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75. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE II. » pp. 19-41

Del Monaco assure que tous les Auteurs qu’il a lus sur ce sujet sont du sentiment qu’il y a péché mortel pour les Comédiens, parce qu’ils disent des paroles équivoques, et se servent d’expressions tendres ; parce que les femmes jouent avec les hommes sur le Théâtre ; parce qu’on y traite des intrigues d’amour ; parce que quoiqu’on les dise réformées on les rend agréables, et ainsi opposées à la pureté du cœur, commandée aux Chrétiens. […] L’Auteur se sert de la raison des excommunications fulminées par les Papes contre les duellistes et leurs témoins, parce qu’ils sont approbateurs du duel, qui est un péché mortel et scandaleux. […] Il ajoute que si l’argent que les spectateurs donnent aux Comédiens les rend coupables, le scandale que leur mauvais exemple cause, sert à rendre leur assistance plus criminelle ; c’est ce qu’il prouve par un passage de saint Jean Chrysostome, cité dans le Chapitre précèdent. […]  » Tertullien se sert de ce verset du premier Psaume pour vérifier que l’Ecriture sainte défend d’aller aux Spectacles, comme elle défend l’homicide, l’adultère et le vol. […]  » Il n’y a rien de plus scandaleux dans tous les Spectacles, que de voir avec quel soin et quel agrément les hommes et les femmes y sont parées : les expressions même de leurs sentiments conformes ou différents pour approuver ou désapprouver les choses dont ils s’entretiennent, ne servent qu’à exciter dans leurs cœurs des passions déréglées.

76. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE III. Immodestie des Actrices. » pp. 57-84

Il ne sert communément que de prétexte pour couvrir le phisique, le vrai but de tous ces beaux sentimens, & il y conduit immanquablement. […] Mais aussi mal adroits dans leurs mesures & leurs excuses, ils se cachent sous quelques feuilles qui servent plus à montrer qu’à adoucir leur confusion. […] Dieu & le monde sont des ennemis irréconciliables, vous ne pouvez les servir tous deux ; ce que l’un goûte, l’autre le réprouve ; le suffrage de l’un décide de la condamnation de l’autre. […] Malheur à vous qui étalez, qui employez vos membres pour servir à la corruption, dit S. […] Le visage, sur lequel le Seigneur a gravé mille traits de ressemblance, peut servir d’instrument à sa grace pour instruire, toucher, animer les cœurs.

77. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

Ce Roi d’Assyrie passa toute sa vie dans son palais, au milieu de ses femmes, filant, cousant, vivant comme elles, habillé, servi, traité comme elles. […] Le Prince voulut qu’il demeurât auprès de lui, le combla de caresses, & lui fit part de la collation qu’on lui servit. […] Cette liberté du carnaval de Venise servit, dit-on, à former une ligue contre Louis XIV. […] Cet amant insensé se servit du théatre pour déclarer sa passion ; il composa une comédie pleine de traits délicats & tendres, dont la Reine avoit la clef. […] Au contraire elle y applaudit, les récompense, les fait servir de moyens pour réussir dans les intrigues.

78. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Comédie. » pp. 765766-806

En 1545. la salle de la Passion fut ôtée aux Confrères ; et il fut ordonné par un Arrêt du Parlement qu’elle servirait à loger des pauvres. […]  129. « Servi ad accusationem non admittantur … Omnes etiam infamiæ macula aspersi, id est, histriones ac turpitudinibus subjectæ personæ. […]  » , il emploiera les preuves dont se sont servis ces grands personnages ; savoir, Tertullien, Saint Cyprien Martyr, Salvien, et Saint Chrysostome. […] Page 224. en parlant de ceux qui sont exclus des Ordres, il met ceux qui servent aux Théâtres, savoir, les Bouffons, les Bateleurs, les Comédiens, et les Farceurs. […]  129. « Servi ad accusationem non admittantur … Omnes etiam infamiæ macula aspersi, id est, histriones ac turpitudinibus subjectæ personæ.

79. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XII. Des Machines & du merveilleux. » pp. 179-203

N ous n’entendons point par machines, celles qui servent à l’Opéra à descendre les Dieux du ciel, à les y enlever, à faire sortir des abîmes de la terre ou des enfers, des monstres & des furies. […] Nous appellons donc ici Machines Théatrales, ces artifices dont on se sert pour former le nœud, pour amener les incidens, pour accroître l’intérêt, & produire de grandes surprises. […] Il y a peu de grands Poëtes qui ne s’en soient servis. […] Elle sert à dénouer la Tragédie de Bajazet.

80. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XX. Suite des prétendus talents du Comédien & de la Déclamation théatralle. » pp. 63-85

Cet amusement sert d’épisode aux plaisirs, toujours les mêmes, & dès là souvent insipides de la grandeur & de l’opulence. […] Le Comédien n’est qu’un instrument dont le Poëte se sert pour nous communiquer ses idées, à peu-près comme on se sert d’un violon pour charmer les oreilles des sons les plus touchants. […] Elle sert non-seulement à l’Auteur, mais encore au Lecteur, à l’un, à juger de l’effet d’une période, accompagnée d’un ton & d’un geste convenables ; à l’autre, à se mettre à la place du premier, & à sentir ce qu’il veut lui dire.

81. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre XI. Du Balet. » pp. 209-318

Le Tiltre doit contenir en substance tout le dessein, & servir de Guide à celuy qui travaille. […] Enfin, les unes sont necessaires & font subsister le corps : Les autres sont arbitraires, & ne servent qu’à sa commodité ou qu’à ses embelissements. […] La brieveté dont nous venons de parler, sert de beaucoup à cette partie ; & garantit du moins de legereté. […] I L est deux sortes de Machines, les unes sont arbitraires, & servent de decoration, & ont leur effet par tout où le Poëte s’en veut servir. […] Ainsi dãs chaque veüe il faut regarder juste le point principal, & qui doit servir de base à toutes les imaginations suivantes.

82. (1666) Réponse à la lettre adressée à l'auteur des Hérésies Imaginaires « Ce I. avril 1666. » pp. 1-12

Mais si cette fougue n’est pas heureuse pour le raisonnement, au moins elle sert à embellir les histoires, et il est aisé de connaître celles qui ont passé par les mains de ceux qui savent faire des desseins de romans. […] Que vous reste-t-il donc qui puisse servir de fondement au reproche que vous faites à ceux de Port-Royal, de ne juger des choses que selon leur intérêt ? […] Pour cela vous vous en servez admirablement. […] Vous vous êtes souvenu qu’on avait dit quelque part, que « le soin qu’on prend de couvrir des passions d’un voile d’honnêteté ne sert qu’à les rendre plus dangereuses »j  ; et sans savoir trop bien ce que cela signifie, vous avez cru que vous vous sauveriez par là, comme si, en retranchant les libertés des comédies de Térence, on avait rendu les passions qui y sont représentées plus dangereuses en les couvrant d’un voile d’honnêteté. […] Ils tâchent à profiter des vérités dont on se sert pour soutenir la cause que l’on défend.

83. (1771) Sermons sur l’Avent pp. 103-172

a élevé dans la loy nouvelle, jusqu’à représenter son union ineffable avec l’Eglise : & n’est-il pas de la derniére indignité, que ce qui sert à poser pour ainsi dire les fondements de la sanctification des Elûs, serve de prétexte & de couverture à des intrigues & à des passions ? […] Marseille, où je sers le Seigneur, est dans de continuelles alarmes. […] C’est là, que le vin empoisonné de la prostitution de Babylone est servi dans une coupe d’or. […] Et il ne sert de rien de nous dire, que tout tend au mariage, & que cette fin estant louable elle justifie tout le reste. […] Quand même on feroit monter les vertus Chrétiennes sur le Théatre, bien loin que la Religion en fût servie, elle en seroit outragée.

84. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE V. Suite du Théatre de S. Foix. » pp. 105-139

Quoi qu’il en soit, il ajoute : On discuta si ces filles péchèrent en se prostituant, & si leur action n’étoit pas corrigée par l’intention de servir la patrie. […] L’intention de servir la religion ne vaut-elle pas l’intention des Courtisannes de Madrid de servir la patrie, pour justifier l’action de ce Moine ? […] Aucun amant qui ne servît son Roi, aucun guerrier qui ne servît sa dame (c’étoit sa Reine). […] Il convient que Louis VIII se servit de ce prétexte pour avoir part aux dépouilles de son voisin. […] Dieu ne lui dira-t-il pas : Ex ore tuo te judico, serve nequam.

85. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155

C’étoit, si l’on peut se servir de ce terme, la plus grande Comédienne qui ait peut-être jamais été. […] On y fait l’exercice de la scene comme celui des armes ; le Regiment de Thalie est logé au milieu des autres, & l’artillerie des Actrices aussi bien servie que celle du Roi. […] De là vraisemblablement est venue par une galanterie renversée, presqu’aussi dangéreuse, la coûtume dans les grands repas de faire servir les Dames par des Cavaliers, qui rodent au-tour d’une table, font auprès d’elles mille folies, & reçoivent en récompense par leurs mains, comme une faveur, quelque portion de ce qu’on a servi. […] Tous ses succès ne sont qu’un effet du hasard qui la servit à propos contre ses projets & ses mesures, ou du conseil de quelques personnes sages qui l’ont redressée. […] Ce portrait de sa personne, de sa parure, de sa prodigalité, que l’Auteur fait pour la louer, serviront précisément à la condamner.

86. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre II. De deux sortes de Danses, dont il est parlé dans l’Ecriture Sainte. » pp. 6-13

Car comme rapporte Cælius Rodiginus, ils ne s’en sont pas seulement servis pour satisfaire à leur sensualité ; mais encore pour honorer leurs faux Dieux dans leur vaine, et impertinente Religion. […] L’usage de cette sorte de danses qui selon l’Ecriture servent à glorifier Dieu, ne se trouve point parmi les Chrétiens, si ce n’est peut-être en ce que le Clergé et le peuple fidèle s’assemble pour bénir Dieu, pour le remercier, et pour l’invoquer, enfin pour l’honorer par le Chant, et par le son des instruments de Musique.

87. (1731) Discours sur la comédie « Préface de l'Editeur. » pp. -

Caffaro est presque inconnue : on a cru devoir l’imprimer à la suite de cette Préface ; outre qu’elle fait honneur à la docilité de ce Religieux; elle servira encore à montrer le peu de cas qu’il faisait lui-même d’un écrit dont on vante le mérite imaginaire. […] Qu’on ne dise point que tous ces passages sont superflus, outre qu’ils forment la chaîne de la Tradition, ils servent encore à faire connaître le genre de Spectacles, usités dans chaque sièclea.

88. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VI. Euphemie. » pp. 129-148

On n’ose point en attaquer de front la sainteté, mais par un tour artificieux on se sert de cette sainteté même pour y mettre une barriere. […] Dix ans de désespoir, de larmes, de combats, le temps, la mort, une haire, rien n’a pu n’arracher à se trait ; voilà l’unique Dieu que je sers, que j’adore, à qui je veux offrir mon encens sur l’Autel. […] Ces points, qui servent à guider la déclamation de l’Acteur, sont ordinairement inutiles au lecteur, & le fatiguent quand ils sont si multipliés : on n’en voit guère dans nos Auteurs ; il y en a ici une infinité. […] La profanation des objets & du langage de la religion, qu’on a la témérité d’y mêler avec les objets & le langage du vice, ne sert qu’à pallier & augmenter le scandale & le sacrilège. […] Dieu que pour mon supplice De ses crimes la terre a rendu le complice, Ce Dieu que le mensonge & la crédulité Font servir de prétexte à la férocité, Au gré de leur caprice indulgent ou sevère ; Tous ces humains grossiers lui prêtent leurs fureurs, Consacrent de son nom leurs stupides erreurs.

89. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE II. Réflexions sur le titre de l’ouvrage intitulé : Des Comédiens et du Clergé, et sur les charlataneries littéraires, politiques et religieuses. » pp. 52-86

Ils doivent encore servir à opposer une digue salutaire à la corruption des mœurs du clergé, à l’intolérance religieuse et politique, ainsi qu’au fanatisme superstitieux, qui, dans le monde, a produit au nom d’un Dieu de paix et de miséricorde, tant de crimes, tant de cruautés qui font frémir l’humanité. […] Si on jette un coup d’œil, principalement sur leurs écrits périodiques en matière religieuse, on y trouve des intitulés respectables, qui hurlent d’effroi de servir de frontispice à des ouvrages qui, renfermant quelquefois du bon grain, sont néanmoins trop souvent infectés d’ivraie. […] Ils veulent qu’on ne gouverne les peuples que par la terreur et la violence, et ils n’aspirent qu’après les exécutions sanguinaires de la sainte inquisition, tandis que ces deux dernières expressions hurlent d’effroi, de servir de mot de ralliement aux bourreaux théocrates, altérés de sang humain. […] A quoi donc lui servit son génie et son esprit ? […] Si je réalise le projet que j’ai formé de donner aussi une biographie de Bonaparte, j’aurai soin, sans doute, que les ombres, si nécessaires à la perfection d’un tableau, y soient ménagées de manière qu’elles puissent servir à faire valoir les traits saillants qui méritent le plus grand jour.

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