M. a bien peu d’esprit, puisque de vingt-quatre maris qu’on lui a présentés, elle n’en a pas su choisir un, ou bien du malheur si sur vingt-quatre, il n’y en a pas eu un de convenable. […] Quand le Roi nomme à un Evêché, un Patron à une Cure, il ne fait que présenter un sujet, & ne lui donne aucun pouvoir spirituel ; c’est le Pape, c’est l’Evêque qui confère ; Elisabeth ne présentoit pas, elle conféroit, ce n’étoit pas un Patron, mais une Gouvernante.
Il faut mettre bien de l’importance dans la possession d’une courtisanne, pour en avoir des idées si folles, & en être soi-même bien épris, pour en faire un mérite ; il faut bien compter sur la crédulité ou sur la dépravation du public, pour les imprimer & les embellir de tous les traits de l’obscénité la plus rafinée, & lui présenter un tableau de l’Arétin, pour peindre une vertu héroïque, & il faut être bien aveugle pour ne pas sentir qu’il dépare lui-même ce prétendu héroïsme. […] Il enchérit beaucoup sur son guide Saint-Lambert, il remplit l’attelier d’Apelles d’enfans déguisés en amours, qui y font des jeux & des groupes, & des femmes qui le servent à demie-nues, qui lui tiennent sa palette, essuient ses pinceaux, les lui présentent, déguisées en graces & en nymphes : ce qui ne fut jamais dans aucun attelier, & ne fait qu’embarrasser le peintre ; mais qui augmente la licence & en multiplie les objets, Alexandre vient accompagné de ses guerriers & de ses concubines, menant sa Campargue par la main pour la faire peindre.
S’il est utile de présenter au public de bons sentiments, n’est-il pas pernicieux de lui en offrir de criminels ? […] Le tyrannicide y est présenté sans aucun correctif, comme l’action la plus héroïque.
Un jour , dit-il, entendant la Messe, une fille de dix ans, une des plus belles creatures de la ville, vint à moi en rougissant, me fit une révérence de bonne grace, me présenta des heures couvertes en broderie, & se retira.
Au reste j’ai dit, en parlant des Vestales, la loi de la continence, non le vœu de la chasteté, comme l’Auteur a affecté vingt fois de le dire, pour présenter de véritables Religieuses.
De deux objets qui le partagent, la tragédie, impie et cruelle, ne présente que des forfaits ; la comédie, lascive et prodigue, n'offre que des impuretés.
Il permet le divorce, faveur que ne peut obtenir l’indigencieux ; il se laisserait écraser de la foudre du Monarque, qui se présenterait sans ce métal, par excès de zèle, mais l’or anéantit les scrupules, & lui fait bien vîte obtenir le consentement de celui dont il se dit le Vicaire. […] Le Pape invita Adrien à une Fête dans une Vigne voisine de Rome ; le poison fut préparé dans une bouteille de vin dont on ne devait servir qu’à ce Cardinal, mais le Pape & son Fils étant arrivés avant lui dans ce jardin, & ayant soif, l’Echanson, qui était seul dépositaire du secret, ne s’y trouvant pas, un autre Domestique leur présenta du vin de la bouteille empoisonnée : Alexandre en sentit bientôt l’effet : déjà avancé en âge, ruiné par ses débauches passées, il ne put résister long-temps à la violence du poison. « C’est ainsi que mourut le Pape Alexandre VI, dont les débordemens publics (dit le Père Daniel dans son Histoire de France, 1 Ed. t. 2, p. 721) les perfidies, l’ambition démesurée, l’avarice insatiable, la cruauté & l’irréligion en avaient fait l’exécration de tout l’Europe, dans une place où l’on ne devait être élevé que par les mérites des Vertus contraires à tous ces horribles vices. » Son Fils (dit-on) s’étant fait mettre dans le ventre d’une Mule, réchappa. […] Qu’il se présente des Césars sous nos murs, des Comanus, 53 nous prouverons que ces Arts ne nous ont point énervés : nous les aimons.
Écoutons cette Reine : Tendons à sa jeunesse une main bienfaisante ; C’est un infortuné que le Ciel me présente. […] En effet elle l’attire dans le piége ; elle est non-seulement présente à sa mort ; mais elle encourage son frere, et; elle met la main au poignard. […] Ce qui vous fait errer sur la qualité du caractere d’Alceste, c’est que vous n’aviez pas la piéce bien présente quand vous en avez entrepris la censure. […] Si vous aviez fait toutes les réflexions qui se présentent en foule sur cette matiere, vous vous seriez bien gardé d’autoriser un vice si contraire à l’union et; à la paix, en disant : « Qu’on ne s’allarme donc point tant du caquet des femmes.
Les siècles que nous allons parcourir, ne nous présentent de tous côtés dans l’Empire d’Orient, que des irruptions de peuples barbares, qui firent cesser presque partout l’étude et la politesse. […] Dans une Requête présentée au Parlement, ils disent « qu’ils les faisaient jouer de temps immémorial, et par des privilèges confirmés par les Rois de France, à l’édification du commun populaire sans offense générale ou particulière ». […] , où il ne manque pas de parler en divers endroits contre les spectacles, lorsque l’occasion s’en présente. […] Qu’on y fasse une sérieuse réflexion, et on ne pourra manquer d’être convaincu sur ce point, et par tant de solides raisons que les Auteurs Ecclésiastiques nous ont fournies dans ce discours, et par cent autres qui se présenteront d’elles-mêmes à ceux qui seront attentifs. […] On voit au 4. de Novembre page 115. que le Traité dont il s’agit fut composé par un des Domestiques de saint Charles, et que ce saint Cardinal présenta le Livre au Pape Grégoire XIII. en 1579.
Si un simple regard jetté par hazard sur une personne qui se présente & qu’on ne cherche pas, peut produire des effets si dangereux, dans les lieux mêmes les plus saints ; que ne feront pas des regards passionnés dans ces lieux d’une licence effrénée, où l’effronterie est comme de saison, & où l’on ne va que dans le dessein prémédité d’y trouver les objets les plus séduisant ?
L’homme a beau faire pour écarter le souvenir de la mort, elle lui est malgré lui, toujours présente.
Le Juge postulant se présente à la Cour ; Il a pris ses dégrés & soutenu ses theses A l’Université des coulisses Françoises De crainte que Cujas ne gâtat son cerveau, Il ne sait que Mouhi, Moncrif & Marivaux.
A-t-il présenté ces comédies au Conseil des Rois, avec ses mémoires, & fait jouer la comédie pour consoler les peuples de la revolution des billets de banque ?
Donc les desseins & les figures entrelassées sont les chiffres de quelques Themires, langage trop vrai, qui dit très-énergiquement que le théatre n’est que le vice présenté dans tous les points de vue.
Peut-on, sans gémir, voir une action si importante pour la vie présente & pour l’éternité, abandonnée aux folies du théatre, être l’objet de ses amusemens & de ses désordres, y être traitée de la maniere la plus licentieuse, avec la morale & les sentimens les plus opposés à la religion, y devenir l’école du vice, le fruit de l’intrigue, la récompense des passions, y être préparée par le crime, accompagnée d’infamie, troubler enfin toute la société, & conduire à la réprobation éternelle ?