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86. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXII. On vient à saint Thomas : exposition de la doctrine de ce Saint. » pp. 79-81

On vient à saint Thomas : exposition de la doctrine de ce Saint. Il est temps de la dépouiller de l’autorité qu’elle a prétendu se donner par le grand nom de Saint Thomas et des autres Saints. […] A quoi il répond, qu’en effet elle n’est pas blâmable pourvu qu’elle garde les règles qu’il lui prescrit, « qui sont de ne rien dire et ne rien faire d’illicite, ni rien qui ne convienne aux affaires et au temps » : et voilà tout ce que l’on tire de ce saint docteur en faveur de la comédie.

87. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

L’Eglise pourrait-elle ouvrir le sanctuaire et livrer les choses saintes à celui qui porte sur le front la tache légale du déshonneur ? […] Ce n’est pas en vérité sur le front d’un Actrice que la croix doit être tracée et le saint chrême répandu. […] Une sainte sévérité peut seule contenir des gens que n’ont que trop de disposition à mépriser les lois de l’Eglise et de l’Etat. » C’était plaider contre sa partie. […] Ce vieux débauché intenta une accusation d’adultère contre sa femme, et la fit enfermer à Sainte Pélagie. […] 5.° On doit refuser la sainte communion aux Comédiens à la vie et la mort, et même à pâques, et en secret et publiquement.

88. (1825) Des comédiens et du clergé « Sommaire des matières » pp. -

Le tableau historique de plusieurs saints honorés par l’Eglise catholique, apostolique et romaine, qui ont été comédiens de profession, et qui ont souffert le martyre pour la foi de Jésus-Christ ; Le récit de plusieurs processions, messes, et autres cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui ont été et sont encore, par leur scandale et leurs obscénités, infiniment plus nuisibles à la religion que l’exercice de la profession de comédien ; L’exposé de divers conciles constitutifs de la discipline ecclésiastique qui imposent aux évêques et aux prêtres, dans leur vie privée, des devoirs qui ne sont plus pratiqués de nos jours et qu’il est utile de rappeler à leur mémoire ; attendu que puisqu’ils se montrent rigides observateurs des canons des conciles, à l’égard des fidèles, ils doivent eux-mêmes donner l’exemple de leur soumission aux lois qui leur sont propres, et sans l’exécution desquelles la religion perdrait son lustre et l’utilité de son institution ; L’oubli qui a eu lieu, de la part des évêques et des prêtres, de ces lois canoniques sur la discipline qu’ils doivent pratiquer, a excité l’ambition du clergé, au point de vouloir s’emparer du gouvernement de l’Etat, et lui a fait commettre des crimes qui ont ensanglanté le trône de nos rois, et bouleversé le royaume. La puissance des rois étant d’institution divine, a une supériorité marquée sur celle du clergé ; les dogmes fondamentaux de notre religion l’attestent, et les conciles l’ont reconnu ; le prince est le protecteur né des Saints Canons, il doit en surveiller l’exécution et se servir de son autorité pour y ramener les prêtres qui s’en écartent. […] MM. les procureurs du roi, les préfets, sous-préfets et maires, qui sont les délégués du prince, tant en ce qui concerne la justice que la police du royaume, doivent le représenter en sa qualité de protecteur des Saints Canons, et en surveiller la stricte exécution de la part des ecclésiastiques qui se rencontrent dans leur arrondissement.

89. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE V.  » pp. 415-435

De l’assistance aux Théâtres Ce ne sont pas seulement les gens du commun qui assistent aux spectacles pour y entendre les Comédiens, ou les Bateleurs ; mais aussi le plus souvent les personnes de condition, sans se mettre en peine s’ils violent les jours dédiés à Dieu, se persuadant, comme j’ai dit, qu’il leur suffit d’avoir entendu la sainte Messe, et de s’être abstenus du travail, pour bien célébrer ces saints jours : ce qui fait qu’ils ne font aucun scrupule de se rendre aux théâtres et aux farces publiques pendant ces célébrités. Je sais bien qu’il ne leur est pas plus permis de s’y rencontrer les autres jours ; mais je marque ici particulièrement les Dimanches et les Fêtes, pour satisfaire au sujet que je traite, comme aussi parce que c’est ces saints jours qu’on emploie plus ordinairement à ces pernicieux divertissements. […] Après tous les sentiments de ces grands et saints personnages, dites-moi, je vous prie, Messieurs les Gentilshommes, dites-moi, je vous prie, Mesdames, Bourgeois, Bourgeoises, qui que vous soyez, n’aurez-vous point d’horreur désormais de passer les après-dînées entières dans ces assemblées si pernicieuses, pour y perdre votre argent, votre temps, la pureté de votre corps, et l’intégrité de vos mœurs ? […] car n’est-ce pas profaner ces saints jours ? […] Ne vous vantez donc plus d’avoir saintement célébré les Fêtes ou les Dimanches, parce que vous y avez entendu la sainte Messe, et que vous vous êtes abstenus du travail, puisqu’il est vrai que vous les avez violés autant de fois, que vous vous êtes rendus à ces pernicieuses assemblées : vous y avez plus déshonoré Dieu cent fois, que vous ne l’avez honoré par la Messe que vous avez entendue : il vous regarde donc comme autant de profanateurs des jours qui lui sont dédiés, et vous châtiera sur ce point selon vos démérites.

90. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

Telle est la discipline de l’Eglise, toujours sainte, toujours tempérée, toujours visant au bien général et particulier des âmes ; mais qu’apparemment le Théologien n’étudie guère. […] Son état est-il plus saint que le leur ? […] Mais la Religion est toute pure et toute sainte ; elle n’a jamais souffert et ne souffrira jamais aucun mal. […] L’Eglise n’exige pas des Comédiens qu’ils fréquentent les saints Sacrements : au contraire elle leur en interdit l’usage : elle exige qu’ils renoncent à leur infâme profession. […] On convient que la Comédie ne fait pas des Saints ; mais elle est, dit-on, un remède naturel à nos défauts, elle peut du moins réformer les dehors jusqu’à ce que la grâce réforme le dedans.

91. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre IV. Que les Danses sont défendues dans les lieux saints. » pp. 22-25

Que les Danses sont défendues dans les lieux saints. […] Il est donc constant que l’on ne peut danser dans un lieu saint, c’est-à-dire dans les Eglises ou Chapelles, ni dans les Cimetières, sans péché mortel. […] Nous vous enjoignons (ajoute-t-il plus bas) de détruire et d’arracher cette mauvaise coutume, qui est un véritable abus, afin que la sainteté des Eglises ne soit point violée par ces jeux profanes et indécents. » Mais il n’y a point de preuve plus puissante pour établir cette vérité, qu’on pèche grièvement lorsqu’on danse dans quelque lieu Saint ; que ce qui est marqué dans un Canon de ceux qu’on nomme Pénitentiaux, qui condamne à trois ans de pénitence, celui qui aurait commis cette irrévérence, que de danser seulement devant l’Eglise.

92. (1757) Article dixiéme. Sur les Spectacles [Dictionnaire apostolique] « Article dixiéme. Sur les Spectacles. » pp. 584-662

C’est ainsi que parle le monde ; mais ce n’est pas ainsi que parlent les Saints. […] est-ce dans les Saints Peres, ou dans les Conciles ? […] Mais vous pensez que ce n’étoit que contre ces abominations grossiéres que les Saints Peres déclamoient. […] Je le souhaite ; je souhaite que tous les saints Peres se soient trompés, car tous les saints Peres assurent tout le contraire. […] Mais voulez-vous que je remonte jusqu’aux premiers siécles & dans l’Histoire Sainte ?

93. (1705) Traité de la police « Chapitre III. Du Théâtre Français, son origine, et qu’il n’a été occupé pendant plus d’un siècle, qu’à la représentation de pièces spirituelles, sous le titre de Moralités. » pp. 437-438

Elle fait défense à tous les « Habitants de Paris, à ceux de saint Maur et des autres Villes de sa Juridiction, de représenter aucuns jeux de personnages, soit de vies de Saints, ou autrement, sans le congé du Roi, à peine d’encourir son indignation, et de forfaire envers lui. » IlsBan. du Chât. vol. 2. fol. 77. […] par la grâce de Dieu Roi de France, savoir faisons, à tous présents et avenir : Nous avons reçu l’humble supplication de nos bien-aimés, les Maîtres, Gouverneurs et Confrères de la Confrérie de la Passion et Résurrection de Notre-Seigneur, fondée en l’Eglise de la Trinité à Paris : contenant que comme pour le fait d’aucuns Mystères de Saints, de Saintes, et mêmement du Mystère de la Passion, qu’ils ont commencé dernièrement, et sont prêts de faire encore devant Nous, comme autrefois avaient fait, et lesquels ils n’ont pû bonnement continuer, parce que Nous n’y avons pas pû être lors présents, ou quel fait et Mystère ladite Confrérie a moult frayé et dépensé du sien, et aussi ont fait les Confrères chacun d’eux proportionnablement ; disant en outre que s’ils jouaient publiquement et en commun, que ce serait le profit de ladite Confrérie ; ce que faire ils ne pouvaient bonnement sans notre congé et licence ; requérant sur ce notre gracieuse Provision : Nous qui voulons et désirons le bien, profit et utilité de ladite Confrérie, et les droits et revenus d’icelle être par Nous accrus et augmentés de grâce et privilèges, afin qu’un chacun par dévotion se puisse adjoindre et mettre en leur Compagnie ; à iceux Maîtres, Gouverneurs et Confrères d’icelle Confrérie de la Passion de Notredit Seigneur, avons donné et octroyé de grâce spéciale, pleine puissance et autorité Royale, cette fois pour toutes, et à toujours perpétuellement, par la teneur de ces présentes Lettres, autorité, congé et licence, de faire jouer quelque Mystère que ce soit, soit de la Passion et Résurrection, ou autre quelconque, tant de Saints comme de Saintes qu’ils voudront élire, et mettre sus toutes et quantes fois qu’il leur plaira, soit devant Nous, notre Commun ou ailleurs, tant en recors qu’autrement, et d’eux convoquer, communiquer, et assembler en quelconque lieu et place licite à ce faire, qu’ils pourront trouver en notre Ville de Paris, comme en la Prévôté et Vicomté ou Banlieue d’icelle, présents à ce trois, deux ou un de nos Officiers qu’ils voudront élire, sans pour ce commettre offense aucune envers Nous et Justice ; et lesquels Maîtres, Gouverneurs, et Confrères dessus dits, et un chacun d’eux, durant les jours desquels ledit Mystère qu’ils joueront se fera, soit devant Nous, ou ailleurs, tant en recors qu’autrement, ainsi et par la manière que dit est, puissent aller et venir, passer et repasser paisiblement, vêtus, habillés et ordonnés un chacun d’eux, en tel état ainsi que le cas le désirera, et comme il appartiendra, selon l’ordonnance dudit Mystère, sans détourner ou empêcher : et en pleine confirmation et sûreté, Nous iceux Confrères, Gouverneurs et Maîtres, de notre plus abondante grâce, avons mis en notre protection et sauvegarde, durant le recors d’iceux jeux, et tant comme ils joueront seulement, sans pour ce leur méfaire, ou à aucuns d’eux à cette occasion, ne autrement.

94. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « MANDEMENT  du Chapitre d’Auxerre, Touchant la Comédie. » pp. 51-58

Dans les instructions qu’elle vous adresse au milieu de la célébration des Saints Mystéres, elle les déclare exclus de tous ses biens spirituels, de ses priéres & de ses Sacremens. […] Nous n’entrerons pas dans le détail de tous les motifs, qui doivent vous inspirer une sainte horreur des spectacles & en particulier de la Comédie. […] Enfin joignant le poids de l’autorité à la solidité des raisonnemens, ils vous démontreront que ces sortes de représentations ont été regardées par tous les Saints Peres comme un reste de Paganisme, le levain d’un culte sacrilége, & une école d’impureté. […] Vous avez promis à la face des saints Autels de renoncer au démon & à ses pompes, & de vous attacher à J.

95. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VIII. Du Clergé comédien. » pp. 176-212

Il ne faut pas confondre St[…] Faire une Edition des œuvres de St[…] St[…] St[…] Mais cet homme apostolique disoit avec St

96. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 16-18

MONSIEUR, J’Ai reçû la Lettre, dont vous m’avez honorée : vous m’y invitez à benir le Seigneur : je m’addresserai à lui, pour le remercier, qu’il vous a inspiré à prendre ce soin pour mon salut : & puisque vous m’avez souvent marqué, que vous vous comptiez bien recompensé de vos travaux spirituels, quand ils étoient utiles au prochain ; j’ai le plaisir de vous annoncer, que vôtre Lettre à eu bon effét : j’ai pris la liberté, de la faire voir à mes amies Mesdames *** elles se croient toutes obligées avec moi, de regarder au moins la Comedie comme un divertissement dangereux ; puisque les saints Peres ont parlé de cette sorte de spectacles comme d’une chose capable de corrompre les mœurs les plus innocentes. Cependant quelques-unes furent étonnées, que vous n’avez pas allegué un seul passage de la sainte Ecriture, qui defendit expressement la Comedie. […] Nous avons la consolation, de voir dans la Ville, qu’il y a des Dames d’une vertu solide, qui nous édifient très-souvent, & qui sont si assidues aux devoirs de la Religion, qu’on les voit frequemment qu’elles s’approchent de la sainte Table : peutêtre il y a de ce nombre quelques-unes, qui pourroient dire ; tout ce que nous voions, tout ce que nous entendons, quand nous allons à la Comedie, nous divertit, & rien de plus ; du reste nous n’en ressentons aucune impression, & n’en sommes nullement touchées.

97. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  TABLE. DES MATIERES. Et des Personnes dont il est parlé dans les deux Volumes. » pp. 567-614

Son respect pour l’Ecriture Sainte, b, 139. […] Utilité de la lecture de l’Ecriture Sainte pour les Rois, a, 394. […] Combien l’Ecriture Sainte est déplacée dans les Poëmes dramatiques, 398. […] Son sentiment sur les Drames appellés Saints, 386. […] Il est indécent d’y représenter des sujets saints, 384.

98. (1698) Théologie du cœur et de l’esprit « Théologie du cœur et de l’esprit » pp. 252-267

nous observons un régime que Jesus-Christ nous a prescrit, & que les plus grands Saints ont observé. […] Sont-ils autre chose que des délassemens de l’esprit, qui le mettent en état de reprendre ses saints exercices, & de les continuer avec plus de perfection ? Tant s’en faut que les Comedies puissent nous aider à reprendre & à continuer nos saintes occupations avec plus de perfection, qu’elles y sont de grands obstacles. […] Or les Comedies & les Romans ne rendent pas seulement nos esprits mal disposez pour de saintes occupations, mais elles nous donnent du dégoût pour les actions serieuses. […] La Comedie, dit ce grand Saint, est une Ecole publique, où l’on apprend tout ce qu’on nomme impudicité.

99. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VII. Sentimens des Prédicateurs. » pp. 168-180

Qui est plus en état de juger s’il y a du mal, les Peres, les Conciles, les Saints, vos Pasteurs, ou vous ? […] on désire de douter, on doute ; on perd la foi, on devient ennemi de la vérité, on la combat ; on ne peut souffrir les Prédicateurs & les exercices de piété, on ne goûte que la dissolution ; on abandonne les sacremens, ou on les profane ; on se moque des choses saintes, &c. S’il vous faut des spectacles, le ciel & la terre, l’histoire, les cérémonies de la religion, les saintes Ecritures, l’Histoire profane, les arts, les sciences, vous occuperont plus agréablement, plus utilement, plus innocemment, &c. […] La mortification, la simplicité, la pauvreté, y sont des ridicules ; le goût des choses saintes, le recueillement, la présence de Dieu, le soin des petites choses, la vigilance sur soi-même, l’emploi du temps, l’exactitude à ses devoirs, le rapport de toutes les œuvres à Dieu, en un mot, le corps entier de la piété chrétienne, quelle chimère ! […] Pour le Saint des Saints, dont la vie est notre modelle, la morale notre règle, les mérites notre espérance, trouvera-t-on rien dans son Evangile qui n’en soit la condamnation ?

100. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

Point du tout : car autrement on pourrait dire que l’Ecriture sainte ne défend en aucun endroit de filouter et de boulinere ; parce qu’il n’y a dans l’Ecriture sainte aucun précepte qui dise, « Tu ne filouteras pas », ou, « Tu ne boulineras pas ». […] Il y a deux endroits de son Introduction à la vie dévote que l’on a coutume d’objecter, et où il semble que ce saint favorise la Comédie. […] Ce Prophète inspiré de l’Esprit saint, prédit que les Juifs au retour de leur captivité, danseront et joueront du tambour, pour marque de leur joie et de leur reconnaissance. […] On ne devrait pas même lire l’Ecriture sainte, puisqu’elle est la cause innocente de toutes les Hérésies, qui, selon saint Jérôme, naissent pour l’ordinaire d’une parole mal entendue ou malicieusement expliquée.» […] dans ce saint temps, qui, de l’aveu même du Docteur, est consacré à la pénitence, qui est un temps de larmes et de douleurs pour les Chrétiens, et auquel la Musique doit être importune, suivant le langage de l’Ecriture ; dans ce saint temps, dis-je, il sera permis d’aller à la Comédie et de la jouer tous les jours ?

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