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59. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

montre et prouve fortement, que la Religion Chrétienne a une aversion extrême pour ces sortes de divertissements, qu’elle les abhorre, et qu’elle ne les peut supporter. […] De même, dit ce Saint, ce sortes d’attouchements trop libres entre les deux sexes, vont subitement frapper le cœur, et y causent des inflammations, qui brûlent la fleur de sa pureté, sans qu’on en puisse éteindre le feu qu’avec de très grandes difficultés. […] Mais quand cela serait, êtes-vous maîtresse des cœurs, quand ils ne se toucheraient pas par le bout du doigt, la vue seule des objets parés de la sorte, cause la damnation de l’âme ; et vous n’en doutez pas, puisque le Sauveur du monde enseigne dans son EvangileMatth. […] Dites donc hardiment que tous ceux qui courent, qui cherchent et qui aiment ces sortes d’assemblées, n’ont point de Religion, parce que partout où la véritable adoration ne se rencontre pas, la Religion n’y est pas, il faut que la maison tombe nécessairement en ruine, quand il n’y a plus de fondement. […] Cependant avec toutes ces sages précautions l’Eglise a témoigné l’aversion qu’elle a pour ces sortes de divertissements dans le Concile de LaodicéeCan.

60. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II [bis]. De la Comédie considerée dans elle-même, et dans sa nature. » pp. 29-54

« Ceux qui jouent la Comédie sont d’honnêtes gens, qui se sont destinés à cet emploi, et qui s’en acquittent sans scandale, et avec toute sorte de bienséance. »p. 57. […] Les Lois civiles bannissent en quelque façon les Comédiens de la société humaine, en les jugeant indignes de toute créance en Justice, et de toutes sortes d’emplois, qui ont besoin de quelque probité, de quelque honneur, et de quelque conscience. […] Que si des Idolâtres condamnaient ces sortes de gens à une telle ignominie, quoi qu’ils prissent plaisir à leur art et à leur adresse, combien doivent-ils être odieux à Dieu ? […] Un bon Acteur sait animer de telle sorte sa voix, et si bien ajuster ses paroles avec ses gestes et ses postures, que la passion qu’il représente fait d’ordinaire impression sur ceux qui l’écoutent, parce qu’il paraît ressentir lui-même cette passion, Et c’est ce qui les touche. […] Or il est constant que cette fin ne vaut rien, puisqu’elle est entièrement opposée à l’esprit du Christianisme, qui ne tend qu’à mortifier et à affaiblir de telle sorte les passions, durant le temps qu’on est dans cette misérable vie, qu’elles ne dominent pas dans le cœur : car l’esprit du Christianisme est un esprit de calme et de paix.

61. (1749) Maximes pour se conduire chrestiennement « Des Plaisirs, et en particulier des Spectacles. » pp. 233-248

Ces façons de penser lui étaient familières sur toutes sortes de sujets et en toutes sortes de circonstances. […] On la connaît en général comme un vrai modèle de toutes sortes de vertus ; mais on ignore une infinité de traits particuliers qui justifient cette idée générale que l’on a d’elle.

62. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Comédie. » pp. 765766-806

Dans l’usage ordinaire, on prend le nom de Comédie pour toute sorte de poème dramatique ; c’est-à-dire, pour tous les ouvrages qu’on destine au Théâtre, soit Comédie, Tragédie, Tragi-comédie ou Pastorale. […] C’est une sorte de poème dramatique qui a été inconnu aux Anciens, et qu’on croit avoir été inventé par le Tasse l’an 1573. […] on doit retirer son esprit de ces sortes de choses ; le Chrétien peut, s’il le veut, trouver des spectacles plus solides et meilleurs. […]  » Ce Père conclut de la sorte […] Enfin Saint François de Sales dans cet endroit de la troisième partie, met tant de conditions pour assister à ces sortes de divertissements, qu’il est plus facile de n’y point aller que d’y assister avec tant de restrictions.

63. (1664) Traité contre les danses et les comédies « LETTRE DE L’EVEQUE D’AGNANI, Pour la défense d’une Ordonnance Synodale, par laquelle il avait défendu de danser les jours des Fêtes. Au très Saint et très Bienheureux Père Paul V. Souverain Pontife. Antoine Evêque d’Agnani, éternelle félicite. » pp. 154-176

Il n’est donc pas permis en ces saints jours d’assister à aucune sorte de spectacles, et il n’en faut pas même souffrir. […] Puisqu’il a donc plu à votre Sainteté ; que je ne fusse pas seulement chargé de veiller à mon propre salut ; mais encore de coopérer à celui des autres, pour remédier aux désordres, et aux excès par lesquels Dieu était offensé dans mon Diocèse ; J'ai ordonné dans l’assemblée Synodale, qu’on célèbrerait à l’avenir les jours de Dimanche, et les fêtes avec la révérence et la dévotion convenable ; et pour cela j'ai défendu en ces mêmes jours les danses, et toute sorte de débauches, la luttei, et tous les spectacles du théâtre, comme une profanation manifeste : j'ai menacé les contrevenants des censures Ecclésiastiques. […] C’est pour cela, très Saint Père, que j'ai cru vous devoir écrire avec confiance ce peu de mots, et vous envoyer à même temps un excellent ouvrage, composé par saint Charles Borromée, qui porta Grégoire XIII. prédécesseur de votre Sainteté, à qui saint Charles même le fit voir, à terminer les contestations qui troublaient sur ce sujet la ville de Milan, par ses Lettres Apostoliques ; et à défendre même dans Rome, comme nous lisons dans la vie de saint Charles, et les masques, et toutes sortes de spectacles les jours des Fêtes, et les Vendredis. […] Me jetant donc aux pieds de votre Béatitude, et les baisant avec toute sorte de respect et d’humilité : je supplie la bonté divine, de conserver dans une santé parfaite, pour l’utilité, et pour l’avantage de son Eglise, votre Sainteté, qui marche si droitement en toutes choses.

64. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

Pour ce qui est des décorations, les Anciens en avaient de trois sortes selon les trois sortes de pièces qui se jouaient sur le Théâtre, les Comiques, les Tragiques et les Satiriques. […] Antonin marque spécialement le Carême ; et quels sont les Scholastiques qui n’exceptent pas ces sortes de jours ? […] Quentin, défend les spectacles à tous les Ecclésiastiques avec cette sorte d’éloquence qui lui était propre. […] En user de la sorte, dit M. […] Nicole ont dit de ces sortes de pièces.

65. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 4. SIÈCLE. » pp. 120-146

Plusieurs s'imaginent qu'il n'est pas certain que ce soit un péché, de monter sur le Théâtre, et d'aller à la Comédie: Mais quoi qu'ils en pensent, il est certain que tout cela cause une infinité de maux ; car le plaisir qu'on prend aux Spectacles des Comédies, produit la fornication, l'impudence, et toute sorte d'incontinence. […] J'espère qu'il touchera leur conscience, et qu'il leur persuadera aisément de sortir volontairement, leur faisant connaître qu'il n'y a que ceux qui se portent à faire cette pénitence, qui soient véritablement dans l'Eglise : au contraire ceux qui vivant dans le dérèglement demeurent dans notre communion, quoi qu'ils soient ici présents de corps, ils en sont néanmoins séparés, plus véritablement que ceux qu'on a mis dehors, de telle sorte qu'il ne leur est pas encore permis de participer à la sainte Table, car ceux qui selon les Lois divines ont été chassés de l'Eglise, et demeurent dehors, donnent quelque bonne espérance par leur conduite qu'après s'être corrigés des péchés pour lesquels ils ont été chassés de l'Eglise, ils y rentreront avec une conscience pure ; mais ceux qui se souillent eux-mêmes, et qui étant avertis de se purifier des tâches qu'ils ont contractées par leurs crimes, avant que d'entrer en l'Eglise, se conduisent avec impudence, ils aigrissent l'ulcère de leur âme, et rendent leur mal plus grand; car il y a bien moins de mal à pécher, qu'à ajouter l'impudence au crime qu'on a commis, et à ne vouloir pas obéir aux ordres des Prêtres. […] Allez seulement en public avec ces sortes de personnes. […] Comment vous pouvez-vous appliquer aux bonnes choses, étant accoutumé à ces sortes de discours ; comment pourrez-vous supporter le travail qui est nécessaire pour s'affermir dans la continence, lors que vous vous relâchez jusqu'à prendre plaisir à entendre des mots et des vers infâmes ; car si lors même qu'on est le plus éloigné de ces infamies, on a tant de peine à se conserver dans toute la pureté que Dieu nous demande ; Comment notre âme pourra-t-elle demeurer chaste, lors qu'elle se plaira à entendre des choses si dangereuses. […] On y voit un vieillard qui ayant quitté toute la honte avec ses cheveux qu'il a fait couper, se ceint d'une ceinture, s'expose à toute sorte d'insultes, et est prêt à tout dire, à tout faire, et à tout souffrir.

66. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre XI. Que les Poèmes Dramatiques n'ont point été condamnés. » pp. 230-236

C'est donc ainsi que les Chrétiens ont fulminé contre les Jeux Scéniques et contre tous les Mimes et Bateleurs qui n'y paraissaient que pour faire les divertissements du peuple, par des actions et des paroles dignes de la plus grande sévérité des Lois, et qu'ils ont empêché que la sainteté des Chrétiens ne fut souillée par la communication de ces impudences, dont le poison se pouvait aisément glisser dans l'âme par les yeux et par les oreilles : ils n'ont pas traité de la même sorte la représentation des Poèmes Dramatiques, et je ne trouve que fort peu d'endroits qui témoignent ce qu'ils en ont pensé « Comœdiae et Tragœdiae horum meliora Poemata. » Tertull. de Spect. […] Et je ne sais comment il s'est pu faire que certains Canonistes prévenus de l'erreur public, et sans avoir examiné les sentiments des Anciens, ont allégué deux Canons, tirés des paroles de Saint Jérôme, comme une condamnation absolue de la représentation des Poèmes Dramatiques, car il n'en parle point ; il ne s'agit que des Ecclésiastiques qui lisaient les Comédies, au lieu de s'appliquer à l'étude des Ecritures Saintes, et l'on ne peut en tirer aucune conséquence, parce qu'il confond dans cette défense Virgile, et toutes sortes d'Auteurs profanes.

67. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Traité de la comédie et des spectacles » pp. 1-50

Je ne prétends pas en parlant de la Comédie traiter seulement de cette sorte de poème qui a premièrement, et plus proprement porté ce nom par l'institution des hommes; mais comme ce nom d'une espèce particulière est devenu en France un nom général qui convient à toutes les pièces de théâtre, soit qu'elles soient effectivement des Comédies, soit aussi que ce soient des Tragédies, ou des Tragi-comédies; c'est sous ce nom que j'ai prétendu examiner toutes sortes de Poèmes Dramatiques, et en général, par ce qu'ils ont de commun, et en particulier, par ce qui fait leurs espèces différentes. […] Dans cette idée générale, il n'est ni bon ni mauvais ; il est susceptible de toutes sortes de sujets et de toutes sortes de circonstances; et tant qu'il demeure dans cette indétermination, qui n'a d'être que dans l'esprit des hommes et dans les livres de Poétique, il n'est digne ni d'approbation, ni de blâme. […] Il est vrai qu'elle ne fait pas ces effets dans toutes sortes de personnes: mais il est vrai aussi qu'elle les fait dans un grand nombre, qu'elle les peut faire dans toutes, et qu'elle les doit faire même plus ordinairement, si on considère de bonne foi quel est l'empire naturel d'une représentation vive, jointe à une expression passionnée, sur le tempérament des hommes. […] Cette estime pour Comélie que le Poète a voulu donner en cet endroit aux spectateurs, après l'avoir conçue lui-même, vient du fonds de cette même corruption qui fait regarder dans le monde comme des enfants mal nés et sans mérite, ceux qui ne vengent pas la mort de leur Père, ou de leurs parents, en sorte que le public attache souvent leur honneur à l'engagement de se battre contre les meurtriers de leurs proches ; qu'on les élève dans de si horribles dispositions, et qu'on mesure leur mérite à la correspondance qu'on trouve en eux aux sentiments qu'on prétend leur donner, que ces sortes de représentations favorisent encore d'une manière pathétique, et qui s'insinue plus facilement que tout ce qu'on pourrait leur dire d'ailleurs.

68. (1640) Lettre apologétique pp. 2-42

MONSIEUR, Il y a quelque temps qu’il vous plut me commander de faire quelque chose en faveur de la Comédie, et répondre au libelle du Père Augustin, ce que j’ai fait avec autant d’affection, que j’ai d’intérêt à la défense de sa cause ; Il est vrai que j’eusse différé de rien mettre au jour pour diverses raisons que le silence et le respect m’oblige de taire, Mais le pouvoir que vous avez eu sur mon esprit, m’a fait rompre toutes sortes de considérations pour vous rendre cette satisfaction, et donner cette lettre apologétique au public, sous l’aveu de votre protection, espérant que vous l’agréerez d’aussi bon cœur, que je désire me conserver la qualité de MONSIEUR Votre très humble et affectionné ServiteurA.D.L.B. […] Mais ces Infâmes abusant de l’autorité publique, se laissèrent emporter à toutes sortes de dissolutions et débauches, ce qui fit que plusieurs graves Sénateurs, ne pouvant supporter leurs insolences, les firent bannir avec les Astrologues, devins, et magiciens ; Voyez sur ce sujet les Centuries de Galterius, la chronologie d’ Onuphriuset de Génébrard sur l’état de l’Empire Romain. […] Augustin, Evêque d’Hippone en Afrique, étant envoyé à Carthage pour étudier, excella en toutes sortes de sciences, et enseignant la Rhétorique, écrivit une lettre à un sien Compagnon, selon Eugenius, de fuir les façons des Bouffons : S. Cyprien, Evêque de Carthage, un des plus excellents Philosophes de son temps, et grand Orateur, en sa seconde Epitre de l’humilité des Chrétiens, fait mention d’un certain Comique, Neoptolomeus, qui avait infecté l’Empereur Valerius, par ses postures lascives ; bref, ils étaient convaincus de toutes sortes de crimes par les sacrés canons et décrets ; même le Pape Gesalius leur fit défendre la communion des Sacrements, comme nous l’enseigne le docte Rupert, en ses décrétales. […] Je suis honteux que ce Révérend Père reproche aux Comédiens, qu’ils emploient toutes sortes de ruses et d’inventions, pour suspendre nos esprits, et que par de subtiles amorces ils chatouillent nos sens en telle façon, que les facultés de notre âme en demeurentr offensées ; Je ne sais d’où il a tiré cette doctrine, et de qui elle est autorisée si c’est de son caprice, ou de quelque esprit aussi blessé de l’imaginative que lui ; car je suis étonné qu’une telle faiblesse soit sortie de la pensée d’un Religieux ; Je crois que le plus grand charme par lequel ils tendent à captiver et arrêter les Curieux, c’est par le seul mérite de leurs poèmes, et non par aucune autre considération.

69. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [G] » pp. 408-415

Le Conistra était le parterre : le Bouleuticon, la place des Magistrats : les Diazoma, des corridors ; les Gradins, de petits escaliers, pour monter d’un rang à l’autre ; le Cercys, l’endroit le plus élevé, destiné pour les femmes ; l’Ephébicon, l’endroit où se plaçaient tous les Citoyens dès qu’ils avaient atteint dix-neuf ans : les Echæa, étaient des vases d’airain soutenus dans de petites cellules par des coins de fer, sans toucher à la muraille, & disposés de sorte, que la voix sortant de la bouche des Acteurs comme d’un centre, se portait circulairement vers les corridors ou paliers, & venait frapper la concavité des vaisseaux, qui renvoyaient le son plus fort & plus clair : il y avait jusqu’à trois rangs de 26 Echœa dans les grands Théâtres : l’Orquestre était destiné aux Danses chez les Grecs, aux Spectateurs qualifiés chez les Romains ; l’Hyposcénion (Sous-Scène) était un réduit pratiqué dans l’Orquestre, pour la commodité des Joueurs d’instrumens & des Personnages du Logéon, qui s’y tenaient, jusqu’à ce que l’exécution de leurs Rôles les obligeât à monter sur le Logéon, ou lieu de la Scène : l’Agyéus était un Autel consacré à Apollon ; car, dans les anciennes Religions, les Dieux présidaient à tous les plaisirs des hommes ; doctrine admirable… L’Odéon était le lieu de la Musique ; le Podion, la balustrade qui séparait le Proscénion de la Scène du Théâtre Romain ; l’Episcénion n’était autre chose que le plus haut rang de colonnes, lorsqu’il y en avait trois l’un sur l’autre : le Sciadion se nommait Umbella chez les Romains : c’est notre Parasol. Les Anciens avaient plusieurs sortes de Machines dans leurs Théâtres : outre celles qui étaient sous les portes des retours pour introduire d’un côté les Dieux des bois & des campagnes, & de l’autre les Divinités de la mer, il y en avait d’autres au-dessus de la Scène pour les Dieux célestes, & de troisièmes sous le Théâtre pour les Ombres, les Furies & les autres Divinités infernales. […] Ces machines avaient assez de rapport avec celles de nos ceintres ; car aux mouvemens près, les usages en étaient les mêmes, & les Anciens en avaient comme nous de trois sortes en général ; les unes qui ne descendaient point jusqu’en bas, & qui ne faisaient que traverser le Théâtre ; d’autres dans lesquelles les Dieux descendaient jusque sur la Scène, & de troisièmes qui servaient à élever ou à soutenir en l’air les personnes qui semblaient voler. […] Quoique ces portiques en fussent entièrement détachés, Vitruve prétend que c’était où les Chœurs allaient se reposer dans les Entr’actes, & où ils achevaient de préparer ce qui leur restait à représenter ; mais le principal usage de ces portiques consistait dans les deux sortes de promenades qu’on y avait ménagées dans l’espace découvert qui était au milieu, & sous les galeries qui en formaient l’enceinte.

70. (1668) Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs bien loin de les réformer. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics en augmente le danger. On ne peut assister au spectacle sans péril « Chapitre X. Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs, bien loin de les réformer. » pp. 185-190

 » Pour ce qui est de la Comédie, les Païens même ont reconnu combien elle était dangereuse, et que les jeunes gens ne devaient pas lire ces sortes d’Ouvrages, qu’après que leurs mœurs seraient tellement affermies, qu’elles ne pourraient plus en être blesséesb […] Cependant le Poète qui veut intéresser ses auditeurs dans la fortune de Pamphile et de Glycérie, fait paraître ces deux jeunes gens aimables ; il en fait à la fois un monstre de vertu et de vice, ou plutôt un composé de vices effectifs sous des vertus apparentes, pour le rendre aimable ; de sorte que bien loin que des jeunes gens conçoivent de la honte de ces sortes d’amours, ils souhaiteraient ressembler à ces deux amants, dont les amours réussissent.

71. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 3. SIECLE. » pp. 107-119

Mais encore qu'il n'exprime pas ces crimes dans l'Ecriture, il ne laisse pas de les défendre, puisque la sévérité dont il use dans la punition de toutes sortes de crimes, le marque suffisamment, et la raison le fait connaître évidemment. […] Elle a défendu de regarder ce qu'il n'est pas permis de faire, elle a, dis-je, condamné toutes sortes de Spectacles, en condamnant l'Idolâtrie qui est la mère de tous les Jeux, d'où tous ces monstres de vanité et de légèreté sont sortis. […] Dans la Tragédie l'on expose avec éclat aux yeux du Peuple, les parricides, les incestes, et toutes sortes de crimes.

72. (1705) Traité de la police « Chapitre IV. De la Comédie Française ; son origine, son progrès, et les Règlements qui ont été faits pour en permettre, corriger et discipliner les représentations, ou pour en assurer la tranquillité. » pp. 439-445

Faisons pareillement défenses, et sous les mêmes peines, à toute sorte de personnes de quelque qualité et condition qu’elles soient, de faire effort pour entrer dans le lieu de l’Académie ; de porter aucunes armes à feu dans celui des représentations, d’y tirer l’épée, et d’y faire aucune insulte ou querelle, à peine de la vie. […] ce qui Nous a été représenté par le Procureur du Roi, que certains personnages sans emploi, portants l’épée, qui ont en diverses occasions excité des désordres considérables en cette Ville ayant depuis peu de jours, avec la dernière témérité et un grand scandale, entrepris de forcer les portes de l’Hôtel de Bourgogne, se seraient attroupés pour l’exécution de ce dessein avec plusieurs vagabonds ; lesquels assemblés en très grand nombre, étant armés de mousquetons, pistolets et épées, seraient à force ouverte entrés dans ledit Hôtel de Bourgogne pendant la représentation de la Comédie qu’ils auraient fait cesser ; et ils y auraient commis de telles violences contre toutes sortes de personnes, que chacun aurait cherché par divers moyens de se sauver de ce lieu, où lesdits personnages se disposaient de mettre le feu, et dans lequel, avec une brutalité sans exemple, ils maltraitaient indifféremment toutes sortes de gens. […] Mais comme Sa Majesté Nous a pareillement ordonné d’empêcher à l’avenir qu’il n’arrive de semblables désordres, et d’établir dans les lieux destinés aux divertissements publics, la même sûreté qui se trouve établie par les soins et par la bonté de Sa Majesté dans tous les autres endroits de Paris : Le Procureur du Roi Nous a requis qu’il fût sur ce par Nous pourvu, afin que ceux qui voudront prendre part à cette sorte de divertissement, d’où présentement tout ce qui pourrait blesser l’honnêteté publique doit être heureusement retranché, aient la liberté de s’y trouver sans craindre aucuns des accidents auxquels ils ont été si souvent exposés. Nous, conformément aux ordres de Sa Majesté, avons fait très expresses défenses à toutes sortes de personnes de quelque qualité, condition et profession qu’elles soient, de s’attrouper et de s’assembler au devant et aux environs des lieux où les Comédies sont récitées et représentées ; d’y porter aucunes armes à feu, de faire effort pour y entrer, d’y tirer l’épée, et de commettre aucune autre violence, ou d’exciter aucun tumulte, soit au dedans ou au dehors, à peine de la vie, et d’être procédé extraordinairement contr’eux comme perturbateurs de la sûreté et de la tranquillité publique. […] Faisons pareillement défenses à toutes sortes de personnes, de quelque qualité et condition qu’elles soient, de porter aucunes armes à feu dans le lieu des représentations, d’y tirer l’épée, et d’y faire aucune insulte ou querelle, à peine de la vie.

73. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

Les Arlequins y font toute sorte de grimaces. […] C’est un vrai cahos de toute sorte de passions & de folies. […] Dans les autres villes d’Italie on voit différentes sortes de fêtes, comme les Cocugnes de Naples, &c. qui en approchent ; mais aucune n’est poussée aux plus grands excès comme à Venise. […] Il règne une autre sorte de masque très-commun, qui a donné à l’Abbé Coyer l’idée de son Année merveilleuse, dans laquelle les femmes doivent devenir hommes, & les hommes devenir femmes. […] Les Romains par d’autres vues avoient une infinité de masques de toute espèce, qui représentoient toute sorte de personnes, vieillards, jeunes gens, &c & toute sorte de sentimens, joie, tristesse, fureur, &c.

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