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427. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « X. Différence des périls qu’on cherche et de ceux qu’on ne peut éviter. » pp. 44-45

; donc il est permis d’inventer de nouvelles tentations et de nouveaux pièges pour prendre les âmes.

428. (1586) Quatre livres ou apparitions et visions des spectres, anges, et démons [extraits] « [Extrait 3 : Livre VI, chap. 15] » pp. 663-664

[Extrait 3 : Livre VI, chap. 15] Et bien, on voudra peut-être prendre le retour des Ames de ce qu’en écrivent les Poètes.

429. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — X.  » pp. 464-465

C'est pourquoi quelque soin que l'on prenne de séparer de la Comédie et des Romans ces images de dérèglements honteux, l'on n'en ôtera jamais le danger, puisque l'on y voit toujours une vive représentation de cette attache passionnée des hommes envers les femmes, qui ne peut être innocente; et que l'on n'empêchera jamais que les femmes ne se remplissent de l'objet du plaisir qu'il y a d'être aimées et d'être adorées d'un homme ; ce qui n'est pas moins dangereux ni moins contagieux pour elles que les images des désordres visibles et criminels.

430. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XVII.  » pp. 471-473

C'est la source du plaisir que l'on prend à ces vers que M. de Corneille met en la bouche d'un Seigneur qui avait tué en duel celui qui avait outragé son père.

431. (1675) Traité de la comédie « I. » pp. 272-274

On ne se contente pas de suivre le vice, on veut encore qu'il soit honoré et qu'il ne soit pas flétri par le nom honteux de vice, qui trouble toujours un peu le plaisir que l'on y prend, par l'horreur qui l'accompagne.

432. (1675) Traité de la comédie « XVII.  » pp. 297-299

Et c'est de là que vient le plaisir que l'on prend à ces vers, qu'un grand Poète de ce temps met en la bouche d'un jeune homme après avoir tué en duel celui qui avait outragé son père.

433. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. La Rosiere de Salenci. » pp. 10-37

Il l’alla prendre chez elle, & lui donna la main dans toute la cérémonie ; il fit plus, il la dota de quarante écus de rente pendant sa vie, & voulut qu’après sa mort la rente fut reversible à perpétuité à toutes les Rosieres, qui en jouiront pendant l’année de leur couronnement. […] Cet amateur du théatre, inconnu jusqu’à ce procès, qui ne lui ouvre pas le temple de la gloire, veut encore diminuer le prix, & prendre le ruban, la bague, les roses sur les vingt-cinq livres dont il est chargé, comme possesseur du Fief de S. […] Qu’il restitue donc le Fief dont il jouit ; la Paroisse le prendra, & fera volontiers tous les frais : la Justice devroit l’y obliger. […] Medard qui a composé ce cantique, ce n’est pas cette morale lubrique qu’il a prêchée à Salenci, & qu’il a voulu faire suivre par sa pieuse fondation ; ce n’est pas celle qu’ont pris pour regle les juges de la rose & les filles qui l’ont méritée : la couronne à ce prix seroit aisée à obtenir, & la plus libertine auroit la préférence. […] C’est un libertin qui devient amoureux des prétendantes à la Rose, leur tient des mauvais discours, prend avec elles des libertés auxquelles elles se prêtent : il ne réussit pas, parce qu’elles aiment ailleurs.

434. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

Voulez-vous trouver aisément des objets à vos désirs, venez à la chasse, au théatre ; c’est là que le gibier est abondant & facile à prendre : Sed tu præcipuè curris venare theatris, hæc loca sunt votis fertiliora tuis. […] Voici une leçon dictée par la chasteté & la fidélité : Instruisez-vous des soins, des égards que mérite la femme que l’on prend, & celle que l’on quitte. […] La Cour goûta extrêmement une de ces comédies où un mari & une sotte épouse, qui s’aimoient de bonne foi, sans prendre les précautions décentes pour cacher cette foiblesse, avoient été joués ainsi qu’il est convenable. […] Tous les Poëtes se conforment à ce goût ; il n’y a guère que les vieux amateurs, ou quelques critiques de mauvaise humeur, ou quelques beaux esprits à paradoxes, qui osent, dit-on, prendre les armes contre l’enfant de Paphos, & le combattre jusque dans ses terres, jusque sur son trône. […] En France, où on ne se contente pas de prendre & de dire les choses comme elles sont, mais où l’on canonise ses goûts pour s’en faire un mérite, on a imaginé un systême d’amour, qui, dit on, n’est point un libertinage, qu’on érige presque en vertu, & dont on veut que la scène ne puisse se passer.

435. (1686) Sermon sur les spectacles pp. 42-84

N’est-ce pas aux Spectacles que toutes les vertus se cachent, que tous les vices se déploient, que la vengeance prend le nom de magnanimité, l’ambition celui d’héroïsme, l’orgueil celui d’élévation, l’impudicité celui de sentiment ? […] Ce n’est pas à nous qu’il faut vous en prendre, si ces lois vous paraissent austères et difficiles, mais à l’Evangile que vous avez embrassé ; cet Evangile qui nous déclare que nous rendrons compte des paroles inutiles ; cet Evangile qui nous ordonne de prier sans cesse, et de mortifier tous nos sens si nous ne voulons pas périr ; cet Evangile qui n’appelle bienheureux que ceux qui pleurent et qui souffrent, qui n’offrent le Royaume des cieux qu’à ceux qui se font violence ; cet Evangile qui est le testament d’un Dieu qui n’a vécu que pour nous donner l’exemple, et dont la vie se passa dans les travaux, dans les douleurs et se termina sur une Croix. […] Les Pères ne savent souvent à qui s’en prendre, lorsque leurs enfants s’abandonnent aux plus grands excès ; les Mères vont chercher dans des circonstances éloignées la cause du scandale de leurs filles ; et c’est le Théâtre, n’en doutez pas, qui a perdu les uns et les autres. […] quand vous prendriez ce parti, mes Frères, vous ne feriez que ce qu’ont fait tant d’illustres Pénitents qui avaient une âme à sauver comme vous : mais je sais que ce genre de vie ne convient pas à tout le monde, et s’il est vrai qu’on se sanctifie dans la solitude, il n’est pas moins certain qu’on obtient la même grâce au milieu des Villes et des Cours. […] Si enfin tous ces objets ne sont pas capables de vous frapper, retournez donc à vos Spectacles lascifs et scandaleux ; mais allez auparavant renoncer à votre baptême à la face de ces mêmes Autels, que vous prîtes autrefois à témoin des promesses que vous faisiez au Seigneur ; allez effacer le registre où vous êtes inscrits comme Chrétiens ; arborez publiquement la révolte contre l’Eglise dans le sein de laquelle vous êtes nés ; choisissez le Démon pour votre père, les Enfers pour votre héritage, et n’attendez plus de Dieu ni grâce ni miséricorde.

436. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — A SA MAJESTÉ IMPERIALE ELISABETH PREMIERE, IMPERATRICE DE TOUTES LES RUSSIES. » pp. -

Parmi tous les beaux Arts que Pierre le Granda introduisit dans son Empire, cet Auguste Prince ne songea pas à y établir un Spectacle : les soins qu’il prit, soins si dignes d’un vrai Monarque, n’eurent pour objet que le bonheur du peuple innombrable qu’il gouvernait ; et sans doute le Théâtre, tel qu’il le voyait, lui parut moins propre à polir ses Sujets, qu’à corrompre l’innocence de leurs cœurs.

437. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

Rousseau, quoiqu’amateur & compositeur, a pris la défense de sa patrie contre les Encyclopédistes ; & quoiqu’il fût de leur nombre, il a sait contre les spectacles un ouvrage digne de la plume la plus éloquente. […] Enfin peut-on prétendre de bonne foi que ce seroit pour prendre des leçons de sagesse, que tant de désœuvrés vont journellement courir aux spectacles, où peu attentifs à la Piece, nous les voyons perpétuellement voltiger autour d’une troupe de Syrenes, qui vivent du trafic de leurs charmes, & qui mettent tout en usage pour entraîner dans leurs pieges ceux dont elles ont irrité les desirs ? […] Rousseau prétend que l’Acteur qui joue si bien le rôle de frippon sur le Théatre pourroit ailleurs mettre à profit son adresse, & prendre la bourse de son maître pour celle de Valere : il a malheureusement raison. […] Madame Anne-Henriette de France disoit un jour à une personne qu’elle honoroit de sa confiance, qu’elle ne concevoit pas comment ou pouvoit goûter quelque plaisir aux représentations du Théatre, que pour elle c’étoit un vrai supplice : la personne à qui elle parloit ainsi, marqua de l’étonnement, & prit la liberté de lui en demander la raison ; je vous avoue (lui répondit cette excellente Princesse) que quelque gaie que je sois en allant à la Comédie, si-tôt que je vois les premiers acteurs paroître sur la scene, je tombe dans la plus profonde tristesse : voilà, me dis-je à moi-même, des hommes qui se damnent de propos délibéré pour me divertir ; cette réflexion m’occupe & m’absorbe toute entiere pendant le spectacle, quel plaisir pourrai-je goûter ?

438. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Fêtes de Théatre. » pp. 95-114

Si le Prince Clenerlow avoit voulu renoncer à sa part d’auteur, on auroit pris la peine d’apprendre les pieces. […] L’Evêque de Séez en fut instruit, & au lieu de prendre son parti, comme il le devoit, ou de lui donner quelque avis paternel, se déclara hautement contre lui, & le fit releguer par Lettre de cachet. Deux motifs faisoient agir le Prêlat, il se prétendoit Gouverneur de la Ville, & en cette qualité avoit eu la foiblesse de donner aux comédiens la permission de jouer, & de les prendre sous sa protection ; emploi & conduite assez peu analogue à sa dignité ; il régarda les sermons du Théologal, comme un attentat sur son autorité, & une censure de la conduite. […] Aujourd’hui on prend d’autres mesures, on bâtit exprès un corps de maison pour le théatre, dans le plan d’un hôtel.

439. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127

Mais qu'un Prêtre et un Religieux, à qui tout l'interdit, qu'un Corps de Religieux et de Prêtres, que tout en éloigne, se fasse une affaire sérieuse, un devoir, une gloire, de composer des traités de l'art dramatique, et des pièces de théâtre, et d'en faire représenter de tous côtés avec le plus grand éclat, c'est ce que le Collège apostolique n'a jamais cru être sa vocation ; et à prendre l'Evangile pour guide, personne ne s'aviserait de chercher des Comédiens dans la Compagnie de Jésus. […] Chrysostome, et fait pour quelque chose de mieux que des comédies, fit dès l'an 1580 la pièce de la Pucelle d'Orléans, que personne ne lui demandait, pour divertir à Plombières le Roi et la Reine qui y étaient allé prendre les eaux. […] Toutes les familles, charmées du succès de leurs enfants, et ravies du spectacle, prendront les mêmes sentiments. […] Eh bien, dites-nous donc depuis plus d'un siècle que nous prenons de vos leçons, avons-nous fait bien des progrès dans la vertu ?

440. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE III » pp. 42-76

Les femmes ne négligent rien pour y paraîttre belles : elles y réussissent quelquefois, et s’il y en a quelqu’une qui ne le soit pas, il ne faut pas s’en prendre à la Comédie, rien n’est plus contre son intention, puisqu’elle lui fait tenir la place d’une personne qui a été l’objet d’une passion violente, qu’une Comédienne sans beauté ne représente pas fidèlement. […] Je pense qu’il souffrirait assez impatiemment dans les unes, ce qu’il respecte tant dans les autres, et que dès qu’il verrait cette sévérité tant vantée dans un sujet auquel il prendrait quelque intérêt, il reconnaîtrait bientôt ces fausses vertus pour ce qu’elles sont, c’est-à-dire, pour des vices véritables. […] c’est le jour du Seigneur, il lui appartient tout entier, et si la faiblesse de l’homme ne lui permet pas de le lui donner absolument par une application actuelle, au moins ne doit-on prendre que les divertissements nécessaires ; encore faut-il qu’ils ne soient contraires ni à la sainteté du jour, ni à celle à laquelle les Chrétiens sont obligés. […] Il continue par saint Augustin, qui remarque dans le troisième Livre de ses Confessions, Chapitre 2. qu’encore qu’il n’y ait rien que de feint dans les Représentations, l’on ne laisse pas de prendre part à la joie de ces Amants de Théâtre, lorsque par leurs artifices ils font réussir leurs impudiques désirs ; qu’on ne prend pas de plaisir dans les Comédies si l’on n’y est touché de ces aventures Poétiques qui y sont représentées, et dont cependant on est d’autant plus touché, que l’on est moins guéri de ces passions.

441. (1758) Réponse pour M. le Chevalier de ***, à la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles [Essais sur divers sujets par M. de C***] « Réponse pour M. le Chevalier de***, A la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles. » pp. 128-142

Vous serez peut-être surpris de ce que je n’ai pas pris la défense de l’opéra dans le cours de cette lettre ; ce n’est pas parce que je crois ce spectacle plus dangereux que les autres, mais c’est que les mêmes raisons que j’ai alléguées ci-dessus, doivent servir à l’excuser. […] Augustin s’accuse aussi d’avoir trop pris de plaisir aux chants de l’église ; est-ce à dire qu’il ne faut plus aller à l’Eglise ?

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