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24. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — V. La Comédie donne des leçons de l’amour impur. » pp. 9-11

On léve toutes ses barriéres, en faisant paroître au grand jour & avec applaudissement ce que les principes d’une bonne éducation ne permettent pas même d’envisager sans peine dans le secret. […]  » En vain lui diroit on que la réprésentation de ces passions trop amies de la corruption du cœur ne les excite qu’indirectement ; il prétend que le soutenir, c’est combattre les régles des grands maîtres. « Le premier principe, ajoûte-t-il ; sur lequel agissent les Poëtes tragiques & comiques, c’est qu’il faut intéresser le Spectateur ; & si l’Auteur ou l’Acteur d’une Tragédie ne sait pas l’émouvoir & le transporter de la passion qu’il veut exprimer, où tombe-t-il ?

25. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [B] » pp. 380-390

Elle diffère particulièrement de la Tragédie dans son principe, dans ses moyens & dans sa fin. La sensibilité humaine est le principe d’où part la Tragédie ; le pathétique est le moyen ; l’horreur des grands crimes, & l’amour des sublimes vertus sont les fins qu’elle se propose. La malice naturelle aux hommes, est le principe de la Comédie : nous voyons les défauts de nos semblables avec une complaisance mêlée de mépris, lorsque ces défauts ne sont ni assez affligeans pour exciter la compassion, ni assez révoltans pour donner de la haîne, ni assez dangereux pour inspirer de l’effroi. […] Mais une Nation douce & polie, où chacun se fait un devoir de conformer ses sentimens & ses idées aux mœurs de la Société ; où les préjugés sont des principes ; où les usages sont des loix ; où l’on est condanné à vivre seul, dès qu’on veut vivre pour soi-même ; cette Nation ne doit présenter que des caractères adoucis par les égards, & que des vices palliés par les bienséances. […] Malheur à ceux pour qui ce principe est une vérité de sentiment : mais si en effet le fond du naturel est incorrigible, du-moins le dehors ne l’est pas.

26. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « Discours préliminaire. » pp. -

Ne leur mets-je pas plus vivement sous les yeux les principes qu’ils ne doivent jamais oublier ? […] On a donc tort de composer des Drames qui s’écartent des principes reçus, puisque ces principes sont fondés sur ce qu’éprouvent les hommes.

27. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « X. » pp. 47-54

Abelly, parce que ce vous sera un grand avantage de ce qu’on y trouve trois des plus méchants de vos principes généraux. […] Principe réduit à rien le plus grand de tous les commandements, qui est celui qui nous oblige d’aimer Dieu plus que toutes choses, en prétendant qu’il n’est point certain, qu’il oblige jamais par lui-même, mais seulement par accident. […] Principe est directement opposé au soin qu’a pris M. le Cardinal Grimaldi, de faire observer les Règles de S.

28. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XIX. Autre principe de Platon sur cette matière. » pp. 69-71

Autre principe de Platon sur cette matière. Par un principe encore plus universel, Platon trouvait tous les arts qui n’ont pour objet que le plaisir, dangereux à la vie humaineDe Rep.

29. (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50

Puissé-je, mes Frères, ou arracher de vos cœurs le goût de ce dangereux plaisir, s’il y a déja germé ; ou augmenter l’horreur que les principes de la religion vous en ont déja donnée. […] mes Frères, il n’est que trop vrai que nous portons tous dans le fond de notre cœur le principe & le goût de cette funeste passion. […] Nous n’en connoissons point d’autres que celles dont l’Evangile est la règle, dont la grace de Jésus-Christ est le principe, dont la gloire de Dieu est la fin. […] Car, mes Frères, c’est un principe certain & fondé sur la nature même de notre cœur, que nous ne pouvons aimer la représentation d’un objet odieux. […] Cessez donc d’opposer votre expérience à des principes certains & incontestables : votre cœur bien approfondi ne prouve que trop évidemment le danger des Spectacles.

30. (1715) La critique du théâtre anglais « PREFACE DE L’AUTEUR » pp. -

Il n’est rien tel pour cela que de renverser les principes de conduite ; la pratique suivra à coup sûr ce renversement : car n’avoir aucun bon principe, c’est n’avoir aucune raison d’être vertueux.

31. (1823) Instruction sur les spectacles « Préface. » pp. -

D’ailleurs on entend si souvent et si généralement vanter les théâtres, qu’il est bon et même nécessaire d’avoir à opposer à leurs apologistes des principes certains et des raisons péremptoires qui les confondent et qui les réduisent au silence. Si, malgré ce petit ouvrage, que l’on peut regarder, ainsi que tous ceux qui l’ont précédé, comme une nouvelle promulgation de la loi qui les condamne, comme un nouvel anathème et une nouvelle malédiction lancée contre eux, les loges et le parterre continuent à regorger de spectateurs, toujours est-il vrai que les principes qui y sont développés engageront quelques personnes à abandonner la résolution qu’elles avaient formée d’y aller, feront prendre à quelques autres la résolution de ne jamais y aller, en en éloigneront d’autres encore qui avaient contracté l’habitude d’y aller.

32. (1707) Lettres sur la comédie « Réponse à la Lettre de Monsieur Despreaux. » pp. 276-292

Convenons donc que ces larmes qu’on donne à la Tragédie, procédant de la source de l’amour naturel que nous avons les uns pour les autres, elles peuvent devenir très vicieuses par leur funeste application ; voilà le principe dans lequel je me suis renfermé pour montrer le danger de la Tragédie, et c’est sur ce principe que j’ai posé tous les fondements de ma Satirec. […] J’en reviens toujours à mon principe, Monsieur, et ce principe est que tous les hommes tenant plus ou moins à la concupiscence, (voilà un terrible mot à prononcer dans une Lettre ; mais je vous dirai, comme Phèdre dit à sa nourrice, à propos d’Hippolyte, c’est toi qui l’as nommé,) je vous dirai donc qu’attendu le malheur de notre nature corrompue, nous sommes tous plus ou moins sensibles à la vive peinture des passions, et que celle de l’amour étant la dernière mourante chez les hommes, le moindre souffle d’amour vertueux ou corrompu, le réveille dans tous les hommes, comme le moindre petit zéphyr est capable d’agiter les feuilles ; que cela n’est point l’effet de la disposition du cœur de quelque homme en particulier, que c’est la faute de la machine prise dans toute son étendue.

33. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. — Du mandemant de Monseigneur l’Archeveque de Rouen. » pp. 379-401

Elle n’existe que par la Charte, et elle ne peut aller au-delà des principes politiques, consacrés par la Charte ; se tenir intra, voila sa position légale ; se porter extra, c’est enfreindre la loi commune. […] Il est donc très opportun, très convenable que la puissance séculière fasse sentir au Clergé, d’une manière forte et péremptoire, que si la Charte, dans l’esprit de sagesse et de religion qui en a guidé les principes, reconnaît le culte catholique, comme le culte dominant en France, c’est pour exister dans la propre conscription de la loi commune, et non pour la dépasser et aller au-delà. S’il en était autrement, les prêtres seraient privilégiés, au-dessus même de la monarchie et du monarque ; car la Charte, en reconnaissant les principes monarchiques et l’existence immuable de la légitimité dans la personne du souverain, a spécifié et modifié les droits du prince, qui se trouve, en beaucoup de circonstances, soumis aux lois communes du royaume. […] C’est de cet infernal principe qu’est née la doctrine impie du régicide que tant de prêtres et tant de moines prêchèrent avec audace et persévérance de vive voix et dans leurs livres imprimés, et que plus d’une fois ils mirent eux-mêmes en pratique.

34. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  AVERTISSEMENT. DU LIBRAIRE. » pp. -

Desprez de Boissy avoit reçu des témoignages également intéressans de la part de plusieurs Littérateurs distingués, qui, en adhérant à ses principes, l’ont loué de les avoir soutenus de la maniere la plus persuasive. […] La raison & la Religion, à qui il sera toujours cher, l’ont dicté ; & tout esprit fait pour entendre & suivre l’une & l’autre, ne peut se refuser à l’évidence de vos principes, & à la justesse des conséquences.

35. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — IX. La Comédie donne des leçons de toutes les passions. » pp. 18-21

Quels reproches d’après les principes de ce grand homme, n’aurions-nous point encore à faire à la Comédie sur les couleurs brillantes qu’elle prête à la jalousie & à la vengeance ? […] Ignoreroit-t-on que ces passions sont excitées par les maximes, ainsi que par les objets ; que les principes du Théâtre ne font que fortifier ceux qui sont si accrédités dans le monde ?

36. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien cinquieme. Le danger de la Comedie en particulier, decouvert par le R. P. F. Guilloré de la Compagnie de Jesus. » pp. 67-79

C’est une principe universellement receu de l’Ecole, que, quand quelque chose de sa nature porte au peché, l’on ne peut pas en user librement, sans pecher ; cela parle de soy, sans autre preuve, à un esprit, qui a seulement un petit rayon d’intelligence : Remontez maintenant à ce que je viens de dire de la comedie, dont toutes les circonstances n’ont rien, qui de soy-même ne donne quelque penchant au peché. Si ce principe donc, que j’ay avancé, est recevable, l’application en étant faite à la comedie, je vous laisse le jugement du peché, qui se peut commettre en y allant, l’effet, qui part d’un principe, tenant toûjours de la nature de son principe.

37. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « V. Si la comédie d’aujourd’hui purifie l’amour sensuel, en le faisant aboutir au mariage.  » pp. 19-24

Je crois qu’il est assez démontré, que la représentation des passions agréables porte naturellement au péché, quand ce ne serait qu’en flattant et en nourrissant de dessein prémédité la concupiscence qui en est le principe. […] Du moins donc, selon ces principes il faudra bannir du milieu des chrétiens les prostitutions dont les comédies italiennes ont été remplies, même de nos jours, et qu’on voit encore toutes crues dans les pièces de Molière : on réprouvera les discours, où ce rigoureux censeur des grands canons, ce grave réformateur des mines et des expressions de nos précieuses, étale cependant au plus grand jour les avantages d’une infâme tolérance dans les maris, et sollicite les femmes à de honteuses vengeances contre leurs jaloux.

38. (1680) Entretien X. Sur la Comédie « Entretien X. sur la Comedie » pp. 363-380

C’est un principe universellement receü de l’Ecole, que, quand quelque chose de sa nature porte au péché, l’on ne peut pas en user librement, sans pécher ; cela parle de soy, sans autre preuve, à un esprit, qui a seulement un petit raïson d’intelligence : Remontez maintenant à ce que je viens de dire de la comédie, dont toutes les circonstances n’ont rien, qui de soy-méme ne donne quelque penchant au péché. Si ce principe donc, que j’ay avancé, est recevable, l’aplication en estant faite à la comédie, je vous laisse le jugement du péché, qui se peut commettre en y allant l’effet, qui part d’un principe, tenant toûjours de la nature de son principe.

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