Il remplace Gaultier-Garguille (Hugues Quéru), mort en 1633, et partage la scène de la farce avec d’autres compagnons farceurs, Turlupin (Henri Legrand) et Gros-Guillaume (Robert Guérin).
« Qu’on mette pour voir sur la Scène Française un homme droit et vertueux, mais simple et grossier, sans amour, sans galanterie, et qui ne fasse pas de belles phrases ; [...] j’aurai tort si l’on réussit.
C’est en effet un ridicule, une obscénité sur la Scène qu’une jeune fille sans vertu soit récompensée uniquement pour ses vertus.
Elle fait encore un effet plus malin sur le cœur que sur l’esprit, car si elle gâte ce dernier, elle corrompt l’autre en y excitant les passions et les remuant avec d’autant plus de promptitude et de vivacité, qu’elle y trouve de correspondance, c’est là son but et sa fin principale, c’est ce qui lui attire les applaudissements des spectateurs, la plupart acteurs secrets dans la pièce ; autrement ils s’ennuient, ils languissent, ils s’endorment, et comme dans la lecture ou le chant des Psaumes, on entre dans tous les mouvements et les saintes passions du chantre sacré, qu’on prie avec lui, qu’on gémit, qu’on se réjouit, qu’on passe de l’espérance à la crainte, de la tristesse à la joie, des plaintes aux remerciements, de la frayeur à l’assurance, du trouble à la paix, ici on entre encore plus naturellement dans les divers mouvements des acteurs introduits sur la Scène, le lecteur ou le spectateur est transporté hors de lui-même, tantôt il se sent le cœur plein d’un feu martial, et s’imagine combattre, tantôt agité de mouvements plus doux, il est amoureux, il estime, il craint, il désire, il n’y a point de passion dont il ne sente les atteintes et les émotions.
il n’y aurait pas moins de folies à mettre sur la scène ; mais on ne veut ni se jouer soi-même, ni dégoûter les chalands.
Mais pourquoi, selon vous, un homme patient, et brave en effet dans le premier sens, qui sait également repousser la brutalité d’un ennemi qui le surprend, et dédaigner les affronts d’un Spadassin, serait-il indigne d’occuper la scène, si l’on veut tout de bon tracer les justes limites qui séparent la vraie valeur d’une intraitable férocité ?
On a vu dans le chapitre précédent que les ecclésiastiques au mépris du onzième canon du troisième concile de Carthage, tenu l’an 397, avaient, non seulement assisté aux spectacles mondains donnés par les confrères de la Passion, qui, après leurs comédies saintes, mêlaient toujours quelques farces, mais encore qu’ils avaient eux-mêmes rempli des rôles et ouvert leurs églises pour ces sortes de représentations ; que les lois civiles, que l’autorité du prince, infiniment plus portées à maintenir le respect dû à la religion et au caractère sacré de ministre des autels, que les ecclésiastiques eux-mêmes, avaient arrêté ce débordement de scandale et d’obscénité, en défendant aux ecclésiastiques de jamais prendre part à ces sortes de représentations, en réglant les sujets des pièces de théâtres, et en ordonnant que la scène serait transportée hors des églises. […] L’autorité séculière, dans son extrême sagesse, les arrêts de nos parlements, défendent la représentation des saints mystères, et la mise en scène des personnages divins qui forment l’objet de notre culte public ; Et le chapitre de S. […] Jean-Baptiste figuraient aussi dans cette scène extravagante, qui finissait par le simulacre de jeter dans la fournaise des jeunes gens qui s’étaient montrés rebelles aux ordres du roi Nabuchodonosor.
Page 81 Les grands conquérants, considérés comme des comédiens remplissant des rôles d’acteurs sur la scène du monde.
Or après que ce tison d’enfer eut acquis quelque réputation parmi les Grands, à raison de ses bouffonneries et mots facétieux, il voulut pour augmenter le plaisir de ses Auditeurs, faire des tragédies entières, et pour les représenter s’associa de plusieurs garcesf, et enfants perdus, qui furent nommés Scéniques, à cause qu’ils discernaient leurs actions par scènes, comme témoigne Zénodore, en la troisième Epitre contre Apollinarius.
N’est-ce pas défendre d’avance l’opéra et les concerts, où l’on en chante des scènes entières ?
Là de nos voluptés, l’image la plus vive, Frappe, enlève les sens, tient une âme captive, Le jeu des passions saisit le spectateur, Il aime ce qu’il hait, et lui-même est Acteur ; D’un Héros soupirant là chacun prend la place, Et c’est dans tous les cœurs que la Scène se passe.
Où peut-on par éxemple trouver plus d’obscurité que dans ces trois lignes de la Scène cinquième de On ne s’avise jamais de tout ?
[NDE] Claude de la Rose, dit Rosimond (1640-1686) est mort, comme Molière, en sortant de scène.
La Tragédie les met pour quelques heures dans une situation qui leur paroît si agréable ; son sujet en lui-même, les mœurs ou le caractere de ceux qu’elle met sur la Scène, leurs pensées, leurs sentiments, leurs expressions, tout conspire à réveiller ou à flatter les inclinations que nous avons tous pour la gloire, pour la grandeur, pour l’amour, pour la vengeance, qui sont les mobiles secrets du cœur humain ; & plût à Dieu qu’ils ne le fussent que dans la Tragédie ! […] Le commun des hommes aime mieux se laisser agiter, échauffer, attendrir, que d’examiner s’il a raison d’être touché : & si le Poëte a sçu imiter parfaitement les actions, les sentiments, les pensées de ceux qu’il met sur la scène, les Spectateurs se reposent sur lui , (comme Racine l’a fort bien dit) du soin d’éclaircir les difficultés de la Poëtique d’Aristote : ils se réservent le plaisir de pleurer & d’être attendris .
Le second morceau que chante Lubin, lorsqu’il arrive sur la Scène, dans l’espèce de Pastorale si connue d’Annette & Lubin, remplit toutes les conditions.