rapide et toujours superficielle, nous ne puissions, moi, approfondir la matière, vous, peser mes raisonnemens ; enfin, pour vous donner les lumières que vous consentez à recevoir de moi, il faut que je sois méthodique : tout m’a déterminé à écrire.

280. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

Les oreilles déchirées par la voix rauque des hommes, par les sons criards des femmes, et par les mutilations sans nombre de la grammaire et du sens commun, inhumainement outragés par tous !

281. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre V. Infamie civile des Comédiens. » pp. 101-125

Les Comédiens ne peuvent pas postuler au barreau ; l’ordre des Avocats est trop noble, leurs fonctions trop importantes, les Tribunaux trop respectables, pour entendre des voix si méprisables.

282. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

Rousseau n’a ni compté ni pesé les voix ; et après tout, ces parallèles vagues, ces tableaux de fantaisie ne prouvent que l’art et le talent du peintre. […] Rousseau admet, dans les sentiments de l’homme en société, une moralité inconnue aux bêtes ; et quoiqu’il fût aisé de trancher toute difficulté, en rejetant, comme lui, l’impertinent préjugé des conditions, et toutes les conventions de la même espèce ; en donnant pour raison de ce qu’on appelle licence, ainsi l’a voulu la nature, c’est un crime d’étouffer sa voix, quoiqu’il n’y ait pas de libertinage qu’on ne pût justifier en disant comme lui : la nature a rendu les femmes craintives, afin qu’elles fuient, et faibles afin qu’elles cèdent ; en un mot, quoique, pour combattre M. […] S’il me répond qu’elle leur vend sa présence, son action, sa voix et le talent qu’elle a d’exprimer tout ce qu’elle imite, je dirai que Corneille et M.

283. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200

Ces auxiliaires généreux ou sentinelles avancées des tribunaux ordinaires, qu’ils éclaireraient et soulageraient en prévenant bien des désordres, seraient les appuis familiers et invisibles, les anges gardiens temporels des faibles, l’espoir des opprimés, et l’effroi des oppresseurs les plus cauteleux de toute espèce, qui n’échapperaient pas à la verge ailée, preste et prochaine de leurs satires aussi facilement qu’ils échappent au glaive lent, formaliste et éloigné de la justice, surtout lorsqu’ils n’ont à faire qu’à d’obscurs et malheureux plaignants, non-seulement dont ils étouffent la voix, mais dont on les a vus même, à force de sacrifices et de séduction, ou d’effronterie, et de ruses de chicane, obtenir encore réparation.

284. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

S’il portoit indiscretement son zele dans le tribunal de la Pénitence, où l’homme n’a point de voix (car il se confesse sans parler), jusqu’à traiter au nom de Dieu cette récréation si nécessaire & si légitime, de péché horrible, qu’il ne faut absoudre qu’après des épreuves préalables & éclatantes de repentir & de correction ?

285. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE IV. Traité de la Danse de Cahusac. » pp. 76-104

Les nudités, les parures, les charmes, les voix de tant de jolies magiciennes qui séduisent les cœurs, le prestige du spectacle, les rendez-vous qu’on s’y donne, le délire où l’on tombe, le temps même de la nuit toujours destiné au sabbat, surtout la perte de tant d’ames dont ces assemblées funestes préparent la réprobation, ne montrent que trop l’empire du Prince des ténèbres.

286. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VI. Suite de la Danse. » pp. 140-167

Les mains, les yeux, la voix, y ont une entiere liberté : Liberæ ibi manus, liberi oculi, libera voces.

287. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

Décorations profanes, places retenues et payées, motets distribués, comme les pièces au théâtre, rendez-vous, entrevues, causeries, murmures, quelqu’un monté sur une tribune, qui y parle familièrement, sans autre zèle que d’amuser le peuple, des voix, un orchestre ; m’obligera-t-on d’appeler ce spectacle un office d’Eglise ? 

288. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

Leurs valets se ligueront pour dérober à votre avarice les secours que vos enfants n’ont pu obtenir de votre amour ; la dissipation et le larcin seront le fruit de vos épargnes ; et vos enfants, devenus vicieux par votre faute et pour votre supplice, seront encore intéressants pour le public que vous révoltez. » Et pour compléter la leçon et en assurer mieux le succès, il aurait fallu de l’autre côté encourager aussi à la vertu la famille de cet avare, lui rappeler qu’il est du devoir absolu des enfants de respecter leur père, de supporter patiemment ses défauts sur lesquels ils doivent, à l’imitation du bon fils, jeter le manteau du respect et de l’amour ; que cette patience est l’exercice le plus noble, le plus méritoire que des enfants bien nés puissent faire de leur vertu ; que non seulement la voix du sang et celle de l’honneur, mais l’humanité et la religion, qui recommandent l’indulgence envers tous nos semblables, leur en font un devoir bien plus rigoureux envers leur père.

289. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

Arnaud seroient très-analogues au caractère des spectateurs, & passeroient, d’une voix unanime, pour le tragique par excellence, le seul vrai tragique : le plaisir en tout genre est relatif au goût & au caractere ; musique gaie ou triste ; alimens doux ou amers ; odeurs bonnes ou mauvaises ; spectacles cruels ou humains ; lectures frivoles ou férieuses ; vie solitaire ou repandue ; société grave ou dissipée, &c. chacun a ses ennemis & ses partisans : on ne juge des choses que par la sensation : cette sensation de pend de la configuration des organes.

290. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160

Elles y ont même voix délibérative, elles en font une grande partie, & même décisive, elles y président du haut de leur loge, un coup d’œil, un souris, un mot, un pompon, font pencher la balance.

/ 318