Qu’il eût été glorieux pour lui, & plus glorieux que la victoire, après la bataille de Pultava, où Charles fut entierement défait, de lui envoyer offrir la paix & le passage sur ses terres jusqu’en Suede, d’aller audevant de lui, de le défrayer sur la route, & lui rendre tous les honneurs dus à son rang ! […] Ce long voyage à travers la Turquie, la Pologne, l’Allemagne, pour arriver en Suede, fut un tissu de singularité, par une foule de déguisemens, de marches, de contre-marches, pour n’être pas connu ; quoique par-tout il y eût ordre de lui rendre les plus grands honneurs, & que tout le monde s’empressât a voir cet homme extraordinaire.
Quel rôle jouerait la virginité dans un pays ennemi, où de toutes parts on la poursuit, on la joue, on lui rend des pièges ? […] Elle répondit courageusement au tyran qui voulait la séduire : J’ai un époux à qui je garde fidèlement la foi que je lui ai donnée, j’ai reçu de sa main les plus riches habits des vertus, les plus magnifiques parures de la modestie ; il a ceint ma tête d’une couronne immortelle, il m’a couverte des pierres précieuses de sa grâce, son sang adorable est le vermillon qui pare mes joues ; en l’aimant je deviens plus chaste, ses caresses me rendent plus pure, quand je m’unis à lui il embellit ma virginité.
Aristophane qui jouoit lui-même dans ses Pieces, ne craignoit pas d’y attaquer les Pericles, les Alcibiades, & tous ceux qui vouloient se rendre maîtres de l’autorité. […] Quand l’Armée des Athéniens essuya en Sicile ce malheur qui couta la vie au Général, & la liberté aux soldats, dont les uns furent vendus comme esclaves, les autres enfermés dans les carieres où ils périrent de misere, plusieurs d’entre eux durent leur salut à Euripide, parce qu’ils savoient des morceaux de ses Piéces par cœur : ils trouverent des Maîtres prêts à les nourrir, qui leur rendirent ensuite la liberté, & ces soldats en arrivant à Athenes alloient saluer Euripide comme leur libérateur. Quel triomphe pour un Poëte, qui voit des malheureux lui venir rendre graces de ce qu’ils doivent à ses Vers la liberté & la vie !
• Cf. le compte rendu de la lettre dans le Journal des sçavans, Paris, Jean Cusson, 1694, p. 262-263. […] Compte rendu dans le Journal de Trévoux, juillet 1716, p. 1334-1350. […] • Compte rendu signé P. […] 5) Compte rendu du précédent dans The Monthly Review, vol. […] Nouvelle édition augmentée des moyens de rendre la comédie utile aux moeurs par M. de B*** [Buzonnière], Paris, Debure père et Le Breton, 1767, in-12, XXIII-[1 bl.]-337-[6] p.
Ce Spectacle veut peut-être se rendre universel.
celui de Tours tenu en 1583. défend sous peine d’excommunication de représenter en ces jours aucunes comédies farces et autres semblables spectacles, opposés à la sainteté de la Religion « Comedias, ludos scenicos, et Theatrales et alia hujus generis irreligiosa Spectacula sub anathematis pæna prohibet sancta Synodus. » Ce Concile rendant ensuite raison de son Ordonnance, dit : Qu’il est absurde que des chrétiens attirés par les plaisirs vains et trompeurs que le diable leur présente, soient empêchés d’assister au Service Divin ; et soient détournés de la prière, et de la prédication aux jours qui sont particulièrement destinés à se rendre Dieu propice.
J’avoue donc avec sincérité que je sens dans toute son étendue le grand bien que produirait la suppression entière du Théâtre ; et je conviens sans peine de tout ce que tant de personnes graves et d’un génie supérieur ont écrit sur cette matière : mais, comme il ne m’appartient pas de prendre le même ton, et que d’ailleurs les Spectacles sont permis et soutenus par l’autorité publique, qui sans doute les permet et les soutient par des raisons que je dois respecter, il serait indécent et inutile de les combattre dans l’idée de les détruire : j’ai donc tourné mes vues d’un autre côté ; j’ai cru que du moins il était de mon devoir de produire mes réflexions, et le plan de réformation que j’ai conçu pour mettre le Théâtre sur un autre pied, et pour le rendre, s’il est possible, tel que les bonnes mœurs et les égards de la société me paraissent l’exiger : c’est ce que je ne pouvais entreprendre dans le temps que j’étais Comédien, pour les raisons que l’on trouvera dans le corps de mon Ouvrage.
La belle et nombreuse compagnie, les décorations, la symphonie et tout le reste de l’appareil les frappe si vivement, que nous serions étonnés, avec raison, s’ils nous rendaient un compte exact de tout ce qui leur passe dans l’esprit en ce moment.
Cependant dans ces premiers Poèmes dramatiques, ainsi que dans ces derniers, l’Auteur se proposait pour but principal de plaire à ses Spectateurs : car soit qu’il voulut les corriger, soit qu’il voulut simplement les amuser, il est certain qu’il ne pouvait réussir ni dans l’un ni dans l’autre de ces projets, qu’en faisant sur leurs esprits une impression, qui leur rendit aimables ou ses leçons ou ses jeux ; si quelques Poètes n’ont pû arriver à ce but ce n’est point la faute du Théâtre, mais uniquement de l’Auteur ou de l’Acteur, comme on va tâcher de le faire sentir.
C’est en vain que vous démontreriez que notre France, par les produits de nos arts, de nos manufactures, exerce un puissant empire dans l’étranger, et que le monopole de nos modes frivoles le rend tributaire de notre légère industrie. […] Et vous, manufacturiers industrieux, qui variez chaque jour vos tissus et donnez la vie et l’existence à tant de familles qui vous consacrent leur intelligence et leurs bras : vous tous qui disposez et tressez ces tissus légers, dont les grâces et la beauté se couvrent et se voilent, gazes transparentes sous lesquelles se cache le tentateur, brisez vos métiers, fermez vos magasins, renoncez à ces occupations profanes, dangereuses pour vous et pour votre prochain ; cessez enfin de vous rendre des instruments de mort spirituelle et de damnation éternelle… Que deviendront nos femmes, nos enfants, nos familles, direz-vous ? […] L’ordre le plus régulier y règne ; il n’est pas une place où la mère de famille ne puisse se montrer avec ses filles, sans craindre de dangereux exemples : l’œil du public pénètre partout, et des flots de lumière rendent facile et efficace la surveillance de tous sur chacun. […] « Alors Jésus parla au peuple et à ses disciples, en leur disant : « Les scribes et les pharisiens se sont assis sur la chaire de Moïse. » « Ils lient des fardeaux pesants et insupportables, et les mettent sur les épaules des hommes, et ils ne veulent pas les remuer du bout du doigt. » « Ils aiment les premières places dans les festins, et les premières chaires dans les synagogues. » « Ils aiment qu’on les salue dans les places publiques, et que les hommes les appellent rabbin ou docteurs. » « Mais malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux ; car vous n’y entrez pas vous-mêmes, et vous vous opposez encore à ceux qui désirent d’y entrer. » « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites parce que, sous prétexte de vos longues prières, vous dévorez les maisons des veuves : c’est pour cela que vous recevrez un jugement plus rigoureux1. » « Malheur enfin à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous courez la mer et la terre pour faire un prosélyte, et, après qu’il l’est devenu, vous le rendez digne de l’enfer deux fois plus que vous !.
Services qu’ils ont rendus, b, 50 Benoît XIV. […] Témoignage rendu à la piété de Jean Racine, a, 512. […] Hommage rendu aux belles qualités de ce jeune Monarque, 171, 341, 557. […] Son hommage rendu au S. […] Son hommage rendu à l’Evangile, 192.
Les sentimens les plus simples sont rendus avec esprit, avec emphase.
Je ne saurais croire que les Poètes ignorent tout cela, puisque leur dessein dans la composition des Comédies est de les rendre si vives et si touchantes, que l’imagination soit trompée et qu’elle croie assister à une action véritable, non pas à une représentation : Ils ne sauraient donc ignorer le mal que fait la Comédie, puisque c’est là tout leur but.
En l’examinant donc sous son véritable point de vue, j’ai établi qu’elle était d’un grand secours pour consolider le bonheur public sous ce triple rapport, en ce que, en tempérant à l’égard des peuples l’autorité souveraine, elle la leur rendait respectable et chère ; en enchaînant l’injustice des passions, elle maintenait l’harmonie sociale ; en offrant aux malheureux de véritables consolations, et leur aidant à supporter les peines de la vie, elle conservait à l’Etat des Citoyens utiles.
Tu es grand en noblesse ; ta race te rend glorieux : mais ne sais-tu pas que notre naissance est égale, et qu’il n’y a que la vertu qui doive mettre de la différence parmi les hommes ?