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87. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — ESSAI SUR LES MOYENS. De rendre la Comédie utile aux Mœurs. » pp. 7-10

L’utilité de la Comédie étant reconnue, ce seroit ici la place d’examiner quelle est la forme qui lui convient le mieux pour parvenir au but qu’elle se propose de corriger les mœurs ; si la Comédie grecque étoit plus proche de la perfection morale que la nôtre, en nommant les personnes vicieuses qu’elle exposoit à la satire publique ; enfin si l’exclusion des Actrices sur les Théâtres Grecs & Romains, n’étoit pas plus propre à laisser dans l’ame des Spectateurs des impressions de vertu dégagées de tout mêlange de volupté qu’on remporte presque nécessairement de nos Spectacles.

88. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

Les Romains, tant que la Comédie chez eux fut honnête, ne proscrivirent leurs Comédiens, que par l’affectation qu’ils avoient d’imiter en tout les Grecs, & plus encore, par l’ombrage qu’ils concevoient de tout ce qui pouvoit diminuer leur vanité ; car on ne peut s’empêcher d’être surpris qu’un Peuple si belliqueux, fût si puérile en tant de choses, & si souvent sujets aux terreurs paniques. Une preuve de contradiction chez les Romains, sur le compte de leurs Comédiens, est que ceux qui jouoient dans les Piéces Attelanes, qui étoient des espéces d’in-promptu, n’étoient point notés, parce que les Citoyens eux-mêmes se plaisoient à s’en mêler. La disgrace des Comédiens chez les Grecs est donc accidentelle, & chez les Romains contradictoire. […] Chez les Romains, de leur affectation à imiter les Grecs.

89. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IV. Des Personnages. » pp. 239-251

Aristophane & Ménandre ont un peu moins de délicatesse que Térence, parce qu’il leur manquait ce poli, cette fine élégance que les Romains connurent aussi-tôt que le luxe. […] Les personnages des Pièces Italiennes n’ont point cette élévation qu’ils auraient eu du tems des Romains.

90. (1671) De la connaissance des bons livres « DE LA COMEDIE  » pp. 232-248

On a déjà dit pour défense, Qu’il y avait différence de Spectacles chez les Grecs et chez les Romains ; Que véritablement les représentations qui se faisaient en postures, en grimaces, et en danses, étaient lubriques et déshonnêtes, et n’étaient exécutées que par les Histrions et Pantomimes qui étaient les Bouffons ou bateleurs de ce temps-là, et qu’il n’y a point d’apparence de croire que ces sortes de gens fussent mis au rang des personnes d’honneur ; mais qu’il y avait des Comédiens sérieux qui ne représentaient que des Tragédies ou Tragi-comédies pleines de raisonnements Moraux et Politiques, et que c’était ceux-là qui n’étaient pas notés d’infamie comme les autres ; Qu’un Roscius Comédien qui a été tant estimé, pouvait être de leur bande ; Que c’était chez lui que les jeunes Orateurs de Rome allaient étudier le geste et la prononciation ; Qu’il était un des plus honnêtes hommes de la Ville, et que Cicéron ayant pris la peine de le défendre en une Cause, avait parlé de lui fort avantageusement ; Mais quoi que en effet ce Roscius ait été vertueux, s’ensuit-il que tous les autres Comédiens de son temps le fussent, et qu’ils lui ressemblassent en son mérite personnel ? […] Il semble que c’est une chose assez inutile de disputer davantage là-dessus, et qu’on peut tout d’un coup retrancher la Question en remontrant, Qu’en ce qui est des Histrions et des Comédiens Romains, Tragiques ou Comiques, les uns ne valaient pas mieux que les autres, et que leurs Pièces les plus modestes avaient des emportements que nous ne saurions approuver ; C’est pourquoi la conséquence que l’on tire de tout ceci en faveur de nos Comédiens, n’est pas fort favorable, de dire, Que puisqu’ils représentent des Tragédies et des Tragi-comédies à l’imitation des Anciens, on les doit tenir dans l’estime comme eux, et assister à leurs Représentations comme à des Spectacles importants ; car si l’on montre que les anciens Comédiens ne faisaient aucune difficulté dans leur Religion de jouer des Pièces de mauvais exemple, on s’imaginera donc que ceux qui sont aujourd’hui de la même Profession prennent une licence pareille ; Que cela se voit dans leurs Pièces les plus régulières, et principalement dans d’autres composées exprès pour être plus libres.

91. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40

Nos décorations auroient aisément servi à la scene Grecque & Romaine, & les décorations Grecques & Romaines formeroient aisément nos théatres ; il n’en est pas de la Peinture comme du langage & du style ; celui-ci se diversifie, & prend différentes nuances, selon les lieux & le caractère des peuples ; le pinceau rend toujours les objets tels qu’ils sont, ce fut toujours une Venus : le corps humain ne change pas, le peintre ne peut représenter que les mêmes carnations, & les mêmes formes, Laïs & la Couvreur, Phriné & la Clairon seront toujours des portraits très-dangereux. […] Le détail des obscénités grecques ne finit point dans les livres de Pausanias, & les obscénités romaines remplissent dix ou douze volumes de l’antiquité des tems du P. […] Quelque misantrope de mauvaise humeur, prétendit que c’étoit là des saints apocriphes qui n’étoient point dans les légendes du nouveau bréviaire ; mais sans doute dans celles du romain ; il faut donc, dit le vertueux bénéficier, les mettres en état de figurer avec mon portrait, il n’y a rien à faire au Mercure, les nudités des hommes sont sans conséquence ; les Dames qui viennent ici n’y font aucune attention. Les Romains, ces hommes si décens & si graves, avoient dans tous leurs jardins des Priapes, pour faire peur aux oiseaux, sans craindre d’offenser leurs Lucréces & leurs Virginies. […] Toute la théologie fabuleuse des Grecs & des Romains, ou plutôt du vice qu’Ovide a tracée dans ses innombrables, & la plupart aussi extravagantes qu’insensées métamorphoses eusent fait ordinairement la décoration des appartements & des jardins, comme du théatre.

92. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE V. Suite du Théatre de S. Foix. » pp. 105-139

Mais les Romains faisoient autant d’enfans que nous ; mais ils n’étoient pas comme nous barbares envers leurs enfans (ce sont les enfans qui veulent s’engager souvent malgré les parens). […] Boniface VIII prétendoit qu’il n’y avoit que lui de César ni de Roi des Romains. Et les Papes eux-mêmes couronnoient les Rois des Romains. […] Les Gaulois sous leurs Prêtres furent subjugués par les Romains ; César dût ses conquêtes aux divisions qu’ils semoient sans cesse entre les villes principales. […] Bien loin que la Cour de Rome ait formé la chicane Françoise, c’est plutôt la France qui a fait naître la chicane Romaine.

93. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « II. » pp. 9-11

Ses vertus Episcopales qui l’ont fait être l’un des plus grands ornements de l’Eglise Romaine et de l’Eglise Gallicane, n’ont-elles point été capables de faire de sa mort un assez grand sujet de deuil pour n’être pas tout à fait oublié à la réception de son successeur ?

94. (1775) Voyage en Italie pp. 206-208

Chapitre XIDes Spectacles en Italie Le cri ancien du peuple romain, panem et circenses, du pain et des spectacles, se répète encore aujourd’hui dans toute l’Italie.

95. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XII. La représentation des pièces de théâtre est plus dangereuse que la lecture. » pp. 108-110

« Ce fut encore plus par l’habileté des acteurs que par le mérite des drames que le théâtre des Romains attirait tant de spectateurs.

96. (1768) Observations sur la nécessité de la réforme du Théatre [Des Causes du bonheur public] «  Observations sur la nécessité de la réforme du Théâtre. » pp. 367-379

Les Romains avoient la même estime & la même idée du Théâtre ; ils reconnoissoient sa puissante influence sur les mœurs. […] Cependant comme la corruption infecta bientôt le Théâtre de Rome, nous n’offrirons point les Romains comme des modeles.

97. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre II. Utilité des Spectacles. » pp. 8-21

Les Romains, lorsqu’ils commencèrent à penser, se délassaient des travaux de la Guerre, en écoutant les Pièces de Plaute & de Térence. […] Suivons l’exemple des Grecs & des Romains ; ils ne craignaient pas de trop multiplier les Spectacles ; ils allaient applaudir tour-à-tour la Tragédie, la Comédie & les Mimes.

98. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VIII. Erreurs des Modernes sur ce sujet. » pp. 165-186

dans tous les Ecrivains des derniers siècles, et même dans la Préface de Donat sur Térence, que Livius Andronicus fut l'Auteur de la Comédie et de la Tragédie parmi les Romains, ce que les Anciens n'ont jamais écrit, et si l'on n'avait point été prévenu de cette erreur, je ne crois pas qu'aucun homme de bon sens l'eût jamais mis en avant. […] Et Juvénal condamnant la passion que les Romains avaient pour les Histrions Grecs, explique fort clairement que les hommes seuls jouaient les personnages des femmes, en disant qu'on était ravi de voir un Comédien représenter la Courtisane Thaïs, une honnête femme ou une Nymphe, et en jouer si bien le personnage qu'on l'eût pris pour une femme, et non pas pour un homme déguisé.

99. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12

Les Romains, demanda ce bonhomme, n’ont-ils ni femmes ni enfants ? […] La description d’un pareil spectacle n’avait effectivement rien de magnifique aux yeux d’un Barbare vertueux, et c’est avec raison qu’il demandait si les Romains n’avaient ni femmes ni enfants.

100. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XVIII. Autorité des loix. » pp. 45-47

Pendant que les loix du siécle qui ne peuvent pas déraciner tous les maux, permettoient l’usure & le divorce, ces grands hommes disoient hautement, que si le monde permettoit ces crimes, ils n’en étoient pas moins réprouvés par la loi de l’Evangile ; que l’usure qu’on appelloit légitime, parce qu’elle étoit autorisée par les loix Romaines, ne l’étoit pas selon celles de J. 

101. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XX. Exemples de pratique. » pp. 48-50

Les Spectacles n’ont pû pénétrer chez les Romains, dans les heureux tems de la République  S. 

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