/ 486
430. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301

Ainsi le masque est-il souvent reçu, où l’homme serait refusé. […] Combien de fois les qualités louables d’une profession honnête, l’habileté, la science, la sage économie, ont-elles reçu des brocards dans leurs Comédies ?

431. (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351

L’on ne nous dira pas non plus que le Décret du Concile regarde un de ces points de discipline, qui ne peuvent être reçus partout. […] L’amour dont parle l’Ecriture, est celui qui, selon saint Paul, vient « d’un cœur pur, d’une bonne conscience, et d’une foi sincère, et qui est la fin des Commandements ». « Car si vous vous aimez d’un amour inutile et mauvais, et que vous aimiez votre prochain de cette sorte, quel avantage peut-il recevoir de votre amitié, dit saint Augustin Præf. in Psal. 140.

432. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. » pp. 1-75

A l’égard des Acteurs, n’en point recevoir dont la conduite & les mœurs ne fussent irréprochables ; les punir sévèrement, les priver même de leur emploi, quelque talent qu’ils eussent, quand ils tomberoient dans des désordres publics ; car il est des fautes secrettes & cachées qui ne sont pas du ressort de la Police. […] Il y en a une infinité dans les Tragédies de Racine, & qui n’ont pas comme celui dont il est ici question, le défaut d’approcher un peu trop du comique ; entr’autres le demi-vers de Pyrrhus, lorsque ce Prince déterminé malgré lui à contenter les Grecs, à leur livrer Astyanax, & à recevoir la main d’Hermione, rencontre sur ses pas, au lieu de la Princesse qu’il cherchoit, Andromaque éplorée qui se jette à ses pieds, & qu’attendri par ses larmes & par sa beauté, mais gêné par la présence de son Ministre, les premiers mots qui sortent de sa bouche sont ceux-ci, va m’attendre, Phœnix. […] De-là ces fausses impressions que l’on prend de la Littérature Françoise dans les pays étrangers, dans nos Provinces même, où le bon reçu indifféremment avec le mauvais, sous le passe-port de la Capitale, donne aux jeunes Gens un goût confus & incertain, aussi nuisible aux Lettres que le goût bizarre & dépravé des demi-connoisseurs de ce tems.

433. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques « [Traité] » pp. 3-62

Au contraire l’autre Maxime de la prudence humaine, quoique blâmée de bouche, est embrassée étroitement ; reçue avec les deux mains, logée au cœur, conservée et observée comme loi fondamentale de la vie humaine, adorée comme le soleil du petit monde, c’est-à-dire de l’homme, estimée le vrai sel, et seul assaisonnement, qui donne saveur aux affaires, qui acquiert faveur à ceux qui les manient, lesquels selon l’ancien Proverbe, «  Arator nisi incurvus prævaricatur »Plin. […]  » Item, « Ecoutez, si votre entendement ivre des erreurs busch depuis si longtemps, vous permet de considérer quelque chose de sain : Les Dieux pour faire cesser la peste des corps, commandaient qu’on leur jouât des jeux : Mais votre Pontife Scipion, pour empêcher la peste des Esprits, défendait de bâtir un Echafaud : S’il vous reste quelque peu de lumière, pour préférer l’esprit au corps ; choisissez, à quoi vous devez servir ; Car pour avoir reçu cette plaisante folie, et rage des jeux Scéniques parmi le peuple, qui n’était accoutumé qu’aux jeux, qui se jouent en la lice ; la peste des corps n’a point cessé, mais l’astuce des malins esprits, voyant que cette peste-là cesserait, par le terme qui lui était ordonné, mit peine, de faire entrer par cette occasion une autre peste beaucoup plus dangereuse, non aux corps, mais aux mœurs, qui a aveuglé les âmes de ces misérables, par ténèbres si épaisses, les a souillées d’une telle difformité, que même à présent, après le sac de la ville de Rome, ceux que cette peste-là possède, et qui s’en étant fuis, ont pu arriver à Carthage, enragent tous les jours, d’envie qu’il ont, de voir les bateleurs aux Théâtres. […] Ce sujet pourrait être traité plus amplement, et confirmé par plus grand nombre de raisons, tant de la parole de Dieu, que des écrits des Pères, Décrets de Conciles, histoire Ecclésiastique, et même de la Discipline de nos Eglises réformées ; mais ayant éclairci la question de droit par l’Ecriture sainte, et montré celle du fait, par la pratique de l’Eglise primitive : ceci pourra suffire aux dociles ; et tout ce qu’on en pourrait dire au monde, ne suffirait aux opiniâtres ; auxquels je proposerai derechef l’exemple des premiers Chrétiens, lesquels croyant, que Dieu abhorrait généralement tous hypocrites, et toute hypocrisie ; (car ces mots, pris en leur propre et naïve signification, signifient les joueurs de Comédies ou TragédiesHeb. 10. ver. 33 fb , et le rôle, l’action ou geste qu’ils représentent.) ne parlaient jamais de tels jeux, que pour les détester, n’entraient aux Théâtres, que pour y souffrir opprobre, non pour y recevoir du plaisir ; servant eux-mêmes de sujet aux Païens ; pour jouer des Tragédies, où il n’y avait rien de feint, ni de déguisé : Et s’en est vu de nos jours, de si sanglantes en Europe, principalement sus le Théâtre de France, jouées aux dépens des vrais Chrétiensfc ; que ceux qui veulent être de ce nombre, se devraient montrer plus zélés à apaiser l’ire de Dieu par repentance, et nouveauté de vie ; que curieux à l’irriterZosim. lib. 2 fd , en recherchant et approuvant la nouveauté des farces, et vanités Païennes ; lesquelles un des grands ennemis des Chrétiens, se plaint tant, avoir été abolies par le premier Empereur Chrétien, imputant la ruine de l’Empire Romain, à l’abolition de cette abominationfe.

434. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 2. SIECLE. » pp. 81-106

Quelque bon et modéré que soit l'usage que les hommes peuvent faire des Spectacles, selon leur dignité, selon leur âge, ou même selon la condition de leur nature, néanmoins leur esprit n'est point si insensible qu'il ne soit agité de quelque passion secrète: nul ne reçoit de plaisir sans affection; et il n'y a point d'affection qui ne soit accompagnée de ces circonstances, qui l'excitent: Que si quelqu'un assiste à la Comédie sans affection et sans plaisir, il ne laisse pas d'être coupable du péché de vanité, allant en un lieu où il ne profite de rien; Or j'estime que la vanité ou l'occupation en des choses inutiles est un péché dont nous devons nous éloigner: Mais d'ailleurs celui qui assiste à la Comédie, ne se condamne-t-il pas lui-même, puis qu'en ce qu'il ne voudrait pas être semblable à ces Acteurs, il confesse qu'il les déteste: Quant à nous, il ne nous suffit pas de ne commettre rien de semblable; mais nous sommes encore obligés de ne point favoriser de notre consentement, et de notre approbation ceux qui commettent ces crimes: si vous voyez un larron, dit le Roi Prophète, Ps. 49. v. 18.

435. (1634) Apologie de Guillot-Gorju. Adressée à tous les beaux Esprits « Chapitre » pp. 3-16

Peut-être les adversaires de GUILLOT-GORJU désespérés de pouvoir mordre là-dessus non plus que sur le verre se prendront à l’argent que les Comédiens reçoivent, comme un juste salaire de leur travail.

436. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IX. Des entreprises de la puissance spirituelle ecclésiastique, contre la puissance temporelle séculière. » pp. 149-173

Il ne cesse d’annoncer aux ignorants, et de faire accroire aux imbéciles que les prêtres, étant les ministres de la Divinité, sont au-dessus des autres hommes, que tous les princes temporels doivent s’humilier devant la puissance spirituelle et temporelle du pape, et qu’ils s’exposent aux plus grands malheurs en lui désobéissant, parce que le sacerdoce, disent-ils, a reçu de Dieu le pouvoir de déposer les rois sur terre, et de mettre sur les trônes de véritables chrétiens.

437. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

Les Chinois ne pouvoient avoir reçu cet art d’aucun peuple, ils ignoroient que la Grece, que Rome eussent existé. […] C’est la premiere & la derniere fois qu’un comédien a gouverné l’Eglise, que les Assemblées Ecclésiastiques se sont tenues au théatre : aussi est-ce le gouvernement, sous lequel la Réligion a reçu les plus profondes blessures.

438. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160

La description de son Palais, de sa cour, de son cortège, de ses jeux, de ses habits, de sa toilette, de ses équipages, des hommages qu’elle reçoit, des audiences qu’elle donne, des loix qu’elle porte, des jugemens qu’elle prononce, &c. forment une suite de tableaux amusans, ingénieux, très-vrais & instructifs, si la frivolité étoit capable d’instruction. […] Et Dieu recevra-t-il ses frivoles excuses ?

439. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre premier. Du Theatre. » pp. 73-99

Ceux qui ont veu les Cours d’Italie ou d’Allemagne auront bien moins de peine à la recevoir, que les Critiques n’auroient à la combatre, & ie conçois tant pour l’une & l’autre difficulte, une raison commune qui me semble convainquante.

440. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE II. » pp. 19-41

La coutume du pays où il écrit, lui fait sentir la difficulté de faire recevoir la vérité de ces maximes ; il montre ces vérités Chrétiennes qu’il a découvertes dans les bonnes sources, par l’organe des Auteurs et des passages pleins d’érudition.

441. (1666) De l’éducation chrétienne des enfants « V. AVIS. Touchant les Comédies. » pp. 203-229

Je sais bien que l’on prétend qu’il faut faire beaucoup de distinction entre les comédies de ce temps-ci, et celles que les saints Pères ont condamnées dans le leur ; et que si celles contre lesquelles ils ont fait paraître tant de zèle méritaient le blâme qu’ils leur ont donné, celles qui se représentent aujourd’hui sur les théâtres ne sauraient assez recevoir de louange, parce qu’elles ne contiennent pour l’ordinaire que des exemples d’innocence, de vertu, et de piété.

442. (1769) Dissertation sur les Spectacles, Suivie de Déjanire, Opéra en trois actes, par M. Rabelleau pp. -71

En 1629, Corneille donna sa Mélite, piece qui fut présentée à la troupe par Hardi, qui ne fut reçue que sur son témoignage & à sa sollicitation, & dont le succès fut si grand, contre l’attente des Comédiens, qu’ils se séparerent de nouveau & établirent la troupe du Marais. […] « Dans le tems où l’impiété est en crédit & va tête levée tandis que la vertu est foulée aux pieds(a) » Le fameux Acteur Baron fut si offensé des termes de l’ordonnance de sa pension(b), qu’il balança pour se décider à l’aller recevoir : Baron disoit qu’un Acteur, pour devenir parfait, devroit être élevé sur les genoux des Reines, expression peu mesurée, mais bien sentie , dit un des Auteurs de l’immense Dictionnaire de l’Encyclopédie.

443. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE X. Des six parties de la Tragédie, suivant Aristote. Examen de ces six parties dans Athalie. » pp. 260-315

Saint Evremond écrivoit ainsi contre l’Opera, Spectacle que nous avons reçu des Italiens, dans le tems que nous en étions le plus enchantés, ce qui lui faisoit dire, qu’il prenoit le parti du Bon sens abandonné, & qu’il suivoit la Raison dans sa disgrace, à quoi il ajoutoit, ce qui me fâche le plus de l’entêtement où l’on est pour l’Opera, c’est qu’il va ruiner la Tragédie, qui est la plus belle chose que nous ayons, la plus propre à élever l’ame & la plus capable de former l’esprit. […] Comment pourrions-nous, dans les graves sujets de l’Histoire, admettre la Danse, devenue pour nous une partie si importante de ce Spectacle, qu’en sa faveur on a reçu des Piéces Dramatiques en plusieurs Actes qui n’ont entre eux aucun rapport ?

444. (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152

Vous m’obligez de recourir, malgré moi, à la religion, pour vous répondre ; néanmoins pour ne vous pas faire croire que je fais le scrupuleux et le dévot hors de saison ; j’avoue que cette réflexion, pourrait être mieux reçue si elle venait d’un autre que d’Achille, et que supposé qu’on voulût en faire une instruction pour le peuple, on aurait pu lui donner un tour plus honnête et plus ingénieux. […] Il ne sera reçu dans le monde qu’autant qu’il sera approuvé de ceux dont la réputation est établie.

/ 486